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[RP] Devine...

Swan
La mer, les bateaux, une vie tranquille comme la rouquine ne l'avait jamais pensé.
Alors qu'elle revenait du port où elle travaillait sur un navire, pour aller chez elle retrouver son fils, elle trouva une lettre. La première chose qu'elle fit, c'était de lire la fin pour savoir de qui elle venait. Un sourire en coin apparu au coin de ses lèvres.

Agrippant son fils qu'elle cala sur sa hanche, elle se posa sur une chaise et sorti papier et plume.


R'garde ça Angus, c'vient d'tata Carrie.

Citation:
S'lut ma belle !

Bah j'jamais j'cru que t'étais morte. J'sais bien qu't'es increvable !

Désolé ma belle, m'ai j'pâ croisé d'Niki à Marseille, mais t'sais j'sors peu d'puis que j'suis là-bas !
Si jamais j'la croise, j'te préviendrais tout d'suite.

Angus va bien, l'va avoir un an dans quelques semaines. L'est tout mignon et tout roux.
J'plus d'nouvelles de Sarpé d'puis un moment. L'reviendra pas j'crois. L's'est enfermé chez les moines et il s'y plait. Donc non, on est plus ensemble, mais c'pâ grave, Angus et moi on est bien ici !

V'là pour les nouvelles. bin maint'nant que t'sais où m'trouver, si un jour t'veux v'nir, j'ai une chouette maison près du port.

Prends soin d'toi ma belle et j'espère que t'retrouveras ton fils et cette Niki.

Ta jumelle, Swany

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Nikita.novgorod


... elle y pense et puis oublie, c'est la vie !

Comme le super suspens de-la-mort-qui-tue est passé à la trappe, grâce à Môdame la génitrice du Poussin en chef, et que tout le monde aura bien compris que le duo blondin se trouve à Castelnaudary... pour les autres, fallait suivre épicétout !... nos fidèles lecteurs vont avoir l'honneur de se farcir un récit des plus effrayants ou plutôt croustillants, digne d'une œuvre Hitchcockienne ou d'un roman de Barbara Cartland, non encore mieux, un mélange des deux !! ; même que les âmes sensibles devraient s'abstenir, que les candidats au Goncourt gagneraient du temps en allant voir ailleurs et que la narratrice ferait bien de s'y mettre...

Ainsi, la chasse aux papillons les avait menés en Toulousain où, accrochez-vous à vos braies, la Blondeur vécut sa toute première fois !... Oui, oui, vous avez bien lu mesdames et mesdames*, sa Première Fois !!
Sitôt arrivée, elle fit la rencontre qui changea sa vie et la décision fut prise de rester quelques jours ; le climat, agréable, semblait convenir au Nain et les autochtones accueillants ne gâchaient rien. Aussi, malgré l'installation sommaire et l'urgence de la situation, elle entreprit de répondre aux courriers.




Le pli destiné à Saumur partit par pigeon municipal ; celui destiné à la Rousse incendiaire, confié au faucon... Une légère appréhension envahit la Petite Perle quand elle observa sa carte ; la confortable avance diminuait dangereusement et l'heure des comptes approchait.

Mais, déjà, l'agitation se faisait entendre alentours ; le Gnome en guise de sac à dos, armée jusqu'aux dents, elle gagna le secteur alloué... Le filet, destiné à piéger la bête, visait systématiquement ses guibolles, mais La Punaise sortit victorieuse de leur combat et finit par le poser à un endroit stratégique -selon Niki', tout est relatif ; elle retourna ensuite auprès de Sasha qui dormait à poings fermés et attendit le monstre qui terrifiait tout le village...
L'ours n'est jamais venu et l'histoire nous apprendra qu'il péri sous le gourdin d'une chaurienne... qualifiée de « fossile » par la Blondeur, vexée comme un pou de voir la récompense lui passer sous le museau.

Elle s'en souviendra de sa première fois !



* Merci Jamel Debbouze

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Carensa.


Toulouse - Le même jour en fin d'après midi.

La peur n'évite pas le danger

Elle lui sourit.

- Je sais, mais depuis que je suis maman..j'ai peur pour eux, tout le temps..surtout d'puis que Bella n'est plus là..'fin j'sais qu'elle veille quelque part d'là haut.

Elle leva machinalement ses yeux vers le plafond puis, attrapant son verre, elle le porta aux purpurines et en bu quelques gorgées. Les azurs brillants malgré la fatigue que le visage arborait.

- Alors tu r'joins le clan des nobliauds. T'as conscience que ça m'fout la gerbe là ? Bientôt t'vas m'annoncer qu'tu vas t'a marier à une d'ces fausses coincées et qu'tu vas lui faire un mouflet... M'enfin c'ton problème. Pour l'invitation j'verrai, mais bien parce que c'toi...pis j'connais pas les Flandres.

Elle haussa les épaules. La rousse n'aimait pas les nobles, ce n'était pas nouveau. Elle éprouvait un profond dédain pour cette « race » qui se croyait supérieure et qui n'avait de supérieure que sa connerie.

Bien des fois elle avait rêvé de mettre une trempe à ces petites choses si « insignifiantes » à ses yeux, toutes avaient à chaque fois refusé. L'ouvrir, la noblesse savait bien le faire, le reste elle ne pouvait l'assumer. C'est tout ce qu'elle en pensait.

Pourtant Kheldar était sans doute cette nouvelle « race » de nobliauds. D'abord, il n'avait pas à prouver son courage et sa vaillance, et puis Carensa le connaissait assez pour le savoir fidèle lorsqu'il le décidait. La preuve, aujourd'hui il était à ses cotés, cette marque de bienveillance avait touché la rousse.

- Nous sommes seuls pour l'instant, mais l'oncle nous r'joint à Castel..d'ailleurs il s'fait tard, on d'vrait partir.

Ils ramassèrent leurs affaires et quittèrent l'établissement. Une heure plus tard, les montures disparaissaient dans le brouillard automnal.

Le lendemain


Ils étaient entrés dans l'enceinte de la ville à la seule lueur brumeuse de la lune. Le brouillard épais, avait retardé plusieurs fois leur avancée. La fatigue avait ajouté à cette impression de froid.

Le coq n'avait pas encore chanté lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une auberge. La bâtisse n'était pas d'un confort luxueux, mais ils cherchaient juste une couche où poser leurs carcasses pour quelques heures. Un alcool fort pour se réchauffer et les compagnons de route rejoignirent une chambre. Étrangement cette nuit là, la rousse, rassurée par la présence du Colosse, s'endormit dans ses bras.

C'est le froid qui réveilla la rouquine. Son compagnon était déjà debout, la chambre était vide.

Après son brin de toilette, elle quitta la chambre à son tour. Il fallait retrouver Nikolaï et Kheldar et entamer les recherches au plus vite.

Les ruelles étaient encore calme, mais on pouvait déjà sentir l'agitation poindre .Le marché ne tarderait plus à ouvrir.

Les yeux aux aguets, la rousse traversait le village. Les tignasses blondes attiraient son attention, mais aucune d'elle ne trouva grâce à ses yeux jusqu'au moment où une main attrapa son poignet. Son regard fût posée sur une petite fille aux joues noires de crasse.


- Y'a le Messire Géant qui m'a dit de vous emmener là où il était, il a dit qu'il fallait faire vite !


