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[RP]La journée père-fils

Nolan.
Le berceau était doux et chaud, confortable, mais il pouvait vu le prix qu'il coûtait! Mais rien n'était trop beau pour lui, l'héritier O Mordha, le seul et l'unique, le Précieux! Bien sûr, bien qu'il n'ait même pas un an sur cette terre, il savait. Il savait que tout ce qu'il faisait était magnifique, qu'il était important, et que s'il avait envie de quelque chose, il suffisait de crier, les gens autour finiraient bien par trouver ce qu'il voulait. La vie était belle et douce, il n'avait jamais faim plus de quelques minutes, et cela se reflétait sur son ventre rebondi, signe de bonne santé que la plupart des bambins de son âge n'avaient pas la chance de posséder.
La lumière commençait à percer à travers les rideaux, lui agaçant les yeux, le forçant finalement à lever les paupières pour découvrir la toile de tente percée par le soleil de début de journée. Il commença aussitôt à agiter ses jambes potelées dans le berceau, conscient que le petit déj ne tarderait pas. Impatient, il se mit même à babiller, comme une ode au lait maternel.


"Areuh areuh areuh...baaaaah daaah baaah! Gaaagaaagaah..."

Qu'est-ce que c'était long aujourd'hui! Il lui semblait soudain que ça faisait une éternité qu'il était éveillé à attendre sa princière pitance qui ne venait pas! Il se mit alors à froncer les sourcils, se concentrant pour attraper ses pieds. Vous voyez le truc de laine là? Y'a sûrement un truc génial là dessous! Le nez se fronce comme Maman le fait quand elle l'attrape et qu'il a fait dans ses langes, sauf que là c'est parce qu'il n'arrive pas à attraper sa chaussette.

"GAAAAAAAAH!"

Ca aussi, ca vient de Maman. Le "st" qui manque à la fin viendrait plus tard, pour l'instant c'était trop difficile à prononcer. Les deux petites dents du bas qui poussaient ne l'aidait pas vraiment pour parler, et puis en plus ca faisait mal.

"GAAAAAAH!"

Elle va venir cette chaussette oui ou merde?!
Enfin la main se resserre telle la serre de l'aigle sur sa proie, et la chaussette va vite voler à l'autre bout du berceau, découvrant un pied.
Ah...c'était un pied dessous.
Rien qu'un pied...
Un sein aurait été beaucoup plus intéressant!
Et en parlant de sein...c'est qu'il a faim, très faim, maintenant qu'il a fait sa gymnastique matinale!


"BWAAAH BAAAAAH! GAAAABAAABAAA!" hurla-t-il d'un ton contrarié.

Ce qu'on pourrait à peu près traduire par "Non mais il se passe quoi ce matin bordel? J'AI FAIM!". Se sentant clairement incompris et abandonné, il ne s'arrêta pas là et se mit à pleurer et à hurler en même temps. Il ne supportait pas la sensation de vide dans son estomac.
En plus il avait froid au pied. On avait pas idée de laisser son petit pied délicat livré au froid comme ca!

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Finn
Le sommeil lourd, les babillages matinaux du petit prince affamé ne représentent qu’un lointain écho. L’Irlandais n’a pas coutume de sonner le branle-bas de combat dès que son fils réclame un peu d’attention. C’est pas à lui de s’occuper de ça, bon Dieu. C’est à Marzina, la mère, contre laquelle il se blottit pour l’heure, tout sauf disposé à quitter la douce étreinte de son épouse… Tout comme sa couette !

Dans un demi-sommeil, il maugrée comme souvent.

« Grmbl… Marzina… »

Mais soudain, les joyeux murmures se transforment en véritables cris devançant le chant du coq. Le Gaélique se redresse aussitôt, les frisons en pétard. Hébété et à moitié sourd d’un côté, il ne situe pas immédiatement la source des brailleries.

« Quézecéça ?! »

Si ça ne tient qu’à lui, il pencherait pour un cochon sauvage prêt à charger la tente. Sous le feu d'un projectile qu'on pourrait identifier comme étant une petite chaussette blanche, il s'écrie alors.

