Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

RP Enlèvement du curé de Luxeuil -suite La fuite vers Genève

Vassilissa
Le soir tombait sur Genève, et Vass se promenait.
Trois jours qu'elle était ici, et déjà elle oubliait. Les récits des brigands, les histoires du tournoi, avaient bien vite chassé ses p'tites tracasseries.
À l'auberge, la moins chère qu'elle avait pu trouver, Vaga veillait sur Clothilde. Bien sûr, il avait râlé... Mais au fond, il était bien plus mère qu'elle. Et pis qu'est ce qu'il aurait fait, lui, en ville, de toute façon ? L'avait pas le coeur en goguette, et pis jamais avant l'mariage... Alors qu'elle, l'avait rien promis de tel !

Les rues étaient bien calmes. Bientôt, les lanternes des maisons closes s'allumeraient, on verrait le saoûlard émerger de taverne...
Mais pour l'instant, rien de tel. Les seuls éclats de voix qui animaient le quartier provenaient d'une taverne à quelques pas de là. Taverne républicaine... Elle sourit un peu, l'était au bon endroit. Tendit l'oreille. "bottes, vacances, beiges, à poil, bâillon, vomi"... On s'croirait à Uzès, enfin... Uzès avant. C'est sans doute la bonne porte. Presqu'elle reconnaitrait la voix de sa Nénu... Mais veut pas être déçue... Si sa pot' n'est pas là...

Bruit de quelqu'un qui gerbe. Vraiment, c'était tout comme là-bas...

L'hésitation cessa, et elle poussa la porte.


- 'Soir !
Sieurfernand
Quelques claques dans le dos amicales aux buveurs du comptoir, ça fait toujours effet, niveau convivialité et Fernand traversa la salle tel un ministre de la cohésion sociale. Du coup, lorsqu'il revint s'assoir à la table, ses mains étaient bien propres.
Bon, dit-il voilà. Je recommence. Mahaud, tu me passes un parchemin propre, s'il te plait?

Fernand s'applique et rédige la lettre. Galovert lui souffle quelques tournures de phrases diplomatiques dont il a le secret et quelques minutes plus tard, le document prend forme... C'est que ça se fignole une lettre de revendication!

-Alors, qu'est-ce que vous en pensez?


Message à ceux qui abusent et asservissent le peuple comtois, l'arrière-train bien à l'abri derrière les remparts de Dole et Besançon.

Devant le mépris des aspirations de ce même peuple qui a tenté de se libérer par deux fois à Pontarlier,
Devant l'arrogance des nobliaux qui s'accrochent toujours plus à leur petit pouvoir,

Nous, fiers défenseurs du peuple comtois et représentants de sa République, avons généreusement débarrassé Luxeuil d'un activiste tonsuré, militant forcené de la pratique systématique de consensus geignards.

Messire Adso est en bonne fraîcheur et nous consentons volontiers à vous faire parvenir sa langue, que vous puissiez en apprécier couleur et fermeté.
A moins que vous nous dispensiez d'avoir à vous donner un gage de la véracité de nos dires.

Ainsi, vous comprendrez l'urgence de ne pas négocier ces quelques exigences qui vous permettraient de continuer à engraisser un des acteurs le plus prometteur de l'ignorance dans laquelle vous maintenez le Peuple.

Voici nos exigences pour libérer le cureton de Luxeuil.

- L'autorité romaine locale reversera 20 écus à chaque citoyen de Franche-Comté, en compensation du manque à gagner pour avoir travaillé à l'église pour un salaire de misère.
- Vous concéderez à toutes les villes comtoises l'exonération ponctuelle d'une levée d'impôts.
- la libération de tous les prisonniers politiques qui sont détenus dans les geoles comtoises pour avoir bravé l'autorité illégitime de la noblesse.
- L'hérauderie sera transformée en aimable association de peintres en bâtiment et se devra de décorer chaque masure, maison, bâtiment et castel du Comté et des régions voisines.

- En outre, votre représentant chargé de prendre en charge le sieur Adso se munira d'une paire de bottes.... beiges de préférence.... qu'il remettra lors de l'échange. Ceci pour dédommagement de notre peine dans le service de la République.

