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[RP]D'une journée mémorable

Kheldar
L'ancien mercenaire hocha simplement la tête, appréciant le rappel quant à l'objectif de l'interrogatoire qui n'était pas de se mettre le colosse à dos. Peu habitué à ce genre de d'examen, Kheldar s'y conformait d'assez mauvaise grâce bien qu'il ne nourrisse aucun griefs envers la questionneuse. Il n'était pas l'homme le plus expressif au monde et juger de ses réponses n'avait à ses yeux que peu de valeur.

Mille excuses, je ne suis pas le meilleur adepte des interrogatoires de ce genre. Je pense que vous arriveriez à me jauger à la longue mais pas sur des réponses que n'importe qui peut donner. Un homme peut se préparer à l'avance, répondre au tac au tact sans que lesdites réponses ne se reflètent dans ses actes. Il peut faire mauvaise impression par ses mots et changer la donne par ses actes, ou bien parler et se vautrer lamentablement à long terme. Mais soit, continuons Dame Cira.

S'apprêtant à répondre à la seconde question, il tiqua. "... ceux de Rosa?". Les courriers n'avaient mentionné qu'un seul enfant. Il se rappela toutefois le pourquoi de sa présence ici. L’événement. Et bien il y avait sans doute pire comme enfant... genre l'espère très à part des moins de cinq ans. Si cela se concrétisait il pourrait prétendre n'avoir eu que des enfants de plus de quinze ans...

Vous? Bon sang oui! Enfin mille excuses mais je viens seulement de faire le rapprochement...

J'ai un fils qui me hait et qui doit avoir votre âge. Ma fille, qui aurait également le vôtre est morte il y a cinq ans. Alors oui, je ne suis pas contre... et je serai même pour l'idée d'avoir des enfants. Et accepter ceux de Rosa. Je n'avais clairement pas l'instinct personnel étant mercenaire, j'avais d'autres priorités. Je ne rangerais pas encore mon épée mais mes priorités ont évolués. Et Le fruit d'une union en fait partie.
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Cira
L'ambiance remise au calme, elle le vit se détendre légèrement. Tant mieux, elle ne doutait pas un seul instant que si ses questions énervaient la brute épaisse en face d'elle, sa voix tonitruante ferait trembler les murs et pour le bien être de ses petites oreilles elle préférait éviter telle situation surtout qu'elle lui rentrerait dans également dans le lard à coup sûr aussi.

Elle écouta sagement sa réponse, surprise qu'il est lui même des enfants. Enfin des...plus qu'un maintenant. Son nez se retroussa légèrement en pensant non pas à son possible demi frère mais à son petit frère décédé 10 ans auparavant.


Ne vous excusez pas, je ne suis pas sa fille, du moins pas tant que ça n'aura pas été accepté...
Toutes mes condoléances pour votre fille, mon petit frère est également mort très jeune et je peux savoir ce que ça fait. Je ne voulais pas vous rappeler de mauvais souvenirs.
Pour votre fils je suppose que je ne le croiserais jamais mais..il me semblait qu'il avait l'âge de Balthazar hors le fils de Rosa a 18 ans et moi bien moins.


Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Les baffes qu'elle avait reçu tout au long de sa vie lui donnait apparemment une maturité plus importante que ce qu'elle pensait et sans la vexer, cela lui faisait plutôt plaisir. Au moins cela compenser sa taille encore enfantine. Qui a idée franchement de faire un petit mètre quarante cinq les bras levés ?!
Misère elle tenait vraiment de sa mère et d'ailleurs elle était bien ravie de voir le géant assis. Ça la rendait moins riquiqui.


En tout cas je suis contente de voir que vous voulez construire votre propre famille avec Rosa, en espérant que vous n'écartiez pas les autres.

Nouveau sourire de la gamine. Pas jalouse non de ceux qui pourraient naître mais bon elle tenait quand même à sa possible future place.

Dernière question après je vous libère ! Et bien sûr celle qui vous plaira le moins sinon ce n'est pas amusant. Cependant merci d'y répondre quand même.
Donc...je sais que dans vos courriers vous avez dit l'aimer. Comment pouvez vous le savoir ? Ne m'avez vous pas dit que nous pouvions nous faire une idée des gens en les côtoyant au quotidien ?
Vous ne l'avez vu qu'une fois et même si vos courriers sont nombreux comment pouvez vous être certain de vos sentiments ? Et ne me parlez pas de ce que pourrez vous dire Rosa, je suis également au courant. Là je parle de vos sentiments, pas des siens.