« Marzina, réveillez-vous, on est attaqués ! »
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Marzina
Il suffit souvent de pas grand chose pour déclencher une dispute chez les O Mordha, un mot de trop et la machine s'emballe. La veille avait justement été l'un de ces nombreux pénibles moments où le reste de la taverne, quand il a tenu jusque là, se sent de trop et fuit. Une sombre histoire de génie...La chose s'était bien finie, à savoir la réconciliation sur l'oreiller en vue de concevoir un frère ou une sœur à l'héritier. Néanmoins la sanction n'était pas levée: aujourd'hui, Maman O Mordha avait décrété qu'elle serait en grève.
Aussi après avoir épuisé son mari toute la nuit, histoire de bien s'assurer qu'au moins une graine parviendrait à son objectif, maintenant elle s'offrait le luxe d'une grasse matinée avant de passer la journée à faire le pilier de comptoir, le tout en savourant le fait que le père de l'enfant était probablement en train de galérer à mort.
La vie était belle, vraiment.

Aussi quand Nolan se mit à brailler parce qu'elle n'était pas encore venue lui donner le sein, un grand sourire moqueur vint se dessiner sur ses lèvres. L'Irlandais vient se blottir contre elle, comme pour échapper à son fils. Haha. Aucune pitié! La blonde continue d'ignorer ce qui se passe autour, c'est son jour de congé, rien ne saurait perturber ça!
Le mari se redresse en sursaut, le sourire de l'épouse s'élargit. S'enroulant dans la couette, elle marmonne sans ouvrir les yeux:


"CA, c'est votre fils. Et il vous réclame. C'est le matin et il a faim."

Petit étirement dans le lit avant de filer un coup de pied arrière à l'autre occupant du pieu.

'Tant que vous vous lèverez pas le clairon ne cessera pas. C'est votre jour de gloire monsieur le génie."

Elle attrape l'oreiller, le tapote légèrement, et s'y réinstalle.

"Bon courage, et venez pas m'emmerder, je fais grève aujourd'hui."
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Finn
Viré du plumard à coup de pied, l’Irlandais retombe sur ses pattes l’air hagard… La chute est rude. Le monde viendrait-il de basculer brusquement ? Les hommes se lèveraient-ils à présent à la place des femmes pour nourrir leur progéniture ? Pris d’un vertige, il se raccroche à un mur de toile tout en fronçant le museau alors que la mémoire de leur dispute et du défi de passer une journée avec le terrible bambin lui revient. Enfin presque…

« Qui a eu cette idée à la con ?! »

Tout grommelant qu’il est, Ó Mórdha enfile un froc sans attendre de réponse et s’approche du berceau d’où provient l’infernal boucan. Il s’était vanté la veille d’être le cerveau du couple, il est temps de le prouver et de reprendre en main ce charmant petit con grassouillet qu’il a pour fils. Mais… comment ? L’impression de se jeter dans le vide le fait hésiter, une fois penché sur le monstre dont les cris lui agressent les tympans – ou ce qu’il en reste. Elle a beau dire qu’il n’existe aucun manuel, ses mains partent tout de même en quête d’un mode d’emploi sous l’édredon ; elle le cache, voilà tout. Les clés du savoir ont été de tout temps jalousement gardées par ceux qui le détiennent.

« Je vais pas lui donner le sein, quand même ! »

Rien à faire, elle l'a décidément bien planqué. Il soulève alors l'héritier déchaussé et le passe à la fouille, le manipulant dans tous les sens.

« Bordel, comment ça s’arrête ?! »
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Nolan.
Il est vexé. Vexé qu'on se tape la discut' pendant qu'il exige sa collation matinale. On l'IGNORE! Il aimerait bien pleurer plus fort en signe de protestation, mais malheureusement, il est déjà au maximum des décibels pour l'instant, ce qui le contrarie d'autant plus. Mais il a FAIM, bordel! Va-t-on ainsi le laisser mourir de famine?! Ça fait au moins un quart d'heure que son estomac est désespérément vide, c'est le début de la fin, il le sent, il n'a jamais été aussi mal, ça y est, la Mort vient le chercher! Il ouvre de grands yeux ronds sans cesser de pleurer.
Tiens, la Mort a une barbe de trois jours...
Il s'arrête de pleurer un moment, juste pour le scruter.

