Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 15, 16, 17   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Procès en réhabilitation d'Angelyque de la Mirandole

Arnault d'Azayes
Rome, 6 juillet 1462. Le cardinal d'Azayes avait congédié ses bedeaux, notaires et diacres à l'entrée de la basilique Saint-Titus. Le dernier bedeau l'ayant amené devant l'autel rejoignit ses collègues devant la porte extérieur de la première église de l'aristotélité. Dans l'immense et superbe édifice, un homme petit et hideux était agenouillé. La laideur de ses traits, évidente depuis qu'il ne portait plus sa capuche, s'était récemment accentuée par une morsure d'hérétique mais surtout par un ample bandeau marron traversant son visage au niveau des yeux.

« - Seigneur, fais-moi voir Ta lumière. »

Les mots avaient été murmurés avec une voix suppliante et douce, loin des atours d'autorité dont l'homme se forçait à se vêtir depuis quelques années. Après plusieurs minutes de prière silencieuse supplémentaires, l'aveugle inclina totalement son buste jusqu'à toucher le sol de la basilique. Les splendides habits de pourpre et d'or qu'il avait revêtus ce jour-là soulevèrent la poussière du lieu saint.

« - Servus servorum Dei », murmura-t-il avant de redresser son buste lentement.

Le serviteur des serviteurs de Dieu. Selon lui, ce titre communément utilisé par les papes lui convenait entièrement en ce jour si particulier. De toutes les nombreuses tâches qui avaient été les siennes, celle qui l'attendait était sans nul doute la plus titanesque. Depuis plusieurs jours, il ne dormait quasiment plus, réunissant des documents et établissant des listes assisté d'une foule de notaires.
Angelyque de la Mirandole, chef de file de l'Église schismatique de France sous le règne de feu Eusaias, avait demandé à être entendue en procès en réhabilitation. Un tel événement ne se pouvait concevoir autrement que public ; c'est donc au cœur même de la place d'Aristote que l'Azayes souhaitait entendre l'excommuniée. L'événement figurerait sans doute dans de nombreux livres d'histoire ; et plus il avançait dans sa préparation, plus l'Azayes doutait. La réussite de la procédure, si certaine dès qu'il entama les préparatifs, était à présent remise en question par divers faits. C'est pour trouver la foi nécessaire qu'il avait souhaité prier seul dès avant l'aube. Or celle-ci poignait au moment même où l'aveugle se redressa : son visage hideux fut alors baigné d'une lumière douce mais puissante.


« - Merci Seigneur », murmura-t-il enfin avant de se relever lentement et de se déplacer à l'aide d'une canne jusqu'à la porte qu'il frappa de deux coups.

Ses assistants eurent tôt fait de le mener sur la place d'Aristote voisine. tout y avait été soigneusement préparé par la garde épiscopale. Sur une estrade surélevée au-devant de la place trônait un grand bureau recouvert de velours pourpre. Une immense cathèdre incrustée de gemmes était disposée derrière le bureau en son centre ; un siège plus modeste de chêne foncé figurait à sa droite. Face à la cathèdre centrale se trouvait une barre semblable à celle des tribunaux à l'exception qu'elle portait les armes de l'Inquisition et des crois aristotéliciennes. La barre faisait face à la cathèdre centrale ainsi que les très nombreux sièges simples disposés en rangs réguliers derrière elle.
D'habitude, la place d'Aristote est encore déserte à une heure si matinale. Mais lorsqu'il y arriva ce jour-là, Arnault savait qu'il était attendu. Aux deux personnes qui y patientaient, il dit :


« - Chevalier. Ma mère. Approchez donc. »

Et, d'un geste, il les invita à s'agenouiller face à lui.
_________________
Chevreux
Chevreux avait vu et entendu de multiples procès. Mais lorsqu'il avait reçu la convocation du Grand Inquisiteur et qu'il lui avait parlé de celui qui allait avoir lieu, et auquel il lui était demandé d'être présent pour une tâche bien précise, le chevalier en avait été à la fois honoré et nerveux.

C'était là un événement de très grande visibilité, où les sujets qui y seraient abordés pouvaient et seraient certainement très délicats.

