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[RP] « La naissance est le miroir de la mort. »

Elisaabeth.
Petite note pour les joueurs : ce RP est « semi-fermé ». C’est-à-dire que si vous êtes invité(e) à y participer, vous en avez tout à fait le droit et on vous accueille à bras ouverts (façon de parler, hein !) ; or, si cela n’est pas le cas, merci de bien vouloir demander « l’autorisation » à l’auteur du topic. Le RP se déroulera à long terme – sans jeu de mots pour ce qui va se passer dans ce RP, promis ! – vous serez grandement remercié(e) si vous respectez la cohérence !
Sur ce, bonne lecture !
(j’aurai bien mis un grand sourire pour ne pas paraître hargneuse mais il parait qu'on n'a pas le droit … allez : *SMILE !*)

Citation de Bruno Lagrange.


    [ Flashback ; cinq mois auparavant … ]


D’ailleurs, dit Élisabeth tout en posant ses mains sur celle de son fiancé, j’ai quelques prénoms, si c’est un garçon !
Ah oui ?, avait répondu ce dernier.
La jeune femme, toujours avec son air très sérieux, hocha la tête avant de répondre :
J’ai une folle envie d’appeler mon fils Attila ..

La jeune femme se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire, attendant la réaction du futur père, qui lui, ne se retint absolument pas de rire. Ce qui « incita » Élisabeth à le suivre. Évidemment, la blague était bien trop tentante aux yeux de la blonde pour ne pas la faire. D’ailleurs, cette dernière reprit de plus belle : Tu imagines bien que je ne me permettrais pas de l’appeler ainsi … pauvre enfant !
Oui déjà qu’il sera Sparte, alors Attila de Sparte-Courden… le pauvre oui !
Oui, le pauvre …

Elle accentua sa réponse d’un sourire en coin, amusée par une blague que l’on pourrait juger futile. Ce fut Édouard qui reprit la parole : Mais plus sérieusement.. tu aurais trouvé ?

Non, non. C’était une blague. Encore une autre. Tu sais bien que j’ai un peu tendance à faire des blagues … douteuses, puisque j’ai un humour extrêmement douteux !

Oui, par exemple … Elle prit une grande inspiration avant de se mettre à déballer la liste des prénoms auxquels elle avait pensé peu avant : Colin, Céleste ou Célestion .. ou Enguerrand, aussi !.. Gabriel ou Gabin … Antoine, comme le deuxième prénom de mon frère … Juste ou Justin …

Gabriel j’aime beaucoup.

Enfin ! Pourquoi ne l’as-tu pas fait taire plus tôt ? Un sourire étira les lèvres élisabéthaines.

Tu aimes Gabriel ?

Oui, un très joli prénom.

J’aime beaucoup ce prénom, aussi., avait-elle dit, contente de sa trouvaille, ou plutôt, contente d’avoir trouvé un prénom que les futurs parents aimaient bien. Pendant qu’elle se répétait à voix basse, le prénom de son futur petit garçon – si c’était bien un petit garçon ! – « Gabriel de Sparte-Courden », Édouard, lui, fut plus tenté de demander à leur futur enfant …

Ca t’irait Gabriel, mon fils ?... Ahh ! Il a dit oui, je crois.

Élisabeth, sourire aux lèvres, observa avec attention cette scène. Scène qu’elle garda bien en mémoire. Scène qu’elle qualifia comme l’un des moments passés à ses côtés. Et comment …

    [ Aujourd’hui, au mois de juin mil quatre cent soixante et un … ]

… puisqu’aujourd’hui, elle était seule, assisse dans un fauteuil près de la fenêtre qui donnait une jolie vue sur Orléans, se ressassant encore une fois les souvenirs qu’elle gardait de son amour. L’amour qu’elle a perdu, plus d’un mois auparavant … Elle déglutit, tout en observant son ventre bien arrondi, à présent. C’était bientôt l’heure … la délivrance aurait lieu dans peu de temps, elle le sentait. Rien qu’à cette idée, une boule, l’empêchant de respirer, s'’nstalla dans sa gorge. Elle angoissait. Résisterait-elle à cet accouchement ? Survivrait-elle ? Est-ce que l’enfant survivrait, lui aussi ? Et s’ils mourraient, tous deux ?

Non ! Non ! Et NON !

Elle secoua doucement la tête. Elle devait cesser de penser à ce genre de choses. Surtout en ce moment … Elle prit une grande inspiration, faisant au mieux pour se calmer. Puis, une idée lui vint en tête : il fallait qu’elle écrive. Oui ! Écrire ! Elle se leva en s’appuyant sur le bras du fauteuil puis, se dirigea vers son bureau, tirant la chaise pour s’y installer. Pauvre bureau ; envahi par les parchemins, tous presque noircis que vierges, ainsi que de calame ou de plumes et d’encre, bien entendu ! Avant de se mettre à écrire, elle fit un petit peu de ménage pour avoir plus de place afin de pouvoir écrire. Une fois le « ménage » fait, elle prit l’un des parchemins qui n’étaient pas encore victime de la plume d’Élisabeth, puis, pendant qu’elle trempait le bout de sa plume dans l’encre, elle réfléchit à la personne à qui elle allait écrire.


Citation:
À Clotaire,


Chose faite ; il fallait continuer, à présent …

Citation:
J’espère que tu n’as pas oublié ta promesse. J’espère également que tu ne tarderas pas à venir me rendre visite en orléanais …


Lui écrira-t-elle qu’il lui manque, lui aussi ? Probablement … pas. Il fallait bien qu’il comprenne qu’elle avait besoin de lui !

Citation:
Ne te fais pas trop attendre, j’ai besoin de te voir. C’est très important …


Peut-être devrait-elle rajouter sa crainte ? Pour le faire avancer plus vite ? Non … elle avait tout simplement peur de ne pas le voir avant le moment « fatidique ».

Citation:
J’ai peur. Très peur … tu seras là avant la délivrance, n’est-ce pas ?


Cela suffirait-il pour le faire venir plus vite ? Probablement. Elle savait qu’il serait là pour l’aider, la soutenir et la réconforter, comme il l’avait toujours fait, auparavant. Elle jugea qu’il n’était pas nécessaire d’en rajouter plus.

Citation:
Je t’embrasse mais par pitié, viens vite …

Ta Lisa.


Elle plia la lettre, la cacheta et la posa sur le côté avant de prendre un autre parchemin où elle allait écrire une lettre … une autre lettre bien plus longue et qui était adressée à …

Citation:
À Héloise Marie de Sparte, ma suzeraine mais amie avant tout,


Ça, c’est dit … comment lui dire qu’elle allait être à deux doigts de mettre au monde l’enfant de son cousin, sans pour autant craindre ses – très probables – foudres ?

Citation:
Nous avons, apparemment, quelques soucis de pigeons. As-tu reçu ma précédente lettre ? La dernière, au passage … Je sais, c’est minable de ma part ! Je n’écris plus vraiment à qui que ce soit … je me suis presque coupée du monde où je ne fréquente vraiment que très peu de gens … D’où le peu de lettres que tu peux recevoir, venant de moi.

As-tu répondu à ma lettre ?


Probablement pas, mais il était mieux, pour elle, qu’elle lui demande, quitte à ne pas recevoir non plus une réponse pour cette lettre aussi.

Citation:
Soit. Je souhaitais t’annoncer une « bonne nouvelle », après une mauvaise. Je suis sur le point de donner naissance au fils de ton cousin.


Comment c’est cash, ce truc ! La suzeraine a plutôt intérêt à être bien calée dans l’un de ses sublimes fauteuils si elle ne souhaite pas tombée dans les pommes, tout en ce cassant un abattis.

Citation:
Comme je me doute que tu auras une très probable envie de me tuer en prenant connaissance de cette lettre, j’espère que cela me laissera le temps de mourir en couche, plutôt que de mourir de tes mains. L’enfant est vigoureux, je suis sûre qu’il survivra et pourra vivre à ma place.


Ou comment je t’annonce que j’ai bien l’intention de me laisser mourir, si tout se passe mal !...

Citation:
J’ai presque fini de tout préparer, s’il devait survivre sans moi. Il ne sera pas seul, rassure-toi … enfin, si tu t’en inquiètes, bien entendu. Je pense même qu’il sera bien entouré, si les personnes à qui je compte le laisser tiennent bien leur promesse.


Elle savait parfaitement bien qu’en confiant son enfant à ses proches, notamment à son frère, Clotaire, à sa cousine Éléonore ainsi qu’à sa sœur, Camille, l’enfant d’Élisabeth grandirait avec beaucoup d’amour et serait protégé des aléas de la vie … et qui ne rêverait pas d’avoir un parrain des plus cinglés mais qui peut se montrer relativement doux, calme et attentionné quand il n’a pas encore une idée folle derrière la tête ? Un rouquin, de surcroît ! L’enfant du Malin ! Machiavéliquement … drôle !

Citation:
Hais-moi si le cœur t’en dit. Pour ma part, j’ai arrêté tout combat. Et tu resteras pour moi une suzeraine d’exception mais une amie merveilleuse, avant tout.

Poutounes,

Élisabeth Aghata Courden, ta vassale mais fidèle amie, également.


Comment finir en beauté ? Faites des compliments, pardi !

Une fois la lettre signée, pliée et cachetée par-dessus bord, elle prit les deux lettres – dont l’une d’elles était plus un billet qu’autre chose ! – puis, tout en se levant, elle appela son page. Ce dernier arriva, léger sourire aux lèvres puis, écouta ce que la jeune femme allait lui dire :


Ma dame ?
Il faudrait envoyer ces deux lettres. L’une à mon frère, dit-elle tout en tendant la bonne lettre, l’autre à ma suzeraine … Toujours pas de réponse, en ce qui la concerne ?
Je vous l’aurais donné, si cela avait été le cas, dame Élisabeth., dit-il en faisant bien attention à qui était adressé les lettres et tout en les prenant.
Je te remercie … tu peux y aller. Il faut que ces lettres soient envoyées au plus vite.
C’est comme si c’était fait.

Pendant qu’Hubert sortait de la pièce, Élisabeth retourna à son fauteuil, tout en observant son page. Et lui ? Que deviendrait-il si elle devait m… non ! On ne recommence pas, ce n’est pas le moment !
_________________
Clotaire_ac
      [ORLÉANS - J'arrive mais j'suis là!]


    Lisa, Lisa, Lisa, Lisa, Lisa … répétais-je après la lecture de la lettre -courte en plus- qu'Elisabeth m’avait envoyée. Pour qui me prend-t-elle?

    Comme si j'pouvais l'abandonner!

    Comment osait-elle remettre mes promesses en question? Je connais ma soeur par coeur et je sais que dans sa lettre; elle me fait un reproche déguisé. Elle est pas bête ma soeur! Etait-ce vraiment nécessaire de lui répondre puisque j'allais être auprès d'elle? Elle est seule.... quoi de plus normal que d'avoir peur dans ces conditions? Mon devoir... c'est d'être auprès d'elle; de lui montrer que je ne l'abandonne pas, la soutenir et la rassurer. Comme quand nous étions des enfants.

    Placé devant la fenêtre de ma chambre provisoire, je réfléchissais quelques instants et pensais à ce qu'il se passerait; la trame des événements qui risquaient de se dérouler dans les jours à venir... Tout se passerait bien! Elisabeth continuera de vivre avec son enfant. N'est-ce pas ce qu'il nous semble le plus logique? Je tentais de m'en convaincre. Tout se passerait bien! Il était hors de question que je sois après de Lisa avec un tel état d'esprit alors qu'elle avait peur.... Je pris mon mantel; sortis de ma chambre en la fermant à clé et partis de l'auberge.