HEY! Mais...mais c'est pas la Mort, c'est PAPA!

Un Papa qui le laisse mourir de faim!
Alors il se remet à hurler qu'il a faim, parce que bon faut pas déconner, il percera autant de tympans qu'il faut pour obtenir gain de cause!
En plus il a froiiiiiiid aux orteils du pied droit...

Soudain, c'est le tremblement de terre, un violent séisme.
Bordel! Mais il fait quoi, le Paternel irlandais?!
Le monde de Nolan se met à bouger dans tous les sens, ca tangue...Ca y est, il sent ses gênes de marin qui se réveillent...ou peut-être que c'est pas exactement ça, les chatouillis dans son ventre...

Houlà, panique à bord! PANIQUE! Il SENT que quelque chose ne va pas.
L'héritier se crispe tout d'un coup, arrête de hurler, et renvoie le reste de son estomac sur son bourreau. Sur le moment ca le calme un peu, il se sent malade. Alors c'est ça, le mal de mer?...
Alors son ventre était pas vraiment totalement vide on dirait...
Mais il a quand même FAIM.

Alors il se remet à hurler.

"WAAAAAH! BAGADAPAAAAAAAAH!"

Et il est vraiment vraiment pas content.
Alors il se met à sautiller dans tous les sens en remuant les bras comme pour frapper tout ce qu'il y avait à portée de poing microscopique.
Et merde...la deuxième chaussette s'est fait la malle. C'est la loose.
Cette journée est la PIRE de toute sa vie, et pourtant il en a vu!

_________________
Finn
Peut-être devrait-il jeter l’éponge, sauver sa peau tant qu’il le peut. Il n’a jamais réussi à canaliser la tyrannie de la mère, et comment ne pas voir en le turbulent héritier une réincarnation maternelle… La sournoiserie en moins mais le caprice décuplé.

« Mais… » Oh l’enflure… « Raaah… Il GÂCHE ! »

Ó Mórdha reconnaît bien là son épouse. C’est tout à fait son genre de créer des trucs qui braillent et dégueulent sur les autres. Un certain découragement s’abat sur le paternel, l’épaule alors couverte de vomi. De guerre lasse, il cède aux hurlements du fils, songeant que la fiole de chouchen destinée aux urgences serait peut-être son salut. La technique du régime liquide née de Marzina a déjà fait ses preuves lors d’un procès à Rome. Jonglant entre la fiole et l’agité, il débouche l’une avec les dents tout en tâchant de maintenir l’autre contre son torse pour lui offrir sa dose.

Une dose de cheval, pour le coup.

_________________
Nolan.
Le Papa n'est pas content. Ca se voit parce qu'il crie. Et fort avec ça. Il a hérité du paternel une certaine sensibilité des tympans il faut croire, parce que ca lui déplait fortement qu'on crie à coté de lui. Ou bien c'est peut-être seulement parce qu'il jalouse son père pour avoir plus de virilité que lui dans le cri. Allez savoir! En tout cas ça ne lui plait pas. Et puis il commence à en avoir marre de pleurer, ca fait mal à la gorge et ca donne soif!
Pour une fois, il semblerait que l'Irlandais Senior ait compris. Il approche de sa bouche une fiole.


Ah, trugarez Père, tu fais des progrès!
Ah tiens, ça a un drôle de goût...différent de d'habitude...
A bien y réfléchir, je pense y avoir déjà goûté...
En tout cas, c'est plutôt bon! Un petit goût sucré vraiment pas dégueu...
...
Houlà...c'est quoi ça?!
Un nouveau séisme?...
Ca tourne un peu...

