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[RP Mars]Un bon coup de fouet

Camillle_
Défi relevé.
Soulagée par le murmure du courtisan, la jeune femme reste néanmoins sur ses gardes lorsqu’ il vient à pivoter et à lui faire face. Déstabilisée par l’initiative, l’esprit finalement s’apaise quand ses mains, chaudes et envieuses, se posent contre ses hanches. La crainte est balayée pour faire place à l’alanguissement. Un frisson s’invite et survole son échine suivant ainsi la progression du courtisan qui vient quérir ses monts avec tendresse. Surprise dans un premier temps par cette délicatesse, cette sensualité qui se dégage de chacun de ses gestes, Camille se laisse finalement envahir par cette chaleur qui s’invite dans le creux de son ventre.
Les yeux clos, la future courtisane suspend ses actions pour savourer l’expérience d’Adryan et quand sa chevelure est saisit pour déployer sa gorge, la lippe inférieure est mordue avec pudeur. Timide, la dextre de la serveuse se lève et se glisse le long de ses épaules masculines jusqu’à atteindre la chevelure sauvage du courtisan. Là, alors que ses doigts se perdent dans cette quête de contact, la dextre d’Adryan quant à elle se fait plus envieuse. Posée entre ses cuisses, elle remonte à travers une caresse brûlante jusqu’à l’orée de son intimité. Mal à l’aise, piégée entre l’envie et la prématurité de cette entreprise, Camille retient un geste parasite de donzelle effarouchée et conserve l’immobilité de ses jambes. Saisie par ce mélange d’appréhension, de désir et d’inconnu, la serveuse cherche à nouveau son regard, c dernier, moqueur, laisse le corps de la jeune femme en proie à la frustration.

La question soudain est posée, brisant le silence qui s’était installé et à l’interrogation, Camille secoue la tête. Non. Elle doit continuer, passer outre ses reflexes effarouchés, ses retranchements pour donner à sa dignité, le prix qu’elle aimerait lui donner. Elle y arrivera, grâce à lui. En effet, Adryan avait tenu sa parole. Il avait su lui démontrer la douceur de ses gestes, la chaleur de ses effleurements et la liberté offerte au cœur de ses prises. Désormais, c’est à elle de faire ses preuves.

La jeune femme se rapproche donc à nouveau de lui et s’agenouillant entre ses cuisses, l’échine droite, elle vient simplement saisir sa nuque avec douceur pour guider ses lippes contre les siennes. Happées, effleurée, le contact fait place à la découverte et le baiser autrefois volé se fait désormais langoureux et appuyé. Puis, le visage se recule et les prunelles sombres brillent d’une lueur autre, celle de l’assurance naissante. Ainsi, voulant maîtriser l’intégralité de ses gestes, de ses initiatives, sans être paralysée ou saisie par ceux du courtisan, la serveuse vient poser les mains de ce dernier contre les accoudoirs de la causeuse. Laissez-moi faire…S’il vous plait.
Par cet ordre, cette requête qu’elle lui intime, la voix est troublée et hésitante. Néanmoins, Camille poursuit son enseignement. Sa bouche se pose contre sa nuque et les baisers se font épars et subtiles sur son torse et le bas de son ventre. Faire languir, se faire désirer, attiser l’envie…Jouer de son regard…Les conseils donnés auparavant apparaissent telles des limites à la vulgarité et à la facilité. Ainsi, alors que ses mains se posent sur ses braies pour en défaire le lien, le regard de la Sombre se perd dans celui du courtisan. Pour l’instant, elle n’est plus ébranlée par la crainte et la timidité. Soutenant son regard, Camille finit par libérer la roideur du courtisan qu’elle découvre et effleure pour la première fois. Saisie au creux de ses mains, entre fermeté et légèreté, la Sombre cherche dans les iris du courtisan, les prémices de son plaisir. Elle guète, espère et alors qu’elle commence à insuffler quelques vas et vient sur son membre, elle se surprend à le provoquer du regard. Sa main libre quant à elle vient chercher le réconfort et le contact auprès de cette main figée. Ses doigts se lient aux siens et rassurée, elle finit par relâcher son regard pour se concentrer sur le plaisir du courtisan.

