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[RP] Deux frères, une duchesse, et un dîner.

--Anna_tomie
Après avoir prit le temps de reprendre son souffle de cette grande marrade, Anna, la servante "à la con", prépara de quoi mettre le couvert.
Il était marrant le jeunot. Il croyait l'impressionner avec son éraflure, alors qu'elle même avait beaucoup plus impressionnant à montrer rien qu'en blessures ménagères. Elle se chargea de son attirail habituel: assiettes, fourchettes, couteau à bout rond pour le jeunot afin d'éviter qu'il ne se blesse encore le pauvre...
Puis arrivé dans la salle à manger, horreur. Enfer et damnation. Un bout de papier tout sale était posé sur la table qu'elle avait eu tant de mal à avoir si propre. Elle posa son bazar et prit le mot.




Citation:
J'ai trouvé la solution à mon problème.
Puisque je ne pourrai, selon toi, jamais avoir de femme de manière honnête, je n'ai qu'à l'enlever !
N'essaie pas de me suivre Barth.

PS: au fait j'ai coupé ta scelle. J'ai fais ça pour que tu évites de me courir après, mais je te le dis parce que je ne veux pas que tu tombes quand même ! Héhé !

Ryoka.



Argh !
Le temps de déglutir pour mieux hurler, et:

Ahhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!

D'un son sur-aiguë qui décolla un pan d'une toile sur le mur, elle se précipita vers le jeune balafré qu'elle venait de recaler pour lui montrer le papier. Manquant de réussite dans sa recherche de l'autre coureur de jupons du dimanche, elle prit le temps d'écrire des lettres pour informer le duché de la situation. Se servant du carnet d'adresse de la duchesse, elle fit partir les pigeons dans toutes les directions dans une envolée presque esthétique.
Ne sachant que faire de plus, elle attendit un moment, se concentra quelques minutes, et se rendit compte que quelque chose clochait. Justement ! Pourquoi la cloche sonnait-elle à cette heure-ci? Encore une mauvaise blague? Elle prit la direction du tintement pour comprendre enfin quelque chose à toute cette histoire.
Ce n'est pas sans surprise qu'elle trouva le jeunot suspendu à la corde en trin de faire mumuse. Elle cria pour l'arrêter et lui tendit le papier sans broncher.

Svetlna
D'une vie de château depuis plus d'un mois et demi, elle se retrouvait à devoir jouer l'aventurière dans les montagnes ? Dingue. Et pourtant...

La Duchesse s'était quand même foutue dans une sacrée position gênante. Déjà, vu comment elle était sapée....une robe, pour le moins inconfortable, qu'elle tenait à porter, uniquement pour faire la belle devant Bartholomé, ce matin.
Maintenant, Dieu la punissait. Elle n'en pouvait plus, elle étouffait dans cette robe. Elle s'est alors jurée qu'elle ne la remettrait plus jamais, même si sa garde robe venait à brûler dans son entièreté, et qu'il ne restait plus que celle-ci.

C'est pas tout ça, mais malgré tout, il avait un comportement fort étrange, le jeune Ryoka.


« Fais-moi confiance Svet.
Je t’expliquerai dès qu’on sera arrivé. »


Mais je te fais confiance.... Répondit-elle dans un murmure, de toute façon, elle ne savait même pas, où ils étaient, là....

En réalité, contrariée, la Duchesse ne pouvait pas rester sans parler...Dessinant, du bout des doigts, des petits motifs sur le dos de Ryoka, elle demanda doucement :


Je peux te dire quelque chose ?

Et là, elle aurait mieux fait de buter sur les mots, et finalement dire, Non rien, mais ce n'était pas le cas :

Ton frère...enfin Barth...je semble lui plaire n'est-ce pas ? L'as tu remarqué ? La gamine...Je le trouve plutôt charmant...Hum...