Chaque semaine passée sans voir notre demande aboutir verra subir à notre hôte un supplice choisi.
Le premier d'entre eux sera de l'abandonner dans un couvent de nonnes adeptes de la Noblesse Noire, investi par nos soins.
Dépêchez vous de vous acquitter de la part du marché qui vous incombe avant que petite vérole ne sévisse.

Pour les républicains comtois.




-'Soir! entend-il par dessus son épaule. La femme qui vient d'entrer les regarde d'un air interrogatif....[/img]
_________________
Nenuphar
Dans un coin de la taverne, une araignée tissait tranquillement sa toile...

La Taverne Républicaine : son ambiance chaleureuse, la lumière chancelante de ses bougies, sa soupe rallongée et un peu fadasse mais servie toujours chaude, sa serveuse, certes avenante, mais au sourire plein de chicots...
Faudrait qu'elle l'écrive un jour son guide gastronomique!
Quel bonheur d'être enfin là, après les journées de vadrouille sur la charrette!

L'article oubliait de préciser que la bière coulait à flots...
Nénu avait le cerveau embrumé, comme un marécage au petit matin. Elle souriait sans raison particulière, juste parce qu'elle était bien.
Alors que les idées pour la lettre fusaient de toutes parts, elle fixait un détail du décors, cette toile d'araignée dans le coin... histoire de se donner une contenance!

Un rien la faisait rire. Même Fernand qui avait vomit sur le premier parchemin, ça la faisait marrer.
Oui,bien sûr qu'elle reprendrait une chopine...


Elle s'apprêtait à féliciter ses comparses pour la version définitive des revendications, quand elle aperçut la robe rouge et la coiffe dans l'encadrement de la porte.
A ce moment, elle pensait qu'elle avait des hallucinations et que l'abus d'alcool était dangereux pour la santé.
Elle jeta une nouvelle fois un coup d'oeil rapide à la toile d'araignée. Toujours là! Ouf!
Et maintenant sa voix... elle entendait la voix de sa pot' d'Uzès, ici à Genève!

'Soir!

Elle avait envie de courir pour lui sauter dans les bras.
Petite hésitation... trois secondes...
Une... si c'était un rêve, elle risquait de se vautrer dans la porte... Deux... ça se tentait, fallait parfois prendre des risques... Trois... démarche un peu hésitante jusqu'à la porte.

Au moins, maintenant, elle savait pourquoi elle riait!


Galovert, Fernand, Mahaud... Où est Mahaud?
Vous avez recommencé le tour? Vous l'avez fait disparaître comme le curé de Luxeuil?
...
Je vous présente Vass, un Joyeux Drille venu du Languedoc, elle n'a pas la langue dans sa poche et peut nous prêter main forte, si vous êtes d'accord...


Comme après un bain dans un baquet d'eau froide, Nénu avait les idées claires et ne pensait plus du tout à l'araignée du coin...
_________________
Vassilissa
Trois mots de Nénuphar, et Vass rougit de la robe à la coiffe. L'avait un don pour les présentations, sa pot'... L'art de vendre, même l'invendable.
Sauf que du coup, sa langue, l'avait presque avalée, Vass, la faute à l'émotion. Elle cherchait désespérément à expliquer sa présence, à trouver quelque mot aimable... Mais pour la première fois d'sa vie, ça n'venait plus. Lui avait tellement manqué, sa potiche...


- Euh... 'Chantée ! J'ai vu de la lumière...

Elle ne tint pas plus longtemps, et se précipita dans les bras de Nénu pour lui glisser à l'oreille :

- Par Tristote, que tu m'as manqué, c't'invraisemblable !

Elle s'arracha à l'embrassade, pour éviter qu'elle ou sa Nénu aient à montrer leur 'tit côté fleur bleue, et se tourna vers les amis qu'on lui présentait :

- La Nén m'a un peu raconté... J'crois que j'comprends bien vos idées, je... on f'rait un 'tit bout d'route ensemble ?

Elle sourit, rayonnante, et sa joie grandit encore lorsqu'elle vit la tête de Nénu qui, même complètement bourrée, continuait de faire la tronche à ce surnom débile...

