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[RP] Quand un aigle croise le désespoir d'un renard..

--Louis_track_de_lioncourt






      Qu'est-ce qu'un nom après tout ? Si celle que nous appelons la rose portait un autre nom ne sentirait-elle pas aussi bon ?

                William Shakespeare


Louis observe Elias, et inversement. Ils se jaugent, tels des gladiateurs dans une arène. Sauf qu'Elias prend une nouvelle fois l'avantage, en retirant ses armes. Le p'tain d'honneur de Louis lui interdit de frapper un homme désarmé. Il ne peut que constater la dextérité du diplomate. Ainsi désarmé, il risque en fait bien moins qu'armé, chose étrange peut-être, mais pourtant évidente.

D'un geste sec, Louis lance sa dague contre un tronc pour qu'elle s'y fiche, à quelques pas d'Elias. Il ne sera pas dit qu'il portera les armes ou la main sur ce cousin par alliance qu'on lui impose. Pourtant, le jeu est dangereux, parce que là, il se trouve acculé, ne maîtrisant pas les joutes verbales vu son manque d'éducation évidente, Le Gaucher se redresse et s'adosse à un arbre, repliant une jambe, semelle posée contre l'écorce.

Terrain où le diplomate devait se délecter d'avance d'emmener les Ecorcheurs. Louis regarde Lestat, mais l'un comme l'autre savent qu'à ce jeu, ils sont perdants à tous les coups. Pourtant, il ne va pas baisser les armes si vite. Louis écoute le jeune noble, le trouvant tout aussi fourbe que Sarah. Ils se sont bien trouvés, ces deux-là. Jouer avec les mots, les tournures de phrases, c'était le passe-temps des nobles, pas celui des hommes de terrain.

Il retient surtout qu'il a choisi Samaelle... pour sa pureté. C'est bien ça que Louis tente de protéger, cette pureté chez sa cousine, même s'il ne lui parle que peu, c'est plus par respect qu'autre chose. Que répondre à cela ? Il était venu à eux, il s'était mis à nu, à savoir que sans au minimum deux dagues, le Gaucher se sent nu, donc forcément, il ne peut que constater le courage d'Elias.

Un regard de nouveau vers son cousin, le jumeau de Sam, puis il reporte son attention sur Elias.


Vous ne risquez pas votre vie. Par amour et respect pour ma cousine, je ne vous ferai rien.

Voilà qui était dit. Alors rassure-toi, blondinet, même si j'ai envie d'éclater ta tronche, de te découper, de te déchiqueter, tu repartiras d'ici vivant et en un seul morceau. Le soupire de Louis est léger, mais cependant perceptible. Il s'en rend compte, mais trop tard. Il n'a de toutes façons rien à dire concernant ce mariage, du moins officiellement. Officieusement, c'est une toute autre histoire.

Qu'êtes-vous venu chercher ?

Même s'il s'en doutait un peu, que le nobliot qui leur faisait face était venu chercher une bénédiction, ou du moins un consentement, malgré les réticences, il attendait que celui-ci le formule clairement. Bien que Louis n'apprécie aucunement d'être ainsi lié à Thomas ou Sarah, via Elias et Tibère, il ne pouvait que constater la supériorité de la manipulation habile. Lui restait à déterminer si Elias aimait vraiment Samaelle, ou s'il ne la voulait que pour redorer son nom, parce qu'elle était pureté et angélique.

La confiance ne s'acquiert pas d'une simple rencontre, jeune homme, ni sur simple demande. Que ferez-vous si l'on vous annonce que sans terres, elle ne vaut rien, et que vous devez choisir une autre femme pour vous élever dans la société, pour ces terres que vous déclarer mériter ?

Réaction instinctive de celui qui regrette qu'elle ait grandi, de celui qui aurait voulu continuer à la protéger jusqu'à ce qu'elle soit vieille, se rappelant que Lestat voulait mettre Sam au couvent et qu'il était intervenu pour refuser cette solution, souhaitant qu'elle puisse vivre sa vie de femme.

Mais p'tain... se marier avec un homme qui représente un clan adverse... "Qu'est-ce qu'un nom après tout ? Si celle que nous appelons la rose portait un autre nom ne sentirait-elle pas aussi bon ? "Elle aurait pu trouver mieux, la cousine, qu'un Talleyrand-Cheroy, affilié à la Von Dumb. Il vient de dévoiler ce qu'il craint par-dessus tout, ce que lui-même a subi, n'étant pas assez "bien" sans doute, pour recevoir quoi que ce soit d'autre que des coups de couteaux dans le dos comme il avait pu en recevoir de Thomas de Talleyrand_Cheroy ou Sarah Von Dumb.

Songeur, il observe Lest, puis Elias.



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Lglvh


Faut dire qu’habiter dans c’te zone
C'est vraiment pas une sinécure,
Et le roy des cons sur son trône,
il est comtois ça j’en suis sûr


Et puis à force de se regarder en chien de faïence, et bien ça donne soif.
Et la bienséance n’étant pas ma tasse de tisane, je me servis à même la gourde, ne considérant pas notre interlocuteur comme un invité.
Manqu’rait plus qu’il reste pour le souper.
Mais ou irait-on ?

Les armes sont jetées, la joute sera verbale.

Si Mister Elias a choisi les mots comme arme dérisoire, à la pointe de sa langue le renard n’a que des gros mots,

Rahhhh la noblesse, un monde à part, les écus, la couronne, le pouvoir…

Le Renard, désabusé, se marre
Se contrefout de ce bazar
Leur monde peut crever bientôt
Le Renard s’en réjouirait plutôt.

Et puis un enterrement nobliot c’est beau, y a du monde et là je m’ennuie profondément et je rappelle à tous que je suis encore à pelos et qu’il commence à faire froid…

Frisson et regard déséspéré vers mon cousin comme pour lui faire comprendre que la fraîcheur du soir qui tombe ne mets en rien ma virilité à son avantage…
Et si on se f’sait un p’tit resto…un bain…ou une partie de jambes en l’air, je m’en bats les roustons, n’importe quoi mais faut qu’on bouge.

Soupir exagéremment profond comme si j’étais à l’agonie.

J’vais être franc avec toi Elias.

Oui parce que quand il est question de ma Jumelle, ma moitié ma presqu’identique à quelques détails prêts, tout est permis. Même le tutoiement d’une tête couronnée.

Fais la souffrir, je te tue
Trompes-la, je te tue
Au moindre pet de travers, je f’rais d’ta p’tain d’vie un enfer et après j’te tue.