La question était totalement indélicate et bien intrusive mais la gamine restait septique. Les menteurs et beaux parleurs étaient également légion là où elle avait grandit et cela avait développé une certaine méfiance envers les hommes.
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Kheldar
Il n'avait pas bronché lors de l'évocation de sa fill,. Il vivait avec suffisamment de regrets pour s'infliger la peine supplémentaire à chaque fois qu'il parlait d'elle. Il pouvait en parler sur le ton de la conversation, quitte à paraître dur et sans cœur. Les émotions étaient dangereuses et se laisser guider par elles était exclu pour avoir un sang froid à toute épreuve.

Je doute que vous croisiez mon fils en effet, et il dirait probablement de moi qu'un géniteur n'est pas un père et il aurait raison de le dire.

Elle avait préparé son entretien elle, et avait surtout gardé le meilleur pour la fin. Il l'avait pourtant prévenu que ses sentiments lui appartenaient et qu'il n'en parlerait sans doute pas, mais cela ne sembla pas décourager la jeune femme qui lui posa tout de même la question. Kheldar lissa distraitement les plis de sa cape, son regard se perdant brièvement dans le vague alors qu'il rassemblait ses pensées pour répondre.

Si vous trouvez un homme capable de définir l'amour, ce sera un menteur. Je suis persuadé avoir des sentiments car... *esquisse de sourire tant la réponse lui paraissait ridicule mais véritable*, j'en présente les symptômes. J'doute qu'une femme dont on est pas éprit force votre coeur à battre la chamade, rende vos appuis moins sûrs et ne vous fasse prendre fébrilement la plume à peine la missive reçue pour répondre le plus rapidement possible.

Je perds beaucoup de temps sur mon déménagement en venant ici. J'avais prévu de tout faire d'un bloc pour rester définitivement dans les Flandres une fois installé. Mais je n'ai pu m'empêcher de faire un écart à mon... programme Pour passer deux soirées avec Rosa.


J'ai vu des nobles administrer leurs Terres depuis l'autre bout de la France, la Guyenne me convenait et j'avais... *brève hésitation de la part du colosse*, disons que Rosa était également en concurrence au début de la relation épistolaire.
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Cira
Sans vouloir vous manquez de respect, je suis d'accord avec votre fils.

Ben quoi ? On avait pas prévenu que la gosse était franche ? Et en déception paternelle elle s'y connaissait la Cira, même très bien.
S'installant en travers de son fauteuil elle attendit qu'il réponde, sachant pertinemment que sa question ne plaisait pas mais finalement c'était ça qui lui plaisait.
Elle le regarda lisser sa cape comme pour prendre le temps de mettre ses idées en place ou trouver une réponse qui pourrait plaire à la jeune fille et rien que l'idée lui arracha un sourire amusé. Elle n'était pas moqueuse non mais voir le géant limite dans ses petites chausses face à elle l'amusait. Après tout il aurait put l'envoyer paître et lui dire à nouveau que ça ne la regardait pas mais non, il prit le temps de répondre et Cira se contenta de fixer chaque trait de l'homme pendant qu'il parlait.
Le dernier ajout concernant la concurrence ne la choqua même pas. Elle était au courant qu'une duchesse avait fait face un temps à Rosa et n'ouvrit donc pas de grands yeux indignés, se contentant juste d'hocher la tête.


Soit. Nous avons terminé !

La jeune fille sauta de son fauteuil et sortit un ruban coincé entre sa ceinture et sa chemise.

Rosa m'a également parlé de votre projet commun. D'ailleurs j'ai un gros doute quand au réel motif de la soirée de demain. Je lui en ai fait part, elle me soutient que non mais bon...

Petit sourire de la jeune fille qui s'approchait du géant. Ben oui elle savait bien qu'ils voulaient se marier les deux et qu'une demande serait sûrement faite le lendemain mais bon là ce n'était pas ce qui la préoccupait le plus.

Pouvez vous vous lever s'il vous plait ? Je dois prendre vos mesures. J'ai prit en charge la robe de Rosa et je dois m'occuper de votre future tenue. Enfin si vous me faites confiance quand au résultat final.