- Mais... J'espère que j'dérange pas ? Moi, y'a d'la bière, j'm'invite, vieille habitude d'saoûlarde, mais faut pas hésiter à m'dire de repasser s'cest pas l'moment...

Elle les regarda, priant secrètement le Très Haut pour qu'ils ne la renvoient pas de suite à sa solitude...
Sieurfernand
Un oeil sur la bafouille, un oeil sur la dame.
- On a entendu parler de vous, je ne savais pas que vous étiez déjà arrivée. Vous auriez presque pu être là à temps pour le tournoi!
Bienvenue à Genève! Ben puisque vous êtes là, asseyez-vous, restez pas plantée là! On vous offre une bière?

...fait un geste de la main au tavernier et montre cinq doigts pour commander cinq chopes...
tkkk!tkkk! Furgolin! viens mon bonhomme!
Le furgolin saute sur la table et renifle le parchemin. Il essaie d'en grignoter un bout mais Fernand l'éloigne gentillement. Il prend un petit tube et roule le parchemin dedans. Il en rajoute encore un deuxième qu'il avait préparé la veille. Un furgolin, c'est costaud....
Puis il fixe le tube au collier de la bestiole. puis il lui gratouille le cou et lui chuchotte dans l'oreille d'aller remettre le bazar à Poligny où se trouve la capitaine des armées comtoises.

(me demandez pas si fernand parle le furgolin ou si le furgolin parle le fernand, toujours est-il que la bestiole trouve toujours son chemin...)

Sourire poli à Vassilssa, fait glisser une chope vers la nouvelle arrivée.
- Un petit bout de chemin, en voilà une bonne idée! nous pensions partir en ballade dans pas très longtemps. ça nous donnera l'occasion de faire connaissance!
Mais rassurez-vous, vous avez le temps de souffler un peu. Comment était le voyage?

_________________
Mahaud
Elle alla chercher un nouveau parchemin pour Fernand et puis comme elle avait dit qu'elle sortait, elle sortit.
Elle salua la femme à robe rouge qui entrait et se dirigea vers la maison du Vieux.
A un étalage de charcutier elle acheta quelques tranches de cochonnaille puis du pain pour l'estomac du petit curé qui devait crier famine. Encore qu'avec tout ce qu'il avait enquillé en cachette dans son tonneau il avait dû prendre quelques réserves de saindoux sur ses poignées d'amour ...
Tout était bien calme. Elle poussa la porte, hésita une fraction à monter à l'étage voir Izaac qui était revenu du tournoi dans un état qu'on avait jugé "critique". "Laissé pour mort" avaient même affirmé certains. Elle en avait eu le coeur fendu et comme elle n'avait aucune envie de mesurer l'ampleur des blessures, elle descendit sans coup férir vers la cave où se trouvait Adso.
Au bruit reconnaissable qu'elle entendit de l'autre côté de la porte, elle déduisit que le curé était en train de gratter le bois. S'il avait eu la moindre idée de son épaisseur et de la solidité de ses madriers, il se serait très certainement tourné illico vers le Très-Haut afin de lui extorquer un explosion divine et miraculeuse ...
Elle trouva la clé pendue au mur et entra:
" Adso, c'est Mahaud. "
Vassilissa
Vass grimaça un peu à l'évocation du tournoi. dégoûtée, qu'elle était, d'avoir raté ça ! Comment qu'elles leur auraient montré, les deux potiches, de quoi sont capables deux donzelles sur un noeud !
Mais nan, pas d'chance, l'avait pas 'core fait assez vite... Vaga qu'avait voulu folâtrer 'core un peu, et elle qui avait voulu admirer l'nouveau maire...
L'esprit survolant rapidement toutes les possibilités à côté desquelles elle venait de passer, en arrivant quelques deux jours trop tard... Vass rata le tournant de la conversation... C'est vrai que plantée là, à l'regarder causer en même temps qu'il lisait et commandait la bière, ben elle faisait potiche...


- Allez, va pour la bière...