Le jour dit, au lever du soleil, le chevalier s'était présenté en Place d'Aristote pour rencontrer le Grand Inquisiteur. La place avait été préparée pendant la nuit, et avec toutes les chaises installées, on s'attendait à avoir de multiples personnalités importantes de présente, soulevant un peu plus le degré de nervosité qu'éprouvait le chevalier. Avec autant de personnalités, que dire de la foule qui se masserait aux alentours pour voir ce qui se passerait. La tâche ne serait pas de tout repos.

Une dame était également présente sur la place d'Aristote. À l'opposée de lui, il ne pouvait la reconnaître tout de suite. C'est alors que le cardinal leur fit signe à tous deux de s'approcher, ce qu'il fit sans attendre.

Arrivé devant lui, il le salua avant de se mettre à genoux.


« Dominus Vobiscum, votre Eminence. »

Le chevalier portait une tunique blanche marquée de la croix de son ordre. Mais surtout, aujourd'hui particulièrement, il portait l'épée d'Isenduil et le collier du Chevalier de l'Office militaire de l'Ordre de l'Étoile d'Aristote. Car c'est en ce nom qu'il avait été convoqué.
_________________

Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
angelyque
[A Quiberon - Chez les Ó Mórdha ]

Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir mettre sur le dos?

C'était LA question existentielle que se posait la duchesse du Charolais à l'approche de son procès. Elle se remettait doucement de son enlèvement chez Marzina et Finn, apprenait à moins détester les bretons, et profitait de l'hospitalité du couple. Elle passait donc beaucoup de temps avec Marzina avec qui elle s'entendait bien. Elles avaient de nombreux points commun et les mêmes soucis vestimentaires.

Se tenant la tête dans les mains, elle leva son visage en direction de la maîtresse des lieux.


Je ne peux y aller dans mes habits de Cour et briller de mille feux! Je serai à nouveau condamnée avant même d'ouvrir la bouche....

Si je mets mon armure, ce sera pire encore....ils voudront me faire la peau...


Un long soupir désespéré s'échappa des lèvres de la Charolaise.

L'idéal serait une robe de bure. Mais comment faire pour en trouver une de façon discrète? J'ai omis de dire à la soeur Valyria que j'étais excommuniée...elle me trouve si pieuse!!!

En plus ça gratte la bure....ça risque de me rappeler la toile de jute dans laquelle ces sagouins de Turbans Rayés m'ont enfermée!

Que faire?


Pleine d'espoir, la Mirandole regarda Marzina qui était pleine de ressources et comprendrait la gravité de la situation.
_________________
Marzina
[Presqu’île de Quiberon - Chez les Ó Mórdha]

La question lui avait arraché une moue dubitative. Ayant vécu toute son enfance au milieu d'une famille de prélats, elle aurait très bien pu lui répondre: "pas de tissu qui épouse les courbes", "pas de décolleté", "pas de morceau de jambe affiché", "mets ton chapeau", "baisse les yeux", "arrête de mordre ton frère!"...Bref, l'esprit s'égare dans des souvenirs qui semblent bien lointains, maintenant que sa famille se réduit à la cellule familiale Ó Mórdha: son mari et son nouveau né. La famille élargie comportait aussi sa filleule et son Altesse-ego de frère ainé, mais ça, c'est un détail.
Le fait que la Charolaise ait décidé de ne pas mettre ses habits de Cour lui convenait tout à fait. La Bretonne était de nature possessive, autant avec ses affaires que son mari, et la concurrence déloyale que lui faisait celle que son mari nommait "la Mamelue" avec sa poitrine opulente ne manquait pas de la contrarier, elle, dont la grossesse n'avait pas réussi à flatter une poitrine menue. L'idée de l'armure lui plaisait beaucoup: une montagne de fer cachant le moindre carré de peau, mais il est vrai que le message passé par une armure est loin de la paix aristotélicienne, et il aurait été dommage que l'Eglise veuille trucider ce qui se rapprochait le plus d'une amie.
A deux doigts de lui proposer avec sa Blondeur naturelle d'y aller nue comme un ver, histoire de recouvrer la pureté de sa naissance -et d'interdire l'accès de la salle à Finn, bien entendu- une remarque de la Duchesse la fait cependant changer d'avis.


"Robe de bure?..."

Vous avez dit "robe de bure"?!
Ca tombe bien, la Blonde savait justement où trouver une robe de bure, et elle cherchait justement à s'en débarrasser. Un sourire en coin se dessine sur les lèvres princières tandis qu'elle annonce:


"Vous allez m'adorer Votre Grâce...je peux vous en procurer une séance tenante!"

