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[RP] Au Tengu immaculé

Ria
[Près de la chandelle
Une pivoine
En silence]
(Morikawa Kyoroku)


Les jours s’écoulaient paisiblement, ponctués par les tâches quotidiennes d’entretien de la gargote. Et bien qu’il lui faille d’avantage de temps qu’auparavant pour faire le nécessaire, elle se refusait à tout déléguer. Il y avait un peu de fierté dans son refus mais également le besoin de s’occuper et de lutter contre la vague de mélancolie qui menaçait depuis peu.

Il l’avait de nouveau nommée tenancière et officialisé la chose sur le petit écriteau du Tengu, geste qu’elle avait vu comme une preuve qu’il ne la chassait pas complètement de sa vie. Cependant il y avait une nouvelle froideur, une distance qu’elle peinait à expliquer. Etait-ce seulement de la fatigue ? Elle aurait aimé s’en persuader et ne plus se questionner. Elle-même se sentait tirer vers le bas ces jours-ci, refreinant avec peine son besoin d’attention, son manque affectif, aussi irrationnel soit-il. Peut-être que cette impression venait de là également. La chaleur et les changements qui s’opéraient à mesure que sa grossesse avançait la fatiguaient plus que de coutume et sa sensibilité s’exacerbait. Pourtant, à cet instant, que n’aurait-elle pas donné pour pouvoir se réfugier entre les bras rassurant de celui qu’elle devait oublier et laisser les larmes s’écouler. S’abandonner pour quelques instants contre la chaleur apaisante, reprendre pieds dans la réalité et repartir, le sourire aux lèvres, le cœur léger. Juste un instant, pas d’avantage. Etouffer ses sentiments et ne se satisfaire que du geste.

Réprimer ses envies, garder pour elle ses confidences et sourire envers et contre tous, faire semblant de rien et continuer de vivre. Réapprendre à être elle-même, pour elle-même mais aussi pour lui. Garder cet infime espoir que tout était encore possible mais sans chercher à l’obtenir. Ce n’était pas tous les jours facile mais peut-être qu’elle finirait par y trouver cette paix intérieure qui lui faisait tant défaut. Ca valait en tout cas la peine d’essayer.

Si elle avait besoin de ses repères habituels, elle avait aussi besoin d’un peu de nouveauté et la vague de nouveaux arrivants l’avait poussée à se proposer en remplacement du tribun. N’ayant guère mieux à faire de ses journées, le recensement et l’accueil des rares courageux à prendre contact avec elle, se faisait dans le calme. Ca aussi, ça l’aidait à aller de l’avant. Rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à les connaitre et surtout faire avec chaque personnalité. Ne plus s’enfermer dans une attitude froide et distante pour ne pas souffrir des coups bas mais plutôt relativiser et prendre du recul. Exercice parfois difficile mais elle savait depuis le début que tout ne viendrait pas d’un seul coup. Construire chaque jour, pas à pas.

Avec l’agitation des derniers jours, elle redoutait de plus en plus le moment où le calme reprendrait ses droits. Aussi, ne ménageait-elle pas sa peine pour que chaque jour soit un moment de partage et de convivialité. Et advienne que pourra.
--Tanuki


Carnet de notes dans une main, pinceau dans l'autre, Tanuki s'arrête à l'entrée de la gargote.
Il note.


D'allure.. engageante. Façade.. toutefois.. un peu.. défraichie.

Il rentre. Et note.

Charme.. moderne.. ambiance... "Zen".
Konnichi wa ! Il y a quelqu'un ?


Le pinceau est levé, comme en attente.
Ria
Comme a l’accoutumé, Ria s’affairait au rangement et au nettoyage de la gargote lorsqu’un drôle de visiteur fit son entrée. Abandonnant pour quelques instants les rayonnages derrière le comptoir, elle s’essuya les mains et vint à la rencontre de l’étrange personnage. Mains sur son ventre s’arrondissant de jour en jour, elle s’inclina légèrement, répondant au salut.

Konnichi wa et bienvenue au Tengu. Je suis Ria, que puis-je faire pour vous être utile ?

