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[RP] L'homme a reçu de la nature une clef....

Cyrinea
[L'homme a reçu de la nature une clef avec laquelle il remonte sa femme toutes les vingt-quatre heures.*]

« Je veux voir la nature avec vos yeux. Vous me montrerez ? »

Oui, je vous montrerai mon Amour.

La Sirène se sentait comme une vieille pendule déglinguée. Qu’il fallait remonter. Ornon avait la clé, et elle comptait bien le mettre dans des conditions naturelles propices pour le faire.

Etape.

Par étape.

D’abord laissée pour morte après deux coups d’épée portés par l’armée d’Hersande alors qu’elle se rendait à Aix, voilà qu’elle venait de tomber malade. Ou était-ce ses blessures qui refusaient de cicatriser ?

Faim : Vous n'avez pas faim.
Forme : Vous êtes famélique
Santé : La douleur irradie tout votre organisme.


Elle avait réussi tant bien que mal à se traîner en ville pour avaler un morceau puis, boîtant, se tenant les côtes, la tête prise dans un étau de douleur, elle était rentré s’affaler sur une peau devant la roulotte, au soleil .

Elle ferma les yeux. Un merle lui fit oublier un instant sa misérable condition, preuve que cette nature aimée ou décriée parce que certains lorsqu’ils s’y trouvaient immergés s’emmerdaient comme des rats morts, n’était que la preuve constante que tout art y trouvait son origine. Même les mots n’étaient que la tentative harmonieuse, si on était un peu doués, d’en reproduire les sensations les plus subtiles, les sentiments les plus complexes, les architectures les plus mystérieuses. Une volonté de se rapprocher de Déos, d’en percer les secrets, et elle supportait de moins en moins les imbéciles qui pervertissaient la pensée afin de prendre la place de Celui qui avait tout ordonné.

Elle se pelotonna, bercé par le chant, les parfums et les bruits. La nature est tout sauf silencieuse et par là même, propice à la solitude. Mais, de solitude, elle n’en désirait qu’une : celle qui se construit à deux.


* Victor Hugo

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Kronembourg

« La femme la plus compliquée est plus près de la nature que l'homme le plus simple. »
Rémy de Gourmont



Il aime les mines. L'obscurité qui n'agresse pas le regard, le bruit du métal contre la roche, les râles des travailleurs dans l'effort, les galeries sans fin qui s'achèvent inexorablement en trous noirs. La pierre, le fer, l'or, l'argile, autant de procédés différents dans l'extraction, et l'argent qui coule à flots comme la sueur le long des muscles des acharnés.

Il aime l'université. Elle nourrit sa boulimie d'apprendre, se remplit d'érudits qui, souvent pédants et sérieux, lui inspirent autant d'admiration que de moquerie. Les livres, les essais, les théories, qui s'accompagnent de projets. Apprendre le Grec pour prêcher, la navigation pour conquérir les mers, les connaissances militaires pour pouvoir partir en guerre.

Il aime les églises. Lieux de ses rendez-vous avec Dieu, théâtre de ses messes les plus drôles comme de ses prières les plus poignantes. Il aime la beauté, la grandeur des édifices, et n'a de cesse de s'émerveiller sur telle architecture ou telle relique.

Il aime les tribunaux. La malice des avocats, la subtilité des plaidoiries qui sur un seul mot peuvent provoquer l'acquittement d'un criminel, il aime surtout les scandales post acquittements, la lutte dans les tournures de phrases, les traits de génie qui peuvent jaillir de part et d'autre afin que justice puisse se rendre - Ou pas.


.... Mais il n'aime pas la nature. Ou plutôt, ne l'appréhende pas.
Quelle beauté enfin, peut-on trouver dans l'éclaboussure d'une flaque d'eau, la morsure d'une araignée, ou encore la fureur d'une vache qui charge ?
Ce merle qu'il entendait chanter au fur et à mesure qu'il arrivait ne pouvait-il pas aller casser les oreilles de quelqu'un d'autre ?

Une Sirène bien mal en point semblait endormie non loin de la roulotte. La grande carcasse de Stanislas se posa à ses côtés. Sa main solide et rugueuse frôla son dos. C'est prêt à partager avec elle une aventure qui lui paraîtrait certainement inédite, qu'il lui murmura.


Votre disciple est arrivé. Il a soif d'apprendre de vous.

