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[RP] Vierges en lice...

Sirbalian


Voilà des mois qu'il y pensait !
Mais il avait été trop occupé pour tout mettre en place.
D'abord son départ pour le front,
Puis la naissance de Joy-Anne,
celle de Liam Loras et les soucis avec son épouse...

Le temps avait filé à tout vitesse mais à présent il était plus que temps.
Ces filles avaient grandi encore un peu plus et bientôt il risquait de ne plus avoir aucun contrôle sur elles...

Le Montbazon s'était mis en tête de marier ses jumelles ainsi que Darria la fille de son épouse.
Il avait donc dans l'idée d'organiser des festivités au cours desquelles auraient lieu des joutes.
Et ce, évidement, dans le seul but de faire venir les meilleurs partis du Royaume.

Ainsi aurait lieu du 14 au 22 décembre des festivités à Limoges.
Et afin que tous puissent y participer, le brun avait préparé des affiches qu'il faisait placarder un peu partout.




[Cheffe Aldraien
Retrait de l'image car celle-ci dépasse la taille autorisée par les règles d'Or. Je vous conseille d'utiliser les balises URL pour l'inclure à votre RP. Bon jeu.]

_________________
Ernestine.
Voilà une chose qu'elle n'aurait pour rien au monde râté ! Non pas qu'elle se réjouissait, que ces quelques demoiselles seraient mariées, de gré ou de force, puisqu'elle pouvait partager leur peine, mais elle reverrait sa cousine. L'extravagante, la flamboyante. La femme à qui elle avait décidé de se référer.
Pour cela, elle avait décidé, la veille du départ, de mettre sa plus belle robe. Une robe à l'image de sa cousine. Rouge, pleine de broderies des meilleures brodeuses, des plus lointaines.
Ses joues s'étaient quelques peu apaisées. Ses yeux également furent mis au repos. Elle s'y était fait. Ou plutôt, elle avait quelques idées. Si elle ne pouvait éviter ce mariage, elle l'exploiterait au mieux, même si elle avait toujours l'idée de courir loin, très loin. Mais seule, elle n'arriverait pas à grand chose.
Peut être accepterait-elle la proposition de Débrinska?

    Sur la route.


Une fois le carrosse prêt, la fratrie prit la route. Les chevaux étaient les meilleurs pour arriver le plus rapidement possible. Ils avaient prit de l'avance, pour pouvoir profiter de cette famille qu'ils ne connaissaient encore que trop peu.
Son amour, l'homme le plus précieux à ses yeux, était de la partie. Son frère, son doux. Son frère, l'amant de son coeur. Son frère, à qui elle nettoyait les plaies -autant morale que physique, son frère, à qui elle refusait les servantes, animée d'une jalousie dévastatrice, qu'elle masquait sous des paroles raisonnable: "Alphonse, ne nous fait pas de bâtard dans le dos !" Elle lui faisait maintes leçons. Elle s'accaparait tout autour de lui, pour l'empêcher de s'adonner aux plaisirs auxquels elle n'avait aucun droit.
Elle le torturait, et ces tortures quotidiennes sonnaient comme une vengeance à présent. Sa cousine l'écouterait. Peut être même aurait-elle des mots réconfortants.

Arrivés à destinations après une pause nocturne, de sa main gantée l'Aigurande ouvrit la porte. Là, un homme l'attendait. Et derrière chaque capuche, elle espérait le voir. Rien de rien. Son espoir s'évaporait seconde par seconde.

    Limoges.


Pied à Terre en les Terres de sa cousine. Elle attendit son adoré quelques instant, qu'il sorte du carrosse.
Il jouterait. Elle en avait la rage.
Mais elle profiterait de ces vacances. Elle se ressourcerait. Elle s'approcha des grilles, son frère au bras. Sa cape de velours bordeaux lui allait parfaitement au teint, et la protégeait du brouillard.
Jeune vierge, tant qu'elle le resterait, elle avait décidé depuis une semaine de toujours détacher ses cheveux. Elle en ferait le deuil lors de son mariage, où elle porterait pour la première fois de la fin de sa vie un chignon élaboré.


-Messires. Annoncez à la Dame d'Ambroise que son cousin et sa cousine sont là. Elle marqua une pause. Les Aigurande.

Elle n'apposa pas le nom de son époux. Johanara resterait Ambroise à jamais, selon elle. Et Ernestine serait à jamais Aigurande. Aucun homme ne méritait que l'on prenne son nom, surtout quand le nostre est bien plus renommé.

_________________
Cyr
C’est au détour des grands chemins qu’une afficha avait attiré la curiosité du jeune homme. S’il ne croyait pas réellement aux mariages arrangés mais davantage à ceux d’amour, la solitude naissante commençait à trop lui peser. C’est alors que dans un élan de certitude, il se décida à se rendre à Limoges afin de participer à ces fameuses joutes. S’il ne trouvait point son âme sœur, au moins, il aurait le plaisir d’entrainer son habileté au combat et ceci est toujours bon à prendre. Voilà que le jeune brun, sur sa monture, arriva alors en direction des lices municipales. Malheureusement, pour le moment, il ne semblait guère y avoir grand monde. A son souvenir, aucune adresse sur l’affichette, et il était loin de connaître la famille Montbazon Navailles mise à part de nom. C’est en croisant un vieil homme fort agréable qu’il prit connaissance du domaine, il s’y rendit donc, espérant que cette fois était la bonne. Après tout, s’ils s’agissaient de nobles ou de grands bourgeois, il était tout à fait possible qu’ils possédaient des lices sur leurs propres terres !

Une fois arrivée aux portes, il mit pied à terre et se présenta aux gardes.


