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[RP] Faute de grives, on mange des merles

Jehanne_elissa
[Nevers, Maison d'Alanha, Rue de Fontmorigny - le 28 mars]

Il avait bien fallu revenir de Paris et les étoiles qu'il sème dans vos yeux. Il avait bien fallu revenir de Paris et des odeurs dont il outrage vos narines. Il avait bien fallu retrouver cette chère Bourgogne, terre belle et cruelle, dont Jehanne était la fille, sans en recevoir aucune étreinte maternelle. Où était sa terre nourricière, qu'était devenu Malpertuis ? Rongé par des baillis trop zélés, par des relevés de bornes rectifiés, tous aux profits des environs. Elle avait été absente trop longtemps, négligente encore un peu, et le reste, les susceptibilités administratives l'avait broyé jusqu'à n'en laisser que des miettes.

La Goupile n'était pas aussi rusée que ses aïeux ; mais elle était tenace, cela remplacerait. Un courrier récent lui avait donné des raisons d'espérer à nouveau en la Hérauderie de France. Et ce jour-là, épuisée par un voyage, elle n'en était pas moins radieuse, car quelques choses commenceraient de retrouver la place qui était la leur : Cauvisson retrouverait une intendante et représentante héraldique, tout ce qui était nécessaire à la Volpilhat pour rester en Bourgogne sans se soucier de ses devoirs languedociens ; un lien amical serait renforcé, comme l'histoire aurait dû le faire, comme la mort l'avait presque défait. Cette page, il fallait la tourner. Et comme un mariage approchait, un autre, c'était le meilleur présent que l'on pouvait faire, pour boucler la boucle. Mais cette amie ignorait tout de ses desseins, alors... Jehanne ne s'emballait pas. Chaque chose en son temps.

Elle observa le salon de la maison neversoise et soupira, soulagée. Il était bien fourni, humble et chaleureux.
Elle avait trouvé la maison vide en revenant, mais cela ne lui faisait plus tant d'effets qu'aux débuts, quand Magalona était partie dans une abbaye où les moniales étaient réputées pour leurs simples. On espérait que cela la fît tenir tout l'hiver... Sa santé était terriblement précaire.

Miguaël s'était fait annoncer tôt après la propre arrivée du convoi goupilesque de Paris, en début de matinée, et ils avaient tous deux attendus, devant la cheminée, que les flammes prissent de l'assurance et réchauffassent les murs et tentures. D'autres s'étaient vu attribuer des chambres, dans la mesure de ce qui était disponible dans cette maison de taille modeste. Rien ne valait la discrétion de la Comtesse de Gévaudan, qui avait choisi la bâtisse comme son aménagement.

L'Agnèta apporta plusieurs plateaux chargés de fruit secs, de confitures, d'amandes et noix, et de darioles. La cérémonie était prévue après sixte.

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Jenifaelr..
La belle da Roma,après avoir été égérie pour l'atelier,près s'être surpris de la présence de Jehanne Elissa au défilé,après être rentré avec celle-ci était retourné en Bourgogne avec la goupille ou plutôt le lapin.La féline elle,c'était vu attribuée une chambre,par sa vicomtesse,comme elle l'avait surnommée,sans que celle-ci le sache.Elle avait également invité l'agneau et l'onyx.

L'agneau,n'était autre que le balafré,géant,brun,souvent celui-ci faisait peur,peut-être ferait-il même peur à rousse,mais c'était aussi l'ami de la Da Roma,c'était aussi un ami des Corleone. D'ailleurs elle n'avait pas mentionnée son lien de parenté avec ceux-ci afin que la vicomtesse ne se fasse pas de mauvaises idées sur sa future vassale.Peut-être était-il risqué de faire venir le géant ? Peut-être que ceux qui étaient aussi amants qu'amis ne parviendrais pas à le cacher ? Elle espérée sincèrement que si,qu'ils y arriveraient.Quand à sa sœur devinerait-elle le lien qui lié un balafré à sa petite sœur ? Elle espérée d'ailleurs,qu'Anitha viendrais avec son fils et que Rosalia avait pu faire le voyage avec ses filles,elle avait promis que celles-ci viendraient … Même si avec la brune Italienne refusant de parler autre langue,on en était que peu sûr.

