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[RP] (fermé) Dis mois avec qui tu couches......

--Dacien2
Tais-toi bordel…

Dit-il dans un souffle entrecoupé. Le poison faisait son effet. Certainement de trop pour que le Nobliau puisse livrer ces quelques petits mots qui résonneraient plus tard entre ses tempes. Lui renversant sa tête en arrière, Dacien ne se priva pas pour faire trainer ses lippes sur sa gorge tout en l’assénant d’assauts de reins incontrôlés et se multipliant de temps à autre. Un abattis enserrant ce corps tellement adulé auprès du sien, l’autre dextre se posant sur le carrelage froid des mosaïques parsemant les murs de ses couleurs qui transpiraient par la vapeur du bain, le Brun ne voulait pas lâcher sa proie tant le mirage lui apportait euphorie. Cette satisfaction de provoquer en lui cette pulsion de ne s’éteindre qu’une fois qu’il ne serait plus dans la pièce, qu’une fois qu’il reprendrait ses esprits pour lui laisser ce goût amer de n’avoir été qu’une pantin se laissant guider par le composé dilué dans le sang sans aucune connaissance de cet état d’esprit.

L’attaque se faisait plus virulente. L’envahissement se sentait plus intense et les coups de reins n’en finissaient plus en sentant sous ses doigts l’envie primeur de cet homme se décupler. Adryan était défait de tout, se complaisant dans cette envie du premier instant qui n’appartenait qu’aux hommes et de se défaire de ses attaches qui n’étaient plus rien à cette conjoncture. Dacien l’enserrait encore, plus fort, tant la concupiscence était adroite, pour abandonner sa main à son bas- ventre et le piquer au vif de cette envie de le sentir s’évanouir entre ses doigts.

D’un souffle rauque, la fin s’annonçait proche. Tant de désirs déchaînés pour avoir quelques secondes exaltantes que de cet instant tellement rêvé mais jamais adulé. Ses bras l’enchainaient de plus en plus diablement pour se résoudre en un gémissement pur de dévotion que l’absolu ne pouvait se retenir plus longtemps et devait parler de lui-même quand l’anagogie de le posséder que quelques minutes avait été aussi corpulente. Le dernier artefact et de le maintenir encore brutalement contre lui. Objet de pulsions démesurées, de convoitises extrêmes qui venaient de se défaire à cette seconde.

Retour à la réalité. L’énergie mise en œuvre pour obtenir son désir l’avait mis en pièce littéralement. Son front se posa sur l’épaule du Castillon pour reprendre quelques secondes ses esprits. Quelques mots vinrent résonner entre ses tempes. Qu’as-tu fait….Son être se remettait en place et de se dire qu’il n’aurait jamais du laisser parler cette envie si brutale de l’absorber. Tant de remords arrivèrent pour envahir son esprit. Il le lâcha pour se reculer, observa Adryan avec ses émeraudes pleines de regrets et d’une voix fine qui se voulait arrogante parce que l’on ne changeait pas ce qui devait rester.


N’oublies jamais. Je t’ai eu.


Ses verdures érigèrent la complaisance d’avoir accompli son du. Le Brun fit quelques pas au loin pour attraper ses affaires et se rhabiller. Comment avait-il pu laisser déborder ses pulsions si meurtrières pour s’enrayer dans cette maudite pensée de remord. Un dernier regard vers le Nobliau. Ces quatre mots qui vinrent frapper ses tempes. Je t’aime….Serpent. Voilà qu’il y repensa. Et si, au-dessus de tout, il resterait indifférent à l’extérieur, l’intérieur serait déchainé de savoir qu’il avait cette erreur qui pourrait lui coûter cher dans l’avenir.

