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[RP] L'inacceptable *

Ilays
Ce ci est un RP privé. Merci de bien vouloir en tenir compte.


Un matin semblable à tant d'autres, semblable à trop d'autres. Il n'y a plus de vie dans ce château, plus de vie dans son corps qui était jadis celui de poupée. Elle n'est plus qu'une ombre qui rase les murs froids, de la froideur en elle et tout autour. Le visage marqué de cicatrice, l’œil vif devenu terne, le pas lent et assuré qui n'est plus que poids d'une vie sur épaule.
Le deuil impérial lui va si bien, fini les robes couleurs garances, le sombre uni n'est qu'un parfait aboutissement de son sombre soit.
La pièce est vide et le lit est déjà froid. De disputes en colères il découche même parfois de ce lit conjugal. Quand ce n'est pas le travail, ce sont les blessures des mots qui les font fuir à tour de rôle et s'éloigner l'un de l'autre. Heureusement les enfants ne se rendent compte de rien, ou tout du moins le crois t'elle.
Les enfants, ses tout petits, fruits du véritable amour de deux êtres si idéalement différent et si parfaitement en osmose. Elle le yin lui son yang, fusion de deux être qui ont créés le plus beau. De cette union devait arriver un troisième. La nouvelle contrairement au deux précédente grossesse n'avait pas emballer la jeune lionne. Ce n'était pas le moment. Elle venait de réaliser son rêve, devenir chevalier. De plus elle avait nommé sénéchal de l'ordre. A quoi il fallait ajouter un travail prenant de mairie et deux ou trois affaires tenus secrètes. Non elle ne l'a désirée pas, d'ailleurs comment avait elle pu tomber enceinte avec le peux de fois ou elle s'offrait sans grande envahie à son époux, répondant ainsi son devoir conjugal de femme ?
Autant elle avait choyé les deux premiers de tout son amour de mère alors même qu'ils étaient en elle, autant elle n'écoutait pas son corps actuellement. D'ailleurs personne mis à part kalvin et sa rousse ne savait, à quoi bon, il serait là bien assez tôt. D'abord l'hideux ventre sans forme et ensuite les pleurs, le seins, les langes ... Alors autant profiter tant que rien ne se vois trop, continuer les entraînements voire même trop en faire. Cheval, combat à mains nues, combats à l'épée, autant de passe temps qu'il est possible d'en avoir dans une journée, assortit au stress de gestion d'une mairie, un parfait cocktail explosif.

Un matin semblable à tant d'autres et puis, une vie qui ne sera plus, qui ne sera pas. Elle avait déjà connu le coup de poignard dans son ventre. A cette époque là elle ne savait pas se battre et les brigands avaient voulu la laisser pour morte. Mais cette fois c'était pire, c'était différent et puis surtout pas de lame. La douleur encore, plus forte à présent, une contraction qu'elle reconnait maintenant. La lionne se relève a t'elle déjà compris ? Une main s'appuie sur le bureau tandis que l'autre se pose sur sa robe au niveau de son entre jambes. Non ce qui ce passe n'est pas normal, elle l'a compris. La douleur l'assaille encore et c'est à plein poumons dans une voix finalement plus emprunte de terreur que de douleur qu'elle appelle la seule personne qu'elle sait être là pour elle pour toute chose.


ANNAAAAAA !

C'est après ce cri qu'elle s'écroule sur le dallage. La tâche de vermeils qui entache le sol ne trompe pas. Il est trop tard.

On peut se dire *
Que l'irrémédiable
Avec le temps
Peut réunir l'oubli
Avec l'amour
Pour vous retenir

Juste laisser
Un peu d'espérance
A peine murmuré
Sous un silence

Mais il y a
L'inacceptable
Qui vient tout bousculer
Une erreur de là-haut
Qu'on a pas demandé
Mais il y a l'inacceptable
En plein vol, foudroyé
Et qui vient tout reprendre
Tout ce qu'on vous a donné
Et vous laisse
Comme une impression
Une impression d'inachevé

On peut se dire
Que l'inconcevable
Peut arriver
Un jour sans faire de bruit
Tout bouleverser
Sans vous prévenir

Même s'y attendre
Parce que quoi qu'on fasse
On sait le mur
Au bout de l'impasse


Le réveil est lourd. Les paupières bâtent sur le visage d'une anna qui se veut souriante. Un linge humide sur son visage qu'elle tapote avec extrême douceur.

Ca va aller, ne vous en faites pas.

Rien n'ira plus. Elle n'a pas voulu cet enfant. D'une certaine façon c'est elle qui l'a tué, tout est de sa faute. C'est a présent qu'il n'est plus là qu'elle comprend a quel point elle l'aimait et ce qu'il représentait pour elle. Maintenant qu'il n'est plus là elle n'a même plus cette ultime lien qui faisait que kalvin l'aimait encore. Si elle n'était même plus capable de mener à bien des grossesses à quoi servait elle.
Il n'en fallut pas plus pour prendre une rapide décision.


Fait préparer mes baguages et ceux des enfants.
Mais ... mais ... pourquoi ? Ou voulez vous aller dans votre état.
Je rentre chez moi, je part pour mont saint-léger.


La demeure était certes plus modeste mais elle était sienne tant que son suzerain lui octroyer ce droit.

Préviens dolgar et pentud ils partent avec nous.

Prévoyante et se sachant faible les deux gardes ne seraient pas de trop pour le voyage.
Le regard stoïque et incrédule de la fidèle suivante plongea la lionne dans un éta nul connu au paravent.
Le regard noir alors qu'elle se lève de la couche et s'habille et s'arme tant bien que mal se jette sur la jeune domestique.


MAINTENANT !

Il n'en fallut pas plus pour secouer la douce qui partit exécuter les ordres. Mais c'était sans que la blonde ne sache que sa suivante lui jouerait son premier tour et prendrait des initiatives en faisant envoyer un courrier discret à son époux.



Au Vicomte Kalvin von Dumb,

Maitre, je vous envoie cette courte mais prompte missive pour vous dire que j'ai ordre de faire préparer baguages de madames et des enfants. Je crains pour sa vie elle doit se reposer après le sang qu'elle a perdue et je crains pour les enfants. Je vous en conjure revenez vite. Nous partons pour la demeure de madame avec deux gardes.

Anna


Certes le courrier manquait de tact mais comment faire autrement. Après quoi et comme si de rien n'était les mâles furent préparés, montés en carrosses et c'est ainsi que chaussin finit de parfaire son état de sombre, de triste et de terriblement vide.
Une longue nuit noire venait d'envelopper ce qui était autrefois le havre de paix d'un couple heureux.


* L'inacceptable. Les 10 commandements.

_________________
Kalvin
Château de Dôle, quelques part dans l'une des nombreuses salles dont il a les clés :

C'est une nouvelle journée, loin de tout, loin de lui, loin de la personne qu'il avait l'impression d'être, loin de la personne qu'il a envie d'être, loin de se reconnaitre.

D'ailleurs, rien n'y fait, actuellement, son statut, ses épaules, son regard et ses traits démontrent réellement une absence, un manque d'envie, de motivation, un froid inhabituel, distant il l'a toujours été, mais ici, c'est bien plus que cela...

C'est donc l'humeur sombre, le regard vitreux, que Kal déambule dans les couloirs de Dôle, perdu dans ses pensées...

Pour l'heure, c'est sa famille qui le préoccupe, ses enfants sont au mieux;
Khyan poursuit son entrainement avec son Grand-Père et sa femme, du moins à sa connaissance, et Cladeys...mmh, Cladeys doit lentement et assurément profiter de son jeune âge en compagnie d'Anna...

pour le coup, une première connexion se fait...

Kal, es tu vraiment là, es tu vraiment ce père attentif ?

Ce qui n'augure rien de bon dans ses sombres pensées, qui elles ne lui donnent pas le temps de s'arrêter et de poser le problème.

Vient l'image de sa douce Ily, ces derniers jours, il avait pu apprécier le tempérament d'une lionne sur sa faim, enfin, c'est ce qu'il en pense, loin de se douter qu'il a sa part de responsabilité...