Si c'était pas un signe du Très Haut, ça, de lui offrir sur un plateau divin la possibilité de se débarrasser de la robe de bure immonde et puante de Finn, le tout en se faisant bien voir par la Pair de France!
Décidément, elle finissait vraiment par croire que ses récentes actions fanatiques avaient flattées le Très Haut et qu'il lui montrait par là-même son soutien.
Elle se précipite alors vers le couloir principal où Finn avait cru bon d'exposer cette immondice aux yeux de tous, là, accrochée sur le mur telle une relique sacrée, ayant ainsi causé la désertion de cette partie du château, les quiberonnais préférant encore passer d'une aile du château à une autre sous la pluie plutôt que de supporter l'odeur immonde qu'elle dégageait. Après un coup d'oeil à droite puis à gauche pour vérifier que ni son mari, ni un éventuel rapporteur n'était présent, elle attrapa sèchement l'objet du délit. Se pinçant le nez d'une main, tenant la robe de bure de l'autre entre le pouce et l'index, cherchant à y apposer le moins de contact possible, elle emprunta un raccourci derrière une tenture pour arriver rapidement auprès de la chambre d'ami, et ce sans faire de mauvaise rencontre.
Elle se précipita alors à l'intérieur de la chambre, refermant brusquement la porte avec un air de conspiratrice, appuyant son dos contre la porte comme si celle-ci pouvait s'ouvrir brusquement sur son mari. Relevant fièrement le nez, elle tendit la robe de bure à la Charolaise, déclamant hardiment:


"C'est fait!"

Oui, elle avait l'impression d'avoir terrassé un dragon en venant décrocher et voler la robe de bure, prunelle pourrie des yeux de son époux, pour servir les projets d'une Pair de France qui à coup sûr ne garderait pas indemne ce qui était censé à la base être un vêtement.

"Ca sent un peu le fauve je vous préviens, ça a appartenu à Finn, vous voyez le tableau...Enfin bref, je vous conseille d'inonder ce...truc...du parfum que vous avez de plus couvrant!"

Il fallait s'assurer que Finn ne reconnaitrait pas cette loque comme étant la sienne. Cette robe de bure avait tellement de valeur à ses yeux qu'il croirait sans peine son angélique femme lorsqu'elle émettrait l'hypothèse qu'un gueux n'avait pu passer tous les jours devant cette relique sans résister à la tentation de la voler pour la revendre. S'il la reconnaissait sur le dos de la Mirandole...et bien la Blonde serait forcée de l'entasser.

"Il faudrait aussi la féminiser un peu..."

Que l'Irlandais ne reconnaisse pas la forme non plus.
_________________
Anne de Castelviray
    Anne avait dû quitter la Champagne pour une affaire de la plus haute importance qui l'attendait à Rome. Son travail n'allait pas en souffrir. Seulement, elle avait reçu il y a quelques jours une lettre de son Eminence Thomas d'Azayes qui requérait son aide pour un travail qu'elle pensait maîtriser. Le viei lhomme l'avait bien averti que la tache allait être rude mais Anne ne reculait jamais face à la difficulté.

    Elle avait descendu ainsi en carrosse toute la façade des Alpes et avait pris une embarcation afin de rejoindre Rome le plus promptement. Elle avait juste eu le temps de visiter cette ville sacrée, qui la fascinait tant, cependant, elle ne pouvait pas perdre plus de temps et devait sous peu rejoindre le Cardinal.

    Elle filait donc droit jusqu'à la place d'Aristote. Arrivé, elle remarqua le Cardinal vêtu de son habituelle pourpre ainsi qu'un autre homme, ayant à sa ceinture une lame, une épée semblait t-il. Elle même n'était vêtu que très sobrement, elle avait sa soutane ainsi que son voila de nonne qui lui laissait tout de même paraître quelques mèches. Elle vit ensuite que le Cardinal leur faisait signe. Elle se présenta devant lui avant de marqué une petite révérence et de se mettre à genoux humblement.