Va pas nous faire un accident de cheval, Ryry...
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Ryoka
Décidément, c'était un carnage dans le médiastin du jeune homme en ce moment. Non seulement celle pour qui il avait une affection particulière n'était pas dans le même état d'esprit vis à vis de lui, mais en plus ses doutes les plus cauchemardesques venaient de se confirmer. Elle voulait le grand frère. Tout en massacrant les états d’âme de Ryoka, elle lui dessinait dans le dos. Sur le moment, il pensait qu’elle était en train de faire un sceau magique pour sceller ses sentiments afin qu’ils ne sortent finalement jamais. C’était peut être ça la solution, tout garder pour soi, et tout laisser tomber. Sauf que cette fois, le retour en arrière était plus compliqué. Cela faisait plusieurs heures qu’il était parti, et tout le monde devait déjà être au courant maintenant. De plus, une mission venait de s’ajouter à la précédente dans son esprit. Sauver ce qu’il lui restait de fierté. Depuis toujours, son frère et lui avaient quand même appris à la sauvegarder quelle que soit la situation. C’était traditionnel chez les d’Anclair, ou du moins dans cette branche de la famille.

Encore bien des choses à gérer dans cette petite tête qui n’avait pas beaucoup dormi. Il lui fallait répondre rapidement à celle qui venait de lui empaler le thorax, mais il hésitait encore sur le choix de sa réponse. Aider son frère dans ses rêves de noblesse, ou expliquer pourquoi il l’avait enlevé en avouant ses sentiments. Dans les deux cas sa fierté prendrait une bonne claque, mais ce n’est pas comme s’il avait l’embarra du choix. Le seul qu’il lui restait était de savoir de quel côté il se la prendrait. Dans tous les cas il lui faudrait s’éloigner d’elle après toute cette histoire.

« Je pense que tu lui plais bien oui. »

Son choix était fait, son enlèvement n’avait plus aucun sens, et il était complètement perdu. Il sortit des chemins pour couper à travers champ et trouver un arbre assez accueillant pour qu’il puisse se poser et réfléchir quelques minutes. Il arrêta le cheval, et fit descendre la duchesse.

« On va faire une pause ici.
Puis après un temps de réflexion.
En fait je t’ai enlevé Svet, donc on ne rentrera pas au château. Mais ne me demande pas pourquoi tout de suite s’il te plaît, parce que je ne pourrai pas te répondre. »

Déjà parce qu’il fallait qu’il trouve une raison qui le convainc lui-même.
Il laissa un sac avec de la nourriture à la duchesse et attendit qu’elle mange. Lui, il restait là, allongé sur le cheval à regarder le ciel. Il n’avait pas faim, il cherchait plutôt des réponses. Il réfléchissait à ce que pourrait faire son frère s’il se retrouvait dans cette situation. Sauf que son frère, ne se retrouverait pas dans cette situation… Il se dit alors qu’il pourrait demander conseil à des amis. Mais même là, il ne saurait quoi demander vraiment en réalité.
Le cheval tournait lentement autour de l’arbre. Ryoka marmonnait des ébauches de phrases tronquées à la suite, inventant sa propre prosodie au fil des tours, si bien qu’à la fin c’était devenu des baragouinages que lui-même ne maîtrisait plus.
Lui qui avait rêvé écrire des épithalames lors de son propre mariage en haut d'une colline verdoyante la veille, se retrouvait à cauchemarder maintenant sous ce même ciel, affalé cette fois sur un vrai cheval.
Arwel
La Duchesse de Clérieux venait à peine d'être réintégrée au poste de Major des Compagnies Nobiliaires... Elle était occupée à réfléchir à ce qu'il lui fallait faire pour réanimer les lieux, tout en se demandant quand son futur enfant se déciderait enfin à venir au monde... Elle en avait assez de traîner ce gros ventre et elle avait hâte de pouvoir serrer dans ses bras le fruit de son amour pour son tendre époux... Toute à ses pensées, la jeune femme vit arriver un page de Risoul... Elle se dit qu'elle ne perdait pas de temps la Duchesse pour lui faire déjà transmettre des ordres :

Major... C'est très important...

Le Major s'empara donc de la missive et l'ouvrit, tout d'abord étonnée de ne pas reconnaître l'écriture de Svet... Il lui fallut un petit moment pour déchiffrer les hiéroglyphes et en comprendre le sens... Elle finit par se concentrer sur l'essentiel : Ryoka, la Duchesse, enlèvement !

Par Aristote... Mais quel c... crétin ! Qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête !

Le page dévisagea la Bienveillante, ne sachant trop que faire... Réalisant qu'il se trouvait encore là, la jeune femme en profita pour l'interroger :

Tu as été chargé d'autres messages ?