Ses sentiments étaient toujours présent, bien que bien conscient que c'est derniers paraissent anodins et sans réelle intentions de sa part, pour lui, ils sont bien là, sa femme est la seule réelle préoccupation et sa relation actuelle est loin d'être au beau fixe.

L'ennui, c'est qu'il ne se l'explique pas...il n'explique pas le gouffre qui s'est créé entre eux, leur divergence n'a jusqu'alors, jamais été un frein à leur amour, loin s'en faux, ca les rapprochait...

Mais pour l'heure, tout semble les opposer...et il a beau tourner le problème dans tout les sens, il ne trouve pas écho à la question de son coté.

Bon sang, qu'est qui t'arrive Kalvin, tu es en mesure de fournir un argumentaire et une réflexion sur des questions rhétoriques et t'es pas foutu de gérer ta vie de couple...

Léger soupire et le voilà reparti dans ses sombres pensées, une chose est certaine, il est temps pour lui de prendre du temps pour sa belle et ses enfants, grand temps, c'est d'ailleurs ce qu'il avait envisagé en ne demandant aucun poste à responsabilité, c'est peine perdu ...


- Bon sang que j'ai été stupide de dire oui...après tout, je me suis formé sur le tas, d'autres auraient pu en faire autant ! Les parlementaires devraient vraiment apprendre à faire fit de leur espoirs et se contenter de vivre pleinement leur poste !

La frustration est grande, c'est une certitude, et il ne sait pas encore ce qui l'attend...d'ailleurs ce sont des pas alertes et les cris d'une valet qui le font s'arrêter, un vif mouvement et le voilà occupé à lui faire face, un sourcil froncé devant la présence d'un vélin

- Qu'est-ce, d'où cela vient il ? le ton est sec, rageur
- Chaussin, Monseigneur le valet se retire aussitôt

Pas de sceau, ce n'est donc pas sa douce...étrange...dépliant le vélin, son sang ne fait qu'un tour...sa femme, partant pour Mont-St-Léger...avec les enfants...sans raison apparente...

De quoi le rendre furieux....rompant tout affaires courantes, que les comtois aillent au diable ! Kalvin regagna son bureau, afin de réfléchir à la situation...le voilà esseulé devant un choix imprévu, sa femme, a prit enfant et affaire, laissant le domaine de Chaussin vide de la seule âme qui fait de ce lieu son foyer.

Or de question de laisser les choses aller, de perdre sa belle sans essayer de se battre à nouveau, d'ignorer ce mal être tenu qui s'est installé entre eux il y a deux mois, vivant de sursauts selon les humeurs de chacun...

Mais comment ?

_________________
Kalvin
Bureau privé du Vicomte, dans ses appartements, Chaussin :

Voilà 2 jours que le Vicomte a retrouvé sa demeure vide de vie, bien que la vie y est toujours présente, entre les domestiques, les valets, les hommes liges du Vicomte et les nombreux paysans allant et venant quémander les bons conseils de leur seigneur...

Non, lorsque qu'on parle du vide, c'est bien les sentiments que l'on exprime, car, le soudain départ inexpliqué, voir inexplicable de sa belle, crée bel et bien un vide dans le cœur de l'homme que ce Vicomte est et restera.

L'absence de sa femme et de ses enfants, prit sans remords, par la belle qu'il aime, sans autre information qu'une lettre rapide et vive d'une dame de la suite, l'informant d'une bien malheureuse et douloureuse nouvelle...

Kalvin, dans sa surprise et sa colère sourde, n'avait pas fait attention à ces mots lourds de sens " Je crains pour sa vie elle doit se reposer après le sang qu'elle a perdue et je crains pour les enfants ".

Oui, c'est quelques mots étaient lourd de sens, et après en avoir vraiment prit conscience, cette sourde colère s'était transformée en une peine farouche, le privant de toute ses compétences...

Ce troisième enfant, émanant de l'amour de deux être ne sera pas, n'est plus...la douleur de cette perte est vive, mais comme toujours, Kalvin, fit fîs de son chagrin, se perdant à ses occupations traditionnelles et aux responsabilités qui lui incombaient.

Mais deux jours, quand le cœur est en peine, cela attaque la raison, celle-ci étant déjà elle même atteinte par ce silence de sa belle et tendre, qui avait choisi de vivre sa souffrance, loin de l'être aimer...

Alors ce soir, face à la chandelle usée d'une bougie de cire de miel, le regard vitreux, Kalvin coucha par écris c'est quelques mots destinés à la maitresse des lieux de Mont-Saint-Léger.






A vous très Chère Ilays,
A toi, être aimé et chéri,

Voilà deux jours que Chaussin vibre au pas muet d'un Seigneur en peine ,perdu par le départ de ses amours. Sa femme, son fils, sa fille...

Voilà deux jours que les sentiments d'une homme face à une situation imprévue passe de la surprise, à la colère et à l'inquiétude...Cette dernière étant et se devant être la seule émotion primordiale à l'événement présent.

Le silence devant lequel je me retrouve n'est en rien un réconfort dans lequel me glisser alors que mes pensées sont multiples et toutes plus folles de conséquences les unes des autres.

Bien que nous vivions pour l'heure un moment douloureux ou tout semble nous séparer, jamais mon amour n'a été perturbé par quelconques distractions. Mon seul engagement dans le travail ne peut expliqué ce départ si soudain...bien que cet engagement se doit d'être remis en question pour ma part.

Jamais, je n'aurais cru à pareil acte de l'être aimé, me laissant devant un fait accompli d'une unique décision, alors que cela concerne 4 êtres chers à Aristote.

A l'amour de ma vie, je te supplique donc, de ne pas me laisser lettre morte et espère avoir des débuts de réponses aux nombreux silences qui semble nous avoir définitivement éloigné, toi de moi.

J'ai pleinement conscience que ma distance, mes absences répétitives et nos disputes récurrentes de part nos fonctions réciproques n'aident en rien à trouver la passion et l'amour que nous a uni l'un à l'autre.

Mais je ne peux que t'assurer que cette amour n'attend que l'occasion de se raviver, que chacunes des étincelles que nous avons partagé m'ont empli de bonheur.

Peut-être souhaite tu te confesser d'actes et de maux dont je n'ai guère conscience, mais je te rappel à nos vœux..."pour le bien, comme pour le mal, nous nous jurons aides et soutiens"...

Ton départ m'aura rappelé ce vœux auquel j'ai fait défaut, et auquel je souhaite faire pénitence, mais n'ai nul envie de m'imposer à toi, si ma présence te dégoute.

Dès lors Déesse de mon Cœur, j'ose espérer recevoir de ta part, un espoir, une occasion, voir une raison valable à surmonter les gardes de ta demeure et m'imposer à toi afin de prendre plaisir à te regarder droit dans les yeux. Rompant ainsi, le silence, d'un mari aimant et distant en un mari aimant et présent.

Votre dévoué mari.


Kalvin von Dumb




Le sceau posé par une main tremblante, le Seigneur héla le valais avec pour seul instruction

- Pour Mont-Saint-Léger, pour hier !
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Dolgar
Le retour à Luxeuil ne s'était pas fait sans mal. Les morsures des canidés avaient été source de douleur et de fièvre. Maryah était partie et il la comprenait. Le comté était fini pour lui aussi. Et il pensait avoir trahi un peuple entier.

Ce n'était pas la première fois ceci dit. La trahison et l'intrigue, l'espionnage et le meurtre finalement c'était son gagne pain. Mais c'était la première fois que sa propre personne lui donnait envie de vomir.

D'ailleurs il avait souvent vomi. Et tremblé de tous ses membres aussi. Et puis le néant. Il avait survécu une fois de plus. Décidément... la peste ruinait des villages entiers mais lui n'arrivait pas à y passer.

On lui avait aussi appris la mort de l'Empereur. Même les empereurs pouvaient mourir. Comme quoi...

Bon il n'avait pas d'animosité à l'égard de l'homme, mais il ne comprenait pas l'Empire et ses décisions. Et c'est pas faute d'essayer. Mais bon l'Histoire s'écrivait sans lui. Aucune importance, il découvrait les joies de la pêche.