Carensa ne broncha pas et d'un acquiescement se laissa embarquer vers ce qui semblait être une taverne, au même instant Nikolaï déboulait de l'autre ruelle. A grands signes, la rousse lui indiqua la taverne.
Poussant la porte, ils retrouvèrent Kheldar qui d'un mouvement du menton leur indiqua la présence de deux jeunes gens à la tablée en train de manger leur bol de soupe à grand coups de renfort de dents dans du pain frais.

- C'est pas ça que vous cherchiez ? Grogna t'il

Le sang de la jeune mère ne fit qu'un tour et elle se précipita vers Sasha pour le prendre dans ses bras. Le petit garçon, tout surpris, se laissa faire puis reconnaissant sa mère, serra son cou aussi fort que ses petits bras le permettait. A cet instant la rousse paraissait si fragile. Elle retrouvait enfin l'Unique chose pour laquelle elle était encore en vie. Machinalement elle passait sa main sur tout le petit corps comme pour s'assurer qu'il ne manquait rien, qu'il n'avait mal nul part. Ses lèvres tamponnant le front de baisers.

Carensa tourna la tête vers Niki

- T'es inconsciente ! Tu t'rends compte de c'que t'as fait Niki ! Tu t'rends compte du danger de tout ça ! T'perd rien pour attendre, crois moi, pour l'heure, y'en a un qui veut t'parler du pays


Son regard se porta sur Nikolaï qui approchait. Les traits tirés plus qu'à l'habitude, le Slave semblait aussi soulagé qu'il était en colère....

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Kheldar
Ils avaient cheminé avec l'aisance des voyageurs aguerrit, comblant la distance les séparant de Castel en ne s'autorisant que de courtes pauses pour se restaurer et pour les besoins essentiels. Le plus long arrêt dura quelques vingts minutes, le temps nécessaire aux deux mercenaires pour procéder à leur toilette dans l''eau fraîche d'une rivière. La sueur et la poussière ne gênait pas le colosse qui, par égard pour sa compagne d'armes avait choisit de se tremper brièvement, n'ayant eu le temps pour le faire à Toulouse. Par solidarité, ou coquetterie? La rousse l'avait suivit. Ils en ressortirent tout bleus et frissonnants de la tête aux pieds, mais globalement ils étaient propres.

Ils avaient très peu parlé durant le voyage, à vrai dire ils n'en ressentaient pas le besoin, ils auraient amplement le temps de le faire une fois l'objectif atteint. L'on n'y voyait pas à vingt pas, mais les timides rayons de l'astre lunaire permirent aux deux complices d'apercevoir les remparts de Castel. Pressé d'en finir avec ce froid, et avides de se reposer, ils talonnèrent leurs montures pour les faire rallier les portes de la ville le plus rapidement possible. L'aube se ferait encore désirer un moment, aussi ne prirent ils que le temps de faire boire leurs montures respectivement avant de se mettre en quête d'une chambre. L'aubergiste endormit ronflait bruyamment derrière son comptoir et le filet de bave qui souillait sa tunique en disait long sur son sommeil de plomb.

Le poing massif du mercenaire s'était abattu sur le comptoir, réveillant en sursaut l'aubergiste aussi efficacement qu'un seau d'eau fraîche. Quelques pièces furent échangées, autant de choppes furent levées, puis vidées, et les deux compagnons achevèrent leur périple dans une chambre. L'un dans l'autre se fut une nuit agréable. La rousse sentait bon et elle avait une peau agréablement chaude. Ils ne leur fallut que peu de temps pour s'endormir.

Éveillé une heure avant l'aube, comme à son habitude, Kheldar repoussa doucement la jeune femme pour ne pas la réveiller, et enfila prestement ses vêtements. Qu'elle se repose, des jours à s'inquiéter devait l'avoir épuisé, et la chevauchée n'avait pas été de tout repos. Il commencerait à chercher seul.

Il ne lui avait guère fallut de temps de pour retrouver les deux fuyards, la troisième taverne qu'il visita les révéla tout deux à attendre auprès l'aubergiste pour se voir servir leur repas. Le colosse décida de ne pas se faire connaître, l'honneur en revenait à Carrie, aussi se contenterait il de veiller à ce qu'ils ne prennent pas la tangente. Kheldar attrapa par le poignet une gamine qui passait par là, et glissa quelques écus au creux de sa main.


Trouves une rousse à l'allure martiale et mène là ici. Gares à toi si tu traînes en chemin fillette.

Le regard gris acier du mercenaire ne fut pas soutenu, la gamine remplirait son office, trop heureuse de se voir récompenser pour un travail somme toute assez simple.
Son intuition fut bonne, puisque vingt minutes plus tard, la gamine revenait accompagnée de la rousse et d'un homme qu'il ne connaissait pas. Sans doute l'oncle dont elle lui avait parlé. Il désigna discrètement la table autour de laquelle les deux jeunes buvaient leur soupe.


C'est pas ça que vous cherchiez? Grogna t'il en fourrant un morceau de pain dans sa bouche

Le savon fut passé, la mère et l'enfant réunit. Tout finissait pour le mieux. Finissait? Il n'avait à son gout encore rien commencé. La suite, il l'aurait après avoir parlé à la rousse, dès que la joie des retrouvailles se seraient atténuées. En attendant, il écoutait et observait Carrie. Quel étrange lien que celui d'une mère et de son enfant... cela vous changeait une femme. Elle avait un air qu'il ne lui connaissait pas.

Les mioches... et les femmes... murmura t'il en terminant son p'tit déjeuner.
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Alizea_de_manceau
[Quand l'attente devient insupportable]

Des jours maintenant que la réponse à la blondinette était parti. La brune n'avait été rassuré que quelques heures avant que l'angoisse la reprenne à nouveau. Elle attendait chaque jour avec impatiente le moindre plis qui pourrait lui indiquer la fin du périple de la gamine et que son Tigre et la rouquine, les ramenaient sains et saufs. Mais rien...
Elle commençait à devenir folle, enfermée au Poison. Elle avait quand même eut des nouvelles de son blond qui lui avait apprit qu'il avait rencontré une jeune femme. La brune était évidement contente pour lui. Et c'était même préférable. Jamais elle n'aurait pu lui donner ce qu'il attendait. Quelques jours passèrent à nouveau et finalement le blond déprimait. Sa belle était devenue quasi fantomatique. Elle avait alors convenue de passer une soirée avec lui pour lui remonter le morale. Le whisky Irlandais dont on lui avait fait cadeau serait bien entendu au programme. Malheureusement elle l'attendit en vain. Il s'excusa le lendemain, honteux de s'être enivré sans elle et de s'être endormit comme une masse la veille au soir et d'oublier leur rendez-vous. Elle ne lui en voulait pas bien sure, elle comprenait parfaitement.
Il lui fallait évacuer, elle ne pouvait plus rester enfermer, il lui fallait prendre l'air. Elle se rendit à l'écurie, préparer Flamme avant de monter sur le dos de l'étalon. Elle n'avait pas idée de l'endroit ou elle se rendrait. Elle avait juste envie de sentir l'air frapper son visage et ne plus penser à rien. Elle s'élança donc jusqu'à la sortie de Saumur, gagnant la forêt, continuant à vive allure sans but précis.