- Mes braves, je suis Cyr du Fraysse, jouteur pour l'occasion. Pouvez-vous m'indiquer où dois-je me rendre ?
_________________
Rose.de.montbazon
Dans la Demeure des Montbazons.


    "Pourvu qu'il n'y ait personne! Pourvu qu'il n'y ait personne!"
    La douce Rose ne répétait plus maintenant ses mots en tête, mais bien à Haute voix.
    La sûreté de ne pas se voir marier avec un autre, était que personne ne se présente.
    Le paternel avait vu les choses en grand. De belles robes, ainsi que les parures qui vont avec. Les cheveux de la Fleur était rehausser pour mettre en valeur ses pommettes rouge.
    Marchant d'un pas rapide, elle ne pouvait cesser de maugréer.
    "Saleté de domestique qui font tous ce que mon père leur dit! Ils auraient du m'enlaidir plutôt que d'essayer de me rendre belle."
    Au détour d'un couloir ouvert sur l'entrée du domaine, la Rose tourna la tête pour voir si du monde se présentait ... Hélas, oui.
    Un cavalier attendait qu'on lui ouvre la porte de la demeure. La brune interpella une domestique qui passais par là.
    "Allez annoncer que du monde est devant la porte. Enfin, annoncez le surtout à mon père et à la baronne. Ah oui! Dites aussi à Ambre et Darria qu'elle me rejoigne dans le petit salon."
    La domestique s'inclina et parti direction des chambres.
    Le regard marron de la jeune fille se posa sur l'homme qui parlait aux gardes.
    Il était temps, temps de leur trouver un mari à toutes trois. Et cet homme serait surement son époux, ou un frère par alliance.
    Un soupir s'échappa et la voilà reparti direction la salle de toilette. Voilà maintenant deux jours que ses saignées étaient là. Au grand bonheur de certains, mais pas du sien, elle était maintenant une femme.
    Le détour se ferait rapidement, afin de ne pas être dernière au lieu du rendez-vous, là ou les trois futures mariées comploteraient avant de se rendre au couperet.
    14 printemps, l'âge de l'ignorance, mais l'âge ou tout bascule.

_________________
Alphonse.
Le jeune d'Aigurande était resté une bonne partie de la route silencieux.
C'est qu'il bougeait ses Augustes fesses pour des joutes en vue d'un mariage tout de même. Et pas en simple spectateur apparemment, si il en croyait les propos qu'il avait lui même tenus.

Primo, il y a quelques temps encore, il ne savait pas jouter. Bien sur, il connaissait les règles en bon érudit qu'il était. Il y avait peu de choses qu'il ne maitrisait d'ailleurs pas. Au moins en théorie. La pratique, c'était autre chose. Ça, il l'avait encore prouvé il y a peu, cicatrice au flanc à l'appui. Outch.

Secundo, il joutait pour la famille de sa cousine. Les joutes étaient pour les filles. Sa fille à elle, Darria, dont il avait très vaguement entendu parlé un jour à Aigurande et les filles, jumelles il lui semblaient, de son époux. Pour les filles était dans le cas présent à comprendre dans le sens ou ce n'était pas "en l'honneur" de mais "pour les marier". Ce qui signifiait que si par le plus grand des hasard il gagnait, il en épouserait une. Norf ...

Tercio, on va directement passer au "nono" (oui oui le neuvième en latin) parce que cet adverbe latin était de loin son préféré et que vu les circonstances il se devait de l'utiliser.
Nono, donc. Si il se mariait à l'une des filles, il ne pourrait plus courir les jupons et faire le beau en taverne. Et ça, c'était un sacré sacrifice qu'il faisait le jeune "moins poilu" d'Aigurande. Nom d'une gazoute.



Donc, revenons en à nous moutons, berrichons of course. Car du coup, Johanara en était une ... De berrichonne, pas un mouton, ou plutôt une brebis en ce cas présent, car vu les arguments qu'elle proposait, on ne pouvait douter de sa féminité.

Silencieux donc. Sans doute comme jamais sa sœur ne l'avait vu. Il n'avait pas du dire plus de quelques mots de tout le trajet et de la nuit passée à l'auberge. Et encore, il n'était pas sur que ces paroles aient été très cohérentes. Son esprit n'était pourtant pas embrumé par l'ivresse. Il était sobre, même la nuit dernière, il n'avait pas touché sa bug. Chose étonnante vous l'avouerait, pour un berrichon qui se respecte.
C'est qu'il réfléchissait le bougre. Pourquoi avait-il accepté ... Pourquoi s'était-il laissé entrainer par sa sœur et sa cousine là dedans.
Cela faisait un moment qu'il préparait ces joutes. Il avait tellement préparé l’événement que l'on ne pouvait dire, à en croire son "Maître", qu'il n'était novice il y a peu. Il avait apprit en un temps record la plupart des techniques et astuces de tout bon jouteur qui se respecte. Il avait même encore du temps, quand le camp serait monté, de se perfectionner.
Mais pour le moment, l'heure n'était pas à combattre mais aux retrouvailles.

Retrouvailles avec sa sublime et si sensuelle cousine. Celle là même qui était l'objet de ses fantasmes les plus fous lorsqu'il n'était encore qu'un jeune garçon dont on ne savait que faire et qui se mêlait un peu trop aux "grands". N'empêche que parmi ces "grands" il y avait de bien belles poitrines, dont celle de sa cousine pour sûr.
Il avait cette appréhension. Celle des amours impossibles bientôt ravivés par une nouvelle confrontation et avec tout cela, il avait bien du mal à ne pas avoir les jambes tremblante, le petit garçon qu'il était redevenu l'espace d'un instant.

