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[RP]Thérapie d'une sicaire dans son bain.

Sabaude
Un matin de janvier dans des appartements de Moulicent réservés à la sicaire, trois grands baquets sont roulés par deux hommes puis posés chacun derrière son paravent en pin sculpté. 

Renard, l'atypique vicomte: C'était le dernier! Bon sang que c'est lourd!

Carys, l'homme de main entrainé de force: Quelle idée aussi d'en proposer trois!! Est-ce que j'en prends des bains, moi?

Renard : Cela ne te ferait pas de mal.... je vais envisager de réduire tes gages à l'odeur et à tes plaintes.
Cesses la tes jérémiades, il faut les remplir maintenant.

Carys revanchard: En ce cas vous n'avez plus besoin de moi. Des tavernes empuanties m'attendent!

Renard une main aux reins, l'autre au front plissé d'incompréhension: Que me chantes-tu là? Il faut encore tirer l'eau au puits, la mener aux cuisines pour qu'elle soit chauffée, et ensuite monter je ne sais combien de seaux pleins de celle-ci jusqu'ici pour la verser dans chaque baquet. 

Carys l'air malicieux, une main à l'épaule du noble: Au bas mot quatre-vingt à cent seaux Monseigneur. Courage! Je penserai à vous quand dans une main j'aurai une cervoise et dans l'autre probablement la croupe d'une femme. Et n'oubliez-pas que vous avez donné leurs congés à vos gens pour l'occasion.

Renard ahuri: Tu te fiches de moi! Tu restes ici!

Carys sourire en coin et décidé: Que non! N'oubliez-pas que vous m'avez raconté vos histoires de bains et que j'en connais les conditions. Je pourrais murmurer à l'oreille de votre invitée que vous ne les respectez pas. Vous seul devez les couler. Voyez-cela comme un de vos entraînements quotidiens pour sculpter ce corps qui est vôtre.


Une brosse fend l'air en direction de la tête du moqueur.

Carys esquivant: Voyons. Tant d'abnégation ne saurait être que saluée. Si vous commencez dès maintenant vous aurez fini à la nuit tombée.

Renard laissé seul, dépité devant l'ampleur de la tâche et sa bêtise d'avoir fait telle promesse: Je pendrai l'impertinent par les roubignolles à son retour! Mais qu'est-ce qui m'est passé par la tête quand j' ai écrit cela à l'Anaon... Faut-il donc que je m'émeuve dès qu'elle m'annonce qu'elle à le moral dans les chausses et qu'elle me fait un présent? Trois bains.....


La lointaine corvée de latrines de ses débuts dans l'Ost alençonnais n'est plus dès lors qu'une promenade de santé comparée à ce qui l'attend. L'ambitieux mal avisé se rend vite compte que toutes ses soit-disant astuces pour économiser force et déplacements ne sont que foirades dignes des plans de Rikiki le nain angevin. Si l'idée première de transvaser directement l'eau du puits du seau aux tonneaux posés dans une charrettes lui parait des meilleures, la déconvenue est de taille quand il s'agit de les décharger et de monter les marches. Que dire  de la deuxième consistant à charger à dos de cheval les dits tonneaux, pas un seul ne passe la phase de l'arrimage. C'est finalement seau à seau que l'affaire est conclue et qu'un Renard courbatu et éreinté se jure mais un peu tard qu'on ne l'y reprendra plus! 

Abattant sa carcasse sur le large banc couvert de coussins, les prunelles à demi plongées dans l'ombre de paupières lourdes passent en revue les derniers préparatifs qu'il vient d'achever.

Dans le premier bain tiède au tiers rempli flottent des branches de thym. Sur la planchette repose un savon au gros sel pour préparer la peau. Dans le deuxième à moitié plein surnagent des écorces d'agrumes. Du troisième qu'il finira de compléter et de maintenir chaud le moment venu s'il parvient encore à bouger un membre s’échappent quelques essences de rose.

Il commence à sombrer, elle ne saurait tarder....

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Anaon


      Les bains, une bien longue histoire devenue en ce jour une extrême nécessité. La mercenaire traîne sa trogne désœuvrée par les couloirs du domaine de Moulicent, et si nombreux sont ceux qui se surprennent en apprenant l'âge de la sicaire qui, bien que n'ayant plus les traits d'une jouvencelle, a néanmoins le visage insondable de ses Intemporelles, aujourd'hui on demanderait volontiers à la chose aux traits tirés et aux yeux rougis de fatigue de bien vouloir recracher la jolie Anaon. Elle monte les marches tel un mort-vivant, tendant la main, poussant d'un seul élan et sans ralentir la porte de la chambre sur son passage.

    _ Aaaaah ! Sabaude, Sabaude, Sabaude !

    Rayon de soleil dans mes nuées.

    _ Je crois que jamais un bain n'aura été aussi capital ! Sans doute deviendrez-vous le sauveur de mes nerfs... Et j'ai amené de quoi boire comme vous le vouliez !

    Un baluchon est jeté au pied du banc, faisant résonner dans ses entrailles le grès et le verre, sans qu'un seul regard ne se pose sur le pauvre cadavre du Moulicent tué par le labeur. Si l'Anaon était une impudique, elle serait déjà aussi nue qu'un ver, prête à plonger dans le premier abreuvoir venu. Mais l'imprévisible balafrée n'en reste pas moins une femme malheureusement bien élevée. Et oui !

    _ Oh, vous allez vous aussi prendre un bain ?

    La mercenaire contemple les baquets côte-à-côte devant lesquelles elle a figé ses bottes, longeant un moment du regard le haut paravent qui les sépare. Puis la tête se penche un peu pour voir derrière le battant suivant.

    _ Aaaaah... Trois bains...

    Quand le Renard lui avait annoncé que pour la remercier du cadeau fait à la Saint-Noël, il lui offrait trois bains, la mercenaire avait cru à trois bains supplémentaires rajoutés à la liste des ablutions qu'il lui devait déjà. Liste qui avoisinait sans exagérer la petite dizaine... Mais voilà que non ! Il sera donc question de trois bains simultanés. Pourquoi pas. La balafrée reste un instant figée face à ce constat, avant de hausser les épaules et de revenir au Renard.

    Toujours sans prendre en considération l'état léthargique du Goupil, la sicaire s'accroupit devant le catafalque moelleux, exposant devant la dépouille lessivée vicomtale les trésors de son baluchon.

    _ Un hypocras à la châtaigne, un bon calva – avouez que cette bouteille en grès est vraiment ravissante – et une gnôle de je-ne-sais-plus-quoi et que je n'ai point goûté.

    Dextre pose une à une et à même le sol les dites bouteilles, prenant soin de les aligner par ordre croissant de provocateur d'ivresse. Puis elle sort du sac informe un torchon garni qu'elle étale devant les breuvages.

    _ Ça, c'est un saucisson porc et gruyère, celui-ci est aux olives. Là, c'est de la terrine de canard. Ici, un bon chèvre frais aux herbes de Provence. Et pour finir la belle demie-miche du jour qui va avec.

    Le pain est posé sur le torchon au bout de l'ensemble. Puis la sicaire expose derrière le tout une mystérieuse petite boîte en bois.

    _ Ceci sera pour plus tard... Et le reste est pour moi !

