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[RP] Un soupçon de Miel et de Trahison.

Johanara
La gourde! La cruchasse! Fuguer avec son couillon à poils longs ne lui suffisait il point? Non il fallait en plus que la gourgandine se fasse remarquer.

Au moins sa fille semblait vivante. Car la petite peste n'avait pas même pris la peine d'envoyer un billet. Au vue de la description "douteuse" des hommes "douteux", Johanara conclut sans grande difficulté que sa chérie de miel faisait toujours route avec Jurgen et le Corbeau.

Ah le Corbeau, cet oiseau de malheur qui était venu chercher son oisillon et qui avait en sus capturé sa petite colombe! La voluptueuse repensa un instant à cet homme mystérieux qui lui avait fait un brin de causette... A la place de sa fille, c'est vers lui, le mâle dominant que ses pensées se seraient tournées... Mais qui savait réellement ce qui se tramait au sein de cette troupe.. Darria était si jeune, il fallait la ramener au nid avant que ses ailes ne se déploient. Car la Duchesse n'était guère dupe de ce visage angélique encadrée de boucles d'ambre. Si on la laissait s'épanouir en liberté, elle deviendrait une fleur sauvage redoutable de beauté et d'audace. Couper la tige avant que la petite fille ne devienne une femme...

Mon dieu si elle lui ramenait un bâtard! Non cette fugue plongerait toute sa famille dans la disgrâce si elle venait à s'ébruiter.


Seleys!!!! Seleys!!! Elle est à Saumur! On me tue! On m'assassine! Seleys!Venez dont lire ça! La petite fouine insolente! La teigne! Elle avait bon dos de jouer les intellectuelles de service et les vierges effarouchées!

J'aurai encore préféré qu'elle se découvre une passion pour les donzelles comme vous! Oh hé ne prenez pas cet air outré!

Avec ses airs de sucre d'orge! Une diablesse! Vous l'appeliez petite ange hein! Vous vous êtes bien plantée!


Citation:
Le 15 Décembre de l'an de Pâques 1461

Bonjour Duchesse,

J'espère que vous allez bien, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi je suis le cadet de Nathan, Orian.
J'ai cru croiser votre fille dans l'après midi en taverne à Saumur elle était en présence d'homme louche et qui de mieux qu'un homme louche pour en reconnaitre un autre. Quand je l'ai reconnue elle à nié et l'homme l'a faite sortir de force, ensuite il avait l'air d'avoir envie d'en découdre (ce qui ne m'aurais pas déplu, soit dit en passant) mais un autre homme est entré il avait l'air d'être une sorte de kef pour lui...
Bref j'ai du repartir mais me voilà inquiet, est-ce bien votre fille ou est-ce qu'elle est avec vous ?

Avec toute mon amitié pour la cousine de mon frère.
Orian de la Rose Noire Sidjéno

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Seleys
Chambre de Seleys :

Alanguie sur une méridienne, un bras replié sous le visage et l'autre pendant dans le vide, la joue appuyée sur un livre... Les Ambroise ont toujours la classe, même lorsqu'ils se font surprendre par le sommeil. Enfin du moins l'ont-il en public, car pour l'heure la cadette de la fratrie flamboyante avait plutôt l'air de la dernière des filles de cuisine ainsi avachie sur un ouvrage d'herboristerie.

Le réveil fut tonitruant et brutal lorsque Johanara débarqua dans la chambre de Seleys, bramant aussi fort qu'un cor de chasse et s'affalant théâtralement sur la méridienne, manquant de peu le visage de la vénitienne avec son auguste fessier enveloppé du satin qu'elle affectionnait tant.
La jeune fille se réveilla en sursaut, se soulevant à demi sur un bras et cherchant ses repères. "On me tue ! On m'assassine !", l'espace d'un instant elle crut qu'un meurtre avait lieu dans sa chambre, jusqu'à ce qu'elle lève les yeux sur la duchesse et la lettre qu'elle tenait entre ses doigts fins.


- Quoi ? Qui ?

Elle était en train de décoller une page de sa joue quand Johanara évoqua son penchant discutable pour la gent féminine, lui faisant piquer un fard digne des plus beaux homards cuits et allumant les étincelles de l'outrage dans ses yeux bleus. Tandis qu'elle lui prenait la missive des mains, elle se sentit obligée de se justifier encore :

- Sachez duchesse que malgré ma... passion, je suis restée pure et me suis toujours efforcée de ne point y céder.

Ses yeux se portèrent ensuite sur le courrier qu'elle lut d'une traite, son malaise grandissant à chaque ligne.
Elle avait deviné les intentions de Darria le soir où elle s'était enfuie mais elle n'avait rien tenté pour la retenir. Que dirait sa soeur si elle l'apprenait ?
Se mordillant la lèvre avec angoisse, elle porta ses deux saphirs sur le visage de son âinée :


- Eh bien au moins sommes-nous rassurées sur le fait qu'elle est en vie... Ne la jugez pas si sévèrement, Darria reste pour moi un ange. C'est simplement un ange qui s'est laissé prendre dans le piège que l'on appelle "passion du premier émoi".

Docte Seleys qui parlait pour ainsi dire de choses qu'elle connaissait encore si peu, pour n'avoir jamais voulu y céder et s'y abandonner...
_________________
Johanara

La Duchesse ne fit plus aucun commentaire sur les penchants discutables de sa jeune sœur pour ne point l'embarrasser et rougir d'avantage son jolis minois d'albâtre. Seleys avait au moins le bon goût d'être discrète a contrario de l'effrontée fugueuse.

