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[RP]Chez la Comtesse Vivi (vi Foreveur)

Balthasar.
Balthasar cueillit sa soeur, encore bien frêle et fatiguée, dans ses bras, l'entourant et la soutenant de son mieux. Il sourit lorsqu'elle lui posa la question et l'oeil brillant lui répondit.

Si tu savais tout ce qu'elle avait préparé! Elle n'a pas fait les choses à moitié, il y a de tout et à profusion, tu vas pouvoir te remplumer un peu.

Il leva les yeux au ciel en souriant et la regarda, et caressa de ses doigts les joues trop creusées à son goût de sa petite soeur. Puis il ajouta.

Dès que tu veux t'éclipser tu me diras, je t'aiderais à rejoindre ton appartement.

C'est que les flonflons c'était pas trop son truc et si Mère devait s'occuper de tout ce petit monde, lui sa préoccupation était de veiller sur Cira, enfin de retour. Et il était largement plus à l'aise en petit comité.
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Cira
Blottit contre son frère, elle sentit chaleur et réconfort et en fut plus que ravie. En partant à sa recherche et en la retrouvant il lui avait montré à quel point il tenait à elle. Certes cela pouvait être simplement à la demande de leur mère mais elle avait vu son visage et entendu ses mots quand il s'était assit à ses côtés à Langres. Non il avait fait le chemin de son propre chef pour venir secourir sa gourde de petite soeur qui avait voulu retourner en arrière chercher les autres alors qu'elle était seule et pleine de marchandises. Finalement c'était ça d'avoir un grand frère. Un homme doux, attentionné, aimant, près à beaucoup pour vous sauver et tout ça sans jamais vous trahir.
Souriant sous les doigts du jeune homme elle hocha la tête.


Tant mieux. J'ai grand faim et si je reste comme cela, je ne vais plus remplir mes robes. Déjà que je suis un peu obligée de tricher pour les rendre volumineuses...

Oui, Cira n'était pas épaisse, ça la complexait alors depuis son accident et sa perte de poids, grossir était devenu un objectif, une mission ! Mince passait encore, elle avait un métabolisme contre elle de toute façon mais alors finir maigre, ça c'était hors de question !

Je ne pense pas rester longtemps de toute façon. Le temps de manger, de remercier les personnes qui m'ont accompagné parce qu'elles n'étaient absolument pas obligé de le faire et je vais me reposer.

Et posant sa tête contre le torse de son frère, elle regarda Chany et Jkeok. Oui elle leur était reconnaissante de s'être déplacés jusqu'à elle que ce soit jusqu'à Langres pour lui ou Péronne pour elle. Elle ne savait pas qui était la Dame, sûrement une amie de sa mère puisque c'était Rosa qui avait prévenu Cira que Chany viendrait la récupérer quand à Jkeok, elle ne doutait pas que Jujoss l'est poussé à venir la récupérer. Cette dernière d'ailleurs avait dut s'arrêter à la frontière Champenoise et Cira lui portait une affection particulière parce que oui, elles étaient ensemble avant que le voyage ne parte en sucette, que Jujoss s'en voulait alors que ce n'était pas de sa faute et qu'elle aussi avait fait le voyage pour la chercher. Bref, des gens géniaux à qui elle sera toujours reconnaissante.
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Rosa
[Quelques temps plus tard]

Tant de choses s'étaient passées depuis quelques mois. Beaucoup. Quelques très grandes joies. Beaucoup de chagrins. Il était grand temps que des choses changent. Eddard et elle avaient discuté. Ou du moins elle avait tenté. Elle avait eu l'impression qu'il se fichait royalement de ce qu'elle vivait, de ce qu'elle ressentait, que ce qui comptait le plus pour lui, voire la seule et unique chose était ses précieux titres. Plus précisément, les siens, à elle.