    La balafrée se redresse, embarquant son baluchon. Elle extraie d'une main une robe protégée de son linge, jetant de l'autre le sac et ce qu'il reste, au pied du baquet central. Les mains déploient sous ses prunelles la longue robe de cendal, offerte il y a bien des mois par la fourberie du Renard. Quelle idée avait-elle eu de lui promettre de la porter ? Vraiment ! Soupirant, la robe rouge n'en est pas moins soigneusement jeté sur la tranche supérieure du premier paravent. Marchant à nouveau le long des trois bains présentés, la sicaire décide de s'immobiliser devant le second.

    _ Par quoi dois-je commencer ?

    Consciencieusement, ses doigts s'affairent à défaire cache épaule et manteau avant de songer à retirer ses bottes. Voilà bien un dépouillement vestimentaire que la balafrée pouvait entamer sous les yeux du Renard sans devenir indécente. Par ailleurs, les azurites se posent sur le vicomte échoué, semblant ENFIN lui accorder la pleine attention qu'il mérite, notant pour la première fois sa position complètement avachie.

    _ Non mais dites-donc ! Vous êtes mort ?!

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    | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Sabaude
La langueur geôlière le retient dans sa prison de brumes, étouffant les bruits à ses oreilles, servant un brouet de babillages auquel il n'entend rien. Qu'on le laisse refermer les membres amants du fils d'Hypnos et de Nyx autour de lui. Qui ose ainsi le troubler ? Ce vaurien de Carys ? Un serviteur revenu plus tôt de son congé ? Un voleur ? Un....saucisson ?....pâté !
Les narines frémissent, un œil s’entrouvre, prémices du réveil du goupil avachi sur le ventre, bras pendants de part et d'autre du banc.
L'estomac est éveillé et il gronde d'être l'oublié du jour, vide de tous mets pour l'emplissage de....


Les bains ! Naon !

Redressé comme si sa chair venait d'être piquée de mille aiguilles, le jeune vicomte choit de l'autre côté du meuble.

Aie !

Des prunelles accusatrices fondent telles des oiseaux de proie sur la mercenaire tandis qu'il masse flanc et séant en maugréant.

Ca ne va pas de faire irruption comme ça et de me surprendre à.... réalisant enfin pleinement à qui il s'adresse et que la position dans laquelle elle la découvert était loin d'être flatteuse, il baisse de quelques tons, soudainement absorbé par la contemplation de ses bottes puis des victuailles.

C'est bien parce que vous savez parler aux hommes que je vous pardonne... bafouille-t-il penaud.

Renard est pire qu'un môme quand l'Anaon est dans les parages, mêlant taquinerie et docilité quand il s'adresse à celle qui à ses yeux a tout d'une grande sœur ou d'une mère. Et l'inquiétude n'est jamais loin quand les affres humaines répandent sur le beau visage torturé leur ombrage.
Relevé sur les genoux, coudes sur un coussin, dextre balaye l'air index pointé tour à tour sur chaque baquet.


Celui-ci est pour vous décrasser, vous savonner et je ne veux savoir quoi, explique-t-il dans un bâillement. Celui-là pour vous rincer et enfin le dernier pour barboter tout votre soûl ! Heureuse ? Achève-t-il en se mettant debout.

Passant près de son invitée
, Poussez-vous que je réchauffe l'eau, assène-t-il pour dissimuler son amusement à la vue de la robe rouge.

A l'aide d'une grosse pince il tire de la cheminée où danse paisiblement les flammes d'un feu des pierres chaudes qu'il vient plonger dans le premier bain avant de se diriger vers un paravent et de le déplacer de façon à isoler les deux premiers contenants.

Vous pouvez commencer, je vais finir de remplir le chaudron à mouron, et je ne parle pas de votre pilosité, lance-t-il gaiement alors qu'il saisit un seau et se dirige vers la porte. Vous remarquerez que je ne pourrai vous voir en revenant, donc n'allez pas sursauter, crier ou sortir un jeu de cordes, un bandeau ou que sais-je ! Vous me faites confiance depuis le temps, j'espère....

Au souvenir du traitement désobligeant, la gorge se serre et la main se crispe sur les ferrures de la porte. L'esprit renard se décharge bien vite de la contrariété et les babines se retroussent sur un fin sourire.

Détendez-vous, Naon, cette soirée est vôtre. Je remonte aussi des coupes et nous pourrons jacasser et nous enivrer toute la nuit.
Alors qu'il disparaît à demi, une interrogation pointe son nez et saute dans la pièce, sauvage. Est-ce à cause du Seigneur ?
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Anaon


      Clignement de paupières, puis secousses désespérées du minois face au vautrage ma-gis-tral du Renard. Le regard se lève au ciel. Soupire.

    _ Mais pourquoi je parle...

    Sans doute pour offrir une toile de fond sonore au roupillage du nonchalant. Aux soudaines accusations qui fusent, la sicaire se contente de rehausser un sourcil à l'encontre du plaignant, tout en posant soigneusement son manteau sur une commode. Renardeau s'adoucit bien vite... C'est mieux !

    Les bras de la sicaire font passer au-dessus de sa tête son surcot, ne lui laissant sur le dos que sa chemise. Et tandis qu'elle joue pensivement de l'étoffe entre ses doigts, elle parcoure des pupilles chaque bain désigné par Sabaude, opinant du chef au discours, comme l'inspecteur des travaux finis satisfait de sa commande. Alors heureuse ?

    _ Très heureuse !

    A son tour le surcot est déposé, la balafrée répondant d'un claquement de langue faussement contrariée au jeune homme qui s'octroie le passage. Puis le contentement et l'impatience font soudainement briller ses prunelles à l'entente du chuintement caractéristique de la pierre chaude plongeant dans l'eau. Elle se retourne, tournant dos à la commode, faisant face aux bains.

    « … je vais finir de remplir le chaudron à mouron, et je ne parle pas de votre pilosité. »

    Moue circonspecte. L'aînée se regarde des épaules jusqu'aux orteils. Gné ? Et de redresser le nez quand il est question de confiance.

    _ Moui moui moui.

    Le fait est qu'il commence à être loin, ce temps, où pour se prémunir d'une éventuelle œillade salace du Vicomte, l'Anaon l'attachait comme un crucifié aux montants du lit, bandeau sur les paupières. Elle avait commencé par lui offrir à nouveau la vue. Puis de le détacher, laissant néanmoins les lacets noués à ses poignets en guise d'entraves psychologiques. Et voilà un moment que maintenant, tout est retiré, la femme ne se contentant que d'un simple paravent et de la promesse du Renard pour jouer les garde-fous de sa dignité. Elle avait confiance oui, se réservant tout de même un grain de suspicion. L'Anaon est une femme aux mœurs corrects en ce qui concerne la chair, mais bien plus que ces mamelles qui la rendent femelle et sa pudeur, c'est autre chose qu'elle garde fermement voilé sous le secret de ses étoffes. En vertus de l'affection amicale qu'elle porte désormais au Renard, elle se dit pourtant, que s'il advenait qu'un jour le hasard la porte dans son plus simple appareil aux yeux de Sabaude, ce serait-là désormais un bien moindre mal. Il ne la regarderait pas comme un homme est censé voir une femme, ni avec horreur, elle l'espère, et c'est là, à ses yeux, ce qui dédramatiserait toute la scène.

    Malgré cela, ce ne sera pas demain la veille que la balafrée fera sauter le paravent pour ne garder que les montants de son baquet en guise de remparts. Faut pas non plus déconner !