      [ORLÉANS, toujours - 'Suis làààà!!]


    De l'auberge à la maison de Lisa; il y avait bien quelques pas mais j'y étais. A croire que j'étais attendu depuis des lustres; c'est Hubert qui me vît le premier. D'ailleurs, il me sauta presque dans les bras comme si nous étions des amis de longue date mais il stoppa net pour m'adresser un grand sourire et pour me dire joyeusement en m'emmenant dans un petit salon:

    *Dame Elisabeth va être ravie!

    J'en doute pas, Hubert! Mais...

    Le voyage s'est bien passé, hein?

    Boarff!.. un brigand avec qui j'ai failli "sympathiser" mais bon... j'aimerais voir ma....

    Ne lui dites suuuuuuuuuuuuurtout pas que vous avez croisé un brigand! Elle se fait déjà tant de sang d'encre pour vous et votre soeur!

    Qu'elle se rassure; c'est bien réciproque!

    Elle a bien cru que vous ne viendriez pas! Mais moi! Je le savais qu'vous viendriez! Touuuuuuuut le monde rêverait d'vous avoir comme frère, ch'uis sûr!

    C'est gentil. Merci.

    J'allais oublié!

    Hubert!!

    Ouiiii ?

    Ma soeur!? C'est elle que je suis venu voir! Même si j'suis ravi de te revoir, moi aussi. J'aimerais voir ma soeur...

    Bhaa oui! J'vais la prévenir; j'arriiiiiiiiive!!

    Le remerciant d'un sourire, je savais que l'attente serait de courte durée...



*intervention d'Hubert avec l'autorisation de la joueuse d'Elisabeth.
_________________
Elisaabeth.
        « Un invité ? Faites préparer le thé ! »
        D’Élisabeth.

Adrianna ?
Vouiiiiiiiiii ?
Je t’avais demandé de me rappeler de faire quelque chose … écrire, me semble-t-il ?
Yes, milady ! Vous devez écrire à môôôsieur Bereeen, her grasce the duchess* Victoiiiire, môôôsieur Guillôôôme, lady Éléonooore, môôôsieur …
C’est bon ! Enfin, ça y est, cela me revient ! Je te remercie, Adrianna.

La suivante de la blondinette reprit ce qu’elle faisait – c’est-à-dire de la couture –, tout sourire, comme si elle venait d’accomplir un miracle. Des fois, il faut quand même se demander si le petit personnel n’a pas des cases en moins, là-haut, dans leur tête. Attablée, Élisabeth, armée de sa plume, s’attaqua à sa lettre … commença à rédiger, si vous préférez !

Citation:
      À Éléonore Popotame Orselo,

        À ma cousine préférée,


      Pardonne-moi. Pardonne-moi pour tout.

      Je suis tellement navrée de ne pas avoir répondu à ta dernière lettre que j’en pleurerai presque. Je ne sais pourquoi, ces derniers temps, j’ai la larme facile. Serais-je devenue trop sensible ? Pourtant, ce n’est pas ce que je souhaite. Je n’ai aucune envie de montrer mes faiblesses à qui que ce soit. On s’en sert à tort et cela fait mal. Je souffre assez, je pense.

      Bref.

      J’espère que tu n’as pas oublié ta promesse ? « Fergus », comme tu t’es si gentiment amusée à appeler ce pauvre enfant, fait sentir – de plus en plus – son envie de montrer le bout de son nez. Je crois que c’est pour bientôt … Alors s’il-te-plaît, rappliques et fissa !

        Je t’embrasse bien affectueusement,

          Ta cousine.


    PS : je sais que tu caches des plantes chez toi. Si tu as un peu de pitié, j’aimerais que tu me ramènes du chanvre … ou si tu refuses, je veux bien du calva avec de la bière ! J’en aurai besoin, si je survis.


Les dames d’abord ! Et quand on parle de dames, nous terminons avec les dames, avant de commencer avec les « môôôsieurs ».

Citation:
      À Victoire, Aulanha, Pénélope, de Joncheray-Devirieux,
      Duchesse de Chasteau Queyras, Vicomtesse de la Garde Adhémar, Dame de Saint-Chaffrey et de Mirmande.
      Grand Maréchal de l’Ordre Royal des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.


        Ma choupinette,


      Je n’ai franchement pas eu l’occasion de te présenter mes sincères félicitations pour ce merveilleux mariage et tous mes vœux de bonheur – et très franchement, je ne pense pas avoir une autre occasion pour te les présenter.

      Qui ne rêverait pas d’avoir un mariage de rêve comme le tien ? Ne t’avais-je pas dit que j’étais « censée » me marier, moi aussi ?

      Mais franchement, qui voudrait lier sa vie avec un fantôme ? Personnellement, cela ne me dérangerait absolument pas mais je risquerai plus de me retrouver sur un bûcher pour des raisons obscures.

      Soit.

      Le Très-Haut ne m’a jamais aimé, ni supporté alors, je ne m’attends pas vraiment à survivre, dans les jours à venir.

      En tout cas, si j’ai raison et que je ne survis pas du tout, je fus absolument ravie d’avoir pu te rencontrer, ma choupette. Et plus encore, de pouvoir te compter parmi mes amis sincères.

      Pour finir sur une bonne note : comment te portes-tu ? Tu dois aller à merveille depuis ton mariage ! Exploser de joie, croquer la vie à pleines dents, toussa.

        Avec toute ma sincérité et mon amitié,

        Poutounes.

          Élisabeth Aghata Courden,
          Dame de Mesnay,
          Actuellement, pas des masses disponible pour faire quoi que ce soit, à part écrire des lettres, pour faire passer le temps, toussa !


    PS : Un détail vient de me traverser l’esprit ; si tu souhaites vraiment avoir des enfants, prie très, très, très, très, très fort le Très-Haut pour qu’il accepte de te laisser vivre après la délivrance. Ne fais surtout pas comme moi !

    PSS : Je n’ai absolument pas dit que j’étais hérétique, hein ! J’ai dit qu’il ne fallait pas faire les mêmes bêtises que moi, ce n’est pas pareil, choupinette.


Après la choupinette de toutes les choupinettes**, l’hésitation s’installa : à qui Élisabeth écrira l’avant-dernière lettre avant de terminer sa séance d’écriture. Beren ? Guillaume ? Guillaume ? Beren ? Comme elle le disait souvent : gardons le meilleur pour la fin !

Citation:
      À Guillaume de Sparte,
      Baron d’Hérimoncourt,


        Au rouquin de Sparte qui joue aux morts, cher Guillaume,


      Je ne m’étalerai pas, promis. Je sais que tu préfères les armes à la plume, je serai très brève !

      Comme je te l’avais promis, tu seras le parrain de mon premier enfant. Pour l’instant, l’enfant n’a pas de marraine et j’ai bien peur de ne plus avoir le temps d’y remédier – sauf si le Très-Haut a la folle idée d'avoir un peu de bonté envers ma personne, ce qui m’étonnerait fortement !

      Je t’envoie cette lettre pour te prévenir que très bientôt, tu pourras endosser le rôle de parrain et je prie de tout mon cœur pour que tu veilles et prennes soin de cet enfant, mon enfant, comme si c’était le tien – je te dis cela car j’ai la sensation étrange qu’il va me tomber une tuile sur ma caboche.

      Je n’ai aucune idée de ce que tu deviens mais j’espère que tout va bien, de ton côté !

        Je compte sur toi.

          Élisabeth Aghata Courden,
          Dame de Mesnay.


Bah oui, n’a-t-on pas dit que l’on garderait le meilleur pour la fin ? La jeune femme posa sa plume et entama un petit exercice pour ses pauvres doigts endoloris – qu’elle allait finir par perdre si elle continuait à écrire avec autant de ferveur ! – puis, entre temps, elle demanda à sa suivante :

Dis-moi, Adrianna ?
Vouiiii, milady ?
Tu me l’aurais dit si j’avais reçu une lettre, ou deux, aujourd’hui ?
Bien entendu. Et Hubert vous aurait déjà apporté les lettres. Chose absolument logique.
Humm … Aurais-tu la bonté de préparer de la tisane ? Et de me ramener quelques parts de tarte à la rhubarbe ? Je dois impérativement me débarrasser de cette sensation de faim …

La jeune suivante abandonna son ouvrage pour « exécuter » l’ordre de la Belette. C’est vrai que l’estomac de cette dernière ne cessait de gargouiller. Comme si Élisabeth avait cessé de s’alimenter … Ahah, la bonne blague. Bref. La jeune femme arrêta son petit exercice d’étirement de doigts – si, si, c’est tout-à-fait possible ! – pour se remettre à écrire la dernière lettre du jour – enfin !

Citation:
      À Beren H. de la Fiole Ébréchée,

        Mon cher et tendre ami,


      Que dire, au juste, à part que votre présence me manque ? Bavarder avec vous ; cela aussi me manque terriblement. Vous écrire en détail ce qui me manque vraiment – surtout dans cette lettre – serait très probablement déplacé, je le crains.

      Plus je réfléchis, et plus je me dis que je n’ai pas toujours pris les bonnes décisions dans ma misérable vie.

      Croyez-vous que cela aurait changé certaines choses ? Notamment les défaites ? Peut-être aurais-je eu moins de déceptions … Qu’en sais-je, après tout ! Au point où j’en suis …

      Je vous l’avoue sans détour – car vous devez vous souvenir que j’ai une sainte horreur de tourner autour du pot ! –, je redoute ma délivrance. Le Très-Haut n’est pas de mon côté et ne l’a jamais été, ceci est une certitude, mon ami ! Attention ! Cela ne veut pas dire que je suis devenue une hérétique ! Il ne manquerait plus que cela …

      J’aimerais tout simplement vous dire que s’il devait m’arriver quelque chose, faire votre rencontre fût l’une des plus belles choses qui me soient arrivées.

        J’aurais dû vous épouser.

          É. A. C.


La séance d’écriture est officiellement terminée. Toujours assisse sur la chaise de son bureau, la jeune femme entremêla ses doigts et pendant qu’elle s’étira, elle lâcha, tout simplement : J’ai bien cru que je n’arriverai pas à bout de ces lettres !

En effet, cela lui arrive très fréquemment de parler seule. Sauf qu’elle n’était jamais seule assez longtemps …

MA DAME ÉLISABETH !!!

Sursautant après ce cri qui avait bien retenti dans la pièce, la jeune femme se tourna – ou du moins, essaya de se tourner, vu que ses rondeurs ne lui permettaient pas encore de faire autant de mouvement qu’elle ne le souhaitait – et fusilla du regard, ce page qui avait l’air de trop bonne humeur : Qu’est-ce que tu as encore ? Est-ce qu’on t’a déjà dit qu’il n’était jamais bon de faire sursauter une femme engrossée ?
Ouai, j’sais ! Désolé de vous avoir fait peur mais ! J’ai une méga-giga-bonne noouuuuvelle !!
Mais vas-y ! Je t’écouuuuuute !
Il est lààà !! IL EST LÀÀÀÀÀÀ !!!