L'héritier lâche un rôt tonitruant, cligne une ou deux fois des paupières, et finit par retourner dans les bras de Morphée. Ou de Finn. Question de point de vue.
Finn
Le miracle s’accomplit enfin. ENFIN. Après un rôt magistral, la graine d’Irlando-breton semble sombrer paisiblement dans les abysses de l’alcool. Le paternel pose un regard soulagé sur l’enfançon et se permet un soupir.

« Soiffard… »

La journée pouvant débuter, il lui faut trouver un moyen de trimballer le lardon sans trop s’encombrer. La solution tient en une vieille chemise dégageant le parfum musqué du père, arrangée en bandoulière autour de ce dernier. Un hamac de fortune dans lequel le Jeune Champion trouve le repos mérité, ainsi enveloppé contre l’épaule paternelle lavée de l’accident précédent, et habillé de l’habituel pourpoint de cuir. Les bras libres, l’Irlandais ne trahit pas la coutume et entame la matinée sur quelques exercices à l’épée devant la tente. Le campement a retrouvé la paix, et les mouvements d’épaules répétitifs bercent le sommeil de la petite boule dégarnie cuvant contre lui.

Mais pour combien de temps ? Combien de temps avant que la bête ne reprenne ses vocalises ? C’est là sa plus grande crainte : le braillard peut s’éveiller à tout moment. Pour cela comme pour s’épargner le ridicule de sa tenue, il fuit la compagnie des autres margoulins l’accompagnant sur les routes de France, et rase les arbres à pas de loup pour aller descendre quelques chopines devant un feu à l’écart du bivouac. Il y retrouve par hasard un Mog avachi sur un rondin, que la vue du mioche fait aussitôt déglutir : il ne connaît que trop bien le danger sonore que représente l’héritier Ó Mórdha.

À voix basse...


« C’est bien nécessaire, ça ? »
« Je suis de corvée de garderie. »
« Je peux m’en aller, moi ? »
« Non. »
« … »
« Si. Trouve-moi une chèvre pleine de lait, il aura encore faim au réveil. »


Le Gaélique bis s’exécute sans se faire prier, trop heureux de quitter le périmètre. Le vieux grison, quant à lui, bascule lentement à l’horizontale. Les nerfs usés, une petite sieste s’impose.

...C’est sans risque, non ?

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Nolan.
Le sommeil avait été très étrange. Il avait eu l'impression de bouger...mais peut-être qu'il bougeait vraiment en fait! Restait à savoir ce qu'était son moyen de locomotion, ça sent le cheval...Les yeux s'entrouvrent un instant...

Ah, c'est juste Papa.
Normal que ça sente le fauve.

Hop, il se rendort. Oui, contrairement à d'autres, il ne trouve pas la présence de son père inquiétante ou dérangeante. Mais s'il avait des seins quand même, ça serait mieux. Et puis c'est vrai que ça pue, mais c'est une odeur rassurante, c'est l'odeur paternelle quoi!
Mais bientôt l'estomac gronde et les ronflements d'à côté achèvent de réveiller la terreur O Mordha junior. Clignant des yeux, la lumière du jour vient lui agresser les pupilles. Fronçant le nez, il voit le géniteur qui pique un somme.


Génial, ça veut dire qu'il ne va toujours pas me donner à manger!

Se rendant à l'évidence durant la première année de sa vie que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Nolan s'échine à tenter de s'extirper de la chemise dans laquelle on le retient prisonnier. Après de nombreux efforts infructueux de remuage de jambes et de bras, enfin la chemise se décide à le libérer. De nouveaux tortillements et voilà qu'il réussit à rouler sur le ventre.

Kenavo le vieux! Je suis à l'âge de l'émancipation! On est précoces dans la famille pas vrai?!