Pas un mot. Dacien détourna son regard et quitta l’alcôve pour retrouver son antre qu’il avait abandonné quelques mois plus tôt et de s’y installer de nouveau.
--Adryan
« Ô coeur reptile caché sous la beauté en fleur ! »
Romeo et Juliette - William Shakespeare



Le râle fut profond alors que tout le corps noble se cabrait sous la jouissance dérobée. Les lianes s’accrochaient à lui avec plus de fougue encore, caressant son épaule essoufflée de ses vapeurs moites. Traitre souffle qui pourtant l’enveloppait d’une chaleur délectable. Que le piège était sournois. Que le fourbe avait été habile. Que la meurtrière morsure avait été bonne.

« N’oublies jamais. Je t’ai eu. »


Les mots se noyèrent dans une fumée soudain glacée alors que les lianes fanèrent pour abandonner l’Abusé, paumé dans un marasme sans nom. Cauchemar ou rêve, peut-être demain le Castillon saurait-il faire la part des choses, si tant était que sa mémoire soit assez profonde et alerte pour garder le souvenir de l’outrage. Mais pour le moment, Adryan n’était plus qu’un fantôme empli du plaisir d’un mirage, animal primitif, privé de raisonnement, de sentiments, de joie ou de colère. Gorgé d’une drogue trop virulente qui l’entrainait dans les sphères dangereuses de l’inconscience. Poison qui l’emporta jusqu'à l’évanouissement, les yeux révulsés alors qu’il chutait lourdement sur le carrelage froid de la salle des bains.
Camillle_
Interdit. Tout était lié à ce mot, à cette fatalité. Leur rencontre, leurs soupirs, leurs jouissances, leurs regards qui à demi-mots se voulaient confidences muettes. Mais pas seulement. Cet Interdit, Camille avait su le saisir à travers ses plantes et cette négation sèche et cruelle qu’Adryan lui intimait de suivre. Mais ivre, l’élève avait planté ses crochets contre sa chair, enserrant de son corps ambré la chair Castillonne afin de subtiliser à l’Amant, une jouissance réconfortante. La drogue avait toujours été leur excuse pour assumer ces travers et ces désirs oppressants. Toutefois à cet instant, elle causait la perte du Tatoué. Suivant les pas de l’Amant et du Salaud, Camille s’aventure à son tour dans les Bains.

Première fois qu’elle foule le carrelage de cette nouvelle salle, première fois que ces vapeurs effleurent l’ambré de sa peau pour offrir à ses iris une scène troublante. A travers cet épais brouillard, des gestes se dessinent pour balayer les vapeurs et afficher, impudique, le corps musclé de Castillon. Sur ce dernier, au creux de la hanche, un tatouage est avoué. Les yeux se plissent et alors qu’elle tente d’en admirer les traits, ce dernier se fond dans les moiteurs chaudes et enivrantes des Bains. Mais le temps s’interrompt alors que Dacien, l’Amant éperdu, s’aventure à son tour dans ces abysses vaporeux. Les vêtements chutent et le corps du Salaud se dévoile dans son intégrité avant de disparaitre à son tour aux côtés du Castillon.

Qu’en était-il de leur relation ? De cette confiance qu’elle lui avait vouée ? N’avait-elle été qu’un vulgaire pantin ? Etait-il réellement un inverti en manque d’extravagance et d’originalité ? La scène qui se déroule sous ses yeux lui laisse entendre le poids d’une vérité bien amère. Le corps du Castillon s’extirpe de l’eau, entrainant sous ses muscles, le corps du Salaud qui enivré et envieux s’empresse d’apposer ses crocs et ses ongles sur cette chair qui se raidit et se cambre sous le plaisir. Le souffle aussitôt se coupe tandis que le palpitant se fige sous la douleur qui s’immisce. La morsure brutale qui heurte sa poitrine semble ainsi imiter cette violence bestiale qui guide les deux amants contre le mur. Les corps se lient, les soupirs rauques se brisent et contre ses tempes, la tempête s’installe. Ce sont Ses reins que Dacien prend, Ses soupirs qu’il lui arrache sans une once d’effort, tout semble naturel, évident et alors que l’image lui semble insupportable, la jouissance les emporte.

"Croyez-vous sincèrement pouvoir lui donner ce qui lui manque?"

