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[RP ouvert] Il n'y a qu'une seule beauté...

Tynop
Un séjour Sémurois, un peu comme un retour aux sources, qui commence à s'éterniser. Le désir de changer d'air pour un temps, s'il n'a pu être pleinement assouvi, a été un brin satisfait.

Ayant fait son paquetage, prêt à prendre la route, il se pose un instant, dans un coin, en taverne, chope de vinasse à portée de main. Ressentant une fois de plus ce besoin de prendre des nouvelles de cette sœur dont il accepte à peine l'existence.


Citation:

Sémur, le 11 aôut 1461.

Sœurette,

Pour que ton esprit soit hanté par un pauvre blond qui ne sait même pas voler un cheval, tu dois bien t'ennuyer.
Je t'ai connu plus combattante. Peut-être aurais-je dû attendre que la chaleur te ramollisse avant de tenter de t'attaquer.

Tu t'ennuies ? Viens. Je tâcherai de rendre ta vie moins fade. Et tu ne risques pas de t'ennuyer. Au contraire, tu chériras cette période bénie ou tu ne trouvais pas de quoi tuer le temps.

Quitte à aller n'importe où, autant aller vers moi. Promis, je foutrai la paix à ton cheval. Peut-être même que je te paierai un coup... À boire.

Je cesse de te parler de ribaudes, et voilà que tu me parles de catin, Kachina. Je ne connais pas ta ville, n'y ai jamais mis les pieds. Mais pourtant, c'est simple: Si tu te morfonds dans une routine inintéressante qui t'étouffe d'ennui, pars. Va faire un tour, change d'air. Le Royaume est grand. Il y a des enfoirés partout, mais aussi des personnes qui valent la peine d'être rencontrées.

Laisse ton Brun gérer ta foutue ville et aère-toi. Prends Fantoche et voyage. Ne te contente pas seulement de l'évoquer sur le vélin, fais-le.

Et bizarrement, je ne me réjouis pas de ta situation. Je ne comprends pas, c'est tout. T'aurais dû venir avec Miya, sœurette. Tu ne te serais pas ramollie en rêvant d'un bateau ou de je ne sais quoi.

Quand tu dis "tout doit finir", j'espère que tu parles de l'idylle avec ton brun, et pas de ta vie. Ne crève pas alors que je commence à ne pas te haïr.

Et voilà. Je n'aurais pas dû écrire trop vite. Depuis quelques lignes, je tente de te remonter le moral, et à mon grand déplaisir, je lis que tu me penses insignifiant. Mais bon. Viens donc, et je te montrerai à quel point je suis insignifiant. Je ne me plains pas toutes les deux lignes, au moins, moi sœurette. Et pourtant j'aurais de quoi, crois-moi. Tu chouines parce que tu te sens délaissée par ton Brun qui est maire. Pauvre de toi. Je vais presque te plaindre... Ridicule. Regarde-toi, Kachina. Ne te trouve-tu pas pitoyable ? Te laisser abattre par pareille chose. Pour manier la lame, tu es douée. Pour ce qui est du caractère, ça me semble être une toute autre chose. Les coups de pieds au cul, je ne peux te les mettre, je suis bien trop loin. Mais le cœur y est, crois-moi. Alors ne crève pas trop vite, sœurette. Je t'en voudrai. Vraiment.

Miya ne m'a pas dévoré le cœur, non. Elle n'a même pas essayé. Nous avons convenu un accord: Nous descendrons ensemble te rendre visite. Et oui, elle est cinglée. Complètement zinzin. Elle m'a offert un escargot. Elle s'est mise toute nue à son procès, aussi. J'ai de l'affection pour elle. Mais c'est une Pique, et elle est donc imprévisible. Pour le meilleur comme pour le pire.

Comment va Théa ? Je n'ose pas lui écrire, j'ai trop peur de sa réaction. Elle me rejettera, comme tu l'as fait ?

Toi aussi, ne laisse pas passer tes rêves. Et ne me dis pas que tes rêves sont de passer le restant de tes jours dans les bras de ton Brun. C'est d'un niais. Et puis s'il se soucie plus d'une mairie que de toi, franchement... Trouve un meilleur parti.

Garde ton cheval, pour l'instant. C'est une excuse trop facile pour que je te laisse mourir, sœurette.

Je suis curieux de savoir ce qu'annoncent tes runes, me concernant, moi. (par-là j'essaye de te faire comprendre que je me fous complètement de ce qu'annoncent tes runes sur ton brun.)

Le sang de notre père coule dans mes veines. Joyeux, c'est un bien grand mot, mais il coule. Ne t'en fais pas, je ne survis pas, je vis. Je ne me laisserai jamais abattre, Kachina. Fais de même. C'est un ordre. Sale petite gueuse.

Bien à toi,

Ton blondinet préféré.


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Kachina
Elle prépare ses malles. Dans quelques jours, elle dormira dans ce monastère juché sur la montagne. Et tout en rangeant quelques affaires, elle tombe sur l'objet. Il est là qui la nargue......et sa bouche laisse échapper un nom :

- Tynop !

Elle s'est jurée de lui donner. Parce que ça lui revient de droit. Que Royce aurait aimé que son fils l'aie.
Mais encore faudrait-il qu'ils se voient, et ça, c'est pas gagné. Quand il passera les portes de Saint Bertrand, s'il tient promesse, elle sera dans les hauteurs, au milieu des montagnes.

Elle laisse ses pensées s'évader vers cet homme, entrevu à peine un instant, ne les repousse pas comme elle a pris l'habitude de faire, se refusant à répondre à la dernière missive. Elle ne voulait plus rien savoir de lui. Et puis l'été était si beau, les journées passaient si vite.

