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[RP] La sombre histoire de Germaine Landru, version helvète

Germaine
Champ Libre

Êt' un grand ponte bardé d' diplômes n'dispense pas d' passer une journée au champ, vous n'en disconviendrez pas, charrette à bras !

Là, c'est Germaine qui houspille Houze pour qu'il aille travailler dans le champ de Musartine.

Le trépaneur ne daigne pas répondre, se contentant de tripoter l'impérial pommeau de sa canne.


Hé! J'vous parle, Dottore ! Z'aurez 6 écus pour vot'peine, pourrez vous offrir un sac et d'mi d'maïs !

Je croyais qu'on était libre ici. Libre de travailler pour un salaire de misère oui !
Oh la ! Dites pas d'mal du Primus hein ! C'est l'galant d'Musartine en plus, là d'où qu'vous allez bosser !
Tourniquet.

Quoi ?
Tourniquet.
Tourniquet d'quoi, nom d'un PIP !
Tourniquet, tourniquet, tourniquet.

Oh et puis crotte de bique ! Commence à m'les chauffer çui-là !

RAOUUUUUUUUUUL !


Raoul arrive en courant.

Oui, pfff pfff m'dame pfff pfff Germaine ?
Tain, tu t'vais vieux, gros sac ! Va bosser chez la Mustartine, j'te filerai 3 écus !
Oh merci, m'dame Germaine ! J'y cours !

10/05/1461 09:12 : Vous avez été embauché chez Musartine .
11/05/1461 07:13 : Vous avez gagné 12,00 écus.

_________________
Germaine
Champ de Savoie

Tiens, v'la tes 3 écus Raoul ! Va pas les dilapider !
Ah bah non alors ! J'vas m'faire un pécule !
T'as raison Raoul, on sait jamais...
Ben oui, j'suis prév'nant !

Tiens... au fait... du travail chez la Diva, pareil, 3 écus ?
Ah ben pour sûr ! Z'êtes gentille avec moi, m'dame Germaine !
Oui oui, gentille. Va !

Vous avez gagné 12,00 écus.
Vous avez été embauché chez Leamance


Bon, c'est pas l'tout, mais faut qu'j'aille voter ! annonce Germaine en mettant son chapeau.
Tanaisie, tu f'ras la tambouille !

Oui Germaine ! claironne la jeune fille.
Va te faire fondre chez les savoisiens, vieille bique ! marmonne-t-elle.

La soupe est prête lorsque Germaine revient, toute excitée.

T'imagines, Tanaisie ? Que j's'rais duchesse ?
Oh qu'oui, j'imagine...
M'enfin, c'est qu'un rêve ! D'une banalité en plus !
Euh... vous duchesse, ça s'rait pas vraiment banal !
Ah bon ? Tu crois ?

Germaine regarde Tanaisie.
Elle a l'air de le penser sincèrement.


Bon, ben j'y pens'rai, quand j's'rai vieille! conclut Germaine.

Vous avez voté pour la liste 9427 lors de l'élection du conseil de la province.

Bon ! Faut que j'refasse la lett' du tribun, elle est toute pourrie.
Et pourquoi qu'elle s'rait toute pourrie cette lettre ?
Pasque j'le dis.
Plutôt pasque c'est pas vous qui l'a écrite oui !
Oh toi la souillon, tu vas pas m'apprendre la vie hein ! Tu f'rais mieux d'apprend' à écrire correc' !
OOOOh !

Outrée, menton relevé, Tanaisie quitte la pièce, laissant Germaine seule.
_________________
Germaine
Germaine a profité de cet intense moment de solitude pour déchirer l'ancienne lettre du tribun et la remplacer par une de son cru, courte et directe.

À peine l'a-t-elle terminée qu'arrive Raoul, la mine réjouie.


Alors m'dame Germaine, z'êtes duchesse ?


Ferme la, Raoul, j'suis pas d'humeur. Tiens, j'te lis la lett' que j'envoie aux nouveaux envoyés d' Deos !
Ah... ben j'vous écoute alors !