Dacien avait raison. Elle n’est qu’une lubie. Adryan s’est offert au Salaud dans sa plus troublante intégrité. D’un pas, elle recule, cherchant vainement à créer une distance entre cette vérité et ces espoirs naïfs et enfantins. Mais alors que la fatigue semble les étreindre, Dacien s’éloigne, un sourire trop hautain pour être sincère. Il jubile. Sa victoire est sienne aussi bien sur les reins de Castillon que sur l’orgueil de la Droguée. Mais alors qu’il disparait et soulage l’esprit de Camille par son absence, le corps de l’Amant chute. Le corps s’écroule, nu et lourd sur le carrelage et un cri s’échappe, inquiet et involontaire des lippes de l’herboriste. Adryan !

Les pas se font rapides, la distance est avalée et alors qu’elle s’agenouille pour relever le visage de l’Amant, elle croise ce regard étrange et caractéristique. Camille a suffisamment usé de ses propres drogues pour en connaître les signes physiques, cet abandon n’avait rien de sincère, il était simplement incontrôlé et désinhibé. Par reflexe, elle pose aussitôt sa main contre sa bourse et la manigance lui revient, subtile et perfide. Le comptoir, son étreinte…Dacien ! A nouveau la drogue avait eu raison du Castillon et sans nul doute, Camille est en la principale fautive.
Toutefois, elle ne peut s’attarder. Devant elle, le bruit de pas tranche enfin avec ce silence qui l’angoisse. La silhouette est reconnaissable et sa culpabilité semble être un cruel mirage.

Alphonse…Il va bien, il a juste besoin de boire, beaucoup...et de se reposer.
Balancer Dacien et son agissement ? Cela lui brûle les lèvres et la gorge, pourtant, elle ne peut s’y résoudre. C’est par son manque de vigilance que le Dacien avait pu plonger sa dextre dans sa bourse, par son addiction qu’elle avait accroché à sa hanche ces drogues enivrantes. Mais la faute se partage et Dacien payera son offense.

Doucement, Camille repose délicatement le visage du Castillon tandis que l’échine vipérine se redresse. En la présence du Félin, la Droguée n’est pas son aise et pour cause, ce regard qu’il pose, empli de rage et d’incompréhension, la pousse à s’éloigner de celui qui trouble sans nul mal, son esprit. Inverti ? Corps abusé ? Aucune réponse ne s'offre à elle, seul l'échos de leur jouissance et de leur bestialité hante encore ses tempes.

[Dans la chambre de Dacien]

Mais une certitude persiste, celle qui guide les pas de la Droguée vers la chambre de Dacien. Aucune politesse, aucun tact, d’un geste franc la courtisane ouvre la porte du Salaud. Comment avait-il pu le bougre s’improviser herboriste dans le simple espoir de le saisir lui et ses soupirs ? Il aurait pu lui nuire... La porte se referme pour que la conversation reste à huit clos et tandis que cette dernière claque, un autre bruit sec s’abat avec hâte sur la joue de l’Arrogant.

C’est ainsi que vous parvenez à vos fins ?! Je vous ferai payer le prix de cette audace.

Tu empestes son odeur et ton affront…Comment as-tu pu le prendre ? Le droguer ?...Pourquoi ai-je autant envie de te cracher au visage alors que j’ai moi-même usé de ces stratagèmes…
...Je ne vaux pas mieux que toi et c'est cette vérité là, qui me dégoutte le plus…