Un petit sourire enfantin et quasi gêné se dessina sur ses lèvres. Après tout il n'avait peut être pas envie qu'elle s'occupa de ça mais Rosa lui avait demandé alors....enfin au pire elle inventerait un mensonge pour expliquer pourquoi le géant a choisit sa vesture.
Attendant qu'il se décide à se lever, Elle tira le petit tabouret non loin de là pour pouvoir monter dessus. Enfin en espérant que cela suffise sinon il serait obligé de la porter, ou de s'agenouiller.

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Rosa
Rosa avait terminé sa tournée d'inspection et quasiment retrouvé ses couleurs normales. Elle ouvrit la porte du petit salon et tomba sur une scène... pour le moins étrange. Cira pour ainsi dire accrochée au coup du géant, ses mains posées sur les épaules. Dans d'autres circonstances la Blonde aurait vu rouge, mais le ruban de couture ne laissait guère de doute sur les intentions de Cira.

Rosa sourit, plaignant le Colosse qui ne devait guère être habitué à ce genre d'attentions. Au moins ils étaient vivants les deux et les habits pas déchirés, l'entretien n'avait donc pas fini en règlement de comptes, ce qu'elle craignait un peu, Cira n'ayant pas la langue dans sa poche et le Géant n'étant pas du genre très patient.

Rosa sourit.


Quand vous aurez fini, le repas est prêt, nous pouvons passer à table quand nous voulons.

Et voilà que l'excitation la reprenait. Encore une soirée à passer ensemble avant la journée du lendemain.
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Cira
La gosse bataillait avec le colosse pour prendre les mesures comme il fallait mais heureusement que celui-ci était coopératif parce que sinon elle se serait retrouvée bien embêtée. C'est qu'elle avait les bras trop cours et qu'ils devaient usés de tout les moyens pour arriver à prendre les mensurations correctement.
Quand Rosa apparut Cira était suspendu mais elle lui fit un large sourire alors que le géant la posait à terre.


On vient de terminer ma Dame.
Par contre je rentre sur Tressin, je ne reste pas avec vous. J'ai quelques affaires à régler.


Ou comment mentir pour les laisser tout les deux profiter de leur soirée. Elle n'avait pas besoin d'être là et puis vu le nombre de pigeons qu'ils s'envoyaient ils ne devaient avoir qu'une envie c'est de se retrouver en tête en tête sans avoir la gamine avec eux.

Rangeant donc son ruban, elle les salua sans plus attendre et fila chercher ses affaires avant de rejoindre les écuries et de filer chez elle.

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Rosa
Rosa hocha la tête, elle n'allait pas mentir en disant que "mais non reste Cira, ça nous arrange que tu sois là." Autant ne rien dire et profiter de leur repas en tête à tête.

Le repas se déroula dans la meilleure des ambiances, savourant les moments d'émotion partagées et de calme.



[LE jour mémorable]

Il était enfin arrivé. Rosa n'avait guère dormi, à son grand dam, ses pensées étaient toutes tournées vers une seule chose. Ou plutôt personne.

Mais à présent la fin de journée était arrivé, elle avait revêtu une robe pourpre, et mis son diadème pour l'occasion.



Elle avait mis les documents nécessaires pour la soirée dans un écrin de cuir. Les fûts étaient percés, les tables tendues avec moults apéritifs, des bières de toutes les sortes de Leffe étaient disponible, il ne manquait plus que la reine du jour et les invités.

Elle était fébrile. C'était un grand jour pour Rosa, celui où Cira deviendrait officiellement sa fille. Et celle-ci ne s'en doutait pas une seconde, du moins pas d'une fête pour elle, en son honneur.

Les proches de Rosa avaient été invités dans le plus grand secret, avec pour consigne de ne rien révéler à Cira.

Le coeur battant, Rosa resta dans l'entrée, prête à accueillir tout ce petit monde.

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Cira
[ Tressin ]

La jeune fille était revenue de la Motte la veille et avait donc finalement passé la nuit sur ses terres contrairement à son idée première. La journée s'était passée sans accro, elle s'était faite une grasse matinée, une longue promenade à cheval et avait prit le temps de baigner dans un bon bain chaud. Feignante aujourd'hui ? On pouvait le dire, mais elle s'en moquait. Son intendant faisait un travail remarquable la privant ainsi de certaines contrariétés sans toute fois lui cacher ce qui se passait sur son domaine et ses gens étaient là pour tenir le manoir en ordre. De plus n'étant ni mariée, ni mère, la jeune fille n'avait aucune obligation et aimait donc faire ce qu'elle voulait, quand elle voulait. Elle était chez elle, point.