Le cœur de la jeune femme se mit à faire des bonds. Bientôt, il serait prêt à la lâcher si Hubert continuait à parler en énigme. C’est avec une pointe d’angoisse que la Belette demanda : Qui ?
Bah ! Vot’ frère, pardi !

Un grand sourire étira les lèvres d’Élisabeth, et cette dernière, avec toute la délicatesse qu’une femme enceinte peut avoir quand elle apprend une bonne nouvelle, se leva d’un bond – façon de parler, hein ! – et, après avoir embrassé le front de son page – c’est à écrire sur votre calendrier, parce que c’est bien la première fois qu’elle fait une chose pareille … et la dernière, je vous rassure ! – elle « courut », après avoir traversé l’espèce d’antichambre qu’il y avait entre la pièce que l’on appelait communément « salon-bureau » – mais que je qualifierais de « foutoir », tant c’est le bordel dans cette pièce – et un petit salon où se trouvait le dit frère. Après s’être littéralement jetée dans les bras de son frère, elle attrapa le visage de ce dernier et déposa un baiser – des plus fraternels ! – sur les deux joues, entre les deux yeux et sur le front, avant de le reprendre dans ses bras en le serrant fort, tout en essayant de ne pas écraser l’énergumène qui jouait l’intrus, presque, pour les retrouvailles frère-sœur.

Lui prenant la main, elle l’embarqua avec elle dans l’antichambre qui séparait les deux pièces que je ne (re)citerais pas (il faut remonter un tout petit peu pour ne pas vous perdre !) et l’invita à s’installer dans l’un des fauteuils disponibles de la pièce. Posant ses mains sur son ventre laaargement bien arrondi, elle adressa un sourire cajoleur à son frère avant de prendre la parole :


Dis-donc, tu en as mis du temps, pour venir ici ! Aux dernières nouvelles, Orléans et Dole n’ont pas des milliers de lieues qui les séparent ? Et vlan ! Comment je t’ouvre le festival ! Bienvenu chez moi, mon Cloclo-chou ! Mais bon, je suis quand même ravie que tu sois là ! On va pouvoir passer un peu de temps ensemble, toi et moi ! Comme quand nous étions petits, tu t’en souviens ? On était constamment ensemble ! Impossible de nous séparer !

Se penchant un peu pour attraper la main de son frère, elle la serra dans les siennes puis, lui demanda gentiment, dans un sourire : Tout va bien sinon ? Tu n’es pas fatigué, au moins ? Parce que si tu comptais pouvoir te reposer, je crains te décevoir en te disant que nous allons – et si on n’a strictement rien à faire, on trouvera ! – avoir des choses à faire !... Elle aperçut, sur la petite table en face d’elle, un jeu de cartes qu’elle avait laissé, quelques heures auparavant. Il lui arrivait, de temps à autre, de jouer aux cartes avec sa suivante … ce n’est pas interdit, que je sache ?!

D’ailleurs, ça te dirait si on se retrouvait en jouant aux cartes ?


* Sa Grasce la duchesse
** Touuuuute petite référence (pas de comparaison !) au Kiki de tous les Kikis !
Milady = Ma dame

Edit : parce qu'une petite correction s'imposait.
Edit 2 : correction bis

_________________
Victoire.
    "Qui a l'habitude de voyager sait que l'on fait toujours des rencontres."
    de Victoire.



Ca cahote ça cahote, et la voiture va dans tous les sens en grinçant sur ses essieux criards.

    Plus vite !
    Mais dépêchez-vous bon sang, vous traînez vous traînez, jamais nous n'y serons avant la nuit !


Tout en s'agrippant à la portière.

    Je me suis attachée vous n'avez qu'à suivre le chemin, ne roulez pas sur les ornières, et évitez de me renverser comme la dernière fois.


Puis passant la tête à l'extérieur

    STOPPPPPP !
    Arrêtez-vous Roland, arrêtez-vous sur le champ, vous voyez bien qu'il y a une poule qui traverse.


Le temps d'avertir le coche et de le sommer de laisser passer le piéton, la duchesse est déjà près du gallinacé.

    Merveilleuse ! Elle est mer-veil-leuse c'est une poule de Crèvecœur, la meilleure pondeuse qui soit. Nous l'emportons !
    Roland faites de la place sur la banquette nous l'y installerons.


Et de prendre la bestiole sous son aile pour l'asseoir sur le velours.

    Dépêchez-vous Roland, elle est en plein courant d'air.


    "Choupinette me voilà !"
    de Victoire


A gesticuler devant la porte pour qu'enfin on vienne lui ouvrir.

    Annoncez donc que la duchesse est arrivée et fissa !


Sans lâcher Philomène, Victoire se tourne vers le coche pour l'interpeller.

    Mettez-donc la voiture à l'ombre, mes meringues vont tourner !


Enfin on la fait entrer, et c'est en deux temps trois mouvements qu'elle lâche tout de go.

    Où est-elle ? Mais poussez-vous donc voyons, vous faites peur à Philo !

    Eliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii nous voilà !................

_________________
Clotaire_ac
    Qui avait raison? Hein? Qui avait raison? Bha c'est Cloclo! C'est moi qui avais raison hein! L'attente fut de courte durée. Quand je vis Elisabeth faire son apparition dans la pièce où Hubert m'avait laissé pour aller chercher ma soeur, un sourire éclaira mon visage pendant que j'accueillis la jolie blonde dans mes bras; me laissais faire quand ma soeur me couvrit de baisers avant de me reprendre dans ses bras. Je la serrais à mon tour en prenant soin de pas trop l'écraser, elle et le... môme à venir!

    Comme d'habitude avec Elisabeth; on a jamais le temps de s'éterniser; même avec des retrouvailles. Lisa m'entraina -en me tirant par la main- dans une salle à côté du salon où je me trouvais. Le ménage n'a pas été fait dans les autres pièces? Han le méchant que je suis! J'déconne!! Invité à m'asseoir; je me fais pas prier et m'installe avec tout ce qu'il y a de plus gracieux -comme tout homme qui s'respecte?- dans le fauteuil à côté de ma soeur. Soudainement -bien que je m'y attendais!- Lisa ouvrit les festivités:


    Dis-donc, tu en as mis du temps, pour venir ici ! Aux dernières nouvelles, Orléans et Dole n’ont pas des milliers de lieues qui les séparent ? Mais bon, je suis quand même ravie que tu sois là ! On va pouvoir passer un peu de temps ensemble, toi et moi ! Comme quand nous étions petits, tu t’en souviens ? On était constamment ensemble ! Impossible de nous séparer !

    Gare à toi mon gars! Il fallait que je trouve THE réponse. A mon tour d'adresser un sourire enjôleur à ma soeur accompagné d'une réponse:

    Voyons ma Lisa; n'es-tu pas contente de nos retrouvailles? Nous devons avoir tous les deux le même prénom.... le deuxième je précise! Il commencerait par un "Dé" et finirait par "siré" avec un "e" pour toi. Il y a pas des milliers de lieues entre Dole et Orléans mais j'prenais le temps d'admirer le paysage!

    Je suis ravi d'être ici; moi aussi! Enfin j'suis ravi de te revoir enfin... je me souviens que nous étions inséparables quand nous étions petits; me souviens...


    Ca remonte bien longtemps l'enfance... Ma chère soeur me sortit de mes pensées:


    Tout va bien sinon ? Tu n’es pas fatigué, au moins ? Parce que si tu comptais pouvoir te reposer, je crains te décevoir en te disant que nous allons – et si on n’a strictement rien à faire, on trouvera ! – avoir des choses à faire !...

    Comment j'pourrais être fatigué? Tu viens très clairement de me dire que j'avais pas l'droit d'être fatigué... regarde! J'suis en pleine foooorme!

    Bien étalé dans le fauteuil; Elisabeth me prit la main. J'adressai un sourire à ma soeur quand cette dernière eut "l'idée" du siècle: et si on jouait aux cartes? Je regardais sérieusement Lisa avant d'éclater de rire. Je toussotais en reprenant avec un peu plus de sérieux: Si ça peut te faire plaisir... un pouilleux, ça t'convient?

    Que cela lui convienne ou non, je descendis d'un étage pour me retrouver au sol; m'installant en face d'elle afin que nous puissions mieux jouer à ce jeu. Je pris les cartes; commençai à les mélanger pis proposant à Elisabeth de tirer une carte afin que nous la cachions (c'est un peu le but du jeu!) avant de commencer le jeu. Les cartes distribuées, je rassemblais les miennes afin de trier dans mes paires et de les poser au milieu. Quand j'eus fini; il me resta quelques cartes. Je regardais ma soeur droit dans les yeux et lui dit, tout sourire: C'est qui qui sera le pouilleux?... ou la pouilleuse?

    Et; une voix nous interrompit:


    Eliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii nous voilà !................

    Froncement de sourcils; je regardais la porte avant de regarder une nouvelle fois Lisa.

    Hmmm... quelle charmante voix féminine... mélodieuse; en plus! J'savais pas que tu attendais du monde?

    Héhé! T'as vu Lizouille, je continue le festival avec toi!

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Eleo.
« Il y a un temps pour tout : un temps pour naître et un temps pour mourir…d’ennui ? »proverbe biblique légèrement modifié !

1, 2, 3, 4…

Non non, Éléonore n’était pas en train de faire l’inventaire de ses produits de beauté, ou autres mixtures en tout genre ; non elle s’ennuyait… Et quand elle s’ennuyait, la brune comptait les poutres du plafond. D’ailleurs il faudrait vraiment qu’elle trouve autre chose parce que l’on va finir par croire qu’elle a quelque chose qui ne tourne pas tout à fait rond… ah bon ?... c’est le cas !? Ne croyez pas non plus, qu’elle était obnubilée par les poutres ou encore par les toiles d’araignées qui trouvaient opportun, de s’incruster comme ça sans préavis dans les encoignures de cette morne et banale chambre d’auberge, où elle s’était claquemurée pour réfléchir. Réfléchir à quoi ? Mh… bonne question ! Quoiqu’il en soit, allongée sur son lit, une main repliée sur son abdomen et l’autre non loin de la boîte de violette en sucre, dont elle raffolait, Eléo, qui abhorrait l’inactivité, se demandait pourquoi elle n’était pas allée s’installer chez Élisabeth -sa cousine adorée enceinte jusqu’aux yeux- où la jeune fille aurait été plus à même de veiller sur elle.

Après un énième tour d’horizon de la voûte, non pas céleste, mais plafonique, suivit d’un profond soupir…


Tac, tac*…Froutch, froutch…**

Sursaut incongru. Arrachée à ses palpitantes réflexions ; elle tourne la tête vers la fenêtre, où se joue toute cette agitation provoquait seulement par… un pigeon ! Un pigeon encombré d’un pli cacheté, qui trouve de bon ton de secouer ses ailes devant tout le monde ! Aucune pudeur ces oiseaux !

Elle se lève, abandonnant la boîte de violette ouverte sur le lit, et se précipite sur l’espagnolette, laissant entrer le valeureux messager à plume, le délivrant au passage de son fardeau.

Éléonore pioche dans un petit sac, une poignée de graine et les donne à l’impudique en guise de pourboire.

S’occupant à présent du parchemin, elle casse le cachet élisabéthain, et commence sa lecture à haute voix :


« … ma cousine préférée… » évidemment puisque je suis la seule !... « navrée de ne pas avoir répondu[…]j’en pleurerai presque. »Eli pleurait ? à part les larmes de rire et les larmes de rage, elle ne lui en connaissait pas d’autre. « […]trop sensible ? » Hm… ceci expliquerait cela !...blablabla « montrer mes faiblesses… blablabla. ». « J’espère que tu n’as pas oublié ta promesse ?... »Nous y voilà enfin.