Le jeune garçon acquiesça... Le Major se perdit dans ses pensées... Le futur héritier devait jouer une partie de soule dans ses entrailles, vu les coups qu'il lui lançait... Posant une main sur la proéminence, la brunette pensa, c'est pas le moment d'arriver toi !

Bien... Tu ne m'as pas vue ! Je file immédiatement vers Risoul, incognito...

Il fallait faire vite si elle voulait sauver le jeune inconscient de la potence... Elle congédia le petit page de Risoul, appela l'un des siens, rédigea rapidement une missive pour son époux afin de l'informer de la situation et de ce qu'elle comptait faire... Elle revêtit une tenue adaptée pour une sortie à cheval... L'Ours armoricain allait certainement la tuer mais tant pis... Elle se saisit d'une cape noire, remonta le capuchon sur sa chevelure, ni vu ni connu, le Major pouvait s'aventurer sur les routes sans qu'on le reconnaisse... Elle courut jusqu'aux écuries, enfin, courir dans son état, c'était un bien grand mot... Monter sur le destrier fut une belle partie de rire... C'était comme essayer de faire tenir une boule de billard sur une corde... Finalement, elle réussit à s'installer, sortit des écuries et se lança sur les routes en direction de Risoul...
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Helsinki
Un message chiffonné lui était parvenu. il avait déchiffré les queqlques lignes et avant même qu 'il ait lu il savait qu'une chose terrible était en train de se produire.
Une chose terrible mais une chose à laquelle lui et quelques uns allaient remédier . il l'aurait le vilain qui osait s'attaquer à la duchesse. il écrivit quelques mots et envoya les courriers à tous ceux qui pouvaient l'aider.
il marcha quelques pas, fit sceller son cheval , et enfin arriva tout p rés d'embrun . il fit établir un quartier général et attendit ses premiers hommes.
Il dessina une carte de la région.

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A un ami , un frère d'armes, un modéle
Marsaly
Elle allait le tuer ..... Il fallait qu'il attende quelques jours avant son départ pour fuguer nan mais je vous jure ... éviter de faire des enfants et vos nerfs s'en porteront bien mieux.

Marsa telle Pénélope détacha Aubépine de la charrette pour la seller et partir à la recherche de son fils pour le ramener par la peau des fesses s'il le fallait. La jeune femme en aurait pleuré ... cela faisait si longtemps qu'elle attendait ce moment ... des années qu'elle était coincée dans son village, au début par la prévosté et ensuite la mairie ... alors là non ... trop c'est trop et le gamin allait en prendre pour son grade.

Un fois la porte Saint Marcel passée, quelle direction prendre ? Il pouvait être parti vers Montél, Embrun ou Chambéry. Marsa interroge le planton de service.


- Olà le Fernand, as tu vu mon fils la nuit dernière ?

- Oui m'dame
- Il est parti où ?
- Ben hors des murs
- Si tu ne veux pas que je te réserve le sort que je réserve à mon fils tu ferais bien de me donner la direction qu'il a prise et vite !!!!
- Euh ben m'dame, il a pris la direction des montagnes
- Vers Embrun ou la Savoie ? fulmine la mère en pétard
- Vers Embrun m'dame

Sans mesme remercier, Marsa ou plutôt Aubépine file ventre à terre pour essayer de rattraper le garnement. Les lieues défilaient à une vitesse folle et elle devait se cramponner pour ne pas démonter. Plus d'une fois, elle évita de justesse une branche basse qui l'aurait à coup sûr assommé ... p'tête que c'est ce qui aurait pu sauver son fils d'une belle raclée.

Après plusieurs heures de chevauché, Marsa n'en crut pas ses yeux, au pied d'un arbre .... un duchesse, un drôle, un cheval et ..... son fils qui faisait la causette à la duchesse

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Tristan_bussiere
Bon alors ... je prends quoi ? Ah oui du pain ... des sous pour acheter une hache ... la charrette pour mettre le bois ... euh des zhabits ? bof pas la peine de toute façon m'man sera pas là pour vérifier. C'est que ça tourne à plein régime dans ma tête hein ! faut surtout rien oublier .... Ahhhhhh crotte de bique, faut que je laisse un mot pour prévenir mais pas trop en évidence dès fois qu'elle le trouve

Sur ces cogitations à voix très haute dans ma tête, je sors en catimini de la chaumière ... bon j'ai du mal à faire comprendre à Julie qu'elle ne pouvait pas le suivre.