Et dire que l'Eglise lui disait souvent qu'il était un pêcheur. Pas faux. Les poissons sortaient de l'eau et étaient vendus dans la foulée.

Une journée de plus en paix. On lui avait demandé de se faire discret, il se faisait discret. Et voilà qu'une femme le hélait à plein poumons.


Mais c'est pas vrai... même à demi mort, on vient encore me casser les roustons. J'vous jure...

Il grommelait mais il revint vers le bord. Et il reconnut la jeune domestique de la vicomtesse de Chaussin. Comment s'appelait-elle ? Ah oui Anna. Sa mémoire visuelle était toujours aussi bonne. Mais que fichait-elle au bord d'un lac ? Il rangea sa barque pour éviter le pourrissement du bois. Et il se renseigna un peu.

Et prends ça dans les dents ! Une fausse couche, état de faiblesse, départ imminent, besoin de sa personne sur le champ... bref c'était la merdouille.

L'homme ne put s'empêcher de fermer les yeux. Ca aussi il s'était un peu planté. Mais il avait une chance de se racheter.


Bon. Allons y en ce cas. On ne va pas traîner vu l'urgence.

Il ramassa un sac au fond de sa barque et se rééquipa en conséquence. Ses deux dagues, Hypnos et Thanatos, ainsi que Némésis sa fidèle arbalète. Plus quelques plantes séchées qui une fois en décoction, donnaient la mort rapidement. Il devrait récolter des plantes à l'occasion, y en avait plus.

Une fois arrivé au château vicomtal, au poste de garde c'était un poil morose. Les hommes étaient nerveux. Normal, garder une demeure fantôme hein. Surtout en automne-hiver y avait de quoi flanquer les miquettes.

Le carrosse était déjà prêt. Et l'assassin aussi. La nuit était sa plus fidèle alliée. Il en taquina son collègue d'ailleurs avec un léger "Bouh ! " au creux de l'oreille. Bon il se fit traiter de tous les noms, mais fallait bien rire un poil.

Il sauta sur un cheval et se mit en route.



Bon en route. Je passe devant, j'ouvrirai le chemin. Quitte à briser des crânes en pleine nuit j'y verrai clair.

Il avait tant détruit que là mine de rien, il était prêt au moins à sauver ce qui pouvait encore l'être. Du moins il espérait pouvoir faire quelque chose pour cette jeune guerrière. S'il pouvait au moins lui sauver la vie, il le ferait. Avec méthode et sans état d'âme. Après tout, les bêtes sauvages n'en ont pas...
_________________
Khyan
'deys elle me fait de l'énervage dans mon cœur. C'est toujours embêtant les petites sœurs. Et puis, aujourd'hui, elle fait beaucoup de l'embêtement. Peut-être qu'elle aussi ça lui fait tout bizarre dedans elle, tout comme moi. Ça fait beaucoup de les jours que 'po et 'mon c'est comme si ils étaient pas content du tout après nous. Même quand 'mon elle fait des bisous sur mes joues avec ses lèvres toutes douces, c'est pas pareil. C'est comme si c'était du faux bisou qu'elle donne. Avant quand elle faisait du bisou ou que 'po faisait de la caresse à mes cheveux, ça faisait comme un soleil dans ma tête, mais là, c'est tout gris. C'est peut-être parce qu'ils ont beaucoup de les travail et que du coup, ils peuvent pas être beaucoup dans la maison à nous. 'po quand il fait les sourires, il a l'air trop pas content, et quand c'est 'mon c'est comme si elle avait du chagrin. Et puis parfois, c'est 'mon qu'on dirait qu'elle fait les colères et 'po qui est tout comme quand je suis triste.

J'aime bien grimper sur la chaise devant la fenêtre pour regarder 'mon faire de la népée quand 'po il fait du parlement. Elle est trop forte avec sa népée ! Moi c'est mon 'py qui va m'apprendre à faire la népée bientôt. Je suis content que je va faire avec 'py, parce que mon 'py il est gentil, et lui aussi il est fort avec sa grosse népée et que je va deviendre fort aussi tout comme lui je suis sûr ! Et après je fera du chevalier, mais pas comme maintenant pour du semblant. J'aura du nécuyer et je fera du protégeage de 'mon, pis même qu'elle sera très fière que son fils il sera un grand chevalier quand il ira faire du parlement chez le franc comptage politique comme 'po. Mais ça me fait un peu du chagrin quand même parce qu'avant c'était 'mon qui m'apprenait. Je crois qu'elle est pas contente après moi. Peut-être que j'ai fait trop de les bêtises ou qu'elle trouve que je suis encore trop un bébé pas fort. J'essaye de faire tout pareil qu'elle me dit pourtant, mais c'est difficile la népée. Et depuis que 'mon elle est rentrée avec de les bobos partout, ça me fait un peu peur. Je crois qu'il faut avoir plein de bobos pour avoir le droit de deviendre un grand chevalier après, mais moi j'aime pas les bobos, ça pique comme quand je tombe et que mes mains elles sont toutes rouges et abîmées, et que Nana elle met le long gant qui guérit. Le long gant c'est pas que pour les mains, c'est le pot avec le truc dedans que tu mets sur tous les bobos qui piquent.

Après la népée, 'mon elle va faire le maire. Nana elle m'a dit que faire le maire c'est envoyer les gens dans le marché, et pis faire le parlement, et pis faire faire le travail pour le pain comme ça que les habitants qu'ils peuvent manger. Même qu'elle compte les sous comme 'po ! Parfois je fais comme si 'deys c'est le franc comptage avec ma népée, alors je fais le parlement et je compte jusqu'à cinq sur mes doigts. Alors, c'est comme si que 'mon et 'po ils sont tout près de moi.

'po, lui, il fait beaucoup le parlement, et quand qu'il rentre à la maison, il va dans son bureau. Quand que la porte elle a pas fait « boum » très fort, je me mets derrière et je le regarde dans l'ouverture. Il fait les dossiers et les papiers avec les sourcils comme quand il fait le disputage. Alors je m'en va pour pas l'embêter.

J'aime bien me faire de l'histoire tout seul, alors je m'assois en bas des escaliers, je regarde les serviteurs, et puis j'imagine. Nana, c'est une jolie princesse, et puis celui-là, derrière, c'est celui qui la protège, un peu comme 'ogar qu'il fait avec 'mon. Il font la promenade dans le jardin du graaaaaaaaand château. Dans ma tête, ils préparent une réception pour faire de les joutes que tous les nobles ils vont viendre avec leur lance. Et tout à coup, tout le monde se met à courir. Alors je regarde partout pour trouver qui qui fait le méchant dragon qui fait trop peur.


Vite, il me faut de l'eau et des linges !

En entendant la voix de Nana, je sors de mes pensées. Plus d'histoire rigolote, mais juste les serviteurs qui ont tous très peur. Mon petit cœur s'emballe, et mes billes noires ne savent plus où regarder. Je me mets un doigt dans la bouche et je me lève. Un valet me bouscule un peu et pose une main sur ma népaule pour pas que je tombe. Il me dit rien, il repart en courant. Ils parlent tous entre eux, ils crient un peu pour se demander des choses, mais je comprends pas. Est-ce que 'mon se serait fait attaquer par un dragon comme qu'il y a dans mes histoires ? Mes petits yeux s'embuent de larmes. J'ai peur, j'ai très peur. Je veux savoir, je veux qu'on me dise. Mes petits doigts s'agrippent aux braies d'un domestique qui passe. Mon corps est entraîné par sa course et on doit me rattraper une deuxième fois pour pas que je tombe.

Pas maintenant !

Je fais des yeux tout rond parce que jamais qu'on me crie comme ça quand j'ai du chagrin d'habitude. Mon nez coule, et je pars en courant dans ma chambre. Je fourre ma bouille dans mon oreiller, et là, je pleure longtemps, tellement longtemps qu'après, je m'endors.