De toute façon, se déplacer n'est pas si difficile que ça non? Il suffit de mettre le coude gauche en avant, puis le coude droit...Nolan tire la langue, tire sur le coude gauche, puis le droit...Et petit à petit s'éloigne direction...Euh il sait pas trop où, mais y'aura bien quelqu'un pour lui donner à manger non?
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Finn
Allongé sur le flanc, il a succombé à la fatalité d’une nuit abrégée par les joies de la paternité. Un filet de bave s’écoule doucement de sa bouche, à peine troublé par le souffle régulier dont il réchauffe la terre meuble. Le Gaélique n’est cependant pas dupe : la sieste serait de courte durée. Dans son inconsciente somnolence, il sait que son devoir se rappellera bientôt à lui. Il s’agissait simplement de reposer ses yeux, ou encore plus malhonnêtement d’étudier la couleur de ses paupières, comme il le dit parfois. Sans surprise, c’est le noir complet ; mais une opacité qui n’entrave pas l’ouïe. Quelques grattements sur la terre, non loin, se répercutent à l’oreille écrasée sur ce même sol. Les paupières s’ouvrent alors une par une sur une vision brumeuse de son fils rampant comme une limace…

Merde, le rejeton se fait la malle. Vite !
Vite ? Où est l’urgence ? Son fils marche, c’est un MIRACLE !

L’Irlandais se redresse sur un coude, soudain ébloui par la détermination qu’il lit dans les efforts que déploie son jeune héritier pour gagner ces quelques misérables pouces de terrain vers la liberté. On assiste là aux premiers pas d’un futur aventurier, pour sûr. Que dis-je : un futur explorateur ! Là où d’autres verraient un simple gniard se traîner péniblement sur sa panse rebondie, le père voit un marathonien chevronné braver sa surcharge pondérale avec l’acharnement d’un corsaire dans la tempête.


« Comment fait-il pour avancer sur des bras aussi mous… », s’interroge brusquement Mog d’un air perplexe, revenant de sa course.
« Tais-toi imbécile, tu vas l’déconcentrer ! », siffle Ó Mórdha, acquis à la cause du fuyard.

S’il importe à la mère d’assister aux premières paroles intelligibles de l’enfant, le paternel tient, quant à lui, à le voir évoluer sur ses jambes. C’est là une première étape – ou un premier pas – qu’il se doit de saluer avec enthousiasme. Rejoignant son môme, il s’en approche à quatre pattes, comme pour ne pas le troubler, et guette ses progrès à la manière dont on observe une fourmi crapahuter sur les gravats. L’encourageant alors, il en vient à guider l’enfant à l’aide d’un petit bâton avec lequel il appuie sur ses flancs pour l'accompagner dans les virages.

Son regard se pose enfin sur l’animal déniché par son vieux comparse, dont ce dernier tient la bride.


« M’enfin c’est un âne… », constate-t-il d’un ton blasé. « J’avais demandé une chèvre. »
« Y avait pas d’chèvre. », rétorque l’autre, formel.
« Que veux-tu que j’fasse d’un âne ?! »
« Peut-être que c’est la femme de l’âne… »
« Ça l’est ?... », relance Finn tandis que Mog se penche pour s’en enquérir.
« Non. »
« … »

Oh, une idée. Le vieux grison se lève, la trogne traversée d’un grand sourire.

« Il va apprendre à monter ! »
« Euh… »


« Mauvaise idée » martèle son esprit pourtant simple à Mog, tandis que l’enfant, prisonnier des bras de son père, balance ses jambes potelées au-dessus de l’âne. D’une placidité à toute épreuve, l’animal ne réagit pas même lorsque Finn fait se refermer les petits poings de l’héritier sur les longs poils du baudet poitevin.

Ému, il contemple le cavalier en herbe.


« V’là. J’crois que je vais chialer… »

Si seulement il en était capable.
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Nolan.
Gauche, droite, gauche....ddddddroite...
Pfiiiiouuu...C'est fatiguant de ramper!
Je dois avoir fait au moins vingt kilobinious AU MOINS.