Et tu vois,lui là ?

Désignant Louis du bout du menton

Et bin crois-moi qu’s’il s’fâche, vaudra mieux pour toi que j’te tue avant..Ce s’ra plus doux.

Parce que sans déconner, faudrait pas nous prendre pour des blaireaux.
Il y a deux personnes en qui j'ai confiance ; la première, c'est moi et la deuxième, bin c’est pas toi.


y a du renaud un peu partout

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Renard, sacripant, sacripouille, coquet coquin .Renard, chenapan,chacripouille, sacré vaurien
Elias.


Ses azurs suivirent les actions du premier, qui se désarma à son tour et posa son pied contre l'appuis naturel, tandis que l'autre, le rouquin prit son air teinté par la menace.

Mais la froideur de son iris ne traversait nullement la frontière de ses deux azurs, un sentiment serein envahissait le blond, qui ne se trouvait nullement mal à l'aise, au contraire, mais la partie n'était nullement terminée..et déjà la nuit pointait le bout de son nez, les opales du loup autant posées sur les siennes que celle de son compagnon.

Les derniers rayons d'un soleil puissant teintant le ciel de traits rougeâtres et orangés disparaissant derrière les collines champenoises, laissant un ciel de plus en plus gris envahir le support de leur vision.

La lumière perdant peu à peu son allure face à l'avancée de la nuit, ses lèvres se relevèrent, échappant un mince sourire, désormais il pouvait se le permettre.

Le crépuscule terminant sa lente agonie face à la nuit, il porta tout d'abord ses pupilles sur le renard, peut être que ses deux yeux le voyait, le premier n'étant plus vraiment actif alors que l'autre attendait sa réponse et craignait sans doute son arrogance, du côté du blond, un sentiment étrange l'avait envahit, se sentant de plus en plus à son aise, et cela n'avait rien à voir avec la nuit.

Prenant un léger soupir, il répliqua d'un souffle au maître écorcheur, un amusement gagnant son regard sans que celui ci ne devienne trop étrange et leur paraisse arrogant:


La nuit va tomber..il serait mieux que l'on parle proche du camp.

Il savait évidemment que ni l'un ni l'autre n'accepterait la moindre de ses propositions, il appuya seulement sa botte contre le tronc d'arbre, tournant son regard vers l'un, puis vers l'autre, puis à nouveau vers l'un, il était difficile de gagner un combat à trois yeux contre deux, mais il lui fallait ruser, et prouver qu'il était prêt à obtempérer.

Là encore..inutile de jouer le nobliot où le chef, il lui fallait se laisser totalement faire, comme un prisonnier chez ses deux geôliers, et les laisser décider d'absolument tout, c'était à la fois intéressant et il n'avait aucun doute que son grand calme lui serait nécessaire pour que tout se passe pour le mieux.

Prenant alors la meilleur des décisions, celle qui serait sans doutes la plus idiote pour quelqu'un d'éduqué, il s'avança entre les deux, ne regardant ni l'un ni l'autre, fixant seulement la lune qui devenait plus vive avec les minutes, soufflant entre ses lèvres d'un ton devenu presque agréable.

Je ne porte aucune autre arme que celles que j'ai déposé, si vous l'acceptez, je voudrais rester, l'après midi n'a pas été suffisant pour que j'explique tout.

Je suis prêt à me soumettre à vos règles pour rester cette nuit si il y en a.


Peut-être qu'ils le renverraient, peut-être qu'ils tenteraient par tous les moyens de s'assurer qu'il était bien, moralement, ce qu'il prétendait..mais les tactiques qu'allaient user les deux maîtres écorcheurs pouvaient être spéciales, ils détestaient les nobles et la classe dirigeante, alors que pouvait bien foutre un haut placé ici, en cette nuit et en ces bois, prêt à prouver de toute bonne foi qu'il n'avait absolument rien contre eux?

Il était évident qu'ils puissent penser qu'il se moquait d'eux, mais dés à présent et sous le regard de la lune, la balle n'était plus dans son camp.

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Louis.track.de.lioncourt


Se redressant, Louis va chercher sa dague, et la remet à sa ceinture, puis récupère l'épée du vicomte pour la lui rendre. Gestes symboliques sans doute, certainement. Pas vraiment une hache de guerre qu'on enterre, disons plutôt, une sorte de légère éventuelle possibilité de dialogue.

Le cran du blond est une chose qu'il remarque. Et en même temps, son positionnement entre Louis et Lest est très clair pour le Gaucher. Il déglutit, mais ne montre rien de plus. Pour lui, c'est un signe... La famille de Sarah se mettra entre eux. D'ailleurs, dans quelques temps, ça se réalisera, lorsque Lestat postulera pour devenir secrétaire d'Etat à la Défense de la Lotharingie. Ce que le loup y voit, c'est juste un énième signe... Mais il ne dit rien. L'avenir est caché, et à cette heure, Sam n'a pas encore suivi Elias, et Lestat n'a pas encore postulé. Il n'a donc aucune certitude en cet instant, juste des doutes, des petits signes... Et bien qu'il ait découvert les prophètes, les trois... il voit des signes annonciateurs de grands changements, bien qu'il soit incapable de les formuler correctement, manquant d'éducation pour le faire. Incapable de dire pourquoi il a ses pressentiments, il sait... Juste ça, il sait... comment, et pourquoi, il ne sait pas, mais il n'a pas besoin d'être devin pour savoir que dans l'ombre, le Sans Nom rôde, et dans la tête du Gaucher, le Sans Nom est blond, tantôt mâle, tantôt femelle...

Admirant la lame, il la soupèse, puis la tend, garde vers le Vicomte.


Reprenez ça... On n'a pas de remparts ici. C'est la seule protection si jamais on recevait de la visite.

Il observe Lestat, attendant un signe de sa part, pour éventuellement se rapprocher du feu. Lui-même commence à avoir envie de retourner au centre du cercle formé par les roulottes, leur forme de remparts. Se rappelant avoir déjà reçu un noble en particulier sur son campement, celui qui était devenu son parrain par la suite, il reste dubitatif, observant le jeune nobliot. Pas pour dire, mais la différence était de taille. Lorsqu'il avait reçu Arthur, il était limite à l'agonie, il aurait pu y passer, si ce fol de noble qu'était son parrain ne l'avait pas ramené. Songeur, il esquisse un demi-sourire en coin, mais laisse Lestat décider de la suite.