Lorsque le carrosse s'arrêta et que sa sœur en descendit. Son cœur sembla s'arrêter. Que n'était-il pas entrain de faire ... Serait-elle là ou pas. Serait-elle toujours aussi désirable à ses yeux. Il ne savait si c'était mieux qu'elle le soit ou non au final, vu qu'il venait pour gagner l'une des mains de ses filles. Sa sœur marqua un temps au bas du carrosse. Annonçant leur arrivée. C'était le moment.

D'un pas lent, hésitant mais qu'il força d'assurer au mieux, il mit pied à terre également.




Et bien ma chère sœur ! Nous voici enfin arrivés !
Je commençais à avoir les fesses endolories moi, dommage qu'Acanthe ne soit pas avec nous, j'aurais bien eu besoin de ses mains prodigues pour s'occuper de mon séant !




Il s’efforçait de faire bonne impression. C'est qu'il n'aimait pas perdre la face, surtout devant sa cadette adorée.






Edit pour orthographe.
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Darria
Demeure des Montbazons.

Assise sur le rebord de la fenêtre, la jeune Darria contemplait l'océan des champs d'orge s'étendant à l'infini au-dessous d'elle. Des hommes que la distance faisait paraitre minuscules y travaillaient, faux sur l'épaule, certains conduisant des chevaux, d'autres tirant des boeufs.

Mais la demoiselle, égarée dans les méandres de ses pensées, ne les voyait pas vraiment.

Une rafale de vent tenta en vain de la déloger de sa place. Darria raidit les jambes pour assurer sa position. Cette semaine de festivités s'annonçait des plus pénibles, elle ne laisserait certainement pas un simple coup de vent l'ébranler.

Ses grands yeux fauves semblaient secs mais l'ire et les larmes refoulées lui brûlaient la gorge. Seule une crispation nerveuse agitait sa joue d'albâtre tandis qu'elle inspirait profondemment pour calmer les battements de son coeur.

Une nouvelle rafale vint fouetter la masse de feu et d'or de sa jolie crinière. A regret, la jeune fille pensa que même dotée de cette jolie couronne dorée parsemée de fils flamboyants, elle ne pourrait jamais rivaliser avec sa mère, la belle Johanara dont la tignasse cuivrée était pareille à une riviere de flammes et de miel...

Une perle rescapée de sa coiffe se détacha et roula sur la soie azuréenne de sa robe froissée et salie. L'élegante toilette que la camériste lui avait choisi était à présent en lambaux. Ses cheveux étaient défaits, son ravissant minois souillé.

Ambroise te toise! Telle était la devise familiale pour faire face à l'adversité. Elle leva les yeux au ciel sans ciller pensant avec une certaine malice qu'au moins elle avait l'air d'une souillon et que si l'un des jouteurs l'apercevait ainsi, il prendrait les jambes à son cou.

Pourtant avec sa chevelure dorée flottant comme une auréole, son regard pur et sa peau diaphane, on aurait pu la prendre pour une créature celeste. Le jeune homme en contre-bas l'a prit il pour un ange? Sans demander son reste, ni s'attarder sur l'individu qui venait probablement participer aux joutes, la frêle Darria se sauva et partit se réfugier au petit salon où ses soeurs l'attendaient.

Bien que de sang distinct, Darria se plaisait à penser, que Rose et Ambre la considérait comme leur petite soeur.

S'avaçant vers la plus sage des deux moitiés, Darria sentit sa lippe frémir et ses mains trembler.


Oh Rose... Je n'y arriverai point. Je n'ai pas le quart de la force de ma mère. J'aimerai redevenir une petite enfant, tout simplement. Je ne veux pas qu'un étranger m'arrache à ma famille... Nous venons de nous trouver et déjà il va falloir suivre un inconnu dans sa contrée de barbares...

Sa voix se brisa.

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Seleys
Demeure des Montbazon, chambre de Seleys

Assise devant une coiffeuse, sa chevelure vénitienne pour une fois libérée de toute entrave et cascadant librement sur ses épaules et dans son dos, la jeune Seleys contemplait son reflet pâle dans le miroir lui faisant face. Ses yeux étaient rougis par le manque de sommeil, mais elle affichait une expression neutre et détachée.

Les mots de sa soeur avaient eu le temps de se nicher au creux de son esprit, la plaçant devant le gouffre de son propre avenir dont elle n'avait pas voulu se soucier jusqu'alors : leur vieille tante faisait à nouveau des siennes et exigeait que la cadette des soeurs Ambroise soit mariée ou prenne le voile. En matière d'ultimatum le vielle femme était passée maître, et la jeune femme qui se croyait protégée de ce projet de joutes par l'aura protectrice et rassurante de Johanara se retrouvait donc maintenant potentiellement dans le panier de lots vierges à remporter au cours de ces stupides festivités...

Un soupir franchit le masque impénétrable de la jeune fille, fendillant un peu son apparente résignation.

Prendre le voile ne lui semblait pas être une option acceptable. Seleys était pieuse mais certainement pas dévote et considérait que les dix années qu'elle venait de passer dans un couvent aixois suffiraient amplement en matière de recueillement religieux pour toute la durée de sa vie.
Prendre un époux lui semblait cependant tout aussi inconcevable, pour une raison que seule sa soeur connaissait, et qui était totalement inavouable.

Autant dire qu'elle était coincée, et sentait irrémédiablement son destin basculer vers les bras d'un inconnu, ce qui l'emplissait de frayeur.
Quel homme voudrait donc d'une femme qui ne ressentirait rien pour lui ? Pourrait-elle parvenir à éprouver ne serait-ce que de l'amitié ou de la tendresse pour un membre de la gent masculine alors que tout son être la poussait vers la douceur des bras féminins ?