Elle s'était écrit plusieurs missives à elle-même ces temps, coucher les mots sur le vélin l'avaient aidée à se libérer, à lâcher ceux qui se bousculaient en une cruelle tourmente dans son esprit bien trop encombré. L'avaient aidé à y voir plus clair en elle-même, à exprimer ses émotions, ce que son coeur lui disait. Ce que lui se refusait à entendre et à voir. Ces vélins avaient été ses meilleurs confidents. Il était temps à présent d'en envoyer une ultime.




A toi, "mon Autre",

Toi qui portais le masque de sourire tandis que mes larmes coulaient, faisant croire à tout le monde, moi y compris que tout allait bien, ça y est, c'est fini. Je te renvoie. Sans gages et séance tenante. Basta, finita la commedia.

Tu as maintenu les apparences quand derrière je m'effondrais, tu m'as aidée à passer certains caps. D'une certaine manière tu m'as rendu service. Mais tu as pris aussi bien trop de place, je t'ai laissée m'étouffer. A présent je veux vivre à nouveau, sans faux-semblant sans devoir calculer, afficher une image d'Epinal qui fasse rêver l'entourage.

Ceci est la dernière missive que je t'écris, n'en prends point ombrage, c'est pour moi une vie meilleure que je me destine.

A jamais j'espère

Rosa


Elle la déposa dans l'écrin qui contenait ses missives, le coeur bien plus léger qu'il y a quelques semaines... et qu'il y a longtemps en fait. Elle était reconnaissante. D'avoir retrouvé la vue, son estime d'elle-même, et le contrôle de sa vie. D'avoir eu l'illumination et la chaleur qui avait étreint son coeur, qui l'avait ramenée à la vie, réalisé que la Rosa qu'elle devenait se perdait elle-même. Elle priait chaque jour le Très-Haut ne cessant de le remercier pour ses bienfaits.

L'âme enfin apaisée, elle se servit, une fois n'était pas coutume d'une bonne rasade de vin de Bourgogne qu'on lui avait offert. Faisant tourner le breuvage carmin dans sa coupe, elle le contempla, songeant aux dernières années vécues, à son parcours, depuis son veuvage. Elle s'était "faite toute seule" comme on dit. Ce qu'elle était, ce qu'elle avait, elle l'avait obtenu à la force de la douceur, de caractère aussi, du poignet et de beaucoup de travail.

Elle se força à sortir de la nostalgie qui menaçait de l'envahir et caressant son ventre qui s'arrondissait elle se concentra sur l'avenir. Quel serait-il? Et pour cet enfant? Elle l'ignorait encore. Mais elle entrevoyait malgré certaines difficultés, de la joie, de la douceur, du travail sûrement encore. Et rire. Rire à nouveau, c'était si bon.

Elle esquissa un sourire. Le futur lui tendait les bras. Elle ne se doutait de rien. Rien encore...

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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
Comtesse de la Motte-au-Bois
Vicomtesse de Lannoy et de Poperinge
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Rosa
De sombres nouvelles lui parvenaient provenant de l'Empire. Sa famille était décimée, et payait un grand tribut à cette guerre sombre et stupide. Une sensation glacée l'étreignit. Sarah Elisabeth avait été grièvement blessée, perdant l'enfant qu'elle portait, son époux était porté disparu, et la quasi totalité de sa parenté était atteints plus ou moins grièvement.

Elle alla se réfugier dans l'église la plus proche. Il fallait prier pour tous ceux qui souffraient en ce moment même. Pour les siens mais aussi pour tous ceux qui faisaient les frais de ces combats. Elle pria que jamais les Flandres ne soient appelées à combattre, que les esprits retrouvent leur raison.

Contrairement à l'accoutumée rien ne l'apaisa. Elle était mue par une espèce de pressentiment que quelque chose de terrible allait se passer. Elle continua à s’abîmer en prières, espérant conjurer ce mauvais sort, cette impression qui l'étreignait. Aristote, Christos, Sainte-Illinda et le Très-Haut, tous elle implorait leur aide et leur bénédiction.