Johanara quant à elle, malgré sa réputation sulfureuse et sa chevelure de sorceresse, s'efforçait de vivre dans la vertu et la fidélité nonobstant un mari fantomatique. En vérité le courroux à ses larges prunelles verdoyantes s'était teinté d'un brin de jalousie envers sa môme assez forte pour tout envoyer valser. Oui Darria était plus courageuse qu'une Seleys qui dissimulait son amour profane ou qu'elle même qui cachait aux yeux de tous qu'elle supportait de moins en moins le carcan étriqué de sa vie à Limoges.

Et on ne rendait point l'altière rouquine envieuse impunément.


Je ne la juge pas. Mais je lui en veux d'avoir fait ça comme une voleuse. Elle aurait d'abord du se marier avec un jeune seigneur puis prendre Brutus en amant si vraiment la vie sans lui lui paraissait insupportable.

Que va t'il se passer à votre avis ? L'un des deux se dérobera à l'autre, soit lui parce que c'est un homme, soit elle parce que c'est une noble. Elle ne souffrira guère longtemps la boue et la pauvreté, croyez moi. Que ferons nous d'elle si tout le monde pense qu'elle a fait la catin au milieu d'une troupe de brigands ? C'est une fille perdue, ma soeur, si nous n'arrangeons pas la chose.

Ecrivez dont à Orian, mes mains tremblent trop. Tenez, je dicte...


Citation:
Salutations à vous, cher cousin lointain.

Je vous remercie pour votre gentillesse et votre prévenance mais ma fille se trouve à Limoges avec sa famille. Vous aurez surement confondu, et pourtant la Beauté des femmes d'Ambroise ne souffre aucune comparaison. Mais l'air angevin est connu pour étourdir les sens et troubler les mirettes...

En espérant que vous vous portez bien. Saluez votre délicieuse fiancée.
Avec toute mon affection pour le frère de mon adoré et regretté Nathan.

Johanara Bérénice Montbazon-Navailles D'Ambroise, Duchesse, Baronne, Dame de blablabla.



Sauvons les apparences ma douce, sauvons les avant que notre nom ne soit associé à la perdition et à la débauche. Nous devrons être exemplaires quant à nous le temps que le scandale se dissipe et que cette petite sotte recouvre la raison. Peut être même froide et hautaine. Forçons le trait que personne n'aille s'imaginer qu'il suffit d'agiter une barbe un peu crade devant nos beaux minois pour nous émoustiller !

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Seleys
Sauver les apparences... N'était-ce pas ce qu'elles faisaient déjà toutes depuis toujours ?

La vénitienne n'aurait probablement aucun mal à se montrer irréprochable puisqu'elle s'efforçait déjà de l'être au quotidien, écrasée par le poids de ce qu'elle vivait comme un vilain péché. Elle s'appliquait à ne s'exposer à aucune tentation, et récemment certains individus de la gent masculine avaient même su trouver le chemin de son attention.
Seleys se montrait toujours attentionnée bien entendu, mais accordait rarement aux hommes de connaître réellement celle qu'elle état au plus profond d'elle-même. Ils l'effrayaient, l'inconnu la paralysant. Avec les femmes elle se sentait en sécurité et se contentait d'admirer de loin et de ne rien laisser paraître de l'attirance qu'elle pouvaient parfois susciter chez elle.

Etre exemplaire ne serait donc sans doute pas une tâche ardue, surtout en apparence.

La façon de parler de Johanara l'avait toujours rendue admirative : sa soeur était capable du plus délicat comme du moins maniéré, et l'expression "barbe un peu crade" ne manqua pas d'amuser sa cadette qui dissimula une ébauche de sourire derrière sa main gracile.


- Je me montrerai exemplaire, je vous le promets... Mais comment allez-vous faire au sujet des "Trois merveilles" ? En matière de débauche cela se pose là, et c'est bien en votre nom et celui de sire Charles et dame Shigella que l'établissement a vu le jour.
Quant à moi je n'ai pas encore fini de régler les quelques détails au sujet des bains à usage plus traditionnel, mais je puis vous assurer que l'établissement sera irréprochable en matière de réputation.


La jeune femme était persuadée de réussir à ne pas attirer plus d'opprobre sur sa famille, mais c'était sans compter ce que pouvais renfermer son coeur en matière de secrets inavouables. D'un haussement d'épaule elle chassa bien vite son inquiétude, se disant que ce que personne ne savait ne pourrait jamais porter préjudice.

- Et pour Darria ? Qu'allons-nous faire ? Il faudrait au moins lui faire parvenir un pli pour l'enjoindre à plus de discrétion, ne pensez vous pas ?

Un coup d'oeil vers une horloge l'informa qu'il était 15 heures. Elle porta alors toutes ses pensées vers sa jeune nièce à qui elle avait promis de le faire chaque jour à cette heure-là. Johanara ignorait que Darria avait promis d'écrire à sa tante adorée, et Seleys savait qu'il leur restait cet atout pour parvenir à toucher la jeune fille et communiquer avec elle.
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Johanara
Acte 1 : L'indulgence ou le calme avant la tempête.


Sa cadette semblait avoir le don de l'apaiser. Aussi l'altière Duchesse se lova contre la jeune fille et tressa ses longs cheveux d'or rose tout en lui répondant de manière plus mesurée :

Oui les Trois merveilles vont poser problème si la rumeur enfle et si l'on s'en prend à ma réputation. Ma foi je jouerai les grenouilles de bénitier. Un lupanar ? Une maison close ? Allons ma bonne dame vous n'avez rien compris. Il s'agit d'un établissement pour jeunes filles défavorisées. Nous leur enseignons l'art de bien frotter un dos, qu'elles puissent trouver une place dans une grande famille.