La jeune vénitienne réprimait depuis toujours cette part d'elle-même, considérant qu'elle pouvait lutter contre aussi longtemps qu'il le faudrait et ne voulant pas causer de tracas à son aînée... Mais pourrait-elle aller aussi loin pour sa famille ?

Une larme roula sur sa joue et se perdit dans le tissu de sa robe quelconque. Johanara lui avait dit "vous ferez comme moi, nous mettrons une robe moche, et personne ne voudra de vous !"... Elle se mit à brosser mécaniquement ses cheveux, trouvant toujours un apaisement dans ce rituel qu'elle se plaisait à faire seule, et se prit à espérer qu'une "robe moche" détournerait d'elle les regards.

Seleys n'avait pas conscience que toute banalisée qu'elle soit, la beauté des femmes Ambroise ne lui avait pas été épargnée même si elle rayonnait sur elle d'une manière moins tapageuse que sur ses soeurs. Sa beauté résidait dans ses traits fins et ses courbes délicates et moins plantureuses, dans son apparente douceur que l'on retrouvait jusque dans le roux de ses cheveux et son attitude. Mais de cela la jeune femme n'avait nulle conscience, persuadée de n'être qu'un être pâle aux côtés de son soleil de soeur.

Elle resta longtemps à brosser ses cheveux, se disant que quelqu'un finirait bien par l'envoyer chercher ou par lui apporter un message lui expliquant ce qu'elle était sensée faire dans les jours à venir.

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Johanara

Demeure des Navets.


Les rayons du soleil pénétraient à flots par les fenêtres, se déversant sur le sol marbré en petits éclats d'or et jetant à la lourde chevelure de feu des clartés fauves et flaves.

C'était une douce et lumineuse journée d'automne. L'immense chambrée de la Duchesse occupait la moitié du quatrième étage et toutes les chaises étaient parées de tache de couleur. Il y avait des vêtements partout. Taillés dans des étoffes luxueuses, ils semblaient neufs et visiblement achetés pour l'occasion. Il y avait de la soie d'Italie, des velours d'Orient, des cachemires de Venise, des cotons de Tripoli. Les pierres précieuses brillaient de toute leur splendeur sur les chaussures, les ceintures et les parements.

La sirène aux boucles rousses avait pourtant prévu de s'enlaidir pour ne point attirer les regards libidineux de la gente masculine au détriment de sa délicate progéniture. Mais lorsqu'elle comprit que l’événement prenait de l'ampleur et que toute sa belle-famille ainsi que les siens assisteraient aux joutes, elle ne put se résoudre à ternir l'éclat de son nom. Les femmes d'Ambroise s'étaient peu à peu faites la réputation d'être de jeunes beautés, souvent rousses parfois blondes, taillées comme ces princesses viking aux tresses lourdes et aux jambes interminables.

Pour cette première journée de festivités, la maitresse de maison choisit une toilette pourpre cousue de fils d'argent. Ses cousins l'attendaient dans la cour, et la belle Johanara se réjouissait de pouvoir passer un moment privilégié à leur côté.

La divine croisa tout d'abord le chemin d'un jeune homme inconnu qui vraisemblablement venait participer aux joutes et que Léopold, son fidèle intendant menait aux quartiers des invités après avoir confié armes et monture aux palefreniers.


Vous trouverez vos appartements au fond du couloir...messire.


Si la douce Johanara se berçait parfois d'illusions, elle n'était pas dupe. Aussi merveilleuses soient les pucelles Montbazon-navailles et d'Ambroise, elles restaient de mignonnes provinciales qui n'avaient jamais fait leur entrée dans le milieu mondain. Cette vie à la campagne n'était point pour déplaire à la Duchesse qui avait en horreur les banquets parisiens. Mais aucun prince ou comte ne ferait le déplacement pour sûr.

Elle se fendit néanmoins d'une gracieuse révérence dévoilant par la même l'émeraude titanesque qui ornait le creux de son décolleté profond et carré. Sa robe purpurine moulait son buste et mettait en valeur sa poitrine aux rondeurs exquises. A son poignet gracile, un bracelet de cuir clair où l'on pouvait lire brodé à la main :

Telle mère telle fille.

Pour sûr que l'argument était vendeur, lorsque se tenait devant vous la matriarche au regard vert ourlé de miel et à la lippe adorablement douce et sensuelle.

Elle ne se présenta point néanmoins, l’œil pétillant avec malice de jouer quelque vilain tour à ce chevalier qui la prendrait certainement pour l'une des donzelles en lice. Laissant l'air chargé de fragrance de jasmin et de lavande, la jeune noble se fit mener jusqu'à Ernestine et Alphonse.

Johanara leur adressa un sourire franc et ravi. Sa cousine était comme dans ses souvenirs : droite, vive et portant sur son jolis minois tous les signes d'une haute naissance.

A contrario la vue de son cousin, la surprit au point qu'elle resta un instant sans que ses jolies lèvres amarante ne puissent prononcer le moindre mot.

Où était passé le marmot qui aimait à tirer les tresses de sa cousine de quelques années son ainée? Johanara le prenait encore pour un gosse mais c'était un homme qui se tenait devant elle.
Lorsqu'elle se reprit, non sans avoir rougi quelque peu, la Duchesse inclina le chef avec politesse


Soyez les bienvenus mes chers cousins. Vous êtes icelieu, chez vous! Laissez nous vous débarrasser de vos effets...