La lune se levait, la nuit tombait, et si le noble semblait retrouver sa verve et son aplomb, il se trouvait que le Gaucher retrouvait pour sa part son élément, celui de la nuit, de l'ombre, de la pénombre, des ombres qui dansaient à la lumière des flammes. Il avait survécu jusque là, et ce n'était pas le gringalet blond qui prétendait à la main de sa cousine qui allait le déranger outre mesure, juste modifier quelque peu ce qui était prévu pour la soirée, ou pas... tout dépendrait de la réaction de Lestat.

Après avoir humé la nuit, les yeux fermés, légèrement tourné vers le bois, Louis regarde de nouveau le blondinet, son regard de feu dans les azurs du blond.


Vous ne répondez toujours pas à la question, Vicomte. J'imagine que ça fait partie de l'éducation des nobles, d'éluder les questions ou d'y répondre par d'autres questions, histoire de ne rien dire ? Félicitations, vous avez l'étoffe d'un Roi, vu votre habileté à détourner la conversation.

Mouais, alors jouer dans la cour de mots, c'est pas son fort, mais ça, tout le monde le sait... Il n'a jamais su faire preuve d'une grande patience quand il a l'impression d'être pris pour un coquebert.

Si j'avais voulu jouer les bouffons sur mon campement, j'avais pas besoin que vous veniez y jouer le Noble. Alors répondez : qu'êtes-vous venu chercher ici ?
Elias.


Tandis qu'il alla chercher son épée pour la prendre entre ses mains, suivant ses actions, il ne fit rien, demeurant fixe avant que celui ci ne vinne la lui rendre, le remerciant du regard d'un inclinement simple du front, sa main droite en saisit le pommeau, la rangeant au fourreau, l'écoutant sans répliquer. Il semblait bien méfiant, mais déjà moins hostile, son ton n'était plus si agressif mais bien perdu dans la question qui revenait avec plus d'insistance qu'un bélier frappant la porte d'une forteresse.

Il fallait bien qu'il sache tout, c'était sans équivoque, mais il fallait faire avec sa méthode de pensée, et celle du renard, savoir ce qu'ils attendaient de lui, et ne pas ignorer, ni sous estimer chaque point sur lequel ils ne lui accorderait pas leur confiance, mais ce n'était pas une surprise, la nuit n'enlevait rien de la discussion, au contraire, elle mettait les maîtres écorcheurs dans leur aise, et seule les lumières du camp fluctuaient désormais sur son visage et ses mèches dorées. Il n'était ni heureux ni malheureux, peu en proie à l'émotion en un pareil moment, les pensées l'avaient envahies, un savoyard qu'il connaissait mieux que quiconque lui avait déjà dit de moins penser, d'agir..mais, aussi haut qu'il soit, le natif de la Loire était un incorrigible.

S'appuyant contre le dos d'un arbre à côté du tronc, il joint sa première main à son visage, longeant son nez, chassant un début de fatigue qui ne l'envahirait pas bien longtemps au vu du privilège qu'il avait demandé, retournant face au tronc dans lequel il avait prit place quelques heures plus tôt, il s'arrêta juste en arrière, ses azurs n'ignorant pas la présence du renard, mais répondant à celui couvert par la nuit en tout premier, son air devenu moins souriant, plus ouvert et moins pensif.


Que suis-je venu chercher ici..

Comme tu le sais..je me suis fiancé à Samaëlle, et je savais que je n'obtiendrais jamais votre aval, parce que vous l'aimez d'un amour familial qui ne permet pas de supporter que quiconque demande sa main.

Mais je suis différent, je suis quelqu'un de calme, je n'ai pas peur de vous, je connais quelques uns de vos principes, et je savais qu'il ne me serait fait aucun mal..pourtant, tu as eu plusieurs fois envie de me tuer aujourd'hui..cela ne se voyait rien qu'en tes opales.

Je te connais peu, et tu me connais à peine, et c'est de même pour le renard..oui, je suis venu pour te prouver que je n'étais pas un nobliot pouilleux qui avait peur de passer une nuit dans les bois..


Esquissant un sourire, ses traits se détendirent, regardant les deux maîtres écorcheurs.

Ici je suis venu..pour que vous voyez par vous même que je ne suis pas une menace, que je ne cherche justement..rien.

Détournant son regard vers le campement des roulottes à quelques pas avant de retourner ses yeux vers le premier dont seule la chair était encore visible, ses lèvres échappèrent d'un souffle audible du renard comme du loup:

Je sais ce que vous pensez de moi.. mais je suis quelqu'un qui pense et agis par moi même..je n'ai jamais eu besoin de rien pour avancer, et je ne porte même pas encore vicomté..mais je te remercie de m'en donner l'attrait.

Il abandonna ses pupilles à son épée, se rappelant de ses paroles.

Je suis bien le fils d'un duc, disparu depuis des mois, d'un jumeau tout autant fantomatique et dont je n'ai plus la moindre nouvelle, quand à ma mère, elle est morte en donnant naissance à mon jumeau.

Il y a toujours des naissances qui sont meilleures que d'autres..cela j'y crois, mais jamais une couronne ne rend plus heureux où ne donne plus de prédisposition par rapport à qui que ce soit..


Prenant un dernier souffle, chassant ces vieux souvenirs d'une enfance loitaine et dépassée de sa mémoire, il conclut d'un simple regard porté vers le procureur de la nuit:

J'espère au moins, t'avoir donné la raison de ma venue.

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Lglvh


Le blond était soit inconscient, soit téméraire ou complètement cinglé.
Non content de déranger ma sieste et débarquer en plein milieu hostile, voilà que je crus avoir des hallucinations auditives.
Mais c’est pas qu’il nous demanderait le gîte et le couvert, le blondinet ?
Y avait bien un truc que je ne partageais pas, c’était bien ma couche et mes tartines.
Encore moins avec un noble
Et puis moins avec un blond.
Et puis quoi encore ?

Le regard de Louis se posa sur moi et se fit insistant. Pourquoi fallait-il que je prenne moi la décision ? Telle Ponce Pilate, je faillis m’en laver les mains, mais après tout n’était-ce pas moi le maître des lieux ?

Il commençait vraiment à cailler et nous fallait nous rapprocher de l’intérieur du cercle et du feu.
Mais que faire d’Elias ?

Ma mirette toisa mon cousin, indécis.
A. Fallait-il abandonner le gars à son sort ? Peut être que les loups en feraient leur casse-croûte.
B. L’attirer à l’intérieur du cercle et le pousser dans le feu dansant en rond en hurlant une chanson païenne
C. Le ligoter à un piquet et demander une rançon
D. Penser à la réponse b si la c se trouvait sans réponse et que la a capoterait et qu’aucun loup ne se pointerait.