    D'un geste sec elle retire de son index la large bague poison qu'elle admire un moment, dédommagement passé du Vicomte au demeurant.

    « Est-ce à cause du Seigneur ? »


    La tête se tourne vivement vers la silhouette disparaissant.

    _ Non ! Pas ....

    Et de songer Sabaude déjà avalé par le couloir.

    _ Pas à la base, non...

    Voix plus basse comme pour elle-même. Les tourments qui l'ont poussé, il y a une semaine, à demander à Sabaude de bien vouloir jouer les curetons pour qu'elle vienne en confession, n'étaient en rien la cause du Von Frayner. Bien au contraire. Mais aujourd'hui, les cernes qui lui alourdissent les yeux peuvent bel et bien lui être imputées.

    La sicaire se met à nue, laissant chausses et chemise tassées sur le sol, et ne gardant pour seul habillement que cette nouvelle bague conflictuelle ornant son annulaire gauche. Et sans attendre, elle se plonge dans le premier bain.

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    | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Sabaude
Le non est entraîné dans les couloirs et l'escalier en colimaçon qui mène aux cuisines. Ainsi pour une fois l'Anaon aurait d'autres sources de préoccupations que le Seigneur... Curiosité attisée, c'est l'esprit bouillonnant qu'il agit en automate, maniant petit bois, braises, chaudron et seaux avec des gestes économes, lents de la fatigue qui cisaille les muscles depuis l'après-midi.

Toutefois la petite dizaine d'aller-retour jusqu'au troisième baquet se fait sans un mot, parce qu'il ahane mâchoire crispée et par absence de motivation à entretenir une conversation décousue. Enfin l'onde fumante atteint le niveau requis et le récipient en bois cerclé tombe plus de ses doigts engourdis qu'il n'est posé. Le dos craque à l'étirement et les paupières battent pour combattre l'épuisement avant de fournir un dernier effort. Revenant près du banc le linge roulé et noué glisse le long de son bras après avoir quitté la courbe de son épaule affaissée, et livre pan à pan couteau et timbales en grès. S'emparant de l'hypocras à la châtaigne le maître des lieux sert chacun et vient déposer le breuvage sur un tabouret accolé au troisième bain, entre serviette et huiles, avant de repositionner le paravent pour redresser la ligne de pudeur boisée.

Les prunelles vicomtales caressent ce que le ventre hurle vouloir engloutir sous menace de vertiges.

Vous ne m'en voudrez pas si j'attaque à belles dents pains et pâtés ? En fait peu importe que cela vous dérange, j'ai faim ! Prévient-il en s’agenouillant sur le plancher, le regard fiévreux supervisant la main tremblante sur le manche en corne tandis que la lame découpe et étale ce qu'un Renard affamé engouffre sans retenue, remerciant les dieux, les vents, et farfadets de ce plaisir simple et bienvenu.
Un râle de contentement s'échappe d'une bouche tout juste vidée et arrosée de grandes gorgées de vin tandis que ce qui tient lieu de festin s'achève au sol.

Le repu saisit la petite boite et s'allonge sur son banc tenant celle-ci à bout de bras dans les airs au dessus de jais intrigués et d'une moue interrogatrice. Les doigts palpent la patine au rythme des clapotis échoués aux oreilles sans chercher à ouvrir et révéler le contenu.

Naon, qu'y-a-t-il dans le coffret ? Suspend entre eux une voix aux accents enfantins.

Docile il ne l'ouvrira pas, apprivoisé par la sicaire aînée dès lors qu'il fut soumis aux liens, l'esprit confronté à la confiance alors que le corps goûtait pour la première fois à la vulnérabilité. Un étrange duo à la faveur de la reconnaissance qui depuis a laissé ses marques aux tempes et entrailles goupils.
Une main plaque l'objet au torse quand les membres s'affaissent, la nuit sera longue et déjà la lutte pour l'éveil est engagée.
Se tournant à demi vers les panneaux de bois, paume glissée sous une joue, une lueur s'anime au fond des yeux renards.


Pourquoi avez-vous rougi hier soir quand Jose est entré en taverne ? Vogue vers la femme sans âge la question faussement désinvolte.
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Anaon


      Une branche de thym pincée entre ses doigts lui chatouille les narines. Ah ! Cette odeur vivifiante qui lui colle aussi des envies de viandes au vin. La sicaire salue mentalement le choix du Renard alors qu'elle abandonne à nouveau sa branchette dans l'eau claire. Les fanfreluches et coquetteries sont des choses qu'elle a laissées bien loin derrière elle, mais en matière de baignades, la sicaire ne lésine pas sur les mignardises. Herbes aux propriétés diverses qu'elle affectionne tant, huiles et essences aux vertus curatives et embellissantes. Sans doute que ce sont là les seuls instants où la mercenaire a tout d'une femme qui ne désire que prendre soin d'elle. Et c'est à cause du Renard qu'elle a repris ce goût-là...

    Tandis que la balafrée barbote dans sa flotte aux qualités fortifiantes, exfoliant par le sel cette peau qui aurait bien besoin de douceur, l'esgourde se tend sur les allées et venues de Sabaude. Point par crainte quelconque, non, mais au même titre que la sicaire prépare sa peau, elle prépare son esprit sur les aveux à venir, cherchent par quel fil vaudrait-il mieux attraper la chose. Incessants ballets de courant d'air clôturés par un tintement qui attise la curiosité de la femme qui s'est figée. Un bruit de source. Le vicomte a inauguré les bouteilles. La sicaire disparaît sous la surface bien basse, se tassant au fond du bac. Hors de question que ses cheveux ne profitent pas des vertus si appréciables du thym.

    « Vous ne m'en voudrez pas si j'attaque à belles dents pains et pâtés ? En fait peu importe que cela vous dérange, j'ai faim ! »

    _ Si j'avais voulu faire joli, ce sont des fleurs Sabaude, que j'aurai entreposées sous votre nez. Mais vous aurez tout de même pu me préparer ma planchette sur le dernier bain, avant. Morfale ! Il me reste saucisson, pâté et fromage dans mon sac. Je compte manger moi-aussi ! Vous ne serez pas le seul à vous empiffrer... Et ne vous aviser pas de voler mon chèvre à la ciboulette, ou vous êtes mort !

    Anaon adore le chèvre frais à la ciboulette. Tandis que Sabaude se gave la bouche, la balafrée termine cette première toilette. Et de se lever enfin. Prestement les mains essorent ses cheveux et les entortillent. Puis de lorgner autour d'elle en quête d'un drap de bain. Inatteignable de sa place. Les mains servent alors de couteau de chaleur improvisées, chassant au mieux l'eau de sa peau.

    _ Cette petite boite, vous ne l'ouvrirez que lorsque que je serai décemment habillée. Je ne sais quel est votre comportent face à ce genre de choses, alors autant éviter les incidents malheureux.

    Rapidement, la mercenaire s'extrait de son bain pour s'empresser de rejoindre le second sans inonder de trop le sol du Renard. Et c'est dans un « plouf » un peu trop lourd que la femme se retrouve au milieu des agrumes. Une prunelle pétillante chemine sur les écorces qui ballottent.

    _ Non mais dites-moi je vais avoir une peau de déesse ce soir !

    Et à la pensée de cette perfection épidermique, le nez se tord et le menton se redresse dans un mélange de dédain et d'intense frustration.

    _ Et bien Judas n'en profitera même pas !