D'un geste gracieux elle fit signe à deux laquais de s'approcher et leur intima l'ordre de traiter le frère et la soeur comme s'il fut le Marquis d'Aigurande en personne.

Je vous propose de découvrir les jardins, si vous n'êtes point trop fourbus par le voyage.

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Gedeon
Voilà maintenant quelques jours que Gédéon était arrivé à Limoges. Le but de sa venue était simple mais les choses c'étaient...compliquées. En accompagnant sa Fleur sur ses terres natales, il était bien loin de se douter qu'une demande formelle allait se transformer en une autorisation de se faire malmener en lice.

Ce fils de paysans n'avait, comme expérience du combat, que les bagarres avec ses frères, sous forme de jeu ou, parfois, de disputes musclées. Autant dire que, pour lui, les joutes étaient une véritable énigme.
Mais le jeune homme aimait les défis et 'enjeu en valait très largement la peine, c'est donc, non sans quelques appréhensions, qu'il accepta d'entrer dans l'arène pour y cueillir sa Fleur sous les coups de lance.

Il c'était installé au Domaine dit "des Navets", dans le quartier des domestiques, servant par la même occasion, afin de payer son séjour, d'écuyer pour le Duc lui même.
Gédéon avait prit pour habitude, depuis qu'il était à Montpensier, de sortir une fois la nuit quelque peu avancée afin de s'adonner à des activités...peu ordinaires. Ce noctambulisme lui était toujours resté, il n'était donc pas impossible qu'on le croise, à la lueur de la lune, à se promener dans le Domaine jusqu'à ce qu'il soit transit de froid ou qu'il tombe de fatigue.
De ses balades nocturnes, il en profitait pour songer à la situation dans laquelle il était et à cette décision prise d'aller jusqu'au bout, quels qu'en soient les risques.
Quel que soit le chemin que prenait ses pensées, la conclusion était toujours la même. Il n'était pas de ceux qui se défilaient et il ne pourrait pas continuer en sachant qu'il l'avait abandonnée à son sort sans se battre.

C'est donc après mure réflexion qu'il se leva, ce matin là, l'esprit serein et déterminé.
Il sortit des vêtements neufs, achetés pour l'occasion, des vêtements qu'il n'avais pas l'habitude de porter, beaucoup trop...beaux pour le sculpteur mais il devait faire bonne impression et ne pas faire honte à celle qu'il convoitait ni à celle qui le parrainait. Ce parrainage, il ne s'y était pas attendu, il pensais demander à la noblesse Montpensiéroise sur qui il avait toujours pu compter mais être parrainé par la Duchesse elle même, lui donnant, par la même, sa confiance et son soutien, l'avait tellement surpris qu'il ne souvient pas s'il l'avait remercié ou non mais il aurait nombre d'occasions pour le faire, encore et encore...

Une fois vêtu convenablement, il sortit et se rendit à l'endroit qu'on lui avait indiqué pour s'inscrire aux joutes. Une fois sur place, il réajusta ses habits, prit une grande inspiration et d'un ton sur de lui, s'annonça, en faisant attention à sa façon de parler...


Bonjour,

Je suis Gédéon de la Souche.
Il espérait ne pas s'être trompé en se présentant, la Duchesse lui avait dit de se présenter sous ce nom mais l'avait-il bien compris...
Je viens m'inscrire pour les joutes organisées par le Duc Balian de Montbazon Navailles et la Duchesse Johanara d'Ambroise.

Voilà, c'était fait, il ne pouvait plus reculer. un sentiment de soulagement s'empara de lui, il n'avait plus à se poser milles questions, il ne lui restait plus qu'a se préparer pour cet événement...
Alphonse.
Et soudain elle apparu.

Alors que cela faisait quelques instants qu'ils patientaient dans la cour de la demeure de leur cousine et qu'il avait fini de déblatérer ses habituelles bêtises, le jeune d'Aigurande ne pu que difficilement retenir son émotion. La voilà sa sublime cousine. Celle qui, pour lui, avait toujours était La femme. D'ailleurs, si l'on y regardait de plus près, ses nombreuses conquêtes avaient toutes quelque chose de Johanara. Flamboyante chevelure, opulente poitrine ou lèvres sensuelles mais aucune n'arrivait comme elle - même Acanthe - à réunir les trois et à les fusionner en une telle harmonie.

Bien sur il y avait sa sœur. Ernestine. Celle pour qui son amour était incommensurable. Celle qui avait partagé chaque instant de sa vie jusqu'à présent. Celle qui avait partagée ses joies, ses peines, ses doutes, ses ivrognerie, ses maux. Ernestine qui serait à jamais Sa femme. Elle était une part de lui et lui était une part d'elle.
Il savait pertinemment que sa douce moitié était en partie jalouse du désir qu'il avait pour leur cousine mais elle n'avait pas à l'être. C'était elle, Ernestine, son amour.
Le fantasme absolue que représentait la Rousse était différent et inaccessible.

Il contrôla ses mains qui voulaient trembler et se redressa tant ses jambes souhaitaient le lâcher. Inspire. Expire. Le sourire éclatant et les fragrances de jasmin et de lavande s’échappant du cou de sa cousine étaient un véritable supplice pour ce jeune idiot.

Il remarqua alors le rouge monter à ses joues et se reprit. L'information monta à son cerveau en un tant record vu son état et son côté calculateur reprit immédiatement le contrôle. Ainsi, elle semblait troublée à sa vue. Il ne pouvait en être que cela. A moins que sa sœur ... Non. Ce n'était pas possible. Pas elle.