"Deos, ou le destin, t'a envoyé à Genève.
C'est une chance exceptionnelle.
Tu pourras t'épanouir comme tu le veux, en toute liberté.
Si tu veux participer à l'animation, à la gestion, à la défense, avoir ton mot à dire, considère que c'est fait.
Ici, on demande de prêter serment.

Sinon, si t'as besoin, tapes moi sur l'épaule en taverne, écris moi ou viens nous rejoindre sur la halle.

Germaine Landru,
Tribun de Genève

Pé èsse : là, on a été annexé par la Savoie. Mais c'est une longue histoire."
...
Kèce t'en penses ?

Ben, c'est court. Vous leur espliquez rien ?
Leur espliquer quoi ? Comment qu'y doivent grailler ? Comment qu'y doivent aller en taverne ? À la mine ? À la pêche ?
Bah oui, comme même...
Grrrrr...
Quand même, pardon m'dame Germaine.
Ouaip... Nan, mais tu connais beaucoup d'gens qui savent pas manger toi ? Pis qu'y savent pas pousser une porte de taverne ? Si y sont pas foutus d'faire ça, j'peux rien pour eux, autant pas s'faire chier à leur espliquer vu qu'y crèv'ront.
Z'êtes méchante, m'dame Germaine !
Pas méchante, réaliste, Raoul, juste réaliste... et c'est la faute à Deos aussi, y trie pas, alors t'as des drôles de gens qui s'mettent sur sa liste en imaginant aut'chose que c'qui les attend, y sont déçus, alors y s'laissent mourir.
Bah c'est triste j'trouve !
Meuh non ! Y s'retrouvent au jardin des délices, c'est classe !
Si vous l'dites...
Ben oui que je l'dis !
_________________
Germaine
Ben m'dame Germaine, ça a pas l'air d'aller ?
Nan ça va pas.
Kèce vous avez ?
J'ai qu'y z'ont mis un branquignole à la tête de G'nève.
Qui ça ?
Un branquignole j'te dis !
Qui qui l'a mis ?
Bah un ord' de la naine, sûr'ment !
Kèce vous allez faire alors ?
Réfléchir, Raoul, réfléchir...
...
Tu vois, Raoul, ici les mairies – c'est comme ça qu'y z'appellent une avoyerie – elles sont au service du duché, alors qu'en CH, c'est l'conseil des douze, la Diète, qu'est au service des avoyeries.
Et les avoyeries elles sont pas là pour s'enrichir, mais pour faire prospérer les z'habitants.
Tout l'contraire d'la Savoie.

Ben comment qu'ça s'fait ?
J'suis pas sûre qu'tu comprennes si j't'esplique...
Ben essayez, m'dame Germaine !
Bah...
D'jà y a les quotas.

Les quotas ? Cékoidonc ?
Un truc qui fait chier Leamance, à part la salle des quotas d'Genève pasqu'y a jamais personne, mais ça c'est privé.
Bon, pour faire simple, le quota en CH, c'est l'achat d' marchandises aux cantons à parts égales, qui vont ensuite servir aux r'pas d' la Diète ainsi qu'aux fêtes de prestige.
Le financ'ment provient des mines.


On peut lire sur le visage de Raoul les signes d'une réflexion intense qui le fait ressembler à un Sharpei.

Mais y a des villes plus peuplées qu'd'aut' nan ?
Oui, c'est vrai et on pourrait affiner l'truc en f'sant un prorata par rapport au nomb' d'mineurs par ville, ou par rapport aux achats d'bestiaux au duché.
J'ai tout compris! s'exclame Raoul, fier de lui.
Mais pourquoi qu'y font pas ça ici ?
Pasqu'y savent pas. Ou qu'y veulent pas. Va savoir c'qui s'passe dans la tête d'un duchiste !

Raoul se déplisse en riant.

Héhé ! Vous y êtes pourtant, duchiste, maint'nant !