    «Votre Eminence»
Arnault d'Azayes
La température était déjà bien élevée en cette heure pourtant matinale. L'été avait de tout temps été la pire saison pour se rendre à Rome ; et nombre de Romains quittaient d'ailleurs la ville entre juin et septembre. L'Auvergnat Azayes ne s'était pas habitué à cette chaleur ; et peut-être ne s'y accoutumerait-il jamais. Il restait à espérer que la Mirandole ne soit pas une amatrice de fortes chaleurs !

La pause en station debout sur la place permit à Arnault de reprendre son souffle et de tenter de se rafraîchir par le calme pendant que Chevreux et Anne s'agenouillaient. Il s'amusa à songer qu'il avait choisi deux inconnus pour l'assister durant ce qui pourrait se révéler l'affaire de sa vie. Le chevalier d'Entrelacs lui était connu de nom, guère plus ; son oncle Cyril Kad et son cousin Tibère lui avaient loué les mérites du teutonique mais Arnault ne l'avait jamais rencontré personnellement avant l'entretien préalable au procès. Quant à Anne de Castelviray, l'Azayes ignorait tout d'elle mais la carence de Rome en clercs au mois de juillet avait réduit son choix de notaire. Issue d'une noble famille comportant des amis et des ennemis de l'aveugle, elle était l'élève du cardinal en Arles mais celui-ci ignorait tout d'elle. Il devait donc s'en remettre à Dieu pour ne point être déçu. Après ces quelques réflexions silencieuses, l'Azayes dit d'une voix solennelle à l'opposé de la douceur avec laquelle il s'adressait à Dieu :


« - Chevalier, ma mère, c'est la justice du Très-Haut que je vais devoir rendre aujourd'hui. Se peut-il concevoir plus complexe tâche confiée à un homme aussi imparfait que moi ? Heureusement, la foi produit des miracles chaque jour. Grâce à elle, je suis confiant dans ma réussite. Mais je n'ai aucun doute sur celle-ci dès lors que je songe à vos qualités personnelles. Il me semble évident que l'ordre de ce procès sera exemplaire grâce à vous, chevalier, et que l'administration sera parfaite grâce à vous, ma mère. Car au-delà de vos qualités je sais votre piété infinie. La tâche est immense, et nous nous sentirons seuls contre tous dès les premières minutes de l'audience, mais l'unique allié à nos côtés sera de taille : Dieu. Chevalier, ma mère, prions-Le pour que la lumière qui commence à baigner la place soit la Sienne et celle du triomphe de Sa justice, que nous nous apprêtons à rendre. »

L'Azayes joignit alors les mains et adressa une courte prière à Dieu. L'essentiel avait été dit dans la basilique. Il laissa cependant le temps aux deux agenouillés pour terminer une prière plus longue. Il rompit alors le silence :

« - Chevalier Chevreux d'Entrelacs, je vous nomme capitaine de la garde épiscopale extraordinaire de ce procès et vous signe blanc-seing pour la gestion de son ordre et de sa logistique. Mère Anne de Castelviray, je vous nomme notaire extraordinaire de la congrégation de l'Inquisition pour ce procès, et vous charge de la gestion du corpus documentaire que l'on transfère à présent sur notre table ainsi que de la greffe. Vous pouvez vous relever et débuter vos tâches dès à présent. Que la partie commence ! »

Un signe de croix plus tard, l'Azayes appelait un bedeau pour qu'il le mène au palais des papes. Sa première tâche sur la place venait d'être accomplie ; il ne reviendrait au tribunal extraordinaire que quand l'audience sera au complet.
_________________
Chevreux
[Sur la Place d'Aristote]

Inclinant la tête d'un geste de respect, il remercia le cardinal.

« C'est pour moi un honneur que d'assumer cette tâche, votre Eminence.

Je vais de ce pas n'adjoindre quelques gardes additionnels pour assurer la sécurité des lieux et surtout pour maintenir la foule qui risque de se présenter hors du périmètre où seront présent les dignitaires, témoins et autres personnes invitées à prendre place plus près de vos personnes.
»


Puis, il se retourna vers la dame.

« Ma mère, je suis enchanté de pouvoir travailler avec votre personne. Si vous avez besoin de quoi que ce soir pour accomplir votre tâche, dites le moi. Je ne vous cacherai pas qu'il risque d'y avoir beaucoup de monde présent, et la foule ne sera très certainement pas toujours disciplinée, pouvant nuire ainsi à votre tâche. »
_________________

Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
angelyque
[Presqu’île de Quiberon - Chez les Ó Mórdha]

Vous êtes tout simplement géniale! Votre Altesse, je vous adore!