Le séant désormais posé sur ses jambes repliées, les reins creusés, le visage lové entre ses jambes, Camille vient épouser la roideur de ses lippes. Douce et légèrement réservée, la bouche et la langue de la serveuse se plaisent à travers des baisers et des caresses peu appuyées jusqu’à ce qu’elle ose enfin enserrer sa prise et la sentir gonfler entre ses lippes. Guidée par ses expériences passées, la jeune femme retrouve cette confiance qui lui faisait défaut et sous le plaisir éprouvé par ces caresses, elle abandonne la main du courtisan. Une dextre est alors logée entre ses cuisses tandis qu’une autre continue de suivre le rythme inculqué par ses lippes. Pour l’heure, aucun dégoût ne saisit ses tripes alors qu’elle offre sa bouche et ses doigts pour le plaisir d’Adryan…Néanmoins, qu’en sera-t-il pour un client qui contrairement à son mentor, lui inspirera écœurement et brutalité.

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Adryan
Au gout de la peau doucement ambrée, se substitua celui de la bouche délicatement sucrée. Erreur. Une putain n’embrassait pas un client. C’était dans cet élan d’apparence si anodin que se terrait l’intimité préservée d’un courtisan. Ces baisers là ne s’offraient que sous le coup d’émotions bannies du travail, quand bien même la débauche la plus débridée était requise. Pourtant Adryan n’en dit rien, après, peut-être, confirait-il que tout n’avait pas à être donné. Mais à cet instant là, alors que les souffles fiévreux s’arrachaient, il ne put que sucer ses propres lèvres pour en extraire les reliefs de saveurs s’y attardant. Cette bouche était dessinée pour damner, et le Castillon, enchainé de la simple volonté de Camille, allait l’apprendre avec fracas.

Petit sphinx, elle posa son énigme d’un simple regard. Lui, offrande, obéit docilement, ne parvenant qu’à entrouvrir la bouche sur le sévice s’esquissant au grès des lippes joueuses, observant avec avidité cette petite tête brune s’invitant incongrument, intruse entre ses cuisses. Elève studieuse, l’attente fut longue, abyssale d’une impatience difficilement contenue quand dans un même temps Adryan refusait encore qu’elle ne s’achève. Petits points de suspension lui tournant la tête comme la plus hallucinogène des drogues destinés à galvaniser son imagination galopante. Douce torture à laquelle elle l’entravait, et si elle recherchait du réconfort, ce fut lui qui s’accrocha à sa main menue dans la sienne, recourt ultime pour répondre à la provocation du regard noir d’un sourire aiguisé. Mais la main félonne s’échappa pour l’écarteler de délice avec plus d’emphase encore. Prisonnier de sa bouche, de ses doigts agiles, Adryan lâcha prise dans un grondement sourd, sa volonté rendant les armes en brisant sa nuque sur le dossier du fauteuil. Les doigts nobiliaires, serres de rapace, se crispèrent sur les accoudoirs, refusant de venir chercher le crane brun pour le contraindre à suivre les embardées âprement contenues de son bassin. Seule. L’élève devait faire seule. En outre, toute aide n’était plus utile en rien quand la jouissance débusquée palpitait dangereusement dans le ventre castillon. Malgré lui, les soupirs échappaient en cascades incontrôlées de sa bouche, trop vifs pour ne pas en être alarmants. Aussi, rompant la captivité acceptée dans un sursaut de lucidité, il vint cueillir d’une dextre fébrile le menton de l’apprentie trop douée, la forçant d’un regard brulant à se redresser. Un bras ferme s’enroula à la taille fine, la tirant vers lui jusqu’à ce que qu’aucun choix ne lui soit plus laissé que celui de jouer les amazones sur ses genoux pour offrir la béance de ses cuisses. Et vengeur, et envieux, écarta ses propres jambes dans un petit sourire insolent pour mieux encore écarteler les cuisses fines et fuselées de la belle élève maintenant à sa merci. Chaise de Judas. Si elle savait donner du plaisir, il fallait encore qu’elle sache en prendre, ou du moins être convaincante à le faire croire.