L’idée que la personne présente était celle qu’avait rencontrée Akastuki-san la veille, vint effleurer son esprit. Il lui avait parlé de l’étrange chapeau que portait celui-ci, dissimulant ses traits et étouffant la voix. Pourtant, rien dans l’attitude de l’inconnu ne donnait à présager une quelconque malveillance, si ce n’était ce curieux carnet et ce pinceau levé qu’il tenait en mains. D’ailleurs, plutôt que le chapeau, c’était le carnet qui intriguait Ria et ses yeux ne pouvaient se détacher de celui-ci. Mais trop polie pour questionner, un inconnu de surcroît, elle garda le silence.
--Tanuki


Ah ! Ravi de faire votre connaissance, Ria-san !

Le pinceau s'abaisse enfin tandis qu'il marmonne.

Service.. courtois... et... agréable.

Relevant la tête, il sourit. Ce qui est totalement inutile étant donné que son tengai* recouvre entièrement sa tête, mais notre homme est persuadé que l'on peut ressentir les émotions sans forcément avoir besoin de voir.


Appelez-moi "Tanuki". Je ne suis qu'un humble komusō*.. peut-être. Mais cela importe peu.


Sa voix est calme, posée, bien qu'en ressortent des accents légèrement maniérés.

Connaissez-vous le quartier Yoshiwara ? Il est plutôt célèbre. Figurez-vous que j'ai décidé d'y vendre un recueil et de faire connaître dans tout Edo les charmes insoupçonnés de nos contrées les plus reculées. Avec ce recueil.. appelons cela un guide.. les éventuels touristes qui n'auraient aucune idée de l'endroit où aller voyager pourront se faire un avis, grâce aux critiques qui seront émises sur les différents endroits et les différents établissements rencontrés.

Tandis qu'il parle, ses mains sont jointes devant lui, laissant un peu de répit à ses outils de travail.

J'hésitais quant à ma première destination, puis me suis dit que le berceau de tout le Nippon serait un bon départ.
C'est donc en déambulant dans ce pittoresque petit village que je suis arrivé devant votre établissement.


Tanuki reprend aussitôt sa position initiale.

Avez-vous un plat spécifique à proposer aux voyageurs ? Une boisson locale, peut-être ?
Que diriez-vous de me parler un peu de votre Tengu Immaculé ?


komusō : moine mendiant du courant bouddhisme Zen. Il arrivait toutefois que des bushis ou des shinobis utilisent ce déguisement.
tengai : le panier renversé qui sert de casque aux komusō
Ria
Le pinceau reprit vie, traçant des caractères qu’elle ne pouvait distinguer, pas plus que ce que marmonnait la personne devant elle. Pourtant, imperceptiblement, Ria se détendit, ne trouvant plus rien de menaçant dans l’étrange accoutrement du visiteur. Après tout, elle n’était pas seule et s’il était besoin, elle n’aurait qu’à élever la voix pour avertir Tsune-san d’un ennui.

Attentive aux explications de Tanuki-san, elle ne put retenir un petit sourire à l’évocation du Yoshiwara. Elle n’y avait jamais mit les pieds et à moins de devenir l’une des fleurs tant vantées des maisons qui les cultivaient, elle n’irait jamais, cependant, on lui avait conté la vie à part qui s’y déroulait.

D’un léger geste de la main, elle invita son hôte à prendre place sur l’une des nattes prévues à cet effet.


Vous me voyez honorée de votre attention quant à notre établissement.

De fait, il était plus habituel qu’on vienne leur vanter les beautés et autres particularités d’autres lieux plutôt que de s’intéresser à eux.

Votre projet me plait et si cela peut aider d’une quelconque façon ceux qui voyagent, je vous répondrai au mieux.

Pour avoir beaucoup voyagé elle-même par le passé, elle savait que l’hospitalité n’était pas toujours de coutume et forte de son expérience, elle s’était attachée à rendre agréable chaque séjour aux voyageurs qui s’arrêtaient ici. Il y avait certes eu des moments difficiles, mais les choses revenaient doucement mais surement.

