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[RP pour Tous] Incroyables conversations.

Tord_fer
    [Lisieux, Janvier 1456]

    Jean n’avait pas rêvé depuis de longues années. La dernière fois qu’il eut rêvé, cela c’était passé bien avant la mort de sa femme. Depuis, ces nuits ne ressemblait qu’à de vague parenthèse entre deux jours.
    Mais là, allongé dans la froidure de l’hiver, Jean, pour la première fois depuis plus de vingt ans, fit un rêve. Pour le moins étrange.


Dialogue avec la mort.

Ses pas résonnaient dans le vide.
Pas après pas, il avançait. Pourtant rien autour de lui ne changer. Et pour cause il n’y avait rien autour de lui. Il avançait lentement dans ce vide. Rien devant, rien derrière, une étrange fumé s’étalant autour de lui, virevoltant à chacun de ces pas.
J’aime à croire que la mort prend une forme différent pour chacun de nous. Pour Tord elle lui apparut comme une jeune femme toute vêtu de noir, à l’apparence chétive, mais dont le regard trahissait la détermination de son cœur.
Elle se tenait là devant lui. Elle. LA faucheuse. Jean la regarda. Il s’y attendait, il s’y était préparé, mais pas si tôt.


Tord Fer : Ca y est je suis mort ? Tu viens pour moi ?
La mort : Non.
Tord Fer : Pourquoi je suis là alors ?
La mort : Je ne sais pas.
Tord Fer : Tu te fou d’moi ?
La mort : Non.
Tord Fer : Ouais c’est vrai qu’t’es pas vraiment connu pour ton sens de l’humour.
La mort : En effet.
Tord Fer : En tous cas c’est un plaisir d’converser avec toi. T’as d’la conversation…
La mort : Tu es sûr de vouloir jouer à ce jeu avec moi ?
Tord Fer : Non.
La mort : …
Tord Fer : Comment vais-je mourir ?
La mort : Est-ce vraiment important pour toi ?
Tord Fer : Oui je le crois. Je ne veux pas mourir comme le premier des imbéciles que j’ai croisé.
La mort : Ce ne sera pas le cas.
Tord Fer : J’aurais une mort classe alors ? Du moins mémorable ?
La mort : Je n’ai pas dit ça.
Tord Fer : …
La mort : Tu souhaites rester dans la mémoire des hommes, comme ta femme et ton fils sont resté dans la tienne ?
Tord Fer : …
La mort : C’est cela que tu appelles une mort classe ?
Tord Fer : Tu es là seulement pour me faire la morale ?
La mort : Non.
Tord Fer : Que me veux-tu ?
La mort : As-tu peur de la mort Tord ?
Tord Fer : Je ne crois pas. Mais je déteste l’effet qu’elle a sur la vie.
La mort : Et qu’elle effet a-t-elle ?
Tord Fer : Elle pervertit les actes des vivants.
La mort : C’est pour éviter cette perversion que tu as tué ton fils ?
Tord Fer : Entre autre.
La mort : Mais ce n’était pas la seule raison.
Tord Fer : C’est une question ou une affirmation ?
La mort : Une affirmation.
Tord Fer : En effet ce n’était pas seulement pour cela.
La mort : Son heure n’était pas venu pourtant. Vous lui avez volé ces années de vie en faisant cela.
Tord Fer : Je vais donc vivre le temps qu’il aurait dû vivre ?
La mort : Non.
Tord Fer : Depuis quand la mort se soucis-t-elle de la vie ?
La mort : Parce qu’il n’y a pas de mort sans vie. Et c’est à moi seule que revient le droit de décider qui me rejoint.
Tord Fer : Tu viens me voir par orgueil ?
La mort : Je suis bien en dessus de ça.
Tord Fer : Il ne devait pas grandir. Il ne devait plus grandir. Je ne voulais pas qu’il connaisse la souffrance, comme celle que j’ai infligé à sa mère. Je ne voulais plus voir cette peur dans ces yeux. A présent il dort. Apaiser. Il n’aura pas à connaitre ce que la vie amène comme souffrance.
La mort : Et comme joie.
Tord Fer : Il n’y a aucune joie à vivre.
La mort : Pourquoi n’êtes-vous donc pas encore mort ?
Tord Fer : Parce que comme vous l’avez dit, c’est à vous de décider, et que je ne l’ai pas encore mérité.
La mort : Votre fils l’avait mérité lui ?
Tord Fer : Bien sûr. Cela se voyait dans son regard. Il me la demandé, tacitement, mais il le souhaitait. Nous ne nous sommes rien dit. J’ai seulement posé mes mains autour de ce cou si fragile, si frêle et j’ai serré, j’ai senti sa vie glisser entre mes doigts, j’ai senti les vertèbres de long cou blanc se brisaient contre ma paume. Il est passé à la vie éternelle. Il n’a pas connu les souffrances d’avoir à grandir. Je lui ai embrassé les yeux, très doucement. En trois minutes c’était finit.
La mort : Comme ça, si facilement. Oter une vie qui aurait dut être belle et prospère.
Tord Fer : Eussiez-vous que cela durât plus de deux heures comme dans ces théâtres ?
La mort : On ne tue pas les gens comme cela.
Tord Fer : Ha non ? J’ignorais qu’il y avait des uses en la matière. Existe-il un traité de bonnes manières pour les assassins ? Et un de savoir-vivre pour les victimes ? Enfin, si vous me pardonnez l’expression. La prochaine fois je vous promets, je tuerais avec plus de politesse.
La mort : La prochaine fois ?
Tord Fer : Il faut croire que j’ai pris gouts à votre quotidien. C’est peut-être pour cela que je n’ai pas encore mérité votre visite.
La mort : Vous me verrez bien plus tôt que vous ne pensez. Et si ce n’est pour vous, ce sera pour vos amis.
Tord Fer : Qu’elle amis ? Je suis seul.
La mort : Vous ne le serez pas toujours.


Jean ouvrit les yeux. Il regarda autour de lui. Un ciel étoilé l’accueillit comme tous les matins. Il s’emmitoufla dans les couvertures de laines qui le recouvrirent et soupira. Un frison parcourut son échine, et un épais nuage de vapeur se forma devant sa bouche. Vivant. Il était vivant. Néanmoins, il en était sûr. Jamais il n’oublierait ce rêve.

Et vous, avez-vous déjà parlez avec la mort ?
Jenifaelr
[Boissières en Vaunage - Comté du languedoc - juin 1462 ]

La nuit est calme, la Vitalis c'est endormie poing fermés comme une enfant. Puis un étrange songe vient la trouver, elle avait l'habitude de rêver des morts, mais de la mort même, ce fût la première fois.

La scène était la même. Elle était allongée dans son immense lit, avec sa chainse, mais la nuit était agitée et Jenifael se leva. A peine elle fût assise, devant ses yeux se trouvaient des hommes.
Son premier amour, puis le second. Son premier amant également, ces hommes qui avaient contribué à son surnom de Rose du Languedoc.


"- Que? "

Puis ils s'écartèrent, elle se retrouva face à elle-même, en veuve éternellement endeuillée, d'une beauté surnaturelle.

"- Je rêve? "

Hochement de tête de la terrible face à elle.

"- Je vais mourir? Je veux dire, là, tout de suite? "
"- Pourquoi? Tu veux mourir? "
"- Non, enfin pas spécialement, pas maintenant ... "


Les aigue-marine observèrent la mort.

"- Pourquoi tu me ressemble? "
"- Je suis dans ta tête, espèce de cruche. "
"- Ah ouai mince ... mais vu que tu à l'air vrai. "


Puis elle regarde les présents, silencieux et imposant.

"- Tu va me prendre Floscel aussi? Avant le mariage bien sûr, j'imagine. Pourquoi tu t'acharne sur les hommes pour qui j'ai de l'affection? Après mes amours, tu t'attaqueras à mes amants ou amis? "
"- Tais-toi donc. Tu n'est pas maudite. "


Jenifael regarda l'autre face à elle.

"- Donc Floscel ne risque pas plus que les autres? C'est fini? Je ne deviendrais pas la veuve noir? "

La mort face à elle hocha la tête.

"- Et mes filles? Tu compte t'attaquer à mes filles? "
"- Je compte pas prendre leurs vies, j'ai déjà celles de leurs pères. Et pour ta tendre Mélénia, j'ai même celle de sa mère. "


La rose émit un grognement, ses yeux se posèrent dans ceux de son dernier amour, celui qui malgré son nouvel amour naissant avait toujours le cœur de la jeune femme entre ses doigts.