Elle avait chevauchée des heures durant, l'aube se levant doucement quand elle fut de retour à l'auberge. Elle prit soins de son cheval avant de regagner sa chambre à l'étage, sa sortie lui avait fait du bien mais pas suffisamment pour l'apaiser totalement. Morte de fatigue, elle s'affala sur son lit sans même se dévêtir et fut réveillée quelques heures plus tard quand on frappa à la porte. Elle bondit du lit encore à moitié endormit et descendit ouvrir. Un coursier porteur d'une lettre se tenait devant elle. Elle lui donna une pièce en remerciement puis le congédia, s'empressant d'ouvrir le plis. La blondinette avait enfin répondu. Son visage s'illumina dans un premier temps, heureuse de les savoir toujours en bonne santé et que rien ne leur était arrivé mais son sang commençait à bouillir, l'azur s'assombrissant à la vue de la dernière phrase. Elle l'adorait et serait prête à risquer sa vie pour la sienne, mais quelle tête de mule elle pouvait être. Elle espérait qu'elle ne ferait rien de stupide et que Nikolaï l'a retrouverait rapidement maintenant. Elle se sentait inutile, folle de ne pouvoir rien faire, ni les prévenir du peu qu'elle savait. Elle ne répondit pas au courrier, elle savait que c'était peine perdue et que la gamine bien décidé à ce qu'on ne la retrouve pas, ne lui dirait jamais ou elle se trouve. La Louve, remonta alors se changer et parti en chasse. Il lui fallait évacuer l'angoisse et la colère qui l'a rongeait et pour ça rien de mieux qu'un mâle pour se défouler.
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Novgorod_family
Dépitée, vexée... La Blondeur était contrariée. L'égo en avait pris un coup pour celle qui se voyait déjà victorieuse d'une bête féroce ; bien sur la récompense n'était pas étrangère à l'entrain blondesque mais, la Vénale entendait surtout impressionner ses aînés par le résultat... mauvaise pioche !

Ce matin-là, elle maudissait encore la vioque de l'avoir coiffée au poteau... mais l'estomac et, surtout, le « Nain », avaient gagné la bataille et le duo blondin de malmener un pauvre aubergiste. Il faut dire que les minois angéliques savaient y faire et l'affable tavernier supportait vaillamment les caprices des étrangers, depuis leur arrivée.


- Ешьте Sasha, мы будем уезжать позже!*

Une caresse emplie de tendresse à la bouille ronde et de remercier le ventripotent poliment. L'ambre posée sur la carte, elle n'ignorait pourtant pas la présence de l'inconnu ; à force de côtoyer les résidents, elle considérait l'homme suspect... Il ne l'impressionnait pas, la jouvencelle initiée depuis son plus jeune âge aux carrures imposantes ; à l'instar de son oncle, son peuple entier différait des natifs françois.
Alors qu'elle ourdissait déjà un stratagème afin d'éviter le moindre obstacle -Kheldar en l'occurrence-, la Rousse déboula comme une tornade et la Punaise de se retrouver comme deux ronds de flan... l'engueulade ne tarda pas à remplacer les embrassades et ce, malgré les câlins du « gnome », alors la capricieuse de se rebiffer:


- Дерьмо!**... Tu me menaces là ou j'rêve ? T'es pas ma mère d'abord !!! pis t'arrête de beu...

Sur le seuil, accoté au chambranle, la large silhouette du Slave se découpait dans la pénombre. Sans la moindre considération pour l'assemblée, la trogne austère qu'il n'exposait qu'indifférence tandis que l'acier scintillait de colère glaciale, insensible aux retrouvailles familiales. Un soupir lui échappa comme la Renarde pétait sa crise et le timbre rauque de faire écho à l'audace de la Petite Perle :

- Тишина Никита!***

La langue claqua au palais comme il abandonna son appui, la distance qui le séparait des femmes fut parcourue de quelques enjambées, l'inquiétude disparue depuis l'aube, quand il avait reconnu le canasson de sa nièce en menant Zmeï à l'écurie mais le Novgorod soulagé n'en était pas moins dangereux. Les prunelles abyssales harponnèrent le regard doré alors que la dextre saisissait le menton délicat avec fermeté, la senestre ébouriffa la caboche de Sasha comme il gronda à l'attention féminine, et d'ourler les lèvres d'un rictus éloquent

- Fermez vos gueules ! Vous allez déclencher la loi martiale à jaspiner comme ça.

Peu volubile, il exécrait les causeries incessantes dont elles raffolaient, sa nièce particulièrement encline aux parlottes, pourvu qu'elle découvrait un auditoire, la Sorcière plus posée menaçait d'offrir la résonance à la bravade et le Sombre n'escomptait pas officier à l'arbitrage. Avare de paroles inutiles, il grogna d'intention comme il encouragea l'adolescente à se lever et de quitter les lieux.

Il l'invita à le suivre... invitation qui ne souffrait nulle résistance et la Blondeur d'obéir sans piper ; médusée par le calme apparent de son oncle, elle s'attendait à prendre la raclée du siècle sitôt la taverne évacuée. Avec l'attitude d'une condamnée à mort, elle quitta le bouge à la suite de Nikolaï sans oublier de faire un signe d'adieu à son cousin... Un coup d’œil assassin envers Carrie qui, forcément, était la cause de sa déconvenue et la porte de se fermer derrière eux...

Mélodramatique ? Vous croyez?!


*Manges Sasha, nous partirons après !
** Merde !
*** Silence Nikita !
Post à 4 mains Niko/Niki

Edit : correction orthographe

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Carensa.


Qui avait dit mélodramatique ?


Elle allait rétorquer une salve de conneries, sans doute irréparables, lorsque le regard de la blondinette se braqua sur son oncle. Les pas résonnèrent sur le plancher vieillot et le silence se fit pesant.

Le russe était là. Il grogna quelques mots et la rousse comme la blonde fermèrent leurs clapets.

Nikolaï était le seul a avoir ce « pouvoir » sur elle. Elle le craignait, de vieilles blessures, non cicatrisées, refaisaient leur apparition à chaque fois qu'il se trouvait là. Pourtant il était le seul homme, avec son propre fils, pour qui elle aurait été capable de donner sa vie. Compliquée la rousse ? Si peu...

Quelques minutes plus tard, la porte de la taverne se refermait sur Niki.

Et là..là vous avez la vision de la peinture intitulée « La Vierge à l'Enfant » ..oui celle là, vous la voyez bien ! Et bien c'est tout pareil..si si je vous le dis ! Regardez bien cette auréole qui orne le visage de notre divine rousse, ce halo de lumière divin !!. Oui vous le voyez aussi ? Et bien tout pareil je vous dis ; A l'identique, Une Vierge – tchut j'entends ceux qui toussottent – et un merveilleux bambin aux cheveux bouclés d'or.

Ca c'est dans mes rêves, la réalité est tout autre. Alors que la rousse s'apprête à quitter les lieux en compagnie de son fils, la taverne prend un tout autre visage, et pour cause. En sortant et refermant la porte, la blondinette n'a pas manqué de bousculer un bougeoir mal placé -non je n'ai pas dit qu'elle avait un gros séant !. Le rideau graillou ne met pas longtemps à se prendre au jeu du « tu me réchauffes ?» et le feu se propage déjà le long de la fenêtre, du chambranle de porte.