Elle jugeait inconvenant de faire l’éloge elle-même de ce que la gargote offrait en repas et boissons, aussi prépara-t-elle un peu de thé et de saké tiédi qu’elle compléta des fameuses galettes. Déposant le plateau devant l’hôte, elle poursuivit :


Je vous laisse juger par vous-même de la qualité de ce que nous proposons à notre clientèle. Les galettes de riz au miel ont été ajoutées au menu peu après mon arrivée ici. Elles sont renouvelées tous les jours afin d’en conserver le croquant.

Nous proposons également un assortiment de sushis, makis et crevettes, accompagnés de wasabi. Leur préparation demandant d’avantage de soins, vous me pardonnerez de ne pouvoir vous en proposer à l’instant. Nous nous fournissons chaque jour auprès des pêcheurs locaux, afin de garantir la fraicheur des aliments.


Elle fit une légère pause, laissant le temps à Tanuki-san de noter ce qu’il souhaitait et le cas échéant, goûter ce qui lui avait été apporté. Respectant le souhait d’anonymat du visiteur, elle resta légèrement en retrait, s’interdisant toute curiosité quant à ses traits ou ce qu’il notait.

Le saké est produit par nos soins et quasi exclusivement destiné à cette gargote. Quant au thé, le plus couramment servit vient du domaine du Kammon qui surplombe Kokura. Nous avons également quelques thés plus élaborés, mais ils sont également plus coûteux et réservés aux connaisseurs.

De nouveau elle observa le silence, cherchant ce qu’elle pourrait dire d’utile à propos de la gargote.

Le Tengu Immaculé est l’une des plus anciennes gargotes de Kokura. C’est avant tout un lieu paisible et sans prétentions. Nous essayons d’y garder une ambiance conviviale et respectueuse de chacun. Un endroit où il fait bon s’asseoir et partager entre personnes de bonne compagnie.

Elle espérait avoir répondue au mieux et silencieuse, attendit d’éventuelles questions ou avis. Elle avait omis de parler du tanuki qui vivait sous le plancher et qui certain soir se plaisait à taquiner les convives. C’était certes assez pittoresque, mais tout le monde n’appréciait pas de se faire entrainer dehors par un petit animal facétieux.
--Tanuki


Il note les propos avec application, avant de refermer le petit carnet et de s'attabler et de remercier l'hôtesse.

Itadakimasu* !

Et de se servir des galettes.

Excellent, Ria-san, vraiment excellent.

Alors qu'il se sert un peu de saké, il ne peut s'empêcher de continuer à poser d'autres questions.

Dites-moi, qu'en est-il de la clientèle habituelle ? Sont-ce des voyageurs, ou bien des habitués ? Appartiennent-ils à une catégorie particulière de la population ?

D'un moulinet de la main, il accompagne ses propos.

Bushi, paysans, notables... jeunes couples, vieux piliers de comptoir... Car voyez-vous, il faut que je sache si je dois m'adresser à une clientèle spéciale ou bien si je cible le grand public.

Très très bon ce saké.


A nouveau, le carnet est ouvert.

Produits... frais... boisson.. fabriquée.. sur place.. à ne pas rater..

* Alors, même si on l'apparente au "bon appétit", cette expression est davantage adressée à celui qui a fait la cuisine qu'à celui qui mange. Elle signifie littéralement "je reçois humblement".
Ria
Que pouvait-elle ajouter de plus ? L’homme se ferait une idée par lui-même de la carte, il y mettait d’ailleurs une belle ardeur. Elle savait ne pas prendre grand risque avec sa cuisine, personne n’avait jamais été malade ou était reparti contrarier.

Quant à la clientèle…


Les gens qui viennent ici sont principalement des habitants de Kokura mais cela va du simple paysan à l’érudit. Parfois quelques voyageurs lorsqu’il s’en présente, plus rarement des étrangers. Seuls ou accompagnés, de tous âges et de toutes conditions.

Elle ne précisa pas qu’avec l’éternelle guerre entre Otomo et Uchi plus personne ne venait jusqu’ici, du moins, pas pour le plaisir de voyager et découvrir d’autres horizons. Ils avaient même été, un temps, oubliés des Dieux, regardant avec impuissance leur population décliner inexorablement. Cependant, la tendance semblait s’inverser et pas que pour le pire.