Ce n'est que plusieurs heures plus tard qu'elle quitta l'édifice sacré, le coeur à peine soulagé et rentra, toujours songeuse dans l'auberge où elle dormait.

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Rosa
[A Tournai]

Il court, il court, le furet
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet,
Le furet du bois joli.



Pour courir, elle courait la Comtesse. Partout, tout le temps. Sauf quand elle était assise en taverne ou qu'elle grappillait quelques heures de repos et de sommeil dans les doux et attentionnés bras de Morphée. D'ailleurs ce n'était pas du goût de tout le monde, son entourage lui faisant régulièrement remarquer qu'elle devait le pied, songer à l'enfant qu'elle portait. Justement, cela l'inquiétait. La situation qu'elle vivait la rendaient inconfortable à ce sujet. Quel avenir pour cet enfant? Inconsciemment ne cherchait-elle pas à faire comme si elle n'en portait pas? Sans se ménager? Qui pouvait savoir, elle même ne le savait sans doute pas. Quoiqu'il en soit, elle-même se rendait tout de même compte qu'elle devrait faire plus attention.

Mais comment le faire alors qu'elle devait courir avec la caravane comtale, gérer plusieurs situations complexes en même temps, faire un saut sur Tournai, rejoindre la caravane? Elle en avait encore pour une bonne semaine bien tassée à devoir courir partout...

Arrivée dans sa résidence tournaisienne, la Blondissime régla quelques affaires courantes, déposa ses réserves chez elle, prit son argent, l'envoya au Comté, s'occupa de quelques dossiers en retard, envoya des convocations, écrivit une missive à son futur ex-époux de qui elle n'avait aucune nouvelle.

Elle s'octroya alors une pause. Quelques bières, des amis, et même des mains pour masser ses épaules, que rêver de mieux? Etre pleinement heureuse sans doute. Mais ça ce n'était pas encore pour demain.


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Rosa
[A Gent]

Les jours se suivaient et ne se ressemblaient pas. La caravane suivait son cours, avec de nombreuses heures passées en taverne à discuter parfois jusqu'à pas d'heure faisant même naître des rumeurs infondées. Mais elle s'en fichait. Les gens pouvaient bien raconter ce qu'ils voulaient, ils ne la connaissaient pas, pas entièrement. Et ils seraient bien surpris d'ailleurs.

Elle-même avait eu la surprise d'avoir eu la candidature d'un anversois pour la liste comtale, elle en fut radieuse, rien de mieux que pour illuminer ses journées et lui redonner de l'espoir. Espoir en des jeunes qui s'engagent, en des villes animées, en la vie. Son programme avançait, la liste se bouclait.

Le bonheur elle le grappillait où elle le pouvait, le prenant là où il était. Elle ne voulait plus pleurer, ça lui aurait offert encore trop de place. D'ailleurs les nouvelles qu'elle recevaient de l'Empire l'avaient laissée pantoise.

Son père avait été élu Empereur. A présent légitimée elle se retrouvait être au rang de Princesse. Cela lui fit un sacré choc. Déjà que la situation dans laquelle elle était n'était pas banale étant flamande pur jus, fille d'Empereur qui voulait s'arroger les terres de Hainaut, en Flandres, elle était entre deux feux. Pour autant sa fidélité allait aux Flandres et elle ne laisserait pas quiconque en retirer une once de terre. Fût-il son père.

Elle soupira puis sourit, songeant que son époux qui l'avait épousée trivicomtesse lorgnant sur de plus hauts titres encore se retrouverait sans rien d'autre que sa Seigneurie alors qu'elle n'avait rien cherché et se retrouvait Princesse impériale. Ce retournement inattendu de situation lui mit un peu de baume au coeur, non point tant pour le titre plutôt que pour la vie qui avait rétabli les choses. "Bien mal acquis ne profite jamais" dit le sage dicton. Elle le voyait s'accomplir sous ses yeux ébahis.
Il n'était pas au courant. Elle ne comptait pas lui dire ce qu'il perdait. Pas encore. Mais il passerait sûrement pas toutes les couleurs.