Vous ne me laissez plus d’autres choix que celui d’être sévère, mais je serai néanmoins clément. Lui refusant le moindre droit de réponse, il musela les lèvres vermeilles d’un baiser fougueux, savourant, narcissique, son propre gout à la bouche emprisonnée. Subterfuge sournois pour mieux égarer l’attention féminine quand sa dextre, perfide, se faufilait à l’intimité dévoilée et offerte. Consolateur, son baiser se fit plus doux alors que ses doigts s’immisçaient sur l’interdit, frôlant, énervant le bouton désiré, avant d’y échouer la pulpe pleine de son pouce, le caressant sans pitié jusqu’à le pincer avec d’infimes précautions, affamé de le sentir palpiter jusqu’à l’éclosion. La senestre glissa le long du dos délicat, s’attardant à compter chaque vertèbre, jusqu'à fondre sur ce séant où trônait, magistrale, la tache de naissance. Faisant fi des rondeurs alléchantes pour dévier un péché trop tentateur pour ne pas y succomber quand la promesse de sagesse était faite malgré le pouce révolté, il poursuivit sa dérobade jusqu'à engourdir un index mutin au sein de ses chairs tendres. La bouche estudiantine n’était pas plus épargnée que la vulnérabilité féminine, subissant les assauts fervents des lèvres mâles l’embrassant, de la langue l’aguichant, des dents mordillant, parfois trop vivement.

Et quand la senestre s’étourdissait de mouvements lascifs, captive de l’écrin moite, la dextre s’échappa à regret du bourgeon choyé. Fourbe libération pour mieux tromper les apparences. La main noble cueillit celle de la jeune femme pour la poser sur le lieu du méfait, l’invitant à poursuivre d’elle-même le crime. Mais le châtiment de savoir se montrer aussi habile ne s’arrêterait pas là, et sitôt l’outrage imposé, le Castillon saisit la seconde main de la jeune femme pour la poser sur sa roideur palpitante.
Poursuivez ordonna t-il, maitre de la leçon alors que ses lèvres abandonnaient celles de la Sombre pour planter des yeux plein de défit dans ceux son élève afin de mieux la contempler à l’ouvrage.

Où empales toi. Mais montre-moi plus encore. Montre moi comment tu jouis.

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Camillle_
Le menton est relevé mettant fin à ses caresses et alors qu’elle range une mèche derrière son oreille, le bras du courtisan s’enroule autour de sa taille pour l’inviter à se poster sur ses genoux. L’Amazone ne dit mot, bercée par ce silence et ce regard qui vaut milles mots. Le désir est là, saisissant le bas ventre du Castillon, ravageant son regard d’une lueur perverse et affamée. Confiante, ses mains se glissent contre la nuque du brun alors que ses cuisses s’ouvrent malgré elle, pour offrir l’antre aux doigts habiles du mentor. Sous le contact, la caresse qui peu à peu se fait plus prononcée, le cœur de la serveuse s’accélère alors que sa bouche s’entrouvre pour abandonner un soupir aux oreilles du Castillon.
Retenue par ce bras et cette position traitre, Camille ferme les yeux pour savourer chaque frisson qui s’invite à ses reins pour mieux se perdre contre ses tempes. La chaleur se diffuse au rythme de ces caresses, saisissant le bas de son ventre, enflammant son antre qui s’offre, complice et envieuse aux doigts masculins. Aucune violence, aucune douleur, aucune sécheresse. Les sens s’emballent, s’embrasent et le bassin contraint se surprend à quémander. Néanmoins, alors que d’autres chercheraient à enfuir leur visage dans le creux de sa nuque, Camille quant à elle se contente de regarder fixement son mentor. Si elle avait pu lire en lui le plaisir éprouvé par ses caresses buccales, Adryan pouvait à son tour constater l’étendue de son talent.

Soudain, un index mutin s’invite en elle et l’échine de la serveuse se dresse sous l’intrusion. Une voyelle s’échappe de sa bouche et la Sombre s’empresse de mordre à pleine dent, la pulpe de sa lèvre. S’il était aisé pour cette dernière de se laisser envahir par ce flot de plaisir, l’esprit la rappelle à l’ordre alors que sa main guidée, est posée contre le vit qu’elle avait abandonné. Elle n’est pas ici pour se laisser guider mais bien pour devenir une putain. Aussitôt, la main s’active avec douceur dans des gestes amples et légers jusqu’à ce qu’il lui intime l’ordre de continuer. Ses lippes s’invitent contre celles du courtisan et c’est envieuse et désireuse qu’elle relève légèrement le bassin pour venir effleurer de son antre la cime de sa roideur.