S’inclinant légèrement, elle le remercia pour ses compliments. Politesse oblige, elle resta en retrait alors que de nouveau le pinceau venait noircir le petit carnet. Puis rompant doucement le silence, elle se risqua à un commentaire :

J’imagine que les choses ici doivent vous paraitre bien différentes d’Edo.

Elle avait assez entendu parler d’Edo et du Yoshiwara pour savoir qu’il n’y avait rien de comparable dans tout le nippon. Des récits qu’on lui avait faits, elle en avait cependant conclus que le calme de Kokura lui convenait d’avantage. Elle laissait volontiers une vie d’agitation et d’insécurité à ceux qui en avaient le goût.
--Tanuki

C'est différent en effet. Tout est tellement pittoresque par ici ! Vous savez, l'agitation de la ville, on s'en lasse facilement. C'est pourquoi beaucoup aiment se retirer quelques temps dans certains endroits plus.. rustiques.

Tanuki a tout noté sur son carnet, il a de quoi travailler un peu pour son prochain article.
Il se lève et s'incline légèrement face à Ria.


Arigato pour votre accueil. Je m'efforcerai de retranscrire le charme de cet endroit avec le plus de rigueur et de juste possible.

Pour l'heure, je dois vous quitter, et me rendre à la prochaine étape de mon voyage.
Ria
Elle n’avait pu qu’acquiescer aux propos de l’homme. Le calme qu’ils connaissaient ici, bien que parfois pesant, offrait aussi l’avantage d’avoir une vie plus sereine. Elle n’aurait échangée pour rien sa place et la vie qu’elle menait.

Souriant doucement et s’inclinant légèrement, elle le remercia de l’attention qu’il avait porté à l’établissement et à leur village paisible. Elle trouvait l’idée originale et intéressante, même si elle ne se leurrait pas sur la finalité. Les gens ne seraient jamais que de passage et oublieraient vite leur existence.


Je vous souhaite bon voyage Tanuki-san. Que les kamis veillent sur vous et accompagnent vos pas.

Elle le salua une dernière fois et le regarda s’éloigner. Il était de ces rencontres impromptues qui laissaient un léger brin de satisfaction. Un étranger de passage.
Ria
[Elles vont bientôt mourir
Les cigales ; on ne s’en douterait pas
Lorsqu’on les écoute.]
(Matsuo Bashô)


Le calme était peu à peu revenu au Tengu. L’effervescence n’avait durée que quelques jours, mais plus habituée à tant de bruits et de déplacements, cela avait suffit à rendre plus agréable le silence paisible des dernières soirées à Ria. Elle avait pu se consacrer avec plus de sérieux aux études et à l’enfant qui prenait d’avantage de place à mesure que les jours passaient, arrondissant notablement son ventre.

Au bonheur de porter la vie, elle avait également découvert qu’elle ne pouvait pas tout contrôler et maitriser. Asami n’avait pas menti en disant que le corps saurait bien rappeler à l’ordre la future mère si elle venait à dépasser les limites du raisonnable. S’essoufflant et se fatiguant au moindre effort, il lui avait fallut se rendre à l’évidence, elle ne pouvait plus s’agiter en tout sens sans en payer la contrepartie.

Peu à peu ses habitudes s’étaient modifiées en fonction de son corps alourdit et moins souple. Déléguant les tâches les plus fatigantes, elle ne se contentait plus que de quelques menus travaux, réprimant son perfectionnisme quasi maladif pour ce qui concernait la propreté. Non pas que la gargote fut en désordre ou sale, mais elle avait toujours mit un point d’honneur à ce que tout soit irréprochable, même pour les esprits chagrins.

Elle comptait les jours à présent et un mélange d’impatience et de crainte avait fini par s’installer. Si elle avait réussie à obtenir un semblant d’harmonie ces derniers mois, il devenait de plus en plus difficile de ne pas se laisser submerger par les émotions. Passant du rire aux larmes sans raison, elle peinait de plus en plus à masquer cette fragilité qui lui faisait tant horreur.