Un sourire malicieux étira la lippe purpurine et ses longs doigts fins finirent la tresse avec grâce et habilité.

Plus sérieusement, qu'une vieille duègne vienne à m'accabler pour l'ouverture de cet établissement m'étonnerait un peu. Elles savent que leurs maris sont les premiers clients et surtout je suis tous les dimanche au rendez vous des hypocrite. Et au premier rang ! Quant au confessionnal, on m'y voit s'y souvent que le banc garde l'emprunte de mon auguste séant ! Je sais me défendre.

Mais Darria si vulnérable, que dira t'elle lorsqu'on la traitera de ribaude et de puterelle ? Cette douce enfant s'expose à bien trop de jaseries...Oui nous pourrions lui écrire qu'au moins, elle se fasse petite et qu'elle prétexte un voyage dans de la famille escortée par les deux barbus. Louche mais possible...Ne vous mettez pas martel en tête, tout ira bien après tout...


Deux jours plus tard.


Acte 2 : L'embrasement : à coeur d'Ambroise, rien n'est paisible.



SELEYS !!!!!!!!!!!!! SELEYS !!!!!!!!!!!!! L'heure est grave !!!!! Je vais les tuer tous les deux ! Mon poussin ! Ma poupée ! La garce ! La garce ! La garce ! Lisez dont au lieu de me servir ces petits yeux de biche effarouchée


Citation:
A vous ma merveilleuse et adorée mère,
de votre fille repentie et désespérée,

Je vous demande mille fois pardon. Je baiserai vos pieds et me répandrais en larmes à vos genoux si je le pouvais. J'ai honte, les remords m'accablent et je vous prie du plus profond de mon cœur de ne point me retirer votre affection malgré ma mauvaise conduite.

Je vais bien. J'espère que vous ne vous inquiétez pas trop. Mais malgré votre absence et celles de la famille, je goûte ici un bonheur que vous comprendrez aisément, vous qui avez parcouru les routes durant de nombreuses années. Et puis il y a Jurgen, vous l'avez mal jugé. Il est doux, et fait preuve d'un respect et d'une affection sans égale à mon égard.

Vous me trouverez peut être insolente ou folle mais je ne puis vivre sans lui. Je l'aime tout simplement. Vous me comprendrez sans nul doute car je sais que la passion a plusieurs fois touché votre coeur. Mais Jurgen sera le premier et le dernier, je ne veux plus jamais en aimer un autre.

Je ne salirai pas notre nom néanmoins, et partout où je vais, je me présente comme étant une autre, et le cœur me saigne, car je suis tout de même fière d'être votre fille.

Vous ne pourrez pas me répondre... Je suis sur les routes au nord, je ne puis vous dire où bien entendu bien que je garde l'espoir que vous n'entreprendrez rien contre Jurgen qui je vous le rappelle non sans une certaine honte ne m'a pas obligé à le suivre...

J'aimerai vous poser mille questions de fille à mère, sur ce feu inhabituel qui me consume de l'intérieur.. Est ce vraiment un mal et un déshonneur de s'abandonner au grand amour ?


Je vous aime. Embrassez Seleys et les autres de ma part.
Pardon encore


Non ne faites pas cette moue attendrie. Qu'elle soit désolée et que nous lui manquions ma foi, cela me semble tout à fait normal ! La bougresse sait y faire pour tirer sur la corde sensible ! Mais !!!!

Ne lisez vous pas être les lignes ! Elle ne se contente pas de l'aimer de son petit cœur de jouvencelle chaste et pure ! Non ! La grue ! La bécasse ! La petite délurée ! La gourgandine ! ,Non non Mademoiselle veut s'abandonner au grand amour ! Mademoiselle se consume au brasier d'un feu brûlant ! Ouais elle le feu au cul ta nièce bordel de foutre-dieu ! J'ai attendu d'être mariée pour goûter aux plaisirs de la chair et croyez moi que cette petite dévergondée n'aura pas l'un sans l'autre. Nous allons la retrouver et foi de Lignieres, si ce malotru aux grosses pattes l'a déflorée, il l'épousera mort ou vif ! A moins qu'un des nôtres ne se dévoue... Je pense à Hubert ! Il faut organiser une chasse à l'homme et prendre le curé avec nous. Mais d'abord en savoir plus sur cette expédition, aidez moi à tourner la chose, j'offrirai de l'or voire des terres pour tout renseignement utile..

Le temps presse, chaque seconde malmène un peu plus la volonté de l'ingénue et cet Attila d'alcôve doit faire son possible pour nous la dépuceler et nous la rendre ni vu ni connu ! Le bâtard ! Le sac puce ! Le marche-foireux ! Le résidu de gangrène !

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Seleys
Cette fois, quand la tornade rousse débarqua dans sa chambre, sa cadette était en train de rêvasser en sirotant une tasse de lait aux épices. La surprise lui fit lâcher le récipient et le breuvage se répandit un peu partout sur les feuillets qu'elle était en train de parcourir, la faisant avaler de travers au passage.

Tandis que, catastrophée, elle toussait, crachotait et tentait tant bien que mal d'éponger le désastre avec sa chemise de nuit trouvée non loin, Johanara lui colla une missive sous le nez. Se tapotant le sternum, elle sourit en reconnaissant l'écriture de Darria et parcourut rapidement la lettre, finissant avec un air attendri et totalement niais :


- Oh c'est ado...