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Alphonse_tabouret
Chat errant dans les couloirs de l’Aphrodite, Alphonse rentrait juste d’une promenade solitaire, errance à laquelle il prenait de plus en plus de gout depuis qu’Etienne avait disparu, mêlant à ses ballades l’espoir imbécile d’apercevoir son visage dans une ruelle autant qu’il fuyait cette maison qui aurait pu le voir revenir d’un instant à l’autre. Mais aux jours passant, l’espoir s’amenuisait pour ne laisser place qu’à l’oscillation de la colère et de la crainte.
Que dire à celui qui vous laisse, que répondre face à l’abandon ? Si le Griffé avait réapparu dans les jours qui avait suivi son départ, le fauve aurait su juguler les battements de ses temps sans trop de difficulté, s’astreindre encore et toujours à tenir son monstre en laisse pour recueillir celui de de Ligny et panser ses plaies, mais septembre avait défraichi les germes de la bonne volonté, asséché la patience, amenuisé le cœur au profit d’une colère de plus en plus froide. Le deuil l’avait déjà saisi une fois jusqu’à le laisser pour mort et cette fois ci, la fierté, l’orgueil, avaient gangréné jusqu’à l’affliction pour ne laisser au félin qu’une seule branche à laquelle se rattraper, et rien, pas même cet amour déçu, ne l’en délogerait. Aveuglé, confondant la souffrance et la force de ses convictions, l’animal muait lentement, porté par des nécessités qui ne s’entachaient pas de sentimentalisme. L’Aphrodite avait besoin de lui, les comptes eux aussi avaient besoin de lui, et ses chaines cliquetaient de nouveau doucement à ses poignets à peine cicatrisés des plaies infligées par la Cour des Miracles. L’ombre, de nouveau, enveloppait le corps gracile du félin aux fonctions imposées par la fatalité et ne subsistaient à sa raison que les quelques ilots qu’il avait bien voulu épargné à son appétit vorace.
En bifurquant dans le couloir menant à son bureau, il vit la silhouette de Dacien, ombre à laquelle il n’aurait pas prêté la moindre importance tant la désillusion née de l’entêtement de l’Arrogant avait saigné à blanc la considération qu’il lui portait, si le cri étouffé de Camille n’avait pas résonné quelques instants après, l’amenant, les sourcils froncés d’un questionnement inquiet, à presser le pas jusqu’à rentrer dans la salle d’eau.

Adryan, maladivement pale, surplombé par la silhouette délicate de la putain herboriste, gisait à terre, comme mort, quand elle dardait sur lui un regard à ce point fautif qu’il était impensable de ne pas lui attribuer la culpabilité de cette scène étouffante.

Alphonse…Il va bien, il a juste besoin de boire, beaucoup...et de se reposer.

Foutue femelle, cracha-t-il à voix basse quand l’expérience douloureuse du deuil mordait à pleine dents à ses veines, le corps du Castillon disparaissant pour laisser apparaitre à ses yeux le corps sans vie de Quentin, laminant les dernières volutes de raison, éradiquant les chemins qu’il aurait du emprunter pour mener à bien le raisonnement le plus plausible de l’enchainement auquel il venait de témoigner, crispant les mains qu’il aurait voulu abattre sur la vipère pour lui faire expier son crime et celui de cette autre qui lui avait pris l’anglais, mélangeant pour quelques secondes, le passé, le présent, et ce futur mort sur lequel il pensait n’avoir plus aucune prise. Sors, ordonna-t-il d’une voix blanche, blêmie d’une rage qui ne demandait que l’embrasement d’une seule réflexion pour exploser jusqu’au sang, posant sur elle un regard gelé tandis qu’elle se redressait et reculait.

Disparais de ma vue ou je te ferai disparaitre de la mienne. File, vite, vite, avant que je ne puisse plus retenir l’envie de te broyer les mains et ta misérable cervelle pour que plus jamais elles ne diffusent le moindre poison au cœur de cette maison…

Pas un instant de plus il ne se soucia d’elle, s’accroupissant près du corps nu et sans vie d’Adryan, notant sans la voir la raideur encore doucement dessinée d’un ventre qui venait d’être soulagé , détail qu’il était incapable d’assimiler encore, les tempes pulsant d’une rage destinée à Camille quand elle prenait naissance tellement plus loin, tellement ailleurs, et passant un bras sous son cou et un autre à ses reins poissés, souleva le Parasite sans mot dire.