Son sourire s'étira encore sur son visage. Sa journée s'annonçait radieuse.

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Rosa
"On est tous divisés, on est intérieurement plusieurs personnes contradictoires qui se combattent ou dont les intérêts se contredisent, on est tous amenés à jouer des rôles qui en définitive sont des facettes d'une vérité unique qu'on passe son temps à intérioriser, à travestir, à protéger du regard d'autrui et finalement à trahir, parce qu'on a honte de s'avouer aussi complexe, pluriel, tiraillé, contradictoire et donc essentiellement infini, alors que c'est précisément notre force."

L'amour et les forêts
[ Eric Reinhardt ]


Qu'ils aillent se faire foutre. Tous!

Ce soir là, en rentrant, les portes claquaient dans tous les sens, les mouches osaient à peine voler dans cette atmosphère chargée d'électricité qu'un rien menaçait d'embraser. Elle avait donné des ordres, elle ne voulait voir personne. Ses propos avaient le mérite d'être clairs, très clairs.

Mais enfin Comtesse, vous ne pouvez pas... vous devez...ça ne vous ressemble pas!

Tentait de dire une Bertine affolée courant derrière la Blonde qui marchait à grand pas vers ses appartements pour s'y enfermer, fulminante de colère. Las, sa remarque ne fit que croître la fureur de la Blondissime. Justement c'était bien ça le problème "vous êtes trop gentille, trop lisse, trop parfaite, trop"... et des pas assez, "pas assez mordante, pas assez vengeresse, pas assez ferme". A les entendre la moitié du Conseil aurait voulu qu'elle tape l'autre moitié. "Ce Conseil est pourri à cause de vous, réagissez." "Reprenez-vous", saupoudré de "vous êtes fourbe", "je n'aime pas ce que vous devenez" sans compter les critiques sur le choix de ses compagnons, de ceux qui avaient partagé sa vie. Son bonheur à elle on s'en fichait éperdument. Evidemment si on lui tapait dessus, c'était pour son bien, uniquement. "Encaisse, prends ça encore, relève-toi, demain je t'en rajouterais encore une couche." Stoooooooooop!

Enfermée à double tour dans ses appartements, elle faisait les cents pas essayant de se calmer. Il était temps que cela cesse. Elle ne plaisait pas? Elle décevait? Tant pis. C'était leur problème pas le sien. Il n'y avait que des idiots pour croire qu'elle était parfaite et qu'elle se prenait pour supérieure sans voir qu'à justement en mettre plein la vue, bien trop, était pour faire comprendre que tout cela n'était qu'auto-dérision et lancé de fleurs à soi-même. Et rien ne l'interdisait non?

Qu'on critique ses choix c'était une chose mais qu'on l'insulte la faisant passer pour une coureuse et une catin c'était autre chose. Trop c'était trop.

Après s'être servie d'une bonne coupe de vin largement remplie, elle se mit à dessiner quelques blasons, pour se passer les nerfs. Elle n'arrivait pas à se désensibiliser. Soit, elle ferait à nouveau appel à son Autre. Celle qui lui avait été si utile pendant son mariage. Elle porterait un masque. C'était ça ou périr pour l'instant. Elle n'était pas assez forte pour encaisser encore et continuer ainsi. Son Autre la supplanterait quelques temps, jusqu'à ce qu'elle récupère suffisamment. Se préserver, avant tout. Son Autre allait bien, toujours. Elle donnerait le change le temps nécessaire.

Respirer, souffler, tenir bon. Et retrouver son Refuge.