Mais, la raison reprit le dessus sur les plans les plus foireux.
Samaelle…
Le blond ne devait son salut que grâce à ma jumelle.
Je ne voulais pas la faire souffrir, encore moins être le meurtrier de son fiancé.
J’aurais pu lui mentir, j’excellais dans l’art, mais mes aînés avaient un don pour remarquer quand je mentais.

Mâchoire crispée, je lâchais entre mes dents serrées

Tu es ici chez nous et tu te plieras à nos règles.
Tu laisses toutes tes affaires ici, y compris tes chausses, histoire que tu t’barres pas trop vite.


D’un geste du menton, je lui indiquais le centre des roulottes.

Y a un feu, là. T’peux t’y réchauffer. Mais l’est hors d’question qu’tu foutes les panards dans not’roulotte.
Tu ripailles un bout et ‘suite on t’trouv’ra bien une tente.


Non mais Ho ! Depuis quand on offrait l’hospitalité comme ça ?

Et t’as pas intérêt à pisser dans l’camp’ment ! On est pas des animaux!

Je pointais mon index sous son pif.

T’es beau parleur, l’Aiglon, mais chuis pas dupe. N’essaies pas d’m’endormir avec des palabres mielleuses. J’t’ai à l’œil.
Au moindre faux pas, tu comprendras pourquoi on nous appelle les écorcheurs
.

Mon regard ne quitta pas les ambres de Louis, lui adressant une grimace significative et je m’approchais de lui.

On lâche rien et on baisse pas not’garde. J’pas confiance. Mais imagines l’arrive un truc, not’rousse risque d’nous faire la crise du siècle. L’est fourbe.il sait qu’on peut pas l’toucher.

Me retournant vers Elias

Toi passes devant ! Direction le feu.

Dis voir Louis, et si on l’y pousse…pas d’corps pas d’crime…t’en penses quoi ?


La nuit allait être interminable...

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Renard, sacripant, sacripouille, coquet coquin .Renard, chenapan,chacripouille, sacré vaurien
Louis.track.de.lioncourt




Décision... Le roux ne semblait pas pressé d'en prendre une. Les menaces faites contre Elias ne servaient pas à grand chose, les trois hommes savaient très bien qu'il repartirait du campement indemne. Il n'était pas si fou, le nobliot, il savait que lui et sa famille avaient obtenu exactement ce qu'ils voulaient, à savoir que les Ecorcheurs ne feraient rien à aucun d'eux, par respect des fameux liens familiaux que le blond venait d'évoquer.

Le Gaucher, un peu en retrait depuis quelques temps, ne supportait pas la situation, celle de se sentir pris au piège de l'araignée, la frangine du nobliot qui s'était interposé entre eux. De sa rudesse de rustre, de ses années sur les routes, il avait gardé certaines superstitions. Le blond avait ravivé les signes qui marquaient le changement. Il s'interposait, s'invitait... Il était chez lui, maître des lieux, et le prouvaient. Cela serait intéressant d'observer la réaction de son cousin, de voir quel homme il était devenu, depuis que Louis lui avait appris les rudiments de ce que lui-même savait. Il commence par répondre à Elias.


Ce n'est pas qu'on n'aurait jamais donné notre aval. C'est l'objet de son choix qui pose problème.

Si ce n'était justement que c'est son choix, jusqu'à preuve du contraire, j'aurais sans doute cherché à vous tuer. Pourtant, vous n'êtes pas débile.. Sam' sait que vous êtes ici, donc si vous revenez pas intact, elle va pas chercher midi à quatorze heures et nous haïra encore plus qu'elle ne le fait aujourd'hui.

La tête se penche légèrement, alors que ses opales observe les azurés, puis il se tourne vers le campement.

Si vous ne cherchiez rien, on vous aura au moins prouvé qu'on sait maîtriser nos instincts les plus sauvages.

L'énumération de Lestat le fait légèrement sourire. La suite promet d'être intéressante. L'étranger qui vient faire le curieux sur leur campement se fait menacer par le roux. Le logement sera comme il sera, mais vrai que de toutes façons, ils peuvent pas le laisser repartir sans escorte de nuit, et que là, il est pas vraiment volontaire. L'hospitalité imposée serait rustique, le confort, les matelas en plume d'oie, il pouvait oublier, le blond. Ce serait à la dure, une couverture, une toile de tente, peut-être, avec un peu de chance, une brassée de paille ou de foin sur laquelle il pourrait trouver un semblant de souplesse par rapport au sol. Il hoche la tête aux propos que Lest lui murmure, du moins la première fois, mais à la seconde, il fait non de la tête et lui répond :

Mauvaise idée. Déjà que Sam doit nous en vouloir à mort de pas apprécier son fiancé, de pas l'accueillir à bras ouvert, oublie...

Puis il regarde de nouveau le nobliot, alors qu'il ne rêve que de s'allonger sur le sol pour admirer la lune, et lui montre un endroit entre les arbres, à proximité, où on a l'impression de voir une légère lueur percer au travers d'un étrange mur de branches entremêlées.

C'est par là, si vous avez besoin... Rudimentaire, regardez bien où vous marchez, et par pitié pour les suivants, faites pas en plein milieu de ces... latrines.

Oui bon, on repassera pour le luxe, mais au moins, il va pas pisser contre les roulottes ou laisser un paquet sur un lieu de passage. Comment expliquer à ce gringalet qu'il y a des codes, pas écrits, mais des usages... Du genre qu'entre telle et telle roulotte, on peut marcher, mais pas près de telle autre, qu'on peut chanter, boire, s'amuser, que l'espace est partagé, mais qu'on ne fait pas n'importe quoi n'importe où ? La suite promettait d'être épique s'il ne suivait pas le code, sans même avoir eu le temps de le connaître. Surtout de nuit, les rôdeurs avaient leurs habitudes.

Hum, une petite précision, vaut mieux que vous restiez près de notre roulotte.

Et le Gaucher lui emboîte le pas, trouvant finalement la situation cocasse, même s'il a toujours autant d'aversion pour ce que représente le Cheroy, de par son nom et sa famille.

Ce que découvrira le nobliot, entre les roulottes, dans l'antre du campement, là où personne n'est jamais entré sans avoir une bonne raison, ou au moins, une sorte de laisser passer, comme lorsqu'il avait donné une bague à son parrain, lui disant de la montrer au premier qui l'interpellerait, c'est surtout un emplacement relativement dégagé.