Grrrrrr... Ferm' la, Raoul! pas pour la vie j'espère.
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Germaine
Dans sa maison confortable, au 24 de la place du marché, Germaine se repose. On a tenté de presser son jus, mais sa résistance légendaire a fait qu'elle a été éjectée de son poste de Cac.
Évidemment, l'éminent Raoul est là et la harcèle de questions.


Pourquoi qu'y vous z'ont virée, m'dame Germaine ? Chuis sûr qu'vous f'siez la chef !
Pffff, tu dis n'importe quoi Raoul !
En vrai, j'crois qu'j'ai été virée pasque j'ai pas fait d'mamours à deux des maires.
C'est c'qu'y z'ont dit en tout cas, à c'qu'y paraît.

Ah non hein ! Et pourquoi qu'vous y feriez des mamours d'abord ? S'énerve Raoul, un brin jaloux.
Rhaaaa t'énerves donc pas, c'était façon d'parler.
J'crois qu'y voulaient que j'leur cire les chausses, enfin j'sais pas trop.
J'ai rien compris en fait.

Et vous z'êtes plus caque alors, rien qu'pour ça ?
Ah ben nan quand même ! Faut pas pousser, y sont pas si bégueules.
Y m'reprochent d'avoir app'lé les gen'vois à spéculer, comme si y z'avaient b'soin qu'on leur rappelle...


Spéculer ? Koikecé ?
Ben, toi, quand t'avais ta taverne à Toul, la ville de 4e catégorie, t'ach'tais d'la bibine et du pain, d'la viande, et tu la r'vendais plus cher.
Ben c'est pareil, sauf qu'y a pas b'soin d'avoir une taverne.
Moi j'appelle ça du commerce.

Ah... ben pourquoi qu'y veulent pas ?
J'sais pas. Y s'imaginent qu'ça va déstabiliser les marchés.
Pourtant tout l'monde y fait son beurre, les vendeurs comme les ach'teurs. L'vendeur pasqu'il vend rapid'ment, l'ach'teur pasqu'y s'fait du bénéfice en r'vendant plus cher à des gens qu'en ont ranafoute de claquer leurs écus.

Et vous, m'dame Germaine, vous spéculez ?
Bah non, mais j'achète rar'ment l'moins cher. J'm'en fous des écus, mais j'suis spéciale y paraît.
Sinon, c'est quoi Cac ?
Ben, caque, c'est la même chose qu'nos bouliers dans not' république. C'est chiant.
Et c'est quoi une république, m'dame Germaine ?
Pasque j'ai entendu un' nob' dire qu'c'était un sot briquet idiot. J'ai pas compris.

République, ça veut dire « chose publique », c'est une forme d'gouvern'ment qu'a existé d'puis belle lurette.
C'te nob' qu'a dit qu'c'était un sobriquet idiot, elle est jamais sortie d'son trou. Mêm' moi que j'suis roturière j'sais ça...

Ah mais vot' père il était juge nan ? Y d'vait êt' instruit nan ?
Ouaip. À coups d'trique qu'y m'a espliqué toussa.

Ben ça a marché m'dame Germaine.
Ouaip. Mais j'me d'mande si j'aurai pas préféré l'découvrir moi même...
Bah, il a s'mé une graine.
Pour une fois, t'as raison Raoul. Y m'a appris à réfléchir, à avoir mon lib' arbit', à pas m'laisser endormir par des ronrons.

Tiens, ça m'fait penser... d'où qu'il est Platon ?

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Germaine
Germaine chante à tue-tête en battant la mesure sur une poêle Tefolle.

Ben m'dame Germaine, z'êtes d'bonne humeur c'matin !
Ouaip Raoul ! J'suis contente ! J'ai pris une bonne murge hier soir au Tatoo Blond.
Raoul, jaloux : Ah ! Et qui qu'y avait ?
Germaine, imperturbable : Ben Colineau, un beau blond, Luc, l'pip de Muse, Miroilouette, Muse, pis d'aut' que j'sais pu leur nom, pis l' Valsant qu'est v'nu.
Ah çui qui s'croit maire ? L'est même pas gen'vois nan ?
Nan, l'est d' Chambéry.
Vous y avez parlé ?
À peine, l' pôv' chou il arrivait pas à suiv' les conversations... ça s'chamboule vite dans sa p'tite tête... du coup il est parti avec Muse pour discutailler au calme.
En secret ?