Le jeune d'Aigurande mit un genou à terre, saisit la main de sa cousine et la porta à ses lèvres, sans toutefois entrer en contact avec bien évidement ...




Dame notre Cousine.



En se redressant lentement et la regardant droit dans les yeux tout en évitant de se laisser déconcentrer par sa poitrine.



C'est un tel plaisir de vous revoir.
Sachez que c'est un réel bonheur pour nous que d'être ici, en votre Domaine et en votre charmante compagnie.

Merci pour votre accueil mais c'est trop d'honneur, nous ne sommes pas notre Oncle vous savez.



Il lui sourit de son sourire le plus charmeur. Vous savez, celui qui fait craquer toutes les dames.



Et nous acceptons avec joie une balade en votre compagnie dans les jardins.
C'est une magnifique journée et en profiter avec vous sera un réel plaisir.




Petit mouvement de tête poli.
Il avait sorti en quelques secondes une bonne partie de sa panoplie de jeune séducteur sûr de lui qu'il avait acquise depuis quelques années maintenant.
Il était loin le gamin tirant les tresses.

_________________
Eloan
"A qui prendra la mini, se verra emporter par une tornade"


    Huit ans. Voilà l'âge qu'avais maintenant la mini hérisson. Des rêves plein la tête, des convictions que personnes ne pourraient ébranler, mais l'impression que sa vie ne se passera pas comme elle le souhaiterait.

    Ce matin-là, alors que la demoiselle se baladait sur sa jument rose dans la cour de son château, vêtue d'une robe somptueuse et portant le double de son poid en bijoux ... Euh ... Nous sommes bien d'accord, la petite rêve. Elle n'a pas de château encore. Donc ce matin-là, Victor vint réveiller la jeune fille. Esther entra à son tour, afin de la préparer pour une journée qui risquerais, ben d'être oublié par la demoiselle.
    Non pas que les joutes n'étaient pas intéressantes. Mais ça n'était pas pour elle, alors une fois finit, cette journée partirait dans la case oubliette.
    La robe qu'on lui passa était sa dernière commande. Pour contraster avec la boue que porterait les jouteurs une fois au sol, la jeune fille avait opté pour une robe blanche, brodée de rose blanche, elle aussi. Pas de froufrou, ni de grosses extravagance, si ce n'est la parure que lui avais offerte Nathan, son parrain, du moins Feu son parrain ... Bien qu'elle ignorait encore tout ça ... Mais pour cette histoire, ça ne sera pas ici.
    Une broche dans les cheveux pour retenir la cascade d'or lisse et la rehausser.
    "Moop elle va venir aussi?"
    C'est que la Elo en aurait presque oubliée sa fidèle poupée!
    "Mademoiselle, elle ne pourra pas venir, vous savez bien que Moop déteste les combats."
    Le sourire bienveillant de Victor finit de la rassurer. Moop resterait au chaud dans la chambre à surveiller ses effets.

    La mini Montbazon était maintenant prête.
    Coiffée, habillée, jolie. Le résultat valait la patience dont elle avais exceptionnellement fait preuve.
    La petite blonde prit donc la route vers le salon pour attendre son père, qu'il puisse l'accompagner à ces fameuses joutes.
    Assise sur le fauteuil qu'il prenait d'habitude, la jeune fille balançait ses pieds en marmonnant une chanson.

_________________
Ambre..

      Domaine des Montbazon-Navailles, à l'extérieur, en lisière du petit bois.


    Un paisible palefroi broutait tranquillement dans un coin d'ombre sous un arbre, oublieux du poids léger de sa jeune cavalière montée en amazone. Ambre se tenait immobile sur sa selle, rênes abandonnés au creux des doigts, regard pensif et scrutateur errant sur l'étendue du domaine familial. Ce jour devaient se tenir des joutes visant à leur attribuer des époux, à elle et à ses soeurs, de même qu'à sa tante Seleys, et cela la répugnait tout autant que ses chères compagnes. La colère qui bouillait en elle avait été maîtrisée par un effort de volonté et par égards pour la tranquille Rose, son reflet délicat et obéissant - ou presque. Elle était partie, chevauchant sans but, le coeur battant et l'esprit débordant de reproches et d'envies de crier, frémissante d'énervement contenu alors qu'elle avait tout fait pour éviter la décision fatidique de son père.

    Elle avait vécu un moment en Berry auprès du Duc Nathan, qui avait été son protecteur et son enseignant, la guidant parmi la haute noblesse et la connaissance des érudits qu'il fréquentait et qu'elle ne connaissait alors qu'à peine. Elle avait appris auprès de lui des manières bien supérieures à celles de son rang de petit bâtarde et elle avait su, dès sa naissance, qu'on lui donnerait l'époux qui conviendrait et non celui qu'elle espérerait. La mort de Nathan avait brisé quelque chose en elle, et alors qu'elle était revenue à Limoges retrouver sa famille, elle n'avait qu'à peine eu le temps de reprendre appui avant d'avoir de nouveau la sensation qu'on lui enfonçait la tête sous l'eau...

    Elle n'avait pas encore pris le temps de revenir chez elle pour se changer. Se parer de beaux atours n'était pas pour lui déplaire, en vérité, mais ce jour-là verrait la fille hérisson dans toute sa nature : non point nue, bien sûr, mais vêtue de sa robe de monte, épaisse et confortable, d'un brun clair, rehaussée de crème aux emmanchures de la chemise, et assombrie d'un brun presque noir pour la cape qui couvrait son dos, ses épaules et sa chevelure d'ébène. Elle sentait le cheval, la transpiration, et ce léger parfum de rose qui ne la quittait jamais. Ambre aimait les roses. Elle aimait Rose. Sa si douce jumelle, son opposée et son âme miroir... Serait-elle capable de supporter un mariage forcé ?