Quand que je me réveille, que je frotte mon zyeux et que je sors, il y a des coffres dans l'entrée. Un domestique me parle enfin, mais sa voix c'est comme quand qu'on me console. On va faire du voyage. J'appuie mon dos contre le mur près la porte de l'entrée, et je fais la moue parce que j'ai pas trop trop envie de faire du voyage et que je suis pas encore bien réveillé. Et là, je vois 'mon. Elle est trop belle, mais elle a l'air trop fatiguée. Elle fait comme si que tout est normal, mais moi je sais que c'est pas comme tous les jours. Calmement, je suis tout le monde et je les laisse me hisser dans le carrosse.


[Quand je la regarde faire
J'ai les larmes aux yeux
Mais ce n'est qu'une mère qui voudrait être le bon dieu
Mais ce n'est qu'une mère qui voudrait être le bon dieu
Pour ne jamais voir l'enfer dans le noir de mes yeux
Alors je danse vers
des jours heureux
Alors je danse vers
Et je m'avance vers
des jours heureux

Quand je regarde mon père
et ses yeux amoureux
Elle sera sûrement la dernière
dans ses bras a lui dire adieu

Elle a mal sans en avoir l'air
pour qu'autour d'elle ceux
Qui la regarde faire
ferment les yeux
pour qu'autour d'elle ceux
qui la regardent faire
Y voient que du feu

J'ai pas su trouver les mots
pour te parler je sais
Mais je pense être assez grand
alors aujourd'hui j'essaie
Tu l'as bien compris je crois
Je t'aime en effet
Tu l'as bien compris je crois
Je t'aime pour de vrai
]


Je suis assis à côté d'elle et mes billes noires cherchent ceux qui sont tout pareil, au milieu de sa jolie peau toute blanche. Je le sens qu'elle est trop triste et qu'elle fait que du semblant. Et puis j'ai envie de le lui dire, une fois, en articulant bien, même si c'est pas trop trop facile, juste pour faire partir sa tristesse.

Ze t'aime Momon

[Je t'aime je t'aime maman maman
Je t'aime passionnément
Je t'aime je t'aime maman maman
Je t'aime simplement
]*


Petit lexique de noms afin de faciliter la compréhension :
'deys = Cladeys
'mon = Maman
'po = Papa
'py = Papi
Nana = Anna
'ogar = Dolgar
Edit de {Zorrette}
*Christophe Mae "Maman"

_________________
Ilays
« Je serai morte en cet instant que cela ne m’aurait pas dérangé. Il n’y a plus rien … Je ne suis plus rien. »

A genoux sur le sol, pliée en deux de chagrin et de colère elle jette le vélin au feu.


[ Chaussin le jour du départ. ]

Les mâles prêtent, les enfants, les gardes, tout est en place pour le départ. Dolgar est là, elle le remarque à peine mais ça la rassure. Il est surement un des rares suffisamment fou pour la retenir quand elle l’est aussi. Après tout il veille sur sa vie de part bien des façons différentes.
Il n’y a pas eu un mot depuis qu’elle a donné les ordres, pas eu non plus d’explication pour les enfants. Ils sont jeunes, se pense t’elle, sans savoir qu’au milieu de tout ça il y en a un qui au final en souffre déjà.
Le silence est lourd et pesant durant le trajet. Le regard scrute la campagne sans vraiment la voir. C’est à ce moment-là qu’un petit son retentit. Les ébènes se tournent et croisent leur semblable et ce qu’elle y voit lui brise encore plus le cœur.


Vient là !

Son petit lion sur les genoux, elle le serre contre elle.

Mon bébé si joli,
Maman veille, mon petit,
Ne crains rien, sèche tes pleurs,
Viens sur mon cœur
Mon tout petit.
Tu auras bien le temps,
Car certains sont méchants,
De connaître les soucis
Et les chagrins durant ta vie.
Tu es mon doux trésor,
Tout petit,
C'est toi seul que j'adore,
Tout petit,
Toi la raison de ma vie,
Bébé joli,
Oui mon tout petit,
Tout petit,
Tout petit...
*

Je t’aime aussi petit lion

Son inestimable trésor au creux de ses bras la lionne se brise. Ce sont des larmes silencieuses qui coulent le long de ses joues alors qu’elle se rend compte de tout ce qu’elle avait et de tout ce qu’elle a perdu.

[ Mont Saint-Léger, quelques jours plus tard. ]

L’organisation c’était faite aussi bien que possible. La demeure était fort modeste, une demeure de petit seigneur. Ilays avait dormis dans sa chambre, les enfants et anna dans une autre, pour le reste les domestiques dormaient dans la grand salle et les gardes au poste de garde. Les jours suivants s’étaient déroulés sans grand changement dans son humeur. Triste et morose à en mourir. Enfermé des heures entières dans sa chambre à travailler et ne sortant que pour travailler encore.

Puis un soir un courrier de kalvin. Elle se doutait bien qu’il écrirait tôt ou tard, peut-être même il essaierait de passer les portes pour la voir et prendre les enfants.

Son homme, …
Elle n’a pas les mots elle n’a plus la force.
Elle serait morte en cet instant que cela ne l’aurait pas dérangé.


Et quand nos regrets viendront danser autour de nous nous rendre fous
Seras-tu là ?
Pour nos souvenirs et nos amours
Inoubliables inconsolables
Seras-tu là ?
Pourras-tu suivre là où je vais ?
Sauras-tu vivre le plus mauvais ?
La solitude le temps qui passe
Et l'habitude regardes-les
Nos ennemis dis-moi que oui
Dis-moi que oui
Quand nos secrets n'auront plus cours
Et quand les jours auront passé
Seras-tu là?
Pour, pour nos soupirs sur le passé
Que l'on voulait que l'on rêvait
Seras-tu là?
Le plus mauvais
La solitude le temps qui passe
Et l'habitude reqardes-les
Nos ennemis dis-moi que oui
Dis-moi que oui ? Là ? Seras-tu là ? Seras-tu là ?
**

Une fois le vélin au feu préférant oublier le mal qu’elle leur fait, le mal qu’elle se fait, elle se glisse dans la nuit pour un sommeil fiévreux et agité dont elle ne s’extirpera que pour écrire ses quelques mots et les envoyer à qui de droit.



Viens chercher les enfants.


*Dumbo Mon tout petit
** Michel Berger Seras tu là

_________________
Dolgar
Sur la route entre Chaussin et Mont Saint Léger

Et de nouveau en route. Alerte et vif. Enfin à demi mort quand même. La fièvre laisse des traces, mais de nuit sur une route potentiellement risquée, il se sentait à sa place.

Et il se souvenait... l'arpentage des routes, les astuces de repérage, comment ne pas se faire surprendre. La seule fois où il avait oublié cette leçon, il s'était fait littéralement assommer et dépouiller. Par deux quiches lorraines en prime. Ceux là avaient eu du bol selon lui. Bon dans les faits il s'était carrément fait éclater la tronche, mais plutôt crever que de l'admettre. Ben quoi ? On a sa fierté aussi. Non mais !

Bref. Il se rappelait surtout que de nuit le meilleur moyen de se faire avoir, c'était de produire de la lumière. Donc il évoluait sans torche, guidant le convoi avec prudence. Et pas un rat. Ni un bandit d'ailleurs. Il aurait été seul il se serait dit un truc du genre "Mortecouille on s'emm... dans cette aventure."

Sauf que là, il avait trois personnes à couvrir dont deux enfants. Donc c'était plutôt : "Une veine que les coupe-bourses se soient planqués."

Et le voyage fut un peu long. Il entendit du bruit dans le carrosse. Une chanson visiblement. Il n'en saisit pas le sens, mais il soupira légèrement. Il se passait des trucs pas nets. Un départ précipité, un couple qui semblait se plonger dans le travail. A quel prix ? Il n'en savait rien. N'étant pas lui-même doué pour ce genre d'affaires.

Le plus difficile pensait-il, était non pas de se protéger d'agressions venant de tierces personnes, mais de soi-même. Il en faisait l'amère expérience et se devait de faire quelque chose. Oui mais quoi ? Là est la question.

Il remit ses réflexions à plus tard. On arrivait. Enfin. Quoi que le vrai boulot commençait. Rondes à organiser, histoire d'éviter les infiltrations, fouilles des livraisons de vivres, identité et motif de venue d'éventuels arrivants... etc.