Plissement de nez amusé, elle reprend:

« blablabla… Alors s’il te plaît, rappliques et fissa ! »En voilà des façons de parler. Enfin c’est Eli en même temps…
Mouais pas vraiment reconnue pour sa douceur. La demoiselle aperçoit les p’tites lignes tout en bas. Écarquillement d’yeux, offusquée. Comment ? Éléonore…des plantes stupéfiantes cachées…chez elle ? N’importe quoi ! Et puis… comment l’a-t-elle su d’abord ? Pour finir, elle marmonne toujours toute seule :

De la bière et du calva pour une femme qui relève de couche… ! Eli, tu as de ces idées parfois !...

Bon pas de panique ! Enfin, une bonne raison de plus pour débarquer dare dare chez la belette, pour lui remonter les bretelles bien comme il faut !

Fergus mon gros… ! Remballe tes affaires ! On s’en va !

Oui, Fergus, à défaut d’être le futur marmot de sa cousine chérie, sera son chien. Un lévrier irlandais des plus imposant. Pas facile à ranger dans ses bagages mais tellement affectuuueux...!!La Orselo ne se le fit pas dire deux fois, jetant pêle mêle : robe, chausses, fioles, livres, nécessaire d’écriture, plantes de qualités exceptionnelles… etc., etc ...

Maintenant plus qu’à dépêcher un gentil valet pour porter son coffre jusqu’à bon port sans se bousiller le dos et finir écraser sous une chariote bringuebalante.

[Sur le perron de la Courden]

Trajet fort court, sans ambages pour une fois. Arrivée à bon port en un seul morceau, le porteur de malle sur les talons, elle gravit les marches qui la séparaient encore de la majestueuse porte, quand elle distingua un brouhaha inhabituel dans cette maison d’ordinaire si calme. Sans prendre la peine de frapper, à quoi bon puisque la porte était restée à moitié ouverte, elle s’invita comme un cheveu sur la soupe dans le vestibule où Hubert, ce pathétique bon à rien était en train de se faire remettre à SA MISERABLE place, bien comme il faut par… Victoire ! La Orselo passa devant le page en se pavanant avec une certaine arrogance, qu’elle ne réservait qu’à lui, et à lui seul ! Lui adressa un de ses sourire, qu’elle fit narquois pour le coup et lui lança :

Et tac !! Dans le baba Hub’.

Et mais attends…

Victoire !?... Vous… tu…euhmToute émue de retrouver la jeune duchesse,avec une poulette sous lebras,-que pouvait-elle bien faire avec une poule ?- elle lui sourit gentiment à ELLE !Ca fait longtemps…

Que dire de plus ! Déjà voir si la demoiselle se souvenait d’Eléonore.

*pigeon qui tape à la vitre.
** bruissement d'ailes

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Elisaabeth.
        « Deux invités ? Sortez le goûter ! »
        D’Élisabeth.

Un pouilleux ? Et comment !

Un sourire étira les lèvres de la blonde Belette, ra-vie de jouer aux cartes avec son frère – à croire qu’en ce moment, il ne lui suffisait d’un rien pour être ravie ! –, principalement au pouilleux. Elle regarda son frère s’asseoir par terre … alors qu’il aurait très bien pu rester dans le fauteuil où il s’était étalé comme de la bous … nooooooon ! Je ne dirais pas le mot, c’méchant tout plein ! Disons que je lui rends la monnaie de sa pièce, au chouchou. Après le fameux mélange, des doigts élisabéthains tirèrent une carte afin de la cacher, ce qui était bien émoustillant quand on joue parce qu’on ne sait toujours pas qui des joueurs va gagner ! Et dans ce jeu, qui sera le pouilleux … ou la pouilleuse ! Pendant que Clotaire distribuait les cartes, Élisabeth prit ces dites cartes pour commencer à faire le tri, dans les cartes. Un duo de Reines – cœur et carreau –, un duo de Neuf – pique et trèfle –, et encore deux autres – dont je vous passerais bien la description sinon, on n’est pas couché !

Les cartes en main, la jeune femme regarda, sourire aux lèvres, son frère quand ce dernier lui dit – presque ! – avec arrogance :
C’est qui qui sera le pouilleux?... oui la pouilleuse?

Ce ne sera pas …

Eliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii nous voilà !................

S’il n’y avait pas eu le « nous voilà », à coup sûr, la jeune femme aurait affiché une moue renfrognée, tout en se demandant si, contrairement à une certaine personne qui chante qu’elle hait le monde entier*, ce ne serait pas le monde entier qui hait la Belette blonde. Elle tourna, à son tour, la tête vers la porte de l’antichambre puis, regarda à nouveau son frère qui en profita pour lui dire, gentiment : Hmmm... quelle charmante voix féminine... mélodieuse; en plus! J'savais pas que tu attendais du monde?

D’ailleurs, cette « charmante voix féminine et mélodieuse », la blonde la connaissait. Un petit sourire ravi étira de nouveau les lèvres de la jeune femme puis, elle répondit à Clotaire, l’air de rien : Et bien écoute, si j’attendais du monde, je t’aurai prévenu ! Cela va de soit ! Mais aujourd’hui … j’adoooore les surprises !

À peine eut-elle fini de répondre à son frère chéri d’amouuur que le page de la jeune femme fit son entrée, avec un air très renfrogné – cela ne sent pas bon, ça ! – et déclara, véreux et pas du tout solennel : Y a la duduche d’la dernière fois qui m’a d’mandé de l’annoncer … je l’annonce : « V’là la duchesse de Chasteau Queyras ! » … suivie d’sa suivante … hum, non. Navré. Vot’ cousine est là, aussi.

        « Trois invités ? Hey ! T’as ce que je t’ai demandé ? »
        D’Élisabeth.


Éléonore ? Suivante de Victoire ? Ohohohhh. La bonne blague. Notre Élisabeth aurait bien éclaté de rire mais en fait, sachant bien que la cousine ne raterait pas une occasion de piquer une crise parce qu’Hubert lui avait encore fait une « vacherie », la jeune femme essaya de prendre son air le plus mécontent possible – pas facile d’être crédible quand on a les yeux qui pétillent de malice – et sermonna le rouquin : Voyons Hubert ! Je te demanderai d’avoir un peu plus de respect envers les personnes qui t’entourent ! Notamment ma cousine … Je te reprends encore une fois à parler ainsi, et crois-moi que tu finiras au pilori, ou je te ferai pendre par les oreilles !

Congédiant Hubert afin qu’il laisse passer les deux invitées surprises – en plus de Clotaire, ça nous fait trois, en fait –, Élisabeth se leva – avec le plus grand mal du monde – puis, une fois debout, elle fit signe à son frère de se lever parce que le bougre n’avait pas encore bougé d’un pouce … ah bah si, finalement ! Bref. Elle s’approcha de sa choupette, se souvenant que cette dernière avait dit « nous voilà », elle la salua … bien à sa façon : Voyons choupinette, qui as-tu embarqué pour que tu dises « nous voi » … Elle fixa la poule que la brunette victorienne avait sous son aile puis, hésitant entre rire ou s’étonner, la jeune femme finit par demander : Dis-moi Victoire … que fais-tu avec une … poule ? C’est … c’est pour le dîner ?, dit-elle avec une petite pointe d’humour … humour noir élisabéthain, vous aurez bien compris !

Après avoir claqué une grosse bisouille sur la joue de sa choupette, elle fit une grosse bisouille tout pareille à la brunette éléono…rienne ? Prenant la cousine par la main, elle la poussa presque vers son frère puis, prenant le bras libre de sa choupinette, elle fixa son frère en disant, grand sourire aux lèvres :


Cloclo-chou, je te présente mon amie Victoire.

Elle continua tout en regardant, tour à tour, Victoire et Clotaire : Choupinette, je te présente mon frère, Clotaire. Sang pour cent auvergnat, tout comme moi … Évidemment, puisque c’est mon frèèère !

Jeu de mots bien pourri. Veuillez accepter les excuses les plus sincères d’une narratrice en détresse, qui, fort malheureusement, est dotée, elle aussi, d’un humour – non pas noir ! – mais tellement … douteux que cela en devient … désespérant ! Lâchant le bras de son amie pour aller tirer un autre fauteuil qu’elle plaça entre celui où elle était, peu auparavant et celui que son frère avait abandonné pour préférer … le sol, elle s’assit dans le dit fauteuil puis, elle regarda, tour à tour ses invités : Bah … qu’est-ce que vous attendez pour vous asseoir ? Installez-vouuuus, pardi !

Quand les dits invités furent installés, sauf le Cloclo à qui, Élisabeth avait laissé le choix entre le sol et un tabouret – même si la jeune femme aurait laaaargement préféré qu’il prenne un fauteuil, lui aussi –, la maîtresse de la maisonnée, sourire aux lèvres, reprit : Je suis ravie d’avoir un peu de visite … j’ai bien cru que j’allais mourir, seule, dans mon coin, laissant la pauvre Maywenn, attristée et désespérée, m’enrouler le corps dans des bandelettes pour me mettre dans un sarcophage, comme les Pharaons !

Bah oui ! N’oublions pas que c’était à sa filleule à qui la blonde Élisabeth avait demandé de l’aide, pour son accouchement. Même si maintenant, elle avait avec elle deux autres médicastres, aussi efficace l’une que l’autre, elle savait pertinemment qu’elle pouvait avoir confiance aux trois femmes … même si cette désagréable sensation qu’elle avait depuis quelques temps déjà, ne la quittait plus, à présent. Elle les regarda, encore une fois et reprit la parole : Vous resterez bien ici, n’est-ce pas ? La maison est suffisamment grande pour vous accueillir ! Choupinette, ne dis pas non, s’il-te-plaît ! Tu ne vas tout de même pas me quitter déjà, hein ? Éléonore, ma jolie Éléo, j’espère que tu n’as pas l’intention de retourner dans ton auberge pourrie remplie de mites, hein ? Et toi Clotaire ? C’est quoi ces manières ? Combien de fois vais-je devoir te dire que tu es toujours le bienvenu ici, hein ? Tu es ici comme chez toi ! Il faut que je demande à Hubert d’aller chercher tes affaires car je suis sûre que tu t’es posé dans une auberge aussi pourrie que celle qu’Éléonore a choisi, hein ? Ne protestes pas, Clo-chou ! Vous n’allez tout de même pas me contredire, hein ? Il ne me manque plus que Maywenn ; et le tableau sera complet !...

Avait-elle dit d’un trait, sans s’arrêter, ne serait-ce qu’une seule fois. Se penchant vers la table basse pour attraper les cartes, que le frère et la sœur Courden avaient laissé quelques instants auparavant, Élisabeth les rassembla et les prit. S’installant bien correctement dans son fauteuil et pendant qu’elle mélangeait les cartes, la jeune femme, sourire en coin, demanda à ses invités du jour : Cela vous dirait de jouer au pouilleux ?, tout en adressant un clin d’œil malicieux à son frère chéri.