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Aignan




        Vicomté de Lannoy, 23 mai 1463
    Une lieue à pied, ça use, ça use, une lieue à pied, ça use les poulaines ! Deux lieues à pied, ça use, ça use, deux lieues à pied, ça use les poulaines ! Trois lieues à pied, ça use, ça use, trois lieues à pieds, ça use les poulaines ! Quatre lieues à pied... Ah ! Enfin ! Lannoy ! Depuis Tournai, le chemin lui avait paru interminable. Pourtant il y a quelques semaines, il l'avait pris dans l'autre sens. En haillons... Pieds nus... Le va-nu-pied rentrait au pays bien habillé pour revoir son père. Comme quoi, travailler à la ville avait du bon. Endimanché avant l'heure, Aignan se présenta devant l'huis clos de la chaumière familiale. Décidément, rien n'avait changé ces dernières années. Le village était resté à l'ombre du château, seuls quelques champs étaient en friche, dont ceux de son paternel. Cela lui parut étrange et il poussa la porte pour s'annoncer.

    Il était là, alité dans sa modeste couche de paille. Était-il malade ? Non, simplement vieux, trop vieux pour continuer à s'occuper des terres allouées par le seigneur. Le métayer réagit à peine à l'arrivée de son fils qui se mit à son chevet. Il aurait voulu lui mentir, lui dire qu'il était entré dans les ordres comme souhaité, car après tout il était le benjamin de la fratrie. Mais quel héritage quand le père n'est qu'un serf attaché à une terre qui ne lui appartient pas : ses enfants héritant, oui, de son fardeau. Aignan était près à s'attacher au service d'un noble mais pas à en devenir corvéable à merci. L’Église, il y retournerait bien assez tôt, comme tout pécheur retourne auprès de Dieu. Sa main caressa le front du vieillard qui pleurait, comprenant sans qu'il n'en dise plus. Ses lèvres remuèrent en même temps que les siennes et les mots se mêlèrent.

    Père... mon fils...

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      La vie, c'est vraiment de la grosse boulasse ! (si je puis dire ainsi)
Aignan
    Lannoy. Décidément, il y passait le plus clair de son temps. Ce n'était pourtant pas pour les beaux yeux de la vicomtesse, puisqu'elle n'y mettait guère les poulaines. Non, ni même pour ceux de son fils, le seigneur, qui ne quittait pas le délicat couffin du château pour aller à la rencontre de ses gens. C'était encore au chevet de son père que Aignan était. Ce jour, il lui fermait les yeux pour de bon après des jours d'agonie. Le curé de la paroisse lui avait fait les derniers sacrements et le vieil homme ne tarda pas à rejoindre son Créateur. Il ne savait pas qu'il rejoindrait la fosse commune. Son fils n'hériterait rien et finalement trouvait cela aussi bien. Désormais sans attache, le jeune homme pouvait voir de nouveaux horizons sans regarder derrière lui ni même être pris de remords. La chaumière reviendra à un nouveau métayer et les terres seront de nouveau exploitées. C'est ainsi qu'il referma la porte et reprit sa route vers Tournai. Sa vie était là-bas, sur les rives de l'Escaut.

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      La vie, c'est vraiment de la grosse boulasse ! (si je puis dire ainsi)
Rosa
[La Motte-au-Bois]

Compliquée, sa vie était devenue compliquée. Ces derniers mois elle avait eu des hauts, des bas, des travers, des ornières, des paradis, des enfers. Elle n'avait toujours pas réussi à trouver un chemin qui ne tourne pas trop ou qui ait à peu près l'air normal même si elle récupérait dernièrement un certain apaisement et retrouvait une certaine joie de vivre, chose qui n'avait pas été gagnée il y a encore peu. Elle tentait de vaincre ses tourments, ses angoisses, ses tentations, ses doutes, ces images qui la hantaient trop souvent, ses mélancolies. Certains s'ingéniaient à la débarrasser de tout cela tandis que d'autres prenaient un malin plaisir à en rajouter une couche.

S'y retrouver. Se relever.
Avancer. Persévérer.
Ne pas se perdre encore.
Déposer ses soucis. Encore et encore.
Céder à la tentation. Encore et toujours.
Passer des nuits plus apaisées.
Chasser le froid qui la glaçait.
Retrouver une certaine foi en l'avenir même s'il restait des plus incertains.
Mordre la vie à pleine dents lorsque l'occasion se présentait.
Ne pas regretter. Avancer, encore. Jongler, beaucoup.
S'énerver, souvent. Retrouver le sourire ensuite.