Et ce, naturellement, dans tous les sens du terme.
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Cyrinea
[Il n'est pas de plaisir plus doux que de surprendre un homme en lui donnant plus qu'il n'espère.*]

La nature avait ce pouvoir sur elle qu’elle lui permettait de s’oublier. Certes pas lorsqu’elle était le personnage principal d’un travail dur, pénible et douloureux. Non. Mais elle trouvait dans sa simplicité, sa brutalité, sa douceur ou ses grondements de quoi tenir loin d’elle la vanité et la complexité souvent artificielle de l’existence humaine.

Ceinte de parfums, de brise et d’horizons infinis, elle aimait :

Prier.
Dormir.
Galoper.
Boire en devisant.
Faire des ronds dans l’eau.
Marcher en effleurant les branches des arbres.
La regarder. L’interroger.
La pénétrer et qu’elle la pénètre.
L’écrire. La rêver.
Ecouter l’orage qui rajeunit les fleurs.
L’aimer et s’y faire aimer.


La nature lui était sensuelle. Lui donnait des frissons, de l’extase, de délicieuses bouffées d’amour dans son ventre telles que celles qui l’étreignaient lorsqu’elle sentait près d’elle Stanislas et qu’il y fallait trouver un exutoire.

Elle frissonna.

Sa main dans son dos la ramena à la réalité et, se plongeant dans deux yeux gris acier, elle oublia ses blessures.

La Sirène s’assit, effleura de sa main le visage du Duc, étira un sourire, différa l’exutoire. Elle le voulait étincelant comme un soleil qui couvre d’or le matin qui se lève.


Votre maîtresse est convalescente. Accepterez-vous de boire lentement et par petite gorgées ce qu’elle se propose de vous offrir ?

* C. Baudelaire.

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Kronembourg
« La beauté naît du regard de l'Homme. Mais le regard de l'Homme naît de la nature. »
Hubert Reeves


La nature. Ca fait un bail. Un sacré bout de temps à vrai dire. Qu'elle et Stanislas ont un contentieux. Probablement depuis l'époque de la ferme en laquelle il a grandi. Jamais à sa place sans jamais être intrus. Lorsqu'il lui fallait Etre bien moins que d'être là. Substituer au silence des mots le bruit apaisant des chants, des bruissements, du vent qui caresse la peau. Théâtre de gaieté insensible aux scènes carnassières qui s'y déroulent à chaque instant ; Sous terre, sur l'herbe et en l'air. Chaque prédateur dévore sa proie, c'est à ce prix que l'équilibre se préserve et que les regards s'émerveillent.

Celui du Duc s'attarde sur la Sirène. En d'autre temps, il fut son prédateur. Elle Réformée. Lui Romain. Haïssant viscéralement cette foi qu'elle incarnait. Force était de croire que la nature humaine pouvait changer. S'il fallait effacer l'ardoise, le contentieux, il saisirait l'opportunité maintenant. Ici. Aujourd'hui. Jamais il n'avait pu lui opposer résistance lorsque sa main effleurait sa joue. Pas même la première fois.

Mais lentement, disait-elle ... Etait-ce seulement possible pour ces deux êtres si rapidement tourmentés par l'ennui ? La question l'effleura un instant avant qu'il décide de se faire vierge de tout a priori.
Il s'assit face à elle, aussi sobre que les fripes qu'il portait ce jour.


Tout ce que vous me proposerez me conviendra. L'on dit qu'un verre se savoure mieux en de petites gorgées. Buvons-le ensemble.

A ces mots il joint un regard qui cherche à la deviner. La percer. Aurait-elle piqué sa curiosité ?
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Vachemauve



« Quand on voit ce que les pigeons ont fait sur ce banc, il faut remercier Dieu de n'avoir pas donné d'ailes aux vaches. »
Régis Hauser


Meuhhhhhh

Deling Deling Deling

La Vache Mauve cadeau de mariage vient léchouiller tendrement la joue de la Duchesse, triste de voir sa maîtresse dans ce sale état.

Elle saccage le moment d'intimité. C'est pas faux aussi.


