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[RP] Un plus un égal ... quatre

Ernestine.
Sarah avait tout dit. Elle avait regardé chacune des personne, et leur avait dit ce qu'elle devait faire. Toujours dans la crainte, Ernestine n'avait pourtant pas particulièrement adoré ses paroles. Elle les avait fait sourire, mais elle ne cessait de se dire que George était un homme d'une incroyable droiture. Il n'était pas le Juge pour rien. Elle ne dit mot. Elle pouvait partir. des pensées l'envahirent. Où? Comment? Elle ne savait même plus par où ils étaient arrivés. Accompagnée, elle ne valait pas grand chose. Mais seule... Elle ne valait strictement rien. Elle pensait donc à tout ce qu'elle avait appris concernant la foret. Pas grand chose, hélas, à part la consommation de champignons, on n'apprend pas à une jeune fille comment retrouver son chemin, puisqu'elle n'est pas vouée à se perdre.

Elle regardait Sarah. Puis Maryah. Puis Lyan. Il se leva, en colère, parla comme elle ne l'avait jamais entendu parler. D'ailleurs, elle ne l’imaginait pas capable de parler comme ça à Sarah. Et puis des dires de Maryah, elle n'était pas étonnée. Par contre, elle fit encore un pas en arrière lorsqu'il parla mariage. Elle rit très brièvement. Tout allait très vite. Pour elle, cette histoire n'avait jamais été sérieuse. Et jamais elle n'aurait pu épouser un ... gueux. Parce que c'était bien ce qu'il était. Et puis de toutes façons, il semblait inconcevable pour les autres qu'Ernestine puisse nourrir d'autres sentiments, que ceux de l'amour charnel, envers Lyan.

Elle renonça lorsque Lyan décida de partir. Elle fit quelques pas en arrière, toujours dans la crainte. Bâtard, qu'elle aurait eu envie de lui dire, au slave. Parce qu'il l'avait embrigadée là dedans et qu'il n'assumait pas. S'il l'avait giflée une bonne fois pour toute en lui disant de ne pas bouger, elle l'aurait fait. Voilà. Tout avait été de sa faute, et encore une fois, au fond d'elle, elle rejetait la faute sur lui. Sans prendre la peine -et sans en avoir le courage- de les saluer, elle se retourna dans un mouvement de cape ridicule et s'enfonça dans les bois où elle se perdrait une bonne demie heure, le temps de lui laisser une leçon qu'elle oublierait bien assez tôt.
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Torvar
Les choses ne tournaient vraiment pas comme on le désirait. C’était indéniable et ça se vérifiait une nouvelle fois. Mais quand des donzelles se mettaient à faire la loi, les poils de Torvar commençaient à se dresser sur ses bras et une méchante envie de leur rabaisser le caquet faisait rage en lui. Mais habitué à ne pas broncher, il resta fidèle à sa ligne de conduite. Seuls les narines qui palpitaient montraient la rage qui le gagnait. Sarah avait ouvert sa bouche pour le remettre à sa place, Torvar ne se fit pas prier pour lui rétorquer du bout des lèvres.

- Je ne reçois d’ordres de personne hormis de celui qui me paie. Et cette prérogative ne t’est pas dévolue…

Voilà, ça c’était dit… * Fallait pas lui casser les noisettes à l’écureuil !* se pensa encore le cosaque alors qu’il relevait le menton en signe de défi. Si elle voulait lui en foutre plein la gueule, elle n’avait qu’un pas à faire. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas versé de sang et même si elle arrivait à le toucher, elle souffrirait le martyr avant de toucher terre… Il n’était pas comme ça l’homme de l’est, un vrai distributeur à souffrance quand il s’y mettait. Mais l’apaisement vint de Maryah. La jeune femme s’avança vers lui et l’attira un peu à l’écart.

Torvar écouta, bien sagement, ses yeux posés sur le visage dont la finesse pouvait en envoûter bien plus d’un. Mais les yeux noirs qui le regardaient pouvaient se révéler un véritable poison pour l’homme qui s’essaierait à la charmer aussi avait-il mis cette option de côté dès les premiers instants, face à face autour d'un feu de camp afin de ne pas commettre l'erreur de se laisser bouffer. Penchant légèrement la tête sur le côté, le cosaque sembla se perdre dans des conjonctures qui n’appartenaient qu’à lui, tournant de temps à autre son regard sur les différents protagonistes de la soirée. Il savait que le barbu était dangereux. Il l’avait senti au moment où ses billes s’étaient posées sur lui… et puis pour avoir une brune aussi venimeuse que l'écossaise, il fallait quand même bien une sacrée dose d’esprit dérangé pour faire le poids et l’accompagner… Poussant cette fois un soupir, il signifia à Maryah qu’il n’approuvait absolument pas la situation en murmurant tout en serrant les dents.