Les hommes hurlent au feu..tout va trop vite et leur état d'ivresse ne facilite pas les choses. Deux de tension dans chaque bras, et 12 grammes dans chaque oeil..ils sont mal barrés.

Sasha est caché sous l'épais manteau, manquerait plus que son loupiot soit étouffé par la fumée, tant qu'à mourir ce sera contre le sein de sa mère !. Elle hurle le nom de son acolyte - alcoolique..euh..un peu ?.

- KHELDAR !!!

Mais la rousse tâtonne dans la fumée qui s'épaissie. Entre les chaises renversées qui encombrent le passage et cris, elle ne sait rien..ne sait plus où ils se trouvent.

Un homme s'accroche à elle, d'un coup de coude elle le dégage. La force est décuplée par la peur, alors imaginez seulement ce que peut faire une mère pour protéger son fils, la chair de sa chair. Pourtant les flammes grandissent et la rousse ne sait pas où elle doit les mener. La taverne n'est pourtant pas si grande..elle tourne..tourne en rond jusqu'à heurter une masse...


_________________
Kheldar
-Kheldar!!!

Et merde... Persuadé qu'il était que la rousse et le gamin étaient sortit il s'apprêtait à en faire de même, projetant sans ménagement un rustre qui bloquait la fenêtre et qui alla s'écraser contre le mur. Un mort en sursis en sommes, les fumées le tueraient avant les flammes mais il n'en avait cure. Il avait réagit rapidement comme à son habitude, la paranoia avait ça de bon qu'elle aiguisait les réflexes. Il surtout il avait l'avantage d'avoir les deux mains libres ce qui lui avait permit d'envelopper son visage dans le tissu sombre. La vue y était limitée mais il pouvait encore voir entre les fines mailles du tissu, suffisamment pour écarter tout les badauds qui n'étaient pas la rousse.

Ce ne fut pas lui mais bien elle qui le trouva, ou plutôt le percuta avec tant de force qu'elle aurait renversé un homme moyen. Loin d'être un homme moyen il se contenta de grogner en sentant le coude heurter son ventre. Carrie paniquait, l'incapacité à sortir son fils de là lui faisant momentanément perdre le contrôle d'elle même.
Même le foulard qui recouvrait son visage n'était pas étanche et en sentant la fumée piquer ses yeux et irriter sa gorge, il ne fit pas dans la dentelle. Plus tard il se rappellerait ce geste, celui où mettait délibérément sa vie en danger pour mettre la rousse en sûreté. Il ne se sentait pas vraiment l'instinct paternel et ne craignait que pour la vie la rousse qu'il entoura de ses bras puissants pour les conduire vers la sortie.

Deux badauds imbibés d'alcool avaient réussi à atteindre la porte sans parvenir à l'ouvrir toutefois. Les veinards se trouvaient sur son chemin lorsqu'il chargea. L'épaule massive percuta les deux saoulards qui cognaient comme des sourds à la porte. La porte, elle, s'ouvrit à la volée et tous s'écroulèrent dans la poussière. Le mercenaire roula sur lui même pour ne pas écraser la rousse et l'enfant sous sa masse, et se releva en massant une épaule endolorie. Il ne fit aucun geste pour aider les prisonniers. La plupart réussirent à quitter la taverne, d'autres eurent la chance de voir les fumées se dissiper grâce à l'appel d'air et purent également suivre. Déjà quelques habitants organisaient un semblant de sauvetage à grand renfort de seaux d'eaux, mais il y aurait tout de même quelques morts à déplorer.


Les émotions contradictoires défilaient sur le visage de Kheldar. Il se ramollissait, devenait faible au point de laisser de pathétiques élans le mettre en danger. Les amis ça venait et ça mourait, mais lui, lui il devait vivre. Et ce n'était pas en multipliant les élans de bravoure, même pour une amie aussi chère que Carrie qu'il vivrait longtemps.

Le colosse tourna son visage vers le sien, vrillant ses yeux gris aciers dans ceux de la jeune femme l'espace de quelques secondes avant de l'aider à se relever.


Accroches toi à mes basques encore quelques temps, tu as l'air décidée à avoir des ennuis... grogna t'il pour se donner une contenance, en espérant que le masque d'impassibilité qu'il se forgeait n'ait pas été percé à jour durant l'instant passé.

Viens... trouvons nous une autre auberge, occupes toi de ton gamin et calme les battements de ton coeur, vous êtes en vie, je m'occupe de tout le reste, poursuivit il, la mine basse et le front soucieux en se dirigeant vers une taverne à l'écart sans plus se soucier des efforts des villageois et de leurs cris.

La taverne était vide, l'aubergiste étant probablement parti se joindre à l'effort collectif pour sauver les quelques villageois qui n'avaient pas sauté par la fenêtre ou n'avaient pas trouvé la sortie. Le colosse laissa quelques pièces sur le comptoir, puis fouilla lui même dans l'étagère pour y trouver les clefs des chambres. Il choisit la plus à l'écart et mena la mère et l'enfant jusque devant la porte avant de tendre la clef à Carrie, geste qu'il fit en détournant le regard.


Prend ça Carrie, je vais chercher la tambouille.

Le doute planait. Il devenait... civilisé.
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Carensa.


Les minutes lui parurent interminables jusqu'à ce que les bras l'enveloppent et que bientôt sa gorge sèche aspire enfin une grande bouffée d'air. C'était un peu comme ci elle avait dû garder la tête sous l'eau pendant de longues minutes. Les yeux rougis, les lèvres bleutées et la peau noire de crasse. La rousse reprendrait petit à petit ses esprits.

Pour l'heure, elle tomba dans les graviers, emportée dans l'élan avec Kheldar. Lui roulant d'un coté, elle amortissant la chute en se mettant en boule de l'autre. Prestement elle se redressa et entrouvrit son manteau, pour s'assurer de la bonne santé de Sasha. Il pleurait mais semblait bien aller. Un baiser sur son front, une tendre étreinte protectrice et la rousse porta son regard sur Kheldar.

Il venait de leur sauver la vie.

Les regards se croisèrent et la rousse eut une sensation de malaise. Elle y avait lu, l'espace de quelques secondes, une lueur étrange. Était-ce de l'inquiétude ? Non c'était tout autre chose, on l'aurait dit troublé par ce qu'il venait de se passer..mais de quelle sorte ?. Tout le monde l'aurait été me direz vous. Non il en fallait plus pour Kheldar, ancien mercenaire, soldat hors pair, il avait vu la mort l'approcher sans doute mille fois, mais à chaque fois il s'en était écarté.

Même elle, lorsqu'elle l'avait appelé alors que les fumées inondaient la taverne, n'avait pas cru qu'il viendrait à sa rescousse. Kheldar agissait pour lui seul, et bien qu'il soit venu l'aider à l'autre bout du Royaume pour retrouver Sasha et Niki, il n'aurait pas mis sa vie en danger pour la sienne et celle de son fils. C'était un prix trop gros à payer pour celui qui voulait dominer le monde.


- Accroches toi à mes basques encore quelques temps, tu as l'air décidée à avoir des ennuis...  balança t'il alors qu'il lui tendait la main.

- C'est peut être toi qui m'porte la poisse dit elle en souriant malgré tout ce qu'ils venaient de vivre, bien décidée à en savoir plus, un peu plus tard..