Deling Deling Deliiiiiiiiiing
Le_gadjo


Depuis qu'il était en garde alternée le Gadjo ne s'était jamais si bien porté. Éternel sujet de discorde entre "pôpa" et "môman" c'était dorénavant auquel des deux le chouchouterait le mieux, histoire de continuer à donner tord à l'autre.
Oubliés les lourds bats, les combats, Sa rousse l'en protégeait, oubliés les jours de vache maigre, Son brun allongeait le blé, enfin l'avoine.
Mais en causant de vache il avait vu arriver d'un mauvais œil celle, si grasse et si mauve, dont le même jour de mariage avait scellé leur destin commun. Ce n'est pas toujours facile les familles recomposées et en âne nouvellement gâté il craignait d'avoir à partager.
Alors quand la grosse dondon quitta le pré ce jour là il la suivit de loin, histoire de voir ce qu'elle mijotait. Vite la découvrir en train de minauder, de faire sa belle,sa câline, genre c'est moi l'enfant chérie auprès de la duchesse, sa belle-mère quoi !
Son sang ne fit qu'un tour. La première conséquence fut un braiment tonitruant, genre "j'suiiiissss lààààà", la deuxième un trot des plus élégant, oreilles au vent, la troisième, mimétisme oblige, une langue aussi longue que pesamment affectueuse venant débarbouiller "pôpa".
ça causait de nature profonde ?
Cyrinea
[La torche inextinguible d’un feu nouveau*]


Son regard était parfois profond comme la braise et dans ce brasier elle avait toujours aimé plonger même au temps où il rêvait de bûcher pour elle. Le feu les avait toujours rapprochés. Que ce soit pour rêver de la mort de l’autre ou pour s’aimer. Mais il s’agissait là de boire et donc d’eau et son esprit l’associa immédiatement, alors qu’il l’observait lui parler, à de l’eau de feu. Serait-elle pour lui comme une gorge asséchée par la torche inextinguible d’un feu nouveau ? Ou lui pour elle ? Les deux ?

Alors, oui, il leur faudrait boire lentement, comme l’amour qu’elle lui avait demandé de lui faire l’autre jour, sans se laisser aller à la résolution des paradoxes. Car rien n’était simple lorsque de la lenteur souhaitée naissaient les désirs les plus brutaux. Fatalement.

Un bruit l’arracha à ses pensées. Elle tourna la tête alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre. Hum….la vache offerte par Leamance en cadeau de mariage. Rien d’alarmant.

La Sirène allait lui proposer un point d’eau de sa connaissance afin de lui prouver que ce premier élément n’était pas uniquement objet de mal de mer, vomissements, pêches frustrantes ou lieu des pires carnages entre prédateurs des hauts fonds, lorsque le pire se produisit.


Pouark ! Beurk !

Ah ouais….c’était ça aussi la nature. Bon…fallait sauver la face et faire comme si cette intrusion avait quelque chose d’aussi magique et merveilleux que ce qu’ils se proposaient de vivre ensemble. Sauf que ça allait être difficile. On était quand même loin du chant du merle, et de l’or qui inonde le matin la terre qui se lève.

Elle réfléchissait donc à une phrase brillante mais avisa l’âne, puis l’âne et le Duc, puis le Duc.

Elle partit alors dans un énorme éclat de rire.


* G. Apollinaire

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« Vaut mieux s'engueuler que de se sentir seul. »

Marcel Achard


Sauf que présentement, ils étaient quatre. Dont deux invités débarqués à l'improviste pour taper dans le panier à fromages, renverser la bouteille de vin et léchouiller les visages.
Problème.
Parfaitement. Problème !
Car Stanislas était de ceux qui n'appréciaient pas spécialement Les visites à leur juste valeur ♫ . Surtout lorsqu'il était question de se répandre en bouses et en baves sur sa chemise en lin blanche.


Et merdde...

Rapidement, sauver la face - Ce qu'il en reste après le filet de bave - Et montrer qu'on maîtrise la situation.
Entre le cadeau de mariage qui avait tant fait parler de lui et l'âne en garde alternée, pour sûr, le Duc " Apprenait la nature ". Peut-être même plus vite que prévu.


Trouvons-leur à manger. Les pauvres bêtes doivent mourir de faim.

" Pauvres bêtes " dans la bouche du géant étant tout relatif. Le but à peine voilé étant de se débarrasser des bestiaux. Quelques lianes décrochées aux arbres feraient donc office de cordes - A condition que les sales bêtes ne tirent pas trop dessus - Et le troupeau pourrait se mettre en partance.

Bien.
A présent, guidez-moi vers vos verts pâturages.


La pensée se figea et le sourire naquit.Non, ce n'était vraiment pas le moment de se laisser envahir par des pensées érotiques.
Et pourtant.

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Cyrinea
« L'amour n'est fait que de mystère, de respects et difficultés ; l'hymen est plein d'autorités. »
Roger Bussy-Rabutin



Etait-ce l’hymen ou la contrariété ?