Mais la duchesse ne lui laissa pas le temps d'en dire plus, reprenant sa diatribe contre la vilaine enfant désobéissante.
Et tandis qu'elle parlait, le visage de la vénitienne se teintait d'inquiétude. Elle n'avait certes pas compris tout cela dans les mots de sa jeune nièce, ne pouvant pas s'imaginer qu'une enfant de son âge puisse déjà ressentir ce genre de chose alors qu'elle même commençait à peine. Un feu brûlant... Oh depuis peu Seleys savait très bien de quoi il s'agissait, mais il était absolument impossible pour elle que son ange, sa protégée, soit déjà tiraillée par les démons de la chair.

Elle ne put retenir un petit hoquet de surprise quand sa soeur se laissa aller dans ses paroles et mit la main devant sa bouche. Le feu au...? Rhooo tout de même... L'Ambroise s'éventa, les joues cramoisies et hocha vivement la tête, les yeux écarquillés et la bouche un peu béante. Elle était sonnée.
Ainsi Darria risquait donc d'en arriver là... Et il lui faudrait se marier peut-être même avec ce vampire d'Hubert. Pauvre enfant !


- Calmez-vous ma soeur... Toute cette agitation est très mauvaise pour vous, vous le savez très bien. Ce n'est pas ainsi que vous préserverez votre santé déjà bien fragile !
Nous allons nous organiser oui, nous la retrouverons. Mais promettez-moi de vous montrer calme avec elle, la braquer ne servira à rien sinon à nous la mettre encore plus à dos et à l'encourager.
Comment tourner l'annonce pour que personne ne sache vraiment de quoi il s'agit... Il ne faudrait pas attirer l'attention.


La jeune femme finit d'éponger le lait de sa table et s'y assit à nouveau pour écrire sur un vélin vierge :

Citation:
On recherche toute information, anodine ou importante concernant trois individus faisant route vers le nord du pays. La grand-mère de l'un des trois vient de rendre l'âme et la famille souhaite l'en informer afin qu'il puisse rentrer auprès des siens pour la pleurer.

Tout renseignement permettant de nous conduire à eux au plus vite sera rémunérée. Merci de contacter _____.


- J'ai laissé un blanc pour la personne à contacter, j'ignore si vous souhaitez passer par un intermédiaire pour plus de discrétion ou si vous souhaitez que l'on nous contacte directement.
_________________
Johanara
Acte 3 : Qui cherche Ambroise, s'attire des Noises.

Les jours suivants, son coeur de mère s'était brisé en mille morceaux face aux disours d'un voyageur dans une taverne en Limousin. A Thouars, il avait croisé le trio coupable de sa montée de tension. La Merveilleuse était presque certaine qu'il s'agissait de sa fille. Un affreux barbu à la patte folle flanquée d'une gamine aux yeux de miel...ça ne pouvait être qu'eux! Aussi envoya t'elle son messager placarder un peu partout dans les villages un avis de recherche frappé aux couleurs de Lignières :

Citation:






Proclamation officielle :


Nous, Johanara Bérénice Montbazon-Navailles d'Ambroise,
Offrons récompense pécuniaire à toute personne susceptible de nous fournir des informations sur trois individus ayant récemment été aperçus à Saumur et à Thouars :

Description :


*Un homme, entre 30 et 40 ans, une stature imposante, une barbe sombre très fournie qui semble avoir trois siècles, des cheveux et des yeux noirs, des tatouages sur le visage et le cou.

*Un homme entre 20 et 30 ans, grand de taille, une barbe sombre fournie, des cheveux noirs. Il boite et a un accent germain épouvantable.

*Une belle jeune fille entre 13 et 15 ans, environ 1m70, très fine, blonde vénitienne avec de grands yeux dorés. Elle se pavane très probablement avec une paire de cuissarde en cuir beige cloutée sur le talon.

Ajoutons qu'il n'est guère impossible que nous partions nous même à la recherche de cette paire de cuissardes qui nous fait tant défaut et que nous recrutons pour cela quelques gros bras et un curé bien que tout voyageur souhaitant se joindre à nous pour cette chasse à l'homme soit le bienvenu.
Tout homme, femme ayant un renseignement ou désirant s'engager dans cette quête est prié de se faire connaître auprès de S.G la Duchesse.
[IG : Johanara]




Édicté par S.G Johanara Bérénice Montbazon Navailles d'Ambroise.

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Johanara
Les premières pistes portaient à croire que La Duchesse retrouverait un jour sa précieuse progéniture, tant les trois Hurluberlus prenaient plaisir à faire parler d'eux. Cette petite paysanne aurait peut être de quoi l'éclairer! Masquer un peu la réalité en parlant d’enlèvement... C'était toujours mieux d'être la mère d'une victime innocente que d'une bécasse aveuglée par la flèche inconvenante d'un Cupidon farceur :


Citation:

De nous, S.G Johanara Bérénice Montbazon Navailles d'Ambroise .

A vous Odyssée de Thouars,

Salutations.

Je vous écris le coeur empli d'espoir. J'ai croisé hier un voyageur breton qui m'a confié que vous aviez des informations sur ma fille, Darria Madeleine d'Ambroise qui a été enlevée il y a deux semaines par deux hommes.

Vous les auriez reçu dans votre auberge selon les dires du Seigneur Hoel. Qu'en est il? Pouvez vous m'aider à retrouver ma pauvre enfant?

Je compte sur votre discrétion. Ma fille est l’héritière d'une immense fortune et j'ai l'ambition d'en faire une grande Dame dont le nom ne doit pas être entaché par cet horrible mésaventure.

Qu'Aristote vous garde.



S.G Johanara Bérénice Montbazon Navailles d'Ambroise.