Mont Saint-Léger

Quelques jours avaient passé. Et l'intuition soufflait à un certain garde un truc du genre : "Y a un truc qui sent le moisi mon gars."

L'atmosphère était tendue, c'était dans l'air. Il avait bien tenté de sonder la vicomtesse, mais elle se plongeait dans le travail. Chevalerie et politique était-elles compatibles. Il n'en savait fichtre rien. Tout ce qu'il ressentait dans l'air était la souffrance et la douleur. Celles de l'âme et non du corps. Et ça, il ne savait guère soigner ce genre de maux. Du moins, pas si le "patient" refusait de parler. Il n'avait jamais vraiment su communiquer d'ailleurs. Mais il s'en sortait à peu près bien.

Il avait donc décidé de distraire au mieux les enfants. N'en ayant jamais eu certes, mais au moins ça les occupait. N'ayant après tout pas de camarades de jeu sur les lieux, y avait un grand gamin qui certes ressemblait à un ours, mais qui aimait bien ces petites créatures pleines de vie.

Un messager était en route pour Chaussin. Il avait pris une initiative personnelle qui lui coûterait peut-être sa tête. Celle d'écrire au vicomte en personne. L'état d'Ilays était critique il le sentait. Et le jeune maître, même s'il ne le montrait pas, en pâtissait aussi. Quoi qu'il se soit passé, il ne voulait pas prendre le risque de voir une famille aussi unie se briser ainsi. C'était rageant quelque part. Et il pensait de son devoir de tenter quelque chose aussi remit-il un vélin de plus au messager, avec quelques écus pour la peine.




Monsieur le Vicomte,

Je me permets de vous écrire le présent pli, malgré le fait de vous savoir très occupé avec l'économie de notre comté. J'ai hélas manqué des choses ayant eu une fièvre assez violente. Mais votre épouse me parait de plus en plus morose, et je ne sais que faire pour la faire sortir de cet état.

Je sais qu'elle a repris les rênes de la mairie de Luxeuil en sus de sa fonction de sénéchal de l'Ordre du Lion d'Or. Mais elle s'abîme dans le travail et je crains qu'elle ne s'y plonge de plus en plus. L'administration des terres luxoviennes semble lui faire oublier une douleur latente et profonde, et j'ai hélas l'impression que cet état de détresse profond ne touche indirectement votre fils.

Khyan me semble moins enjoué qu'à l'ordinaire. Nous tentons de le tenir occupé, mais quelque chose ne va pas et je ne sais pas ce que c'est.
La garde pourrait mourir pour votre famille, mais nous ne savons guère soigner les âmes qu'elles soient adultes ou non.

Bref, je vous conjure de revenir au plus vite afin de résoudre cette épineuse situation. Dussè-je y perdre ma tête en public pour mon outrecuidance, je me dois de protéger chacun d'entre vous au mieux. Voici pourquoi je vous écris en ce jour. Afin de tenter de protéger au mieux votre épouse et vos enfants d'une détresse latente qui pourrait influer sur le physique.

Je vous prie de bien vouloir accepter cependant mes plus sincères respects.

Dolgar.


Certains diraient que le garde avait abandonné la Franche-Comté en renonçant à son poste de juge. Il ne le niait pas. Et il était prêt à en payer le prix auprès des comtois s'il le fallait. Mais il s'était aussi juré que jamais cette famille ne serait détruite. Et il tenait à son poste. Se sentant responsable d'autres personnes pour la première fois de sa vie, il eut une impression étrange en voyant le messager partir.

Il ne sut la définir avec précision ceci dit. Mais il fallait bien que quelqu'un tente quelque chose pour éviter un drame. Quoi qu'il en coûte, il ferait n'importe quoi. Après tout, la noblesse lui avait souvent prouvé qu'il n'était après tout rien de plus qu'une fourmi sous leurs pieds. Alors pour une fois que certains lui faisaient confiance il ferait tout pour la mériter.

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Kalvin
Bureau privé du Vicomte, Chaussin, vendredi fin d'après-midi :

Un courrier, un seul et unique courrier, tenant en une phrase : Viens chercher les enfants.

Ni signature, ni mots, ni explications, que diable arrivait-il à sa douce pour mettre autant de distance et de silence entre lui et cette souffrance qui est sienne, qu'importe , la décision était prise et trottait déjà depuis quelques temps dans sa tête.

Il avait fait demander ses conseillers et le capitaine de sa garde.
Dolgar absent, il avait remis le titre en question au plus vieux soldat qui avait assuré la garde des terres.

Les ordres avaient été donnés qu'importe les désidérata de sa femme, il marcherait sur Mont-St-Léger et ferait la jonction avec la garnison de Baume-les-Dames, installerait tentes et intendance devant le domaine de sa douce et ne partirait de là qu'avec sa femme et ses enfants quelque soit le temps qu'il lui faudrait pour plier sa douce à sa propre volonté...

Par ce geste, il entend et espère faire comprendre à sa belle, que sans elle, il n'y aurait pas de retour possible et que le drame du couple ne peut être sans l'accord unanime des deux êtres réunis en un seul foyer.


Mont-Saint-Léger, L'aurore du Dimanche

Le soleil automnale se lève grisâtre sur les terre boisées et mornes de Mont-Saint-Léger, les arbres ont laissé leur duvet de couleurs pour étendre leur ramification sur le ciel gris, dans l'espoir d'atteindre un but indéfinissable.

S'ajoutant au morne couleur d'un hiver naissant doucement, les tentes de sièges et le drapeau noir et blanc de Chaussin claquant au vent fit l'effet d'un surprenant spectacle à tout êtres ayant pour habitude de se lever au chant du coq...

Kalvin avait reçu un courrier en route, un second homme s'inquiétant pour la santé des enfants et de sa douce, comme si cela était nécessaire à une intervention de sa part, mais la noblesse d'âme de ce dernier message ne resterait pas sourd au Vicomte...

Et c'est ce même matin, lors de cette même aurore, sous la fraicheur d'un hiver s'annonçant que Kalvin vint se présenter au porte du Domaine, laissant derrière lui des hommes de guerres et de métier s'affairer au dressage d'un campement prêt à survivre à l'hiver rude qui s'annonçait..

Le visage lasse et la voix rauque et sombre, il se fit connaitre au portique du manoir, attendant qu'on le fasse entrer.

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Ilays
«Adieu mon amour.»

La maison dort encore, enfin elle dort depuis leur arrivée en fait. Le visage fermé elle se laisse aller. Anna s'occupe des enfants, dolgar aussi apparemment. C'est l'essentiel. Leur père viendra bientôt les chercher et elle pourra glisser vers sa petite fin.
D'ailleurs en un dimanche matin ...


Madame, votre époux est là.
Bien qu'on aille lui dire que les enfants arrivent.


Les mâles des petits avaient été à nouveau préparés pour repartir vers chaussin. Dans la salle principale du château régné une ambiance froide, triste et austère qui n'allait pas faire en s'arrangeant à leur départ.

Mais ...

Pas de "mais". Elle parle on exécute et son regard en dit long.

Quand elle en conclue qu'anna avait compris elle fit signe à khyan d'approcher. S'agenouillant pour se mettre à sa hauteur elle lui sourit tant bien que mal son pouce sur son doux visage de bébé. La voix est calme et suave comme d'habitude. Tout du moins elle l'espère. Khyan a déjà bien assez subit.


Ecoute moi mon petit lion ...

Un léger soupir puis elle reprend ébène dans ébène.

Tu va repartir avec cladeys, anna et dolgar pour chaussin.

Le regard se lève un instant sur la suivante pour voir si elle est d'humeur à contester. Silence, elle poursuit.

Papa est en bas. Tu vas retourner à la maison. Mais avant ca je voudrais que tu me fasse une promesse. Je sais, parce que les mamans ca sait tout, que tu n'aime pas beaucoup cladeys mais vois tu c'est ta petite soeur. Alors je te demanderai à partir de ce jour et jusqu'à ce que tu sois un homme, un homme très grand et très vieux, que tu veille sur elle et que tu la protège.
Promis ?