Attrapant la main tendue elle se redressa tenant toujours Sasha contre elle. Sous la poussière, le petit bonhomme paraissait affolé par les flammes qui se dégageaient encore l'établissement. Le spectacle n'était pas forcément beau à voir pour un enfant de son âge, même si Carensa avait tendance à l'éduquer à la dure.. Elle le reposa à terre et pointa du doigt les flammes

- Jamais tu dois t'approcher de ça Sasha..jamais tu comprends, des Enfers, on r'vient jamais.

Le petit garçon regarda sa mère et acquiesca. Avait il compris un mot de ce qu'elle venait de dire ? On le saurait sans doute dans quelques années..

Prenant la petite main entre ses doigts, Carensa entraina son fils avec elle à la suite de Kheldar.
Ils rejoignirent tous les trois l'Auberge avant de grimper à l'étage. La rousse prit la clef et poussa la porte qui grinça. Les lames du plancher vieillissant, craquaient sous leurs pas, marquant sans aucun doute leur présence. Kheldar prétexta d'aller chercher à manger, avait il besoin de prendre l'air ? De réfléchir ou était ce vraiment la raison de son départ...

Quelques minutes plus tard, Sasha était débarbouillé, la rousse aussi. Allongée sur le lit en chemise, seul vêtement qui était resté à peu près propre, le dos contre le mur, la rousse caressait le bras de son fils du bout des doigts. Il s'était assoupi contre sa poitrine, calme et rassuré. Les boucles blondes s'étaient intensifiées sous le coup de l'eau. Il frisait comme un petit angelot et Carensa le regardait avec une fierté qui ne faisait aucun doute.

La journée n'était pas terminée mais avait débuté d'une façon un peu cavalière.

Elle songea à Niki qui à l'heure qu'il était, devait être à préparer ses maigres bagages, ou bien à se faire engueuler par Tonton..ou encore à écrire « Je ne dois pas me sauver dans la nature avec Sasha »..

Le regard posé sur la fenêtre, la rousse mesura à cet instant, toute la chance qu'elle avait de les avoir retrouvé, sains et saufs.

Plus tard elle répondrait à Swan, Seth et Gabriel pour les informer des retrouvailles..

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Kheldar
Adossé à une souche, le regard perdu dans la vague, Kheldar en avait oubli" jusqu'à la notion du temps., Il avait quitté les Carrie et son fils avant midi pour se mettre en quête du repas et la minuit venait d'être passée sans qu'il ne refasse son apparition. L'ancien mercenaire broyait du noir, se remémorant et ressassant les souvenirs de la matinée pour trouver un semblant d'explication à son comportement. Celui ci s'était caractérisé par la mise en danger volontaire et sans hésitation de sa propre vie. Certes il y avait des tas d'hommes qui n'hésitaient pas à sacrifier leur vie pour ceux qui leur étaient chers, à tel point que le destin du héros était devenu tristement banal. Peut être que le véritable héro était celui parvenait à tout sacrifier, et à vivre pour ses idées... Kheldar ne vivait que pour survivre, il s'attachait mais jamais au point de ne pouvoir rompre le lien si la situation devenait inconfortable pour sa survie.

La solution était simple, mais cela entraînerait quelques complications. Il se aisé de disparaître, changer de nom, de mode de vie, se faire oublier en sommes, il l'avait déjà fait plusieurs fois et cela lui avait permit de rompre les liens qui avaient pu se tisser entre lui, ses amis, ses amantes et même sa famille. Seulement il n'était plus un simple mercenaire, mais bel et bien l'heureux propriétaire d'un Château quelque part dans les Flandres. Il avait entamé ce qu'il appelait une nouvelle vie et pas question de faire une croix dessus. La prise de conscience n'était pas simple, d'autant qu'il n'aimait guère l'idée de se séparer d'une loyale compagne d'armes qui ne lui avait jamais rien imposé. Non ce n'était pas la solution.

Lorsque Kheldar se redressa, il faisait nuit noire. Le temps filait si vite lorsque l'on se remettait en question, et il n'avait au final pas avancé d'un pouce. Il restait, se méfierait peut être un peu d'avantage si pareille situation se reproduisait, tout en sachant pertinemment qu'il ne pourrait s'empêcher de porter secours.


T'es vraiment con Kheldar... tu perds le peu qui te démarquait des autres.
C'est pas ça qui me démarquait des autres.

Qu'est ce que c'était? Sinon ton aptitude à la survie?

Tu viens de le dire.

Las de cet échange, pourtant des plus brefs avec lui même, le colosse quitta la forêt où il s'était isolé pour songer à ce qu'il convenait de faire, poursuivit sa route jusqu'à l'auberge où il espérait que la rousse et l'enfant se soient endormis. A pas de loups, il franchit la porte de l'auberge, monta les escaliers, puis poussa doucement la porte de la chambre. Son visage aux traits tirés et fatigués se posa sur Carrie qui, plongée dans la contemplation de l'astre lunaire, s'était retournée à son arrivée.

Il murmura, pour ne pas éveiller Sasha qui dormait à poings fermés dans le premier lit.

Bonsoir Carrie... j'ai... oublié le repas.

Il détourna brièvement le regard puis prit place tout habillé dans l'autre lit, ne prenant que le temps de se débarrasser du fourreau et de son contenu. Il ne dormirait probablement pas cette nuit.
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Carensa.


Elle s'était assoupie avec Sasha mais prise de cauchemars, elle s'était réveillée, en sueur, l'enfant toujours contre elle. Quelques minutes seulement de sommeil avaient suffit à la replonger dans cet enfer qu'ils venaient de connaître. Sasha n'en semblait pas meurtri. Le fait de l'avoir protégé sous le manteau comme elle le faisait lorsqu'il était petit, avait sans doute calmé ses craintes.

Elle caressa la petite nuque à la peau claire, aussi claire que la sienne, et l'enfant se réveilla. Elle fit monter quelque chose à manger pour l'angelot. Elle, n'avait pas faim comme si une boule gênait au fond de sa gorge pour avaler quelque chose.

Après son repas, le petit Novgorod s'installa sur le plancher. Sa mère lui donna quelques noix avec lesquelles il joua aux billes. Il s'inventa des histoires de chevaliers, de princesses et de magicien, sans doute des contes que sa cousine lui avait raconté, en ponctuant d'un

- ils s'ma'ièrent et eu'ent plein plein d'bébés

Carensa se retourna en l'entendant prononcer les quelques mots.

- c'est quoi ces bétises Sasha ?

- éh pas des bé'ises moman, Niki avoir dit à moi être comme ça !

La rousse plissa le nez, signe d'un fort mécontentement. Non contente d'avoir emmener Sasha à l'autre bout du monde (non non elle n'exagère pas), d'avoir mis le feu à l'auberge, elle lui racontait aussi des conneries aussi grosses qu'elle (comment ça j'en remets une couche??).

- Non..Niki t'a raconté n'importe quoi, on se marie pas et on a pas plein d'enfants ! Regarde maman..

Joignant le geste à la parole elle se leva et prenant son fils dans ses bras, le mena à sa hauteur

- Maman elle est pas mariée, et pourtant elle a le plus beau petit garçon du monde..et c'est qui à ton avis ?

- c'est mouahhhhh !!!