*Gang Bang – Indochine

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Clotaire_ac
    Jusqu'ici; j'avais observé prudemment ma Lizouille et quand je vis la tête qu'elle me tirait quand elle entendit la mélodieuse voix féminine qui nous interrompit; j'eus cru que j'allais éclaté de rire au nez de la blonde. Elisabeth me répondit, sourire aux lèvres, comme si tout allait bien alors que quelques secondes auparavant, j'eus bien cru qu'elle allait me ch.... me pondrait une pendule! Haa mais zut! C'est pas une pendule qu'elle va pondre... j'me rends compte maintenant que ma "blague" est un peu minable.

    Et bien écoute, si j’attendais du monde, je t’aurai prévenu ! Cela va de soit ! Mais aujourd’hui … j’adoooore les surprises !

    Après Elisabeth; ce fut au tour d'Hubert de prendre la parole presque aussitôt. Ce dernier venait tout bonnement d'entrer dans la pièce avec un air que je lui connaissais pas:

    Y a la duduche d’la dernière fois qui m’a d’mandé de l’annoncer … je l’annonce : « V’là la duchesse de Chasteau Queyras ! » … suivie d’sa suivante … hum, non. Navré. Vot’ cousine est là, aussi.

    Ma soeur allait recevoir comme invité, une certaine duchesse de Chasteau Queyras ainsi que sa suivante... qui est pas totalement la suivante de la duchesse mais personne autre que... notre cousine! Si Lisa se retint de rire; ce fut bien le contraire pour mon cas: j'éclatais de rire. Eléonore sera probablement fâchée au vu de ma réaction mais disons que je pouvais pas faire autrement tant la "scène" était comique! Quand les deux demoiselles furent à nos côtés; j'assistais bien malgré moi à des salutations mouvementés.

    Voyons choupinette, qui as-tu embarqué pour que tu dises « nous voi » …

    Gros trou blanc apparemment...

    Dis-moi Victoire … que fais-tu avec une … poule ? C’est … c’est pour le dîner ?

    Une poule? Pour dîner? Elle est où la poulette? [1] Et pis... C'est vrai ça! Pourquoi une duchesse -surtout celle qui est parmi nous avec sa mélodieuse voix qui va me marquer, j'le sens!- se promenait-elle avec une poule sous le bras? Là les gars, vous n'pensez qu'à une seule et unique chose; une chanson pour être précis: "Hooo les filles! Hooo les filles! Elles sont complèt'ment marteaux!" [2] Après la petite séance bisouilles; je réceptionnai de justesse la cousine -pour un peu et la pauvre se serait retrouvée non pas au bûcher mais dans la cheminée qui se trouvait derrière moi quand j'étais assis par terre. Pour un peu et nous aurions pu dire que nous avons trouvé la digne héritière d'une certaine Jeanne!-, lui souris et lui embrassai le front fraternellement et relâchai l'étreinte.

    Je regardais le duo "élisabéthain" et "victorien" -pour reprendre les mots d'une certaine blonde allumée!- pendant que la dicte blonde parle -encore!- ou fasse les présentations pour plus d'exactitude. Je souris à la jeune brunette et tentai de regarder ma soeur quand cette dernière m'appela par le surnom le plus viril...le plus fabuleux et le plus beau: "Cloclo-chou"! Par Déos; si c'était pas ma soeur; j'en ferai mon casse-croute. Non! Je la bafferais parce qu'elle sait pertinemment que j'aime pas quand elle m'appelle comme ça! Je souris pour cacher cet "énervement" passager et répondis:


    Je suis ravi de faire votre connaissance, demoiselle ... à moins que vous ne préféreriez que j'vous appelle "votre grâce"?

    Ou l'art de ne pas savoir comment appeler les personnes titrées quand on connaît pas par coeur-par coeur l'étiquette! Pis mine de rien; la blonde commença à s'impatienter parce que personne n'était assis...


    Bah … qu’est-ce que vous attendez pour vous asseoir ? Installez-vouuuus, pardi !

    Des fauteuils pour les femmes! Des tabourets ou le sol pour les hommes! Quelle abomination! Si seulement il y avait des coussins pour éviter d'avoir mal aux fesses trop longtemps à force d'être assis par terre mais non...rien! Je tirai le tabouret qui était bien à porter de main -merci Lisa!-, m'assis dessus en me plaçant face aux dames et j'attendis la suite. Même pas un p'tit coup de thé? Rien? Tout de même; je préfère un verre de génipi, s'il vous plaît... Bon bha tant pis; j'aurais essayé!

    Je suis ravie d’avoir un peu de visite … j’ai bien cru que j’allais mourir, seule, dans mon coin, laissant la pauvre Maywenn, attristée et désespérée, m’enrouler le corps dans des bandelettes pour me mettre dans un sarcophage, comme les Pharaons !

    Les circonstances voudraient que je rassure ma soeur; que je la contredise en lui disant qu'elle se trompe littéralement mais....mais... hé bhé non! Et pour cause: j'éclatais de rire. J'allais m'attirer des foudres. Ce qui me fit me calmer rapidement avant de prendre la parole, le premier du moins:

    Voyons Lisa... pourquoi tu voudrais que Maywenn t'enroule le corps dans des bandelettes pour te mettre dans un sarco...phage? hein? C'est absurde! T'es morbide en plus! Tu vas pas mourir! Tu nous enterreras tous; à coup sûr!

    Ma manière de réconforter les gens...principalement ma soeur! Hahaha que je ris! ou pas! Je regardais les jeunes femmes à tour de rôle pendant qu'Elisabeth reprenait de plus belle... encore!


    Vous resterez bien ici, n’est-ce pas ? La maison est suffisamment grande pour vous accueillir !

    Par Déos... quelque chose me dit que ça sent la partou... j'ai rien dit! J'vous le jure!! Tentant de cacher cette folle pensée dans le coin de ma tête; je ne pus contenir de sourire... Sourire amusé mais tellement carnassier. Voilà qu'Eléonore ne savait pas choisir des auberges, la pauvre...

    Et toi Clotaire ?

    Moi? Bha oui moi! Pas le Roy Dagobert!

    C’est quoi ces manières ?

    J'ai fait quelque chose que je devais pas faire?

    Il faudrait d'ailleurs que nous pensions à cesser de faire des rimes....


    Combien de fois vais-je devoir te dire que tu es toujours le bienvenu ici, hein ? Tu es ici comme chez toi ! Il faut que je demande à Hubert d’aller chercher tes affaires car je suis sûre que tu t’es posé dans une auberge aussi pourrie que celle qu’Éléonore a choisi, hein ? Ne protestes pas, Clo-chou !

    Je jetais un regard vers ma cousine avant de regarder ma soeur. J'aurais pu protester comme quoi les auberges que je choisis sont parfaitement bien et non miteuses! J'aurais pu protester...

    Comme si j'avais mon mot à dire... c'est bien parce que t'es ma soeur sinon; je t'aurais envoyé sur les roses depuis belle lurette!

    ...mais je pouvais pas protester devant sa petite bouille de chien triste et battu. C'est vrai qu'avec la présence de Maywenn; ce qui se passerait ce jour là aurait pu être drôle mais elle devait être occupée. Je la croiserais bien en taverne un beau soir du mois de juin... on se retrouvera autour d'une chope de bière blonde...ou brune. Voire même rousse tiens! Lisa prit les cartes; les mélangea et reprit la parole avant de m'adresser un clin d'oeil:


    Cela vous dirait de jouer au pouilleux ?

    Je répondis au clin d'oeil de ma soeur, je me soulevai un peu pour attraper les cartes qu'Elisabeth avait en main et je répondis:

    J'y vois pas d'objection pour ma part!

    Je tendis les cartes vers les filles. Une fois que l'une d'elles eut prit la carte et la cacha; je distribuais le jeu. Quand j'eus fini la distribution; j'entamai la partie où je dois chercher les couples afin de les mettre au milieu afin de faire une pile. De mon côté quand j'eus fini de faire le tri; je regardai les jeunes femmes avec un sourire qui allait bien avec la phrase:

    Alors? C'est QUI la pouilleuse?

    V'là t'y pas le gros macho dans toute sa splendeur! Un jour! Ca finira par me jouer des tours..! Trois femmes contre un homme; j'peux quand même espérer de gagner; non pas contre huit femmes
    [3] mais trois!



[1]Kaamelott
[2]Serge Nelson - "Oh les filles"... référence à deux balles, j'sais! Avec une petite modification qui se voit à peine!
[3]Huit femmes de François Ozon

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Victoire.
    "La poule est la meilleure amie de l'homme."
    de Victoire.


Tout alla ensuite très vite.

    Eleanore ?!


Une bise puis une autre.

Toi aussi tu viens pour le goûter ?

    Choupinette !


Et une, et deux et trois bises de plus.

    Ce n'est pas une poule c'est Philo, je viens de la rencontrer, elle traversait la route sans lire les panneaux et si je n'avais retenu Roland il l'aurait coupée en deux.


Dans la famille des cinglés voici le frère qu'elle salua d'un sourire chaleureux,

    Enchantée Clothaire, appelez-moi Victoire, elle c'est Philo.


Et de brandir la poule à bout de bras

    Par contre elle est crevée, faut lui trouver un sofa, mais pas en plein courant d'air elle déteste sentir l'air effleurer ses plumes, elle est chou n'est-ce pas ?


Tout en cherchant du regard un endroit confortable pour y installer la poule, Victoire surenchérit.

    Oui oui Eli nous restons, Roland va sortir mes malles et les boites de meringues, j'ai aussi apporté du Saint-Nectaire et du vin on peut tenir un siège au moins huit jours. Au fait Roland.......


Avisant une fenêtre elle grimpa d'un octave,

    Roland lâchez donc Napo qu'il se dégourdisse un peu.


Un pouilleux ? Késako ?
Alors Clothaire trouvez-moi donc un coussin vous voyez bien qu'elle a besoin de dormir.

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Eleo.
« Ah… le petit personnel de nos jours, c’est plus ce que s’était ! »
de moi.


Il faudrait vraiment que la demoiselle aille déposer un cierge à Sainte Boulasse, ou peut être même bien, à une plus haute instance, pour remercier d’être arrivée en même temps que quelqu’un d’autre. Sinon Deos seul sait, ce qu’il aurait encore fallu qu’elle fasse pour entrer sans encombres avec le Hub’ postait en Cerbère. Des pieds et des mains ou un esclandre. ! A n’en pas douter !

Bon au moins un point positif, Victoire se souvenait d’Eléo même si elle avait écorchée son prénom. Mais qu’est ce qu’un prénom après tout hein…. Heureuse de la revoir elle lui claqua une bise sur chaque joue, salutation conforme et amicale en somme.

Un goûter ? Mais quel goûter ? C’était pas écrit ça…


Un goûter ? bàh oui… éventuellement !

La séance de garderie post natal allait donc tourner au thé ! A la bonne heure ! Espérons seulement que les confiseries qui accompagneront le divin breuvage n’auront pas été concoctées par la blonde.