Le soir venu et après son bain, elle laissa sa camériste s'occuper d'elle pour la mise en beauté même si elle trouvait ça franchement pénible. Quoi ils étaient pas beaux ses ongles ? Et alors ? Suffisait de pas les regarder et puis c'est tout.
Enfin son moment préféré arriva, celui d'enfiler une de ses robes. Cira en avait une ribambelle et aimait fureter dans les ateliers pour s'offrir quelques dernières nouveautés. Cette passion elle la partageait avec Rosa dont elle allait devoir d'ailleurs s'occuper de sa garde robe car le vicomtesse n'en avait pas assez et c'était bien dommage !
La large armoire ouverte devant elle, Cira regardait ses robes suspendues sans savoir laquelle choisir.


Rosa a dit une jolie robe.
Elles sont toutes belles.
Oui mais je veux quelque chose qui soit simple, enfin pas trop simple Rosa a dit non mais je ne veux pas qu'elle soit trop....enfin trop.

Han, han..je vois...j'aime quand tu t'exprime ainsi c'est d'une clarté.
Mais heu ! Tu m'as comprise.

Oui je m'habitue depuis le temps. Pourquoi pas celle de ta tante ?
Ah oui mais alors pas de chichi dans la coiffure.

Clémentine hocha la tête et décrocha la robe alors que Cira retournait près de sa coiffeuse. La robe fut enfilée, lacée, un collier fut placé et la jeune fille prit place devant sa coiffeuse pour que la camériste puisse la coiffer.
Une fois terminé, Cira sortit de sa chambre et se présenta en haut de l'escalier dans sa robe bleu ciel, lançant un grand sourire à Armand qui l'attendait déjà dans le hall. Comment ça les femmes sont toujours plus longues que les hommes ?!

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Goeri
[Bruges]

Goeri avait passé la journée entre le château, sa maison et le port. Au large, un navire qu'il attendait le harcelait de pigeons pour enfin accoster. L'expéditeur lui avait assuré que la capitaine était une jolie femme et que quatre ou cinq filles en âge de se marier lui servaient d'équipage. Aussi, il avait fait tout ce qu'il avait pu pour leur trouver un bout de quai, sans succès. Y voyant là un grand ombrage à la natalité brugeoise, il s'enferma dans son boudoir, un tonnelet à ses côtés, pour y ruminer son malheur. Goeri aimait à passer de longues soirées à observer les flammes vaciller dans l'âtre et sentir lentement l'ivresse le gagner.

Son esprit vagabondait joyeusement alors que le feu crépitait avec force et que les tisons volaient avant de s'écraser sur son tapis oriental importé à grands frais. Goeri était riche, mais Goeri n'était pas regardant sur l'intégrité de son patrimoine. Il n'avait pas d'enfant ni d'épouse et cela lui pesait un peu plus de jour en jour. Il se mit à penser à la jolie noiraude qu'il avait rencontrée il y a peu. Oh, il ne s'était rien passé entre eux, ou presque, mais son vif caractère et son sourire taquin le tourmentaient un peu plus chaque soirée passée seul. C'est en relisant sa dernière lettre qu'il se demanda quand il aurait la chance de lui baiser la main à nouveau. Là, il faillit s'étouffer avec ce qu'il avait de bière dans la gorge. Il se leva brusquement et chercha vainement la lettre que Rosa lui avait fait parvenir.


Mercredi ? Elle avait dit mercredi ! Sainte ! C'est ce jour !

Il prit ce qu'il avait d'habits un tant soit peu propres et dignes avant de filer à l'extérieur de son manoir. Sur le pas de la porte, il s'arrêta puis retourna à l'intérieur d'un pas pressé.

Un cadeau, il me faut un cadeau pour Cira.

Il chercha dans ses avoirs. Il passa en revue un tas de légumes, l'épée forgée par son oncle et le collier qu'il portait au cou, rien n'y faisait. Tant pis, il trouverait bien quelque chose en chemin.
Balthasar.
Depuis quelques mois il était en vadrouille un peu partout en Flandres. Le jeune homme avait à présent 18 ans et errait dans la vie sans trop savoir qu'en faire. Après avoir passé sa vie à courir après l'image de son père, il ne s'était encore pas trouvé lui-même. Il avait passé de longues années à être formé chez les moines, puis en était sorti pour découvrir la vraie vie, celle de dehors. Il avait ainsi connu quelques coureuses de remparts, exploré quelques bas-fonds, côtoyé des marchands et voyageurs mais il était insatisfait, n'ayant aucun but dans la vie.