La lionne se relève et va embrasser sa fille dans les bras d'anna, avant que de faire signe à cette dernière pour amener les enfants. Si il y a bien une chose qu'elle ne veut pas, c'est que la dernière image qu'ils gardent d'elle soit celle d'une mère abattu en train de pleurer.

Madame ... C'est qu'il a assiégé Mont saint léger.

C'était risqué de ne pas suivre les ordres mais il fallait bien que quelqu'un lui dise. Il était devenu aussi fou qu'elle, voire même plus mais elle ne plierait pas.

Descend ! Prend les enfants, la garde, tout et partez. Vous, lui, laissez moi !

Alliant le geste à la parole elle la pousse par la porte, refermant derrière elle la serrure à double tour. Seule, enfin. Le pas lourd elle part à la fenêtre pour les voir une dernières fois. Le front sur les vitres, elle sait que viens de commencer pour elle une longue nuit.

Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment
Le temps demeure et meurt pourtant
Tombent les apparences
Les amants se perdent en s'aimant
Solitaire à un souffle de toi
Si près tu m'échappes déjà
*

De ses vermeils devenus pâles elle lui murmure :

Adieu mon amour.

* J.J. Goldman Nuit

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Dolgar
Monter la garde pendant la nuit n'a rien d'une sinécure. Et pourtant, il aimait bien ça. Cependant, son binôme avait insisté pour qu'il dorme un peu. En effet, l'inquiétude pour la vicomtesse épuisait son âme. Plus il y pensait, et plus il se revoyait lui-même dans ses heures sombres. Lui qui avait tant souhaité embrasser la Faucheuse, et qui y avait échoué, ne reconnaissait que trop bien l'envie d'en finir.

Son sommeil était léger cependant. En cas de pépin. Et une veine, car le dimanche matin...


Dolgar ! On nous assiège !

En un instant les yeux s'ouvrirent. Sa fidèle Némésis prête à tirer. Il risqua un oeil par la meurtrière et tenta d'ajuster un tir bien placé. Avant de se raviser, de désarmer l'arbalète et de soupirer.

Ouvrez les portes. Il s'agit là de l'étendard de Chaussin. Je doute que le vicomte ne nous balance des rochers sur la tronche. Ne reconnaissez vous pas sa voix ? Ou bien êtes vous tous des ânes bâtés ? Va vraiment falloir que je vous montre ce qu'est un siège les gars. On se marre moins et on se prend des gadins aussi gros que vos têtes de pioches en pleine poire. Alors ouvrez moi ces foutues portes, je descends.

Les portes s'ouvraient. D'ailleurs il vit Anna descendre avec les deux héritiers en titre. Il ne put s'empêcher de regarder vers les fenêtres. Et d'avoir ce frisson dans le dos si caractéristique. Celui qui dit "Coucou ! C'est moi ton intuition ! J'avais raison tu vois ça craint ! "

En effet il sentait qu'un truc désagréable allait avoir lieu. Surtout qu'il venait d'apprendre qu'ils avaient ordre de partir en laissant la vicomtesse seule. Et il avait envie de dire un truc du genre "Aux latrines les ordres ! Je vais défoncer toutes les portes s'il le faut histoire d'empêcher un truc vraiment cradingue d'arriver."

Sauf qu'il ne se permit pas de le dire. Les portes étaient ouvertes. Dolgar s'assura cependant que les enfants étaient bien couverts. Et visiblement les petits ne comprenaient pas grand chose non plus à ce qui arrivait à leur monde qui fut si bien protégé jusqu'ici.

Il se tourna vers les portes ouvertes et fit face au vicomte. Avant de ployer le genou au sol.


La garde de Mont Saint Léger vous souhaite la bienvenue vicomte Kalvin. Je crains que les nouvelles ne soient guère à votre goût. Nos ordres sont de rentrer à Chaussin en laissant la vicomtesse seule ici. Je crains qu'elle ait perdu la raison.

Il n'osait en dire plus sur ses appréhensions. Après tout, il y avait deux jeunes enfants pas loin. Autant les préserver le plus longtemps possible. Surtout si les nouvelles étaient aussi mauvaises qu'il le pensait d'ailleurs.
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Khyan
Des couples se font, des familles se fondent. Bonheur et projets sont de mise. Ils bâtissent, construisent, jour après jour, un environnement qui leur ressemble, un nid d'amour et de sérénité. Mais il suffit parfois d'un geste, ou d'un simple coup de vent pour que leur empire de papier s'effondre comme s'il subissait les assauts des tempêtes. Quand la raison se perd pour laisser place au désespoir, d'un instant sur l'autre, tout peut être anéanti, réduit en cendres. Un homme cherche alors sa voie de retour, une femme part en quête d'une ultime issue, et des enfants se perdent. Que peut-on vraiment leur expliquer ? Que sont-ils en mesure de comprendre ? Existe-t-il seulement une bonne façon d'agir avec eux ou doit-on simplement garder le silence en se disant que peut-être qu'avec le temps, un jour, ils comprendront, qu'ils sont encore si jeunes et ont tout l'avenir devant eux ?


Depuis qu'on est arrivés dans l'autre maison, avec 'mon et 'deys, tout le monde il est gentil, surtout 'ogar. Je l'aime beaucoup. Moins que 'mon et que 'po, mais quand même beaucoup. Il fait souvent du jeu. Il est un peu rigolo. Mais on peut pas « vraiment » jouer à chat, parce qu'il est trop grand pour être un chat, lui, c'est plutôt tout comme un ours. Et puis moi, je peux pas être le chat non plus, parce que moi je suis le lion, donc ça va pas. Du coup, on fait ses jeux à lui, puis des fois, les miens quand même.

A la maison à saussin, je regarde souvent à la fenêtre faire les népées, ici, je regarde souvent à la fenêtre les noiseaux qui se posent et qui s'en vont. Ils ont pas des coffres avec les vêtements, eux, quand ils partent. Je me triture un peu la bouche, et après, je glisse mon doigt dedans. J'attends de voir des autres coffres arriver, parce que comme ça, ça voudra dire que 'po il va viendre bientôt, ou alors, qu'on fait des coffres dans l'entrée pour rentrer à la maison. J'attends longtemps, et puis, pas de coffre, ni ceux de 'po, ni ceux à nous. Je soupire et je tourne la tête pour faire aller faire autre chose. Mais, si 'po il arrive et que je le rate ? De toute façon, je sais pas quoi faire, alors je regarde encore à la fenêtre, pendant longtemps.

Quand je joue pas et que je regarde pas à la fenêtre, je vais voir 'mon, mais c'est juste pour savoir où elle est, je veux pas faire de l'embêtement. Je mâchouille un peu mon doigt, je le retire, j'aspire parce que ça mouille tout mon menton et puis un peu mon cou aussi, et je le remet. 'mon elle a toujours ses jolies robes toutes rouges avec des trucs qui brillent. Ce que je préfère, d'habitude, c'est ses yeux, mais eux, ils brillent plus pareil.

Quand je joue pas, que je regarde pas par la fenêtre, et que je vais pas voir où est 'mon, je retourne vers la chambre. Une domestique m'arrête et me frotte tout le mouillé. Je sais que je devrais plus mettre mon doigt dans ma bouche, mais je repars, et hop, il se range tout seul entre mes lèvres. Je m'assois sur mon lit.

On m'a toujours dit qu'il faut être poli, qu'il faut dire bonjour, au revoir, s'il te plaît et merci. Pis je sais aussi qu'il faut dire merci à Dieu quand on est content, et que quand on est un peu triste ou qu'on veut quelque chose très fort et qu'on sait pas comment faire pour que ça viende, faut demander à ritote. Mais je le connais pas, lui. Alors j'essaye de refaire des gestes déjà vu, je sais plus de qui, peut-être Anna, ou une autre domestique qui avait pas bien fermé sa porte. Je me laisse glisser sur les genoux, je fais le poing avec mes deux mains ensemble, je ferme les yeux, et puis je demande. D'abord, je dis bonjour, parce que je suis poli. Après, je dis à ritote que je veux que mon 'po il viende ou que je rentre à la maison, et puis je dis s'il te plaît, après je dis merci, et puis au revoir.