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Jehanraphael
    La vengeance est un plat qui se gobe froid

L'homme était assis au fond du lourd et imposant siège de Bourgmestre, il venait de faire tourner le royal porteur de séant face à la fenêtre. Il observait Limoges d'un œil perçant depuis son bureau. Ses lèvres venaient de finir de déguster son infusion au pavot, il n'y avait plus qu'à attendre. Attendre que le nectar eu fait son effet, pour le plonger dans un demi-sommeil rempli de rêves d'une légèreté enfantine.

Le monde substitut dans lequel il s'enfuyait lui permettait de fuir certains aspects qui s'écroulaient de sa vie. Les élections approchaient à trop grand pas, les jours passants voyaient sont pouvoir s'effilocher peu à peu. La blessure reçue l'avait rendu inapte à pouvoir gérer sa fonction comme il aurait voulu. Une frustration se faisait de plus en plus sentir au fond de son être.

Ne rien avoir, devenir un misérable, cela lui faisait très peur, il lui fallait trouver quelqu'un à qui se raccrocher et tirer quelques filaments de pouvoirs.... mais qui ? Comment ? Son intense réflexion mélangée aux effets du pavots lui firent couler un léger filet de bave le long de son menton. Ses mains se mirent à chercher le mouchoir dans sa poche, en vain. Mais ou pouvait il être ?
Un éclair de lucidité de le frappa quand il se souvint qu'il l'avait donné à Johanara.
La Baronne seule, triste, riche, vulnérable par la fugue de sa fille...

Quelques coups d'encres plus tard... Une missive était écrite.

    Chère cousine qui n'est pas aussi désagréable qu'on le pense,

    Je tenais à vous prévenir que j'ai eu une idée pour notre voyage.
    Nous allons voyager incognito !
    Je m'explique, si on fait trop de raffut à poser un peu trop de questions sur la fiente de Teuton qu'est Jurgen et votre adorable fille, nous risquons d'être repérés !
    C'est pour cette raison que j'ai acheté des habits au couleur de l'Italie. Je serais Don Di Pasta et vous ma femme la Dona Di Mozzarella. Jamais ils ne pourront soupçonner que nous nous cacherons derrière ces pseudonymes; vu qu'on passe notre temps à nous disputer.

    Ne vous imaginez pas trop de choses puisque j'accepte l'idée que vous soyez ma femme sous couverture, j'ai consenti à ce sacrifice que les gens puissent imaginer vous et moi ensemble quand je me suis rendu compte que vous n'aviez pas de poils au menton et que vos lèvres possédaient même une certaine forme de douceur.

    Je vois pour vous faire parvenir encore quelques écus pour que vous puissiez vous acheter quelques robes, mais j'ai le fisc sur le dos.

    Chaleureusement
    Don DI Pasta


Il fit mander son coursier tandis que ses mains finissaient d'enrouler précieusement une petite bourse autour de la missive.

    Apporte ça à la Baronne rapidement. Fait lui savoir que je lui apporte tout mon soutien et que je m'inquiète. Dit lui que ce maigre présent à pour but qu'elle puisse se distraire en achetant un objet, qui lui fasse également penser à moi.
    Dit lui aussi que je n'osais pas lui prendre un présent qu'elle n'aurait aimée et que je préfère qu'elle choisisse.


Intérieurement il se félicitait d'avoir remonté et le moral à la Baronne qui après une beuverie s'était confiée ( involontairement ? ) à lui. Il lui avait dit de ne pas se laisser abattre et que c'était une Ambroise. Qu'il irait même avec elle pour arracher la douce enfant des bras du teuton.
Bien entendu il avait dit ça sous l'effet de l'alcool et par l'envie de se venger de Jurgen. En réalité il trouvait Darria vulgaire, sans intérêt et fade, surtout après que cette dernière ait tentée de l'achever.
Il comptait faire faux bond à Sa Rousseur et laisser la mini rousse se faire trousser par ce pouilleux, mais ça c'était avant... .

Johanara curieuse et infatigable créature devenait sa proie, il ne restait plus qu'à tenter d'en tirer profit. Ce voyage ne serait pas si inutile que ça en fin de compte, un joli petit voyage avec pour but la Vendetta, comme on dirait dans son pays de naissance.
Une autre rancune, envers Balian cette fois le poussait également dans sa chasse, mais cela était une autre histoire, pour l'heure.

Johanara prend garde !
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Malone
Et à La Trémouille, on s'activait, inquiète et vexée tout à la fois. La lettre à Odyssée avait produit son effet, et le Poitou se mobilisait pour sauver la donzelle en détresse. Et se mobilisait tant et si bien qu'un pli parvint à Johanara :



Chère Johanara d'Ambroise et de Montbazon-Navailles, chère cousine,

Une bien étrange nouvelle nous est parvenue : vous chercheriez votre fille, Darria, qui aurait été enlevée et serait désormais détenue en Poitou.
Nous pouvons vous affirmer, pour avoir veillé depuis quelques jours, qu'elle n'est pas passée dans La Trémouille. Si l'information de son enlèvement devait être confirmée, nous vous assurons bien sûr de notre aide bien volontiers offerte.

Mais comprenez l'expression de la stupeur que nous causa la nouvelle : ainsi, vous rechercheriez votre fille en Poitou, et plutôt que de penser à votre cousine, vous pensez en premier à une jeune femme qui n'aura au vu de son rang que peu de possibilités de prendre informations en la maréchaussée directement ?! Aussi, nous ne ferons rien sans confirmation de votre part.

J'ai bien essayé, étant en plus proche rapport avec lui malgré nos grandes différences de vues, de prendre informations auprès d'Euzen, mais il ne semble pas informé de cette affaire ?

