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[RP] L'inacceptable *

Dolgar
Le départ prenait du temps. Après tout, il était normal qu'un père rassure ses petits. Du moins, c'est ce que le garde pensait, n'ayant jamais eu d'enfants lui-même.

Le vicomte était aller quérir son épouse. Jusque là quoi de plus normal ? Mais la vicomtesse semblait agir étrangement depuis quelques jours. Et honnêtement, il n'avait pas vu que le danger viendrait de l'intérieur.

Une fois le vicomte parti, il se permit de rassurer ses jeunes maîtres. Après tout, il devrait les servir si jamais un souci de taille arrivait. Donc il tenta un sourire quand même pour éviter de faire peur aux petits.


Alors jeune maître ? Prêt à réintégrer votre chez vous ? Ne vous en faites pas, je n'ai jamais connu d'échec. Nous vous amènerons en sûreté à bon port. Je sais que ces derniers jours ont été étranges, mais tout va rentrer dans l'ordre.

Un bruit sourd se fit soudain entendre. Et mine de rien ça avait énervé les chevaux. L'un d'eux tenta même de mordre l'assassin qui calma ses ardeurs d'une bonne taloche sur le museau.

C'était quoi ce bruit ? On fait quoi chef ?

Déjà, calmez moi ces fichus bourrins ! Ensuite fermez les portes ! Pas besoin d'ébruiter un éventuel problème ! Et veillons surtout que les enfants ne soient blessés sinon on finira tous au gibet.

Il s'occupa d'ailleurs lui-même des enfants en les éloignant des bêtes rendues nerveuses par la peur. Le bruit avait été soudain. Mais un autre bruit moins plaisant se fit entendre. Le vicomte demandant un médicastre ? Put... d'intuition ! Jamais connu d'échec hein ? Ben voilà le premier !

Bord.. grmbl. Mon sac de selle vite ! Que deux d'entre vous m'amènent un médicastre ! Je vais voir si je peux donner d'éventuels secours.

Il s'accroupit devant l'héritier vicomtal. Et lui sourit légèrement en lui posant une main sur l'épaule.

Rassurez vous maître, je vais aller voir ce qui s'est passé. Veillez bien sur votre petite soeur. Mes collègues veilleront aussi sur vous aussi bien sinon mieux que moi.

Il avait menti à beaucoup de monde. Mais mentir à des enfants il n'aimait pas ça. Et pourtant il n'avait pas le choix. Sac à l'épaule, il fonça directement vers l'origine du bruit. Et là le choc.

Du sang dans de l'eau, une dague jetée dans un coin, une robe par terre, une vicomtesse au sol, et un mari visiblement sous le choc. Il s'approcha le plus rapidement possible.


Bon sang... Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?

Il fallait réagir vite. Il ne restait que des braises mais ça suffirait.

Maître, voudriez vous aller chercher du vin ? Il faut assécher les plaies. Je vais tâcher de cautériser, le médicastre est en route.

Il avait appris à tuer, mais aussi à se soigner. Il avait été blessé plus d'une fois, mais là c'était plus grave que prévu. Il sortit sa fidèle Némésis, dague qui lui avait servi à donner beaucoup de sentences. Pour une fois peut-être conserverait-elle la vie qui sait ?

Il fit chauffer la lame et l'appliqua sur les plaies. Une odeur de chair brûlée lui vint au nez. Mais intérieurement, il avait le goût de l'échec en gorge. A genoux auprès de celle qui lui avait donné un moyen de se sortir de la misère et de la voie du Meurtre, il ne put s'empêcher de parler comme s'il n'y avait personne d'autre dans la pièce, tout en s'activant pour limiter les dégâts.


Pardonnez moi, maîtresse j'ai échoué. Je n'ai pas su vous protéger. Mais votre heure, par Déos, n'est pas venue. Vous avez un mari et deux enfants qui vous attendent alors revenez bon sang !

C'est dans ces moments là que certaines questions lui revenaient en tête.

Suis-je maudit à ce point ? Dois-je forcément apporter mort et peine partout où je passe ? Ne suis-je né que pour détruire ?

Autant de questions sans réponses. Et il aurait préféré être à la place de la dame, lui n'était qu'une ombre après tout. Entraîné à accepter sa propre mort avec le sourire. Mais pas celle de quelqu'un qu'il avait appris à apprécier et à respecter en sus.

Il sentit un truc étrange arriver. Comme une boule dans l'estomac. Ses yeux devinrent étrangement humides. Il tenta de refouler ce machin bizarre. Le pleur lui était étranger pourtant. Et c'était bien pour ça qu'il tentait de virer cette sensation qui lui déplaisait.

8 années passées à égorger du bourgeois, et le voilà qui pleurait une noble. Oui il aurait préféré se vider à sa place en cet instant. Mais il analyserait cette sensation plus tard. L'heure était plutôt à tenter de ramener une dame à la vie pas à réfléchir sur lui-même.


Je vous garantis que si jamais vous ne revenez pas vite fait je vous ramène par la peau des fesses. Ou pire, je m'arrange pour que dame Sarani vous botte le cul en personne pour avoir fait une telle ânerie. Si vous m'entendez, il y a du monde qui vous aime et qui vous attend, votre heure n'est pas venue encore. Alors faites pas l'imbécile, et suivez pas la lumière !

Oui les menaces parfois faisaient réagir un cadavre. Sauf que là la Mort n'avait pas encore pris son tribut. Il y avait donc un espoir de survie. Mince certes, mais après tout où il y a de la vie il y a de l'espoir.
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