Je veux que votre désir soit au moins à la hauteur de ce que j’ai à vous offrir…

L’aveu est fait et il revêt l’apparence d’une condition. La serveuse attise l’appétit du courtisan dans l’espoir de l’embraser. Si elle avait pu lire en lui le plaisir, elle préférait y voir la passion et la damnation. Quitte à être prise, à être souillée par un client lambda, autant qu’elle le soit avec application. Ainsi, c’est avec douceur mais courage qu’elle abaisse légèrement son bassin afin d’offrir à ce vit, une étreinte encore plus brûlante que celle offerte par sa bouche. Néanmoins, la progression est suspendue, et prenant appui sur ses cuisses et sur cette main posée sur l’épaule du courtisan, la serveuse s’échappe. Les lippes viennent chercher l’oreille d’Adryan et ses dents viennent mordiller avec ardeur le lobe de son oreille. Des soupirs y sont abandonnés, chauds et tortueux alors que l’antre revient envelopper la roideur du courtisan. Là, les jambes se figent alors que l’extrémité de ce membre à est à nouveau embrassé par sa moiteur. Elle ne descendra pas plus bas et ne s’empalera jusqu’à la garde qu’une fois qu’elle sera entière rassurée et qu’elle aura perçu dans le regard du courtisan toute l’intensité de son désir.

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Adryan
Elle était belle la petite putain en devenir quand le plaisir s’insinuait sournoisement, abandonnant le professeur au régal de cette moiteur infernale. Elle obéissait sagement, ou presque, quand pourtant elle torturait cette lèvre faussement innocente qu’il brulait de consoler d’un chapelet de baisers dévots. Le sacrilège était à la fois adorable et révoltant quand d’une main menue, elle aiguisait encore ce plaisir qui n’avait rien perdu de sa vigueur, s’arquant encore, arrogant sous les caresses qu’il avait perdues à cet antre découvert pour mieux l’égarer.

Le Castillon n’était pas adepte des insultes, pourtant alors qu’elle lui volait le beau rôle en l’agaçant ainsi de sa brulure, l’envie de la traiter de garce le foudroya. Il n’en fit cependant rien, pinçant la bouche. Comment la sermonner alors qu’elle était une élève attentive se révélait parfaite pour tâche qui l’attendait ? A n’en pas douter, si elle passait outre sa répulsion et sa retenue avec les clients comme elle le faisait avec lui à cet instant, les plus grands se mettraient à genoux devant elle pour lui baiser les pieds. Elle avait le pouvoir, et Adryan dut se faire violence pour ne pas se laisser aller à l’incendie empoignant son ventre, jusqu’à ce que c’en soit douloureux. Elle jouait, putain dans toute sa splendeur, s’octroyant même le droit d’une condition, garce, quand lui si fier de mener les femmes par le bout du nez n’aspirait qu’à sentir sa chaleur l’emprisonner entièrement. La dextre castillonne s’ancra à la hanche menue jusqu’à en blanchir la peau délicatement ambrée, alors que la senestre désarmée ne pouvait, dans une lutte perdue d’avance, que s’accrocher à ses propres cheveux, les empoignant et les tirant vers l’arrière comme si la dérisoire douleur occasionnée pouvait apaiser le feu couvant de son ventre. Joueuse jusqu’au bout des doigts, dangereuse jusqu’à l’outrage. Mais malgré l’effort pour cacher l’envie flamboyante, le regard du Castillon s’aiguisa d’avidité et de colère sourde.

Echec et mat. La Reine joue, et gagne. Mais la victoire sera sa chute. Le Roi n’aimait pas les Reines et celle-ci se mordra la lèvre jusqu’au sang d’avoir osé ébranler ses convictions si durement acceptées.


La senestre noble et orgueilleuse s’abattit avec fracas sur la hanche femelle et l’empala sans plus de pitié sur l’arc tendu pour juste elle dans un râle rauque et agacé, avec autant de force que son regard transperçait les puits ombrageux de sa tortionnaire. Pourtant, dans un effort fâcheux, il contint les ruades de son bassin ébranlé par la soie entêtante, restant fiché en elle, des promesses de fureur éperdue dans le regard.

Cruelle elle a été, cruel il sera.