"- J'avais oublier se détail, l'amour que tu porte à cet homme est tellement fort, que tu n'est qu'à moitié vivante. "

Le doigt fin de la veuve glissa sur la joue du forgeron mort.

"- Ce serait amusant que ta mort soit causée par l'uns de tes amants, tu ne trouve pas? Après tout ... J'ai faillit t'avoir quelques fois déjà. "

La Lisbeth porta les mains à son cou, paniquée, c'était comme si elle avait sur le cou des mains invisibles, puissantes, qui se mettaient à serrer. Puis à l'instant où elle aller sombrer dans un sommeil éternel, emportée par la mort, elle se sentie tombée, puis se réveilla en sursaut, suante,la respiration haletante, l'esprit embrouillé et perdu.
_________________
Chalva
[Comté de Guyenne - 1462]


    - Je viens te chercher Loivelé.
    - Tu n'es pas réelle.
    - Qu'en sais tu ?
    - Je le sais.
    - Pourtant je suis là.
    - Je n'ai pas décidé que tu viennes, tu peux te casser d’où tu viens.
    - Je veux te prendre.
    - Tu ne me prendras pas.
    - Si.
    - Alors qu'attends tu ?


La mort disparait.
A cet instant même ou ses yeux s'ouvrent, ou son corps quitte les bras de Morphée.
La mort n'est pas restée longtemps.


Parce qu'un rêve n'est qu'inconscient.
Parce que la mort n'est qu'imaginaire avant qu'elle ne vous frappe.
La mort est au bout du chemin.
Mais pour Chalva, cette mort est lointaine, floue.
La mort ne veut pas d'elle car c'est ce qu'elle a décidé.
Et le jour ou elle viendra, elle n'aura probablement que quelques minutes pour faire face à cette désillusion.
Ou peut être la verra t'elle arriver.
Qu'importe, jamais elle ne s'abandonnera à elle.
Son instinct de survie sera toujours présent.
Si la mort doit la prendre alors qu'elle le fasse par surprise.
Si ce n'est pas le cas, elle échouera.

Oui, la Loivelé est prétentieuse face à la mort.
Elle fait partie de ces personnes qui n'en veulent pas.
Elle la fuira, toujours, jusqu'à ce qu'elle n'en est plus le choix.
La mort est une chatte et Chalva sa souris.
Et une souris, ça trouve toujours un petit trou ou se glisser
... Là ou le félin ne peut vous atteindre.

_________________
Baguette
[Quelque part dans un champs - Comté du Limousin - Juin 1462]

Baguette dort. D'un sommeil profond. D'un sommeil éternel. Elle a rendu l'âme en cette belle journée ensoleillée d'une manière bête, idiote, ridicule. Mordue par un serpent. Et elle attend. Quoi, qui ? Elle n'en sait trop rien. Mais elle espère ne pas attendre trop longtemps, même si elle a désormais l'éternité devant elle. Quand elle aperçoit que quelqu'un l'observe.

Bonjour ! Je suis Baguette ! Z'êtes là depuis longtemps ?
Je sais qui tu es, pas besoin de te présenter...
Ah bon ? Mais moi, je sais pas qui vous êtes... Z'êtes qui d'abord ?
La mort, la faucheuse, la fossoyeuse... tu peux me donner le nom que tu veux.
Ah ?! C'est vous ?! C'est la première fois que ça m'arrive vous savez... alors j'ai pas l'habitude, forcément... mais la prochaine fois, promis, je saurai vous reconnaître !
On ne meurt qu'une fois tu sais.
Ben oui... quesque j'peux être nouille des fois...

Vous qui avez l'air de vous y connaître, pourquoi j'ai mal ? Comme j'suis morte, je devrais plus avoir mal non ?
C'est parce que tu n'es pas morte justement.
Hein ?
Non, tu n'es pas encore morte.
Ah ?! Mais ça va arriver ? C'est pourquoi vous êtes là ?
Non.
Hein ?
Non, c'est pas encore ton heure.
Hein ?
Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas à la fin ? Je vois pas comment te le dire autrement...
Je suis pas morte... mais vous êtes là et tout le monde sait que si vous êtes là, c'est qu'on va mourir... mais je vais pas mourir... heu... pourquoi vous êtes là alors ?
Parce que tu m'as appelée.
Hein ?
Pfff...
Mais j'vous ai jamais appelée moi !!!
Si.
Non.
Si. Quand tu es tombée, tu as dit « je suis morte ».
Oui... bon... peut-être... mais j'veux pas mourir moi !!!
Faudrait savoir ce que tu veux ! J'ai pas que ça à faire moi !
Hein ?
Ben oui quoi ! J'ai encore pleins de rendez-vous en attente et j'ai que 24 heures par jour !
Désolée... Mais pourquoi vous êtes venue si vous saviez que j'allais pas mourir ?
Parce que je suis obligée. Quand on m'appelle, je viens. Bon... j'te laisse pour aujourd'hui... Et un conseil, lave toi les oreilles !
Hein ?


Elle ouvre un oeil, puis l'autre et s'aperçoit qu'elle est toujours allongée dans le champs de blé, la douleur toujours présente.

Aïe ! Ça fait mal ! Mais quesque ça fait du bien...
_________________
Genevote.nourriciere
    [Quelque part en Champagne]

    La nuit était agitée. Toutes ses nuits étaient agitées. Voilà quinze années qu’elle n’avait plus une seule nuit tranquille, pas un rêve gentillet, rien, nada.
    Toutes les nuits elle voyait apparaître son bourreau, un bourreau qui était sans doute rendu monstrueux par le subconscient de la trentenaire, ou le souvenir qu’elle s’en était créé.

    Cette nuit là était pourtant différente. Il y avait toujours ce pirate avec ses yeux injectés de sang, et puis il y avait elle, sa victime, le regard livide et la mine triste. Elle était morte, non pire, elle était la Mort.

    Enfin vous voilà pour moi !
    Non.
    Quoi non. Toujours pas ?
    Non, j’ai encore d’autres projets pour toi.
    Vous voulez-dire … pires que ceux que j’ai déjà vécus ?
    Pas nécessairement. Tout dépendra de toi.
    Tant mieux ... Enfin quand vous dites que ça dépend de moi ...
    Il va falloir te repentir.
    De quoi donc ? N’ai-je pas déjà fait pénitence ?
    Pas pour tout. Tu oublies ta fille.
    Ah … elle … et qu’ai-je donc à me faire pardonner cette fois-ci ? De l’avoir mise au monde ?
    Ce serait plutôt de ne pas l’avoir aimée.
    C’est vraiment trop étrange vous êtes moi là, enfin moi à quinze ans, donc potentiellement vous n’avez pas encore mon vécu, et vous osez me faire la morale ? Pourtant vous pourriez vraiment élever une chose née de cette façon ?
    Elle n’a pas de tare que je sache.

    Genevote affichait un air renfrogné, elle n’aimait pas qu’on lui parle de cette manière. Et puis cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait pas houspillée, qu’elle ait la Mort pour interlocutrice ou non.

    Elle est bête ! Et puis vous avez vu son père ?
    Ce n’est pas une raison, elle est encore jeune, fragile, et a besoin de l’amour d’une mère.
    En quoi ça me concerne ?

    Non mais vraiment, je l’ai enfantée certes, mais je ne suis pas obligée de finir de l’élever. A chaque fois que je la vois j’ai des hauts-le-cœur.
    … Elle reste ta fille. Et puis elle pourrait se retrouver dans la même situation que toi à son âge. Réfléchis bien, je pourrai m’en mêler !

    Mine effrayée en voyant le sourire froid qui s’affichait sur son autre visage.

    Ah non hein ! Elle n’a pas intérêt à rentrer dans ce jeu là sinon elle prendra la correction de sa vie.
    -Tu verras bien, mais si tu continues ainsi tu vas finir par t’en mordre les doigts. Et ce jour là il sera trop tard pour pleurer ou dire "si j'avais su".
    Et donc vous venez me voir spécialement pour ça ? Vous êtes franchement bizarre.
    -Tes rêves sont bizarres. Relâches un peu la pression, et j’arrêterai peut-être de jouer avec ta misérable vie …

    Puis plus rien. C’était le jour, il fallait déjà penser à se lever.
    Voilà un rêve qui avait de quoi vous coller une migraine pour quelques heures. Et plus la conversation résonnait dans l’esprit de la brune, plus la mixture était difficile à avaler.


    Pff ... relâcher la pression. Elle est marrante elle !