Les roulottes, installées en rond, formait plus un ovale qu'un cercle en fait, configuration du terrain oblige. Deux feux brillaient dans cet espace dégagé. L'un très petit, près de l'entrée du campement justement, permettant à tout un chacun de voir les visages de ceux qui entraient dans le cercle. L'autre, plus grand était quasiment au centre du campement. Autour de chacun de ces feux, des troncs, même pas taillés, disposés sommairement autour, permettant de profiter d'un peu de chaleur, et de faire des veillées. L'herbe est toujours verte, preuve qu'ils ne sont pas là depuis très très longtemps. On devine des traces de passages, entre certaines roulottes, menant vers les feux. Il y en a pourtant bien plus autour du grand feu, l'herbe y est tassée, par endroit, on aperçoit même la terre. Autour du petit feu, on devine que deux ou trois personnes y passe beaucoup de temps. La terre est mise à nue également, mais pas partout.

Il reste derrière le blond, et fait un clin d'oeil à son cousin. Pour sûr que si Elias tente de s'asseoir autour de l'un de ces feux, la réaction risque d'être vive, autour de l'autre, la réaction sera plus des regards interrogatifs se demandant ce qu'il fout là, et ce qui leur prend, aux chefs, de faire rentrer un étranger dans le campement.

Quoi qu'il en sera, la soirée promettait d'être intéressante finalement.




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Elias.


Ses lèvres ne répondirent rien aux menaces du rouquin, il ne se concentra même pas sur les paroles échangées entre les deux maîtres écorcheurs, lui même était ailleurs..deux personnalités qui lui étaient bien propres s'affrontaient sous la pleine lune, d'un côté son caractère diplomate, impassible, inatteignable, que lui avait prodigué les souffrances et les embûches sur le chemin qui l'avait conduit à ce qu'il était devenu aujourd'hui..et de l'autre ce côté rebelle, fougueux et émotif qui lui avait dicté maints coups d'audaces que le calcul et la méfiance lui avaient ôtés..

Peut-être le loup et le renard montraient leur meilleure façade, lui faisait de même..mais qui pouvait deviner ce qu'il pensait? Peu de monde, excepté quelques uns qu'il s'était amusé à marquer de son audace, mais demeurait occasionnel..quand son envie le lui dictait, ses sentiments et ses actions étaient mêlés à un empressement combiné à du romantisme, il y a peu..une nouvelle l'avait changé, avait réveillé ce feu ardent qui dormait chez le blond depuis les privations qu'il s'était imposé, et maintenant qu'il avait fait ses preuves, maintenant que les rares défis demeuraient insignifiants, rien ne l'empêchait de redevenir ce mélange curieux qu'il savait être, depuis que ses deux azurs avaient vu la lumière du jour.

Se dirigeant vers le feu, il écouta les indications que lui remettait le loup, le suivant d'un pas reposé de ses bottes qui craquelait à peine sur les branches du sol, ses pupilles regardant la forme qu'employaient les dites roulottes, s'arrêtant lorsqu'ils furent à mi chemin entre le feu de camp et l'emplacement où il devrait monter sa tente, à côté de la roulotte devant laquelle s'était arrêtée le guide nocturne, un mince sourire en son coin, le blond détailla l'alentour de son regard avant de le reporter sur l’intéressé:


Merci de me faire confiance..je sais que tu reste méfiant, je me doute pourquoi tu me laisse faire ça..considère cela comme à charge de revanche.

Il ne fit pas le moindre geste noble, connaissant les principes et les fiertés des deux hommes qui allaient entrer en sa famille, il cligna de l'oeil droit avant d'incliner très légèrement du front en signe de remerciement avant de passer de l'autre côté de la roulotte, apercevant un feu allumé à quelques centaines de mètres qui semblait désert, sa sagesse démontrée toute la journée l'aurait cloué à côté de ses deux futurs par alliance, mais il son envie de prendre l'air fut plus forte que ses principes.

Il n'avait pas besoin d'être la perfection incarnée..il ne l'était pas et ne désirait pas finir canonisé, malgré ça..d'autres écorcheurs étaient sans doutes présent non loin de ce feu, même abandonné, il avait été écuyer au sein de la Licorne avant de devenir éclaireur pour ses compagnons d'Orléans..ce jeu du chat et de la souris était un passe temps qu'il adorait pratiquer, il n'était plus l'écuyer de Bess, et la seule lys qu'il arborait encore était gravée sur son blason..mais lui n'avait pas changé.

Marchant de l'autre côté de la roulotte où il devait planter sa tente, son pas se fit plus doux, presque inaudible, il se pencha, n'entendant plus aucun bruit, il continua son chemin et s'accroupis face au feu de camp, sentant que des hommes y avaient fait cuire les restes d'un gibier, il dirigea ses azurs sur les traces de bottes contre la terre glaise qui menaient aux roulottes.

Relevant ses azurs vers la clairière au loin, il cru apercevoir une source d'eau, le sommeil n'étant pas à ses côtés, l'envie d'y aller fut plus forte que le reste..les écorcheurs étaient d'excellents pisteurs de ce que disaient les rumeurs, il était excellent éclaireur..

Marchant d'un pas lent et arqué sur l'herbe de la plaine dans laquelle était regroupée les roulottes, il se dirigea vers la clairière en direction du lac qui n'était pas loin derrière les premiers bosquets et arbres, l'avait t-on suivit? Il en avait cure, l'avait t-on entendu? Il le saurait..tout dépendait du sommeil qui régnait sur le camp, un seul oeil mal avisé serait le début d'une partie de chasse.

Restait à voir qui serait le chat..

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Louis.track.de.lioncourt





L'observation se poursuit, dans la pénombre. Les yeux de Louis suivent chacun des mouvements de celui qui va devenir son cousin par alliance. Son visage est si juvénile, comparé à celui légèrement buriné du brun, que le blond semble être un poupon.

La salutation, et le clin d'oeil ne manquent pas de surprendre Louis, mais il n'en laisse rien paraître. Sur leur campement, il se sent chez lui, ou du moins, il fait comme si c'était le cas. Balayant d'un regard le campement, il devine où sont les leurs, plus qu'il ne les voit à dire vrai. Leurs pas, leurs mots échangés auront suffit à faire que les Ecorcheurs auront senti la tension de Lestat en particulier, la sienne aussi sans doute. Il sait donc qu'ils sont là, veillant sur eux, veillant sur le campement. Au moindre faux-pas du blond, cela pourrait provoquer ce que dans les hautes sphères, on appellerait un "incident diplomatique", mais qui à l'endroit où ils sont s'appellerait plutôt "boucherie nobliote".