Les nuits n’étaient guère plus paisibles et le souvenir ravivé de la petite Himi avait engendré de nouveaux cauchemars, l’éveillant en larmes et suffocante. Tsune avait toujours été celui qui des deux rassurait l’autre lorsque les doutes apparaissaient, pourtant, son aveu de ne plus y croire vraiment avait ébranlé l’espoir de Ria. Une partie d’elle refusait d’accepter la possibilité de ne jamais revoir la fillette mais elle ne pouvait empêcher la seconde de donner raison à Tsune.

Donner le change, encore et toujours. Sourire et faire comme si tout allait parfaitement bien. De toute façon personne ne se souciait de ce qu’elle pouvait ressentir et encore moins se rendre compte de la solitude qui lui pesait.

Ses seuls moment de réconfort, elle les puisait durant ses promenades ou encore lorsque, isolée dans sa chambre, elle percevait les mouvements de l’enfant qu’elle portait. Sentiment indescriptible lorsque l’enfant semblait venir se blottir contre la main légèrement pressée sur le ventre. Parfois, elle pouvait deviner un pied ou encore le dos du bébé. S’il bougeait moins, ses mouvements étaient d’avantages perceptibles, voir parfois un peu douloureux quand celui-ci se faisait trop vif. Toujours était-il qu’il semblait vigoureux et en bonne santé jusqu’à présent.

Les prénoms avaient été choisis en commun, seul participation qu’elle avait réussie à obtenir de la part de Tsune. Au grand regret de Ria même si elle ne pouvait lui en vouloir. Après tout, il n’avait pas demandé à être père et il ne lui avait pas tourné le dos, avouant même à demi-mot une préférence pour un fils. Si c’était effectivement un enfant mâle qui venait au monde, elle pressentait qu’elle n’avait pas fini de s’inquiéter pour les années à venir. Elle ne pu s’empêcher de sourire à la seule idée des tours qu’ils ne manqueraient pas de lui jouer tous les deux, comme au temps d’Himi.

Jours enfuient mais ô combien précieux. Rien ni personne ne remplacerait jamais la fillette et elle ferait toujours partie intégrante de leur vie. Chérir des souvenirs heureux, c’est tout ce qu’ils pouvaient faire pour elle pour le moment.
Asagoro_saito
[Tard dans la nuit...]

Un petit rire masculin ce fit entendre dans la pénombre ainsi qu'un léger clic-tic caractéristique au deux arceaux s'entre-choquant, fixé au sommet de son bâton. L'aveugle posa son pied dans le cercle de lumière diffusé par la gargote, devant lui. Il sourit de toutes ses dents.

- Voila quelque chose d'intéressant... Dit-il doucement, pour lui même.

Il tourna la tête, l'oreille orienté en direction de la gargote. Captant une respiration, il ce félicita d'avoir une telle ouïe. Pour ne pas changer, un sourire s'afficha sur ses lèvres.

- Oui, ça doit être là... Je suis enfin arrivé... Et bien, ce n'était pas simple.
Dit-il avant de lâché un nouveau petit rire.

Il tendit une nouvelle fois l'oreille, et huma l'air... Captant des détails que lui seul pouvait voir, à sa façon... Et il entendit ce qu'il cherché... Le bruissement des feuilles, ballotés par le vent... Un arbre n'était pas loin de lui... Non, à une vingtaine de pas même... Et le feuillage était assez épais... Il bascula légèrement son bâton en direction de l'arbre, mais cette fois, le clic-tic des arceaux ne ce fit pas entendre. Pointant le fameux feuillage de la pointe son bâton, il sourit une nouvelle fois.

- Nous nous reverrons bientôt mon ami...
Susurra-t-il à l'intention de son bâton.

Il posa son bâton sur son pied droit, gardant l'inclinaison, et releva vivement sa jambe pour expédié son arme en direction du feuillage. Il sourit, le bout de bois était très bien là où il l'avait envoyer... A l'abri des regards indiscrets...

- Bien, allons voir qui ce trouve à l'intérieur... Dit-il, continuant son monologue.