_________________
Stradivarius.
    -Pssst.


Hm?
Il y a un soucis? Plaît-il? Fichtre. Encore toi? Tu es décidément tout le temps avec moi, dans ma tête. Je ne peux faire un pas sans que tu ne daignes t'immiscer dans ma carcasse, me commander, m'énerver au possible pour que je puisse, avec pulsions destructrice, te caresser dans le sens du poil. Tu me fais chier. Depuis ma plus tendre enfance, tu t'es emportée avec moi, ma Mort. Depuis ma plus tendre enfance, tu me caresses, dans le sens du poil, m'octroyant quelques râles de plaisir par moment, mais un coeur palpitant à rompre toutes mes côtes. Je te hais comme je t'aime. Sans toi et ton baiser mortel qui me permet d'échapper à la désincarnation, je ne serai rien. Pourtant, j'aimerai l'être, sans toi, me sifflant dans la gueule ton haleine putride et gelée. Crois-moi, si je trouve un moyen de te dégager, ce serait avec regret, mais je me sentirai revivre. Toi qui n'a de cesse de m'ordonner chacun de mes mouvements. Je suis devenu assassin par ta faute. Et voici où je me trouve. Gardien de la Mort, des Enfers, tel un chevalier déchu, ou un ange aux ailes perforées. Tu es mon Belzébuth, jamais, oui, jamais je ne pourrai me déchirer de toi. Tu es moi, je suis toi, un double machiavélique que je suis seul à pouvoir entendre. Chaque jour. Viens faire l'amour avec mon lobe occipital. Viens te prendre dans mes méninges et guider mes pas. Putain de fratricide. Tu me forces au pire, et le pire, c'est que j'aime cela. Sensation étrange de n'avoir le monopole de sa pensée unique et de ses faits et gestes. Qu'as-tu à me dire? Vile crapule frelatée?


    -Psst.

    -Oui, bon, je t'entend, parle.

    -Ça te tente une partie de jambe en l'air avec une carcasse fraîche?

    -Hm?

    -Peut-être que cela ne te dit rien, mais il me semble qu'auparavant nous partagions tout. Jusqu'à la mort des uns, la douleur des autres. Nous nous vautrions dans le tumulte sanguinaire et nous fondions une armée de Morts pas du tout vivant.

    -Ouais, et? Tu veux encore que j'en prenne un?

    -En réalité, je crois que je te veux toi, à présent. C'est vrai, quoi. Tu as assez vécu, tu as mal vieilli, tu es une sorte de pantin désarticulé sans but. Tu ères depuis des lustres dans le Purgatoire sans jamais pouvoir trouver le passage qui te délivrera du Mal et du Bien. Je peux t'embarquer?

    -Pardon? Attend. Attend. Tu veux dire que depuis tout ce temps, tu n'as jamais voulu aspirer ma vie, me laissant me morfondre dans l'insupportable et qu'à présent tu souhaites me prendre alors que je suis heureux et que j'ai envie trouver une raison à ma vie? Que je ne me comprend plus comme un foutu monstre queutard et diabolique?

    -Non, mais non. C'bon t'sais. Je t'ai déjà dit que t'étais loin d'être un monstre. T'es juste ma machine... ma créature.

    -Oui, donc je suis né pour vivre selon tes désirs. Une machine de guerre. C'est génial, je suis heureux de l'apprendre.

    -Il fallait que je te le dise, tôt ou tard. Comment veux-tu qu'une vieille dépouille telle que moi puisse, encore aujourd'hui, emporter autant d'âmes et de corps sur mon pauvre dos osseux qui se fait la malle à chaque fois que je gravis une côte. Tiens, tu vois, là, j'viens de perdre mon thorax.

    -Ouais... t'as l'air très con sans.

    -Te moque pas.

    -Je ne me permettrai jamais.

    -Mon cul.

    -Bon, tu me prends ou tu me laisses choir dans ce bordel sans nom?

    -D'ac'. Attend que je retrouve ma faux. Je l'ai foutu dans un coin de ta tête, mais je ne sais plus où. Tu sais, c'est vraiment le bordel dans ton esprit. On y voit de tout et de rien. Mais surtout de tout. Comment tu fais pour t'y retrouver sérieusement?

    -Quand tu fous pas tes chausses sales sur une idée, j'arrive plutôt bien à m'en sortir.

    -Moué. Tout de suite, c'est de ma faute.

    -Bon, tu la retrouve? J'ai pas que ça à glander.

    -Non. Tant pis. Je peux attaquer ta vie à la petite cuillère, mais ça risque d'être foutrement long.

    -Pfff.

    -Quoi?

    -La Mort, c'est vraiment de la merde.

    -Et la Vie, tellement inutile.

    -La Vie étant la Mort de toutes choses.

    -La Mort étant la Vie de tant de choses.

    -J'ai pu voir le Styx. Ton Styx, l'autre fois. Ça craint.

    -Ouais, j'ai jamais eu le temps de réellement faire le tri dans ce bordel sans nom.

    -Ahah, Sans Nom.

    -Hen?

    -C'est toi le Sans Nom.

    -Non, moi je suis la Mort, c'est pas pareil. J'suis pas comme ce gros con qu'a les cornes parce qu'il s'fait cocufier par sa blonde dégueulasse.

    -Ah? Pas très efficace mine de rien.

    -Je t'emmerde.

    -Aïe! Arrête de me taper avec ta cuillère!

    -J'fais c'que j'veux.

    -Merde. Fous l'camps bordel!

    -Nion.

    -C'est toi que j'vais buter!

    -Attrape-moi si tu peux!

    -Pff. Gamin.


La Mort.
Une douce histoire d'amitié entre deux êtres inséparables. On pourrait croire que je suis fou, que j'entend simplement ces voix tonitruantes dans mon esprit parce que je suis complètement azimuté et dérangé. Mais non, je vous le dis, c'est vraiment un calvaire. Je m'en passerait bien. Vraiment. Même si, grâce à elle, je peux être des plus efficace dans mon travail, je la laisserai bien pantoise dans un coin. Sauf qu'elle s'accroche comme une moule à son rocher. N'en démordant pas. Elle le veut son Stradichou. Elle la garde. Je m'en contente. Je me fais une raison. La Mort ne veut pas de moi. Elle a jamais voulu de moi. Juste m'utiliser comme un appât à âme, me laisser faire jaillir le sang en son nom. Ouais, j'ai déjà foutu les pieds en Enfer. J'ai déjà croisé toutes les âmes que j'ai tué. Putain, ça fait sacrément flipper de se dire que de mes petites mains on peut faire tant de dégâts. Mais c'est la Vie. Ou la Mort. La Mort Amore. Petite mort qui fournit les fourmis dans les pieds après l'orgasme jubilatoire que l'on peut entrevoir des petits yeux d'une comparse malicieuses aux douces lèvres. C'est ce que je ressens, d'avoir cet intrus dans mon esprit. C'est ce que je subis, d'entendre sa voie. Un orgasme perpétuel. Putain, que c'est bon. Putain que j'en veux encore. Continue de me torturer, j'aime avoir mal. Enflure de Mort.
Anyia
La mort. La mort si elle ne te prend pas, elle n'est qu'un rêve, et nous sommes seuls maître de nos rêves. La mort nous dira alors ce que nous voulons entendre, sans que nous le voulions réellement, elle sera comme une église, croire en quelque chose qui nous réconfortera sans que cela existe, peut-être, jamais.

Cette nuit alors que Dina avait dit qu'elle ne voulait pas voyager comme une courtisane, avec une courtisane, Anyia avait compris pourquoi elle voulait mourir il y'a quelques semaines, quand Dina lui avait offert une robe, sa première robe correcte "du monde" elle l'avait choisie rouge, pour ne pas l'oublier, comme pour narguer la mort. Cela n'était pas suffisant, car elle voulait faire la route seule, ne voulant pas perturber une vicomtesse par sa présence.
De toute manière, elle aimait la solitude, elle ne se sentait pas à sa place parmi autant de nobliaux, d'histoires et de prises de tête dont elle avait du mal à comprendre le commencement et le pourquoi d'autant d'histoires pour si peu de chose, alors oui, la route elle la ferait seule, car son "maître" ne lui n'avait pas interdit d'en faire autrement. La vie est simple, gardons cette simplicité.

Quant à la mort dans tout cela, elle n'en avait pas peur, et sa seule peur serait de mourir en se disant que lui serait toujours en vie, car au final seule la mort savait si elle avait prit son âme ou non. Léger sourire puis elle trébucha et tomba dans un ravin, une bosse sur la tête elle se releva et vit, près du marécage une ombre, noire, une arme brillante, elle plissa des yeux pour regarder. Puis elle regarda ses vêtements salis avant de dire.