Germaine rigole.


Ben t'sais bien qu'Muse elle nous rapporte tout... bien pour ça qu'elle est accusée de haute trahison.
Ah bon ? Elle va êt' en procès alors ?
Ben vi, tout comme moi. Enfin, s'ils font c'qu'y z'ont dit.
Ben pourquoi qu'y le f'raient pas ?
Va savoir...

Germaine se sert une décoction d'orge grillé et commence à ranger ses contrats.

C'est quoi tous ces pap'lards, m'dame Germaine ?
Ben mes fiches de paie d'hier...
Z'avez travaillé à la mine ? J'croyais qu'vous vouliez pas...
T'occupes mon Raoul, j'ai mes raisons. Et pas qu'à la mine, j'ai aussi vendu des cailloux à la criée pour l'compte du duché.
Z'en avez vendu ?
Nan, pas la queue d'un. C'est ballot hein ? Répond Germaine, hilare.
Z'avez gagné beaucoup ?
Bah pas autant que j'voulais... après mon séjour en taverne, j'pouvais plus bosser. Z'ont plus voulu d'moi. Mais j'me suis quand même fait... compte sur ses doigts... six fois 0,95 écus au RMI, ça fait 5,70 écus, et quat' fois 2,31 écus à la mine, ça fait 9,24 écus. En tout 14,94 écus.
Ben ça fait pas beaucoup...
J'sais bien.
Moralité : quand tu veux faire chier, faut pas boire.




24/05/1461 00:00 : Vous avez gagné 2,31 écu(s) en travaillant à la mine
23/05/1461 22:27 : Vous avez gagné 2,31 écu(s) en travaillant à la mine
23/05/1461 21:12 : Vous avez gagné 2,31 écu(s) en travaillant à la mine
23/05/1461 19:58 : Vous avez gagné 2,31 écu(s) en travaillant à la mine
23/05/1461 18:10 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI
23/05/1461 17:07 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI
23/05/1461 13:58 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI
23/05/1461 12:20 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI
23/05/1461 11:12 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI
23/05/1461 10:04 : Vous avez gagné 0,95 écu(s) en travaillant au RMI

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Germaine
Raoul a l'air préoccupé, de grosses rides plissent son front bas.

Ben qu'est-ce t'as l'vieux ? Des problèmes d'érection matinale ?
Rhooo, m'dame Germaine ! Z'exagérez comme même ! Répond-il en riant malgré tout.
Nan, j'm'inquiète pour vous ! J'voudrais pas vous voir pendue !
Bah pourquoi qu'y m'pendraient ? Sont cons, mais pas à c'point. M'enfin, j'crois...

Vous voulez pas m'raconter c'qui s'est passé quand qu'vous avez été Caque ?
Ah ben s'tu veux, mais ça risque d't'endormir.
Oh non, m'dame Germaine, j'bois vos paroles !
M'ouais, t' f'rais mieux d'boire d'la gnôle ! Mais bon, soitte !

Germaine prend une grande inspiration et se lance.

Alors, l'premier jour, on a voté pour élire l'duc. Nous on a choisi Amédée, mais c'est la naine qu'a été élue, la tête de liste du parti qu'a fait l'moins bon résultat. On s'y attendait.
Et on a dit quoi qu'on voulait comme poste. Moi j'voulais êt' procureuse, ou juge – t'sais qu'mon père il était juge – ou bien bailli, ou port'parole, mais surtout pas Caque ou Came.