Des images défilent dans sa tête..........Un freluquet, blond , et arrogant....L'étalon entre eux deux, l'éclat de la lame qui frappe et le sang sur son visage......

Elle pousse un profond soupir, lache le petit sac qui contient les runes, qu'elle emportera avec elle, et vient s'installer à la table, s'empare de la plume taillée en biseau.






Saint Bertrand, le 4 du mois de septembre, an de grâce 1461.

Tynop,

Comme tu vois, je suis toujours de ce monde. Désolée, freluquet mais tu as encore une soeur, deux même....N'oublions pas Théa.

Si tu pouvais , dans tes missives cesser de m'abreuver de conseils, comme si j'étais une petite fille, ça m'arrangerait. Me donne pas d'ordres , blondinet.

Je ne suis pas ramollie, juste endormie, la tête pleine de rêves.....Qui ont du mal à prendre corps.
J'ai failli verser quelques larmes, en lisant que tu commençais à ne plus me maudire. Non, je plaisante, j'ai failli en rester là, jeter tes mots dans le trou des latrines.......

Je ne te parlerai pas de ma vie aujourd'hui. Pas envie.....Pas le temps, plus assez d'encre et puis pour quoi faire ? Je vis...Je ris, parfois je pleure et souvent, je danse...........

Et je chevauche chaque matin ce magnifique étalon noir qui te plaisait tant, maraud !

Parlons de quoi alors ? De la Luciole ? Bien sur qu'elle est complètement folle. Alors que tout devrait nous séparer elle et moi, il y a ce je ne sais quoi qui nous lie. Je suis trop tendre, elle est impossible, imprévisible........Sais tu qu'elle a longtemps porté un masque ? Qu'elle m'a offert un jour comme un cadeau, son visage à découvrir, alors que nous étions, toutes les deux, nues dans un baquet , dans une chambre sordide de l'auberge du coin ? C'était, je crois à Saint Lizier.

Ne me fais pas la morale.......Je n'obéis qu'à mes propres lois...

Je ne sais pas comment va Théa. Elle me manque souvent. Mais plus rien ne sera comme avant, je le sais. Tout a un prix. Quelle ironie, n'est ce pas, pour une brigande, devoir payer le prix.

J'ai tiré les runes pour toi. Ouais, tu vois , parfois, il m'arrive de penser à toi.
Porte du rouge, écoute ta soeur. Les pierres ne mentent jamais. Le reste de l'histoire, faudra me verser quelques écus pour le connaitre.
Elles disent peut-être que je serai ton phare, ton salut, ta destinée......T'en doutais, petit frère ? Mais non, voyons, je ris.....

Ne me donne pas d'ordres, freluquet ! Je n'ai pas attendu sur toi, pour me relever à chaque galère. Je lache rien, jamais......C'est dans ma nature, je suis bien trop fière, trop orgueilleuse et je sais donner le change comme personne quand gronde l'orage.
Tu aimes l'orage, Tynop ? Cet instant où le ciel réclame la terre comme le ferait un amant exigeant ? Où il gronde de passion....Quand l'eau épouse le feu.........Moi j'aime ça , la beauté des orages...

Ne viens pas me voir....on se dirait quoi ? Je n'aimerai pas, je crois cette balâfre à ton visage. On se fera du mal. Tu me décevras, je te décevrai.........
Et imagine qu'on s'apprivoise ? J'ai su apprivoiser l'étalon......alors un jeune mâle arrogant....

Et puis les nonnes me réclament...

Prends soin de toi, blondin ! Va pas crever dans un fossé ou un cul de basse fosse. La vie est belle.

Kachi

PS/ Le Roy est en Armagnac, gaffe à tes fesses si tu rappliques. Et dis à Miya que je l'aime !

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Tynop
Profitant d'une halte à la frontière Bretonne, peu après le repas avalé, le vagabond décide de s'atteler à la rédaction d'une nouvelle missive, sourire en coin. Un mois qu'il ne lui avait pas écrit. Madame avait jugé bon d'aller faire un tour chez les moines, après l'avoir dissuadé de venir lui rendre visite. Qu'à cela ne tienne. Qu'elle le veuille ou non, ils seraient bientôt amenés à se revoir. Pour le meilleur et pour le pire.
Les yeux se plissent, traduisant un effort de concentration presque caricatural, tandis que la plume gratte le vélin:


Citation:
Kachina,

Je ne suis pas venu te voir. Par contre, c'est toi qui va venir me voir. Quelle sœur n'irait pas assister au mariage de son frère ? Je sais que tu es déjà au courant. Elle a déjà dû t'écrire. Alors viens. Vraiment. Sinon je vais le prendre mal. Avec ou sans ton brun et son sobriquet ridicule, peu m'importe. Le fait est que t'es, avec Théa, ma seule famille. Je vais lui écrire aussi, enfin. Ce sera peut-être le moyen pour vous de vous revoir. Évitez de vous égorger le jour de mon mariage, c'est la seule faveur que je vais te demander. Quoi qu'en fait je m'en soucie peu.

J'en ai rien à foutre, de ce que tu as tiré aux runes me concernant. Quel a été le résultat ?

À bientôt.
Ton frère adoré.

PS: Si tu vas te planquer chez les nonnes pour ne pas venir, je crame le monastère.



Et d'une autre lettre, enfin.

Citation:
Théa,

Cette lettre doit te surprendre. On ne se connait pas. Voilà enfin l'occasion de corriger cela. Je vais me marier. Tu es invitée, et j'aimerais vraiment que tu viennes.
Si tu ne peux pas ou que tu n'en a pas envie, j'aimerais au moins que tu m'écrives.

Ton frère.

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