Pour qui Il qualifie les intrus à quatre pattes de « pauvres bêtes », la Duchesse avait un penchant pour la contrariété.
Pour le « bien » qui se voulait conclure un épisode au cours duquel Ornon venait de se montrer rapide et efficace, également. On était loin du « Tout ce que vous voulez me conviendra ». Soit.

Et voilà maintenant qu’il faisait preuve d’une autorité à son égard qui lui arracha un sourire. Etait-ce parce que l’un des buts de l’autorité est de mener l’autre vers un idéal auquel on tient ou parce qu’il était pressé de se voir conduire vers son idéal à elle ? Qui de l’un s’en remettait à l’autre ?
Avec Stanislas, rien n’était jamais gagné, rien ne se déroulait jamais comme prévu, même si en l’espèce l’imprévu venait de l’extérieur. Le connaissant, elle était même prête à parier que la nature commençait à le gaver sérieusement. Elle hocha donc la tête pour s’empresser d’aller gaver des animaux qui par là même libèreraient son époux de cet accès subit d’autorité qu’elle trouvait pourtant immensément séduisant.

Le fou-rire vint pourtant la tenailler tant l’ordre qui lui était donné ôtait à ces verts pâturages toute idée de romantisme contemplatif ou même actif. Hum….Sourire Ducal. Nourrirait-il quelque pensée salace ?

Elle eût été elle-même un mammifère à quatre pattes, elle s’en serait ébrouée. De plaisir ? Les animaux s’ébrouent-ils de plaisir ? Ou simplement pour chasser des mouches importunes ou se refaire le poil après s’être roulés dans la poussière ?

A son tour de sourire et à ce profond questionnement philosophique de prendre des allures de libertinage.


Je vais vous conduire en un lieu où l’herbe est infiniment tendre et se gorge de rosée quand le soleil érige des rayons qui lui font oublier la froideur de la nuit.

Et la troupe de s’ébranler.

Et le troupeau de paître.

Et la Sirène de se repaître dans les yeux de David après avoir embrassé le paysage.

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N'ayons pas peur des mots : Le Duc avait peut-être gaffé, oui. Sa toute jeune épouse avait peut-être autre chose en tête que de l'emmener vers des pâturages verts, ou bleus, ou jaunes-caca-d'oie même.
L'idée déjà de lui suggérer un parcours et une destination était sans aucun doute mauvaise. Ne devait-il pas s'en remettre à elle et accepter de lâcher prise ?

Promis Promis, il allait jouer le jeu. Jusqu'au prochain impair, certainement.

Et la troupe de s’ébranler.

Et le troupeau de paître.

Et le calme de s'installer, comme une évidence.

Et le panorama de se dévoiler.

Et le duc de ruminer en regardant la vache.

Lâcher prise, lâcher prise ...


C'est calme, hein ?

Désespéré.
Désespérant.

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Cyrinea
Flop. L’onomatopée que l’on aurait pu entendre dans la tête de la Duchesse en cet instant. Flop.

Que faire quand un disciple est récalcitrant au point de ne même plus saisir le double sens de paroles que d’ordinaire il entendait avant même qu’elle ait eu le besoin de finir sa phrase ? Fi donc de la rosée et de l’érection du soleil. Bénauges avait fait un flop et Ornon n’avait même pas cillé quand elle avait planté des yeux avides dans les siens.

Il était certes préoccupé en ce moment et tentait de se sortir d’une situation qui commençait à les gonfler sérieusement tous les deux. Elle gagea alors qu’il eût préféré être étourdi plutôt que dans la contemplation d’une nature qui n’avait jusque-là réussi qu’à lui arracher une remarque qui lui donna encore envie de rire.

L’ai désespéré qu’il affichait fit naître chez elle une compassion amusée. Elle s’approcha de lui, prit délicatement son visage dans ses mains et le contraint à la regarder.


La nature est calme mais je sens que vous, vous bouillez intérieurement. Je me trompe ?


Elle le lâcha pour s’assoir dans l’herbe.

Si vous me dites ce qu’elle vous inspire ou ne vous inspire pas d’ailleurs et si vous me livrez vos tourments, je vous livrerai les miens.