    Ambre s'imaginait déjà partir à l'assaut d'un manoir effrayant pour en délivrer sa soeur au péril de leurs vies. Son inquiétude était pour Rose et Darria bien davantage que pour elle, car si Rose était trop tendre, Darria était aussi trop petite. Elle craignait de les voir se soumettre sans bonheur ni espoir alors qu'elle-même était d'un caractère bien plus dur à dompter. Ho, elle se plierait peut-être, si l'époux était bon et gentil... Mais peut-être pas ! Faire des efforts pour son père, pour son sang, pour son honneur, pour sa famille... elle le pouvait, mais ployer le genou devant un homme qui lui était imposé, cela restait à discuter.

    Et au fond de son ventre, virevoltaient encore les papillons de Ses baisers.

    Viendrait-il ?

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Euzen

    Semaine de fête, de recherche, d’attente, d’angoisse, d’étude, de détente ou de stress, tous envisageaient les festivités à venir avec un point de vue différent. Pour le borgne, se serait l’observation. L’observation pour ces sœurs et pas seulement celles auquel tous songé. En vérité, se serait surtout pour celle auquel personne n’aurait pensé. L’échange de missive avec l’ébène s’était fait nombreuse et, à l’insu de celle-ci, pas seulement avec elle. Les Birmouzant aussi étaient de bon correspondant. Et l’un d’eux intrigué tout particulièrement le jeune baron. Une idée germait dans son esprit, une idée à laquelle il ne pouvait pas encore donner de substance tant qu’il ne l’aurait pas rencontré. Mais elle était pourtant bien là et n’était pas prêtre à le quitter tant qu’il n’aurait pas eu la certitude de son impossibilité.

    Les semaines passées et avec elles, la situation de sa sœur empirait de jour en jour.
    Il ne pouvait l’oublier.

    Que faire ? Quelle solution avaient-ils ? Attendre indéfiniment le père malade ? Faire abandonner son/sa double neveu/nièce pour que son existence soit inconnu de tous et que l’honneur de sa cadette soit sauf ? Impossible. Il la perdrait ainsi. Même s’il parvenait à lui faire accepter cette option, se dont il doutait fortement, il la tuerait de l’intérieur. Puis, cet enfant était également celui de Joska, se cousin devenu frère, qu’il n’avait pas eu la chance de connaitre longtemps. Tout n’était pas finit certes, mais l’espoir s’amenuisait avec le temps et s’était aux intérets de ceux présents auquel il devait penser.

    Dans le cas présent, Heaven et son enfant.

    Et si son idée actuelle échouée, il lui restait bien le certificat dissimulé dans le coffre de sa chambre mais cela condamnerait sa sœur à la solitude, lié à un homme souffrant et inconscient. A n’utiliser qu’en dernier recourt …


    Laissant ces pensées où elles en étaient, il quitta sa chambre et descendit au rez-de-chaussée, Agos l’ayant prévenu que la petite huitaine l’y attendait déjà. Il prit sur lui de ne pas aller jeter un coup d’œil dans la chambre de ces ainées, pour savoir ce qu’il en était de la jeune hospitalière. Elle arriverait en temps voulu. Arrivé dans ce qu’ils nommaient le salon mais était plutôt la pièce à vivre de la demeure, il constata que s’ils l’avaient voulu, père et fille n’aurait pas pu réussir à contraster autant. Elle vêtue de blanc à la délicate broderie. Lui tout de noir, aux vêtements d’une facture et d’une coupe légèrement meilleur que ceux de tous les jours. Seul l’ambroise, pendu à son cou, coloré l’ensemble. Et qu’elle-même porte la parure de son parrain n’échappa pas au père.

    Une vive douleur le saisit mais son masque de se fissura pas.

    Et pour la diversion, il s’approcha de quelques pas et se posta finalement du fauteuil, son fauteuil, qu’elle occupait, posant une main sur le dossier.


    - Te voilà Tem’. Bien. Sais-tu où en est ta sœur ?

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Abigail.
Ah non hein ! pas des couettes et des froufrous, ça c'est bon pour Eloan, ça se voit qu't'as pas fait la guerre toi Juju hein ! Moi 'suis une battante, une intrigante même !

Abigail était en train de se débattre avec le dernier lacet de sa robe. Du haut de ses onze ans, il était pourtant rare qu'elle en porte, préférant les braies aux robes encombrantes, mais pour faire plaisir à son père, que n'aurait elle pas fait....

Une boucle à l'endroit, une autre à l'envers, les assembler et voila la tenue était parfaite.

Elle retira par contre un ruban qui ornait ses cheveux.

Tu sais bien que je préfère avoir les cheveux relachés, tant pis s'il y a d'la boue, moi j'm'en fiche. Et puis au moins, on me prendra pour qui je suis et pas pour qui je veux me faire passer.

D'un pas décidé, elle quitta sa chambre et d'un pas léger, si si c'est possible, elle rejoignit son père dans le salon.
Les joutes, elle n'était pas mécontente d'y aller, loin de la, elle y retrouvait l'atmophère qui lui plaisait, les duels, et autres réjouissances.


Papaaaa ! J'suis prête. On y va ?

Un regard à sa soeur en robe blanche...

Ah ben toi... je plains Esther...
Allez, en route !