Tsskk comment vous faites ?
Comment je fais quoi ?
Pour ne pas vous salir !
Je suis comme tu me vois Anyia
Comment savez-vous mon nom ?
I am The Death
« The Death » does not exist!
Really?
Oui vraiment ! Puis pourquoi vous parlez anglois d'abord
Car je suis universelle
J'essaie de parler souvent français, alors parlez français
Tu n'es pas en position d'exiger la. Ne contrarie pas la mort.

Elle râla, car la gamine râle même sur une ombre qui pourrait faire peur à un enfant du même âge qu'elle. La brune se releva doucement, touchant sa bosse qui saignait légèrement.

Souhaites-tu mourir Anyia ?
Avant répondez-moi à une question
Oui ?
Est-il mort ?
N'y a-t-il que lui qui compte ?
Vous ne répondez pas
Car cela n'est pas important.
Si, cela l'est !
Non.
Si !
...
Je suis prête, tuez-moi, au moins de la haut, j'aurais une vue d'ensemble.
Vraiment ?
Oui vraiment !
Ma pauvre Anyia, tu vas beaucoup souffrir
Pourquoi ?

Elle avait fermé les yeux, prête à mourir, réellement prête, puis plus rien, elle ouvrit un œil et elle ne vit plus rien, c’était peut-être cela la souffrance au fond, vivre.
L'ancienne courtisane resta donc ainsi, cinq bonnes minutes à attendre, le silence, le son d'un hibou et des crapauds, puis elle reprit la route vers la sympathique ville de Bourg ou elle arriverait au petit matin.
Killijo_de_denere
Bretagne - juin 1462

Killi est malade, il a perdu connaissance. Malgré tous les efforts de son valet pour le faire manger, il ne garde rien. Il est affaibli, il sommeille beaucoup. Tandis que son valet tente de trouver un médicastre, Killijo dort. Il voit la visite de l'Ankou avec sa grande faux.


- Killi, il est temps
- Fous-moi la paix, je dors !
- Je suis venue te chercher
- Je ne vais nulle part, je dors je t'ai dit !
- Tu vas dormir pour l'éternité mon grand
- Quoi ? Qu'est-ce donc cette blague ?
- L'ankou est venue te chercher, l'amateur de femmes, réjouis-toi, je ne suis là que pour toi
- Déjà ? Mais pourquoi ?
- Parce que tu as été imprudent, tu t'es laissé allé et tu as attrapé une maladie
- Le mal d'amour ? Mais non, je me soigne régulièrement
- Ce n'est point assez, regarde qui j'ai amené...
- Non, pas mon père ! C'est un coup bas
- Fiston, je suis fier de toi, toutes ces poulettes...
- Papa, comment est-ce ici ? Y-a-t-il autant de femmes que...
- Je suis là, Tesoro. Je ne t'oublies pas.
- Rod, ma belle... Moi non plus je ne t'oublie pas
- Alors tu vois qu'il y a du monde qui t'attend ? Viens avec moi...
- J'aimerais vous rejoindre, mais il y a mes filles, ma mère...
- Elles te rejoindront bientôt, je m'en occupe
- Laisse-les tranquilles, elles ont encore beaucoup à vivre, beaucoup de choses à faire. Prends-moi plutôt
- Si tel est ton désir mon grand... Je ne voudrais point te contrarier

Il tend les bras, prêt à recevoir le coup de faux. L'Ankou le regarde, éclate d'un rire tonitruant qui résonne dans sa tête. Bientôt Killijo, très bientôt... Au moment où tu t'y attendras le moins. Je serais là... Je serais ta plus fidèle maîtresse...

_________________
Chez moi
RIP Killi
Elisaabeth.
La mort, Élisabeth l’avait déjà croisé plusieurs fois. Trop de fois, même. Elle n’était pas prête de ne plus la croiser. Elle était très souvent présente dans la vie de la jeune femme. Comme si dès sa naissance ou un moment dans sa vie, la Mort avait décidé de montrer à la jeune femme que le monde était déjà assez cruel dans son genre. La mort l’angoissait. Non pas qu’elle avait peur de mourir, bien au contraire. Elle était prête à se sacrifier pour que les personnes qu’elle aimait plus que tout survivent à sa place. Mais la Mort ne l’écouta pas. Alors, Élisabeth s’était tournée vers Dieu, le suppliant de ne pas demander à la Mort de rappeler les êtres qui lui étaient chers. Même le Très-Haut n’eut aucune pitié, faisant preuve d’une ignorance la plus totale dans ses prières. Même si la jeune femme eut déjà d’innombrables occasions de croiser la Mort sur sa route, elle eut déjà quelques conversations avec elle. À plusieurs reprises. Sans pour autant embarquer la Belette avec elle, la laissant souffrir mille « morts ». La Mort était bien cruelle avec les personnes innocentes qui ne demandaient que de conserver – encore un peu – les personnes qu’elle aimait tant. Mais la Mort en décidait autrement. Avec la complicité du Très-Haut. Au grand désespoir de la jeune femme. Et la Mort avait souvent plusieurs masques. Plusieurs facettes …

    [ Lyon, dans la nuit du huit au neuf juin mil quatre cent soixante-deux ]


Son mariage arrivait à grand pas. Et comment ! Elle devait laisser défiler toute une journée entière avant que le dix juin ne soit là pour le moment fatidique. On allait lui passer la corde au cou. Et elle avait assisté à suffisamment de mariage pour savoir que presque toutes les personnes qui s’apprêtaient à se marier finissaient par avoir des doutes, par être angoissé(e) rien qu’à l’idée de se retrouver peut-être seul(e) devant l’autel, humilié(e) face à toutes ces personnes qui avaient fait le déplacement pour assister à ce jour « exceptionnel » pour les futurs époux ; humilié(e) face à l’officiant qui pose un regard dépité et désolé sur cette personne esseulée, abandonnée …
Cette nuit-là, alors qu’elle dormait paisiblement, inconsciemment, Élisabeth sentit une chaleur humaine auprès d’elle. D’ailleurs, elle sentit qu’un bras l’attirait contre le propriétaire du dit bras. Ne s’opposant nullement à ce câlin improvisé, elle attrapa – toujours inconsciemment – d’une main le bras dans lequel elle se trouvait. Elle fut doucement extirper de son rêve et ouvrit lentement un œil. À priori, elle se sentait bien dans ce bras protecteur. En voyant la main, elle commença à se demander qui l’avait réveillé. Ouvrant le deuxième œil, elle resserra un peu plus sa main sur le bras qu’elle avait attrapé un peu plus tôt. Elle commença doucement à bouger – lâchant de ce fait le bras –, se tourner face à « l’intrus » qui avait « osé » venir dormir avec elle. Quand elle se retrouva nez à nez avec le dit « intrus », ses yeux s’écarquillèrent et elle poussa un cri effaré, repoussant « l’intrus » et se jetant elle-même en dehors du lit. À cette action, elle se retrouva à terre, se cognant la tête contre le sol. La tête dure, même si la douleur se fit imminente et intensive, la jeune femme se releva, attrapant d’une main sa tête. Elle voulait faire face à son « invité surprise » et lui parler. Ce dernier se foutait vraiment de la gueule du monde. Elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il entama la discussion.


Autre fois, tu aurais été ravie de me voir si près de toi.
Mais comme tu le soulignes toi-même. Cela aurait été « autre fois ».
Ce que tu peux être rancunière, ma douce.
Je pense posséder toutes les raisons possibles, il me semble, non.

Sa dernière phrase ne finissait pas par une interrogation, comme elle le faisait assez couramment. Se frottant la tête, Il reprit de plus belle, avec ce sourire charmeur dont lui seul avait le secret.

J’espère tout de même que tu ne t’es pas fait de mal ?
Qu’est-ce que cela peut te faire ? T’es-tu seulement occupé une seule seconde de ma réaction en apprenant ta mort ?

Le silence s’installa, mais il fut de courte durée.

Tu m’as blessé. Tu m’as brisé. Je fus éteinte … j’étais seule. J’étais triste. Je t’ai pleuré presque tous les jours et ce, durant de longues semaines, jusqu’à ce que mes pleurs s’apaisent et que je me reprenne en main. Tu m’as plongé dans un deuil dans lequel j’ai eu du mal à me remettre … Quand j’y repense, je m’inflige moi-même un poignard dans le cœur.
C’est parce que tu es encore endeuillée, que tu mènes la vie que tu mènes depuis.
Crois-tu vraiment que je me serai laissée périr pour toi ? Rester seule jusqu’à ce que je te rejoigne ? Marianne a besoin d’un père.
J’aurai pu être ce père.
Tu aurais dû Édouard ! Tu aurais dû. Pas pu.