Pfiouuuuu pas marrant de marcher toute la nuit en tirant une charrette, personne à qui parler, mesme pas un voyageur pour les estorquer des douceurs parce que le pain, bon c'est nourriçant mais côté plaisir ça laisse à désirer.

Le temps avait filer, la fatigue se fait vraiment sentir quand au loin mon coeur bondit en voyant une blonde. Bon je suis déjà moins content de voir un petit truc sur deux jambes à côté d'elle hein ! parce que c'est ma copine à moi la blonde.

Je parcours la distance qu'il me reste aussi vite que le peu et dès que je suis à coté du chouval, je lache les bras de la chariotte et cours vers Svet


Bouzouurrr ma coupine .... lui fait un gros poutou .... qu'est ce que tu fais là ? regarde le truc .... c'est qui lui ?
Ryoka
Le jeune Ryoka venait de descendre de son cheval lorsqu'il entendit quelques craquements derrière lui. Il se tourna et vit un drôle d'animal courir dans sa direction. C'était trop gros pour être un sanglier mais trop petit pour être un cheval. C'était un petit bonhomme qui filait dans les herbes à leur rencontre. Ne sachant pas vraiment ce qu'il pouvait dire à Svetlna encore, de peur qu'elle lui ressorte son frangin sous une autre sauce, il trouvait que le gosse tombait bien. Il tendit les bras pour le réceptionner mais ce dernier esquiva sur le côté pour atterrir devant la duchesse.
Ils semblaient se connaitre. Tant mieux, ça lui donnait un répit. Il s'approcha des deux et regardait l'enfant en souriant qui semblait le considérer comme étant une chose. Il le pointait du doigt et posait des questions. Encore à moitié dans ses rêves, le jeune homme laissait Svetlna répondre. Puis se baissa, passa sa main dans les cheveux de Tristan, et ajouta:


« Et moi je suis Ryoka, tu veux être mon ami? »

Quelques instants plus tard, l'autre moitié de l'esprit de Ryoka revenait à la réalité. Il vit au loin un cavalier arriver à toute vitesse dans leur direction. Soudain, il fit un rapprochement qu'il aurait du prévoir depuis longtemps. Qui dit enlèvement, dit recherche. Et si elle venait à être retrouvée maintenant, il passerait un mauvais quart d'heure.
Quand même, presque une journée après l'enlèvement et il devait déjà se faire chopper? Efficace le duché.
La silhouette, finissait de se dessiner à mesure que le cavalier s'approchait. Et alors qu'il était sur le point de démarrer le sprint de sa vie dans le champs d'à côté, il reconnu Marsaly. Il s'arrêta net, regarda à nouveau le gamin aux côtés de Svetlna et comprit qu'il devait y avoir un lien entre les deux. De plus, il savait que son amie Marsa avait un fils de six ans.
Fier de sa déduction logique, il alla à sa rencontre le sourire aux lèvres. Enfin, ça allait faire deux jours qu'il n'avait pas sourit le pauvre. Un record pour le farceur.
Bartholome
Bartholomé ne se lassa pas. Le geste était devenu mécanique, si bien qu'il en avait à peine conscience. Son regard portait vaguement vers les portes du domaine, sans inquiétude toutefois. Il n'avait juste rien d'autre à faire, sans frère à aimer, sans duchesse à charmer, sans matrone à débaucher. Il avait l'air bête, mais ça lui échappait sur le moment. Certains ne se torturent jamais les méninges, leur vie n'est rythmée que par leur bouche puis leur colon. Lui n'en était pas. Pas parce qu'il était plus intelligent que les autres, mais parce qu'il réfléchissait beaucoup plus, à tout, tout le temps. Par méfiance, par intérêt, ses gestes étaient toujours médités, parfois mal, parfois alors que ça n'était pas nécessaire.