Espérant avoir de vos nouvelles bien vite, que le Très Haut veille sur vous et nos familles,

Malone Fortunat

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[center][/center]
Johanara
La Duchesse croulait sous les peines de cœur autant que les missives. Son grand amour semblait revenu d’entre les morts, tandis que son fantôme de mari paraissait se perdre chaque jour un peu plus dans les méandres du souvenir. Elle en avait oublié jusqu'à l'odeur de sa peau, la rousse. Et sa peau à elle lui semblait tout aussi morte. Bien sur la madone belle à damner aurait pu trouver quelque réconfort auprès d'un amant mais ce n'était point là son aspiration.

Elle voulait tout. La possession la plus totale, l'amour le plus complet. Pour cela qu'elle se complaisait dans des pensées incestueuses envers son frère ou son cousin, l'affection familiale innée comblant le vide des relations humaines. La malédiction des Ambroise qui les poussaient toujours à vouloir emplir la vacuité de l’existence par des passions vouées d'avance au malheur et à la perdition. Nathan en était le reflet le plus parfait : elle ne voulait pas de lui et pourtant elle s’évertuait à poser sur son chemin les pièges de la séduction et de la tentation chaque fois qu'il se dérobait à elle. Mort, elle l'avait aimé avec une force surnaturelle, mais vivant il redevenait cet idéal vaporeux qu'ils se refusaient tout d'eux d'embrasser mais dont ils ne pouvaient effacer les contours trop séduisants.

Johanara crevait de jalousie. Envers Euzen qui avait eu ce qu'elle avait toujours réclamé, un enfant de Nathan à chérir puisque le père ne serait jamais totalement à elle. Et envers sa fille aussi qui avait fui les obligations d'une vie lassante tournée vers la raison et la bonne conduite.
Alors elle irait lui arracher cette liberté, en monstre d’égoïsme qu'elle se révélait souvent être et tout ça sous couvert d'amour maternel et de bonnes convenances. Ivre à présent, d'alcool et de mauvaises pensées, la divine créature aux hanches larges comme un écrin prêt à accueillir toute la passion du monde, tangua jusqu'à son secrétaire où les missives s'empilaient.

Cette petite idiote de Thouars n'avait rien compris à la discrétion! Tout le Poitou semblait au courant des mésaventures de sa famille! Il était temps de rectifier le coche!


Citation:
A vous Odyssée de Thouars, fiancée à je ne sais quel bougre de votre campagne,
De moi, Duchesse courroucée et pleine d'un furieux alcool,

J'ai bu. Pardonnez dès lors le caractère peu amène de cette missive. Car lorsque l'arôme de ce vin m’enivre au point de rendre mes larges prunelles verdoyantes aussi houleuses qu'un océan en pleine tempête, Léviathan s'empare de mon âme et y sème le chaos.

Allez vous la fermer, chère Odyssèe de Thouars? Ou je jure de venir moi même couper cette langue qui répand partout l'infortune de ma fille! Cherchez vous à salir sa réputation ou à nuire à mon rang?
Vous avez écrit à un eveque? Je vous ferai avaler par le gosier et la plume et l'encrier s'il advenait que cela se reproduise. Je ferai raser le Poitou tout entier s'il le faut pour sauver la vertu de ma fille. Car il n'y que les sots qui ignorent que seules les apparences comptent dans cette vaste comédie humaine.
L'alcool bat mes tempes et fouette mon sang. Je desespere d'être heureuse un jour mais je suis ravie que vous, vous sembliez l'être comme vous le signez dans votre dernière missive.
Apprenez malgré mes mots durs que je vous remercie pour cette aide et que je viendrais prochainement vous récompenser pour vos précieux renseignements.
Vous serez une femme titrée et riche si j'arrive à remettre la main sur ma fille grâce à vous et cela dans le plus grans secret.

Bien à vous




S.G Johanara Bérénice Montbazon Navailles d'Ambroise.




Puis une réponse pour Malone pourtant pleine de bonne volonté... Mais les apparences, toujours sauver l'éclat de son nom..


Citation:

Ma chère cousine,

Comme je suis aise d'avoir de vos nouvelles! Mais je ne m'explique point votre missive! Ma fille Darria est à Limoges, auprès de sa famille, c'est une jeune fille modèle qui prendra bientôt époux, vous serez convié sans nul doute!

La confusion vient probablement de mon autre fille, Jade-Lucie qui prend repos dans le Sud auprès de son cousin et parrain, Pons d'Ambroise, et que je m'en vais chercher très prochainement.

Je vous remercie toute fois du plus profond de mon coeur et vous serais éternellement reconnaissante de taire toute rumeur de disparition.
Avec toute mon affection.



S.G Johanara Bérénice Montbazon Navailles d'Ambroise.





Bref, il était temps d'aller sortir sa fille adoptive de son asile... Histoire de se servir de ce voyage comme alibi. Faites des gosses, vous courserez des idiotes et des ribaudes , adoptez en, et vous cacherez des folles...
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Malone
Fausse alerte ? Etrange ... l'Odyssée avait pourtant jusqu'alors semblé on ne peut plus claire dans ses courriers, et sa description de l'Ambroise délicate à inventer. Sans compter qu'elle avait manifestement eu juste sur le prénom de la Darria, prénom que Malone, en cousine indigne (ou indignée ? Mais ceci est une longue histoire.) ne connaissait pas avant toute cette drôle d'histoire. Bizarre, vous avez dit bizarre ?!



Très chère cousine,

Je suis rassurée de savoir votre fille en sécurité auprès de vous, même si toute cette affaire me semble fort étrange. Je cesse donc toutes recherches, inutile d'ennuyer le guet poitevin pour rien.