Édouard, alors qu’il n’avait pas bougé d’un pouce, roula dans le lit afin de se mettre à la place d’Élisabeth, coinçant les oreillers présents dans le lit derrière son dos afin de se surélever, croisant les bras sur son torse et posant son regard sur la femme qui aurait dû être sa femme. Quant à cette dernière, elle se dirigea vers le pied du lit afin de rester assez loin de lui, lui en voulant toujours de l’avoir, en quelque sorte abandonnée. Elle lâcha sèchement.

Qu’est-ce que tu fais ici, d’ailleurs ?
Je souhaitais te rendre une visite, ma douce. Rien de plus.
Mais tu es mort Édouard ! Tu es mort !
Et alors ? L’un n’empêche pas l’autre, que je sache ?
La blonde leva les yeux au ciel.
Ce que je veux dire par-là, je voudrais savoir si je suis morte d’angoisse pendant mon sommeil ou …
… si je suis le fruit de ton imagination. Rassure-toi. Tu n’es pas morte. Ton heure n’est pas encore venue. Et puis, je doute que ce soit moi qui vienne te chercher, ce jour-là. Vu comme je suis reçu à chaque fois …
Qui de nous deux est le plus susceptible, dis-moi ?
Ce n’est pas la même chose.
Ohh que si ! Bien au contraire. Tu me fais des reproches, alors que c’est moi qui devrais t’en faire. Dois-je te rappeler ta première visite, mon … amour ?

Humm ?
… Oui, d’accord, je te l’accorde. Je n’ai pas été très … galant avec toi, ce jour-là. Mais avouons-le … tu étais quand même contente de me revoir, n’est-ce pas ?
J’aurai pu, si tu ne m’avais pas fichu la trouille !
Rhooo voyons Eli, c’était une petite blague. Une farce, rien de plus.
Une blague ? Sérieusement ?
Farce de très mauvais goût, hum.
… Oui bon ça va. C’est peut-être un peu ironique de ma part. Mais n’empêche … t’as failli y passer, ce jour-là.
Failli, seulement. Failli. Je ne suis pas morte.
Mais la Mort elle-même peut en décider autrement.
Encore faut-il qu’Elle m'ait entendu avant aujourd’hui.
N’entrons pas dans ce petit jeu, Élisabeth.
Et pourquoi pas ? Après tout, tu n’as pas répondu à ma question.
Ce que tu peux être fatigante quand tu t’y mets.
Bah voyons.
À ton avis ?
Oui, je sais, je ne suis pas morte. Mais tu ne réponds pas à ma question.
Tu n’es pas morte. Et oui, je ne suis que ton imagination. Un rêve, en quelque sorte.
En quelque sorte. Et tu es venu pourquoi cette fois-ci ? M’annoncer la mort de quelqu’un ? Prédire l’avenir de notre fille, peut-être ?
« Notre » fille …
Quoi encore ?
Notre fille … elle est rousse.
Et ? Je ne saisis pas le problème.
Elle aurait pu être brune.
Pu ?
Tu me comprends parfaitement, Élisabeth.
C’est justement cela que je ne voulais pas entendre. Je le savais qu’on m’aurait jeté ça dans la figure, un jour. Tu veux savoir si j’ai bai… couché avec ton cher cousin Guillaume ? Non. C’est impossible. Et de toute façon, à cette époque, je ne t’aurai jamais trompé. Tu m’entends ? Jamais ! Mais tu sais quoi ? Tu es un minable. Oui, parfaitement. Un minable. Penser que je t’ai trompé et que ta fille n’est pas la tienne. J’ai sacrifié tant de choses pour toi. Et j’aurai continué à faire tant de sacrifices pour que nous restions ensemble et que nous nous unissions comme nous nous l’étions … promis ? Marianne est ta fille, Édouard. Et elle restera ta fille. Elle a tes yeux. Quand elle me regarde, je pense à toi … Tu m’as détruit et je t’en veux. Même si je te déteste pour ce que tu m’as fait mais ce que tu as fait à notre fille, à Marianne … dans le fond, je t’aime encore.

Le silence s’installa de nouveau. Mais il fut de courte durée. Pendant cet instant de calme, il se redressa et en peu de temps, il se retrouva à genoux, toujours sur le lit, face à « sa Belette ». La mine triste et le sourire doux, il lui attrapa le visage, le gardant dans ses mains, élan de tendresse. Cette tendresse qui manquait tant à la jeune femme. Il reprit doucement, comme il le faisait d’autan.

C’est doux à entendre. Si tu savais comme je m’en veux … j’aurai dû rester auprès de toi, auprès de nous trois. Réaliser notre rêve commun. Avoir suffisamment d’enfants pour avoir notre équipe de soule …
Ce souvenir fit sourire la jeune femme, émue et les yeux brillants de larmes.
… Et vivre tout simplement. Heureux et loin des autres. J’aurai dû … mais je n’ai pas pu. Je m’en veux.
Tu me manques … tu me manques encore.
Tu souffres moins, à présent. Tu n’es plus seule.
Tu crois qu’on se retrouvera ?
Pas tout de suite. N’oublie pas ceux qui sont encore présent à tes côtés.
Les autres m’oublieront.
Ne crois pas ça. Ne t’emporte pas autant ma douce …

Elle passa ses bras autour de son cou, rapprochant son visage du sien, collant son front contre le sien. Les yeux fermés, elle reprit, la voix tremblante.

N’ai-je donc pas le droit de rêver de cet instant où nous nous retrouverons.
Tu as tous les droits possibles. Mais ne te fais pas souffrir inutilement. Pense à Marianne. Pense aux autres enfants que tu auras. Pense à ta famille qui se fait de plus en plus grande. Pense à tes … « plaisirs. » Mais par pitié, ne te fais pas mal en pensant à notre « nous. »
Tais-toi. Arrête de parler. Je veux profiter de toi encore un peu avant …
Avant que tout cela ne s’évapore ?
Je ne veux pas. Je veux te garder près de moi.
Un jour, nous nous retrouverons. Nous profiterons de l’un et de l’autre pendant tout le temps que nous voudrons. On sera illimité en temps, je pense.
Chuuut … Tais-toi.
Ouvre les yeux. Nous serons bientôt dérangés.
Qu’ils aillent au Diable !
Même notre fille ?...




En sursaut, Élisabeth s’assit avec force et violence dans son lit, en sueur, le visage ravagé par les larmes. Dans sa chambre, sa fille pleurait tout ce qu’elle savait. Aurait-elle réussi à réveiller sa propre fille avec sa conversation avec Lui ? Tournant la tête dans tous les sens, elle le chercha. Allant même jusqu’à l’appeler mais elle obtint pour seule réponse un silence de plomb … en rajoutant dans ce silence le cri d’une petite fille apeurée par un méchant cauchemar. Passant une main dans ses cheveux humides, elle repoussa les draps en tirant sur sa chainse humide elle aussi, s’extirpa de son lit en se rapprochant du lit de sa fille. De leur fille. Elle attrapa Marianne, et la serrant contre elle, la jeune mère qu’elle est berça son enfant pour la calmer, la consoler.

Ne pleure pas ma puce. Il ne t’aurait fait aucun mal …
Elle s’arrêta avant de reprendre.
Non … non, ce n’est qu’un mauvais rêve. Maman est là …

Ne s'était-elle pas rendue compte qu'elle avait elle-même rêvé ?

La Mort a plusieurs facettes. Plusieurs masques. Et même si vous ne l’avez aucunement nargué, même si vous n’avez personne qui s’apprête à mourir, elle vient vous hanter. Ne serait-ce pour vous rappeler que vous avez perdu un être cher. Cet être qui représentait beaucoup de choses à vos yeux. La mort n’a aucun repos en ce qui concerne cela. Aucun. Elle se plaît à vous torturer jusqu’à la fin de votre existence. Que cela vous plaise ou non.

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Tisha.
« Saches qu'il n'y a qu'un Dieu. Ce dieu c'est la Mort. À la Mort on ne dit qu'une chose : "Pas aujourd'hui." »*




La mort, Tisha s'en fichait. Du moment qu'elle n'était pas visée elle.
La ratignole était du genre généreuse, elle s'arrangeait toujours pour que ça soit les autres qui la rencontrent à sa place.

Mais il y eut une fois ou elle n'y échappa pas. Elle la vit clairement, aussi effrayante qu'une soupe au potiron, qu'une araignée écrasée ou qu'un père en furie. Elle était apparue en plein milieu de la mer, par une nuit de pleine lune.