En êtes-vous ? Savez-vous ce qu'il coûte de tenir à toute heure son esprit en alerte ? Au début, on ressent de la fatigue. Parfois ténue, curieusement plus intense lors des rares moments de repos. S'en suit une irritabilité exacerbée, et un cynisme effrayant, car à force de tout observer, tout analyser, on perçoit tout l'absurde, et on s'en agace. Enfin, on devient fou. Tout devient calcul, tout devient factice, le monde n'est plus qu'un vaste terrain de jeu, un exercice pour la pensée. On perd, à force, conscience du réel. Fort heureusement, Bartholomé était encore trop jeune pour être fou. Juste fatigué, irritable, et récemment cynique. Et, de temps à autres, il décrochait, s'enfonçait dans la tuyauterie labyrinthique du néant : il phasait. Sans même s'en rendre compte, il s'enfermait dans un geste unique, répétitif, pendant quelques secondes, quelques minutes, plusieurs heures, jusqu'à ce qu'une distraction le rattache à la réalité. Ces périodes de repos cérébral total étaient sa réaction immunitaire inconsciente contre les méfaits de son ambition.

La distraction vint. Stridente. Il imaginait les cris de la servante plus sensuels. Il la regarda, et prit le papier. Sa moue agacée à la vue de celle qui l'avait humilié un peu plus tôt se mua en moue consternée. Enlever la duchesse. C'était cette idée géniale qu'il faisait donc mûrir au dîner, guidé par son flair irréprochable qui lui indiquait toujours la meilleure chose à faire.

Qui ... enlève ... une ... duchesse ? Qui imagine comme une solution viable et sur le long terme à un problème amoureux le rapt de la femme la plus recherchée de toute une foutue province ? Il n'était pas surprenant, mais plutôt affligeant, que ce soit le même homme qui demande à être allégé en présence de l'ensemble de la noblesse, et rédige un post-scriptum précédant directement la signature. Le même aussi qui coupe la selle d'un cheval laissé à une écurie en hébergeant une demi-douzaine en espérant ainsi couper court à toute recherche. Bartholomé leva les yeux vers sa messagère improvisée.


« Surtout, n'en parlez à personne, lui commanda-t-il, n'ayant pas observé la volée de pigeons partie du château dans l'heure qui avait précédé. Je vais les ramener.»

Il fallait à tout prix qu'il remette les choses en ordre avant que l'armée, la prévôté, ou quelqu'autre groupe de clampins ne se lancent à la recherche de la duchesse. Si Ryoka d'Anclair se faisait prendre en train d'enlever la duchesse du Lyonnais-Dauphiné, il serait assez ardu pour le grand frère de profiter de la situation. D'autant que l'abruti serait alors envoyé en prison, ce qui n'était pas le milieu qui lui était le plus rigoureusement adapté.
Il se précipita à l'écurie, jeta sa selle sur son cheval, mais se rappela en tentant de la sangler qu'il en manquait un bout. Après s'être frappé le front, geste de dépit, il installa une autre selle. N'ayant jamais eu de formation d'écuyer, il dut s'y prendre à deux fois pour apprêter proprement la bête avec le mord et les rennes. Enfin prêt, il sortit de ce bâtiment à l'odeur de paille et de fumier, et partit au petit trot vers là où il y avait du plat. Jamais Ryoka n'aurait emmené son cheval dans une pente ardue.
Svetlna
Il était quelle heure, là ? Ils sont où ? En Lyonnais-Dauphiné, au moins ? Elle avait complètement perdu ses repères. Mais alors.
En plus, Ryry semblait être un peu plus distant....Vague impression, seulement. Elle doit se faire des idées, certainement. Comme toujours.


Ah ! Avec plaisir. La pause.

La Duchesse n'avait pas faim, mais mangea quand même, parce qu'il le faut bien. Pour tenir debout.
La blonde déposa un doux baiser sur le front de Ryoka, pour le remercier d'avoir pensé à elle. Limitons la casse.

Et pendant qu'elle mangeait alors...


« En fait je t’ai enlevé Svet, donc on ne rentrera pas au château. Mais ne me demande pas pourquoi tout de suite s’il te plaît, parce que je ne pourrai pas te répondre. »

Elle faillit s’étouffer de...rire. Elle n'y croyait pas. C'est pas possible. Il lui semblait que les enlèvements, c'était moins sympathique que cela...Lui aurait-on menti ?