    Voilà. L'Anaon se serait bien satisfaite pendant un moment de son air bravache... Si le Renard ne lui avait pas flanqué la pique du siècle, teintant violemment d'un beau pivoine le teint si pâle de la mercenaire. Mais ! C'est à elle de se confesser ! Non à lui de lui extirper les aveux ! Et à la vieille rebelle de se recroqueviller dans son eau comme une gamine fautive.

    _ Il faisait trop chaud... La cheminée.

    Lèvres pincées, le regard s'intéresse un instant au sel du précédent bain qui se délite en petits filets blanc dans l'eau parfumée. Les doigts jouent avec sa longue tresse qui surnage le tout.

    _ Savez, vous devriez investir dans ces espèces de « rampe ». Je ne sais point comment cela s'appelle, mais certains châteaux en ont. Ce sont comme de grands escaliers en colimaçon, mais qui n'ont point de marche, faits en pente douce et assez larges pour y manœuvrer une petite charrette. Et monter des tonneaux d'eau...

    Les prunelles se relèvent sur le paravent qui la voile à son interlocuteur. Oui. La sicaire prend enfin en compte l'ampleur de la tâche renarde, d'avoir rempli à lui seul trois grands baquets. Quel homme ! M'enfin, homme qui avait promis bien vite une tâche d'Hercule... Chose dont la profiteuse ne peut cependant que se réjouir !

    Pensivement, les mains frottent le peau pour la débarrasser de son savon.

    _ Vous saviez que José n'avait plus de compagne ?

    Ou comment s'aventurer sur le sujet... Anodinement..

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    | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Sabaude
Il faisait trop chaud....ben voyons....
Impossible de ne pas sourire, surtout quand on vient de vous menacer de mort pour un fromage et que vous tenez vraisemblablement en main quelques plantes aux étranges propriétés. De la jusquiame de Mheïl? Une grimace accueille l'hypothèse au souvenir de ce qu'il se passa la dernière et unique fois où avec fourberie l'actuel représentant d'Alençon lui en proposa sous prétexte d'apaiser son esprit.

La petite boite est reposée pour être troquée contre du saucisson et un godet plein.
Faciliter la montée de tonneaux.....Boarf.... première tranche avalée....


Ne vous habituez pas à ce traitement de princesse. Je fus bien inconscient de m'engager ainsi. Savourez, je ne suis pas là de recommencer! Quant à un système pour monter des charges....A Messey peut-être mais pas ici. Hors de question de transformer mon terrier en trous à rat!

Deuxième tranche.

Très bon à ce propos vos cochonnailles. Vous avez du devenir experte avec cette tête de lard de Frayner à défaut d'être copains comme cochon ou de lui tirer la queue en .....hum.....vous savez......comme les ressorts....Fait chaud hein! La cheminée.....

Fatigue et vin ne font guère bon ménage chez le vicomte dont la langue s'agite bien trop rapidement alors que l'esprit s'enlise dans une marmelade de pensées inconvenantes. Heureusement pour lui une branche basse est à portée et attrapée.

José sans compagne...C'est un retour à la normal, constate l'ancien Ours de l'ost plus habitué à savoir l'homme seul qu'avec une femme pendue à son bras. Je fus fort surpris la dernière fois de le découvrir empêtré dans le filet d'une sirène. Je ne sais lequel des deux a pris le large....

Le décrochement des mâchoires dans un long bâillement s'allie à l'étirement de tout son être que ponctue un frisson, signal d'une migration bienfaitrice au devant de l'âtre. Un rire nerveux retentit dans la pièce au constat de son incapacité à déplacer le banc, toutes forces envolées. C'est finalement une brassée de coussins qu'il emporte et étale à distance raisonnable du foyer pour se coucher dessus, flammes dansant dans ses prunelles, chaude langueur en couverture.

Je ne savais pas que vous le connaissiez. Auriez-vous quelques intérêts féminins pour lui, Naon? S'enquiert-il d'une voix de velours, ravi au fond de lui que la mercenaire puisse trouver quelques attraits à d'autres que Courceriers qui coquin de gredin est encore parti en la laissant comme une vieille poulaine esseulée. A moins que ce ne soit là une excuse pour ne pas aborder le sujet qui agita votre plume dans le pli que vous me fîtes parvenir, poursuit-il finaud.J'attends.
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Anaon

    « Ne vous habituez pas à ce traitement de princesse. Je fus bien inconscient de m'engager ainsi. »

      Un sourire vient orner l'ourlet des lèvres. Sourcil se rehausse quand elle meurt d'envie de lui rappeler que c'est lui qui l'appelait « la Princesse » quand en Bretagne puis en Anjou, elle venait réclamer ses dus. A force... On s'habitue. Le petit air mutin se plisse lorsque le Renard lui parle de Judas. Si elle ne nie pas le caractère de cochon du Seigneur ; femme amoureuse, elle accuse bien mal quand on lui fait remarquer que leur histoire à tendance à prendre du plomb dans l'ail. Moue affichée, les azurites se posent sur son annulaire où trône un petit anneau tressé de noir. A l'heure qu'il est, la sicaire croit encore qu'ils retrouveront le Seigneur en train de bouder derrière un buisson, quand Sabaude et elle partiront à sa recherche le lendemain dans tout le duché.
    Pauvre petite naïve.

    Le salace du Renard n'est point relevé et la sicaire reprend son nettoyage.

    _ Hum... Il me semble que c'est la sirène qui a disparu. D'après ce qu'il a pu me dire...

    A croire qu'en Alençon, les partenaires ont la fâcheuse tendance à prendre la poudre d'escampette. L'oreille se tend au ricanement vicomtal qu'elle prend pour une réponse au sujet de José. Muettement, elle suit du regard la trajectoire supposée du jeune homme, clignant des paupières quand elle l'entend s'affaler plus loin.

    « Je ne savais pas que vous le connaissiez. Auriez-vous quelques intérêts féminins pour lui, Naon? »

    _ Sabaude !

    Gêne revient au galop. La balafrée, lèvres pincées, se carre dans son bain, relève le menton pour ce redonner contenance.

    _ « Intérêt féminin » ! Tout de suite ! C'est juste un homme tout à fait appréciable et serviable... Charmant même. Mais je suis parfaitement à même de reconnaître les belles choses sans pour autant en ressentir un indéniable désir de possession... Voyez ! Vous je ne vous ais pas sauté dessus !

    Et vlan ! Un rictus se perd sur la trombine mercenaire. C'est mesquin... Mais c'est sa façon à elle de diluer son malaise. En provoquant celui des autres...

    _ Et bien sûr que oui je le connais ! Quand il était justement avec sa dernière sirène. Nous avons joué aux cartes même, avez-vous oublié ? C'est aussi lui qui a eu la grâce de m'écouter lorsque vous vous êtes évanoui au milieu de cette troupe de... de guignols !!