Vous me direz, qu'est ce que Tish' foutait là, à 4h du mat', à pêcher le mérou loin de la rive.
Figurez vous qu'elle était avec son cher frère, Arlac. Pas très doué niveau navigation le frangin d'ailleurs.
Tellement pas doué que la barque finit par se retourner.
La version que Tisha explique parfois, c'est qu'elle s'est retournée à cause de l'orage, à cause de la tempête, des vagues, toussa toussa.
La vraie version est que son frère et elle faisait une partie de 'c'est toi le chat' sur le rafiot. Un jeu très amusant, sans aucun doute, sauf quand arrive le drame, que le frère tombe à l'eau, que la barque se renverse par la suite et l'assomme par la même occasion.
Comique à première vue, mais sur le coup, la pauvre gosse ne réalisa pas. Ou du moins elle ne voulait pas. Son frère avait coulé, son frère était mort et elle...Elle, elle vivait. Injustement. Alors que c'était elle le chat. Il n'était qu'une pauvre souris.

Pourquoi c'est toujours le méchant qui reste en vie.

Elle l'avait poussé un peu trop fort. Un peu hors de la barque, un peu pour s'amuser, un peu sans le faire exprès.
Puis elle s'était penchée, pour le repêcher. Un peu trop brutalement. Un peu en perdant son équilibre, un peu en faisant tout chavirer. Peut-on réellement lui en vouloir ?


Ce n'était pas ta faute...


Les larmes n'avaient pas fini de couler sur les joues de la gamine effrayée qui s'était repliée sur la coque.


Qui est là ?
Ce n'est pas ta faute Tisha.
Vous connaissez mon nom ?
Je connais un certain nombre de chose. Et je sais que ce soir, je ne viens pas pour toi.

Qui est là ?


Une ombre sortit de l'eau. Une ombre effroyable. Qui pourtant semblait avoir un cœur. Comment un fantôme pouvait-il en avoir un ? De la pitié ? Pour Tisha ou son frère ?

Histoire de fous.

Mais la mort s'approchait dangereusement de la gamine.


Qui est là...
Chut.


Elle plongea dans la mer. Silencieusement. Sans faire de vague. Puis ressortie de sa main osseuse le cadavre d'Arlac.
Tisha le regarda, figée. Elle ne pleurait plus, aussi froide que la grande faucheuse elle-même.


Je viens pour lui. Tu vois ?







Je viens en personne, je serais honorée si j'étais toi. Enfin, je ne veux pas être un simple mortel. Ils sont tellement ennuyeux.


Normalement, c'est l'Ankou qui vient...



Tisha n'avait malheureusement rien trouvé d'autre à dire.


Avec sa charrette, en pleine mer.


La mort disparut en s'éclaffant, cadavre dans une main, faux dans l'autre.

Et tout redevint calme et paisible. Bien sûr, dans la tête de Tisha, c'était tout l'inverse.

Mais voyons le bon côté des choses. A sa mort, elle aurait moins peur de la mort.

Marrant.



* Syrio Forel dans GoT

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Sohane
    - Bonjour petite Sohane.. Tu as mis le temps..
    - Pitin d'pitin ça caille.. Qui parle ? Z'êtes où ?..
    Chui où ?

    - Tu es sur le point de mourir.. Ouvres les yeux.. et regardes autour de toi..
    Vois tu le chemin de lumière ?


    Les paupières battent un temps avant de lui faire découvrir les lieux.

    - Wé j'le vois.. De.. hein, j'va mourir ? Là maintenant ?

    Les mains se posent sur le sol, le petit corps se redresse et les azurs cherchent l'homme.

    - C'qui qui m'fa une blagounette ? t'es où j'vois rien..
    - Tu peux me voir si tu y tiens. Et ce n'est pas une plaisanterie. Vois tu le sang sur ton vêtement ? Tu t'es jeté bêtement sur l'épée d'un soldat.
    - Djé arrêtes tes couneries... j'reconnais ta voix de tapette ! Alors montres toi et ramènes moi à la maison..

    Des images voilent un instant ses pensées. Des centaines d'images condensées, violentes.. le manteau de neige couvert de son sang.. quand soudain elles s'effacent aussi vite qu'elles lui sont apparues pour apercevoir à leur place.. un visage qui ne ressemble en rien à Djé ou alors en plein cauchemar.. Elle recule d'un pas, un peu effrayée par l'aspect de l'homme.

    - C'toi la mort ? j'te voyais po comme ça..
    - Tu me vois comme tu veux me voir.

    So roule des yeux, encore un compliqué. Elle pose la main sur son abdomen puis regarde sa paume couverte d'une masse dégoutante.

    - Zut alors.. mais.. j'a pas mal du tout.. Z'êtes sur que j'suis morte ?
    - Tu ne l'es pas encore. Laisses moi en décider.
    - Ah ah du pipeau hein ! j'connaissois l'truc ! C'po toi qui décidé d'abord, toi tu fa que le sale boulot.
    - Tu es intelligente pour une petite fille.
    Pour le moment, ton cas est à l'étude.

    - Chui po petite ! Chui juste po grande alors !
    Pourquoi ils me laissent pas rentrer chez moi ?

    - Qui se souci d'une petite voleuse, hein dis moi So ? Personne ne t'attend en bas de toute façon.
    Tu es un enfant du seigneur. Tu as pêché. Tu dois donc mourir.

    - Pff bah mon popa d'jà hein, s'appelle Stain, chui sure qu'il serait hyper triste si je mourrissais. Et puis.. si ! y a beaucoup d'monde qui m'aime d'abord !

    Elle redresse le menton et le défie.

    - Pourquoi on dit " la mort " alors que t'es un homme ? t'es mort toi aussi ? on t'a puni ?
    - Tais toi ! petite impertinente où je t'ouvre la porte des enfers.
    - L'enfer.. c'est po sur terre ? parce que la vie des fois, c'est po facile..
    Plein d'gens me jettent en prison.. j'crois qu'ils aiment po les enfants..


    Le visage disparaît comme happé derrière une toile noire.

    - Bah tu vas où ? Heyy me laisses po toute seule ! J'po peur hein..

    Puis réapparaît.

    - Je suis là petite. Tu as un recours. Tu peux rentrer chez toi.
    - Oh .. ah bah tu vois ! j'l'avais dit ! c'po mon jour.. j'a trop plein de trucs à vivre, pi j'dois marier toussa
    - Fous le camp, la prochaine fois tu auras surement moins de chance.
    - T'es super malpoli ! Et c'est par où que j'pars ?...
Tord_fer
    [Cours Brissel, Paris, janvier 1462]

    Le Borgne regarde la flamme de la bougie vacillé dans les courants d’air. La tête contre sa paillasse il attend que celle-ci s’éteigne avant de fermer son œil. Une étrange sensation envahi son corps. Une sensation de déjà-vu. Il sent des fourmis lui parcourir le corps, même dans ses membres absent. Sa tête se mit à tourner. Son œil s’ouvre d’un coup…


… Et il observe le vide autour de lui. Il était revenu dans ce lieu vide. L’enfer ? Non. A présent il savait que ce n’était pas l’enfer. L’enfer, il a avait déjà fait un tour. Il était de retour dans ce vide qui se trouve entre la vie et la mort. Le temps avait coulé depuis sa dernière visite, et avec lui de nombreuse chose avait changé. Tord n’était plus seul à présent. Il faisait partie d’une meute. Une meute de canard. Il avança d’un pas décidé malgré sa jambe en moins. Il savait qui il allait rencontrer. Apres tout il l’avait déjà croisé.
La mort.
Sauf que cette fois de nombreuse chose avait changé. Outre le physique du Borgne séparé de nombreux morceau, sont esprit avait également modifié, la folie s’était emparé de lui le drapant de sa cape invisible. Cette fois c’était à son tour de lui dire deux trois choses.