M'enlever.... pourquoi ? Surtout pas dire de ne pas demander pourquoi, puisqu'elle le fait forcément... Je vois...Tu me fais une blague ? j'ai ri....
On peut rentrer maintenant ?
Allait ajouter que Barth devait s'inquiéter pour lui, mais se ravise, on ne sait trop pourquoi, ah, si, parce que ça cogitait, pour une fois, dans sa petite tête blonde...

Et si c'était vrai ? Il n'avait pas trop l'air de rigoler, là, Ryoka...
Donc.
Cela voulait dire que son frère est complice ?
Alors.
Lui, il était chargé de faire quoi pendant, que Ryoka s'occupait de l'enlever ?
Décidément.
La jeune femme ne voulait pas y croire, qu'est-ce qu'il ferait après tout ? Piller Risoul ? Tout seul, c'est pas possible ça. Et puis, son personnel se bougerait bien pour faire quelque chose, ils ne sont pas payés à rien faire, quand même. Puis, elle reporta son regard sur Ryry...Non, franchement, il ne lui ferait pas le moindre mal...C'est ridicule...

Et soudain, comme sauvé par le gong, un adorable petit garçon venait à eux. Oh ! Oh ! Oh ! Mais qui voilà ! Le sourire et le gros poutou du petit Tristan, lui firent tout oublier en un rien de temps, et sur son visage, un grand sourire s'afficha. C'est qu'il avait bien grandi depuis la dernière fois, qu'elle l'avait croisé à Die.
Elle le fit doucement asseoir sur ses genoux, et prenant sa petite main dans la sienne...


Bonjour toi ! Tu es devenu un grand garçon ! Bientôt, on va pouvoir se marier, dis donc...Pas sûr que la maman soit d'accord, et elle aurait raison.
Ce qu'ils faisaient là ? Elle même ne le savait plus trop...Et bien, on faisait une petite promenade. Et toi, tu t'amuses encore à faire des frayeurs à ta maman, ou elle sait que tu es là ?
Tu vas rester avec nous, d'accord ?


Rapidement, ils allaient passer très vite de trois à quatre.
Marsaly venait d'arriver. Ouille.
Elle serra un peu plus fort la main du petit Tristan, comme pour lui signifier, qu'elle le protégerait de la colère maternelle, si jamais...

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Marsaly
Marsa finit sa course au pas et démonta souplement, attache Aubépine à un arbre et se retourne lentement vers .... hum son fils sur les genoux de la duchesse ... il avait su où placer son intérêt le bougre.

Bonjour Duchesse, comment allez vous ?

Elle lui aurait bien demandé ce qu'elle faisait là, mais c'était la duchesse et on ne l'interroge pas comme ça ... attendons de voir venir pensa l'ex agent de la prévosté parce que mesme si elle avait quitté cette institution depuis de nombreux mois après des années de service, elle ne pouvait s'empêcher d'agir ou de penser comme les gens d'armes.

Puis voyant Ryo ... chose encore plus surprenante que de voir son fils dans les bras de la duchesse, elle alla le saluer

Bonjour Ryo .... je suis surprise de te voir ici, je m'attendais plutôt à te voir aux portes de Die comme tu me l'avais annoncé afin de régulariser notre petit problème qui commence à trainer sérieusement ... Te serais tu trompé de chemin ?


Pendant qu'elle parle à Ryo, Marsa lance un regard noir à son fils, il ne perdait rien pour attendre ... son tour aller arriver plus vite qu'il ne le pense. Mais les civilités d'abord

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Ryoka
Le jeune homme se rendait bien compte que la duchesse commençait à s'inquiéter. Elle commençait à poser beaucoup de questions et Ryoka était de plus en plus embarrassé par elle. Il aurait certainement mieux fait de trouver quelqu'un de moins gênant à enlever. Si tant est qu'il existe des gens qui soient plus enlevables que d'autres. Il ne la regardait pas et préféra se tourner vers la nouvelle arrivante.