La pédagogie est un art. Il ne sert à rien de forcer une porte hermétiquement fermée. Il en faut d’abord connaitre les raisons afin de les combattre les unes après les autres. La Sirène était prête à perdre ce combat sachant néanmoins qu’elle possédait de multiples ressources.
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Elle. Lui.
Lui. Elle.
Elle pour Lui. Lui pour Elle.
En de continuels renoncements de soi pour mieux voyager vers l'autre. Traverser les chemins de sa compréhension. En confiance et à la fois jamais sûrs d'eux. Lorsqu'un froid calculateur et une ancienne libertine se rencontrent, le partage ne peut qu'être beau. Troublant. Fusionnel. Jamais gagné d'avance. Comme un défi sur la vie relancé chaque jour en repartant de rien, au risque que chacun se perdre dans le désordre émotionnel créé par l'apparition de l'autre.
Lorsqu'elle prit son visage entre ses mains, pour l'embrasser en guise de réponse à sa provocation, il perçut sa compassion mais aussi sa patience. Elle s'assit dans l'herbe, il vint la rejoindre.


Oui, je bous. Mais peut-être pas comme vous le pensez.

Sa main tapissa le sol, la paume en apprécia la fraicheur, le doux chatouillis sur les terminaisons nerveuses. Sans doute n'avait-il pas caressé le moindre brin d'herbe depuis de nombreuses années.

Je bous de nous savoir coincés ici par la stupidité d'un homme qui se fait à la fois accusateur, juge et bourreau en Provence, alors que nous ne le connaissons pas. Je bous parce que je sais que c'est après vous qu'il en a, pour le seul motif que l'Ordre du Saint Esprit lui a certifié que vous étiez quelqu'un de dangereux, sans assumer pour autant la responsabilité de ses accusations. Mais ça, c'est encore un détail. Nous savons apprécier vous et moi la fureur des hommes qui s'en prennent à vous.

Il sourit. Petite pensée pour Vald et le pitre Betoval.

Je bous surtout de vous sentir fébrile ces derniers jours. D'en être en partie responsable. Je bous de ce que nous n'avons jamais été si proches, et si distants à la fois. Quant à ce que la nature m'inspire ...

Son regard balaya le paysage avant de se fixer sur elle.
Répondre quelque chose. Vite.


... C'est beau !

Oui. Bon. Mention passable, peut mieux faire. Mais n'était-il pas là pour apprendre à la voir avec ses yeux ?
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Cyrinea
Avait-elle à ce point la capacité de s’amuser de tout ? Etait-ce lui qui générait cela chez elle ? Peut-être…

Avoir été ennemis intimes avant que de devenir amants sous-tendait possiblement un sentiment d’indulgence qui transformait en sourires ce qui en d’autres circonstances eût éclaté en foudres meurtrières. Comme si de ce duel, l’issue était écrite avant même qu’ils n’en aient eu conscience l’un et l’autre. Fatalement donc, lorsqu’il évoqua ces hommes qui tour à tour avaient voulu l’envoyer au pilori, elle ne put que penser à lui, qui avait été l’un des premiers à vouloir le faire.

Fatalement, elle sourit.

Fatalement, le désir d’un baiser vit le jour.

Fatalement, ce désir se transforma en une vision d’étreinte passionnée et l’herbe sous sa main prit dans son imagination les allures de sa peau.

Son corps près du sien un univers dans lequel s’enfouir et se perdre.

De souvenir de Sirène, elle n’avait jamais autant désiré un homme dans sa chair, son cœur, son âme.

Son visage devenu grave de cet bouffée incontrôlée, se fit encore plus grave de ce que Stanislas évoqua soudain ce qui depuis presque trois semaines était devenu un sujet dont ils eussent voulu se débarrasser sans néanmoins pouvoir le faire car se découvrait sans cesse un élément nouveau venant gâcher leurs rencontres.

Elle cueillit un brin d’herbe et le mâchouilla comme si cet acte machinal allait brûler toutes les difficultés du monde et lui donner idées plus claires.


La notion de responsabilité m’intéresse peu surtout quand elle est due à une volonté de me faire partager les moments forts de votre existence et que derrière ces moments forts ne se cachent que de purs sentiments...Je dirais même volontiers que personne n’est responsable si j’étais d’une grande sagesse. Mais comment l’être face à vous ? Je souffre de cette émotion que je ne me connaissais pas et qui me prend soudainement sans que je ne puisse rien faire contre. La raison ne peut lutter contre ce qui la dépasse.

Sa main glissa dans sa nuque, l’extrémité de chacun de ses doigts semblant être reliée à son corps tout entier.