Et c'est le furgolin qu'interrompt le discours, là... Parce qu'une bestiole comme ça, l'en a rarement vue. Tant de complicité avec son maître... On sentait qu'ils se comprenaient à d'mi mot, ces deux-là, c'était...
Vass en resta un instant bouche-bée, habituée qu'elle était aux pigeons imbéciles, avant de se secouer de nouveau.


- L'voyage a été bon, merci... Pas un chat sur les routes, à croire qu'tout l'monde était ici... M'fait du bien d'réentendre voix humaine, pour dire...

Elle sourit :

- Pour le voyage, s'rait ravie, vraiment... les routes en vot'compagnie, et avec Nén' en prime...
Adso


Alors qu'il testait la tenue de la porte de ce qu'il fallait bien appeler sa geôle, Adso entendit enfin une présence humaine se manifester derrière. Il se recula vivement, prenant l'air de quelqu'un qui n'a rien à se reprocher.

" Adso, c'est Mahaud. "

Il tacha de lui répondre sur le ton le plus calme et le plus anodin qui soit :

Bonjour Mahaud. Comme c'est gentil à toi de m'ouvrir cette porte ! Pendant que tu y es, est-ce que tu pourrais m'indiquer la route la plus courte pour Luxeuil ? Mes paroissiens vont finit par s'inquiéter...
Mahaud
C'est gentil à toi de m'ouvrir cette porte !

Elle éclata de rire.

Cher Adso, vas-y, fais-toi plaisir, prends-moi pour une gourde.
Aprés tout, c'est pas du tout comme si on te séquestrait, pas vrai ?
On t'a trimballé de Luxeuil à ici dans un tonneau, à un train d'enfer - d'ailleurs j'ai le fond des braies qui sent encore le roussi, tiens - on a failli se faire assommer par tes ciboires en or massif, traversé tout le pays au risque de tomber sur les sbires francs-comtois, sué sang et eau afin de te trouver une cachette sûre et toi, mon ptit curé chéri, tu me demandes la route la plus courte du retour au bercail comme si j'étais le gentil organisateur des croisières vers Compostelle ?
Tu veux que je te dise ? J'espère bien que tes paroissiens vont se faire un sang d'encre ! Oh oui ! Au moins une fois dans leur vie ils auront l'occasion de ressentir autre chose que la béatitude lénifiante de l' ÂÂÂmour
- Mahaud imita les airs ahuris d'extase des Luxoviens - et la douce torpeur de l'auto-satisfaction.

Mahaud sourit et adressa un clin d'oeil à Adso. Mais comme elle n'était pas née de la dernière pluie et qu'elle se méfiait des airs de sainteté en général et de celui d'Adso en particulier, elle avait pris bien soin de vérouiller à nouveau la porte et glissé la grosse clé sous sa broigne, dans le corsage, entre ses seins. Les clés sont facétieuses : elles sautent facilement des poches. L' homme d'Eglise vertueux et intègre qu'était Adso ne damnerait pas son âme pure à aller farfouiller à cet endroit. S'il essayait tout de même, hé bien il se prendrait un gnon. Ce serait aussi simple que ça. Elle se battait et distribuait du pain sans arrières-pensées. Elle n'aimerait pas du tout cogner Adso mais elle n'aimait pas non plus qu'on lui titille le mamelon sans autorisation.

Je vais pas t'indiquer la route ni t'ouvrir la porte mais je t'ai amené à manger de la charcuterie suisse. Vaut pas celle de Toulouse mais elle te comblera une dent creuse.

Elle s'assit en tailleur sur le sol de la cave et déballa le pain et les cochonneries.

Tu permets que je te tienne compagnie ? ... En fait, j'aimerais bien qu'on parle un brin tous les deux.
La dernière fois, à Luxeuil, ça ne compte pas ! car tu essayais de me convertir et de me démontrer qu'être un suppôt du Lion c'était très très mal ... Au fait, tu as échoué.


Mahaud lui décocha un sourire d'une candeur renversante.

Mais tu n'y es pour rien. C'est moi qui suis pervertie jusqu'à l'os.
Vas-y, mange donc. Et moi je te pose des questions. En fait .... J'en ai surtout une ...
Toi qui as connu autrefois une vie palpitante d'aprés ce que Fernand m'a raconté, ça ne te manque pas aujourd'hui ? Tu te plais tant que ça parmi les gentils oursons, Boucle d'Or et les bénis oui- oui ?
Adso


Zut... Il aurait essayé.