La mort : De retour Tord ?
Tord Fer : S’pèce d’enflure ! Rend la moi !
La mort : Qui ça ?
Tord Fer : Tu le sais très bien !
La mort : Oh…elle ? Pourquoi je le ferais.
Tord Fer : Tu n’avais pas le droit de me la prendre !
La mort : Et toi, crois-tu que tu avais le droit de prendre ces nombreuses vies ?
Tord Fer : Ca n’a aucun rapport.
La mort : Oh. Tu crois ?
Tord Fer : Pourquoi ne viens-tu pas me prendre ? Je t’attends.
La mort : Je sais.
Tord Fer : Prend moi. Rend la moi.
La mort : Je t’avais dit que je te prendrais tes amis.
Tord Fer : Mais pourquoi elle ?
La mort : Pourquoi eux ?
Tord Fer : Qui eux ?
La mort : Ceux à qui tu as pris la vie. Ça t’a donné un sentiment de puissance ? Tu crois pouvoir me donner ainsi des ordres et t’en sortit impunément ?
Tord Fer : Tu n’avais pas le droit de me la prendre.
La mort : Je crois que tu n’as pas compris. J’ai tous les droits.
Tord Fer : Laisse-moi mourir. J’ai déjà trop vécu.
La mort : Ce n’est pas encore ton heure.
Tord Fer : Qu’est c’que j’dois faire de plus pour qu’tu t’décides à m’prendre ? J’t’ai envoyé de nombreuses personnes. Tout en politesse bien sûr. J’suis même allé profaner leur tombe, qu’est c’que je dois faire de plus pour qu’t’en ai marre d’me voir vue.
La mort : Ce n'est pas moi qui décide.
Tord Fer : Qui le fait ?
La mort : La vie est la punition pour ce que tu as fait.
Tord Fer : Laisse-moi la voir une dernière fois.
La mort : En qu’elle honneur ?
Tord Fer : …
La mort : On tombe enfin d’accord.
Tord Fer : Cela fait de longue année qu’je t’attends.
La mort : Je sais.
Tord Fer : Qui auraient cru que la mort était sadique.
La mort : Qui aurait fait un tel métier sans l’être ?
Tord Fer : …
La mort : Tu as aimé mon cadeau ?
Tord Fer : Qu’elle cadeau ?
La mort : Franck.
Tord Fer : C’est toi qui me l’as envoyé ?!
La mort : Tu as l’air de l’avoir aimer.
Tord Fer : J’te préviens. J’te l’ferais payer sale garce !
La mort : Tu comptes tuer la mort ?
Tord Fer : J’te laisserais plus m’prendre mes amis. Ils m’acceptent tels qu’j’suis. Y me juge pas. Eux.
La mort : Moi je te juge. Tu es coupable Tord.
Tord Fer : Coupable de quoi ? De ne pas être encore crevé ? Coupable de plus vivre sans elle. Rend la moi.
La mort : Tu ne m’as pas supplié de te rendre ta femme, ou ton fils l’autre fois. Pourquoi elle ?
Tord Fer : Occupe-toi d’tes cadavres.
La mort : Tu crois que ce genre de réponse risque de faire pencher la balance en ta faveur ?
Tord Fer : Parce qu’elle est ma lumière. Laisse-moi la rejoindre.
La mort : Non.
Tord Fer : Dans ce cas laisse-moi tranquille.
La mort : Une minute. Pourquoi ton corps est-il ainsi charcuté ?
Tord Fer : Parce que. Un corps ce n’est rien. C’est inutile. Alors je lui ai trouvé une autre utilité.
La mort : Le corps est le transport de l’âme.
Tord Fer : Et si je n’ai plus de corps, ou se dirigera mon âme ?
La mort : Ainsi tu te détruis en espérant que la mort vienne à toi ? Pourquoi ne pas te donner la mort toi-même, puisque tu te crois plus fort que moi ?
Tord Fer : Parce que si je fais cela, tu auras gagné, et je ne te donnerais pas cette satisfaction.
La mort : Gagné ? tu crois que la vie est un jeu ? Tu souhaites pourtant mourir.
Tord Fer : Pas comme ça.
La mort : Ne me ment pas. Je peux lire tes pensées, tes désirs. La vérité est que tu as soif de vivre Tord. Tous ce que tu fais en est la preuve. Tu es à la recherche de sensation forte, de n’importe quoi qui fait que tu te sentes vivant. La douleur, la souffrance, les remords. Tu ne t’afflige cela que pour te prouver que tu es bel est bien en vie, alors cesse de me réclamer.
Tord Fer : Elle me manque. La vie n’a plus de saveur.
La mort : Cesse de penser à ce que tu as perdu. Pense à ce qui te reste. Tu n’es plus seul Tord. Apprend à faire confiance. Apprend à aimer.
Tord Fer : Aimer ? Je n’ai jamais aimé.
La mort : Cesse donc de te mentir. Il y a différente forme d’amour.
Tord Fer : As-tu déjà aimé ?
La mort : Pourquoi me le demande-tu ? Je ne suis pas. Je ne peux pas.
Tord Fer : Alors cesse de donner des leçons aux autres.
La mort : …
Tord Fer : …
La mort : Elle est toujours à tes côtés Tord. Ne la sens tu pas ?
Tord Fer : Je le savais. Alors c’est vrai. C’est elle ! C’est Cispoule.
La mort : Non, ce n’est … Tord ? Où vas-tu ? Tu ne peux pas partir comme ça ! Reviens !


Tord se réveilla en sursaut et fut accueilli par les murs bienveillant de la cours. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Enfin… je crois…
Galadryel
Longtemps, elle avait douté quand à ces capacités d'être mère. Jusqu'au jour ou enfin ce miracle pointe le bout de son nez. a partir de là, seule ce modèle réduit compte. Et c'est fou ce que cet être minuscule est capable de vous rendre complètement nigaud ! On s'extasie à chaque fois qu'il vous bave dessus, on tombe en pâmoison à chaque fois qu'il faut changer la lange...et non pas par l'odeur mais parce que son "popo" est le plus jolie du royaume entier ! on fond en larme quand il semble avoir articuler un semblant de "mân" alors que ce n'était qu'une éructation...

Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, la rousse est femme, la rousse est mère...aussi alors que l'on devrait fêter les premiers pas de la mini rousse, souffler sa première bougie voilà que la mort en décide autrement et viens vous ôter votre raison de vivre...


Votre coeur en mille morceau vous fait mal au plus haut point, jamais cela ne finira donc ? vais je devoir vivre avec ce mal insupportable ? ce vide ?...La rejoindre...retrouvez ce bonheur perdu...Il n'y a que cela qui compte...alors, la rouss l'implore, la supplie et enfin le jour où elle flirte avec "Lulu" arrive enfin...

C'est toi ? vous êtes la Mort ? c'est enfin mon tour ?


Mais t'es qui toi ?...


Regardant une liste des plus longue...A t'elle d'ailleurs une fin cette liste ? La rousse en doute et observe la Mort qui cherche son nom...

Je suis Galadryel...Galadryel Delarousse...vous venez de me prendre ma petite Arnaël...

Ah oui...Quelle délectation cette petite...un ange...j'adore...ce sont les plus croquants...

non mais vous êtes malade !!!

Tentative de se fritter avec la mort...Mais forcément c'est dans le vide que la rousse donne des coups de poings, et une fumée qui disparait à chaque coup porté...Rire sadique qui résonne dans le néant...

Je , suis la Mort voyons...je suis forcément malade, sadique, pervers et bien plus encore...

Sale ordure !! Enfin...je suis là...c'est l'essentiel..où est elle...?!...Où est ma fille...Je veux la rejoindre...

Regard alentour mais bon à part du vide et du vide, il n'y a pas grand chose...

Tssst...t'emballes pas ma mignonne...c'est vrai que tu as des arguments...prometteurs...

Regard vicelard sur le décolleté de la rouquine...


J'aurai bien deux trois choses à faire avec toi...Mais non...ton tour n'est pas encore venue ma mignonne...


non mais c'est une plaisanterie....?!...Je veux mourir !!


Fermes là tu me gaves !! je te dis que c'est pas ton heure !! j'ai une petite pucelle à aller chercher là et m'voilà à supporter tes jérémiades...Je t'ai justement fait venir pour ça...j'm'en rappelle maintenant...Faut que tu arrêtes de m'appeler comme ça...Tu vas vivre encore longtemps et ouais ma jolie...c'est pas pour demain que tu vas faire frotti frotta avec moi...Alors du vent !! oust du balai !! je ne veux pas de toi !!!

Mais..mais..arnaël...

Plus rien...Le silence...Retour dans cet en enfer qu'est la vie...
Riesling
      [Paris, Mars 1462.]


La frêle silhouette du Goupil étendue sur une paillasse, le bras droit tendu, la tête reposant dessus pour y chercher un brin de réconfort. Les yeux grands ouverts, et bleus. Les mains rouges. Hagarde.