Elle savait que la brune c'était fait accompagné de quelqu'un d'ailleurs,soit disant elle n'était pas là pour se battre,hormis avec les deux fillettes de sa jeune maîtresse. Sûrement ça serait un Provençal à l'accent bien marqué comme ceux du village où c'était établie la famille,peut-être même l'un de ceux qui avaient eu peur du géant lorsque celui-ci avait débarqué. Elle devrait le payer et le renvoyer …
C'était même pas drôle.

Pour l'heure,elle avait revêtu une tenue claire,sa tenue de baptême.Blanche,voile,couvrent les avant-bras,voile.Parfaite !




Elle descendit ensuite,rejoignant les autres en bas.Ses cheveux blond vénitien n'étaient pas posé sur l'épaule,elle les avaient soigneusement parsemé de fils dorée et argenté,puis ramené en arrière,accrocher soigneusement et donnant l'impression d'un chignon tombant vers le bas,comme retenu par un filet d'or et d'argent,alors qu'en réalité,c'était un habile jeu d'optique.
Ingeburge
Le seul avantage qu'Ingeburge voyait avec la ville de Nevers, c'était la proximité de celle-ci avec Donzy et comme il y avait longtemps qu'elle ne s'était rendue dans sa baronnie sise en Nivernais, le devoir qui l'appelait en la cité neversoise serait l'occasion sur le chemin de retour vers Auxerre de faire halte en Donzyois. Cette fois, nul risque que la faune locale ne s'émeuve de l'intérêt réduit que sa dame lui réservait, les Auxerrois avaient eux aussi été abandonnés, et au profit de Dourdan. Étrangement, la Danoise, malgré le fait que son retour en Bourgogne était motivé par sa seule charge héraldique, était plus heureuse qu'elle ne l'aurait cru d'être de retour sur les terres bourguignonnes et n'était pas pressée de s'en retourner en Hurepoix. Ceci s'expliquait par ce constat que le séjour se déroulait mieux que prévu, mais il fallait aussi chercher ailleurs, dans la lassitude d'attendre en vain des réponses concernant Dourdan qui voyait peu à peu la vitalité impulsée par sa propriétaire s'échapper à mesure que celle-ci perdait espoir d'obtenir un quelconque retour.

Ce fut donc plutôt contente d'être dans le coin qu'Ingeburge se présenta rue Fonmorigny, à Nevers. Il avait certes fallu voyager à bride abattue depuis Dijon et Ingeburge portant peu portée sur les chevauchées quand il s'agissait de voyager s'était résolue à parcourir le plus gros du chemin à dos de frison. Elle savait monter, goûtant les promenades dans les bois et la chasse, et elle montait fort bien, déjà juchée sur un cheval dans ses premières années puis finalement éduquée à l'exercice par son premier et défunt époux. Néanmoins, elle préférait de loin voyager dans le confort tout relatif d'une voiture. Ce fut d'ailleurs dans un coche qu'elle rallia finalement la maison qu'elle ne savait être d'Alanha après un arrêt nécessaire dans une auberge histoire de se rafraîchir et de changer de toilette. Ainsi donc arrivée dans de bonnes dispositions, elle mit pied à terre, aidée en cela d'un garde, tandis qu'un autre entreprenait de gratter à l'huis. Quand celui-ci s'ouvrirait, l'on ferait alors savoir que le Roi d'Armes de France demandait à être introduit.

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Miguael_enguerrand_


Miguaël était arrivé tôt, la route depuis Avallon n'était pas trop longue. Elle paraissait encore d'autant plus courte lorsqu'il s'agissait d'aller voir Jehanne.
Ils avaient passé une bonne partie de la matinée devant le feu, entre bavardages adolescents et silences folâtres. Ils étaient heureux d'être ensemble, sages et simples.


Je crois qu'il y a des arrivées. Nous devrions abandonner le feu...

Le jeune garçon ne savait pas encore que c'était sa Marraine qui attendait dans la rue. S'il l'avait su, il serait bien volontiers sorti pour l'embrasser.
Le feu et Jehanne avaient tout à fait raison de sa curiosité naturelle.