La brune suivait toujours l’autre brune, sauf que l’une des deux avait était présentée convenablement, dans les formes et tout, même si, situation incongrue, elle se baladait avec une poulette sous l’bras, tandis que l’autre…


Sa suivante, sa suivante… Franchement est-ce qu’Éléonore avait une tête de suivante ? Elle lui ferait bien bouffer sa tignasse carotte à celui là ! La vengeance est un plat qui se mange froid, ça fait rien…

Valse d’embrassades de rigueur, malgré l’imposante bedaine élisabethaine, qui envahissait tout espace vital ! Et l’incontournable de la famille : Clotaire était là aussi ! Elle lui aurait bien sautée au cou à son parrain, mais les convenances rhalàlàà… Il se contenta comme à son habitude de déposer un chaste baiser sur son front, bien que comme d’habitude, Eléo aurait préférée plus… Que voulez vous ; on se refait pas hein…

Elle évita donc de se pendouiller au cou du Clochou, qui galamment, la rattrapa à temps pour lui éviter la délicieuse mais non moins brûlante, caresse des flammes de l’âtre, où la demoiselle serait allée valdinguer. Toujours dans ses bras, elle leva ses grands yeux vert d’eau, pleins d’am… de reconnaissance vers lui :

Merci Clotaire ! Heureusement que tu étais là…

[i]Et voilà qu’Eli parle déjà du dîner alors que le goûter n’a pas encore débuté ! Une poule au pot, quelle bonne idée !
Prenant possession du fauteuil, juste en face de Philomène, à peine assise que les hostilités commençaient.


Quoi mon auberge pourrie ? Elle est pas…

Pas le peine de répliquer puisque Elisablonde, ne l’écoutait déjà plus, ou n’avait même pas essayé en fait ! Croisant les bras, mimant à merveille la bouderie, elle se retint de rire avec grande difficulté, mais voilà qu’elle remettait ça avec son auberge pourrie !

Dis donc ! Je te permets. J’ai de très bons goûts concernant le choix de mes hostelleries ! Et faute de mieux… eh bàh… on fait avec ce que l’on a ! Mais puisque tu le propose siiii gentiment…. J’accepte volontiers de prendre mes quartiers dans…. Jetant un coup d’œil panoramique au plafonddans ta charmante demeure !

En plus, avec tout ce monde, ça promettait une bonne tranche de rigolade. Surtout avec le Clotaire qui devenait serviteur attitré de notre amie Gallinacée.

Juste ! Si tu veux que je reste, il faudrait que tu dises à ton… serviteur de laisser entrer le pauvre valet que j’avais gentiment obligé à transporter ma malle jusqu’ici, mais le bougre lui a claquer la porte au museau, ainsi qu’à mon pauvre Fergus. Enfin je me fais pas de bile pour lui, c’est pas ça ! Mais il laisse rentrer une poule, je n’ai rien contre Phillys bien sûr, elle a les plumes si brillantes… ; mais pas mon Fergus ! C’est inadmissible un tel comportement. Je suis sûr qu’il a fait ça, parce que… parce qu’il est jaloux de son brushing !!

Dans l’emportement, elle tape du poing sur l’accoudoir, un sourire malicieux au coin des lèvres.

Bon alors ces cartes, ça vient !

Dans l’entrefaite, notre bon Fergus, visiblement moins bête que ses congénères canins, était rentré par la porte de derrière qui donne sur la cuisine. Il trouve toujours la bonne voie celui là ! Paraitrait-il que chez les hommes, le chemin du cœur passe par l’estomac ! Serait-ce la même chose pour les chiens ? Enfin soit, donc le Gugus déboule comme une fusée dans le salon et se met à courser Philo, qui bat nerveusement des ailes, essayant désespérément de prendre son envol, renversant bibelots, bougies, et autres petites choses futiles. Ne sachant pas, si c’était pour jouer ou pour la dévorer, le chaut provoqua un brouhaha cacophonique et un branle bas de combat, terriblement tordant. Éléonore courant derrière son chien pour essayer de l’arrêter ! Bàh oui, elle ne voulait pas se mettre Victoire à dos…

S’égosillant .

FERGUUUUS !!! AU PIIIIED, FERGUUS !!!

Queue de chique ! Bon puisque le chien ne l’écoute pas et bàh, on va procéder autrement. La brune attrape la poule et la pose sur la cheminée et se retourne sur le chien, pointant un index menaçant sur lui :

Suffit nanméoh ! Tu t’crois où ? Laisse Phillys tranquille ! Elle est tellement mignonne…dit-elle en tapotant sur la tête de la poulette, puis baissant d’un ton, d’une voix malicieuse :

Et puis, c’est NOTRE dîner ! Allez ! Couché…

Puis se retournant vers les autres bipèdes de la pièce, mains posées sur les hanches :

Alors cette partie de cartes… On l’a fait ? sourire amusé collé sur les lèvres !
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Elisaabeth.
        « Un jour, Aristote a dit ‘‘Il n’y a pas de génie sans un grain de folie’’. Mais le grain de folie n'attire pas forcément le génie ! »
        D’Élisabeth.

Tout s’accéléra vite … voire même trop vite. La jeune femme parle – comme d’habitude, à vrai dire –, elle obtint plus ou moins une réponse à ses dires – mais franchement, c’est vraiment tordant comme situation ! – et puis, il vous arrive des choses. Pas n’importe quelle chose ! Des choses dont personne pourrait oser s’imaginer tellement on se croirait aux pays des merveilles, comme une certaine blondinette* – qui se demande toujours si elle ne rêvait pas. Commençons donc par le commencement – comme toujours, après tout ! Cela ne vous semble-t-il pas logique ?

Nous avons ici une Victoire qui demande au Clochou de lui trouver un fauteuil pour Philomène – la poule qui devait être censée finir dans leurs assiettes pour le souper – et avait demandé entretemps à « Roland » de lâcher Napo afin qu’il se dégourdisse les papattes, tout en n’oubliant pas, bien sûr, de rassurer la jeune femme sur le point de pondre, presque – encore un mauvais jeu de mot, navrée … – et de la prévenir qu’ils pourraient tenir un siège d’au moins huit jours avec toutes les provisions de la Choupette. Élisabeth aurait-t-elle fait mourir de faim ses invités, dans une autre vie antérieure ?

Continuons donc : la cousine Éléonore qui est en train d’accuser Hubert d’être jaloux de son brushing … de son brushing ? Froncement de sourcils. Reculons-en arrière et récapitulons un peu. «
Juste ! Si tu veux que je reste, il faudrait que tu dises à ton… serviteur de laisser entrer le pauvre valet que j’avais gentiment obligé à transporter ma malle jusqu’ici, mais le bougre lui a claquer la porte au museau, ainsi qu’à mon pauvre Fergus. »

Fergus ? Mais où est Alfred ? Le tout mignon Alfred qui eut la merveilleuse idée de se pointer, un jour, dans le dortoir de la maison PVPP à Belrupt et de se laisser transformer en schtroumpf. La coupable ? Pas dans la pièce, enfin ! Suivez mon regard ! *regard posé sur la seule blondasse de la salle* Pour en revenir à Alfred, peut-être que le prénom « Fergus » fut le coup de cœur d’Éléonore et au lieu d’appeler le dit chien Alfred, il eut droit à un changement de nom … Pauvre bête !


« Enfin je me fais pas de bile pour lui, c’est pas ça ! Mais il laisse rentrer une poule, je n’ai rien contre Phillys bien sûr, elle a les plumes si brillantes… ; mais pas mon Fergus ! C’est inadmissible un tel comportement. Je suis sûr qu’il a fait ça, parce que… parce qu’il est jaloux de son brushing !! »

Ohhh ! C’est donc ça ! Hubert serait jaloux du brushing d’Alfred-Fergus ? Haussement de sourcils à présent. Nous voyons, à présent, que ce n’est décidément pas le grand amour entre Hubert et Éléonore. Ils s’en foutent plein les dents, les deux ! Quand ce n’est pas l’un qui commence, c’est l’autre qui titille le premier ; ou le contraire. Quand ils auront fini de se crêper le chignon, Élisabeth sera plus que ravie ! Et le pire, c’est qu’Éléonore entrait dans le petit jeu d’Hubert et Hubert en faisait de même pour Éléonore. C’est meeeugnon comme tout ! Deux âmes sœurs se sont trouvées ! Mais au lieu de se lamenter et de compatir auprès de sa cousine, la blonde ne put s’empêcher de sourire, attendrie. À ce moment-là, la vie est rose, avec tout plein de petits papillons, des arbres et des fleu-fleurs ** et … et … et … Ahhh non, non, non, non ! Mais ce n’est pas la foire des bébêtes, ici, c’est une maison avec des gens civilisés … normalement !


FERGUUUUS !!! AU PIIIIED, FERGUUS !!!

S’égosillait la cousine. Mais avant que la cousine ne s’égosille, Choupinette demanda ce qu’était le jeu du pouilleux ? Et Clotaire, pas macho pour deux sous, demanda qui allait être la pouilleuse … la pouilleuse ! Non mais sérieux, il n’a tout de même pas osé ! Bah si … Bahahahahhhhh !! Mais, il fallait bien mettre la cerise sur le gâteau, dans cette scène tout droit sortie d’un roman comique, notre Élisabeth a mal au bide. Serait-ce le moment ? Ah non ! Ce n’est vraiment pas le moment de pointer ton nez, espèce d’énergumène qui m’a explosé la vessie ces derniers mois ! Lâchant les cartes qu’elle avait pris après la distribution qu’avait faite Clotaire pour apporter ses mains sur son ventre arrondi, la jeune femme serra les dents pour ne pas non plus hurler à la mort à cause des contractions. Dans l’incapacité de se lever tant les contractions lui faisaient mal, ceci amena la contrariété et l’énervement de la jeune femme.

Aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïïïïïeeeeuhhhhhhhh mais c’est pas le carnaval ici !!

Serait-ce la blonde ou la cousine ne voit pas que la jeune femme est, sans aucun doute sur le point d’accoucher ? Mais quelle cruche, cette brunette !

Mais tu n’vois pas que je suis dans l’incapacité de jouer, là ?

Non ! Ne me touchez pas ! Je n'suis pas empotée !!
hiiiiiiiiiiiiiiiiiii


Les contractions continuèrent – ainsi que les jurons que la jeune femme pouvait sortir à voix basse – de torturer la jeune femme, pendant un petit moment, pour ne pas dire quelques minutes. Jusqu’à ce que celles-ci cessent, doucement. Se levant à l’aide de l’accoudoir du fauteuil, Élisabeth se tint toujours le ventre puis, dans un sourire désolé, regarda ses invités :

Fausse alerte … je suis navrée … ne m’en veuillez pas mais je crois que je vais aller me reposer un peu, hein …

    [ Le lendemain de la mascarade joyeuse ; le treizième jour du mois de juin ]

Cette journée-là fut très belle, quoi que l’on puisse en dire. C’était une journée ensoleillée, la température était agréable, tout allait bien. Du moins, à l’extérieur de la maison. Pourquoi pas à l’intérieur ? Parce que la vie n’est pas rose du tout ! Et ce jour-là, la blondinette, qui était sagement avec sa choupinette, sa cousine et sa suivante qui s’était posée dans un coin du salon – le frère n’était pas là, étrangement –, en train de se taper la discut’. Bah oui … ça parle, ça parle mais vous me diriez, ce n’est pas vraiment étonnant, venant d’Élisabeth, qui ne cesse de parler. Parler. Parler. Parler. Et se la fermer, le peut-elle, au moins ?

En tout caaas, peu importe ! Que ce soit une fille ou garçon – même si j’ai l’intime conviction que ce sera un merveilleux petit garçon ! –, je l’aimerai tout autant. D’ailleurs, si c’est une petite fille, elle s’appellera Marianne ; et si c’est un petit garçon, il s’appellera Gabriel ! C’est beau, n’est-ce pas ?, dit-elle en s’extasiant presque, sourire aux lèvres du genre « Je vois la vie en roooooseeuhh ».