Marsaly était parmi eux maintenant et fit rapidement disparaître le sourire des lèvres de Ryoka. Après avoir salué la duchesse, elle lui rappela qu’il avait un mandat à rendre à Dié, qu’il avait pour être honnête bien oublié. Il avait l’espoir que la colère de Marsa puisse se retourner contre son fils qui s’était enfui, avec le regard noir qu’elle lui fit. Mais elle revenait à lui tout aussi sérieuse pour son plus grand bonheur. Comment allait-il pouvoir se sortir de cette situation. Décidément, plus il essayait de sortir la tête de l’eau, plus il y avait de monde pour appuyer dessus. M’enfin il l’avait mérité, donc maintenant il fallait assumer.

Héhé !
Oui voilà, on va dire que je me suis trompé de chemin !


Le regard plus perdu que jamais, il tenta de bafouiller une suite mais sans succès. Voilà qu’il lui fallait se régulariser, alors qu’il était maintenant plus hors la loi que jamais.
Hors la loi, en dehors quoi. Comment pouvait-on être en dehors de la loi. Ca veut dire qu’avant il était dedans, alors qu’il ne s’en rendait même pas compte. Du coup comment faire pour ré-entrer dedans s’il n’avait pas conscience qu’il était dans un endroit aussi confortable ? Le cerveau en ébullition, il cherchait désespérément la porte pour revenir en arrière. Une porte, c’est ça qu’il lui faut. Une porte qu’il pourrait fermer sur toute cette histoire. Comment allait-il trouver cette porte sur les chemins ? Et s’il la trouvait, il n’était pas assuré qu’en l’ouvrant, il rencontre encore des problèmes.
Barth !
Il lui fallait son frère pour ce genre de situation. Lui aurait su retrouvé son chemin dans cette aventure. Fallait-il continuer sur sa lancée, envers et contre tous ? Il n’avait plus aucune raison de continuer cette course effrénée contre la logique, mais la réponse se trouvait peut être au bout de ce chemin scabreux.


Ben euh… En fait j’ai enlevé la duchesse…
Dans ma tête l’idée fonctionnait beaucoup mieux que dans la réalité !


Il était vrai que la réalité lui donnait du fil à retordre au jeune homme. Dans ses rêves tout paraissait tellement plus simple. Il n’aimait pas calculer tout, faire des plans comme son frère. C’était peut être ça son défaut. Il aurait du être comme son frère. Lui au moins arrivait à avoir ce qu’il voulait, et n’était pas embêté par des histoires de portes et de lois. Il arrivait rien qu’en parlant à retourner l’esprit des gens. Ryoka, lui, était immunisé contre ça, puisqu’il était tombé dedans quand il était petit. Mais il savait que son frangin aimait bien manier les mots de telle sorte qu’il obtenait gain de cause lorsqu’il en avait besoin. Il savait phraser de telle manière qu’il lui arrivait parfois de se gargariser de ses longs monologues, pour le plus grand plaisir de Ryoka qui aimait l’observer s’entraîner en riant. Enfin, l’heure n’était pas à penser à Barth, mais à se sortir de cette situation pour pouvoir le revoir un jour ! les critères à respecter étant de ne pas avoir l’air trop ridicule, ne pas se faire attraper, et ne pas mourir trop vite.

Peut être que le mieux était encore de tout abandonner tant que personne ne l’avait attrapé et de fuir le plus loin possible pour oublier toute cette histoire. Cependant, un problème subsistait à cette vision de l’avenir. Si lui avait la capacité d’oublier ce qui le dérangeait, ce n’était pas forcément le cas des autres, à savoir : de tout le monde en fait. Le sérum de l’oubli n’étant pas encore inventé, il lui faudrait penser à ça quand il en aurait le temps. C'est-à-dire pas tout de suite.
Lorsqu’il dénouait une partie de son cerveau, c’était pour emmêler les zones voisines. Il tournait en rond. La solution était simple, partir loin et vite, et trouver un moyen de joindre son frère pour qu’il règle le problème. Voilà. C’est comme cela qu’il règlerait le problème.

Il voyait bien que le visage de Marsaly n’était pas gage de bon augure. Et en fonction de ce qu’elle lui dirait, il trouverait le moyen de prendre ses jambes à son cou. Encore que pour cela, il lui faudrait être bien plus souple que d’ordinaire, se dit-il alors d’un air encore plus distrait. Il essayait de s’imaginer contorsionné avec les pieds derrière la tête, et cette vision le fit sourire discrètement.
Marsaly
Alors qu'elle allait répondre à Ryoka, Marsa entendit son fils toujours planqué dans les jupes de la duchesse

Euh ze veux bien que tu es mon copain mais faut me protézé de m'man alors, t'as vu comme elle est en colère ?