    Ton qui s'assèche au souvenir de cette taverne. Un Sabaude fiévreux qui menaçait de faire un malaise à tout instant. Le soutenant d'une épaule, l'Anaon avait réussi à le convaincre de rentrer pile au moment où la troupe avait choisi de faire son entrée et Renard de s'effondrer. Et au lieu de l'aider à le porter au coche comme la sicaire l'ordonnait plus qu'elle ne le demandait, ils avaient préféré l'exposer sur une table pour jouer aux apprentis médecins. Une médicastre à côté de ses pompes, une certaine Louise qui avait le don de lui vriller les nerfs, une rousse contemplative, José perdu entre deux feux et devant la porte, l'Anaon complètement effarée devant l'absurde de la scène. Il avait fallu qu'elle télescope littéralement Chimerique avant de dégager toutes ses mains paumées sur le corps de Sabaude, en menaçant de distribuer des marrons pour qu'enfin l'on fasse preuve de discernement. L'Anaon avait eu peur pour Sabaude ce soir-là. Elle avait simplement eu peur... Les jours suivants, elle les a passés sur une chaise près de son lit, comme une mère veille sur son enfant.
    Et l'acharnement stupide des Vernoliens avait signé pour de bon son mépris totale pour l'Alençon.

    Les doigts jouent sur un tableau de pensées bien noires quand ils effleurent la peau de l'eau piquée d'agrumes. Elle attend... Avant de réaliser que Sabaud attend... justement. La salive s'avale. Il serait bien aisé de continuer à tourner autour du pot. Mais à force de l'y pousser, Sabaude va finir par lui faire faire un plat douloureux. Mieux vaudrait pour la mercenaire qu'elle y plonge soigneusement d'elle-même. Une inspiration se prend.

    _ Après... José reste quelqu'un de très sympathique... Il a par ailleurs toujours été très avenant avec moi, et ce depuis le début... Enfin, je ne sais comment il se comporte avec les autres, mais... Enfin toujours est-il que nous nous sommes revu il y a une semaine. Fort aimable dès le départ. Je lui ai alors proposé, à lui et un autre, une partie de cartes. Nous avons donc joué tout en badinant. Jusqu'au moment où il a osé prétendre que j'avais de grosses fesses !!

    La sicaire sursaute dans son eau, piquée de contrariété à ce souvenir. Le croupion d'Anaon est décidément une légende qui fait couler beaucoup d'encre. Mais personne ne semble capable de l'apprécier à sa juste rondeur !

    _ Oui j'ai des hanches, mais tout de même ! Ce n'est point la croupe flasque de la Raymonde du coin et... Ahem pardon pardon... Je m'égare... Euh... Vous écoutez encore, hein ? Toujours est-il que pour se faire pardonner, je lui ai demandé de me présenter ses excuses à genoux devant moi. Chose qu'il a fait sans aucunement hésiter... Et puis j'ai voulu le faire tomber, en appuyant mon pied sur sa poitrine... Alors il a attrapé ma jambe pour me rapprocher... Et il a mis son front contre le mien... Et...

    Fort étrangement, plus les mots fusent et plus la bouche se rapproche de l'eau où elle manque de faire des bulles. Le visage de la trentenaire qui a soudain des allures de pucelle se fait bien tendu. Les doigts ont arrêté de triturer l'anneau tressé qu'elle n'a cessé de tourner comme un pénitent égrenant son chapelet...

    Et soudain, ses deux mains se plaquent sur son crâne.

    _ AaaaAaaAhhh ! Je l'avouuuuuue ! J'ai eu une envie terrible de l'embrasser ! Ouiiii ! Et puis plus tard, il m'a proposé sa couche... Mais j'ai refuser !!!! Oh non, j'ai dit non ! J'ai rien fait ! Et puis il m'a porté dans la neige... Mais quand il était là, tout là tout proche, tout là... Aaaaaaah mon diiiiieu !

    Et oui. Tout cela pour ça.

    _ Sabaaaaude ! Je suis un Moooooooonstre !

    Au moins, oui...

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Sabaude
... lorsque vous vous êtes évanoui au milieu de ...

Bras entourant ses genoux remontés, les prunelles s'égarent parmi les braises encore fumantes de ce mauvais souvenir ravivé qu'il contient, côtes et front ceins du fantômes de la douleur des coups reçus de quatre malandrins qui les laissèrent inconscients par deux nuits de suite lui et la femme qu'il accompagnait pour le compte de la Couronne. Une embuscade répétée qui avait laissé un goût de sang et de bile.

Alors que l'Anaon trempe et caillette dans son bain, Renard s'invite aux forges de Vulcain, jais rivés aux flammes dansantes qui effondrent à chacune de leur branle un peu plus des bûches rougeoyantes. Les crépitements boutent hors les mots de la sicaire, le bois brûlé l'odeur des plantes, huiles et agrumes. Seuls quelques échappés parviennent jusqu'à l'alangui.


...j'avais des grosses fesses...

Boarf... grosses fesses...un jour j'ai entendu de la bouche d'un vieux paysan que croupe de femme s'adapte à celle du cheval. Il m'a montré sa bête de trait occupée à brouter puis son épouse juste à côté. Ma foi j'ai du en convenir.... Vous auriez vu les …..Bref. Votre canasson est bien charpenté voilà tout. Et à être souvent monté, l'animal pas vous, la chair s'est épanouie de part et d'autre de la selle.

Point de doute le ton est mi badin mi traînant, nullement mesquin, saupoudré par l'épuisement d'une ingénuité propre au vicomte en certaines circonstances. Le derrière de la mercenaire n'est pas de ses affaires alors il bâille à s'en décrocher la mâchoire, bat des paupières pour éviter le tombé de rideau.

...poitrine....embrassée...couche.....AHHHHHHHHHHhhhhHHHHH.....Je suis un monstre.

Il a besoin d'eau froide et vite ! Se traînant plus qu'il ne se lève jusqu'à un seau délaissé à l'entrée qu'il brandit au dessus de lui , le liquide restant est renversé sur son visage relevé.

Fichtre !

Ébroué et relevé, le pain vient morceau à morceau se joindre à ses cents pas pour le garder éveillé.

José est un homme délicieux, lui céder vos rondeurs ne fait point de vous un monstre mais une femme de bon goût. Puis ce n'est pas comme si vous étiez mariée, fiancée, promise.... Vos convictions morales vous enterreront sèche de tout vît et tendresse mâle si vous les laissez vous gouverner Naon.

Qu'elle ose encore lui cacher après ça qu'elle ne se réserve pas pour le Seigneur qui lui n'a que faire de la fidélité des corps. Il n'est pas aveugle  et à l'instant le sourire est carnassier! Parfois Renard se demande des trois lequel est le plus môme. Chassant une miette d'un revers de main il poursuit.

Dans quelques jours nous serons en Anjou où on tentera encore de vous marier, ou vous reverrez peut-être ce sale nain de Rikiki et sa lubie de vous passer des anneaux aux orteils. Parfois ce nabot m'inspire de la compassion.... Passons. Soyez légère ! Le rouge aux joues vous va si bien, comme les robes ….

Que lui puisse être soumis au marasme des envies et sentiments est une chose, mais que cette presque mère ou soeur soit aussi désarmée qu'un nouveau-né face au charnel :non !

Je sais, je vais écrire à José !

Si avec cela elle ne bondit pas de son baquet et ne renverse pas un paravent... Le museau s'incline sur le rire ourlant ses babines.
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Anaon
    « L'éternelle erreur consiste à prendre le libertinage pour la liberté. »
      - Gerard Kornelis Van Het Reve -



      S'il y avait eu une Église de la fidélité, l'Anaon en serait la plus parfaite dévote. A aller à la messe huit jours par semaine, prier vingt-six heures sur vingt-quatre, sans jamais avoir vu une seule fois la lueur du confessionnal tant elle n'a jamais fauté. Et le seul jour où elle aurait été souillé d'une pensée impie, elle se serait condamnée elle-même à l'Ordalie, rampant en pèlerinage jusqu'à Compostelle, si ce n'est jusqu'au Cap de Bonne-Esperance pour peu qu'elle sache s'y rendre. Et sur le ventre s'il vous plaît.
    Et s'il y avait eu une Église de Judas, l'Anaon en aurait été le plus fervent des papes.