J’ai un parrain mais pas de marraine … va falloir que je remédie à ce problème.

C’est qu’il fallait y remédier à ce problème de parrainage, du moins, si elle a encore le temps. Tout en se levant de son fauteuil, pendant qu’Élisabeth mit une petite bûche dans la cheminée afin que le feu ne meure pas, elle prit la parole : Il faudrait faire venir Maywenn, pour qu’elle prenne un verre … du moins, je veux dire, une tasse de thé avec nous. Victoire ! Cela fait longtemps que tu n’as pas vu Maywy ?

Quittant la cheminée pour aller vers l’une des fenêtres du salon, caressant doucement son ventre – trèèèès – arrondi, elle se colla – presque – contre le mur et se mit aller à « espionner », derrière sa fenêtre. Les yeux pétillants un peu d’espièglerie, elle reprit avec un léger sourire aux lèvres : Si ça se trouve, Clotaire est parti la voir … sauf s’il continue de roupiller dans son lit … peut-être que Maywenn est dans les parages, non loin de la maison …

Les filles !! Et si nous allions nous promener dans la ville ? Qu’en dites-vous ? Je vous montrerai le château du duché et … et ...


Alors qu’elle allait finir sa phrase, elle sentit un liquide glissé le long de ses jambes. Froncement de sourcils, elle leva légèrement le bas de sa robe et observa ses pieds trempés. Ne s’occupant même plus des douleurs qui lui labouraient le ventre depuis un moment, la colère l’emporta : Ah non ! Non ! Non ! Non ! NONN !! Ce n’est plus POSSIBLE !! Je commence à en avoir pardessus la tête de ne plus avoir aucun contrôle sur ma vessie !

À la fin de sa phrase, Élisabeth afficha une grimace. Les contractions commencèrent à se faire de plus en plus fortes, de plus en plus proches. Se tenant toujours le ventre et accrochée au bord de la fenêtre, elle regarda les deux brunettes avec des yeux brillants, inquiète : Si c’est le moment … je veux que Maywy soit ici … avec nous. Elle déglutit avant de reprendre : De toute façon, je n’écarterai pas les cuisses tant que Maywenn ne sera pas là !

Ayé ! Premier chantage !


* Alice aux pays des merveilles, évidemment !
** Dans ma culture cinématographique, ceci est une petite référence à Shrek 2

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Clotaire_ac
      "Y'a quand même des trucs qui m'échappent! Mais je cherche plus à les rattraper. Soit, 'sont trop rapides. Soit, je suis trop mou!"
      De moi parce que c'est moi qui a dit ça!!


    Quand j'étais môme, les filles étaient à mes yeux beaucoup trop cinglées pour qu'on puisse s'en intéresser. Or on me fit vite comprendre que les femmes étaient "vitales" pour la survie de l'homme. En grandissant j'ai vite compris qu'elles étaient beaucoup plus importantes non pas pour la "survie de l'homme" mais parce qu'elles avaient toutes un côté attachant... Serais-je un peu sentimental? Juste un peu à mes heures perdues! Tout ça pour dire que même aujourd'hui, même si je vois les femmes autrement que quand j'étais gosse, je les trouve toujours aussi cinglées! Mais bon... que pouvons-nous faire, nous les mâles? Haa oui! Nous sommes là pour leur montrer le droit chemin! Leur montrer qui est le maître! Harf d'accord; je vais me taire. Je suis minoritaire vu le nombre de femmes qui m'entourent à cet instant précis. Mais je maintins quand même le fond de ma pensée...

    Tout commença quand l'amie duchesse de ma soeur dit en brandissant une poule Crève-coeur qu'il fallait que cette dernière se repose parce qu'elle était crevée. Lui trouver un sofa pas en plein courant d'air parce que la poule n'aime pas sentir l'air effleurer ses plumes... même les poules peuvent faire des caprices? Désappointé; que dis-je! complètement perdu parce qu'en plus on m’attitrait homme-à-tout-faire de la gallinacée! Un chouïa perdu; je restais les bras ballants à regarder les trois femmes avec une tête de six pieds de long et un air de "J'fais quoi maintenant!?".

    Je me mis donc à la conquête d'un fauteuil -avec des coussins au cas où!- pour la Crève-Coeur de notre duchesse ici présente; revins avec ledit fauteuil et le posais tout près de la duchesse pendant que je répondis:


    Un pouilleux, c'est simple.... très simple voire même trop simple quand on connaît sur le bout des doigts la règle! Expliquer la règle me prendra peu de temps; ça ira très vite et on pourra jouer enfin! Vous allez voir!

    Je vous explique: vous avez en main et .... mais c'est quoi ce merdier?


    Késako? J'allais prendre la poule pour l'installer sur le fauteuil quand un gros chien fit son apparition et à partir de ce moment-là; tout part en sucette! Le chien court après la poulette, la cousine qui court presque après le chien -qui apparemment lui appartient- la duchesse qui semble... stone? Et la soeur qui... mais qu'est-ce qui lui prend de tirer une tronche comme celle-ci? Bam! Ca vient de s'éclairer dans ma cervelle! Elle est peut-être sur le point d'accoucher, dis-je sur un ton presque naturel! Mais serais-je vraiment très con? J'observais ma soeur, carrément impuissant et inutile, ayant vraiment oublié la poule et le chien qui faisaient joujou et tout le reste. Pour ne pas changer à ses habitudes, la blonde se met à hurler qu'elle n'est pas tout à fait apte à jouer. Je m'approchais d'elle, ne serait-ce pour savoir si je pouvais lui être utile, être le souffre-douleur pour quelques instants...


    Non ! Ne me touchez pas ! Je n'suis pas empotée !!

    Je lâchais un soupir exaspéré et répondis du tac au tac: D'accord. A ta guise.

    Levant les yeux au ciel, je décidais de faire quelques pas en arrière; puisque "ma dame" ne souhaitait en aucun cas qu'on la touchât. Quelques instants de calme et voilà que ma soeur souhaite nous "abandonner" pour aller se reposer. Finalement, c'est peut-être pas plus mal! M'approchant de la blondinette pour lui attraper le bras, je lui souris doucement en lui disant: Je vais t'aider! Et protestes pas, je ne fais que t'accompagner jusque dans ta chambre!

    C'est qui qui décide hein!?


      [ORLÉANS - le lendemain dans la journée]


    Je dormais. Je ronflais. Je ne faisais attention à ce qui m'entourait comme à chaque fois que je dormais. Je faisais des tours sur moi même pour trouver la position confortable qui me permettrait de pouvoir continuer mon roupillon. Mais à force de jouer aux asticots; on se retrouve sur le dos... sur le plancher. Ce qui fit un joyeux "boum" qui suffit amplement pour me réveiller. Je passais une main sur mon visage, les yeux dans le vague et la tête dans les nuages. Tel était mon état à chaque réveil. Ce que j'aurai pu faire: me lever et m'habiller pour rejoindre les dames qui devaient papoter -comme toutes les femmes!- autour d'une bonne tasse de rhum. Humm... je disais; autour d'une tisane! Entrain de se raconter les derniers ragots qu'elles avaient entendus ces derniers jours ; je décidais de ne plus bouger. Voyager, ça fatigue! Voyager, ça donne faim! Voyager, ça fait les pieds! Voyager, ça fait visiter! Et puis non, je décidais de me lever car j'avais une petite visite à faire... voir une copine! Viens chez moi! J'habite chez une copi...chez ma soeur; puisque je n'avais pas le droit d'aller dans une auberge si j'étais dans la même ville qu'Elisabeth.

    Je me levais -avec difficulté parce que je n'étais toujours pas réveillé-, je déposais les draps dont je m'étais enroulé durant la nuit sur le lit, attrapais mes vêtements pour les enfiler, mes bottes pour en faire de même et sortis de ma chambre pour rejoindre les femmes... mais à peine étais-je auprès de la porte qui me permettrait de rejoindre les dames que j'entendis:


    De toute façon, je n’écarterai pas les cuisses tant que Maywenn ne sera pas là !

    Il fallait avouer que c'était assez confus, assez flou. Je fronçais les sourcils, passais ma tête pour regarder ce qu'il se passait et .... catastrophe! Ma soeur avait très probablement besoin d'un médicastre. Ce que je ne pouvais savoir, c'est que la duchesse et ma cousine étaient, elle aussi, médicastres. Pour ma cousine; je pouvais parfaitement bien ne rien savoir et pour la duchesse, cela ne pouvait être é-vi-dent! Je me souvins que Lisa m'avait dit que la personne qui l'aiderait dans son accouchement était Maywenn. Décidément; elle se faisait réellement désirer la brunette! Peut-être que cela sera probablement trop tard mais il fallait faire comme l'avait dit Elisabeth: aller chercher Maywenn! Quittant ma posture, je hurlais: J'VAIS LA CHERCHER!! en courant à l'extérieur de la maison. Problème: je ne connaissais Orléans!

    Pestant de rage; je me demandais comment j'allais faire pour trouver la brune dans une ville qui m'était absolument inconnue. Comme par miracle, Hubert s'apprêtait à entrer dans la maison. L'attrapant par le col, je le soulevais un peu du sol et lui jetais mon regard assassin en lui demandant sèchement:
    Où se trouve Maywenn??


    Mais... mais... j'en sais rien, moi!
    Sa maison? Elle est où??
    Par... par-là! dit-il en pointant son doigt vers la direction qui me mènerait chez Maywenn.
    Je vais y aller! Si elle y est pas; où pourrait-elle se trouver?

    Dans son bureau, au château, pitiiiiiiiiiiiééééééééé .. me tapez pas!!
    Je le reposais au sol, me rendant compte que j'étais peut-être un peu trop énervé mais je repris toujours sur le même ton: J'vais pas te taper crétin! Je vais aller chez elle! Si elle est au château, dis-lui que la délivrance d'Elisabeth et ben....c'est pour maintenant!!

    N'attendant nullement une réponse de sa part, je me mis à courir vers la direction indiquée par Hubert un peu plus tôt. Une douleur dans la jambe me fit ralentir. Il ne me manquait plus que ça! Arrivé au bout de la rue -la direction indiquée-, j'avais oublié de demander à Hubert le détail sur le lieu. Ceci ne fit qu'empirer ma "rage".

    P'tain d'merdoume!!! MAYWENN!?

    L'appeler serait la meilleure façon de la faire venir puisque je ne savais pas où elle habitait au juste....

    MAYWENN!!! SORS DE CHEZ TOI!! ELISABETH A BESOIN DE TOI!!

    MAYWEEEEEEEEEEENN!! BORDEL C'EST LE MOMENT!!


    Et mon air aimable dans tout ça? Oups! Oublié dans la chambre!

_________________
Maywenn
[ Il n'y a pas que le lapin blanc qui sort du chapeau, il y a aussi la Teigne aux yeux bleus ! ]
    Maywenn


      Bureau de la maréchaussée d'Orléans ....

    La gamine avait décidé de prendre le taureau par les cornes, le lièvre par les oreilles, le requin par la nageoire dorsale bref...ranger les dossiers de son bureau et voir toutes les archives !
    Soit.... en tout au moins deux petites centaines.
    Pourquoi ? Non pas pour s'infliger une quelconque punition pour expier quelques péchés. Non non juste parce qu'elle...et bien parce qu'elle a égaré une missive de son époux, vi vi, au lieu de bosser, elle prenait quelque fois quelques instants pour parcourir une missive ou deux rédigés par la main douce et bien ferme de son Angelot. Des missives très endiablées voir érotique et licencieuse à souhait
    Mais un jour, en pleine lecture, elle fut surprise par une victime larmoyante qui venait de se faire brigander, dans la précipitation, elle avait planqué ses missives dans un dossier...oui un dossier... mais lequel ??