De toute façon, il s'en fichait, il avait trouvé comment faire jouer la serrure. Cà lui rappelait certaines soirées au monastère, quand il était novice et qu'il faisait le mur. Il n'avait pas perdu la main. D'ailleurs, avant que Mahaud n'arrive, il avait fait quelques incursions dans la vallée, en ville. Il avait essayé de vendre quelques bricoles au maire, sans succès, il avait fait un tour en taverne et était tombé sur Nénuphar...

Son gros problème, c'était qu'il ne connaissait pas la région, et qu'il craignait de se perdre pendant des jours en cherchant le chemin de Luxeuil. D'autant que les routes helvètes n'étaient pas réputées pour leur sécurité, surtout pour les ecclésiastiques.

Au moins dans cette baraque, il était à l'abri du froid. Et puis, il ne lui semblait pas que Fernand et Galovert en viendraient à lui faire du mal. La plaisanterie était un longue, et l'enlèvement avait été un peu brutal, mais il ne désespérait pas de les ramener à la raison.

Je vais pas t'indiquer la route ni t'ouvrir la porte mais je t'ai amené à manger de la charcuterie suisse. Vaut pas celle de Toulouse mais elle te comblera une dent creuse.

Merci bien, Mahaud.

Après tout, il n'aurait pas perdu son temps. Et ses propres victuailles commençaient à s'épuiser, avec l'opération "retournement" orchestrée par Fernand et Galovert...

Alors qu'il commençait à manger :
Toi qui as connu autrefois une vie palpitante d'aprés ce que Fernand m'a raconté, ça ne te manque pas aujourd'hui ? Tu te plais tant que ça parmi les gentils oursons, Boucle d'Or et les bénis oui- oui ?

Euh... une vie trépidante, vraiment ?

De quoi avait bien pu vouloir parler Fernand ? Lui qui justement s'était installé à Luxeuil pour ne pas avoir trop d'émotions... Il faut dire qu'après ces événements dans l'abbaye maudite, et l'agression dont il avait été victime avec son maître Guillaume de Basketville, une pause n'était pas de refus. Fernand était-il au courant de çà ? Il ne lui semblait pas lui en avoir vraiment parlé, pourtant...

_________________
Mahaud
Oui, "mon Père" ! Une vie trépidante ... Tu n'as pas toujours été curé, je le sais, et tu étais même un sacré numéro d'aprés Fernand. Tu voudrais bien me raconter une de tes aventures ?

Mahaud marqua une pause pour rompre un morceau de pain qu'elle mâchonna distraitement.

Dis ... demanda-t-elle entre deux bouchées, Tu crois que tes paroissiens vont remuer ciel et terre pour te retrouver ? Elle avise une belle tranche de jambon cru et si tes ouailles refusent nos exigences de rançon, si les Francs-comtois nous envoient bouler ... elle reprend un quignon de pain tu y as pensé ? Y'a fortes probabilités qu'on te garde vu qu'on va pas te découper en rondelles ... Tu pourrais bien reprendre "une vie trépidante" avec nous ... Ce serait-y pas beau ?

Air malicieux de Mahaud qui déchire le jambon à pleines dents.
Adso


"Aventures" ? Pourquoi, sous prétexte qu'il était Grand-Maître de la Fierté Célibataire, tout le monde lui prêtait-il de nombreuses "aventures" ? Après tout, Adso n'avait fait la chose que deux fois. D'après ce qu'il avait compris, pour des laïcs, c'était au pire le nombre de fois où ils le faisaient chaque semaine... Et en plus, çà n'avait même pas vraiment été sa faute à chaque fois : la première, c'était cette femme ensorcelante qui lui avait littéralement sauté dessus dans les cuisines de cette abbaye maudite, et la seconde... il ne se souvenait même pas d'avoir participé de façon active à la conception des triplés, c'est pour dire !