Voyant le blond commencer à fureter, il l'observe, s'asseyant pour sa part près du petit feu qui se trouve à proximité de leur roulotte.

Vous éloignez pas trop, il pourrait y avoir des brigands, Senher Elias.

Sans de geste brusque, il profite simplement pour retirer ses bottes, et se mettre pieds nus, retrouvant ses aises. Simplement vêtu, il garde simplement chemise et braies, ouvrant légèrement le col, comme pour respirer.

Puis, il se penche pour attraper et ouvrir la sacoche qui se trouve planquée derrière le tronc sur lequel il est assis pour en sortir un morceau de pain, et un peu de viande séchée. Le repas ne sera pas un festin, mais il permettra de caler un petit creux, pendant que le blond s'amuse.

Il soupire en voyant un peu de mouvements, de simples ombres, mais suffisantes pour qu'il se lève et délaisse le repas, le remettant dans la sacoche, et regardant Lestat. Il lui aurait bien dit : "Va en plus falloir qu'on joue les nounous... A croire que le surnom que Léa nous a refilé de "nounous impériales" nous colle à la peau. Au moins, on avait choisi ce boulot, là, l'blond, il nous l'impose." Mais il se contentera d'hausser les épaules.


Va falloir qu'on le protège...

Ouaip, alors qu'ils rêvent de le tuer, et que sur un simple geste, le blond n'aurait pas le temps de dégainer son épée qu'il serait déjà mort dix fois, ils vont en plus devoir le protéger, histoire qu'il ne lui arrive rien pendant qu'il est chez eux... P'tain de chiabrenna de fot-en-cul ! Pourquoi a-t-il fallu qu'il se pointe sur leur campement, ce nobliot ! Si la haine de Louis envers Elias pouvait grandir encore, elle l'aurait fait, sauf que là, la coupe est déjà pleine.
Le brun n'a pas pu manger.
Le brun n'a pas pu le tuer.
Le brun doit le supporter.
Le brun doit le protéger.
Un comble pour quoi voudrait voir le blond mort ! Il est contraint de jouer les nounous pour un homme qu'il déteste plus que tout au monde en cet instant précis... 'fin, non, pas tout... Sarah c'est encore pire. Mais Elias est pas loin derrière.

Il soupire légèrement, et s'approche près d'Elias, à pas feutrés, et vu que pieds nus, sans faire grand bruit, une simple dague à sa ceinture, le reste étant posé près de la roue de leur roulotte, avec ses bottes et bas. Il se permet de profiter pour rafraîchir ses pieds dans l'eau, tout en roulant ses manches, pour les retrousser, avant de s'asperger le visage et de se laver le cou.


Vous disiez que vous saviez pourquoi je faisais cela, affranchissez-moi. A votre avis, pourquoi je fais ça ?

Il ne dira rien sur les Ecorcheurs qui ne sont pas dans leurs roulottes, malgré les traces qui tendent à prouver le contraire, mais précisément, quasiment autour d'eux, même si à distance. La nuit portant les voix, surtout dans le creux où ils sont, la "plaine" étant en fait une légère pente menant au point d'eau où ils se trouvent, le campement n'en étant pas très éloigné, seulement de quelques pas en fait, ils ne doivent pas perdre une miette de la conversation. Il n'aura qu'un regard en direction de quelques buissons, et de nouveau un léger sourire, lorsqu'il regarde vers Lestat, alors qu'il entend son propre ventre crier famine. Va falloir qu'il mange s'il veut pas avoir une crise de fringale sous peu.



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Elias.


Le Savoyard qui avait rejoint discrètement et à pas de loups le point d'eau caché derrière quelques bosquets d'arbres et de verdure, que seule la lueur d'une lune éclairait.

Sans nul doutes certains du camp l'avaient vu, mais les classes d'éclaireur demeuraient. Et le rêve du dieu "Nuonlisios", qui était l'une des grandes croyances hérétiques qui jonchait la plume des clercs sur le vélin ne l'avait point encore frappé.

Lui, de ses vingt et un printemps s'était adossé contre un arbre, le dos reposé et le regard rêveur, insouciant, presque assoupi par la nuit qui s'écoulait, sans pour autant avoir une raison d'être si serein et pensif, si ce n'est la certitude que plus les minutes et les heures s'écoulaient, plus le monde, les administrations, les brigands, les réformés, les aristotéliciens, les bons, les brutes, les truands. Tout ce monde vivant autour de lui semblait devenir banal..au point que les joutes politiques, religieuses, amoureuses..tous ces idéaux, tout ce qui construisait la pensée et la force d'un homme, du loup qui approchait à grands pas de lui..qu'était-ce? Du rêve? De la poudre que l'on jetait pour influencer notre esprit et l'asservir?

Lui même, n'était-il pas sous influence? Manipulé par des idéaux religieux et nobles depuis sa naissance, adoptant un point de vue pour la paix quand d'autres optaient pour la guerre?

Mais laquelle des deux solutions était la meilleure? Celle du bien? Celle du mal? Où se trouvait le bien et le mal? Tant de questions qui l'envahissait, ses boucles d'or se mêlant aux ronces de bois, sa main droite se glissant dans sa poche, y sortant une poignée d'herbes de Carmagnola, l'autre portant une pipe faite à Saint Claude à ses lèvres, glissant le contenu de sa main gauche dans le fond de sa fumette, sa main droite libérée des plantes sortant son silex, sa main gauche déposant alors sa pipe, dirigeant vers sa poche intérieure, en sortant son briquet, qu'il frappa de deux coups vifs contre le trou de sa pipe, quelques braises y tombèrent, allumant un début de fumée.

Il déposa alors, silex et briquet à son côté, et porta la chambre à tabac à ses lèvres, échappant des premières bouffées de nuées blanchâtres, minces mais visibles dans l'obscurité qui n'avait que les astres pour seule lumière, ses azurs distinguant l'arrivée du maître écorcheur, se relevant à peine contre les écorces du chêne sur lequel il s'était reposé, le corps mi allongé contre un tronc de bois couché au sol.