Présomptueuse, la voix était brisée, mais le timbre sonnait comme un couperet. Les chaines imposées à son bassin se relâchèrent pour la narguer de mouvements amples mais contraints à une lenteur impie, allant et venant jusqu'à la menace de l’abandon, mais revenant la chercher avec plus de puissance à chaque coup de rein, s’enlisant en elle toujours plus profondément. Poupée entre la tenaille tant de ses mains que de son regard, le souffle rauque tressautant à chacune de ses embuscades, la dextre ne daigna libérer la hanche que pour mieux entraver la nuque d’une poigne intransigeante. La morsure fut vive à cette lèvre enviée que la Sombre se plaisait tant à malmener. Si tu veux que je libère, implore ! Il n’y avait plus rien de l’enseignant contenu, précautionneux à ne pas malmener une jeune femme effarouchée devant le sort qui l’attendait, mais le courtisan féroce, l’homme méprisant les femmes, le noble bouffi de fierté. A trop jouer avec le feu, Camille avait ranimé ce que peut-être elle n’aurait laissé somnoler. Son désir.
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Camillle_
Le désir. Une force aussi destructrice que libératrice.

La dextre du courtisan s’enchaîne contre sa hanche, ferme et brutale, et dans un soupir de surprise et de plaisir, elle sentit la roideur s’emparer de son antre dans un affront et une nécessité absolue. Le palpitant s’emballe, les sourcils se froncent et empalée jusqu’à la garde, Camille se surprend à découvrir un soupçon de rage dans son regard. Pourquoi donc ses iris brillaient-ils de cette lueur malsaine et outrageuse alors qu’il était là, logé au plus profond de son ventre, fiévreux et soulagé ?
La remarque d’ailleurs fuse, saccadée, brisée alors que le mentor entamait ses mouvements de bassin. Sous les assauts et leurs ampleurs, les reins de la serveuse se creusent et sa gorge se déploie pour abandonner soupirs et plaintes. Elle brûle, faiblit, frémit et contaminée par l’appétit du courtisan, elle libère son esprit d’une réserve qui lui nuit.
Aussitôt son bassin s’active et les mains de la serveuse se perdent contre la joue et la chevelure du mentor qu’elle empoigne et enserre de ses doigts. Le souffle rauque et masculin se perd, échauffant les tempes de la Sombre qui accentue ses ondulations jusqu’à percevoir l’esquisse de cette mort violente qui n’aspire qu’à l’étreindre. Mais elle s’y refuse, lutte, mordant la pulpe de sa lèvre pour que la douleur ressentie, adoucisse enfin la brûlure qui s’empare de son bas ventre.

Mais trop gourmand, fou, la main du courtisan se porte contre sa nuque et le regard aussitôt s’obscurcit à l’écoute de son murmure. Implorer. Jamais. Qu’importe les coups qu’elle avait reçu, qu’importe le choix qu’elle s’apprêtait à embrasser, jamais la jeune femme n'avait supplié. Si la fierté du mentor était comparable à la sienne, alors il allait s’y perdre et s’y heurter avec fracas.

Libérant la chevelure sauvage, les doigts de la jeune femme se perdent contre l’arête de sa mâchoire pour effleurer de son pouce, le contour de ses lèvres. Aucune réponse ne coulera de sa bouche, son comportement parlera pour elle. Ainsi, assumant les conséquences de son geste à venir, elle resserre ses cuisses et augmente l’amplitude et l’intensité de ses ondulations. Enchaînée à son bassin et à son torse, la Sombre n’offre aucun répit au sens du Castillon. Toutefois, plus elle s’applique à noyer son mentor dans les abysses, plus elle est sujette à son propre plaisir.
La bouche entrouverte reste alors soumise à ces soupirs qui se perdent les uns après les autres, sans aucune pudeur et condescendance. L’étau se resserre, le bassin se consume, les reins se creusent avec force et les ondulations se heurtent à la virulence de la jouissance. Troublée, le souffle affolé, l’esprit et le corps encore fiévreux et envieux, la Sombre maintient son étreinte et les cuisses mêmes usées restent ainsi liées aux hanches du courtisan alors que ses doigts quant à eux s’abandonnent contre la peau masculine.

Sa jouissance était offerte.
La serveuse était devenue putain.