J'escomptais faire très prochainement une visite en terres limougeaudes, afin d'y rencontrer certaines personnes. Je fais donc hâter les préparatifs afin d'arriver, je l'espère, avant votre départ pour le Sud. Vous pourrez ainsi me présenter les jeunes fiancés, tandis que je vous présenterai notre première née.

Je conclus cette lettre, vous me trouverez sans doute fort curieuse, mais ma nature est ainsi faite, par une dernière question : qu'est-il donc arrivé à vostre matrice de scel ? Celui qui fermait le pli qui m'est arrivé était intact de cire, mais sans nul ornement. Aurait-on pris connaissance de nos échanges, et voulu masquer la faute bien maladroitement, ou vos scels auraient-ils été perdus ?

A vous revoir très prochainement,

Malone Fortunat

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Johanara
Bon il fallait à présent répondre à Don Tomato de la Pizza. A dire vrai, la Duchesse ignorait tout des intentions de Jehan. Pourquoi avait il accepté de l'accompagner dans sa chasse à l'homme? Peut être que sa rancune envers Jurgen ne souffrait de demeurer sans vengeance. Peu importait en vérité, plus ils étaient, et plus elle avait une chance de ramener la petite princesse au Château.

Citation:

Cher cousin fantasque aux folles idées,

Je loue votre imagination, mais ne soyez pas ridicule. Je ne parle pas un mot d'italien mis à part cette phrase vaseuse que me servait à tout bout de champs un napolitain, quelque chose d'assez salace qui lui a valu une paire de claques. Et je me vois mal la servir au tout venant.

Mais votre gracieuse cousine ne manque jamais de ressources. J'ai un "colis" à aller chercher dans le sud. Une jeune fille que j'ai adopté il y a deux ans et qui prenait repos dans un de mes Castel du sud de la France. Vous serez cerné d'Ambroise mon pauvre ami. Mais nous aurons au moins cette excuse pour voyager et fouiner partout à la recherche de mon autre fille. Je suis bien aise que vous veniez, il faut toujours un fouille-merde et un semeur de troubles dans une équipe pour escompter arriver à ses fins.
Je compte sur votre fourberie. Nous n'allons pas laisser ce sac à puces ruiner notre famille sans mot dire!

Néanmoins pour me prouver votre valeur, car je ne suis pas femme qu'on achète avec de l'argent, mais rassurez vous j'ai acheté une magnifique tenue de voyage avec votre petit pécul, j'ai quelques faveurs à vous soumettre. Il me manque un partenaire de magouilles. J'ai toujours pensé que Nathan était le plus à même de remplir ce rôle mais il a provoqué mon courroux le rayant de mes petits papiers.

Cap de séparer Seleys et Ambre durant notre petite pérégrination? Ces deux là sont toujours ensemble et j'ai peur que nous ayons du mal à les marier si elles donnent l'impression de préférer les puits aux tours...Enfin m'avez compris.

Cap de m'aider à me venger d'Euzen et de Nathan avant que nous partions? Ces deux là m'ont humilié et déçu au plus haut point.
Je vous en devrais une bien évidemment. Et la Lignieres est femme de parole.

Par contre de grâce, cessez vos minauderies et vos billevesées. J'ai l'air d'une chaudière mais je suis plus droite qu'un piquet.

Cousinement votre,

Belladona


Oui Johanara était belle mais là ne résidait point le plus piquant de son poison. Elle était surtout changeante, parfois douce et bienveillante, d'autres fois machiavélique et manipulatrice

C'est la sorceresse aux yeux de velours dilatés qui s'attacherait les services du fourbe. Belladona...Ses lèvres se fendirent d'un sourire en pensant à la pommade qu'elle appliquait quelques fois à ses grandes mirettes verdoyantes. Poison mortel, la belladone était aussi utilisée pour parfaire la beauté de certaines femmes habiles. Les Italiennes par exemple l'appliquaient sur leurs yeux en un précieux onguent qui avait pour effet de dilater leurs pupilles et de leur donner un regard profond et mystérieux. D'où l'expression belladone, c'est-à-dire « belle femme » en italien. La dilatation de la pupille étant l'une des manifestations de l'excitation sexuelle et de l'admiration désirante*




*Merci Wiki!

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Odyssee


Il y a quelques petites semaines, je rencontrais la jeune Angélica en taverne accompagnée de goujats nerveux et susceptibles ;
d’impulsifs boutonneux à barbe au langage crû et pesant.
Un "laisser paraître". C'est tout. Juste : "Bouh" pour faire échapper les oiseaux.
Je leur avais offert pitance en taverne. La Damoiselle semblait affamée.

Visiblement, il était impossible que la damoiselle soit née de leur tribu. Sa grâce naturelle et son langage trahissait son rang.
Dès l'instant où je compris une fugue et comment cibler mes recherches, j'informais à mon ami,
premier huissier royal dont je suis la vassale, sans savoir qui était alors Angy. Seules les suspicions guidaient mon investigation.
En général, les nouvelles vont vite!! Peut-être est-il déjà au courant ?
Parle-t-on d'une jeune fille enlevée ?

Durant leur second séjour, le teigneux a sorti sa dague au moins trois fois
“pour me faire la peau” quand je tentais de montrer une porte de sortie à la gamine.
Cependant j’observais Angy, elle semblait stupidement amoureuse de ce dernier.

Puis, arriva la lettre de la mère.

Mais difficile de ramener Darria à la raison. A moins d'une descente musclée et traumatisante.
Néanmoins, je tente de suivre sa trace à distance.
En parallèle, je respecte la décision de ma jeune amie : son souhait pour
l’instant est de vivre sa vie loin de sa famille et auprès de celui qu’elle aime.
Un choix naturel.
La vie lui appartient. Certes, difficile de le concevoir pour des parents aimants et possessifs.
Par conséquent s’il n’avait pas danger...