Ben, pourquoi qu'vous avez été caque alors ?
Pour m'faire chier. Enfin, elle m'a dit qu'avec mes drôles d' manières, elle était certaine que j' f'rai un carton avec nos différents maires, pis qu'elle était navrée d'n'avoir pu exaucer mes souhaits. Pour une question d'confiance, qu'elle a dit.
Ah.... ben ça partait d'jà mal alors.
J'te l' fais pas dire, Raoul ! Tiens, passe moi l'reblochon, j'ai la dalle !

Germaine se fait une énorme tartine qu'elle mange de bon cœur.

Y a pas ! Ch'est quand même kèke chose, che fromache ! Y a au moins cha d'bon en Chavoie !

Raoul, impatient :


Oui. Et après, m'dame Germaine ?
Oui, laiche moi finir... Ben, après, j'ai r'çu un mot d'la duchesse. Al d'mandait qu'j'aille voir dans les stocks si y avait d'quoi y préparer ses r'pas, vu qu'elle avait pas l'droit d'y aller.
Ah ? Une duchesse ça peut pas aller voir c'qu'y a dans les stocks ?
Bah non, chais pas pourquoi. Z'ont p'têt peur qu'elle pique dedans. Ou bien qu'elle s' salisse ses z'habits d'lusque.
Et vous l'avez fait ?
Ben, oui, mais j'lai prév'nue ! J'y ai dit testo : « J'dois faire quoi pour les r'pas, m'dame la duchesse? Pasque, sauf vot' respect, j'cuisine comme une buse. »
Ah ça c'est vrai ! Vot' soupe elle est vraiment pas bonne !
Ouais ben t'as qu'à la faire !

Raoul se marre comme un baudet, puis revient à la charge.


Et c'est tout ?
Bah nan, tous les jours faut compter combien qu'y a d'marchandises dans l'inventaire, et r'copier ça dans l'regist' qu'était dans l'bureau. Même qu'une fois j'm'ai trompé en r'copiant, j'avais mis 25 sacs d'maïs au lieu d' 225 et l'bailli y m'a sauté d'ssus pour m'd'mander d'où qu'y z'étaient passés les 200 manquants.
Il a dû croire qu'vous les aviez volés, p'têt !
Sûr'ment ! C'est vrai qu'c'est vach'ment facile de s'trimbaler à travers l'château avec 200 sacs d'maïs su'l'dos !
On vous aurait pas vue sous les sacs, m'dame Germaine ! Répond Raoul mort de rire.
Oh ça va hein, chuis pas si maig' que j'en ai l'air... gros porc !
Chuis pas gros, chuis enrobé !
On s'en fout.

Bon, faut que j'vais aux latrines, prépare moi des tartines, j'reviens.

_________________
Robert.arctor


Depuis l'occupation de Genève par des mercenaires de l'Empire, Robert ne sortait plus de chez lui et s'était plongé dans des travaux de recherche de textes divers, qui lui permettraient d'écrire une biographie de son amie Istanga.

Une autre de ses amies, Germaine, semblait inébranlable, et continuait inlassablement sa lutte contre l'envahisseur et son cortège d'injustices.

Il venait de mettre la touche finale à son travail de compilation quand un pigeon vint se poser sur l'appui de la fenêtre ouverte de son bureau, porteur d'un message.

Il le lut, grimaçant au fur et à mesure de sa lecture puis, avec un long soupir de lassitude, entreprit de quitter sa thébaïde pour rejoindre la demeure de Germaine, à qui était destinée la lettre.

Il entra sans frapper, n'était-il pas un ami de jeunesse ? et salua Germaine, assise devant des morceaux de fromage de diverses provenance.


Bonjour Germaine ! Un pigeon est venu me porter un message de Tanaisie qui t'était destiné. Lui tendant le parchemin, il ajouta, dégoûté : Je crois qu'elle m'aura à l'usure, celle-là !

Germaine sourit, narquoise et s'empara de la lettre qu'elle s'empressa de lire à voix haute, en faisant profiter Raoul qui s'essayait à la confection d'un civet de lamproie.