Jehanne_elissa
L'Agnèta vint ouvrir à la Reine d'Armes de France. Cette bonne femme du sud, ce que trahissait un accent appuyant les "e", mêmes muets, était tout affabilité sur son visage de quarantenaire (ou sur la fin des trente, ou le début des cinquante ? l'âge passe si vite sur les visages des bonnes gens). Elle s'inclina et, prenant connaissance de l'identité de la visiteuse, toute conforme à ce qui lui avait été précisé, la guida avec les convenances de rigueur, ni plus, ni moins, rendues chantantes par les occitanismes qu'elle semait sans le vouloir. Elle lui proposa de la débarrasser de ses vêtements du dessus, nécessaires pour se garder du froid à l'extérieur, et rendus bien inutiles par les feux qui flambaient dans chaque pièce de la maison. Il y avait peu de couloirs, les pièces étant toutes attenantes les unes aux autres. Du reste, la maison n'était pas grande, avec un seul étage achevé, et juste ce qu'il fallait de pièces autour d'une petite cour intérieure. Mais pour la vie d'une ou deux jeunes filles, c'était largement suffisant, considérant de plus l'absence de revenus bourguignons de l'une et l'autre — l'une faute de terres, l'autre faute de terres appropriées.

Arrivée à la porte de la pièce qui tenait lieu d'aula magna, et qui ne devait faire qu'un dixième de la taille de celle du Duc de Nivernais, l'Agnèta l'ouvrit sur trois personnes qui s'y trouvaient déjà. La rousse Jehanne-Sans-Terre, l'auburn Miguaël, la blonde Jenifael, qui venait d'arriver par la porte opposée, et saluait sa maîtresse et bientôt suzeraine.

Comme pour répondre à ce qu'avait dit Miguaël, la voix de l'Agnèta annonça :


Puèchgaug est ici, vescomtessa.

Il ne fallut pas le répéter. Jehanne alla aux devants de la sombre silhouette, se demandant fugacement si se marier ferait retrouver à la ci-devant Cardinale quelques couleurs.

- « Bienvenue, Montjoie, je suis heureuse de vous accueillir. J'espère que le lieu, même humble, conviendra. J'ai fait préparer là un petit écritoire si vous avez besoin de prendre en note le déroulement de la cérémonie. »

Elle désignait un pupitre, dos à l'âtre, pour bénéficier de la lumière des flammes et de leur chaleur rampant sur le dos qu'on leur tournait.

- « Je vous présente Jenifael Vitalis da Roma, que j'ai faite intendante des terres de Cauvisson, et qui va recevoir la seigneurie de Boissières, pour sa villégiature, ses frais propres et la possibilité de me représenter en assemblée nobiliaire. »

Et quoiqu'ignorant tout du goût de la Marquise en matière de vêtements (ce serait trop de parler de mode, car la mode est changeante, et la Marquise, immuable) :

- « Comme vous le voyez, elle se fait fort d'ores et déjà de bien présenter, avec une sobriété et une élégance toutes conformes à ce que j'attends d'elle dans sa charge. Je lui ai dit quels étaient les devoirs de la noblesse, et je ne doute pas que vous saurez les lui rappeler à nouveau si le besoin devait s'en faire sentir. »

Et après un regard vers Miguaël, elle conclut :

- « J'ai revu la Duchesse de Château-Gontier récemment et je sais qu'elle doit faire son possible pour venir, mais elle était à Paris hier et n'a peut-être pas eu les mêmes facilités que nous sur la route. À une heure ou deux près, qui peut dire quand elle arrivera… Aussi, n'hésitez pas à me dire si vous voulez prendre de l'avance sur ce retard, et déjà régler le cas de Boissières. »
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Ingeburge
La cavalcade derrière elle et tout ce qui avait été compris entre celle-ci et son arrivée à la maison d'Alanha également, Ingeburge était désormais en mesure de penser et elle ne s'en priva pas, tout concourant en fait à ce qu'elle le fît. Cela commença par l'apparition de la matrone qui la prit en charge et qui la conduisit dans la salle où se trouvait celle qui dispenserait en ce jour ses bienfaits, cette matrone à l'air digne et respectable parlait peu mais voilà, elle parlait « avé l'assen », ce qui n'était pas courant dans le coin et ça, c'était tout pile ce qu'il fallait pour qu'une Ingeburge pourtant peu encline à apprécier ce genre de résonances, chapitre provençal de sa vie oblige, se mit à songer à son promis. Cette évocation du comte du Tournel la mena ensuite à se dire qu'elle allait devenir folle s'ils ne se mariaient pas sur-le-champ et qu'il finirait très vite par la tuer justement parce que les premiers signes de folie étaient bel et bien là, ce qui était en fait ce à quoi elle pensait les trois quarts du temps, le comte du Tournel serrant encore, encore et encore ses mains autour du cou gracile de sa démente fiancée. Manteau retiré et dévoilant une houppelande à col carcaille de velours, forcément, noir, Ingeburge porta machinalement ses doigts libres à ce cou sur lequel elle sentait la pression des mains fortes, brunes et chaudes du Languedocien.