A suivre ici
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--Dacien2
[Dans la chambre de Dacien]

Son antre, sa chambre, son lieu où il pouvait poser tout ce qu’il avait en tête pour le multiplier autant qu’il le souhaitait et le laisser dans ce lieu une fois qu’il était l’heure de prendre son service. Son paquetage était déjà sur son lit, attendant d’être défait pour se réinstaller comme avant. Rien n’avait bougé. On aurait dit que le Grand Patron avait tout gardé intact au cas où Dacien reposerait pieds au Lupanar. Etienne n’avait pas posé de question sur son retour et encore moins insinué quoi que ce soit sur cette réapparition certainement improbable.

Les anciens du Bordel savaient ce qui pouvait en coûter à ceux qui pénétraient ici sans sa permission. Il ne fermait jamais la porte à clef pour cette raison. Le film repassait sans cesse au point de lui donner cette amertume d’avoir fait subir à Adryan ce vol de plaisir, ce viol enrobé d’un consentement à moitié avoué. Je t’aime Serpent. La drogue l’avait tellement assailli que le Nobliau avait soufflé ces mots qui n’arrêtaient guère de se bousculer entre ses tempes. Il sentait encore ses lèvres sur son vît, ses mains sur son torse et son souffle dans son cou. En fermant les paupières, le Brun revivait encore la scène qui venait de se dérouler et où il avait été l’acteur premier de cette torture castillonnaire pour l’enfermer dans ce plaisir renfloué qui le laisserait encore dans cet espace temps de la vérité. C’était plus qu’un désir certain, encore plus prenant qu’une concupiscence d’une nuit. Il était encré dans son intérieur, imprégné dans son âme et laissant couler dans ses veines ce sentiment qui ne cessait pas de le tourmenter au point d’en arriver à cet acte violent de le prendre.

Dacien se dégoutait lui-même. Plus qu’un remord, un écœurement de sa personne pour avoir franchi ce seuil complexe d’appartenance à un être au point de lui enlever toute fonction résonné et d’en faire un pantin pour arriver à ses fins.
Il n’eut pas le temps de réaliser qu’il avait été trop loin. Pas le temps non plus de pleurer sur sa conscience qui l’avait poussé à devenir pire qu’un salaud ni encore celui de se demander s’il oserait un jour lui avouer. La porte s’ouvrit. Camille pénétra dans sa piaule pour refermer le battant derrière elle. Son pas était franc, fonceur, presque vengeur. Sa dextre vint se poser dans un fracas sur l’une des joues du Courtisan. Le reflexe lui fit attraper le poignet de la Vipère et de le serrer pour ne plus se dégager. Son regard se fit noir. Son autre main vint caresser doucement sa joue chauffant sous l’éclat. Le dédain se sentait à perte de vue pour cette bonne femme qui croyait se permettre autant même sous la rage émanant de son visage.


Brutale avec ça…Un minois parfumé d’insolence et un sourire en coin. Faites attention, je pourrais y prendre goût.

Le masque algarade ne se fit pas attendre. Il n’avait pas besoin d’elle pour savoir ce qu’il avait fait et encore moins pour comprendre qu’il aurait mieux fait peut-être de ne pas revenir mais, la fureur était plus forte que tout. Quand Dacien avait appris qu’Adryan se liait avec une Brune sans états d’âme, son sang n’avait fait qu’un tour. Une seule solution était venu assouvir cette rage, une seule. Il n’avait plus qu’une idée en tête. Rappeler à Adryan ce qu’il aimait avant tout. La jalousie parlait pour elle. La rancœur de savoir qu’il lui avait donné ce pour quoi il était fait. Et d’une commissure qui s’étirait, les yeux remplis de cet éclat d’extase d’avoir réussi à lui faire voir qu’il avait aimé, il ne pouvait lâcher sa proie tant qu’elle ne comprendrait pas.

C’est ainsi qu’il aime baiser.

L’Arrogant se colla à elle pour la faire reculer jusqu’au mur et de l’immobiliser contre en posant un bras tendu sur le côté de sa figure contre la brique rouge recouvrant les délimitations des pièces adjacentes.

