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[RP] Le Moulin Bleu

Mortemer
Mortemer prit la pose très sérieusement quelques instants. Puis, il explosa de rire, faisant craqueler la croûte de terre qui commençait à sécher. Nannou avait dit:

- Regarde, on a une deuxième statue du protecteur maintenant ! On pourra laisser celle-ci ici pour protéger le moulin!

-Oui, je suis ton protecteur ! Et, le spectacle commence, cria-t-il pour leurs invités !

Lâchant épée et bouclier qui tombèrent dans l'herbe, il se précipita vers Nannou, et, la prenant dans ses bras, la couvrit aussitôt de boue et de paille.
Riant de plus belle, il la souleva de terre et la porta jusqu'à la rivière où tous les deux s'affalèrent dans l'eau.
Le courant eut vite fait de les débarrasser de leurs salissures, mais encore une fois ils étaient mouillés. Le soleil étincelant se chargerait de les sécher !


-Nannou, il devient urgent d'apprendre à nager ! Allons finir notre dessert !

Mortemer était satisfait. Son ragréage n'était pas très protocolaire, mais il avait été efficace et les plus grandes fissures étaient colmatées.
Il suffisait ensuite, de rejointoyer patiemment quelques pierres et peu à peu le moulin aurait belle allure.
Ils pouvaient maintenant passer au plan deux.


un peu moins présent du 21 au 25 juillet, en taverne et sur les halles (vacances familiales IRL oblige)
--Isop


Pendant que les humains batifolaient , non loin... Un peu plus bas sur le bief...

Focalisation sur la rivière
Pour un observateur attentif, depuis quelques jours, la rivière était le lieu d'un profond désarroi.
Rien pourtant ne semblait troubler les carpes et gardons, se confondant aux reflets miroitants...
Rien ne changeait dans la nage gracieuse de la loutre...
Rien n’alertait les oiseaux qui, joyeux et pépiants, venant becqueter quelques gorgées d'eau...
Rien non plus ne dérangeait le vol gracieux des libellules, les glissades des nèpes, le vol exubérant du papillon jaune, le butinage des abeilles...
Et le paysage aurait pu sembler idyllique !

Cependant, une véritable tragédie était en train de se jouer au fil de l'eau.
C'est la population batracienne qui en était profondément affectée et qui outrée, énervée, affolée, terrorisée, s'était réfugiée dans les roseaux ou les trous de la berge.
Parfois un œil cerné par la peur inspectait l'horizon, ou deux narines visqueuses reniflaient imperceptiblement pour rapidement disparaître dans les algues.

Car le plus grand des prédateurs s'était installé là, sur la berge et guettait sa proie !

Ce prédateur longiligne, de quarante centimètres, à la robe d'écailles nacrées, à la tête fine et triangulaire et aux yeux vert émeraude, n'était autre qu'Isop, la serpente.
Isop commençait à se plaire dans ce coin de verdure, à l'herbe douce, aux pierres chaudes de soleil et à la nourriture appétissante.
De plus, son grand ami Mortemer lui fichait la paix depuis qu'il s'était amouraché de cette bergère.
Le grand faucon mortagnais semblait porter ses regards perçants vers un ailleurs qu'elle ne saurait imaginer et il régnait entre eux une paix tacite.
Puis, il y avait ce serpent cornu et ravissant qui l'avait sifflé quand elle était passée prés du petit pont et qui la faisait tant rêver !

Pour l'instant, Isop, dardant sa langue bifide, était aux aguets, mesurant chaque grenouille pour trouver celle qui lui procurerait le plus long sommeil digestif.
Spartacus60
Spartacus apprécia le repas , il se le va et se dirigea vers le moulin afin d'examiner les lieux et le travail à effectué .

Il y avait moins de boulot qu'il pensait .L'intérieur nécessitait également quelques travaux mais rien d'exceptionnel .

Il retourna au près des autres afin de profiter des dernières minutes du repas avant de s'y mettre .

Mortemer
Mortemer arrivé tôt ce matin au moulin. Il grimpa lestement sur le toit avant que Nannou n' arrive, lui évitant quelques palpitations.
Ce n'était pas bien difficile: un arbre robuste et souple garnissait l'angle de la bâtisse. Y grimper et se laisser ensuite tomber sur le faitage était un jeu d'enfant pour Mortemer qui avait été funambule.