Il ramena ses bras en arrières, et croisa les mains sur sa croupe en voûtant légèrement le dos. Un sourire aux lèvres, il avança en direction de la gargote, le pied assuré. Malgré le bandeau sur ses yeux, il "voyait" parfaitement la géographie du lieu, cela dit il pouvait à peine ce fié au vent pour savoir à quoi ressemblé les bâtiments autour de lui. Il s'arrêta devant la marche, baissant la tête dans sa direction, et posa un pied assuré dessus avant de la gravir. Il décroisa les mains, et avança jusqu'au mur. Le longeant en laissant parcourir ses doigts dessus, sont sourire s'agrandit quand il trouva enfin l'entrée. Il fit lentement coulissé le battant avant de poser un pied sur le seuil. Il tourna lentement la tête de droite à gauche, essayant de capté quelques informations. Il sourit en entendant la respiration qu'il avait capté, mais décida de jouer le jeu.

- Konbanha! Est-ce qu'il y as quelqu'un ici ? Dit-il, tout sourire.
Fleur_de_lotus.
Fleur avait passé les 3 dernières années en captivité.Elle se rappelait comme si c'était hier du premier jour où ils l'avaient enlevés. Elles avaient accostés sa mère et elle dans le port de Usuki puis avaient pris la route de Nakatsu et malgrès la garde importante de la Daymio Fleur avait été enlevée une nuit. A l'époque elle n'était encore qu'un bébé de 18 mois et ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. Elle qui aimait s'amuser avait cru que c'était une farce d'otasan qui voulait la ramener chez eux rue des cerisiers à Nakatsu. Et puis l'enlèvement avait eut lieu la nuit alors qu'elle dormait avec Umi sa uba.
Au matin au lieu du sourire d'Umi à son réveil ce fut celui d'une vieille crasseuse et édenté qui se trouvait là. Elle lui avait pris sa poupée de porcelaine et en ricanant lui avait servit un bol de udon rance en guise de repas. Fleur qui avait l'habitude du lait de sa mère avait refusé ce qui avait fait ricané la vieille sorcière.


Quand tu auras faim tu mangeras. Mais en attendant au travail. Chacun ici gagne sa pitance. Tu vas m'aider à tenir la maison. Allez bouge toi il faut récurer le plancher et tout doit être propre.

Et pendant toutes ces années cela avait été son quotidien. elle qui avait commencé sa vie dans la soie entourée d'amour se retrouvait avec ses ravisseurs à vivre dans la crasse la plus totale. Au fil des jours elle s'aperçut qu'ils ne demanderaient pas de rançon pour elle mais qu'ils avaient besoin d'une servante et c'est pour cela qu'elle était là.
La nuit percluse de courbatures elle pleurait en silence sur son futon crasseux infesté de poux et de puces. Dans ses rêves elle appelait sa mère qui jamais ne venait.

Elle grandit en se disant que jamais elle ne rentrerait à Nakatsu chez elle. Ils bougeaient tout le temps pour éviter de se faire repérer. Ceux qui l'avaient enlevée étaient des brigands qui écumaient les routes et délestaient les voyageurs isolés.

Une nuit qu'ils dormaient dans un village près de la mer elle réussie à s'échapper et à monter sur un bateau sans être vue. Elle se cacha dans la cale jusqu'à ce qu'il lève l'ancre. Elle n'avait aucune idée de là où elle était ni d'où elle allait mais ce serait mieux que l'enfer qu'elle venait de quitter.
Elle se nourrissait de ce qu'elle trouvait dans la cale et se cachait dès qu'elle entendait du bruit. Mais un jour elle fut surprise par un jeune garçon de son âge : Uryama. Il était débrouillard et habille pour son âge. Il décida de prendre la fillette sous son aile et vint la voir le soir après son travail avec les autres matelots. Il s'était embarqué pour voir du pays à la mort de ses parents.

Un soir il vint la chercher.


Viens Fleur nous sommes arrivés. Nous avons accosté à Kokura qui se trouve à un jour de marche de chez toi. C'est un joli villaage calme et tranquille

Oui mais dis tu restes avec moi, je ne veux pas être seule, j'ai peur et puis moman sera ravie de voir celui qui m'a sauvée. Dis oui s'il te plait.

