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[RP] Fleurs en tissu et voeux exaucés

Eliance
Eliance, c'mioche vous d'mande. Il a un truc... j'sais pas. Y veut l'donner qu'à vous.
J'ai rien compris. Y cause que sinon, y a une sorcière qui va lui couper les pieds et les j'ter aux poules.


C'est Robert qui a poussé la porte. La Ménudière lève le nez de ses papiers pour regarder l'ancien soldat avec un sourire assez amusé.

Hm... j'vois. Merci, Robert.

Le crayon est lâché et le bureau enseveli sous les tonnes de feuillets en vrac abandonné est contourné pour venir voir le mioche en question de plus près. Elle lui adresse d'abord un regard suspicieux. Les colis, elle en reçoit jamais. Du coup, elle trouve ça louche. Et puisque ça cause de poule, elle craint qu'une bestiole soit enfermée là-dedans. Eliance a peur de tout. Même d'une poule. Elle engouffre quelques doigts dans sa tignasse ambrée et se grattouille le temps d'une réflexion intense. Le stratagème point. Il est là, dans ce nouveau sourire bien plus aimable.

Hm... Tu veux bien déballer l'tout, dis ?
Comme ça, ta mission s'ra remplie bien comme y faut et tu pourras aller prendre des trucs en cuisine, tiens. Tout c'que tu voudras...


C'est bas... très bas. Mais une Eliance qui a les miquettes est prête à tout. Et puis, dans un sens, c'est une bonne action, non ?
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Elias_de_crecy
Le godelureau poireautait depuis un bail quand enfin une blondasse se radina. Elle lui fit alors un sourire tout mielleux, en lui proposant de grailler gratos si il ouvrait l'paquet. Mais bon, on la lui faisait pas à lui, si yavait un pépin c'était lui qui s'retrouvait au Châtelet avec les condés sur l'dos !

L'gars Elias il m'a dit d'faire gaffe, et qu'j'aurai plutôt une pièce si j'amenais l'paquet en "bonnet duforme".

D'ailleurs le gamin avait pas compris l'expression, sans doute que ça voulait dire dans un état acceptable.

J'vous serai pas un bouquet mystère si ça plait pas hein !

Ca aussi, il avait appris le mot récemment, d'ailleurs sa signification restait nébuleuse.
Ouais, il voulait des assurances le poulbot, fallait croire qu'Eliance lui faisait moins peur qu'une cabane sur pattes de poules.
Eliance
Elias... Le gamin cause et Eliance ne retient que le prénom qu'il vient de prononcer. Elias...
Des jours se sont écoulés depuis le fameux jour de leur rencontre. Des jours pendant lesquels Eliance n'a cessé de repensé à ça, à lui, conservant le coin de papier contre sa peau comme un talisman, sans jamais se décider à traverser Paris pour se rendre à l'adresse indiquée. Entendre ce prénom provoque des tensions étranges en elle. Inconnues. Un peu comme quand elle a su qu'il était revenu. Là encore, à travers ce gamin crade, il est de retour. Si elle avait écouté mieux les propos du morveux, il l'aurait agacé. Mais elle n'a plus rien entendu depuis « Elias ».


Bon. Ça va. Donne moi l'paquet, j'vais m'en occuper. L'est en bon et dû forme, tu l'as pas abîmé.
Mission accomplie. Tu finiras pas aux poules.


Elle n'a plus peur. Elle pourrait même traiter le gamin de trouillard et s'en moquer, mais elle s'abstiendra. Elle ne pense plus qu'à ouvrir le paquet. Elle l'a pris des mains du gamin, laissant sa hâte la submerger et se tourne vers l'ancien soldat qui veille, sur ses talons.

Robert, amène-le quand même en cuisine. Et laisse-le bouffer à sa faim.

Le sourire qu'elle adresse alors au mioche est beaucoup plus sincère que le précédent. Sa manière de détester les enfants est sans doute le plus gros mensonge de sa vie, mais elle ne parvient guère à le contrôler que confrontée à son filleul. Lui est parfait. Il est un peu son fils, à sa manière, dans sa tête. Elle laisse les deux hommes (enfin, le vieux et la moitié d'un) partir faire leurs affaires en cuisine et retourne vivement dans son bureau.

La porte est fermée et même clouée à double tour. Elle, qui ne ferme que rarement cette porte, en ressent comme le besoin pour provoquer un de ces enfermement qui la font dériver dans le temps où ni le lieu ni la date n'ont d'importance. Elle tient un moment le paquet contre elle, le dos appuyé contre la porte. Chaque rencontre avec l'homme aux yeux gris débute de la même manière : la frayeur. Le paquet ne déroge pas à la règle et elle se prend à sourire à cette idée, seule. Au bout d'un moment, les doigts se décrispent du paquet et elle vient le poser sur son bureau, entreprenant une ouverture lente et minutieuse. Rien de l'emballage ne sera abîmé. La ficelle est dénouée avec attention, le couvercle soulevé et posé doucement sur un tas de papiers. Eliance retrouve ses réflexes d'enfant, lorsque son père lui offrait un cadeau. Une fois par an seulement. Alors elle savourait le moment, en détaillant chaque seconde dans sa caboche pour ne rien en oublier. Ses prunelles se mettent à briller lorsque le tissu apparaît. Là, dans la boîte, du bleu. Du turquoise, même. Elle regarde l'étoffe, passe un doigt dessus, dans une caresse timide, craignant d'abîmer de par son simple toucher.

Le visage déformé par le sourire épanoui et sans résistance, Eliance sort le tissu de la boîte qui se déroule, comme impatient de se laisser découvrir, faisant apparaître aux yeux marrons une robe. Une robe entièrement turquoise. Un rire échappe de sa gorge. Un rire joyeux, léger, enfantin. Un éclat naturel qui emplit le bureau clos d'une joie sans nom. La robe est simple. Pas de broderies affreuses qui la ferait ressembler à une parure de ces dames trop distinguées. Un simple galon sur l'encolure et quelques fleurs... Des fleurs en tissu couleur framboise cousues au côté. Les doigts pâles viennent les effleurer. Sous ses jambes tremblantes, Eliance se laisse choir sur sa chaise, alors que les paumes des mains parcourent toujours le tissu, comme si elle devait toucher la robe de partout pour s'en imprégner, l'apprécier à sa juste valeur.

Puis d'un coup, la Ménudière se lève et ôte ses frusques. Toutes ses frusques. Comme quoi, fermer la porte n'était pas une mauvaise idée... Le froid ambiant fait frissonner sa peau le temps qu'elle passe sur elle le cadeau. Point de miroir dans cette pièce, mais qu'importe. Même si elle en avait, elle ne s'y serait sans doute pas regardée. La robe épouse parfaitement son corps et ses mains viennent prendre la mesure de ça, glissant le long de ses côtes. Cet homme est épatant. Tailleur de métier, certes, mais épatant tout de même. C'est du moins ce qu'Eliance pense. Il vient de la réconcilier avec les robes, les fleurs. Du moins, elle aime cette robe. Elle doit l'en remercier. Un papier est rapidement saisi et elle commence à noter un « Merci » sec et unique. Mais la pointe de plomb s'interrompt, reste en l'air un moment, avant de se voir poser sur la table. Aucun mot ne sera expédié. Elle ira.

Sans plus attendre, laissant ses vieilles frusques étendues au sol, elle s'emmitoufle dans une cape laineuse, rabat le capuchon sur sa tignasse ambrée et s'en va, le pas leste et un coin de papier à la main...

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