Le sourire revint sur les lèvres de la duchesse à la réponse de la princesse Marzina. En effet, la femme était pleine de ressources et Angelyque ne contenait plus sa joie à l'idée de la voir revenir avec la robe de bure tant convoitée.

Le sourire commença à s'effacer très vite au retour de la jeune femme devant l'horreur ramenée et l'odeur pestilentielle qui s'en dégageait. La Mirandole eut tôt fait de se boucher le nez et de se laisser tomber sur le premier siège à sa portée.


C'est la robe d'un lépreux que vous me ramenez là?

Apparemment non. C'était la robe de Finn.

Humm...euh....je suppose qu'il la portait longtemps avant de vous rencontrer. C'était un sauvage sans aucun goût à l'époque. Il a eu bien de la chance de vous rencontrer.

Elle se releva et continua, la voix rendue nasillarde à force de se pincer le nez.

On va accrocher cette chose infecte à la fenêtre déjà et lui faire prendre un peu l'air.

La Bourguignonne ouvrit une de ses malles à la recherche d'essence de lilas dont elle aspergea la tenue. Malheureusement, cela ne suffisait pas à masquer l'odeur, tout au plus à la rendre moins virulente. Ça empestait à présent le lilas moisi en réalité.

Puis se tourna vers Marzina, un peu dépitée
.

Sauriez vous m'aider à la rendre plus féminine? je risque d'étouffer si je manque d'air. Rome a ses chaleurs à cette époque de l'année. Je me vois mal porter en plus à même la peau une robe portée par votre époux. Dieu seul sait où il s'est roulé avec. On va la doubler de soie. Élargir le décolleté, et faire des découpes hautes sur les côtés pour pouvoir marcher correctement.

Elle commença à couper dans les tas et arracher quelques morceaux puis lui tendit un couteau à la lame affûtée.

Peut être la raccourcir un peu? pas trop pour ne pas choquer les cardinaux, assez pour je ne me prenne pas les pieds là dedans.

Je vais chercher une chemise en soie pour la doubler
.

Les heures passèrent et la Mirandole commença à revêtir une chemise en soie d'un coloris vif et passa en grimaçant l'improbable tenue avant de s'étudier d'un œil critique.

Comment me trouvez vous?

Son regard débordait de reconnaissance. Si vêtue ainsi, elle ne parvenait pas à émouvoir le tribunal inquisitorial, elle ne s’appellerait plus Angelyque.
_________________
Chevreux
[Sur la Place d'Aristote]

Chevreux venait de patrouiller sur toute la place d'Aristote.
Il avait pris soin de s'assurer que les sièges ne cachaient pas d'armes tel de petites dagues, ou autre je-ne-sais-quoi qui pourrait perturber la paix du procès.

Il avait aussi fait placer des petites barrières pour séparer les va-nu-pieds des dignitaires qui viendraient sur la place assister à ce procès. Sa crainte était que des troubles-fêtes ne viennent s'insérer dans la foule et provoquent des tensions inutiles.

Il fit appel à des soldats de la Garde Episcopale pour qu'ils se positionnent à des endroits stratégiques un peu partout. Il était encore trop tôt pour que la foule n'arrive, mais cela ne saurait tarder.


« Soldats, n'oubliez pas. Vous ne laissez passer que les dignitaires, les nobles et les témoins. Pour les témoins, ils devraient avoir avec eux le billet du cardinal Grand Inquisiteur les convoquant à venir.

Et surtout, aucune arme. Que l'un d'entre vous les garde dans un lieu hors de portée de cette place.

Les va-nu-pieds, derrière cette limite.
»

_________________

Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
Aaron
Il vint car il était indispensable. Aaron de Nagan avait abandonné son lutrin et ses parchemins de doctrine pour venir assister à la représentation qui allait se jouer place d'Aristote. Une page qui allait se tourner ou qui allait être arrachée... Le cardinal pensa qu'il était peut-être trop tôt pour juger Angélyque de la Mirandole qui cristallisait une bonne part des événements survenus durant l'année dernière. Mais comme à chacun, il allait laisser le bénéfice du doute et espérait sincèrement une issue positive...
_________________
Marzina
[Presqu’île de Quiberon - Chez les Ó Mórdha]

Géniale, certes oui elle l'était, mais seulement aux yeux des simples, ou lorsqu'elle se mêlait de diplomatie. Dans les autres domaines, elle restait la Blonde qu'elle avait toujours été. Toujours est-il que se l'entendre dire est agréable, et que la remarque ne manque pas de flatter l'égo déjà sur-gonflé d'une princesse pourrie-gâtée. La remarque sur l'odeur de la loque lui arrache un sourire en coin.