Une fois entrée dans la pièce jusqu'à laquelle elle avait été conduite, la strangulation fut écartée mais non pas l'image de son mortifère fiancé. La raison? Cette rousse, là, qui lui faisait les honneurs de ce lieu qu'Ingeburge ignorait ne pas être chez elle, cette rousse qui était la filleule de son fiancé. Non loin se tenait Miguaël qui était le sien, de filleul, ce qui donnait pour ceux qui n'auraient rien suivi que le filleul d'Ingeburge était fiancé à la filleule du fiancé de la première ou alors, pour simplifier, que la marraine de Miguaël était fiancée au parrain de la fiancé du premier. Ce truc un brin tordu eût pu la faire sourire si elle en avait été capable mais cela renvoyait encore au mariage, à ce qu'il fallait pour qu'il survînt, aux obstacles que l'on pouvait rencontrer et là, elle se savait le fossoyeur de leurs espérances à ces deux-là, étant celle de qui viendrait sous peu un verdict d'ailleurs déjà écrit et qu'elle avait foutrement du mal à promulguer. Elle le ferait, son devoir le lui imposant mais ce serait bien la première fois que l'un de ses arrêts la toucherait ainsi, personnellement. D'une voix altérée, elle salua de quelques mots, remercia pour l'accueil et l'écritoire mis à disposition. Elle posa en-dessous une besace de cuir renfermant notamment une reliure, sa matrice de sceau et une enveloppe faite d'étoffe.

Vite, songer aux octrois puisque c'était la raison de sa présence et elle regarda quelques instants celle qui serait bientôt faite dame de Boissières et qu'il lui semblait avoir déjà vue, à un défilé de cette mode qu'elle-même ne suivait effectivement pas ou ailleurs dans un quelconque événement mondain où elle s'était risquée. Jehanne voulait commencer par Jenifael, du fait du retard de la duchesse de Château-Gontier qui recevrait Saint-Dionisy. Nouvelle salve de pensées innocentes pour les autres mais létales pour elle, Saint-Dionisy, n'était-ce pas l'ancien fief de ce fiancé qui à nouveau s'imposait à elle? Pour Ingeburge néanmoins, Saint-Dionisy, ce n'était pas qu'Actarius, même s'il y était inextricablement lié, c'était surtout un endroit détesté qu'elle avait vu une fois, en rentrant chez elle depuis Montpellier, un coin perdu dans la Vaunage synonyme de souffrances infinies car c'était là qu'elle l'avait repoussé, qu'elle avait renoncé à ce qui aurait pu être, que tout aurait pu s'arrêter, aurait dû s'arrêter. Malaise encore, décidément, il ne lui faisait pas bon être là. Toujours sur la réserve, elle indiqua :

— Il sera fait comme il vous plaira, ma demoiselle.