J'ai tout bien fait comme il faut, alors je me relève et je me frotte les genoux pour pas me faire faire du grondage, et je sors de ma chambre en courant pour aller voir, et là je vois du coffre. Je retire mon doigt sans m'en rendre compte, et puis je me mets à courir dans la grande salle, direction 'mon. Attention, faites place, je galope ! Mais nana discute avec 'mon. Je ralentis, je m'arrête et puis j'écoute, et là, je comprends. C'est facile parce que le poux de 'mon, c'est 'po. Je souris encore plus parce que ritote il a fait tout comme j'ai demandé. Dans ma tête, je prépare déjà la petite liste de ce que je vais demander la prochaine fois. Un petit frère à la place de 'deys parce que les filles c'est trop des n'embêtant, deviendre trop fort à la népée pour vite être un grand chevalier, et puis aussi un grand cheval tout blanc comme jour, le cheval de 'mon, mais pas si grand quand même, parce que sinon j'aura peur de tomber, et puis...

Et puis 'mon me demande d'aller la voir. J'avance et...


Ecoute moi mon petit lion …

Mes billes noires regardent attentivement les siennes. 'mon elle sourit pas.

Tu va repartir avec cladeys, anna et dolgar pour chaussin.

Je penche un peu la tête sur le côté, et je ne souris plus.

Papa est en bas. Tu vas retourner à la maison. Mais avant ca je voudrais que tu me fasse une promesse. Je sais, parce que les mamans ca sait tout, que tu n'aime pas beaucoup cladeys mais vois tu c'est ta petite soeur. Alors je te demanderai à partir de ce jour et jusqu'à ce que tu sois un homme, un homme très grand et très vieux, que tu veille sur elle et que tu la protège.
Promis ?


Mon petit cœur se serre, ma gorge me fait mal. J'ai peur. Je hoche la tête mais je crois que j'ai peut-être pas bien compris ce qu'elle veut me dire. En vrai, je veux pas comprendre. 'mon elle se relève, et ma bouille se lève avec elle et la regarde aller faire du bisou à 'deys. Maintenant, c'est sur, j'ai tout bien compris, mais je veux pas. Je veux lui dire qu'en fait non, je veux qu'elle dit qu'elle viende avec nous. Je fais un pas vers elle, et tout va très vite.

Descend ! Prend les enfants, la garde, tout et partez. Vous, lui, laissez moi !

Je me retrouve dehors de la grande salle. Je me retourne, mais la porte est déjà fermée, j'ai pas eu le temps. Je tire sur la poignée mais c'est dur, ça vient pas. Mon doigt revient dans ma bouche. Je descends les escaliers, et on sort. Alors je regarde nana, puis devant moi, puis nana, et puis, j'avance tout doucement vers 'ogar et 'po en les écoutant.

J'ai envie de courir pour m'accrocher à sa jambe, pour qu'il console mon chagrin comme quand je fais du mauvais rêve, mais je n'arrive plus à avancer, je n'arrive plus à parler, je veux juste que je me réveille et que 'mon elle m'aime encore même si j'ai pas toujours été très gentil avec 'deys, même si je suis pas un homme grand et très vieux.

Je pensais bien faire, tout ça c'est ma faute, j'aurais jamais dû demander à ritote, il a tout fait de travers.




Petit lexique (suite)
Saussin = Chaussin
Ritote = Aristote

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Kalvin
Toujours aussi vide de vie, le Vicomte entra dans le domaine suite à l'invite du Garde, le saluant d'un léger signe de tête...

Son regard se porta dans le hall, affaires et mannes semblait prêtent à un départ imminent, certainement les biens des enfants et de leur suite, mais l'espoir n'est pas vain et ce dernier croit malgré tout dans le cœur de l'homme.

Portant ensuite attention aux paroles de Dolgar, encore une fois, un sentiment de remontrance et de rappel à l'ordre fait écho en lui...puis c'est mots lourds de sens...la raison ce perd...Ilays, la Lionne, perdant la raison, cela ne se peut...

Il acquiesça, et répondit de manière autoritaire


- Fort bien Dolgar...faites suivre les ordres de ma femme,, les chariots ont assez de place pour assurer le transport, vous accompagnerez Khyan et Cladeys pour le trajet du retour...

Khyan et Cladeys, prononcé leur nom suffit au Monseigneur pour retrouver une étincelle de bonheur dans le regard, d'ailleurs, où sont donc ils...ces deux êtres chers à son cœur...

Des pas dans les escaliers ,une douce comptine chantée au creux d'une oreille, le silence pesant du moment est ainsi coupé par la légèreté d'une chanson, le regard ne peut-être qu'attiré par ce spectacle et ce nouvel espoir...

Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce,
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois.

La petite biche est aux abois.
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh !
Mais le brave chevalier passa.
Il prit la biche dans ses bras.
La, la, la, la.

La petite biche,
Ce sera toi, si tu veux.
Le loup, on s'en fiche.
Contre lui, nous serons deux.
Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants.

O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
eh, eh, eh, eh

La jolie princesse
Avait tes jolis cheveux,
La même caresse
Se lit au fond de tes yeux.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.

O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
A tout jamais

Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.

Une chanson douce*


Mais non, espoir perdu dès que le visage d'Anna passa la poutre de l'escalier. Mais ce léger pincement au cœur fut vite effacé par la vision de ses enfants, s'accroupissant, un genou au sol, ouvrant les bras, il sourit à son fils l'invitant à se réfugier dans ses bras


- Viens ici mon petit lion...Viens...

les retrouvailles de ses enfants fait perdre toutes contenances à cette homme pouvant se montrer si distant, l'émotion se perdant dans la phrase d'appel à son fils, les yeux souriant sous le plaisir à venir, de serrer tendrement son grand

* Le loup, la biche et le chevalier, Henri Salvador

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Dolgar
Les ordres étaient clairs. Et la mission serait de première importance. Une mission d'escorte carrément. Ca faisait longtemps tiens... C'est carrément le truc le plus difficile qui soit. Pourquoi ? Parce que si on tombe sur un tas d'ennemis, faut pas foncer dans le tas. Faut protéger l'escorte sinon c'est râpé.

Et là s'il se loupait, bizarrement il sentait qu'il y perdrait ses testicules sous les pinces d'un bourreau. Si si y a des pinces pour les noix chez un bourreau. Ca tombe en automne en plus les noix c'est d'époque et c'est festif. Enfin pour le bourreau hein. Parce que le supplicié doit pas aimer ça.

M'enfin bref il s'était redressé, et par réflexe, il frappa sa cage thoracique côté coeur de son poing. Signifiant ainsi une pleine et entière compréhension et acceptation des ordres. Pas le choix de toute façon.

Puis lorsque le jeune maître et la jeune maîtresse parurent, il fila s'occuper des hommes leur transmettre les ordres. Possible qu'un père veuille rester avec ses petits. Donc autant faire dans l'efficace. Déjà il entendait des rumeurs venant du poste de garde.


- J'te parie qu'on va se faire écorcher vifs dans un cachot moi.

- Meuh non andouille ! L'vicomte spas un mauvais gars et puis l'Dolgar laissera pas faire j'pense.

- Mouais. C'ui là parait qu'il peut vous torturer un gars pendant des s'maines. Y m'colle les foies quand même. Y cause pas à personne jamais. Et j'te rappelle que le type qu'il a chopé l'aut'jour on l'a jamais r'vu hein. Ousqu'il est à ton avis le gars ?

- L'a été pendu sur une colline la main droite tranchée net. Voleur de porcs. Bon c'est vrai que l'gars avait volé aussi c'est la loi il l'a faite respecter.


Dolgar ne put s'empêcher de sourire. Oui il était dur il le savait. Mais fallait bien parfois montrer à certains types qu'on rigole pas avec la loi. Alors il avait créé un petit divertissement éducatif. Une main tranchée, on cautérise le moignon, et pendant que le type hurlait à la mort, on lui passait une bonne corde autour du cou. Le tout en public.