Détournant ses azurs vers l'eau d'ou scintillait son reflet astral, esquissant un mince sourire aux paroles que prononcèrent le brun, il plissa ses paupières, échappant une troisième et dernière bouffée de sa bouche avant de les rouvrir en direction de celui qui avait décidé de ne pas le laisser seul:

Pourquoi tu fais cela?..

Je n'en sais rien..je pourrais aussi te demander pourquoi tu pense que les nobles sont tous des incapables où des lâches, pourquoi un cas est devenu une généralité..ce qui en toi peut bien motiver de tels sentiments envers une.."classe"..


Relevant très légèrement l'inclinaison de sa tête contre l'arbre, il échappa d'un simple soupir assez audible pour que son interlocuteur puisse encore l'entendre:

Tu peux m'haïr, tu peux m'adorer, tu peux vouloir me tuer..cela n'a aucune importance

Je n'ai rien..et ne peux rien te prouver de ce que je suis..et même quand je semble immuable face à toi..ce n'est qu'une partie de mon être, la partie qu'affiche le diplomate, pas celle du fumeur de chanvre..


Il esquissa un simple sourire qui se figea en son coin, il était détendu, ne se prenait pour rien qui soit, d'important ou d'insignifiant, qu'importait l'instant? Ce qu'il pensait de lui, l'on prêtait beaucoup de rumeurs, d'histoires, de grandeur à n'importe qui, l'on donnait aisément son âme et ses rêves à un homme, une femme..n'importe qui qui par ses actes..son audace ou sa carrière se dressait au dessus des autres, pour le chancelier où la fumée enrobait délicatement les narines, tout cela n'était qu'une douce folie qui avait su lui bercer le lobe..

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Lglvh
Ce soir-là, il n’y aurait pas de sanglier ni de gueuleton à partager. Néanmoins, ma main se tendit lorsque Louis sortit quelques denrées alléchantes de sa besace.
Elle se figea en l’air et retomba mollement le long de mes flancs les voyant disparaître à nouveau en fin fond du sac.
Grognements de protestations
Je faim
J’ai soif
J’ai sommeil
Et je vous conchie
Des questions ?

Pourquoi avait-il fallu que ma rousse s’entiche d’un blond tout autant borné qu’un troupeau de chèvre ?
Parce que Monsieur avait décidé, non seulement de me gâcher les retrouvailles avec le Gaucher mais en plus, ce soir se sera régime.
Pas comme ça que je vais t’apprécier, coco.

Louis me jeta un regard de connivence et se dirigea en direction de l’ombre nobliaire non sans un haussement d’épaule agacé. J’admirais sa capacité à rester calme.
Inspiration-expiration
Fait la même chose berdel !
Même si l’envie de le secouer comme un renard le ferait avec une poule me démanger affreusement.
Après avoir délaissé mon duvet et enfilé une paire de braies pour d’éviter de lui donner la chasse le fion souriant à la lune et les roustons qui prennent l’air, je les suivis, dague coincée entre les maxillaires, rampant dans l’herbe, silencieux et sournois, prêt à occire sans remord si Elias décidait de faire le mariole.

Pas besoin de me montrer pour l’instant, Louis savait que je l’avais suivi, son instinct, nous n’étions jamais loin l’un de l’autre. Il savait qu’il lui suffisait d’un signe pour que j’agisse.
Assis dans mon buisson, me frottant les pieds engourdis par la fraîcheur du tapis nocturne, je grommelais dans ma barbe-quasi inexistante-…lui il fume et ma pipe à moi est dans la roulotte !
Décidemment ce gus-là n’avait absolument rien mais rien pour me plaire !

Des palabres..Toujours et encore des palabres…je manquais de sommeil et je faillis en lâcher ma dague tant le bâillement fut étiré…
Comment un homme pouvait-il parler autant pour de rien dire ? N’était-ce pas un don réservé aux donzelles ?

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Renard, sacripant, sacripouille, coquet coquin .Renard, chenapan,chacripouille, sacré vaurien
Elias.


Les bouffées s’enchaînaient sous la lueur lunaire, son esprit se faisant plus doux, ses mouvements moins forts et vifs mais rien n'était déstabilisé en lui, seul son corps était plus détendu, son coeur battait un mélange d'émotions changeant qui savait le rendre unique, jusque là le loup et le renard avaient vue la statue.

Et tel le dicton des heures..il y a deux vies, celle publique et celle privée, la rousse n'allait pas épouser un fonctionnaire impérial dont les galons jaunes bouffait sur le manteau noir, et plus le temps passait..plus tout devenait un "beau bordel", le loup lui faisait toujours face et ne s'était toujours pas enflammé, tandis que son oreille gauche demeurait bercée par un son de feuilles craquées.

Il y avait une vérité absolue..quand une feuille craque, c'est que quelqu'un marche dessus, et, quand ce craquement venait de derrière, c'est qu'il y a forcément un humain, un ours serait bien moins "diplomate" et c'était une manie chez les deux Lioncourt que de se faufiler.

Les paris étaient ouverts, rouquin? Écorcheur? Trop de chanvre? A, B, ou C, la réponse D n'était pas incluse et il y avait peu de chances qu'il ait à rendre son dernier mot, se détournant du côté du tronc pour y rester assis, il se pencha, saisissant un caillou, la pierre comprise entre son index et son majeur essayant de lui faire faire un maximum de ricochets sur le rebord du lac, sa main droite déposant sa pipe sur le côté.

Ses paupières se plissèrent, l'odeur de chanvre laissant peu à peu place à celle alentours, un mince sourire esquissa le coin de ses lèvres, la pierre fit six ricochets avant de couler au fond de l'eau, ses deux bras s’étirèrent, non pas de fatigue mais d'amusement, prenant un léger soupire avant de souffler du côté au brun:


A ton avis..ça sent quoi derrière?

Se relevant de son appuis de bois, le blond se dirigea vers les fourrés où il avait cru entendre quelque chose, sa main se dirigea dans l'intérieur de son veston, il en sorti rien de moins qu'une..pelote de laine, pelote de laine? Oui, pelote de laine! Pourquoi une pelote de laine? Une seule raison!

A son arrivée sur les terres comtoises, l'ex Orléannais avait été tisserand au côté de la vassale de sa famille qui était sa mairesse, en était resté un long amour pour les batailles de pelotes de laine, et deux lui tenait particulièrement à coeur..l'un s'appelait Gérard, c'était le prochain maire de la capitale comtoise mais avait été dérobé, une année auparavant par une certaine Shypper dont plus personne n'avait de trace.