Pour le coup, elle aurait voulu qu'Actarius fût là, à la stranguler : au moins, elle n'aurait pas eu à faire face à tout ce qui lui traversait l'esprit.
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Jenifaelr..
Dans la tête de blonde vénitienne,c'est déjà tout un calcule qui s'effectue.Le Géant,la sœur,le neveu et les filles ne sont pas là,ils ne viendrons pas.Serait-ce la même hécatombe que le jour de son baptême? Baptême où se trouvait juste un pilleur de mairie,dont sa sœur c'était entiché et Funky,sa marraine? La lèvre est mordue.Elle s'incline face à la brune vêtu de noir.C'est riche,c'est beau,ça lui fait pétiller les yeux quelques instants sous le rêve de la richesse qu'il faut posséder pour ça,pour une tenue pareil.L'égérie connait la mode,les prix,elle est féru de mode et d'argent,d'or,de bien et de pierre précieuse.Bon sang,que c'était horrible de rencontré plus riche que la Famiglia ! Bon en même temps,c'était vit fait,un Duché devait largement bien rapporter,assez pour constitué une fortune égale ou supérieure à celle des Vitalis,si bien sûr il était bien géré ... Fallait pas rêver,un patelin se pensant duché et ayant peu d'habitant aller pas rapporter des fortunes.
Non,vraiment c'était pas juste ça.

L'Italienne se retrouva donc,de nouveau seule.Elle avait l'art de l'être dans les moments important de sa vie.Naissance de sa première fille,adoption de la seconde,baptême,anniversaire ... C'est étrange,comme c'était uniquement dans les moments où elle pouvait être seule qu'elle était accompagné.


"- Bonjour "

La voix reste féminine et chaleureuse,avec un petit accent Italien qui la trahie lorsqu'elle n'y fait pas attention.Intérieurement elle se promet quand même une chose : Ils payerons tous ! Arnan aura des ennuits,Anitha aussi ... Les enfants en revanches seraient sains et sauf.Oui,le courroux de l'Italienne serait terrible ...
Miguael_enguerrand_


Miguaël s'était levé et cela n'avait pas été une mince affaire. Non pas qu'il fut rouillé, mais ses esprits l'étaient un peu, la tranquillité de l'instant l'avait happé, il en était le prisonnier.

Mais l'animation revenant, l'Agneta - comme l'appelait Jehanne - avait prononcé des mots en une langue étrange. Qui était Puèchgaug ? Encore une mystère qui serait percé sous peu.
En tous les cas, sa fiancée avait été bien plus rapide, elle était déjà au devant de... Montjoie ? C'était donc sa Marraine qui était là ?
Ni une ni deux, Miguaël pressa le pas pour s'approcher et enfin la reconnaître. Alors il garda l'allure jusqu'à se trouver contre elle et la serrer. Il ne courait plus, il grandissait, mais il ne perdait pas les habitudes. Cela avait été l'occasion d'une remarque à Dourdan, alors il y répondit :


Tu vois, je ne t'en prive pas !

Je ne savais pas que tu venais, Marraine. J'espère que ton voyage a été sans encombre !


Si sa sœur avait été là, elle lui aurait fait les gros yeux. Elle n'aimait pas lorsqu'il venait serrer sa marraine, il ne comprenait pas pourquoi, mais il l'avait remarqué.
Le -toujours- Vicomte se recula parce qu'il s'était bien rendu compte qu'il n'était pas à l'honneur aujourd'hui, lui simple invité qui ne pouvait s'empêcher d'être propulsé au premier plan dès lorsqu'il la voyait.



Ingeburge
À défaut du comte du Tournel lui écrasant avec application et soin la trachée, Ingeburge eut droit à une étreinte appliquée avec une force non moins jalouse : son filleul qu'elle avait salué de loin était venu à elle, dans ce mouvement forgé dans son enfance et l'avait entourée de ces bras qui n'étaient plus ceux d'un enfançon. Si le geste était habituel, il n'en la surprit pas moins, elle était ailleurs, perdue dans des réflexions qu'il ne ferait pas bon révéler et elle se souvenait de la rencontre de Dourdan, une vingtaine de jours plus tôt, quand Miguäel avait semblé la bouder et lui avait adressé ses salutations sans rien pour accompagner ses mots. Elle avait râlé, plus pour le fond que pour la forme et il semblait que le reproche eût été pris en compte puisque le Louveteau s'en était allé vers elle. Certes pas en courant, mais il était là tout de même, lui murmurant une phrase écho à ce qu'elle lui avait dit chez elle : « sois toujours fâché si tu le souhaites mais ne me prive jamais de ton habitude de venir à moi. »

La recommandation avait été prise en compte, elle ne jugea donc pas nécessaire de relever le commentaire venu avec le câlin et passant une main légère dans les cheveux acajou de son filleul, elle indiqua :

— Oui, je suis venue.
Depuis Dijon où il n'avait pas été invité à se rendre.
— Je passe quelques jours en Bourgogne, une quinzaine tout au plus et je m'en retournerai ensuite à Dourdan, j'y ai fort à faire et c'est bien plus près de Paris.
Où elle n'avait aucune envie d'aller.