Faisant tournoyer son fils dans les airs, elle se laissa tomber sur le lit en riant avec lui. C'était si bon de le retrouver. Elle le bouffa de baisers comme rarement elle l'avait fait depuis quelques temps. Cette épreuve avait rendu la rousse plus consciente de tout ce qu'elle avait ratée et mis de coté. Elle comprenait aussi aujourd'hui qu'aucun homme n'était assez important pour qu'on puisse délaisser son enfant comme elle l'avait fait.

Dehors, a pluie s'était mise à tomber. Et le câlin termina en sieste au fond du lit. Pourtant la rousse avait à faire et, s'extirpant avec douceur du cocon douillet, elle prit place devant le petit bureau. Vélins et plumes à disposition, elle entreprit de répondre à ses « amis ».

Elle débuta par l'italien. Étrangement elle ne lui en voulait plus, d'ailleurs elle ne lui en avait jamais vraiment voulu. C'est plus sa manière de faire qui l'avait déçu. Il avait été un confident, à un moment où elle en avait eu grand besoin.


Citation:
Gabriele,
Je te remercie d'avoir répondu à mon appel. Cela fait des mois en effet mais qu'importe le temps. On efface pas les souvenirs comme ça et mon courrier était bien intéressé.
Je tenais à te dire que nous avons retrouvé Sasha et Niki ce matin et qu'ils se portent bien. Niki avait juste décidé de promener son petit cousin mais je n'ai, à l'heure qu'il est, pas plus d'information sur le pourquoi du comment.
Je suis désolée pour toi, en même temps cela m'étonne qu'à moitié..Tu sais bien ce que je pensais et pense d'elle.
Tu as raison, ça a sans doute assez duré, elle ne mérite qu'une bonne trempe. Tu devrais essayer de lui coller le cul dans l'eau froide. On fait ça avec les chiennes durant leurs chaleurs, il paraît que ça fonctionne bien.
Non ne râle pas, je t'entends déjà grogné en me lisant. C'est juste une part de vérité et tu le sais.
Merci encore de ta réponse.
Prends soin de toi et de ton fils.
Tendrement,
Carensa


Le blond serait le deuxième à qui elle répondrait. Leur idylle avait été courte mais intense. Il avait eu la gentillesse de répondre malgré son mauvais caractère et sa tête dure. Peut être que si elle y avait mis du sien..peut être. Mais on ne fait pas la vie avec des si ou des peut être et ils s'étaient quittés sans réelle tristesse.

Citation:
Seth,
La carne ne crève pas comme ça Seth, tu devrais le savoir, la preuve tu es encore en vie.
Je te remercie en tout cas de m'avoir répondu. Aujourd'hui nous avons retrouvé Sasha et Niki sains et saufs. J'ai cru mourir de ne pas savoir où ils étaient.
Déjà trois ans oui, et que de chemin parcouru. Le temps file vite en effet, tu dois avoir des cheveux gris et être tout ridé non ?.
Oublie la description, elle est bien trop jeune pour toi vieux machin !
En souvenir des bons moments que nous avons passé, et de l'attention que tu as porté à ma demande, je t'embrasse.

Tendresse.
Carensa


Sa jumelle aurait droit au sien également, Marseille était loin mais peut être qu'un jour elle irait la voir avec son petit..

Citation:
Swany,
Pardonne moi de ne pas avoir répondu plus tôt mais les recherches ont enfin abouti. Nous les avons retrouvé ce matin à Castelnaudary..en train de manger, tu y crois toi ?

Angus..un an déjà..je l'ai à peine vu bébé.
Pour Sarpé, je suis vraiment désolée pour toi, je sais combien tu l'aimais et combien il comptait pour toi. Mais un homme reste un homme, égoïste et ..égoïste.
Si tu passes par Saumur fais moi signe !
Je t'embrasse très très fort !

Ta jumelle, Carrie


Elle le verrait sans doute demain mais au cas où le russe serait d'avis de quitter les lieux dans la nuit, elle préférait prévenir que guérir.

Citation:
Niko,

Tu me confirmeras qu'on part bien demain. Ne sois pas trop dur avec Niki..elle a pris soin de Sasha et elle a fait ça sur un coup de tête, c'est juste la digne fille de Bella..c'est comme ça, on ne la changera pas.

Par contre je ne sais pas si tu as vu le désastre de la taverne où nous les avons retrouvé...c'est l'oeuvre du séant de ta nièce !

A demain.
La renarde


Les plis furent glissés dans les petits tubes de cuir prévus à cet effet et posés sur le bureau. Ils partiraient demain.

S'approchant de la fenêtre, elle regarda un long moment la pluie tomber. Il ne revenait pas, où était il ? Que faisait il ? Avait il pris la poudre d'escampette ? Avait il peur pour sa propre vie ?. Il s'était mis en danger pour elle, elle n'avait rien dit..rien prononcé.

Sasha la fit sortir de son rêve, il avait faim. Ça changeait, un estomac sur pattes ce gamin. Ils se rhabillèrent et rejoignirent la taverne. L'aubergiste fût surpris de leur présence et Carensa dû expliquer pourquoi ils avaient atterri ici. Pas contre quelques clients supplémentaires, il accepta leur présence.

Devant son bol de soupe, de gros morceaux de pain flottant dedans, Sasha semblait faire la grimace.

- Pourquoi tu ne manges pas ?
- Yé pas bon ! Niki é me donne du lait et des f''uits.

La rousse roula des yeux...combien lui en sortirait il comme ça ?

- Oui bein Niki elle est pas là et maman te dit de manger ça..c'est tout ! Tu chipotes pas sinon j'appelle l'Ogre et il va te manger tout cru !

Carensa ou l'éducation par les sentiments.

Terrorisé, bein oui il savait ce qu'était un ogre..à cause de Niki forcément ! Il mangea sa soupe d'une traite sous le regard attendrit et satisfait de sa mère.
- Tu vois que c'est bon.
- Z'aime pas crop maman, je p'éfère le lait et les f'uits
- Pense à l'ogre !
- L'Og'e dans la chamb'e tout ayeur ?

Qu'est ce qu'il racontait, y'avait pas d'Ogre dans la cham...

- Kheldar ? Ah bein euh..non c'pas un Ogre ! Enfin j'crois pas..faudra lui demander.
- Khelda..é qui ça ? é connais pas moi
- C'est un ami, il m'a aidé à te retrouver avec Niki.
- 'acco'd maman

Il eut finalement ses fruits quand sa mère se contenta d'un verre de liqueur.

Deux heures plus tard ils retournèrent dans leur chambre où bien vite deux petites paupières se fermèrent. Il avait beaucoup dormi..sans doute le contre coup de la matinée. La rousse retira à son tour ses vêtements et se glissa dans le lit froid. Elle n'arriva pas à s'endormir, tournant et se retournant, angoissée à l'idée qu'il soit parti sans qu'elle puisse lui dire au moins..merci.

Elle se releva et commença à faire les cent pas dans la chambre, comptant chacune des lamelles du parquet, inspectant chaque centimètres pour passer le temps. La soirée était déjà bien avancée, pas plus de nouvelles, l'inquiétude grandissait. Elle étouffait lentement. Il était parti, ça ne faisait plus de doute. Du bruit dans la montée d'escalier, elle ouvrit la porte..le voisin de palier, un sourire goguenard aux lèvres, il puait l'alcool à deux mètres. La porte se referma. Il était parti.