    Du crâne, les deux mains glissent sur les joues, laissant ses doigts étirer l'inférieur de ses paupières. Cette envie fugace, bien que non concrétisée, est une raison suffisante pour se fustiger. Songer à un autre, même momentanément, alors que sur le coup, tout allait bien avec le Seigneur était un véritable un crime ! Un crime oui ! Esprit tout écorné de ses lamentations ne prête pas vraiment attention au souk mener par le Renard, si ce n'est d'une manifestation de paupières clignant à l'entente d'un bruit liquide.

    A la première réplique vicomtale la sicaire ouvre de grands yeux ronds, à la seconde mentionnant le plus grand passe-temps angevin, un ton boudeur s'échappe.

    _J'me marierai jamais...

    Les bras se croisent sur sa poitrine. Là est une fatalité. Elle ne l'avouera pas, mais pour celle qui a été élevé depuis sa plus tendre enfance à devenir une parfaite épouse, ne pas avoir été mariée, restera à jamais la frustration de toute une vie.

    « Je sais, je vais écrire à José ! »

    _ QUOIII ?!!

    La sicaire se lève comme un diable de sa boite, envoyant gicler par-dessus bord quelques peaux d'orange – les fruits – pour se précipiter à l'autre bout du paquet et s'y heurter violemment les genoux. Et de se rattraper tout en braillant.

    _ Ah...mais... Han ! Ah non Sabaude ! Non non non ! Ne faites pas ça ! Vous n'avez pas le droit ! Je n'aurai rien du vous dire espèce de... Vous ! Traite ! Vendu !

    Et alors que l'Anaon se déverse soudain en un flot d'insultes toutes vibrantes d'un accent breton, elle se demande si sa dignité en vaut vraiment la chandelle. Car oui, à l'instant, renverser le baquet et viander un paravent pour plaquer le renard en bonne et due forme, avant qu'un drame ne se produise, lui semble tout à fait acceptable. Quitte à y sacrifier la vision d'un bout de fesse blanche.

    Pourtant elle n'en fait rien, se penche pour attraper dans le baluchon abandonné plutôt un saucisson qu'elle lance au-dessus du paravent. La pauvre cochonnaille heurtant le haut se désolidarise, un bout tombant piteusement au sol tandis que l'autre s'en va siffler qu'elle part à travers l'espace Renard.

    _ N'en faites- rien Sabaude ! Je n'ai rien fait avec José ! Absolument rien ! Je n'ai cédé aucune rondeur entendez-le bien ! Et je n'ai point besoin de vît pour survivre !

    La balafrée s'accroupit à nouveau dans son bain.

    _ C'est déjà extrêmement gênant... N'allez pas le convaincre que... Oui José est un homme... je n'oserais dire délicieux, puisque je n'ai rien goûté... mais charmant oui... Fort appréciable et de très bonne compagnie... Serviable et entretenu... Et tout cela tout cela...

    La mercenaire se tait un instant. Des hommes comme José ? Là n'est pas la première fois qu'elle en rencontre. L'expérience a prouvé de manière quasi scientifique que tout homme avoisinant les deux mètrex et la centaine de kilos se voyait un jour obligatoirement tenter de faire des avances à l'insensible mercenaire. Elle était, bien malgré elle, une indubitable attrape-colosse. De toute sa vie, elle n'a rencontré que cinq gabarits de ce genre. Elle a repoussé les avances de quatre d'entre eux. Et le cinquième... s'est trouvé au cœur d'un marché tout mercantile.

    _ Nous avions bu des barriques de vins ! Il faisait chaud, nous nous amusions et dans l'instant... On a mangé un peu de neige aussi... Le bougre a volé mes bottes ! Mais voilà ! Il n'y a rien eu de... Concret... C'est juste...

    C'est juste que malgré ce platonisme, la balafrée ne pouvait s'empêcher de virer violine quand le géant passait dans le coin et se fendait d'un baise-main. Revêche, elle se redresse, pour passer enfin dans le dernier bain préparé par les petites mains vicomtales, gageant que les fragrances de roses parviendront à l'apaiser.

    _ Je n'ai pas besoin d'autre... homme. J'en suis resté « asséchée », comme vous dites, pendant quatorze ans et je n'en suis point morte ! Donc je peux bien me faire enterrer tout aussi sèchement...

    Quatorze ans de deuil porté, et oui. Alors les minettes qui viennent pleurer trois mois de solitude, Anaon ça l'a fait bien marrer. Et dire que personne ne la croit quand elle se dit nonne...

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Sabaude
Sèche ! Pas asséchée...soupire-t-il, le regard happé par le demi saucisson dont le vol s'est achevé à ses pieds.

La bougresse qui fait trempette a gardé clos son bec sur le sujet du seigneur... Accroupi, Renard joue du bout d'un index avec la cochonnaille victime de l'emportement féminin, l'esprit perdu dans les considérations du secret. Ainsi elle ne dit rien quand tout les dénonce elle et Courceriers. Pourquoi ? Pudeur ? Cachotterie de mômes ou instants réservés, clandestins de ces navires curieux ?
Soit. Après tout lui même est loin de tout confier à ce drôle de couple qui ne souhaite en paraître un qu'à la faveur de l'intimité.
Relevé il s'étire jusqu'à faire craquer sa bâtisse en un nombre de points qu'il ne lui semblait pas possible d'atteindre. Fichus seaux et allées et venues ! Plus le temps passe et plus il lui semble qu'un convoi lui est passé dessus. Le dernier craquement est accompagné d'un énième bâillement.

Ah Naon ! Vous ne courez pas, vous galopez ventre à terre. Écrire à José pour qu'il vienne vous retrouver... pour qui me prenez-vous ?! Je puis être taquin...un peu.... beaucoup.... mais tout de même. Et honnêtement si je dois lui faire parvenir un pli ce sera pour que nous allions lever des chopes pas pour lui parler femmes !

Sourire aux lèvres le vicomte parcourt la pièce de ses prunelles en quête d'une occupation pour ne point s'endormir.

Dites ? Si je dis une ânerie de plus, vous me balancez vôtre fromage aux herbes ?


Il fallait essayer. Avec un peu de chance.... Non ? Plus sérieusement le drôle d'animal reprend, comme ses pas en direction du lit pour y prendre un oreiller.

Naon, vous n'êtes pas un monstre, commence-t-il alors que ses doigts craquent quelques coutures et prélèvent une poignée de plumes.
Vous avez juste besoin d'un ami avec qui badiner de temps en temps. Un compte sourd se fait alors entendre à qui tend l'oreille. Une, deux, trois, quatre, cinq....Un peu d'insouciance et de frivolité ne vous détourneront pas de la voie que vous vous imposez.... vingt-deux, vingt-trois....trente.... Et José jouera à la perfection ce rôle, vous avez même ma bénédiction...pour ce qu'elle vaut... Quarante, quarante-et-un...cinquante.... et ce gros jaloux boudeur de Judas n'en saura rien.Parfois je me demande lequel du fils ou du père mettait encore des langes il y a peu..... Soixante, soixante-et-un, soixante-deux....