Elle, en revanche, ne lui demanda pas ce qu'il faisait là, c'était risquer d'aborder un sujet bien peu agréable. Et puis, il était évident que s'il était présent, c'était pour Jehanne avec laquelle il s'était récemment fiancé. Si Ingeburge en matière de relations amoureuses était tout à fait sotte et ignorante, elle avait vite compris comment des fiancés qui s'aiment sont censés se comporter car il lui suffisait pour cela de penser à l'exact contraire de l'attitude qu'elle adoptait avec l'Euphor. Ce dernier, elle ne le voulait surtout pas dans ses pieds, lui ayant fait savoir que cinquante lieues ne seraient pas de trop entre eux. Ainsi donc, de jeunes fiancés devaient vouloir passer tout leur temps libre ensemble, ce qui expliquait la présence entre ces murs du juvénile Louveterie. Prendre un vassal était acte important, cela justifiait tout également que son filleul fût présent pour accompagner Jehanne dans sa démarche.

Jenifael se fit entendre aussi et à la future dame de Boissières, Miguaël toujours dans ses bras, elle répondit courtoisement :

— Le bonjour, ma demoiselle.
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Jehanne_elissa
Miguaël lui avait demandé, récemment, si elle le trouvait trop jeune. En vérité, non, il était adulte, elle aussi, ils étaient fiancés, et il avait toujours été là pour elle, parfois même à son insu. Il l'avait déjà protégée de grands dangers, sans bravades, sans fanfaronnades, juste en le faisant ; et ce n'était que fortuitement qu'elle l'avait appris, au cours d'une entrevue entre quatre paires d'yeux.
Mais lorsqu'il serrait sa marraine dans ses bras... Jehanne ne pouvait s'empêcher de le voir comme un enfant (à défaut de pire). Ce genre de familiarité, elle le concevait en public dans de très rares circonstances ; deux soeurs tombant dans les bras l'une de l'autre, deux amies se retrouvant après des mois de séparation... et devant des proches, non des inconnus. Dans tous les cas, jamais les hommes. Mais Miguaël n'était pas les hommes, Miguaël n'était que lui-même. Là, il serrait la Reine d'Armes de France contre lui, devant sa fiancée (soit) et une femme qu'il connaît à peine (hum).

Elle haussa les yeux au ciel, comprenant aussi que lui seul pouvait agir ainsi avec Ingeburge sans risquer des foudres de réprimandes. C'était peut-être là son miracle, ce qui faisait de lui une Merveille ?
Pour des faits presque similaires, pour une tentative de chatouillis, ou quelque chose du genre, Jehanne croyait savoir que Yolanda Isabel avait à jamais perdu l'estime de la Froide. La Goupile ne s'était jamais hasardée à vérifier les faits.

Elle prit le parti de ne rien commenter et d'enchaîner, afin d'éviter à Jenifael plus d'embarras. Ils seraient donc quatre, pour l'heure. Soit.


- « Nous allons commencer, en ce cas, Montjoie. »

On invoque le nom protocolaire, on rappelle la position de chacun, enfin, surtout, celle d'Ingeburge, des fois que Mimi l'eût oubliée. Regard en coin vers le lutrin où rien ne manquait.
Eeeeeeet... Go !


- « Jenifael Lisbeth, en ce jour, je vais vous prendre pour vassale. Nous aurons chacune envers l'autre des devoirs et des droits. Vous pourrez exiger de moi protection, justice et subsistance. Je m'attendrai à tout moment de vous à fidélité, aide et conseils.
Ce n'est pas tant différent de ce que vous m'offrez déjà, en votre qualité d'Intendante, en gérant, grâce à ma confiance et à votre honneur, les terres de Vaunage, et en m'en donnant des nouvelles régulièrement, ainsi que du Languedoc.