L'autre, se nommait Isabelle, et était la future infante d'Espagne, l'ancien capitaine de l'armée comtoise, Justin de Monmouth avait donné un uniforme au pauvre Gérard..l'autre, avait été cocufiée par la reine de Lotharingie, qui s'était arrangée pour que Gerard ait une belle descendance, mais les histoires de laine ne font jamais bon ménage, surtout quand il y a tromperie..

Parenthèse des souvenirs effectuée, le ministre impérial envoya une pelote lambda dans les fourrés, se doutant simplement de la présence de quelqu'un, se penchant de la colonne, ignorant même la réaction qu'il provoquerait pour murmurer face à l'ombre tapie:


Je te voooiisss

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Louis.track.de.lioncourt





Il dit une chose, puis son contraire, élude les questions, comme d'habitude. Lorsque Louis lui demande pourquoi selon le blond il fait ça, le blond qui venait d'affirmer le savoir lui retourne la question.

Le Gaucher esquisse un sourire et termine sa toilette. Après tout, autant en profiter. Pendant que le blond se tire une pipe, lui, il retire sa chemise pour rincer la sueur de son torse, éludant à son tour la question. Il se délecte de simplement laisser couler l'eau sur son cou, son visage. La fraîcheur de la nuit n'est pas pour lui déplaire. Il a l'impression de pouvoir mieux respirer. Ses ablutions terminées, il sort de l'eau, qu'il n'avait que jusqu'aux mollets, ayant gardé ses braies, et s'approche du blondinet.


Pourquoi je pense que tous les nobles sont des incapables et des lâches ? C'est parce que très très rares sont ceux qui m'ont prouvé le contraire. Les honneurs, la gloire, les couronnes, les jeux... Tout pour vous, rien pour les autres.

Même mon parrain... Songe-t-il, mais il n'en dit rien. Entre son cousin, et tous ceux qu'il a pu cotoyer, il n'y a plus un seul noble vivant en qui il aurait pu éventuellement avoir confiance. Elias était, de par son nom et son titre, un ennemi. Et s'il ne pouvait pas le traiter comme tel, par respect pour sa cousine, il n'en pensait pas moins.

J'allais oublié... la destruction. Oui, ça... Prouver votre pouvoir en détruisant des carrières parce que la tête de l'homme en face de vous ne vous sied pas, vous savez faire, vous êtes même très forts à ce jeu-là. Tous autant que vous êtes... Je n'ai pas vu un seul noble depuis près d'un an, se comporter comme tel en Empire. Que ce soit vous, Sarah, Ersinn, Comyr, Jade ou même Cecilia... Ah oui, ça des promesses de reconnaissance pour le travail fait, on en a reçu ! Mais rien, quedalle, au contraire même. Non seulement la place promise par Comyr ne nous a pas été accordée, mais elle a été offerte à des bretons. Non seulement les promesses de Leif n'ont pas été tenues plus que celles d'Aristoteles, que le Sans Nom l'emporte ! Mais en prime, c'est le contraire. La destruction... Voilà ce que les nobles apportent. La haine, voilà ce que vous semez dans le coeur de ceux qui aspirent à mieux. Mais je ne vous ferai pas le plaisir de redevenir brigand. Vous avez tout détruit, y compris notre famille, vous et votre soeur, aidés par Leif et Jade, mais je ne vous ferai pas le plaisir de redevenir brigand. Plutôt crever. Je ne vous donnerai pas la moindre excuse pour me lister ou me faire poutrer !

Vous mêmes, vous venez ici, sur notre campement, vous vous comportez en maître. Vous n'êtes rien sur ce campement, et vous pourrez vous vanter de vous être cachés dans les jupons de Sam'. Ce n'est que par respect pour elle que vous repartirez sain et sauf demain.


Le soupir du blond ne l'émeut pas du tout, et ne le trouble même pas. Encore une comédie de nobliot. Voilà tout ce que pense Louis. Cet homme qui a courtisé son cousin n'est que luxure, mauvaise foi et manipulation. Il n'a rien fait, rien dit, absolument rien prouvé pour faire penser le contraire à Louis. Bien au contraire.

Echauffé par sa colère qui gronde depuis des semaines, il ne ressent pas la fraîcheur de la nuit sur sa peau mouillée. Loin de frissonner ou d'avoir la chair de poule, ce serait plutôt une sorte de vapeur par l'eau qui sèche sur sa peau que l'on pourrait deviner.

Léger craquement qui attire l'oreille, l'ouie de Louis est aux aguets. Il est contraint de protéger ce... noble. Alors qu'il avait du respect pour la noblesse il y a peu, les trahisons et paroles trahies de la part de cette classe faisaient désormais sonner ce mot "noble" comme celui de "traitre", la pire insulte qui puisse être faite sans doute. Le Gaucher observe le blond, pas du tout inquiet pour lui-même, mais plus pour justement ce noble qui est venu chercher l'aventure dans le campement de ceux qui sans doute le haïssent le plus. En mal de sensations fortes ? Dommage pour le blond, le brun n'avait pas du tout l'intention de lui offrir de quoi satisfaire son besoin d'action ou d'aventure.

L'attaque à la pelote de laine le surpris, c'était le moins qu'on puisse dire. Autant le ricochet lui semblait un passe-temps normal, autant l'attaque à la pelote de laine lui faisait penser à une femme qui se battrait, encore que même ça, ce serait faire insulte à certaines femmes bien plus téméraire et plus aventurières que ce noble de pacotille. Louis soupire à son tour, et récupère sa chemise.


Amusez-vous bien, Altesse, j'ai mieux à faire que de vous admirer vous battre à coup de pelotes de laine.

Sa chemise en main, il le regarde et grimace légèrement, et passe près de lui pour retourner vers le campement.

Le repas sera prêt dans quelques instants, le temps de réchauffer le grande z'oreilles que j'ai braconné.

Provocateur ? Sans doute. Les terres de chasse ne sont pas libres de droit, mais il en a rien à foutre. On va voir si le blondin relève la faute du gueux. Si oui, c'est qu'il est peut-être pas si amical, et si non, c'est qu'il lui tend un piège de plus. Comme d'habitude, Le Gaucher ne voit que la traitrise chez le blond, et ne pense pas un seul instant que la plus petite faveur accordée ne se fera payer un jour. Il n'a pas l'intention de réclamer la moindre faveur. Pire, il reste fermé à toute tentative de rapprochement que tente le blond. Le brun est sur la défensive, et décidément, ne lâche rien, malgré la fatigue qui lui pèse sur les épaules.



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