Il n’y a que comme ça qu’il est Lui. Tu ne l’as pas vu prendre son pied? Ne l’as-tu pas entendu souffler comme une bête?

Dacien ne put que la regarder avec ses émeraudes hautaines tant le moment était jouissif. L’alcool vous faisait dire certaines vérités, qu’en était-il pour la drogue….Agissait-elle dans le même sens?

Toi qui use de tes potions, toi qui, sûrement, ne te prives pas pour droguer qui tu voudrais pour arriver à tes fins, crois-tu qu’il a dit vrai? Crois-tu que son corps a menti?

Un éclat de rire.

Quand il a pris tes reins, penses-tu qu’il jouissait autant?

Visage fermé. Ses lèvres s’approchèrent de son écoutille et de lui souffler avec cet état de jubilation.

Rends-toi à l’évidence ma Belle, seuls les hommes le font grimper au rideau. Ce n’est pas un sexe creux comme toi qui lui donneront ce qu’il a besoin pour assouvir ses pulsions véritables.

Il la lâcha, se retourna pour se porter aux abords de son pieu et de se contenter de s’installer paisiblement dans son antre.

Maintenant sors. Et estimes-toi heureuse de sortir d’ici debout.
Camillle_
Le poignet est arrêté, prisonnier de l’étreinte putride de Dacien et alors qu’il effleure mécaniquement sa joue rougie, la courtisane fulmine. La poitrine se soulève au rythme de ses inspirations, tempête houleuse qui embrase son être rongé par l’inquiétude et la haine. De quel droit pouvait-il encore sourire ? Eprouvait-il ne serait-ce qu’une once de remord ? Visiblement non. Il continue son œuvre à travers une réplique répugnante.

Comment oses-tu ?!

Collé à elle, il l’invite à reculer jusqu’à ce que l’échine rencontre la froideur du mur. Bloquée, surplombée par sa taille, la Vipère serre la mâchoire. Loin d’être intimidée, Camille hume malgré elle, l’odeur d’Adryan. Imprimée contre sa chair, mélangée à celle de Dacien, la courtisane en reconnait quelques notes, quelques flagrances. Mais alors que l’esprit se trouble sous cette odeur ephémère, les paroles du courtisan se font plus sèches, plus cruelles et la vérité encore une fois sème le chaos en son sein. Les images, les soupirs, les râles, tout semble concorder avec les dires sordides de l’Amant véritable. Je t’en prie…Tais-toi…

Mais plongée dans son mutisme, Camille se contente d’écouter. Elle retire d’un geste lent cette dextre masculine tandis que son être, impassible, se fait violence pour encaisser jusqu’à sa dernière verbe. Il a raison. Le corps n’est libre qu’une fois libéré de toutes ces entraves perverses et moralisatrices. Adryan a été Lui-même, abandonné et fiévreux, outragé et pourtant rassasié. Inverti.

Soudain, le souffle se perd à son oreille et alors qu’elle sent sa gorge se serrer, la haine remplace aussitôt sa peine. Tu as vu juste Dacien…J’use des plantes et toi qui t’es improvisé sorcier, tu en payeras les conséquences.

Allongé sur sa couche, toujours aussi pédant, Camille esquisse un sourire malsain. Plus aucune menace ne s’échappera de ces lippes masculines. Doucement, la Vipère s’avance jusqu’à surplomber sa proie. Les rôles s’échangent et alors qu’elle approche ses lèvres contre l’oreille du Dacien, la menace fuse. Un rendu pour un donné.

Il ne faut jamais menacer une herboriste…Jamais.

Le visage se recule et alors qu’elle se dirige vers la porte, une dernière remarque doit être lancée. Les crochets Vipérins ne doivent leurs venins qu’à une seule entité ici lieu.

Si jamais Adryan porte des séquelles à cause de ces plantes que vous m’avez volées et vous lui avez administrées à son insu, sachez que je vous ferai vivre mille maux et ce, sans jamais m’en lasser.

Un dernier pas et le seuil est franchis.

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