Je veux qu'avec cet octroi, vous receviez juste rétribution pour cette charge que vous remplissez ; la terre de Boissières vous offrira une subsistance dont vous pourrez jouir à votre guise, au contraire des biens que vous administrez pour moi. Vous pourrez exiger de moi, et par translation, de mon suzerain le Comte du Languedoc, une justice plus favorable, de part votre statut de noble et la position sociale que cela vous confère. Et si vous deviez être menacée, dans votre bon droit, je ferai front avec vous.
La seconde raison de vous octroyer cette terre est de vous permettre de me représenter en chambre des nobles. C'est là que vous aurez le mieux à exercer l'intelligence de votre conseil, car vous y parlerez en mon nom. »


Elle marqua une pause, eut un regard pour la blonde qui lui faisait face, terriblement belle et grande, plus qu'elle-même ne le serait jamais. La connaissait-elle assez ? Pouvait-elle faire autrement ? Non, elle avait raison. Elle le sentait ou l'espérait — ces deux choses étant si semblables !

- « Il faut comprendre aussi la situation où vous serez : être noble apporte des privilèges, mais contraindra votre vie. Vous devrez être vertueuse, un exemple public pour autrui ; et digne de votre suzeraine. Vous ne pourrez convoler avec un roturier.

Alors, je vous le demande, pour la dernière fois, et devant témoins : voulez-vous être ma vassale ? »


C'était la question rituelle, c'était l'instant le plus solennel. Dans un mariage, on retient le "oui", et non la suite, et non le "je te reçois comme épouse et je me donne à toi pour nous aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves et nous soutenir l’un l’autre, tout au long de notre vie".
De même dans une allégeance, on devrait retenir le "Oui", avant même l'échange des vœux. Ce "Oui", c'est le gong, c'est le coup de marteau sur l'enclume, c'est le grondement d'une porte qui se ferme, d'une autre qui s'ouvre. C'est le moment où l'on a encore le droit de dire "Non".

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Jenifaelr..
La blonde de faire face,elle écoute avec soin et décompose.Elle devait donner,fidélité,aide et conseil,bon c'était pas très dur tout ça.Fidélité,elle l'était toujours,amitié ou amour et dans ses promesses aussi.Aide,là aussi pas de soucis ... Par contre,si la jeune femme apprenait qu'il arrivait quelque chose à la Vicomtesse,fallait pas compter sur elle pour rester impassible ou de ne pas l'aider,la Vitalis avait trouvé la bouille rousse mignonne et avait envie de la protéger,surement enverrait-elle au besoin des mercenaires,un ou deux ... C'est toujours utile et une fois bien payé,ils sont très fidèle.Quand aux conseils,elle avait commencer déjà.Bon,la suite était plus complexe en revanche.Pas possible de convoler avec un roturier? Quelle bonne nouvelle ! Elle qui était sans cesse à la recherche de prétexte pour se rendre inaccessible auprès des hommes qui s'essayer à la charmer.Au pire,personne ne le saurait jamais,donc la chose était réglée.La voleuse savait mentir et cacher les choses ... Elle avait bien caché l’extension Corléonne de sa famille.

Alors les aigue-marine se pose sur la rousse et l'Italienne annonce,sûr :


"- Oui "


Elle se mordit doucement la lèvre,c'était si tentant d'ajouter un " je le veux " ... Elle qui avait durant deux ans de mariage mais c'était au final retrouvée plus seule qu'autre chose.
Miguael_enguerrand_


Comment faire ? Entre Ingeburge qui pouvait lui en vouloir - elle en était capable - s'il s'extrayait de son étreinte, et Jehanne qui pouvait aussi lui en vouloir d'être aussi familier -ça, il n'en savait rien, il le lui demanderait, un jour ; Miguaël était entre le marteau et l'enclume.
Le début de la cérémonie, prononcé par sa fiancée, lui offrit une porte de sortie acceptable. En même temps, c'était peut-être le signe de l'agacement de JE ? Non, elle n'était résolument pas ainsi. La jalousie n'existe pas. Il souffla à sa Marraine :


Je crois que la cérémonie commence. Et puis... Jehanne pourrait m'en tenir rigueur.