- Pizdec*… ça n’me plait pas… Tu m’as engagé pour assurer tes arrières et là… Ta copine n’a pas l’air d’être aussi claire que tu puisses l’imaginer…

Il n’était pas du genre voyeur et s’en foutait comme de l’an quarante de ce que le barbu foutrait dans son lit ce soir. Alors tenir la chandelle, même de loin… Non lui il était préoccupé par cette idée de la laisser seule avec Sarah. Elle ne semblait pas avoir l’éclairage à tous les étages celle-là non plus et s’il arrivait quelque chose à Maryah… Mais ce que femme veut, elle l’obtient alors Torvar acquiesça une bonne fois pour toute.

- Bien, je ferais le nécessaire… lança-t-il encore tandis qu’il reprenait sa place dans le cercle infernal. Oui mais voilà, le barbu n’appréciait pas du tout les prérogatives de madame, la nobliote s’en offusquait et tout le monde se marrait… ça aurait pu être une belle nuit mais c’était sans compter les caractères de chacun. Lyan foutu le camp avant que Torvar comprenne que la situation dégénérait, et l’Ernestine se mettait en tête de rentrer toute seule. Levant les yeux au ciel pour retrouver la patience qui le caractérisait, Torvar eut envie d’hurler à la mort tel le loup qu’il avait toujours été mais au lieu de ça, il baissa la tête jusqu’à arriver à capter le regard de Maryah.

- je vais la remettre sur le bon chemin… fit-il en montrant la gamine d’un signe de tête… on aura rien gagné si en plus demain on la retrouve morte au petit matin…

Son regard se porta d’une donzelle à l’autre. Quelque chose le dérangeait dans ces retrouvailles, quelque chose qui semblait qu’on lui avait caché. Maryah n’avait pas été une grande bavarde à propos du travail qu’il devait faire, du pourquoi, comment, de qui elle était… Torvar ne posait pas de question, ce n’était pas dans ses habitudes mais là, devant le fait accompli, il avait l’impression désagréable qu’on s’était aussi foutu de sa gueule, qu’elle n’avait pas vraiment besoin de lui, qu’elle avait juste voulu jeter de la poudre aux yeux… Alors se retournant sans un mot de plus, il fit quelques enjambées avant d’arriver à la hauteur de la petite et de la rattraper avant qu’elle ne prenne le mauvais chemin. Quant au barbu, il reviendrait plus tard pour voir s’il était dans les parages. Après tout, à elles deux, elles pouvaient tout à fait le maitriser. Les donzelles avaient l’air de bien s’entendre et se connaitre assez pour faire cause commune face à l’envahisseur qu’était le bonhomme.



*m**de ou plus vulgaire dans le sens agacement.

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Maryah
*Le Con.*. Voilà qu’il répond. Vipère oui c’était pas mal pour définir Maryah. Le mensonge lui coulait dans les veines comme un poison : avec une dose de rage, ça faisait de la perfidie ; avec une dose de cynisme, ça faisait de l’ironie ; avec une dose de jeu, ça faisait des taquineries. Le mensonge, elle l’avait dans la peau, depuis sa plus cruelle enfance, où on lui avait retiré ses parents et tout ce qui faisait sa vie dans le royaume de Majapahit. Elle avait appris à mentir pour ne pas dire qu’elle avait mal, ne pas dire qu’elle était triste, ne pas dire qu’elle était vide, puis pour éviter de dire sa colère, son désir de vengeance ; un peu plus tard, mentir pour manipuler, mentir pour cacher ses peurs, mentir pour s’enrichir, mentir pour se cacher, mentir pour se protéger, mentir pour ne plus aimer, mentir pour … Enfin toutes les déclinaisons étaient possibles, mais toutes allaient dans l’unique but : mentir pour ne plus ressentir, et donc pour ne pas souffrir. C’était comme une seconde peau, qui lui sauvait la peau. Par conséquent, elle mentait très bien. Et le plus souvent, elle pouvait semer le chaos sans être jamais incriminée. Rares étaient ceux qui pensaient ou avaient le cran de la coincer, en la confrontant à ceux qui avaient reçu une autre version.