Mais il n'était plus temps de tergiverser et là on avait besoin d'elle aussi la Blondissime fit reluire les ors, briquer le château de fond en comble, tout devait être parfait pour l'anniversaire, les fiançailles, le mariage et tout ce qui s'en suivait. Et puis cela lui occupait l'esprit, entre deux escapades. Fête, il fallait penser fête. C'était une absolue nécessité. Fleurs, décorations, tapisseries, cadeaux. Voilà c'était bien ça.

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Rosa
[Bruges]


Elle retrouvait le sourire et la joie de vivre... du moins entre deux prises de tête et ces jours il y en avait eu plein. Mariage, pas mariage, nouvelles, plus de nouvelles, Cira et elle étaient dans le flou le plus complet et des informations contradictoires leur parvenaient.
Que faire? Quelle décision prendre?

Sans compter le Conseil et les nouvelles qui venaient de Bruges, ils devaient prendre la ville le maire étant trop souffrant. Opération rondement menée et Lafred se retrouvait bourgmestre, la ville était dans de bonnes mains.

Les sourires donc... elle avait tenté l'autre soir la prise d'une dragée rose de Gondi. Son entourage dit qu'elle était fort amusante à voir à courir derrière des grenouilles imaginaires à vouloir les embrasser, à tenter d'attraper des licornes et à regarder les papillons dans les bras d'un lion. Il parait que cela faisait plaisir à voir de la voir si heureuse et détendue.

Elle avait souvent les pensées ailleurs, regardant distraitement des plumes voleter, sirotant même des verres de vins pour se détendre, chose qui devait rester secrète évidemment, ça aurait fait mauvais genre pour la réputation de la PBBDF que de faire des infidélités à sa bière fétiche. Elle faisait des escapades dans la nature dont elle ressortait les cheveux un peu ébouriffés, le teint rosi par le grand air. Reprendre le temps de vivre, de sourire, l'espace d'un moment être sans souci, hors du temps et de l'espace. Elle en avait un besoin vital. Souffler. Respirer. Se sentir vivante. Cela lui redonnait des forces pour des lendemains plus heureux.

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Bertine
[A la Motte-au-Bois]

Elle s'inquiétait la Bertine. D'une part parce qu'elle ne voyait que rarement sa maîtresse, de plus elle avait des sautes d'humeur terribles, de violents accès de mélancolie qui la prenaient à tout moments, non vraiment l'ambiance à la Motte-au-Bois n'était plus pareille depuis quelques temps. Le château était certes bien entretenu comme à l'accoutumée mais quelque chose avait changé. La Comtesse était toujours en vadrouille ou se terrait dans des endroits secrets. Elle aurait été sa mère elle aurait pris les choses en main mais elle n'était que sa chambrière. Si elle pouvait se permettre de lui parler bien plus franchement que la plupart des autres domestiques de la mesnie pour autant elle ne pouvait pas lui donner d'ordre.

Il fallait absolument qu'elle trouve une idée pour la fixer un moment quelque part et lui changer les esprits mais quoi?

Elle décida d'aller vers les jardins en quête d'une quelconque inspiration après avoir signalé à Nestor qu'elle sortait faire un petit tour.

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Athus
[La Motte-au-Bois]

Il était de mauvais poil Athus, depuis un bon moment. Déjà que la Blondissime avait engagé un freluquet comme garde n'ayant ni la carrure ni l'expérience de son humble personne, il avait très mal pris l'intégration d'Ardacos comme garde comtal, rôle qui était le sien jusqu'alors et qu'il jalousait précieusement. Ainsi donc il n'était vraiment pas à prendre avec des pincettes.