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Adryan
« Le désir de l'homme est brutal et sommaire. Celui de la femme rusé et lent, comme venant de plus loin. »
Léon Daudet


Si de la bouche de la divine garce s’échappaient des aubades de gémissements affolants, aucune imploration n’en franchit le seuil. Différente indubitablement des autres, quand chaque femme qu’Adryan avait brusquée sous l’injonction, toutes avaient brisé leur fierté à le supplier. Mais pas Elle. Elle prenait son plaisir où il se trouvait et lui offrait le sien sans attendre l’autorisation, dans un équilibre parfait, loin de la vulnérabilité feinte pour mieux flatter ou s’accroupir honteusement à ses bottes bien cirées. Elle exhalait de fragilité et de force dans un feu d’artifice intrigant et subjuguant. Et si le Castillon était friand de repaitre son ego de toutes ces nuques graciles se ployant sous sa simple volonté, serpent fourbe avide de voir les ravages du pouvoir venimeux d’un doigt ou d’une bouche habile à ouvrir la porte des plaisirs infernaux, il n’était qu’admiratif devant le courage de la jeune femme. Et étrangement, un indicible respect étreignit ses tempes brunes alors que les bassins enfiévrés buttaient l’un sur l’autre sans plus la moindre pudeur, dans un charivari des soupirs entremêlés l’entêtant d’encore plus de fougue.

La petite Chose, si menue, si frêle le chevauchant, ne lui imposait pas seulement le désir ni le plaisir, mais aussi l’estime. Elle vibrait, elle tremblait, elle brulait, et lui se consumait sous la douceur d’un pouce égaré dont elle savait encore faire preuve au creux de l’ardeur extatique. Le bassin noble s’emballa sans plus de jugulaires, vif, désordonné, alerte, inconscient. La Gamine indomptable lui faisait perdre la tête, quand l’envie de lutter contre lui-même s’évaporait et noyait ses sens de déferlantes impitoyables. Et dans un ultime coup de rein magistral de ferveur, signa le contrat de la jeune femme d’un rugissement rauque contre ses lèvres délicieusement entrouvertes. Savait-elle, la fausse Innocente, que jamais aucune femelle n’avait tiré de sa gorge une telle jouissance? Certainement pas quand l’idée même de s’extirper de cette geôle infernale n’effleura pas même le Castillon et qu’il s’y épancha de longues gerbes nacrées, inconvénient auquel elle devrait apprendre à faire face.


Le souffle court, il laissa sa tête s’échouer sur le dossier du fauteuil, les yeux fermés, laissant doucement le silence reprendre ses droits quand lui cherchait à reprendre ses esprits, sans pourtant encore parvenir à délivrer la peau fine des hanches menues, même si l’emprise s’adoucissait jusqu’à se perdre en d’infimes caresses. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, embrasser sa tempe, caresser son dos, mais n’en fit rien, et finalement s’arracha à sa chaleur en reposant ses mains sur les accoudoirs. Rouvrant des yeux encore trop brillants d’extase, il se redressa légèrement, sans pourtant la chasser des genoux pernicieux où elle s’était perdue avec magnificence. S’ébouriffant les cheveux pour s’extirper aux lambeaux du plaisir tenace, Adryan se racla la gorge pour reprendre le cours logique de la leçon, comme après un interlude inopiné et sans conséquence, comme si rien ne l’avait perturbée. D’une voix affreusement détachée, il donna enfin son appréciation. Rien ne vous oblige à embrasser un client. Ne donnez pas tout, sinon, qu’aurez-vous à offrir d’unique à un être qui vous est cher ? Volontairement, le regard gris fuyait le corps délicat encore à portée de crocs, craignant que l’envie ne palpite à nouveau à la vue des courbes déliées. Si un client vous répugne, car cela arrivera, mentez-lui, sans remord, mais avec brio. Egarez vos pensées loin de lui pour les laisser s’envoler auprès d’un autre, d’un souvenir ou de ce que vous voulez tant que vous y trouvez de quoi affoler suffisamment vos sens pour être crédible. Il détourna la tête, laissant enfin tomber la sentence, Vous pouvez prendre des clients, néanmoins, je vous surveillerai, pour votre bien, mais surtout pour celui des clients. Aphrodite se targue d’être le plus huppé bordel de Paris, n’entachez pas sa réputation et ne me décevez pas. Et après chaque passe, lavez-vous avec application. Il replanta ses yeux une dernière fois dans ceux de la nouvelle catin, forçant la froideur et le détachement. Levez-vous, c’est fini pour aujourd’hui.