Petit regard interrogateur à l'adresse de son père...
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Heaveen
« Le mensonge et le silence arrangent bien des drames de famille. »
De Tristan Bernard


Quoi de plus vrai dans ces familles qui s’entremêlaient par des unions, des complots et des liens inimaginables. Mais sur ce métier à tisser se rajoutait le nom de grandes familles, celles de moindre d’importance et tout cela pour faire une toile à couper le souffle. Parfois les couleurs sont ternes ou d’autres moments tellement étincelantes qu’elles font mal aux yeux. Voilà comment Heaven voyait sa famille… ou la grande famille dont elle faisait partie. L’idée de Balian et Johanara d’offrir leur ou leurs filles en guise de trophée l’avait fait sourire. Elle ne pouvait juger les demoiselles qu’elle n’avait pas vues depuis une éternité, elles avaient toutes bien grandies et étaient sans aucun doute devenu des joyaux. Mais les offrir ainsi ? Comme ça ? Les gens avaient de drôle d’us en Limousin bien que pas mauvaises pour autant. Seulemment... différents. Elle imaginait bien son frère, fils de cette même famille de Montbazon exiger que l’une de ses filles fasse de même. D’ailleurs, si cela se trouvait, cette idée devait venir de Euzen… elle n’en serait même pas surprise ! Hors de question qu’elle laisse son frère faire pareille sottise à ses pauvres nièces. Pas que c'était mal mais quand ça touche directement sa famille plus rapproché c'est pas la même histoire ! Elle ne pouvait rien pour les sœurs d’Euzen de la fesse paternelle mais peut-être qu’elle pourrait sauver ses nièces d’écoper un jour du même sort…Et encore, elle était loin d’imaginer ce que son frère était prêt à lui faire subir à elle…

Elle avait donc rejoint Limoges la vieille des joutes puisque dernièrement elle se cachait en Bourbonnais-Auvergne. Elle évitait ainsi de trop côtoyer les gens de son cercle de connaissance amical ou pas. Les mauvaises langues de Limoges, et Aristote seul sait qu’elles sont nombreuses, ne pouvaient ainsi à loisir déblatérer toutes sortes de ragots plus saugrenus les uns que les autres sur sa personne. Elle imaginait bien qu’elle en croiserait certaines à cet évènement particulier mais espérait qu’elles auraient assez d’honnêteté et d’audace pour lui dire qu’elle avait engraissée en pleine gueule au lieu de faire comme d’habitude les petites abeilles sur leur pollen de méchanceté. Toujours possible de rêver, même quand vous va mal !

Ce matin-là aux aurores elle avait quitté sa demeure pour rejoindre l’établissement qui prenait en charge les gens comateux ou en perte d’autonomie. Elle avait longuement discuté avec un des médicastres en place, lui confirmant que malgré son départ et son manque de nouvelles, rien de l’état de son fiancé n’avait changé. Il lui avait même suggéré vu le nombre de mois où Joska était dans cet état endormi et passible, d’envisager de faire son deuil à un prochain retour. Elle avait reçu ce conseil comme une gifle en plein visage. Heaven et lui s’était juré amour… l’oublier jamais elle ne pourrait mais est-ce vivre, elle pouvait simplement réapprendre ? Elle en doutait…

Joska n’avait pas été le premier à lui faire vivre l’amour mais le seul et l’unique à la renverser ainsi. Il avait été sa moitié, son âme sœur, son complicité, son Tout. Il n’était plus, elle était à demi-morte sans lui. Si cela n’avait pas été de l’enfant en son sein, possiblement qu’elle se serait laisser aller à sombrer dans la noirceur et attendre simplement que vienne la faucheuse la réclame. Mais elle n’avait pas eu ce luxe, elle devait se battre que pour de leur amour survive quelque chose…

Les yeux plus rougis qu’elle ne l’auraient voulu, quelques temps avant l’heure de l’arrivée des concurrents, elle gagna la demeure d’Euzen. C’est surement là qu’elle retrouverait ceux qu’elle souhaitait voir. Elle salua l’intendant de son frère qui lui indiqua où elle pourrait trouver sa famille. Elle lui laissa son mantel, révélant une très belle robe pour l’occasion. Rarement elle prenait soin de s’habiller ainsi. Mais à sept mois de grossesse c’était une des seules façons de camoufler ce petit ventre. Les cheveux relâchés à demi sur ses épaules, elle se présenta dans le petit salon.

Son frère était là, appuyé contre le dossier d’un fauteuil. La petite Eloan bien installé sur ce même siège. Le portrait était magnifique. Elle n’était pas très impartiale dans ce tableau mais, à quoi bon, il l’était tout simplement à ses yeux et puis voilà.


Vous m’attendiez ? Je n’ose l’imaginer voyant que Abigail n’est pas encore avec vous mais vous allez devoir tous les deux vous contentez de ma personne pour vous accompagner !

Elle les taquinait, bien entendu. Elle était très heureuse de revoir son frère. Il y avait un moment,qu' ils échangeaient des lettres mais une petite escapade lui ferait du bien en compagnie de sa famille. Elle adressa un chaleureux sourire à sa nièce, s’attendant à un ‘’ tata !! ‘’ Avec bien de l’intonation. quand c'est la petite tornade haute comme trois pommes qui fit interruption dans la pièce, déjà prête à partir. L'ébène éclata de rire.

Et si tu embrassais ta tante avant de me pousser déjà vers la sortie. T'es bien empressé ... Qu'est-ce que tu caches ?


Abigail... petit bout de femme en devenir... l'ambition, le sérieux de cette demoiselle Montbazon l'avait toujours touché. Une voulait être princesse, l'autre charpentier. Bien que possiblement, avec les nouvelles tâches de pages tout ceci avait peut-être changé. Elle s'en informerait pendant ces jeux. Elle aurait le temps de renouer un peu avec eux tous sans aucun doute.

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