Adso en vint à se demander si par hasard Mahaud n'avait pas en fait l'intention de lui sauter dessus elle-aussi... Mais qu'est-ce qu'elles avait donc, toutes ? Il se sentit un peu plus soulagé quand elle changea de conversation... pour finir par proposer qu'Adso se joigne à leur groupe ! Avec un sourire qui en disait long ! C'était donc une idée fixe !

Euh... tu sais, Mahaud... Tu es très... euh... jolie... et tout et tout... mais je n'ai pas vraiment la tête à çà en ce moment...

Il prit une mine assez peinée. C'était toujours très dur de repousser une femme avec tact.



_________________
Mahaud
Aux paroles de Mahaud, Adso eut un air peiné et elle arrêta de machouiller sa viande pour observer le petit curé. Visiblement elle avait dit quelque chose de blessant.

Euh... tu sais, Mahaud... Tu es ( et là, elle n'avait pas tout compris ! Adso avait bégayé quelque chose comme "éblouie" ? " Très au lit" ? "Ebaubie" ? ... ... et tout et tout... mais je n'ai pas vraiment la tête à çà en ce moment...

Oui, elle pouvait comprendre que les récents événements aient pu perturber un peu le saint homme ... Même si on est enlevé par des amis, le voyage dans un tonneau mené tambour battant n'est pas de tout repos et a vraiment de quoi vider une tête.
Elle lui adressa un grand sourire de compassion et lui tendit une belle tranche de jambon.


Tu devrais manger, ça te redonnera un peu de vigueur ! Tu vas en avoir besoin ...

Elle pensa furtivement à ce qui était en train de se tramer à la taverne, aux projets qu'ils avaient formés à l'égard d'un certain ex-capitaine d'armée, à une certaine liste de revendication, au voyage futur.

Quelque chose me dit que tes nuits vont être plus belles que tes jours...
Adso
Tu devrais manger, ça te redonnera un peu de vigueur ! Tu vas en avoir besoin ...

Et voilà, çà se confirmait : c'était donc pour çà qu'elle voulait à tout prix qu'il mange ! Elle craignait qu'il ne tienne pas la distance ! Adso leva les yeux au ciel, en se disant qu'il ne pourrait pas opposer grande résistance si elle avait dans l'idée d'abuser de lui, enfermé qu'il était avec elle dans cette pièce. C'était bien connu : ce que femme veut, Deos le veut ! et à moins d'user de violence, sans la possibilité de fuir, un homme ne pouvait l'empêcher d'arriver à ses fins... Ah la coquine ! elle avait fermé la porte à clé, et glissé celle-ci entre ses mamelles, ce n'était pas pour rien ! "J'aimerais qu'on parle un peu tous les deux" : tu parles, oui ! Elle n'allait sûrement pas se contenter de discutailler bien longtemps !

Quelque chose me dit que tes nuits vont être plus belles que tes jours...
Oui... oui... c'était bien çà... elle avait l'intention de faire de lui son esclave pour toutes les nuits à venir ! Adso se demanda si c'était humainement possible... Vraiment pas étonnant qu'elle veuille à ce point qu'il se nourrisse !

Et bien tant pis ! il saurait endurer tout çà avec force et courage !


J'imagine que je ne pourrai pas t'empêcher de faire à ta guise. Je suis à ta merci... Ainsi, c'était donc pour çà que vous m'avez enlevé ?
_________________
Sieurfernand
Fernand déboula dans la cellule avec un parchemin à la main. Il trouva Mahaud et Adso en pleine discussion mais ne fit pas attention tant il était excité. ce qui l'empêcha de remarquer la tension qui habitait le petit prêtre.
qui avait l'air de transpirer.


- Adsoooo! ils ont tout accepté! Tu te rends compte? ils cèdent à toutes nos exigences! Enfin, c'est tout comme! Les seuls qui t'auraient laissé crever, ce sont tes instances supérieures...
C'est qu'ils doivent vraiment t'apprécier, les comtois finalement.... tu vois?
Tu vas pouvoir retourner à Luxeuil, et sous bonne escorte rends-toi compte! La comtesse à levé le Ban! Uniquement pour venir te chercher! le gratin de la noblesse comtoise vient pour toi. Regarde, je t'ai apporté la lettre; elle est horriblement longue et hypocritement tournée, mais une chose est sûre, nous aurons des bottes neuves!