Grognement du ventre. Trouver de la nourriture devient une nécessité, il tourne à vide là! Il faut s'accrocher, avancer encore, malgré les bourrasques, malgré le froid -bah oui, O Mordha senior n'a pas jugé bon de lui enfiler autre chose que son pyjama pour sortir-, il se bat pour sa liberté -et sa bouffe! Si le père voit en lui l'aventurier, Nolan, lui, se sent carrément surhomme! Il va réussir, et seul, parce qu'il est un O Mordha lui, oui monsieur! C'est un celte un vrai! Un guerrier, un combattant, un survivant! Et il va...
Regard blasé sur son père qui arrive à sa hauteur à quatre pattes. Ca y est, il le sent, sa fugue prend fin.


Et merde!

Il tente d'accélérer pour le semer, mais rien n'y fait, le père est mieux membré.

ARGH!

Il l'attaque avec un bâton! GAST! Il se venge de sa fugue! Le bambin fait demi-tour pour éviter le bâton, et se le prenant dans les côtes plusieurs fois, affamé, se décide à recommencer à hurler pour faire comprendre son indignation et son appétit. Mais il n'a pas le temps de mettre à exécution son plan parce que deux énormes mains le soulèvent du sol, lui arrachant quelques piaulements furieux. L'enfant espère très fort qu'on va le porter vers un sein nourricier, et qu'il aura enfin sa pitance qu'il a bien mérité, comme toujours. Mais non, on le suspend au dessus d'un quadrupède hideux qui sent aussi mauvais que son géniteur bipède. Il essaie bien de s'échapper, se remuant comme il peut pour échapper à la fourbe enserre paternelle, mais se retrouve bientôt sur la monture de dernier choix. On lui met dans les mains une touffe de poils rêches, et instinctivement il serre le poing.

Voilà, c'est bon, tu es content?! Maintenant file moi à manger, j'ai FAIM!

Il se met alors à hurler, parce qu'il en a marre, parce qu'il a faim, parce qu'il a froid. Il pleure et...ses langes glissent sur le pelage de l'âne, malgré les poils agrippés qu'il arrache en tombant de sa monture, hurlant à la mort.
_________________
Finn
Ayant pris les hurlements colériques de Nolan pour de l’agressivité naturelle, le Gaélique ne réalise sa détresse que lorsque les braiments de l’âne se mêlent au tumulte ambiant : l’enfant est en train de le scalper dans sa chute. Tandis que Mog retient son souffle, Ó Mórdha rattrape son môme par la culotte. C’était moins une…

« On a peut-être été un peu trop ambitieux sur ce coup-là. »
« Peut-être… »


Le bambin est beaucoup moins stable qu’il ne le pensait. D’ailleurs il hurle, comme les fous. À moins qu’il n’ait ENCORE faim ?! C’est bien le fils de sa mère, sa tyrannie alimentaire ne connaît décidément aucune fin. Tenant l’héritier à bout de bras, le plus loin possible de ses oreilles, il se décide à ramener l’âne à la ferme d’élevage avec Mog. Les deux compères enjambent la clôture comme ils l’ont si souvent fait dans leur jeunesse, à ceci près qu’ils n’étaient alors pas suivis par les cris d’un mioche affamé. L’ânesse repérée, il convient d’agir rapidement.

« Tiens-la bien ! »
« Mais elle bouge ! »
« Raaah t’en fous partout ! »


L’un maintenant la bête en place, et l’autre tentant maladroitement de guider son fils vers le pis nourricier de l'ânesse sauvagement agressée.
_________________
Nolan.
Il voit le sol se rapprocher, inexorablement...Il finira avec la tête plate comme ce gros poisson sur le marché. Ou alors avec une partie de la face qui bouge plus, comme son père. Ce serait genre héréditaire?!
Grimace suivie d'un regard noir à son père. Comment un homme peut oser lui faire ça?! Il vient de réduire en miettes ses chances d'avoir un jour des petits enfants, en l'attrapant par les langes! Il craint même que ses noisettes soient reparties d'où elles sont venues!...ou pas, en fait il a juste mal à ce niveau. Du coup, l'intensité de ses pleurs redouble. C'est décidé, il ne se taira plus avant d'avoir enfin de la bouffe à s'en faire exploser la panse! Néanmoins, il profite de l'occasion d'être enfin tenu correctement avec les jambes dans le vide pour les secouer, parce que c'est super rigolo. Alors ça le calme un moment qui oscille de temps à autre entre rire et hoquet. Et puis quand ça ne l'amuse plus, il se remet à pleurer le plus fort possible, en tournant ses yeux larmoyants vers son père.
Voilà qu'on le ramène vers le sosie de la monture bas de gamme, à ceci près qu'il voit le dessous de l'animal cette fois, et que c'est plus le même truc qui pendouille. Hoquetant avec des larmes au coin des yeux, il regarde faire son père et Mog. Jusqu'à ce qu'on le pousse jusqu'aux trucs qui pendouillent justement.