    Du coup, elle se devait de les retrouver, imaginez un peu si quelqu'un d'autre met là main dessus ? Bonjour le malaise...

    Elle ouvrit dossier par dossier dans l'espoir de remettre la main dessus quand soudain...


    Chef Chef !!!!
    Je suis occupée Alwin.

    Alwin, petit gamin des rues qu'elle a embauché comme espion.


    Mais Chef j'ai vu une agression !
    Une agression ou çà ?
    Dans la rue !

    Evidemment c'est bien connu, à Orléans il y a qu'une seule rue...

    Non mais, reprend doucement, dis moi ce que tu as vu et dans quelle rue.
    Bah vous savez le crétin qui a les cheveux carottés...
    Hubert ?
    Oui ! Il c'est fait attrapé par un gars et ... il avait vraiment pas l'air content. C'était devant une maison mais je ne sais plus là quelle... mais c'était quartier Nord pas loin d'ici c'est juste derrière.
    Il l'a attrapé par le col je pensais que la tête de l'homme carotte allait tomber ! Ses pieds ils touchaient même plus terre il gigotait comme un asticot c'était marrant !

    Disait il tout en mimant la scène tel un grand acteur de théâtre.
    La gamine se pinça les lèvres pour ne pas rire, elle ne savait pas encore se qui était le plus amusant, sa prestation ou que le Hubert se soit fait maltraiter.


    Hubert est toujours vivant ?
    Euh...oui
    Alors çà va, c'est rien de grave.
    Non mais l'autre type il en a aussi après vous chef !
    Après moi ?
    Oui oui il disait....il disait...."Où se trouve Maywenn?? ", sa maison elle est où ??? et euh aussi ...il a dit au rouquin que si vous étiez dans le chapeau de vous dire qu'il y a la délivrance d'une sale bête !
    Puis il a continué à courir et en hurlant votre nom comme un fou MAYWENN... MAYWENN...MAYWE....
    Oui oui oui c'est bon j'ai compris !

    Elle se massa les tempes et passa en revu ses dires.

    Répète moi un peu la phrase...avec le chapeau ...
    Que...que si vous étiez toujours dans le chapeau qu'il vous dise qu'il y a la délivrance d'une sale bête.
    Tu es sur ?
    Oh oui chef !
    Il était comment ce fou ?
    Euh il était grand ! Et ... il était brun. Et coiffé ...non en fait il était pas coiffé ! Et euh à oui il boitait !
    Il boitait ?
    Oui oui ... çà semblait lui faire vachement mal.

    La gamine fronça les sourcils, en voilà une histoire, dont à la fin elle retenu simplement qu'un fou furieux boiteux prenait la direction de sa maison. Elle glissa ses doigt dans une escarcelle pour sortir une pièce qu'elle la fit catapulter avec son pouce jusqu'à la main du mioche, et ouai elle a trop la classe !
    Puis elle quitta à la hâte ses dossiers, elle prit ses clés et sa dague


    Je vais voir çà, merci Alwin tu peux filer.
    Vous allez pas y aller toute seule ! Il vous veut peut être du mal ! Vous n'êtes qu'une fille !
    PAR-DON ?
    Rien rien ... à plus tard chef....

    Elle ferma le bureau de la maréchaussée et fila vers chez elle à petites foulées tout essayant de résoudre les biens nombreux mystères... qui est ce fou boiteux ? Pourquoi devrait elle être dans un chapeau ? Quelle est donc cette sale bête ?

    Réponse dans le prochain... à non c'est maintenant ! Bande de petits chanceux va !



      Dans le Quartier Sud d'Orléans...


    En longeant la rue jusqu'à chez elle entendit raisonné son prénom, elle s'arrêta elle regarda autour d'elle, bouscula quelques passants, étant petite pas facile de voir loin ! Jusqu'à se qu'elle trouve un tas de boites de marchandises, elle monta dessus et se concentra sur la voix qui se rapprochait de plus en plus ...Puis un homme courant et hurlant passa devant elle....

    MAYWEEEEEEEEEEENN!! BORDEL C'EST LE MOMENT!!


    Elle plissa les yeux... sa voix...son allure...

    Clotaire ??

    Elle sauta du haut de son piédestal instable et se mit à courir derrière lui tout en criant son nom, je vous laisse imaginer la tête des orléanais...

    ClOTAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRE !!!!!!!!!!!!! JE SUIS LAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!
    ARRÊTE TOIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!!!


_________________
Eleo.
[Le 13 juin _ C’est l’hôôôôr monseignôôôôr ! ]


Le calme était revenu après la dé-li-cieuse fanfaronnade de la veille. Fergus s’était bêtement résigné à gagner l’amitié de la poulette Philo et c’est, couché, aux pieds de sa maîtresse, elle-même plutôt perchée ; qu’assise sur un des fauteuils du petit salon, qu’il essayait d’oublier son chagrin.

Éléonore quant à elle, écoutait d’une oreille distraite les élucubrations de sa cousine, les yeux plongés dans la cheminée, tapotant nerveusement ses ongles sur l’accoudoir de son perchoir.

Dieu que c’était loooooong… !

Et cet idiot de Clotaire qui ne descendait pas ! Pourquoi étaient-ils cousins ? Pourquoi éprouvait-elle une telle attirance pour lui ?

Ah et puis, elle pouvait implorer les plus hautes instances, pas les sous fifres hein, le grand Manitou en personne : Aristote ! Rien n’y faisait, elle ne pouvait pas se le sortir de la tête. À croire que ça les faisaient bien rire là-haut, de voir la Orselo se dépêtrait honteusement avec une foule de sentiments impossible à gérer : bàh quoi, c’est péché l’inceste paraît-il !!

Eléo n’écoutait pas le moins du monde ce qui était en train de se jouer dans la pièce jusqu’à ce que…


Ah non ! Non ! Non ! Non ! NONN !! Ce n’est plus POSSIBLE !! Je commence à en avoir pardessus la tête de ne plus avoir aucun contrôle sur ma vessie !

Ce qui eu pour effet de la tirer, dieu merci de ses rêveries, qui au final lui faisait plus de mal que de bien ! Devant la mine crispée, de douleur ou de contrariété –héhé qui sait…-, elle s’approcha d’Eli en fronçant les sourcils, moue incrédule accrochée sur le visage. Rhalààlààà !!!

Bon… que faire ? Pas trépigner… ne pas crier, ça affolerait Elisa et puis ce serait bête et complètement inutile. Elle est médecin que diable ! Même si les accouchements c’est pas ce qu’elle préférait… Tout ce sang, pouah !!

Il fallait prendre le taureau par les cornes et vite !


« Elisabeth ! Ne fais pas l’enfant, veux-tu ! Tu ne vas pas rester agrippée au rideau en attendant que Maywenn arrive, si ? » avait-elle dit d’un ton autoritaire, mais rassurant, tout en lui caressant les cheveux d’une main presque maternelle, et la soutenant de l’autre, avec l’aide de Victoire.

« Tu vas t’allonger en attendant hein… Et puis ; il faut que tu te changes ! Tu es toute mouillée ! Ça va aller… Allez du nerf !! »

Vaille que vaille, les trois jeunes femmes gagnèrent la chambre à coucher, au seul rythme exaspérant des petits pas, que faisait Elisabeth en se tenant le ventre, pliée en deux.

« Respire ! Respire bien profondément ! »Joignant le geste à la parole, en arborant un air absolument ridicule plus proche du poisson lune que… bref !

« Et crie ! Crie aussi fort que si ton Hub’ de malheur avait encore fait une de ses âneries légendaires ! Crie, crie aussi fort que tu sais si bien le faire ! »

Que voulez-vous… même dans l’épreuve, Eléo ne pouvait pas s’en empêcher !

Adrianna, la suivante angloise, mains crispées sur un chapelet, gémissait comme un petit chien en les suivant, trois pas derrière. Ce qui exaspéra indubitablement et invariablement la brune.


« Ooooh pitiié Adrianna ! Ce n’est pas vous qui souffrez ! Reprenez-vous que diable… »et de lâcher entre ses dents, tout bas…
« Vous allez l’effrayer, espèce d’idiote ! »reprenant d’une fois forte, ou ne pointait pas du tout une once de frayeur.

« Allez chercher de l’eau plutôt… Chaude ! Que dis-je… bouillante !!... Et des linges propres, en quantité !!

Tout se passera bien hein… Evvverythiiiing ooolright !* »


Derniers mots prononcés avec le si bel accent bien de chez nous !

Après avoir aidé Élisabeth a enfiler quelque chose de plus seyant et confortable, et surtout plus pratique pour les événements à venir, les deux demoiselles, Vic et Eléo, attendirent au rythme frénétique des contractions qui se voulaient de plus en plus fréquentes ; lui tamponnant les tempes, pour les débarrasser de la sueur qui y perlait, aux petits oignons quoi !

La Éléonore, priant mentalement pour que May ne tarde point trop maintenant !

Mayyywwyyyyy…. ! Ramène ta fraise !


*Everything alright = tout va bien!

_________________
Clotaire_ac
      Il court, il court, le boiteux; après la Teigne aux yeux bleus.
      De moi (comptine réécrite pour coller à la situation).


    Tournicoti, tournicoton [1] .... je tourne et retourne afin de chercher cette petite brunette qui n’était probablement pas dans les parages. La tête des orléanais était assez particulière; les gens me regardaient étrangement. L’envie de leur tirer la langue, ou de leur demander s’ils voulaient mon portrait dans leur ... hum... pour l’accrocher au dessus de leur cheminée mais j’étais pressé, énervé, peut-être un peu angoissé ... Je continuai mon chemin tout en hurlant le prénom de mon amie en espérant d’avoir une chance minime de réussir à la trouver à temps.... Finalement...

    ClOTAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRE !!!!!!!!!!!!! JE SUIS LAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!
    ARRÊTE TOIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!!!


    Ma prière fut exaucée. Je m’arrêtai net. J’avais instantanément cessé d’hurler. Je me retournai et observai mon amie avant de regarder le ciel comme si je le remerciai d’avoir exaucé -pour l’une des rares fois- ma "prière". Je m’approchai de mon amie; la prit dans mes bras -peut-être l’avais-je soulevé un peu trop au point qu’elle ne toucha peut-être plus le sol- et la relâcha en lui disant, petit sourire aux lèvres:

    Maywenn.... pour Elisabeth.. c’est... maintenant...

    Pas besoin de donner plus de détails elle ne pouvait être dans l’ignorance puisqu’Elisabeth nous avait rabâché plusieurs fois que ce serait Maywenn « l’accoucheuse ». Sourire effacé de mon visage; je la regardai de nouveau et lui demandai avant que nous partions rejoindre Elisabeth -enfin, je ne pourrais entrer dans la maison puisque la présence d’hommes n’est pas demandée pour les accouchements- et les deux filles:

    Faut-il ... que j’aille chercher.... d’autre personne?

    J’suis en forme; j’vais continuer ma petite course!!



[1]Le Manège Enchanté
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