"Certes, j'ai appris à mon époux ce qu'est un bain. Il ne sent peut-être toujours pas la rose, mais au moins il est assez régulièrement propre."

Ou comment en rajouter des tonnes, en omettant toutefois d'expliquer la manière fort licencieuse dont elle avait usé pour attirer la Bête irlandaise dans son bain. Néanmoins le sourire s'efface bien vite à l'évocation de l'idée lumineuse d'accrocher la robe à la fenêtre. Quoi de plus discret n'est-ce pas?! Elle profite donc de ce que la Duchesse plonge dans ses malles pour éloigner rapidement l'objet du délit de toute ouverture où un œil indiscret aurait pu trainer entrainant sa mort (ou du moins attirer sur elle le courroux irlandais), se donnant une contenance en agitant faiblement un éventail devant la robe de bure.
Tournant ensuite l'éventail vers elle pour s'éventer un peu, elle écoute le programme réservé à l'odieux héritage irlandais avec un sentiment mitigé. D'un côté, elle est scandalisée bien entendu de ce que la Charolaise compte faire, la tenue deviendra à coup sûr beaucoup plus glamour que ce qu'elle est actuellement. D'un autre côté elle ne peut s'empêcher de ressentir un certain plaisir sadique à imaginer la "fabuleuse" relique de Finn avec laquelle il l'a torturée depuis des mois se voir inondée d'un parfum qu'il déteste, trucidée de toute part et portée par une femme qu'il supporte à grand peine. Le résultat est qu'une moitié de son visage fait la gueule tandis que l'autre peine à cacher un sourire satisfait, ce qui lui donne un petit air de la tronche hémiplégique de son époux. Néanmoins la diplomatie et la Cour lui ont appris depuis bien longtemps à grimer ses sentiments pour en simuler d'autres, et c'est un sourire rassurant qu'elle offre alors à son invitée.


"Je vais vous aider oui, on va truci...transformer! cette robe de bure!"

Attrapant une paire de ciseaux de couturière bien affutée elle ajoute alors avec un petit sourire en coin.

"Je suis sûre qu'un petit empiècement de dentelle serait également du plus bel effet!"

La vengeance décidément est jouissive, bien plus que de porter secours à son prochain. A l'évocation du contact de la peau de Finn, la Blonde se fait rêveuse, c'est que la conception du deuxième héritier est en cours, la rendant mièvrement atteinte. Pas assez cependant pour en oublier ses manigances diverses, mais suffisamment pour s'inquiéter du regard que son homme pourrait porter sur cette robe scandaleuse. Faisant signe à quelques demoiselles de compagnie d'aider la Duchesse dans sa transformation elle prend alors plume et parchemin pour jeter quelques mots.

Citation:
Baron,

Suite à votre dernière confession, il m'apparait nécessaire que vous subissiez pénitence afin de racheter vos fautes auprès du Très Haut que vous avez outrageusement offensé.
A partir de maintenant et ce pour une semaine, il conviendra que vous cachiez la beauté de ce monde à vos yeux.
Bandez-vous les yeux dès maintenant, ou Dieu punira votre famille et rendra votre fils infirme!

Soeur Valyria


Voyant Angélyque s'adresser à elle, elle roula le parchemin et le confia à un valet afin qu'il l'adresse à son mari. Maintenant que le détail du regard de Finn était réglé, il était temps de faire sa fête à la robe. Robe qui aux yeux de la Pair de France sentait le lilas moisi, et qui rappelait plutôt à Marzina ces vieilles puterelles qui cherchaient à cacher l'odeur de la crasse dans laquelle elles baignaient avec quelques lotions parfumées destinées à appâter le chaland. (Mal)Heureusement elle n'eût pas l'idée de faire profiter son hôte de ces considérations.
La Mirandole commençait petit à petit à être grimée, mais l'oeil critique de l'Altesse était perplexe. Quelque part au fond d'elle, une lueur de lucidité lui hurlait qu'on était loin de la solution. Elle était néanmoins étouffée par ce formidable sentiment d'exultation qu'elle ressentait en voyant la robe de bure à ce point transfigurée.