Rejoignant sa besace, elle fouilla un instant avant d'en sortir la petite fiole magique aux saveurs opiacées. Des mois qu'elle n'y avait plus touché. Depuis le départ du blondinet, elle s'était réfugiée dans une autre drogue, celle des armes et de la sueur. Pourtant ce soir, elle ressentait ce besoin irrépressible de partir loin, très loin pour quelques heures. Elle avait cette folle impression que la fiole l'appelait « bois moi..tu verras tout ira mieux ensuite, bois Carensa, bois.. ».

Assise sur le bord de la fenêtre, ses yeux accrochèrent la lune un instant, la fiole serrée au creux de sa paume. Elle allait en défaire le bouchon lorsque la porte s'ouvrit et la rousse de tourner la tête sur « Lui ».

- Bonsoir Carrie... j'ai... oublié le repas. 

- C'est rien, j'ai pas faim..

Elle le regarda faire, il évita son regard. Pourquoi ? Qu'avait elle fait ?

Glissant de son perchoir, les petits pieds firent à peine craquer le parquet et la rousse s'approcha du lit. Le contournant elle s'installa à ses cotés, à même le sol et le regarda un instant avant de poser un baiser sur son front. Timidement elle souffla : Merci..Je sais c'que ça te coûte..j'en ai conscience..

Qui mieux qu'elle pouvait comprendre ce qu'il vivait. Kheldar s'était laissé aller à de bons sentiments. Elle glissa son visage dans le cou masculin comme le chat cherchant une caresse. La rousse était redevable, une première fois d'avoir retrouvé son fils et Niki, la seconde fois de leur avoir sauvé la vie.

Une sentinelle était tombée mais pas l'armée.

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Kheldar
Plongée dans une profonde méditation, le colosse sentit à peine la tignasse rousse lui chatouiller le cou. Ils étaient collés l'un à l'autre, mais lui était à des lieux d'ici. Combien de fois s'était il enfuit avant de s'attacher? Il avait arrêté le compte. Quelques années plus tôt, il aurait sauté par la fenêtre de la taverne incendiée, sans se soucier de la rousse et de son enfant, et ce, malgré l'affection qu'il aurait pu éprouver à l'époque. Il y avait d'autres rousses, d'autres sources avec qui se lier jusqu'à la prochaine fuite. Comment expliquait il son geste? L'âge? Il n'avait plus vingt ans c'était certain, lui qui avait passé les trente cinq printemps mais il lui restait tout de même quelques années, sinon une décennie, avant de commencer à perdre en efficacité. Sa force, son habileté, son absence totale d'émotions et de sentiments lors des combats. C'était tout son talent qu'il perdrait s'il se laissait aller à pareils sentiments. Sauver une femme et un enfant des flammes. Certes cela le réconfortait d'une certaine manière de songer qu'une fois les deux sains et saufs, il ait laissé les gens prisonniers dans la taverne à leur propre sort sans ne serait ce que songer à les aider à sortir, mais c'était pour lui le début de la faiblesse, et source d'angoisse.

Il secoua la tête pour en chasser ses pensées, heurtant au passage le visage de la rousse. Il tendit la main pour effleurer sa joue du bout des doigts, puis esquissa un pâle sourire.


Je ne suis pas très réceptif ce soir, une bonne nuit de sommeil me retapera.

Un mensonge qui n'avait eu aucun mal à franchir la barrière de ses lèvres... mais la rousse ne semblait pas dupe, il ne la bernerait pas ainsi. Seulement toutes les tentatives de discussion furent rapidement abandonnée alors qu'il replongeait dans sa sombre morosité. Une heure plus tard, la rousse dormait à poing fermés, et Kheldar, ne trouvant pas le sommeil, la repoussa doucement pour se lever et se poster à la fenêtre.
Combien de temps resta il, à la place où Carrie l'avait attendu avec pour seul témoin l'astre lunaire? L'aube pointait déjà lorsqu'il remua enfin la tête. Il revenait de loin... et puisqu'il n'était plus question de dormir, autant se rendre utile et préparer son attelage. Apparemment ils feraient routes avec l'oncle, une femme dont il ignorait jusqu'au nom, et la gamine qui était partie en ballade avec Sasha. Il ne se mêlerait pas aux autres.
Après s'être aspergé le visage d'eau bien fraîche, il attela sa charrette, et attendit que la rousse le rejoigne.


Bonjour... fit il simplement, les traits tirés par la fatigue et le visage encore rongé par la morosité de la veille. C'était parti pour durer un moment...

Du voyage, il ne retint pas grand chose, occupé à faire office d'éclaireur, il abandonnait de temps à autre le cortège en talonnant sa monture pour partir en avant, puis revenait un quart d'heure plus en se contentant de secouer négativement la tête pour signifier l'absence d’embûches sur la prochaine lieue. Le second soir, alors qu'ils s'arrêtaient pour camper, le guerrier s'isola à nouveau, s'enfonçant sous le couvert des arbres pour faire provision de solitude...
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Carensa.


- Je ne suis pas très réceptif ce soir, une bonne nuit de sommeil me retapera. 

Elle n'avait rien ajouté, se relevant pour rejoindre le coté de son lit. Il n'y avait rien à dire de toute façon, ses paroles auraient été vaines, les conduisant surement à une dispute qui s'avérait inutile

Allongée, elle n'arrivait pas à dormir, les images de la journée bien trop présentes dans son esprit totalement dérangé pour l'heure. La fiole n'avait pas quitté sa main et finalement après quelques heures à fixer la lune par la fenêtre, elle s'était vue la porter à ses lèvres comme unique chance de dormir un peu.

Le mal était fait.

"Pourquoi lui avait elle écrit ? Pourquoi était il venu ?" furent les deux dernières questions qui émergèrent de son esprit avant qu'elle ne s'endorme dans un sommeil profond.

La nuit fût agitée, elle ne s'en souviendrait pas, mais plusieurs fois elle se réveilla, hurlant même d'effroi.

C'est le froid matinal qui la bouscula et, ouvrant les yeux elle ne pu que constater l'absence de Kheldar.

L'opium l'avait transporté dans un sommeil de plomb, peu réparateur et la mine de la rousse n'était guère belle à voir. Les yeux habituellement d'un bleu profond avaient viré au gris, et s'étaient cernés d'un noir peu rassurant.

Repoussant les couvertures, elle s'engagea à poser un pied au sol. Mauvaise idée, comme une décharge électrique qui traversa tout son corps, un mal de crane en sourdine jusqu'alors, explosa dans sa caboche.

La voix de Sasha résonna dans la chambre, comme un écho violent à ce qu'elle venait de subir. Bientôt les petits pieds se traînèrent sur le parquet jusqu'à son niveau.

- Maman y'ai faim

Tout était dit et même si elle avait espéré pouvoir rester au fond de son lit, la rousse se leva. Brin de toilette et quelques heures plus tard, les ventres remplis s'installèrent dans la charrette en compagnie du reste de la famille.

Le bonjour du géant fût des plus « poli », la rousse n'en ajouta pas un de plus. Un simple acquiescement de la tête et elle prit place dans l'attelage.