Pourtant, il crispa imperceptiblement ses doigts sur les accoudoirs, chassant sans ménagement une envie furtive d’enfouir ses mains une dernière fois dans les cheveux bruns de Camille pour baiser ses lèvres. A n’en pas douter, ce souvenir troublant mettrait plus d’une heure plongé un baquet d’eau mousseuse pour s’effacer de la mémoire du Castillon. Et sans davantage de doutes, cette faiblesse l’agacerait.
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Camillle_
"Levez –vous, c’est fini pour aujourd’hui."

Brûlée de son antre jusqu’à ses tempes, les paroles du courtisan la confrontèrent avec froideur à la réalité qu’elle venait d’épouser. Une putain était née entre soupirs et coups de reins et de cette plainte qu’elle lui avait arraché ne restait que des conseils détachés et professionnels. Manquant alors de recul, la jeune femme se contente d’acquiescer et d’obéir avec impassibilité. Ses cuisses se détachent et retenant ses lippes, elle s’extirpe de son assise. Doucement, elle s’empare de la chemise du courtisan qu’elle enfile afin de réchauffer son corps désormais glacial. Sur sa peau, l’odeur du Castillon, dans son esprit l’écho de son soupir et de sa jouissance. S’il avait été aisé pour le mentor de se détacher de l’étreinte et du moment charnel, la serveuse quant à elle rencontrait sa première difficulté. Charmée, usée, souillée, rejetée, lavée. Etait-ce cela le dessein qu’elle avait accepté au nom de son amour fraternel ?

Cette froideur, cette distance, ces faux semblants, tout cela semblait pourtant si paradoxale alors qu’ils devaient offrir, tendresse, chaleur et attentions à des âmes qui n’avaient pour seul considération que l’abondance de leurs écus. Comment pouvaient-elles faire cela ? Comment pouvaient-elles se faire à l’idée de n’être que de vulgaire vide bourse et de n’exister que le temps d’une étreinte et d’une jouissance ? Comment pouvaient-elles offrir avec suffisance et désintérêt ce qu’elle n’avait offert qu’à quelques-uns ? Prenant alors sur elle, la jeune femme essaye se faire violence pour assimiler ces informations, ces évidences et conseils comme étant acquis. Maintenant, il est temps pour elle de se retirer, de se laver et de faire le point. Préférant se plonger dans son mutisme, elle se rapproche de la porte et réfreine avec force l’envie de lui adresser un ultime regard.

Le seuil est franchi.

Regagnant alors sa chambre, elle demande à deux servantes de lui préparer un bain et alors qu’elle attend que tout soit prêt, elle s’installe sur le bord de sa couche et retire la chemise d’Adryan qu’elle cache discrètement sous les étoffes. L’expérience avait été trop saisissante et troublante pour que tout soit effacé à coup de sels et d’eau tiède. Néanmoins, la jeune courtisane allait devoir redoubler d’effort pour assimiler toutes ces notions qui contraires à sa mentalité allait devoir êtres acquises pour soulager son esprit et son corps de maux inutiles. Elle devait se détacher de ces expériences passées et de la signification que l’acte avait à ses yeux. Désormais son corps n’était qu’une marchandise, une banalité qu’elle devait embellir afin de sauver le peu de dignité qui lui restait. Perdue, elle se répète alors les mots qu’elle avait abandonnés à l’oreille du Castillon.

"Je veux que votre désir soit au moins à la hauteur de ce que j’ai à vous offrir…."

Pour sa Sœur elle était devenue Putain. Grâce à Adryan, elle était devenue Courtisane.