Délaissant une couche partiellement couverte de plumes, l'alençonnais referme sa main sur le petit tas composé à côté de lui et vient le souffler par dessus le paravent en direction de son hôte.

Décrivez-moi vôtre homme idéal. Celui-pour lequel vous pourriez vous faire enterrer moite de ses ardeurs.

Fromage, pas fromage ? Mine de rien il guette.
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Anaon
    " C'est pas que vous êtes salauds, c'est le système qui est pourri. On nous élève, nous les petites filles, avec le mythe du prince charmant, du mec droit, idéal, du chevalier, alors que vous êtes biologiquement programmés pour baiser tout ce qui bouge. "
      - " La Conjuration Primitive ", Maxime Chattam -


      Moue boudeuse sur les lèvres, la mercenaire trouble d'une main le moirage de l'eau, exhalant par ce geste les effluves de roses prisonnières du liquide.

    _ Jamais le fromage aux herbes...

    Il y a certain sacrifice qu'il ne faut pas à faire. Senestre s'extirpe du baquet pour enrouler ses doigts autour du verre déposé plus tôt par le Vicomte. Nez se penche au-dessus des fragrances épicées et automnales, et les lèvres se permettent la noyade dans cette saveur. Un coude sur le rebord rehaussé de lin, index contre la tempe appuyée, la sicaire perd son regard dans le vague devant elle.

    _Je n'ai pas besoin d'hommes... Je n'ai besoin que d'un seul.

    Les azurites se posent sur l'onde, puis sur l'anneau noir, de cheveux tressés, couronnant son doigt.

    « Décrivez-moi votre homme idéal. Celui-pour lequel vous pourriez vous faire enterrer moite de ses ardeurs. »


    _ Sabaude, c'est sale ce que vous...

    Un frisson soyeux roule dans l'air. Et une petite pluche blanche s'échoue doucement sur la surface tranquille du bain. Un clignement de paupières, qui clôt les paroles de la mercenaire. Et l'Anaon relève la tête pour voir une myriade de petites plumes osciller dans l'air. Elle reste muette, un pâle sourire étirant ses lèvres quand une minuscule rémige trouve son équilibre sur la pointe de son nez. Le visage se peint lentement des enchantements candides.

    _ L'homme idéal n'est-il pas toujours le même ?

    Les prunelles toujours fascinées par le nuage de petites plumes, une main repose sa timbale, pour se tendre en coupole sous la chute du duvet.

    _ Un homme relativement beau, mais surtout gentil. Attentionné. Protecteur. Un minimum intelligent et surtout fidèle.

    Quelques plumes se sont échouées sur ses cheveux comme de gros flocons, puis tendant les mains vers le haut, elle souffle sur le petit nid duveteux formé entre ses paumes.

    _ Je vous avouerais que j'ai toujours eu tendance à aimer les soldats. Sans doute parce que j'ai passé une grande partie de ma vie entourée d'eux. Fiancé, amis, comparses... Le cheveu un peu long. La barbe souvent. Les épaules suffisamment larges pour m'y coucher en travers. Un homme aimant les beuveries simples de tavernes, un joyeux drille en somme. Les manières de rustres ne me gênent pas. La main un peu baladeuse, les mots un poil salaces. Tant qu'il n'en devient pas des plus vulgaires, après tout, l'humour n'empêche pas le respect. Il peut bien manquer de bonnes manières, je préfère un homme qui m'étreigne qu'un autre qui s'étouffe dans ses politesse sans avoir une once de sincérité. Oui... un soldat bon vivant. Le genre de gaillard qui guerroie et chante des chansons paillardes autour d'une table, et qui le soir, n'aspire qu'à gagner son lit et retrouver les bras de sa petite bonne femme.

    Un sourire nait à nouveau quand elle souffle doucement dans les plumes qui retombent. Oui... ils étaient tous ainsi dans ses souvenirs. Ces compagnies dont on ne se lasse jamais... Et qui manquent.

    _ Après... L'idéal peut prendre bien des visages. Et souvent, on tombe sous le charme de l'homme que l'on avait en rien imaginé. C'est beau aussi, un homme maniéré. Ou un colosse haut de sept pieds. Balafré ou pas. Mercenaire ou bien seigneur... Un Eikorc, un Sergueï ou un Judas... Et vous ? Votre Idéale possèderait-elle des plumes et beau bec ?


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Sabaude
Son idéal... à lui....qui a trouvé force auprès d'un autre homme et refuge dans leurs étreintes a-t-il un bec et des pattes palmées ?
L'oreiller est retrouvé, plaqué contre son torse et vidé de sa substance à chacun de ses pas qui le mène du lit au paravent, du paravent au banc, du banc au lit et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il se décide à prendre la parole dans une nuée de plumes brunes et blanches. 


Mon idéal me fait me sentir libre et indispensable, et l'est également. 
Mon idéal est tout en finesse, alliance d'attention, de subtilité, de gentillesse et d'espièglerie.
Mon idéal est là dès que j'en ai besoin et me donne envie de braver tous les dangers pour lui.
Mon idéal voit le verre a demi-plein et non celui à demi-vide.
Mon idéal sait soulever le masque sans être effrayé.


D'un souffle chaud il déloge le duvet qui chatouille son nez et éternue si fort que ses mains claquent violemment contre le tissu qui achève de libérer ses pensionnaires dans une grande gerbe virevoltante, laissant un Renard qui se laisse choir sur le sol, couvert comme une poule, s'ébrouant et toussant jusqu'à gémir d'une pointe de douleur au flanc: foutus seaux! Achevé, le corps est étalé à même le plancher, bras et jambes écartés.

Mon idéal m'aurait donné son fromage aux herbes! Ponctue-t-il sur une quinte de toux.

Visage tourné de droite et de gauche le jeune vicomte observe l'étendu du désordre. Pour un peu on pourrait croire que des centaines de volailles se sont battues là. Boarf.... Le regard se fixe au plafond sans le voir, errant au delà dans un espace flou et laiteux.

Dame canarde.... murmure-t-il du bout des lèvres. Une femme... et mariée qui plus est.....

Naon.... et si nous étions condamnés à être incapables de vivre sereinement en couple?
Et je vous est entendue... vous avez cité Judas après l'Eikorc et le Sergueï !
Badine-t-il entre deux formes animales relevées dans le cotonneux qui lui fait office de cieux.

Naon ? Vous vous êtes vraiment perçue comme un monstre pour avoir passé un temps chaste et bon avec José ?
Quelque chose me chiffonne, ne le prenez pas mal....Mais vous pouvez empoisonner ou tuer sans état d'âme ou presque...mais dès qu'il s'agit des rapports homme-femme vous êtes comme une tendre pucelle apeurée....Vous me faites penser à une belette. Un côté attendrissant, vulnérable, et pourtant dangereuse.


La main se tend vers le reste des victuailles sans parvenir à les atteindre.

La belette me donnerait son fromage maintenant ? Belette, belette....
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Anaon


      La sicaire s'amuse à souffler les plumes qui retombent et à contempler les autres qui se noient d'un duvet s'imbibant d'eau. L'oreille se fait toujours attentive aux mouvements du Renard qu'elle ne peut pas voir, et qui par ailleurs, ne semble pas savoir où se poser. Le bout de l'index repêche une pluche blanche.

    _ A vos souhaits.