Non pas qu'elle l'effrayait, mais plutôt que Miguaël comprenait tout à fait le malaise de la situation. Et puis, il respectait bien trop Jehanne pour imaginer lui causer du tord.
Alors il quitta l'étreinte et se recula.


Nous pourrons nous...
Hein ? Quoi ? Mot oublié. ... après la cérémonie.

Il fallait maintenant regarder et écouter. Ça le concernait aussi, beaucoup, en fait.

Jehanne_elissa
Tous les cérémonials sont parents ; il fallait, après ce "oui", là aussi, un baiser. Jehanne avança assez pour prendre les mains de Jenifael, et, mains jointes, elle se hissa pour poser ses lèvres sur la bouche de sa grande vassale, baisant là le "Oui" tout juste prononcé, pour l'y sceller, pour toujours.

Elle recula ensuite légèrement, et rendit ses mains à la blonde Italienne qu'elle prit le temps de bien observer, dans sa robe de lumière, blanche comme au premier jour, dorée comme le soleil ; parfaite, en un mot.


- « Puisque cette décision désormais incontestable nous lie, je vous invite, Jenifael, à me prononcer devant le Très Haut et les témoins ici présents votre féal serment de fidélité, aide et conseil. »

Avait-elle été si solennelle, à son dernier octroi ? Non... Comment aurait-elle pu l'être ? Cela avait été l'octroi de Saint-Côme, à Ernest, le simple, le doux, l'étrange Ernest Durée — le Très Haut ait son âme, et celle d'Eilinn...
Celle d'Eilinn ? Pourquoi fallait-il ce moment pour que revînt à la mémoire de la Goupile le murmure de Yolanda qu'elle avait cru entendre, Rue des Agréministes, deux jours plus tôt ? Non, non. Elle secoua doucement la tête pour elle-même : non. Elle avait mal compris. Ce n'était pas le moment d'affoler son cœur. Elle avait mal compris.

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Jenifaelr..
La blanche crème,fût légèrement surprise du baiser reçu pour sceller le serment.Elle réfléchit et sentie son coeur raté un battement,elle était engagée,le dernier geste de la Vicomtesse venait même de contraindre la jeune femme à respecter son serment,plus qu'une simple promesse,elle lui faisait confiance.

Mordillement de lèvre et elle annonce avec son accent Italien qui enjolive même :


"- Je vous promet,Vicomtesse,fidélité,aide de toutes sortes et conseils de toutes sortes également "

Oui,on sait jamais,la mode c'était un truc de femmes non? Pis ... Si la Vicomtesse avait besoin de gens pour les sales besognes,elle en avait des contactes.
Ingeburge
Lui en tenir rigueur? Ce fut une Ingeburge agacée par l'un des motifs de l'éloignement de son filleul qui s'écarta brusquement. Que Miguaël la quittât car la cérémonie commençait, bien sûr! Qu'en plus il le fît pour ne pas irriter Jehanne Elissa, c'était tout bonnement incompréhensible et si cela serait donc de nature à contenter sa fiancée, ce serait en revanche de nature à déplaire souverainement à sa marraine. C'était n'importe quoi cela, que pouvait-il bien craindre? Que la rouquine fût jalouse? Ridicule, tout simplement ridicule, comme l'était la jalousie de la protégée du comte du Tournel possédait à son endroit. Ingeburge n'était pas en concurrence avec Ella, elle ne l'était pas davantage avec la Volpilhat, les liens l'unissant respectivement à Actarius et Miguaël étaient autres, elle était la fiancé du premier, donc pas en position d'indisposer une pupille, elle était la marraine du second, donc pas en piste pour gêner une promise. Mais soit. En retour, elle murmura aux derniers propos du Louveteau :
— Je ne crois pas, non.
Et débrouille-toi avec ça!

S'installant correctement derrière le pupitre, elle écouta sagement les échanges, tâchant de se concentrer et d'arrêter le cours de ses réflexions, pensant comme elle l'était qu'elle en avait sa claque de tout et de tous et qu'elle irait bien s'enterrer quelque part où on arrêterait de la gonfler. Mais cela, elle ne le pouvait pas, enfin, pas avant que Jehanne ne fasse part de ses engagements au bénéfice de Jenifael. Même après d'ailleurs. Pfffffffff.

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