Citation:
Expéditeur : Macricri d'Adams de M�lincour - Comtesse de Nozero
Date d'envoi : 2009-06-14 15:05:03
SieurFernand


Nous accusons réception de votre requête, comme il se doit, celle-ci a été consciencieusement étudiée.

Avant d'entrer dans les détails, je tiens au préalable à titre personnel à vous remercier du repos que sans le vouloir, vous m'avez accordée : ne plus entendre les railleries et raleries d'Adso a été d'un incomparable bienfait pour mes oreilles.
D'ailleurs, vous nous proposez aimablement sa langue, sachez que si elle m'insupporte déjà dans sa bouche, or dehors, elle m'indiffère.
Personnellement , je n'en ai cure de ce qu'il peut lui arriver, mais vous comprenez que mon comtal devoir....

Bref, cette parenthèse étant faite, je ne peux que m'indigner avec véhémence sur le traitement que vous faites subir à ce "saint" homme. (bavure d'encre sur le mot saint, Macricri ayant du se forcer à l'écrire)

Jamais oh grand jamais la Franche Comté ne peut accepter qu'un de ses habitants soit ainsi maltraité.
Jamais oh grand jamais, la si croyante Franche Comté ne peut rester indifférente à l'enlèvement d'un curé, représentant de la Grande et Sainte Eglise Aristotélicienne, tout Adso soit-il.

(un fou rire l'ayant prise, quelques larmes de rire virent tomber sur le parchemin, diluant quelques mots mais les laissant lisibles)

Avant d'aller plus avant, sachez que j'ai horreur qu'on me commande ma conduite, aussi, si je souhaite m'adresser à vous directement, je le fais.
Ma chère cousine sera votre intermédiaire, mais touchez un seul de ses cheveux même sur une tignasse chevelure ébouriffée, et nous aurons très vite le plaisir de nous rencontrer en personne, enfin le plaisir ne sera que de mon coté, je le crains pour vous, je suis d'une affreuse maladresse à l'épée et risquerais d'atteindre à l'intégrité de votre personne.

Mais j'écris, j'écris, venons en à vos requêtes :

- 20 écus à chaque comtois de la part de l'Eglise
Justement, cela concerne l'Eglise, allez donc les contacter, cela ne concerne pas la Franche Comté. Personnellement, j'aurais plutôt suggéré qu'elle ouvre les caves de l'évêché, croyez moi, ils ont de succulents millésimes, ça apporterait bien plus de gaité aux comtois que d'alourdir leur bourse.

- l'exonération ponctuelle d'une levée d'impôts
Excellente nouvelle ! Elle est prévue, souffrez que cela ne soit pas pour honorer votre demande

- la libération de tous les prisonniers politiques
Nous avons fouillé toutes les prisons comtoises, j'ai la joie de vous annoncer que nous avons aucun trouvé aucun prisonnier de ce type.

- L'hérauderie sera transformée en aimable association de peintres en bâtiment
Mais c'est déjà le cas, sauf qu'ils s'astreignent à des panneaux en bois appelés blason car ils manquent de fond (la peinture ça coute chère). Et entre nous, ils ont des gouts affreux, aucun gout dans l'association des couleurs, dessinant des animaux dans des positions impossibles, si vous voulez le bien être des comtois, ne leur imposer pas cela, les blasons après tout, c'est bien suffisant.

- une paire de bottes beiges
Une seule ? Vous êtes certains ? Parce que si en contrepartie, vous m'assurez prendre vos jambes bottées comtoisement à votre cou pour prendre toutes les directions que vous voulez sauf l'ouest comtois, je me ferais une immense joie de botter tous les républicains que vous voulez.


Nous mettons donc tout en oeuvre pour vous apporter les bottes (j'attends confirmation de la quantité) et récupérer le curé. (un soudain tic nerveux lui fit avoir un geste brusque, une grande ligne barra le parchemin)


Pour les comtois non républicains,

Dole, le 14 juin 1457

Macricri Adams de Mélincour
Franc Comtesse
Comtesse de Nozeroy



_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)