"C'est presque parfait Votre Grâce. Un détail complèterait parfaitement la tenue: aller pieds nus. C'est ainsi que font les Saints vous savez."

Depuis que la Bienheureuse Wilgeforte lui avait adressé la parole dans cette église bourguignonne, la Blonde se sentait grande connaisseuse de la vie des saints. En vérité, de tout ce qu'elle en avait entendu, ils ressemblaient à ses yeux à des mendiants.

"Et pour attirer définitivement la bienveillance des juges à votre égard..."

Elle tendit les bras avec un grand sourire vers la nourrice qui déposa son jeune fils contre son sein. Le pauvre enfant d'à peine quelques mois dormait paisiblement, affublé du véritable attribut vestimentaire luxueux d'un jeune prince comme s'il se fût agit d'un enfant. Sa mère lui jeta un regard ému.

"Qui ne donnerait pas le bon Doué* à ce petit ange que vous m'avez aidé à mettre au monde?"

Si la Mirandole avait décidé de faire pénitence en revêtant les vieilles loques de Finn, la Blonde, elle, ne voyait aucune raison de s'y astreindre, ne serait-ce que par compassion. Ainsi elle était vêtue de la lourde robe princière de son mariage et avait sorti ses divers bijoux, dont sa tiare d'argent et de saphirs aux motifs celtiques qui venait ceindre son front.
Ce procès s'annonçait mémorable.

_______________________
*Doué = Dieu en breton
_________________
Alexandre908
Retour à Rome.. Si peu de jours semblaient être passé. Il aurait aimé ne pas venir, ne pas intervenir. Il ne voulait pas juger de cette affaire. Enfin, ce n'était pas son travail. Mais il était partie prenante. Son jugement ne pouvait être qu'altéré. De plus, il n'avait pas côtoyé la mamelue depuis bientôt un an, exception faite de leur venue à Rome.

La garde semblait déjà en place, lui faisait parti de ceux ayant droit d'avancer au delà de la limite. En tant que Noble d'une part, mais en tant que Témoin en ce jour. Saluant d'un signe de tête la garde ainsi que le Chevalier d'Entrelacs avant de se diriger vers l'Archichancelier.


Vostre Eminence... Je vois que vous aussi venez profiter du temps pour vous balader sur la place.

Un simple sourire, discret.

J'espère que cette journée sera calme. Et constructive. Il manque de choses constructives ces derniers temps en France, j'eusse espoir d'en voir en me déplaçant en Italie.

_________________
Aaron
Il portait son regard sur la façade de la basilique, perdu dans ses pensées sur la nature des sacrements quand on l'aborda.

Ah vicomte ! Le plaisir...

Tout à fait ! Ce procès risque d'être instructif pour ma future mission et de prendre le pouls de la situation. D'ailleurs, je ne sais si vous êtes au courant, mais j'ai été nommé légat pur Autun par les évêques de France pour tenter de normaliser la situation en Bourgogne et chercher à rétablir une concorde ferme...

_________________
Ambroise.
C'est un jouvenceau épuisé qui se présenta à Rome à un procès où il était appelé à témoigner. Il s'assied discrètement attendit qu'il soit appelé. En attendant, il gardait son chapelet entre les mains et prier pour sa bien-aimée malade.
_________________
Alexandre908
J'ai lu.. J'ai lu. La Bourgogne... Fut un temps où la solution la plus raisonnable m'est apparu de la raser, de la brûler et de reconstruire sur ses cendres... C'était un autre temps. Bonne chance dans vostre entreprise. Si vous avez des interrogations qui viennent à vous apparaitre ou un besoin d'aide. N'hésitez pas.

Tournant son regard vers la place.

Puisse le Très-Haut pousser la Mirandole à exprimer le fond de sa pensée, et non exclusivement à mentir pour essayer de sauver la face. Mentir ne sauvera pas son âme. Et je pense qu'il est grand temps pour elle de la purger, celle-ci doit se faire lourde à porter.
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 15, 16, 17   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)