Le jeune garçon avait accepté et ensembles ils avaient débarqués profitant que l'équipage était occupé avec les marchandises.
Toute la journée ils avaient parcourus les rues de la ville, allant même au verger chercher des fruits pour ce nourrir. Le soir venu alors qu'Uryama c'était endormi sous un arbre près d'une gargote elle décida d'y entrer en voyant de la lumière


Konbanwa min'na. Watashi wa hachisunohana no shōjo Daymio sakura to Benjisama seikatsu Nakatsu. Watashi wa 5-nen o motte iruto watashi wa koko de ushinawa rete imasu.

bonsoir à tous. Je suis Fleur de Lotus fille de la Daymio Sakura et de Benjisama qui vivent à Nakatsu. J'ai 5 ans et je suis perdue ici.


Elle salua les personnes présentes et aperçue un aveugle avec son bandeau sur les yeux et alla s'installer sur ses genoux.

Dans la salle bien entretenue se trouvait Ria et Asagoro_saito l'aveugle ainsi que d'autres personnes. Ria lui offrit un verre de lait chaud et des galettes de riz.

Arigato Ria-san ça fait du bien de manger et puis tes galettes sont délicieuses. Excuse moi pour ma tenue crasseuse.

Ria n'arrêtait pas de lui sourire. Elle lui demanda où étaient ses parents et Fleur conta son histoire. Alors la jeune femme se proposa d'envoyer un rouleau à Sakura pour la prévenir et la rassurer que sa fille était chez elle.
Elle promit à Fleur de s'occuper d'elle jusqu'à l'arriver de sa mère et Asagoro_saito aussi. La fillette se sentit rassurée. Ria lui offrit une poupée en chiffon qui avait appartenu à sa fille retirée au sanctuaire depuis de longs mois. Elle lui proposa de dormir sur un futon dans sa chambre.

Fleur était aux anges. Elle pensa que dès que sa mère aurait reçu le rouleau elle allait se mettre en route pour venir la chercher avec sa uba. Mais allait elle la reconnaître.
Pour la première fois depuis si longtemps elle n'avait pas peur et elle s'endormie dans les bras de son nouvel ami Asagoro_saito

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Ria
La soirée avait débutée paisiblement avec l’arrivée d’Asami puis de Lujan. Samuza avait finalement rejoint les rangs, inquiétant de par son comportement, mais il avait été impossible de savoir avec exactitude ce qui lui était arrivé. Pourtant, la jeune femme n’avait pas semblée au meilleur de sa forme mais ils n’avaient rien pu en tirer. Celle-ci s’était d’ailleurs retirée assez rapidement, remplacée par Kazemasa, qui comme a son habitude piquait du nez entre deux salutations. Une soirée plutôt ordinaire jusqu’à l’arrivée d’un inconnu, aveugle de surcroît et d’une fillette de cinq ans, dans un état de saleté avancé.

Ils apprirent que l’homme âgé se nommait Asagoro_saito et qu’il venait d’arriver à Kokura. Pour la fillette en revanche, la situation était plus préoccupante. Son état disait assez le manque de soins qu’elle avait eu et elle avoua n’être accompagnée d’aucun adulte. Par chance, elle s’exprimait bien et n’eu aucune difficulté à dire qui elle était et d’où elle venait.

Son histoire n’était pas gaie, cependant, en sachant qui étaient ses parents, les chances d’un avenir meilleur ne faisaient aucun doute. Et bien que cette apparition eu plongée Ria dans des souvenirs moins joyeux, elle avait offert son aide à Fleur de Lotus. L’enfant était vive d’esprit et d’agréable compagnie et Ria ne pouvait s’empêcher de la comparer à sa fille Himi. Son absence lui pesait plus durement à chacun des sourires de l’enfant qui, elle le savait, ne resterait pas indéfiniment, mais elle ne pouvait empêcher son cœur de mère de s’exprimer. Ria avait donnée l’une des poupées d’Himi à la petite Fleur, ainsi qu’un kimono pour remplacer les hardes qu’elle portait à son arrivée. Himi comprendrait, si jamais elle l’apprenait. Elle avait toujours eu le cœur sur la main.