WAAAAAH ils sont malaaaaaaades!

Le bambin ouvre de grands yeux apeurés, se demandant à quoi il aura encore droit, et ne comprenant pas pourquoi on lui faisait subir tant de souffrances. Mais maintenant, il n'allait pas se contenter de subir sans rien faire, non non, c'est un Ó Mórdha, et à ce titre il allait montrer un peu qu'il fallait arrêter séance tenante de l'agacer.

BAGAAAAAH!

Après avoir poussé son cri de guerre, l'enfant aggripe sauvagement l'un des pis de l'animal qui pend devant son nez, et tire dessus de toutes ses forces, faisant partir un jet de lait droit vers le visage de son père.

Tiens bien fait, tu n'avais qu'à pas me mettre le nez dedans! Mwahahaha! Trop marrant en fait!

Le tir aléatoire mais réussi de l'enfant l'amuse, et il laisse échapper un rire, avant de tirer à nouveau sur le pis frénétiquement, espérant bien faire un nouveau tir parfait dans la tronche du paternel.
Finn
« Il recommence à gâcher… »

Désemparé et la face dégoulinante de lait, Ó Mórdha pousse un soupir. La bestiole commence à perdre patience en sentant l’enfant lui tripoter le dessous. Et lui aussi. Ils vont finir par se prendre un coup de sabot avec ses conneries.

« TÈTE ! »

Et comme pour l’enjoindre à s’exécuter, l’Irlandais lui montre la marche à suivre en attrapant un pis entre ses lèvres. Y prenant goût, il prolonge même sa démonstration. Il a sauté le petit-déj’…
_________________
Nolan.
Une fois que Nolan a fini d’arroser son père de lait –ce qui était un des trucs les plus marrants qu’il ait fait dans sa vie de bambin, il le regarde faire. Voir son père téter de cette façon, ça lui rappelle un peu autre chose…autre chose qu’il aime faire…Alors il mime son père et attrape un pis pour le mettre entre ses lèvres, et se retrouve surpris de téter machinalement. Ravi est le petit lorsqu’il découvre avec joie que ce jeu est porteur de nourriture, et l’une de ses préférées –du lait. Tétant avec entrain, il fixe son père à côté qui fait de même. Ca l’intrigue, que son père fasse pareil, il l’a jamais vu faire pareil. Il tète toujours seul habituellement…Il a l’impression que son père le regarde faire, lui aussi. Il sent la pression sur ses frêles épaules de fils unique, d’héritier. Il y a du défi dans ce regard là ! Alors avec un regard décidé, il tète fortement, décidé à ne pas être le premier à flancher. Et il secoue ses bras dans tous les sens en gazouillant, parce qu’il trouve que cette journée est formidable, finalement !
Finalement, avoir le ventre plein a un effet soporifique sur lui. Il ralentit le rythme de la tétée, avant de s’arrêter tout à fait. Mollement, il reste assis sur ses fesses, parcourant du regard son paternel…stone.
Puis il fronce les sourcils, le nez. Pas content. Il est pas bien là, d’un coup. Alors il regarde son père, hagard, pour lui demander de faire ce que maman fait toujours après la tétée, et que sans ça, c’est pas bien, il est pas bien. Et là, il est pas bien.
Trop mangé.

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