Ce manque de figure paternelle le poursuivait encore sans qu'il n'en prenne conscience bien qu'il évitât de trop s'approcher de la Blondissime. Il ne tenait pas à être un garçon dans les jupons de sa mère.

Cependant lorsqu'il reçut l'invitation, il était alors installé à Lannoy, il se prépara pour la cérémonie, sa mère l'ayant averti de sa volonté d'adopter Cira tout comme elle l'avait fait quelques années auparavant pour Cassandre. Il était alors encore petit à l'époque.

Pour le jeune homme il le prenait un peu comme une lubie de femme, sans pour autant le déranger, après tout ces adoptions ne gênaient en rien son héritage et les adoptées portaient les armes de Leffe et pas d'Harlegnan. Et puis il avait fait la connaissance de Cira et l'avait plutôt bien acceptée. Il s'était dit que c'était là une occasion de revoir un peu du monde et passer un peu son ennui.

Arrivé à la Motte-au-Bois, il se fit annoncer à Nestor.


Veuillez prévenir Mère que je suis là. Tout en entrant, car après tout il était chez lui aussi. Il alla se servir à boire, sachant où était la réserve de Leffe du petit salon, en attendant que la Blonde se présente.
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Rosa
Elle ne fit pas long feu avant d'avoir été prévenue que son fils était là. Heureuse de pouvoir enfin le voir après plusieurs mois sans guère avoir de ses nouvelles, Rosa se précipita au petit salon.

Balthasar Maximilien Kremroat d'Harlegnan! Mon fils! Comment vas-tu?

Elle s'avança et l'étreignit même si elle savait qu'il ne goûtait guère ce genre d'épanchement.

Elle s'écarta un peu pour le détailler, de la tête au pied. Il avait grandi, pris un peu de carrure, sans pour autant prendre de poids. Et il était beau son fils. Il avait toujours été sa fierté. Toutefois une chose la frappa: son regard un peu triste. C'était le genre de chose q'une mère remarquait facilement, pour autant elle ne lui fit aucune remarque à ce sujet. Pour l'instant tout du moins. Elle espérait qu'il reste quelques jours pour l'interroger plus avant.


Ainsi tu es venu pour ta future soeur? J'apprécie beaucoup. Vraiment. Et tu es toujours le bienvenu ici, tu le sais j'espère?
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Balthasar.
Le jeune homme sourit. Mère n'avait pas changé, elle. Certes elle prenait un peu d'âge même si le temps ne semblait guère avoir de prise sur elle. Mais il était bien soulagé qu'il n'y ait personne pour le voir dans ses bras, il n'avait jamais été très tactile et même s'il s'était un peu adouci au contact de quelques jeunes filles ce n'était pas sa tasse de thé.

Il sembla en revanche déceler une lueur étrange dans son regard. Mais il n'osa pas poser de question. Il se fendit d'un sourire, on ne pouvait que difficilement résister aux élans de la Blonde et sa joie de vivre était communicative. Il devait admettre qu'en fin de compte il était tout de même heureux de la revoir.


Je vais bien Mère, et je suis heureux de vous revoir. Et je n'avais rien d'important à faire aujourd'hui. Cira est déjà là?
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Rosa
Rosa secoua la tête.

Personne n'est encore arrivé, tu es le premier. Elle sourit en le regardant, songeant qu'il devait faire des ravages parmi les jeunes filles.

Malycia devrait être là également et j'ai invité quelques personnes que tu ne connais pas encore. Une manière comme une autre d'introduire Kheldar sans vraiment qu'il s'en doute. Elle ignorait quelle pouvait être sa réaction face à un prétendant, à des lieues de l'image sacrée de son père. Elle n'avait certes pas besoin de l'avis de son fils et encore moins de son approbation mais elle espérait que cela ne l'éloignerait pas d'elle pour autant.

Dis-moi tu loges où en ce moment? Ce n'était pas qu'elle s'inquiétait vraiment pour lui, mais.... si, en fait si. Et tout en gardant l'air dégagé, posant ses questions comme si de rien n'était pour ne pas qu'il aie l'impression qu'elle le flique.
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Balthasar.
Il hocha la tête, au moins ne serait-il pas entouré que d'inconnus. Et le moment qu'il redoutait arriva: Celle des questions de Mère. Même s'il ne les appréciait guère, il comprenait tout de même que la Blonde les lui pose. Et il savait pertinemment que s'il voulait qu'elle le laisse, il fallait qu'elle soit un minimum tranquillisée. Aussi fit-il de son mieux pour lui répondre.