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Adryan
Il regarda longuement la porte où Camille venait de disparaître, immobile, pensif et dépenaillé. La rencontre avait été troublante, et lui se dégoutait de la froideur avec laquelle il avait clos intermède. Pourtant, l’alternative n’était pas permise. Lui mentir, lui faire croire que la courtisanerie était autre chose que ce mercantilisme de corps aurait une tromperie bien plus impardonnable encore. Plus que de se vendre, le plus saumâtre à accepter était cette contradiction entre désir et plaisir, et l’absence absolue de sentiments dont ils devaient s’accompagner. Au final, si la leçon avait été âpre pour Camille, elle l’était toute autant pour Adryan. A ses yeux, être courtisan était arasant, dégradant, frustrant, humiliant, mais devoir former une jeune femme innocente à cet art infect, l’amener à accepter sa condition était simplement cruel quand l’envie de l’étreindre de ses bras piquetait encore le bout de ses doigts. Il s’en blâmait, et dans même temps, contradictoire, tentait tant bien que mal à se convaincre qu’en enjoliver la vérité aurait été pire et qu’elle avait toujours eu le choix de refuser.

Alors, pragmatique, il décida qu’il ne servait à rien d’y penser davantage. Dans un soupir éreinté, il se frotta la figure de ses deux mains, comme après une sieste profonde où le sommeil s’accroche aux pensées dans un limon s’agglutinant de réalité et d’inconscience.

Un bain, chaud, froid, peut importait, non pas pour arracher le parfum de la jeune élève de sa peau, mais pour ôter la glue infecte de son propre dégout. C’était tout ce à quoi il aspirait. Renouant ses braies sans y penser, pas plus qu’il ne pensa à récupérer une chemise oubliée, il se leva à son tour et franchit la porte, ne pouvant néanmoins s’absoudre d’un dernier regard sur le fauteuil où semblait encore planer la silhouette fragile de Camille.


[Plus d’une heure après, de sa chambre au le bureau d’Etienne]


Sa chambre à l’Aphrodite, Adryan ne s’y rendait pour ainsi dire jamais, hors de très rares exceptions, quand il acceptait une passe. La chambrée était vide, impersonnelle, les seules traces du Castillon se résumaient à quelques vêtements de rechange et de quoi se laver. Plongé dans le baquet d’eau maintenant fraiche, il regardait sans la voir, cette couche délaissée, aux couvertures méticuleusement pliées en bout de lit. Au moins avait-il encore les moyens de garder son hôtel particulier parisien, même si en dehors de deux pièces, les autres restaient confinées à l’obscurité la plus totale, tout juste hantées de fantomatiques meubles nimbés de draps blancs. Adryan aurait voulu y installer sa mère dont la santé déclinait de jour en jour, mais celle-ci, engoncée dans les reliquats de sa fierté et, encore davantage dans son amour pour ses enfants, refusait de délaisser la pimprenelle qui lui servait de fille. Sœur mariée d’ici l’été avec un bon parti, envieux d’une particule que sa fortune pouvait s’acheter. L’homme voguait entre deux âges, poussiéreux, banal à mourir mais ne lèverait jamais la main sur Abigaël. Même mieux, il saurait la couvrir de ces rubans et autres coquetteries dont elle raffolait. Le Castillon n’avait pas de sentiments fraternels profonds mais restait néanmoins vigilant à ce que sa sœur ne soit pas malheureuse. Pour sa mère. Uniquement. La pauvre femme n’aurait pas supporté. Pauvre mourante qui n’avait jamais su où son ainé était réduit. Elle allait mourir, Adryan le savait, et la douleur lui tordait déjà le cœur, pourtant cette mort, aussi pénible soit-elle marquerait sa véritable délivrance. Une fois les dettes remboursées, sa sœur mariée et à l’abri du besoin, sa mère navigant au gré de l’astre solaire, lui serait libre, indifférent au sort de ce père écervelé qui avait signé la ruine familiale de sa malchance au jeu et de son imbécilité à vouloir la défier encore et encore. Mais de tout cela, il ne pensait pas quand il se s’arracha de l’eau, frissonnant de froid d’y avoir trop flâné.

Les cheveux encore humides, l’heure était bien tardive ou trop matinale quand il frappa à la porte du bureau. Invité à entrer, le Castillon prit place dans le fauteuil face au Griffé et releva un regard qu’il savait faire neutre et indifférent vers de Ligny.

Je ne sais ni comment, ni où tu l’as trouvé. Je ne sais rien d’elle, à part son prénom et le fait que tu peux commencer à rédiger son contrat. Enonça t-il sommairement quand il devinait que les questions ne manqueraient pas. Sa seule difficulté serait alors de ne pas trahir la fine mais irritante brèche que Camille avait ouverte dans sa carapace.
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