Ca calme généralement les ardeurs. Mais jamais il ne s'en prendrait à ces braves gars. Tant qu'ils étaient loyaux, ils ne risquaient rien. Au contraire. Dans le cas contraire... eh bien il avait de délicieux châtiments pour les traîtres.

Bref. L'heure était surtout aux ordres et aux préparatifs.


Bon les gars, j'adore entendre vos ptits mots affectueux à mon égard, mais là faut acoisser fissa. Nos ordres sont d'escorter le jeune maître et la jeune maîtresse jusqu'à Chaussin avec la garnison. Donc consignes claires : pas d'alcool à outrance. Je veux pas un gars ivre. Sinon je le pèle comme une pomme. Le plan est clair. Manoeuvre classique d'escorte. On lâche pas les béjaunes d'un oeil. Proctection permanente et élimination discrète de la truandaille.

Que trois d'entre vous aillent préparer les chevaux. Trois autres avec moi. On va charger les bagages dans les chariots. Les autres, videz les locaux, et veillez à ce que tout le monde soit armé.



Et... ils y allèrent. Préparatifs, chargement, tout passait à l'inspection. Manquait plus que la revue de détail et ils seraient parés. La formation serait simple. Des gars partout autour des chariots, on observe et on prie de pas avoir une horde de coupe bourses en chemin. Sinon on zigouille vite et bien et on cache tout dans un fossé.

Avant de monter à cheval cependant il attendrait le signal de départ bien sagement avec ses collègues. Après tout il n'allait pas partir sans ceux pour qui il devrait servir de bouclier tout de même.


Petit lexique pour les mots bizarres :

Acoisser : Préparer
Béjaune : Jeunot
Truandaille : Canaille

Source : http://www.nemours-medieval.com/langage.php?sens=medieval&lettre=toutes

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Khyan


« Who Wants To Live Forever » *

There's no time for us
There's no place for us
What is this thing that builds our dreams yet slips away from us **

L’échec de sa vie résonne tel un accomplissement de sa funeste destinée. L’enfant du péché, l’adoptée, la reniée, la détestée et la haït n’aura d’autre fin que celle qu’elle mérite. Rien n’est jamais laissé au hasard et l’on vient de lui signifier que c’était là la fin.

There's no chance for us
It's all decided for us
This world has only one sweet moment set aside for us***

Qu’a-t-elle à regretter ? Ses enfants et son époux, ils seront mieux sans elle. Kalvin n’aura aucun mal à leur trouver une belle-mère digne de ce nom. Sa famille, lancelot est loin et heureux, quinlan est un homme accompli, gaodon a repris le droit chemin. Sa rousse, au final elle est bien la seule qu’elle voudrait avoir avec elle en cet instant. Peut-être que tout aurait été différent. Eviter de penser à elle sinon ça n’en sera que plus dur. Ne pas imaginer le chagrin dans les émeraudes, ne surtout pas. Les bouteilles héritées de goclad ne feront pas long feu après la nouvelle, mais après tout elles serviront au moins à ça.

Who dares to love forever ?
When love must die****

Elle a fini d’observer, d’ancrer dans sa mémoire pour l’éternité de sommeil l’image des siens, de ceux qu’elle aime. Elle revient au centre la pièce et regarde autour d’elle. Ses affaires sont en ordre. Rien à faire hérité, pas de mots à laisser. Aucune explication qui de toute façon en vaille la peine.
Ce sont à présent des gestes lents et méticuleux qui se sont emparés d’elle.
Défaisant son collier elle le pose sur son bureau, à côté de celui-ci elle pose son alliance et sa bague de fiançailles.
Elle défait sa robe et la laisse choir sur le sol pour ne garder que sa chemise longue de soie.
Sa dague au poignet est détachée à son tour mais elle la garde à la main.
Le pas lent elle s’approche de la baignoire qui est encore pleine d’une eau froide de la veille et elle détache son chignon.
Une chausse glisse de son pied tandis qu’elle enjambe le bain, puis l’autre, et c’est tout son corps qu’elle immerge sans réfléchir au froid.


But touch my tears with your lips
Touch my world with your fingertips
And we can have forever
And we can love forever*****

Une lame dans la main, c’est une souffrance de moins pour demain. Le mordant de la dague sur la fine peau blanche est un combat gagné d’avance. Le sang ruisselle non pas d’un côté mais des deux, tout n’ira que plus vite ainsi.
Les yeux se voilent avant de se fermer. Derrière ses paupières closent c’est lui qu’elle voit. Ses lèvres murmurent dans un souffle empli de tristesse.


Forever is our today
Who waits forever anyway ?
******


Posté à la demande de LJD Ilays
*Qui veut vivre pour toujours
** Il n'y a pas de temps pour nous
Il n'y a pas de place pour nous
Qu'est-ce que cette chose qui construit nos rêves maintenant hors de nous

*** Il n'y a aucune chance pour nous
C'est tout décidé pour nous
Ce monde n'a qu'un seul bon moment à côté pour nous

**** Qui parie qu'il peut aimer pour toujours ?
Quand l'amour doit mourir

***** Mais touche mes larmes de tes lèvres
Touche mon monde du bout de tes doigts
Et nous pouvons avoir l’éternité
Et nous pouvons nous aimer éternellement

******L’éternité est notre aujourd’hui.
Qui attend éternellement de toute façon ?


Khyan


Un silence, des retrouvailles heureuses mais synonyme d'un vide, d'un oubli d'un manque...

Rien y fait, ce néant ce doit d'être comblé, l'absence d'une femme, de sa femme, malgré le cœur empli de joie de la présence de ses enfants...

Il sourit tendrement à son lion , tachant de le rassurer au mieux, trop heureux de ne pas devoir en faire autant avec Cladeys, encore dans l'âge de l'insouciance et de l'incompréhension du monde de l'adulte...

Ce monde si complexe, que du jour heureux, la nuit peut assombrir la vie des hommes sans l'ombre d'un avertissement. Ce triste de monde où toutes pensées, oublis, négligences, peut porter préjudice au bonheur d'un foyer !

Que cela ne tienne, il était que le soleil se lève à nouveau, et allait s'assurer que cela se produise...

Embrassant donc son grand sur le front, il le rassure avec douceur :


- prépare toi mon grand, nous rentrons à Chaussin, je vais chercher Maman .

Laissant donc là, les différents acteurs de la présente scène, Kalvin prit le temps de monter les quelques marches le séparant à la pièce ou semblait se trouver sa douce, tentant d'ouvrir la porte.

Première résistance, un instant de surprise, un appel, tout en tentant d'ouvrir, rien n'y fait...


- Ily !


Il réessaye à nouveau frustré, tapant du pied sur l'embrassure de la porte, continuant d'appeler sa douce, accentuant les coups encore et encore, devant le silence de sa belle et tendre...

Quand soudain...

La porte cède, s'ouvrant sur un rude fracas de bois éclaté et d'une porte projeté violement sur le mur ...

Un pas, un regard, un cri étranglé par la stupeur de la vision, des pas précipités...


- Ily !? Ily ! Qu'as tu donc fait là...

Il s'agenouille face au bac d'eau, prenant la lame de la sentence et la jetant au loin de la pièce, s'occupant avec toutes la délicatesse qu'il est mesure d'offrir devant la panique que la situation anime au plus profond de lui....

Déchirant des plis de chemises en bandes, il enroule lentement celle-ci autour des deux bras de sa belle, les nouant à hauteur de leur avant bras pour stopper l'hémorragie...


- Douce Ily...qu'as tu donc été faire là ?

Sa voie est douce et calme, l'émotions glissant dans le timbre de voie si souvent posée,
puis, embrassant tendrement le front de sa belle et tendre, la prit lentement dans ses bras et la sorti de l'eau. Caressant tendrement le visage de sa douce, il l'entraine à pas clame et lent vers le lit, l'y posant avec soin.

vérifiant que le souffle de vie était toujours présent...il se précipita ensuite à la porte, hurlant avec force:


- Un médicastre et vite !

Cela fait, il s'en retourna à sa douce, continuant de la bercer et de lui susurrer des mots doux, de présence et d'encouragement

Posté à la demande de LJD Kalvin.


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