De Tanési a Jermène Landru
Aix le 16 juin 1461

Jermène,

jé fè come vou mavé di, jé été en sale de doléanse d'ou que sa parle fore.
Jé bin rigolé pasque lé provanso on diré qu'y s'ème pa entre eu é qu'y préfére sécouté crié.

Ansuite jé ossi écouté les jan pour lè zélecsions. Y dize pa de programe y sangueule antre eu.

Y a un parti qu'a pa fè de programe et qu'a ganié.
Donc le patron de la liste il auré du ètre conte mé sa sé mal passé alore sé un ome qui sapèle max douze qué le conte é sa fé crié tou le monde.
Je lé vu il a pa l'ère malin. Il è pa poli du tou, é y paré que sé un gro fénéan, ou alore quan y fé quelque chose y le fé mal.
Y me plé pa, eureuzman je sui pa provansale.

Donc selui qui devé ètre conte é qué pas conte, il voulé ètre caque, come vou Jermène, mè meusieu douze il a mi un jeune home é il a di que selui qui devé ètre conte y seré capitène, come vou zavé été Jermène.
Y sapèle francuski é il é tré maran.

Il é arivé a loste, je croi que sé come sa qu'on apèle l'armé é il a di sa (je lé recopié pasque y avé un vieu solda qui été pa contan qui a montré un bou de papié) :


Citation:
bonjour à tous, enfin tous c'est un grand mot vu l'activité ici. Je viens de passer Capitaine suite a une vaste mascarade de la politique provençale avec l'élection d'un fantôme et incapable à la tête du Comté.
Que les choses soient claires, mon objectif va être de réduire à néant le peu qu'il reste de l'Ost. La Provence peut se passer d'une armée de trois personnes.
Bonne journée.


An fète, y a 5 persone a lost : le sénéchal max douze, la générale nora é 3 solda. Je trouve que sé ridicule ossi.
Du cou, le capitène il é plu capiténe pasque max douze il croi que sa va repartir mé quan y veule recruté persone ne veu é je lé compran.
Le max douze y se croi malin pasque y done dè zordre a 3 pelé.
An tou ca, sa done pas anvi dètre provansale.

An plusse, lè frontière son fermé é y fo demandé une otorizasion pour déménagé an provanse. É y fo un lésé pasé pour venir visité.
Jan é pa demandé é je sui quan mème la.
Y son fou ses provansot !

An plus y a une marquize qui fé sa comandante o conseil et ossi o tribunale.
Cé elle qui di les jans ki fo mètre an prosè.
Je trouve que sé abusé.

Sinon y a une dame qu'a pa l'ère bète, elle sapèle Odrade é elle è bayi.
Elle a déjà mi an rogne un ome qui voulé pa prandre un travaille de foncsionère passe kil gagne plusse a la mine é elle a mi son courié visible dan le buro é an plusse il é nob et lè nob y paré qui zon pa le droi de travaillé avec lè main.

Je croi que y zon pa asé de fonctionère é que le prestije il é tro ba é que leur buro y peuve pa ouvrire souvan.
Jé rien compri mé je demanderé a robert y sora mespliqué le prestije.

Jé mal a la min, alore jarète décrire. Je vou zécriré ancore mé plu tar.

Signé Tanési, griffière du tribunale de jenève
.

À la fin de sa lecture, Germaine était hilare.

Ouaip ! Ça a l'air pire qu'dans mes souv'nirs ! Ce à quoi Robert répondit, un peu vexé :

Tu aurais pu me demander ce service, Germaine ! Que peux-tu attendre de Tanaisie ?
Un poil de marrade, Robert ! J'en ai besoin !
Ah ! Il est vrai que, vu sous cet angle, je ne peux qu'approuver ton choix.
Répondit-il avec un fin sourire.

Dis moi, Germaine ! Comptes-tu te représenter à l'Avoyerie ?
Pour sûr Robert ! Avec l'espoir qu' l'aut' trou du cul d'Valsant aura quitté les lieux !


___________
Charcutier - Administrateur























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