Il passait ses nerfs sur les jeunes recrues qu'il formait, sur les palefreniers qui osaient ne pas obéir à la moindre de ses exigences et rendaient dingue ceux qui avaient le malheur de le croiser, il traversait les jardins pour aller vers les écuries lorsqu'il aperçut Bertine.

Son visage se dérida un peu, il avait grande affection pour la jeune fille qu'il voyait souvent sans vraiment pouvoir la côtoyer, ils étaient un peu de deux mondes même s'ils étaient tous deux membres de la mesnie. Lui côté soldat et elle aux côtés de la Blondissime à s'occuper de l'intendance, de sa garde-robe et plus habituée aux beaux tissus que lui. Il était fier de sa fonction pour autant il se gênait de trop s'approcher de la jeune femme.

Rien ne le retenait particulièrement aussi une fois n'était pas coutume il s'approcha d'elle, elle semblait avoir l'air soucieuse.


Le bonjour Bertine. Auriez-vous un souci? Vous semblez préoccupée?

Avec un peu de chance il pourrait l'aider et se sentir à nouveau utile.
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Bertine
La jeune femme marchait lentement à travers les allées quelque peu plongée dans ses pensées lorsqu'une voix la fit sursauter. Elle tourna la tête et sourit reconnaissant son interlocuteur. Son visage se rasséréna, elle aimait bien Athus, elle le savait homme de confiance aussi elle ne tarda pas à s'épancher.

Bonjour Athus, allez-vous bien? En effet je suis préoccupée par l'état de la Comtesse. Elle semble...

Elle fit une moue, les qualificatifs auxquels elle songeait ne manquaient pas pour autant il aurait été délicat de les sortir. Bizarre? Etrange? Pénible? Lunatique? Bertine opta pour de plus neutres:

Perdue, pas comme d'habitude, elle passe de la plus grande exaltation à la tristesse la plus profonde. Elle disparaît sans crier gare, se terre on ne sait où... J'ai peur pour elle, si vous saviez l'état dans lequel je l'ai parfois trouvée, prostrée pendant des jours... Vous savez ce qu'elle a vous? A moi elle ne se confie plus guère...

Non rien n'était plus comme avant, la légèreté et la joie de vivre avaient disparu de l'ambiance général, les papotages sans fin entre Rosa et elle également, la Blondissime était bien moins présente à la Motte depuis quelques mois. Bertine leva son visage vers Athus se demandant s'il partageait sa pensée.
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Athus
Ainsi c'était cela qui préoccupait la jeune femme? Cela se comprenait. Qui ne se souciait pas de la Comtesse qui semblait avoir par moments perdu la raison. Il grogna en songeant à l'Ardacos qu'elle avait embauché. Comme si lui était trop vieux pour garder la Comtesse, lui le chef de sa garde? Il lui en gardait rancoeur à la maîtresse pour le coup.

Il ne savait trop que lui dire, si l'état de la Comtesse le préoccupait, question sécurité oblige pour autant Athus était plus intéressé à s'approcher davantage de Bertine et si l'aider pouvait permettre cela, alors tant mieux.

Il secoua la tête.


Je n'en sais pas plus, elle fait des escapades semant même Ardacos. Peut-être faudrait-il la faire suivre. Qui sait où elle se rend ainsi en cachette. Vous pensez qu'elle aurait... des secrets?

Forcément aux yeux d'un homme escapade cachée ne pouvait guère signifier autre chose qu'une histoire de fesses. Pour autant il ne voulait pas choquer Bertine et tenta ainsi de suggérer la chose en douceur.

Il espérait qu'elle puisse suffisamment se confier à lui pour qu'il puisse en savoir plus sur elle. Il aurait de loin préféré lui demander: "Comment allez-vous, vous, Bertine?" plutôt que s'occuper des affaires de la Comtesse, mais un temps pour chaque chose. Il n'osa trop la regarder dans les yeux pendant qu'il lui posa la question, Bertine faisait-elle partie de ceux qui pensent que tous les hommes sont infidèles par nature? Comment allait-elle réagir?

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