Hormis Dame Malone et le Monseigneur l'évêque auprès de qui, je demandais soutien et discrétion, personne n’est au courant.
J'ai rangé précieusement les missives reçues, depuis le début de cette histoire, dans un tiroir secret.
Je ne tenais à décevoir ni Angy ni sa maman. L'essentiel à mon sens est que l'une et l'autre soient rassurées : un ange pour Darria.
Le surnom d'Angy lui allait bien, cela dit en passant.

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Jehanraphael
    Tout le monde à un prix, le mien est seulement élevé.


La missive fut à peine reçu qu'elle fut ouverte sur le moment. Sa voiture attelée dans l'instant, direction le manoir de Balian.
Monter à cheval lui était encore douloureux c'était la raison pour laquelle il avait dû choisir à contre cœur se moyen de transport. Au moins il sentirait encore l'odeur des quelques fleurs dont il venait de se parfumer. Ses habits resteraient également propres et on ne lui suivrait pas à la trace avec l'odeur forte qui collait aux cavaliers.
Il relit encore une fois le pli pour en incorporer tous les détails. Une certaine ironie s'en dégageait, elle le disait fourbe mais qu'était ce donc ses requêtes formulées ? Les multiples requêtes d'ailleurs. Avait elle envisagée le prix à payer pour toutes ses exigences ? Il était bien beau de demander encore fallait il en avoir les moyens, surtout quand on demandait à s'offrir les services DU fourbe. Il eu le temps du trajet pour se décider sur son, ses prix mêmes.
L'attelage s'engouffra dans la cour, Jehan sortit de la voiture avant même que cette dernière ne se fusse arrêtée. Il fut conduit dans une salle confortable ou la Belladona était affalée comme un bébé chiot sur le dos dans l'attente qu'on lui gratte le ventre.

Un sourire s'afficha même sur le visage de la dépravée, une main se tendit que Jehan alla saisir. Depuis qu'elle lui avait fait goûter sa peau par leurs jeux en taverne, la douceur de la jeune femme avait éveillée quelques sombres désirs en lui. Le contact chaud de la main pale de la rousse accentua davantage ce phénomène, la tête inclinée pour déposer se baiser d'usage, laissa entrevoir à ses yeux dévorant la taille toujours aussi fine de son amie de circonstance. Il garda quelques instants de trop cet effleurement éphémère qu'exigeait le protocole sur le contact physique, instants bien insuffisant pour lui. L'aspect visuel passant de la croupe au décolleté avantageux de la poitrine, quand il releva la tête, n'arrangeait rien.
Un feu bref et dévorant le saisi, il fallait lui dire que transpirer autant de sensualité était incandescent.

    Vous empestez l'alcool... Vous ne m'en proposez même pas, ce qui est bien pire.


Les effluves du liquide frelaté se dégageaient belle et bien de son corps, mais les vapeurs n'accaparaient pas tout l'espace olfactif de la Désirable; les quelques soupçons de son parfum qui avait réussis à transpercer les relents alcoolisés avaient enivrés au plus au point son désir animal. Dans un mélange de soupçon et d’orgueil il s'interdisait cependant de lui faire le moindre compliment.
Il n'attendit pas qu'elle lui réponde, il lui servit un sourire dont il avait le secret avant de prendre un verre et l'accompagner dans sa beuverie, se posant non loin d'elle à l'opposé du canapé.
Le temps de prendre quelques gorgées et de planter ses yeux sombres dans les iris vert avait suffit pour faire comprendre le sérieux des propos qu'il allait tenir à sa "cousine".
En réalité il s'agissait de sa tante par alliance , mais pour lui ce dénominatif créait une distance malsaine concernant ses dessins.

    Votre courrier... ma laissé septique, surtout le moment ou vous me compariez à Nathan qui est tapageur alors que j'ai infiniment plus de discrétion. Mais en y réfléchissant bien, je pense que tout ceci ne pouvais être que volontaire pour me piquer au vif, volontairement ou involontairement.
    Vous me demandez une preuve de ma valeur, mais le simple fait de m'assaillir de requête prouve ô combien vous savez que vous avez... besoin de moi. Même s'il est vrai que je n'ai point de domaine à la haute de ma valeur.

    Bien entendu vous pouvez compter sur mon soutien pour vos petites vengeances... racontez moi tout. C'est dans les détails que le diable se cache. Savoir le pourquoi du comment, c'est déjà avoir trouvé la moitié de la solution...

    Il ne restera plus que la question de la contrepartie...


Jehan était un être totalement intéressé, surtout quand il se savait en position de force. Il n'aurait agit qu'avec la plus totale dévotion et désintéressement qu'à une seule personne; sa soeur.
Dieu en soit remercié car l'une de ses requêtes intimes à lui aurait été d'un caractère incestueux.
Durant son monologue il n'avait pas lâché un seul instant du regard son interlocutrice aux pupilles dilatés. Comme il venait de le dire, le diable résidait dans les détails et c'était le double sens que ces derniers cachaient qui rendait la vie si exaltante.
Approchant son visage à un souffle du sien il l'a dévisageait pleinement de son air charmeur. Sa main se posant sous son menton pour maintenir le contact si jamais elle tentait de s'en dégager.

    Vous savez... Je suis réellement née dans les provinces italiennes. Là bas nous appelons Belladona les créatures les plus exquises dont leur passion pour le plus beau des pêchés se voit au travers de leurs yeux transpirant de désir... Ce surnom est fait pour vous.

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