    Un mouvement d'eau. L'Anaon s'agenouille, croisant les bras sur le rebord du baquet, menton s'y posant pour lorgner le paravent derrière lequel elle imagine Sabaude caché.

    _ Dites-moi Renard, en vérité vous êtes un sentimental...

    Sourire en coin.

    _ Mais allez amicalement vous faire foutre pour mon fromage. J'suis pas votre idéale après tout.

    D'un regard en coin elle surveille son baluchon contenant la précieuse boustifaille, prêtant une oreille des plus attentives aux paroles du Renard. Et là serait euphémisme de dire qu'elles portent à réflexion.

    _ La belette gnaque, Renard, elle a besoin de faire ses réserves de fromage... Le Renard et la Belette. Mais dîtes-moi qui est le loup ? Quant à votre... « dérangeante » question...

    La tempe trouve l'appui des bras et le regard embrasse le vague.

    _ Je n'aime pas... Je déteste même la notion de fatalité. De destins immuables. De malédictions. Se résoudre à une volonté qui nous dépasse sans chercher à se prendre en main, ne serait-ce pas là que faiblesse et lâcheté ? Je n'aime pas le terme « condamné ». Mais il serait tout aussi stupide de ne pas avouer qu'il y a... certaines constantes.

    Le nez se fronce passablement. Trente-sept ans d'existence pour quelques minimes vécues à deux, dont les plus nombreuses se comptent pourtant sur les doigts d'une seule main. Et une histoire que l'on pourrait qualifier sans exagérer de l'une de plus houleuses et douloureuses du Royaume. L'Anaon a compris que l'amour paisible lui est refusé, par Lui ou par ses propres démons. Mais sous son pragmatisme chirurgical, la balafrée ne choie pas moins un indécrottable espoir. Et c'est bien là la seule et unique chose qui tient encore sa mécanique debout.

    _ Avant le bal de Noël, je suis allée voir une voyante.. Chiromancienne, cartomancienne, la totale en somme. Elle m'a résolument soutenue que « l'homme blessé » ira immanquablement voir ailleurs. Et que je pourrai faire ce que je veux, ça se pètera quand même la gueule...

    Vaguement crispée, la mercenaire se retourne, posant sa nuque sur le rebord inconfortable du bac. A cet instant, la sicaire ne peut s'empêcher de lier cette détestable affirmation avec la fuite matinale de Judas. Encore qu'à l'heure de ce conciliabule, personne ne se doute que le Frayner cavale vers le Perigord, ni de toutes les conséquences que cela aura sur eux.

    _ Et puis ne voyez dans mes énumérations de noms que le fruit d'un malheureux hasard.

    Ou pas. La pudeur de l'Anaon est telle, qu'à l'image des enfants maladroits en amour, elle prendra toujours un soin inutile à ne rien laisser transparaître de son affection pour le Seigneur, quand tout chez elle le hurle. Quitte à donner le sentiment inverse. Elle le nommera toujours dernier là où il est premier. Elle se montrera indifférente quand il ne l'indiffère en rien. Et quand on lui mandera de parler d'homme, elle préfèrera s'extasier sur le charme Russe plutôt que sur le Frayner, et pourtant, l'on pourrait glisser le barbare le plus parfait dans son lit que l'Anaon préfèrerait le quitter pour aller attendre Judas seule dans un tas de paille.

    _ Et puis Sabaude... Qui vous dit que j'ai déjà tué ? Après tout, vous n'avez aucune preuve... Peut-être ne suis qu'un véritable petit agneau sans défense qui cache mieux que nulle autre son jeu...

    Le bras se tend, attrape la coupe pour y boire. Monstre d'avoir passé un bon temps innocent avec un autre, oui. Monstre de détruire des vies, sans en trembler, oui.
    Mais ce qui la rend inhumaine, c'est bien de ne regretter en rien cette seconde monstruosité.

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Sabaude
Mais allez amicalement vous faire foutre pour mon fromage. J'suis pas votre idéale après tout

C'est qu'elle ne croit pas si bien dire. L'envie de galoper jusqu'à Paris pour bondir sur un Chat et se faire foutre amicalement entre ronronnements et glapissements lui démange les reins.

Je suis un sentimental si j'veux ! Lui senti..... ? Tsssssss.... peut-être... sûrement selon les personnes. Il s'agite au sol comme une tortue sur le dos en battant des bras pour animer une fois de plus le tapis de plumes, grand môme au demeurant.
Tout à son jeu il tend l'oreille et reste perplexe avec le destin, les malédictions...parfois quand çà ne veut pas.... ça ne veut pas, quelque soit la prise en main. Trop tôt, trop tard, pas le bon endroit ni la bonne personne.... Et au dessus de lui courent belette, renard et loup.... le loup vient de chuter et roule comme une galette en entraînant le rouquin et la brindille velue avec lui.

Une voyante ?

Disparus les animaux, le voilà d'un bond sur ses pieds !


Ah oui, tout de même.... vous étiez désespérée, surtout après ce que je viens d'entendre....Naon....

Peiné pour la femme dans son baquet le vicomte se fait violence pour ne pas contourner le paravent et aller la secouer par les épaules pour qu'elle mette en scène ses propres accusations contre le destin. Cela fait des mois qu'il est témoin soit disant sourd aveugle et muet des tensions judeo anaoniènes, l'air crépite quand ils sont ensemble et malgré tout.....

Pfffffff

Il laisse tomber le sujet, ces deux là pourraient nier éhontément que l'eau mouille afin de se persuader que leur « secret «  est bien gardé. La suite arrive à point nommé, ourlant ses lèvres d'un rictus narquois tandis qu'il avance en tapinois vers un des panneaux de bois et sans le faire tomber le frappe de ses paumes en agrémentant le geste d'un :

Bouh !

C'était moins une, l'ensemble a chancelé, pour un peu il le faisait choir sur la sicaire à poils et là il aurait eu un aperçu du caractère soit disant inoffensif. S'éloigner de quelques pas... c'est plus prudent. Marcher droit, tousser, déglutir,afficher rapidement une contenance.

Je n'ai en effet aucune preuve que vous ayez déjà tué, détache-t-il chaque mot,la voix traînante. Je vous laisse le bénéfice du doute.
Mais...... Me faire croire que vous êtes un agneau sans défense......c'est comme si je vous disais que je suis puceau ! Pas crédible !
Naon, vous flanquez les j'tons ! J'ai l'impression d'avoir six ans quand vous haussez le ton....


Le pas goupil s'arrête devant la dernière bouteille, celle contenant le sésame pour une déferlante de feu dans le gosier. L’hésitation est grande. Picoti picota.....

Et si vous ne les tuez pas, vous les torturez ? Vous les faites agoniser ? Vous les dépecez vivant ? Vous les pendez par les pieds au-dessus du vide ? Vous leur lisez des textes religieux jusqu'à ce qu'ils craquent ? Vous chantez ? Vous les faites fumer ? Allez soyez sympa, partagez votre expérience. C'est ça où je vide votre breuvage qui réveillerait un mort.

Pouah ! Le bouchon est rapidement remis en place.

Un agneau....quel humour Naon...Vous mettrez la robe après ? Ne peut-il s’empêcher de mordiller gentiment les nerfs. Votre Chiromachin a du vous dire que vous passeriez une agréable soirée vêtue de rouge en compagnie d'un beau, aimable, galant et adorable Renardavec lequel vous partageriez votre fromage aux herbes!

Il est persévérant!
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