Jeune homme tu ferais bien de te taire et de méditer sur le fait d'avoir quitter le village sans rien dire

Marsa se tourne alors vers Ryo, la situation lui semblait de plus en plus louche et la duchesse qui ne disait toujours rien ... encore plus étrange. La jeune femme n'eut pas longtemps à attendre et elle avait raison en pensant qu'il se tramait quelque chose

QUOI ? .... enlevé ? .... mais ça va pas ? .... dis moi tu es tout seul dans ta teste ou quoi ?

Duchesse allez vous bien ? Que voulez vous qu'on fasse ? Je sais que Ryo est un de vos amis mais cet acte est très répréhensible.

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Tristan_bussiere
Il est des jours comme ça où l'on pense que le ciel va vous tomber sur la tête et soudain le ciel s'illumine. La colère de m'man fait peur, mais elle me donne l'explication rêvée pour justifier que je me trouve dans les bras de la duchesse. Alors je lui fais un sourire d'ange en lui expliquant, pour peu qu'elle m'entende du fond de sa colère, sur ma présence icelle

M'man c'est pour sauver ma coupine que ze suis là, ze savait que le vilain m'sieur lui voulait du mal. Alors ze suis parti la sersé pour la ramener dans son sateau. Tu arrive bien parce que z'ai oublié de prendre l'épée que p'pa m'avait offert pour mon naniversaire.

Tu veux que ze t'aide à l'attassé pour le mettre dans la prison ? On peut aussi l'enterrer dans un nid de fourmis


J'en avais encore de bonnes idées comme ça, le tout était de faire passer la colère de m'man sur le truc euh non comment il avait dit déjà qu'il s'appelle ... Ry ... Ry ... ah oui !!! Ryka ... pfff on dirait un nom de fille. Je jette un zieu sur m'man en enfonçant la tête dans les épaules.
Svetlna
La jeune femme salua Marsaly avec un sourire. C'est que son fiston ne semblait pas vouloir la quitter, tout de suite.

- Euh ze veux bien que tu es mon copain mais faut me protézé de m'man alors, t'as vu comme elle est en colère ?

Et de répondre dans l'oreille du petit.
- Oui...Mais ta maman a raison, tu ne dois pas partir sans prévenir personne, comme cela. Il pourrait t'arriver quelque chose de grave. Dit celle qui n'a pas mieux fait, la veille .

Ne t'inquiète pas, je vais lui parler, et elle ne sera plus en colère.
Ajoute t-elle en déposant un léger baiser sur le front du petit Tristan.

C'était à peine si Ryoka la regardait encore...Alors, lui répondre, était très certainement trop demandé. Par contre, il parlait volontiers avec Marsaly de leurs petites affaires, qui ne regardait en rien la jeune femme , mais elle fit des grands yeux étonnés, en entendant ce qu'on disait d'elle.

Ben euh… En fait j’ai enlevé la duchesse…
Dans ma tête l’idée fonctionnait beaucoup mieux que dans la réalité !


Que...quoi ?


Réaction similaire de Marsaly :

QUOI ? .... enlevé ? .... mais ça va pas ? .... dis moi tu es tout seul dans ta teste ou quoi ?

Duchesse allez vous bien ? Que voulez vous qu'on fasse ? Je sais que Ryo est un de vos amis mais cet acte est très répréhensible.


Toujours assise, et le petit sur ses genoux, la jeune Duchesse demanda doucement au petit garçon de se lever, et s'approcha de la jeune maman, ainsi que de son désormais ravisseur. La blonde, devenue toute pâlotte, exprima son mécontentement à Ryoka en lui jetant un regard, qu'il n'oubliera certainement pas, et répondit d'une voix tremblante à Marsaly, qui tombait vraiment à pic... :

Je ...je... vais... bien...oui...

Mon dieu. Elle est à deux doigts de s'évanouir. De l'eau. Quelque chose.Vite.

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