Je sais que ce que nous vivons est unique et que rien ni personne jamais ne pourra le défaire.
Oui…c’est beau.


Et, pour une fois, la Duchesse n’éclata pas de rire.

C’est beau et nous ne connaîtrons jamais le calme.

Sa main s’attardait et elle prit conscience que ce pourquoi ils étaient là était soudain devenu secondaire.

Elle le regardait toujours, hypnotisée par le gris de ses yeux, leur densité, éclat d’acier dont elle ne voyait plus que le feu qui forge la lame.


Faites-moi un enfant.

Le ventre ceint d’une chaleur insondable, elle ne put que lui faire cet aveu de lui en elle.

Elle. Lui.
Lui. Elle.
Elle pour lui. Lui en elle.

Comme si l’acte lui-même ne pouvait suffire à apaiser une passion qui ne devait la maintenir en vie que par un puissant exutoire.

Comme si la vie ne naissait que de l’urgence qu’il y avait soudain à dire cet absolu dans l’amour.

Aimer.
Ou bien mourir.

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Aimer. Ou bien mourir.
S'avancer. S'élancer.
Aimer encore.
Pardonner. S'apprivoiser.
Souffrir. Souffrir d'aimer.
Brûler. Se consumer.
Se blesser. Se panser.

Jamais Cyrinea ne lui avait semblé si fragile et à la fois si déterminée que ces derniers jours. Jamais il n'avait dû lui paraître si intime et si étranger dans le même temps.
A l'éclat du soleil et parce la main glissée derrière sa nuque l'éveillait à des sensations nouvelles, il s'hypnotisa lui aussi dans ses yeux de jeune Espagnole ayant traversé brigandages, règnes et révoltes, ruptures multiples, revers aux combats, et triomphes.


Le calme nous tuerait bien plus qu'il nous apaiserait.

Sa grande main se posa sur le mollet légèrement dénudé qui se dégageait de sa robe. Cette même robe de leur premier soir et premiers émois. Historique. Puisque de cette robe délacée à la hâte, entre fièvre et jeux amoureux, avait été conçu Hugues.

La parole le toucha droit au coeur. Et à son ventre de s'embraser sans qu'il y ait besoin d'un geste supplémentaire. Le regard suffisait.


Faisons-le tous les deux. Faisons-le fort. Beau. Intense. Entier.

Rien ne lui sembla plus logique dès lors que de se trouver ici, avec Elle, seuls au monde et pourtant peuplés par les mêmes désirs. Le torse robuste se pencha et le gris de ses yeux se fit acier.
Un sourire, à la portée de sa bouche, à peine dessiné.
Un baiser, à la portée de l'envie, prêt à prendre feu.
Un éclat au fond du regard.
Une pause.
Une parole.
Une main capturant déjà son poignet.


Vous voulez jouer ? ...
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Cyrinea
Do you remember ? ♫

Certaines phrases portent en elle tous les dangers et toutes les séductions du monde, non pas tel qu’il nous est donné mais tel que nous désirons le vivre, tel que nous l’appréhendons, mais surtout tel qu’il peut nous surprendre et nous envoûter.

Voulez-vous jouer ?
Vous voulez jouer ?
Jouons-voulez-vous ?
Jouons.

Tandis qu’il posait la main sur son mollet, qu’il tenait fermement son poignet et qu’il prononçait la formule, elle se souvint. Se souvient de ce glissement de la suggestion vers la proposition, puis de la proposition vers l’injonction. Trois fois dans la même soirée alors qu’elle ne le connait qu’à peine, trois prises de risque renversantes car elle a tout de suite su que son cœur en serait aussi reversée et que jamais il ne retrouverait son équilibre. Ou plutôt que, désormais, son équilibre serait celui-là et qu’elle en aurait des vertiges.

Cyrinea renaissait. Vierge. Car vierge de Lui.

Incapable de prononcer la moindre parole, tout comme en ce premier jour, elle pourtant si bavarde, elle sut qu’elle aurait presque mal de ces petites bulles de désir qui l’irradiaient déjà. Renversée elle se renversa, sa chevelure se mêlant au tapis d’herbe, sa main libre tendue vers son visage, sa bouche entrouverte, le paysage autour rendu flou de ce que ses yeux ne quittaient pas les siens.

Tout en Lui n’était plus que puissance et intensité alors que tout en Elle devenait fragilité et abandon.

Elle parvint à peine à articuler, dans un souffle :


Oui, jouons.
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