Je suis installé à Lannoy, depuis quelques semaines. Je pense y rester un moment en attendant de savoir ce que je vais faire dans l'avenir. Ne vous inquiétez pas Mère, je vais bien.

Il lui sourit et lui servit une chope de bière fraîche, elle semblait en avoir fort besoin.

Je serais heureux de revoir Malycia et de faire connaissance de vos nouveaux amis. Ils ne vont pas tarder à arriver j'imagine. Avez-vous besoin d'aide? Je serais à vos côtés si besoin est.

C'était une manière comme une autre de se donner un rôle et une contenance et puis un élan de tendresse l'envahit, même s'il ne l'aurait jamais avoué. C'était sa mère après tout. Et grandissant, il lui prenait le désir de protéger, de veiller sur quelqu'un.
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Malycia
[Château de Renaix]

Debout devant le vide sidéral du contenu de son armoire la jeune vicomtesse soupirait.

Pourquoi j'ai accepté, j'ai rien à me mettre
, là était le sempiternel refrain des femmes dont la garde robe croulait sous les vêtements qu'elles ne portaient en général qu'une fois.
Mais ce n'était en rien le cas de Malycia, qui portait plus d'attention à l'entretien de son armure, préférant s'occuper du remplacement des éléments abimés lors de joutes, qu'à courir les boutiques par pure coquetterie.
Non la jeune femme n'avait rien d'une coquette, et elle devait bien se rendre à l'évidence elle ne pouvait, ne serait ce eut égard à son rang, arriver en tenue d'homme.
Mais soudain la mémoire lui revient, elle se souvenait avoir au fond d'une malle une robe noire, portée en de rares occasion voir même qu'une seule fois, c'était quand déjà?
Haussement d'épaules, après tout qu'importait, on s'en fichait, d'ici là que quelqu'un se souvienne l'avoir déjà vu la porter serait purement fortuit, déjà la voir arriver en robe serait une surprise à elle seule.
Toutes les malles furent vidées, elles ne contenaient pas de vêtements mais des objets divers et totalement inutiles qu'elle avait pris l'habitude de collectionner, je vous passerais la revue de détaille qui n'aurait de toute façon aucun intérêt dans le déroulement de l'histoire.


Aaaaah la voilà! La robe est dépliée, retournée en tous sens afin de vérifier son état, il serait curieux qu'elle soit abimée puisqu'elle n'avait dû la porter qu'une seule fois.
Une chance les mites ne l'ont pas trouvée, elle sera parfaite.

Une autre chance pour elle, elle lui allait encore comme un gant, après l'avoir enfilée, ajustée au niveau du buste, lacer correctement le bustier qui donnait alors à sa poitrine un peu plus de volume, elle entreprit de se coiffer.
La jeune fille qui lui servait de femme de chambre ayant abandonné l'idée totalement farfelue de l'aider à démêler sa crinière qu'elle prenait rarement la peine de peigner, c'est Malycia elle même qui s'en charge.
De nombreux cris et jurons résonnèrent un moment dans le château, mais à en voir le résultat la bataille n'avait pas été vaine et les cheveux noirs ébènes étaient parfaitement lissés.
Un dernier regard dans le psyché de sa chambre, le reflet qu'il lui rendit n'était pas trop désagréable, elle arriverait à faire illusion.


Et dire que certaines passent leur temps à ça!
Nom d'une burne molle ce qu'il ne faut pas faire.


Pour le reste son teint d'albâtre restera de marbre, aucune poudre rosée ne sera apposée sur ses joues, seule touche de couleur une pointe de rouge sur ses lèvres et quelques goutes de musc déposées dans le creux de son cou et celui de ses poignets.
Ne lui restait à couvrir ses épaules dénudées de sa cape bordée d'hermine et de filer jusqu'à l'auberge non loin de la Motte au bois,où devait s'impatienter Kheldar, comme il lui avait spécifier dans son dernier pli.


[Une auberge non loin du lieu de la fête]

Le coche portant le blason à l'aigle bicéphale sur ses portes venait de se poster juste devant l'auberge où le vassal impatient séjournait.
Elle n'en descendrait pas, si il l'attendait il devait sans aucun doute épier son arrivée.


J'espère qu'il est prêt, marmonne t elle à peine venaient ils de s'arrêter.
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