Sasha était heureux d'avoir retrouvé sa cousine « ché'ie ». Niko et Carensa ne s'adressèrent la parole que pour des directives purement logistiques, l'un et l'autre bien trop tendus par le voyage.

Kheldar quant à lui n'avait cessé d'aller et venir, comme indécis, sombre et silencieux. Offrant pour seule conversation, le mouvement de son bras pour annonçer le passage du lieu sans souci apparent.

Au deuxième soir, le repas prit, chacun vaqua à ses occupations. Sasha s'étant pris d'amour pour un escargot « ma 'ique », il avait refusé de dormir sans. La rousse n'avait pas insisté, trop agacée, et donc beaucoup moins patiente pour négocier.

Lorsque tout fût calme, un regard protecteur se posa sur les membres du groupe. Niko, appliqué à nettoyer son arme, Niki dormant tout contre son cousin et Drusilia, elle chercha du regard le barbu, en vain. Il avait de nouveau disparu.

Elle n'irait pas le retrouver. Deux jours avant, elle s'était presque faite jeter et depuis il ne lui adressait la parole que pour les politesses d'usage.

Il ne voulait pas parler, soit, elle ne le forcerait pas. Attachant son fourreau à sa taille, elle avisa Niko

- J'fais l'tour, histoire d'vérifier qu'y'a rien qui craint.

Le blond acquiesca, toujour affairé.

S'enfonçant dans le bois, la rousse guettait les moindres bruits. Ici un lièvre qui déguerpissait sous le craquement d'une branche, par là le grognement d'un sanglier et là.... La rousse cessa de respirer, ne se concentrant que sur le bruit..un souffle, affolé, inquiet..irrégulier.

La dextre glissa dans son dos et la dague fût libérée. L'épée ne servirait à rien entre les jeunes pousses d'arbres. Aidée par sa petite taille, elle s'enfonça encore un peu, le souffle s'accentuant, jusqu'à apercevoir, légèrement éclairée par la lune, une peau d'ours bien connue..

Ses pas l'avaient conduite jusqu'ici, il y avait surement une raison. Elle se glissa à coté du Géant et s'y installa. Il ne broncha pas, l'avait il seulement entendu ? il semblait totalement perdu dans ses pensées, loin de ce monde qui ne le comprenait pas toujours.

- T'veux pas parler..soit, mais t'vas m'écouter Kheldar.

Les yeux perdus dans le reflet de la lune dans l'eau, elle avait déjà trouvé quelques petits cailloux qu'elle jetait l'un après l'autre.

- J'te dois la vie et celle de mon fils. T'as largement fait pour moi et s'tu veux partir de ton coté, j't'en voudrais pas.

Elle fouilla dans son mantel et en sorti une bourse en cuir.

- J'pas grand chose sur moi, y'a quatre cent écus là d'dans, d'quoi rembourser l'temps perdu, les désagréments.

Elle déposa la bourse à ses cotés.

- Maintenant, j'te suis redevable, et si t'as b'soin d'moi à un moment ou un autre, n'hésite pas à m'envoyer un pigeon. J'viendrais t'filer un coup d'paluche.


Elle avait dit ça avec un naturel déconcertant. Bien sur que non elle ne voulait pas qu'ils se séparent, bien sur qu'elle s'était attachée à lui..Depuis qu'il l'avait rejoint, elle n'avait plus pensé au blond, depuis qu'il partageait sa couche, elle se sentait en sécurité, depuis qu'il était là, elle n'imaginait plus la suite sans lui. Peut être même que s'il avait besoin d'elle pour l'escorter jusqu'à ses terres, elle pourrait l'accompagner..

Elle ramena ses cuisses contre sa poitrine et les entoura de se bras, le menton posé sur ses genoux.

Elle devrait s'y résoudre, il partirait comme les autres..

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Kheldar
Le colosse ne réagit pas de suite lorsque la rousse vint se caler prêt de lui. Il ne bougeait pas, mais il l'écoutait et lorsqu'elle en vint à parler de le rembourser, il secoua négativement la tête. Il ne se considérait plus tellement comme un mercenaire maintenant qu'il avait ses galons, et l'idée d'être payé pour un acte de bravoure inexpliqué le séduisait pas. D'autant que s'il y avait bien quelqu'un qu'il ne ferait pas payer c'était bien Carrie. Il se contenta donc de lui signifier son désaccord.

Laisse Carrie... les modalités de paiement sont censées être définit avant la mission. Et puis je n'en ai plus rien à carrer de l'argent...

Il ajouta, après coup.

Si tu veux vraiment m'filer un coup de main... Accompagnes moi dans les Flandres. J't'impose rien tu ne serai pas à mon service, mais au moins je n'aurai pas à me soucier du trajet et ça m'évitera de me retrouver seul avec moi même.

Kheldar tourna la tête pour dévisager la rousse. Il lui demandait beaucoup alors qu'elle retrouvait seulement son enfant, mais il avait besoin de compagnie. Il avait bien trop longtemps fait provision de solitude et s'il n'était guère loquace il aimait avoir la rousse près de lui pour éviter les trop longues réflexions sur lui même, aboutissant à de rudes crises de nerfs. Il avait un rôle à jouer, celui du noble austère et impassible, mais juste et efficace. Il ne pouvait se permettre de perdre le contrôle de ses émotions, il devait rester stable.

J'recommence ma vie là bas. Finit le mercenaire va t'en guerre. Tu seras mon dernier lien avec le mercenariat jusqu'à ce que j'investisse mon fief pour jouer aux Seigneurs du Nord.

Il ne savait si c'était raisonnable étant donné le lien des plus particuliers qu'ils avaient tissé depuis leur rencontre, jusqu'à aujourd'hui, mais la rousse lui était chère, il était assez honnête pour le reconnaître et se séparer d'elle n'était pas encore au programme, même si cela aurait facilité les choses. Il enchaina.

J'ai besoin de solides bras, mais tu as autre chose à faire et je doute que tu te plaises longtemps là bas. M'accompagner suffirait, si tu ne veux pas rester.
M'enfin... prends ton temps pour y réfléchir Carrie.

Suite à cette déclaration, le colosse replongea dans le mutisme d'avant l'arrivée de la rousse. Et elle ne put rien en tirer de plus. Une heure plus tard, il était de retour. Les chevaux étaient reposés, selles et prêts à les ramener à Saumur où ils étaient censé se séparer. Lui partirait pour Angers où il devait retrouver l'angine Katina ( non non ce n'est pas une faute de frappe! ) et parler affaires.

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Carensa.


Si tu veux vraiment m'filer un coup de main... Accompagnes moi dans les Flandres. J't'impose rien tu ne serai pas à mon service, mais au moins je n'aurai pas à me soucier du trajet et ça m'évitera de me retrouver seul avec moi même. 


La rousse fût des plus surprises de la proposition. Que voulait il qu'elle aille faire là bas ? Des bras, il lui fallait des bras, il en trouverait sans aucun doute sur place.

- Pas à ton service..bien entendu que j'serai jamais à ton service, tu rigoles non..mais j'te dois bien ça, j't'accompagnerai. J'rentre avec les petits et j'te rejoins plus tard.

Le voyage avait repris et quelques jours plus tard ils avaient rejoint Saumur sans encombre. S'assurant de la sécurité de son fils, elle prit la route pour retrouver le colosse à La Flêche. Ils devaient "ramasser" quelques personnes au passage.

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