    « Merci ».
    Y’a franchement pas de quoi.
    « Non non, c’est un beau cadeau. J’apprécie.
    Tu m’en voies ravie. J’me sens crade.
    « Crache sur tes mains. Ca fera peut-être partir le rouge. Moi, ce n’est pas mon souci. Ou t'aurais pu y penser avant.
    Mais ça fait des semaines que j’y pense. Des mois. J’y pensais en dormant, en me réveillant, en me lavant, en m’habillant, j’y pensais quand je volais, j’aurais voulu qu’on m’arrête, qu’on m’envoie en taule, qu’on me batte à mort, qu’on m’intercepte. J’y pensais même dans les bras de mes amants. Surtout dans les siens.
    « Maintenant, il a l’air con.
    Pas plus qu’avant.
    « Mais avant, c’était naturel. Là il a l’œil hagard. Il est un peu vert, d’ailleurs. Rien d’autre qu’une grosse carcasse morte.
    Bon sang qu’est-ce que t’es laide.
    « Merci. Toi aussi.
    Ta gueule.
    « Enchantée, moi c’est la mort. Je suis curieuse. Qu’est-ce que ça fait, d’avoir tué l’homme à qui on avait tout juré sur la tête du Très Haut ? Non pas que j’sois pas déjà au courant, hein. Mais quand même. C’est chaud.
    Tu l’as dit. C’était un con.
    « Tu l’as regardé dans les yeux ?
    Oui. Je savais. J’avais les mains qui tremblaient. Je l’ai même laissé me prendre une dernière fois pendant qu’il digérait sa bouffe. Il s’était encore bâfré comme un imbécile grossier bourré de bière. Je pensais qu'il allait me dire que ça avait un goût bizarre, se douter de quelque chose, mais rien. Sinistre imbécile. Il dormait à moitié. Il a fallu que je me mette au-dessus, que je fasse tout le boulot en sachant qu’il allait mourir. Je me disais : « maintenant, peut être ? ». « Et là, est-ce qu’il n’a pas changé de couleur ? » Mais non. C’était glauque. Il lui a encore fallu une heure ou deux avant de commencer à sentir tes mains autour de sa gorge. Le truc au fond de ses yeux quand il a compris ce qu'il lui arrivait, qu'il a vomi ses boyaux. Tu ne l’as pas lâché, hein.
    « Ben non. Une fois que j’ai réussi à attraper un gros morceau comme ça, pourquoi voudrais-tu que j’aille le lâcher ?
    Qu’est-ce que je vais devenir, maintenant ?
    « C’est franchement pas mon problème.
    Cimer. Bonjour la compassion.
    « Tu crois que parce que tu me l’as donné à ta place, je ne viendrai pas te prendre un jour ?
    Non. J’pourrais pas croire ça. Très clairement, je suis dingue. Et j’ai plus rien.
    « Justement. Profite-en.

    J’avoue.

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Helena..
La mort. On ne sait pas vraiment ce que c'est, à part physiquement, bien sûr. La perte progressive des sens, des facultés. Des morts lentes, des morts douloureuses, des morts affreuses. Une vie, pour une mort. Ca semblait équitable. Mais qui nous a prévenu? On est pas toujours en mesure de s'attendre à une mort soudaine. Quand on vieilli, peut-être s'y attend t'on. Encore faut-il avoir le temps de vieillir. Nombreux sont ceux qui mettent des obstacles jusqu'à ce qu'un jour où l'autre, on perde le fil et on se laisse aller à la dérive, du côté de la mort. La vie peut aussi bien n'être qu'illusion. La mort le serait aussi, par conséquent. La vie et la mort sont des questions sans réponse. Certains croient au détachement de l'âme peut-être. Au paradis et à l'enfer. Et les autres croient à une mort sans rien. Une mort presque inutile. Inutile serait le mot le plus approprié, sans aucun doute, mais en quoi une mort peut-être utile? Pour les héritiers peut-être? Ou quelque part, si quelqu'un souhaite de tout son petit coeur qu'on meurt. Il parait que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Drôle de chose, mais vraie. La mort ne devrait pas être souhaitée. Ce matin, la Mort s'ennuie. Alors, banalement, elle frappe à la porte. La Mort, quand elle s'ennuie, fait ce qu'elle sait le mieux faire. La Mort donne la mort. La Mort a frappé à la porte de la Rousse, qui à demi ensommeillée à ouvert, et la laissée entrer. La Faucheuse a dépose son arme dans un coin et à ôté son capuchon, comme par politesse. Elle s'est assise à la table, et la Rousse s'est assise en face.

    C'est pour quoi?

    Ben, pour toi hein, il y a personne d'autre je crois.

    Oh. Tu peux pas faire comme si tu t'étais trompée, et tu vas à côté? Pas que la mort ne m'intéresse pas, mais aujourd'hui, j'avais prévu de faire des choses, et j'aime pas trop être en retard quoi.

    C'est pas que ça me dérangerait non plus, mais ça se passe pas comme ça quoi.. Quand j'ai frappé, j'ai frappé, je peux plus faire retour en arrière.

    Mais c'est même pas chez moi ici!

    T'y es, t'y restes, t'avais qu'à pas t'y trouver.

    Mais.. c'est injuste!

    Ah bah voilà. Je m'y attendais à celle-là. C'est injuste, c'est injuste. Nan mais comme si la vie était juste. C'est fou ces préjugés, la mort, ça doit être juste, bien sûr, pas le droit de tuer des gens au hasard, par envie, ben nan. Ca doit rester pro-fe-ssio-nnel.

    Oh bah si tu te vexes aussi.

    Non mais, c'est vrai, tout de suite, les grands mots. Et moi, on y pense à ce que je ressens? Ben nan.

    Du grand n'importe quoi. Moi je suis pas là à te passer les mouchoirs pour éponger ta tristesse. Les gens ont peur de la mort, c'est bien ça, non?

    La peur. C'est tout ce que j'inspire de toute façon.

    T'as fini? Ca y est?

    Hum.

    Déjà, t'es grognon, en plus, t'es franch'ment chiante, enfin, sans t'offenser hein. Mais vas te recoucher, on en reparle demain.

    C'est ça, ouais. J'allais te le dire aussi. Tu me prépares des biscuits demain du coup? Non mais et c'est moi qui dis n'importe quoi.

    Des biscuits.. comme si je cuisinais habituellement.

    De toute façon, t'es vraiment qu'une gamine.

    Han, et c'est moi la gamine! Forcément. Ben ça peut pas être toi! Parce que Mâdame est parfaite!

    T'as fini gamine?

    Voilà, de si bon matin, tu m'as mise de mauvaise humeur, je vais devoir redormir, après, je vais me faire engueuler, et donc, je vais m'énerver et me rendormir et je m'en sortirais jamais. Bravo!

    Te faire engueuler? Comme si tu en prenais compte.

    Ben oui. La gamine écoute les gens.

    Susceptible en plus.

    Et c'est la donzelle qui en a marre de semer la peur qui dit ça.

    J'en ai pas marre! C'est juste.. déprimant.

    Ben vas déprimer ailleurs alors!

    Et tu penses pas que ton heure est venue à toi aussi? Bon nombre de donzelles qui se retrouvent sans mari ou compagnon veulent ta mort.

    Oui, bah aujourd'hui, je ne suis pas disponible.

    C'est toujours comme ça. Et t'es pas la première.

    Mais.. je suis la meilleure. Alors, je veux une fin grandiose! Avec déjà, à boire, et à manger, puis, une belle mort quoi. Je l'imagine et je t'en fais part, ça te va?

    Bon, j'repasse demain déjà.

    Oui, j'y réfléchis, tout ça.

    Mouais. Tu s'ras plus là. J'suis pas si conne que j'en ai l'air hein.

    Meuh..


La Mort, dans toute sa splendeur récupéra sa faux, remit son capuchon, et soupirant, s'éloigna, le dos courbé par les efforts. La Rousse l'observa longuement, passionnément. Quel beau métier. Mais si épuisant. C'était beau. Marchander avec la Mort. La fascination de la Rousse envers cet être si puissant était grand, immense. Donner la mort, c'est si beau. La première fois est troublante, puis, on s'y fait, les impulsions prennent le relais, et on se perd dans les habitudes.

La Rousse se réveilla. Persuadée d'avoir entendu quelqu'un frapper à la porte. Mais il s'avérait que c'était à côté. La Mort avait-elle décidé de sévir tout de même? Ou n'était-elle que simple imagination. La Rousse se savait imaginative de toutes choses fabuleuses. Mais, pour elle, elle aurait voulu que ce soit vrai. Elle aurait voulu que la Mort soit ordonnée précisément. Que quelqu'un, de désigné, donne la mort comme on sème les graines. Elle aurait voulu que tout soit organisé. Retournant à son lit, de mauvaise humeur, elle se rendormit. Les songes restaient là où ils étaient. Et leurs conversations aussi.
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