Un courrier avait été rédigé et fait porter aux parents de Fleur, espérant qu’ils ne soient pas partis par monts et par vaux. Ria ne savait que trop ce que seraient les sentiments de ceux-ci lorsqu’ils apprendraient que leur fille était toute proche et surtout en bonne santé. Elle-même attendait désespérément des nouvelles du même type depuis de trop longs mois.

Malgré tout et en prenant garde de ne pas s’attacher plus que nécessaire à Fleur, Ria s’occuperait de l’enfant jusqu’à ce qu’on vienne la chercher.
Fleur_de_lotus.
Comme tous les soirs la fillette dès la nuit tombée la fillette se réfugiait dans la gargote. Hier elle n'avait pas vue Ria-san de la soirée. Mais Asagoro_saito-senpai lui était là silencieux dans son coin.

Fleur heureuse de le revoir avait grimpé sur ses genoux pour discuter avec lui. Et si quelqu'un était entré il aurait trouvé la fillette en grande conversation avec l'aveugle. Et elle écoutait sérieusement ce qu'il disait et avait un tas de questions auxquelles il répondait gentiment.

Il lui avait appris à méditer ce qui ne fut pas facile pour elle. Elle n'arrivait pas à comprendre comment elle allait pouvoir visualiser des lieux ou des bruits avec juste son esprit.
A force de concentration elle avait fini par entendre la mer et le vent.

Puis ils avaient discutés d'armes et de combats , Fleur voulut tout savoir elle à qui on ne parlait pas de ces choses là.

Et c'est ainsi que la soirée passa sans qu'elle sans rende compte. Asagoro_saito dut l'envoyer se coucher car elle n'arrêtait pas de babiller.

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Sakurra
La réception du rouleau de Ria en provenance de Kokura avait provoqué un tsunami dans la demeure Kenshiin à Nakatsu. Sakurra en tremblait encore rien que d'y repenser. Et malgré la séparation du couple, elle n'avait pas hésité un instant à prévenir Benjisama du possible miracle tout droit venu des kamis. L'inopinée arrivée à la demeure de la uba, Umi san, ne fit que confirmer les suspicions. Ainsi donc, après tant de temps soustraite à sa famille par de vils ravisseurs qui n'avaient jamais demandé rançon malgré une certaine aisance de la famille, Fleur semblait refaire surface, sortie de nulle part.

La jeune mère n'avait même pas pris le temps et la délicatesse de répondre à Ria, préférant partir au plus vite vers Kokura... vers le lieu où... peut-être... se trouvait... leur jolie Fleur. Pas un instant elle n'avait lâché ce bout de kimono d'enfant qui avait accompagné ledit rouleau, le serrant dans sa paume comme s'il s'agissait de sa fille elle-même. Ils étaient tous partis et elle n'avait souffert aucune halte en chemin, il leur fallait arriver au plus vite.

Kokura. Sans doute l'une des 8 villes qu'elle connaissait le moins, et pourtant, la toute jeune femme y était lorsque, quelques années auparavant, la ville était tombée pour appartenir à Otomo, faisant ses premières armes pour la gloire du kuni et de son peuple. Ils longèrent les ruelles à la recherche de la gargote dont le nom était inscrit sur le rouleau de Ria... jusqu'au moment où, levant le nez, Sakurra trouva le panonceau du lieu cherché. Avant de faire glisser le panneau de la porte, elle eut un sourire en pensant à Mahiro lorsqu'elle verrait l'écriteau: "ICI, RIZ ET POISSON A PRIX CASSE! SAKÉ ET VIVRES APPROVISIONNES!"

Une fois entrés à l'intérieur de la gargote, Sakurra observa minutieusement chaque recoin, supposant trouver Ria san, mais aussi dans l'espoir de voir la première la petite fille qui se disait s'appeler Fleur... Les parents et la uba étaient plantés au milieu de la salle, comme des bakas remplis d'inquiétude et d'espoir à la fois...

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