* Le Con …*
Bah quoi ? C’est con de se faire chopper comm’ça. Surtout que Sarah connaissait par cœur son passé de menteuse et de voleuse. Sarah avait vite compris à Nauzhror que Maryah n’avait rien d’un médecin. C’était un bon appât, une subtile empoisonneuse, un compétent bourreau, une excellente voleuse … mais médecin, sérieusement ? Elle en riait encore, quand elle y pensait. Il était culotté Tann’ pour avoir tenté de faire gober ça dans les quartiers mal famés ; et Fauve et Sarah n’avaient jamais gobé l’poisson. Donc oui, sur ce coup, pas possible de mentir car Sarah savait très bien à quel point l’Epicée pouvait mentir à tout va pour arriver à ses fins. Du coup, petit regard baissé pour ne pas laisser le livre de son âme ouvert à toutes les lectures, les petons en train de rentrer et de jouer avec un petit caillou, et un temps de réflexion obligatoire pour savoir ce qu’elle va bien pouvoir y répondre. Car oui, devant la jalousie de Lyan, elle avait trouvé très amusant de se faire passer pour une ex amante de Sarah. C’était bon de l’entendre grogner l’Ours. C’était bon de le faire douter. Par contre, pour la noble, ça ne s’était pas tout à fait passé comme ça. Elle avait remarqué cette étrange attirance entre Lyan et Ernestine ; ce truc qui faisait que la précieuse faisait confiance au barbu, et que le barbu se radoucissait en présence de la précieuse. Maryah avait appris il y a fort longtemps, qu’un bon mensonge reposait toujours sur des bases existantes. C’est ce qui aidait à semer le trouble, le doute … celui-là même qui vous rongeait, et finissait par vous convaincre des choses les plus aberrantes. Et même les plus impossibles. Quand on réussit à se berner soi-même sur les choses de son passé, on peut tout oser. Néanmoins, toujours avec le plus grand soin. Et le plus de vérité possible ou plausible. Pour ça que non elle n’avait jamais pensé au mariage, mais au dépucelage oui. C’était un bon moyen pour la demoiselle de choisir le premier, et de ne plus être sur le « marché » du mariage hautement utilisé. C’était surtout l’occasion pour une femme de ne pas trop souffrir, et de ne pas rester sur un horrible souvenir. Ce que Maryah pouvait totalement comprendre.

*Le Con !* Au-delà de ses mensonges, le souci de Maryah était que Sarah ne serait pas dupe. Elle comprendrait vite le but caché de Maryah : faire disparaitre Lyan en un claquement des doigts, tout en restant irréprochable. Car elle aurait vite su réconforter Sarah en lui disant que Lyan s'était laissé embobiner par la jolie Noble, par ses écus, qu'on ne pouvait pas faire confiance aux hommes, que la vie ça va ça vient ... Mais oui, elle aurait trouver à la convaincre de tourner la page. Et à vrai dire, elle ignorait comment la sanguinaire pourrait prendre la nouvelle. Car si les deux « hordeuses » se confiaient et correspondaient régulièrement, les sujets sentimentaux n’avaient jamais été au rendez-vous. D’ailleurs, Sarah s’était bien passée de dire à Maryah dans ses courriers, qu’elle avait un homme auprès d’elle. Et comme l’Etrangère supportait difficilement les présences masculines, éliminer Lyan du tableau des retrouvailles aurait été un réel bonheur, et un objectif tout à fait enviable et motivant. Mais … peut être pas atteignable … pour le moment … !

Et voilà … Le Slave se fout la malle en la laissant bien dans l’embarras. Et puis, la noble de partir dans la direction opposée. Et le poivre et sel, de rajouter son grain de sel :

Je vais la remettre sur le bon chemin… on aura rien gagné si en plus demain on la retrouve morte au petit matin …

Maryah, confuse, sort de ses pensées envahissantes et dérangeantes. Elle regarde Torvar, cherche à le convaincre d’un regard que tout ira bien. Elle esquisse un léger sourire en le voyant se diriger vers Ernestine. Elle sait qu’il a raison. Et pas juste pour ne pas avoir plus d’ennui. Parce que la jeunette ne mérite pas d’être laissée en pâture aux loups ou à n’importe quelle raclure qui trainerait dans les parages. Il a de l’éducation et de la raison le mercenaire. C’est certainement ce qui lui a plu depuis le début. Alors, avec un temps de retard, elle bouge la tête de bas en haut, comme un signe d’assentiment.
Maintenant seule avec Sarah, il va falloir affronter les ressentiments.


J’vais tout t’expliquer Sarah … Mais juste une question avant … Pourquoi tu m’as jamais parlé dans tes courriers de ce fichu Slave ?! Cest qui ce gars ... pour Toi ?!
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