Falco, le faucon, se percha sur son épaule, le frôla d'un léger coup de bec sur l'oreille, puis tourna son regard perçant vers le nord-est.
Mortemer caressa le poitrail de l'oiseau partageant ses sentiments, partageant ce lien tissé à travers l'espace, à travers le temps, partant avec lui pour un voyage immobile, vers son ami l'homme-oiseau, partant, se perdant, puis revenant, plus riche et réinventant le monde qui l'entoure.

Au-delà des mots, au-delà des phrases inscrites sur le parchemin et voyageant par les airs, il existait d'autres messages plus subtils, plus intimes.
L'un ou l'autre, malgrè la distance, savait, ressentait... l'un ou l'autre devinait ce qui se passait au loin, ce qui perturbait son ami ou le réjouissait.

 ce moment, Mortemer tourna la tête vers le sud-est où une tornade se pointait.
Il fronça un instant les sourcils puis de la main chassa cette pensée.

Un chant, soudain qui remplissait l'espace et Nannou apparut par le sentier.
Ce chant, ce chant qu'il avait dans sa tête depuis le jour où, dans une taverne de Poitiers, il l'avait entendu pour la première fois. Ce regard extraordinaire, ces yeux pétillants de vie qui plongeaient vers lui. Ces gestes gracieux, sa façon de remettre en place ses cheveux. Ce sentiment de l'avoir toujours connue, de l'avoir espérée, de l'avoir retrouvée.
Être avec Nannou, c'était vivre vraiment et chaque seconde de vie partagée était une seconde de vie vécue pleinement. Voici ce que signifie l'amour!

Mortemer se laissa glisser le long de l'arbre et courut vers elle.
Nannou
Nannou avait enfin terminé son travail de la journée et se rendait au moulin pour y retrouver Mortemer qu'elle n'avait pas vu depuis... trop longtemps à son goût.
Elle avait réussit à faire une botte de paille avec la dernière moisson de blé de Mortemer qu'elle amenait calée sur son dos au moulin.

Elle vit au loin un grand oiseau prendre son envol et se dit que ce devait être Falco. C'est Hermès qu'il devrait s'appeler celui-ci pensa-t-elle en souriant.

En arrivant près du moulin elle remarqua que l'arbre bougeait et faillit tomber à la renverse, entrainée par le poids de la botte, en comprenant que c'était son troubadour qui se trouvait là haut. Elle laissa choir la botte par terre et fut soulagée de le voir rejoindre la terre ferme. Elle se jeta à cou, elle ne l'avait pas vu depuis... pas si longtemps en fait mais ça lui avait paru une éternité...


- tiens regarde, j'ai amené de la paille. Dis ça ne te dirait pas qu'on dorme ici ce soir? Au moins tu serais sur place pour demain.
Regarde, j'ai acheté une miche à Spart et il m'a dégoté un truc aussi, du jambon il m'a dit que ça s'appelle.

- Tiens tu es sec aujourd'hui? Remarque monter sur le toit en étant mouillé... ça ne serait pas prudent!
Mortemer
Mortemer déchargea Nannou de la botte de foin, ravi de cette initiative et du festin qui les attendait! Il lui donna un tendre baiser et lui dit:

-Quelle excellente idée Nannou! la soirée s'annonce belle et nous allons inaugurer notre moulin cette nuit!
Si tu savais la belle vue que l'on à de la haut! Les tuiles sont intactes, mise à part quelques une près de la cheminée. S'il pleut, l'eau coulera par le conduit et il nous faudra réparer avant l'automne et les premières flambées.


- Tiens tu es sec aujourd'hui? Remarque monter sur le toit en étant mouillé... ça ne serait pas prudent, dit Nannou!

Il sourit de son attention puis se précipita dans la soupente, préparer leur petit nid.
Nannou
Quelques jours plus tard

Nannou était venue faire un tour au moulin en espérant y trouver son troubadour qu'elle avait à peine aperçu ces jours ci.

Elle fit le tour du moulin, scruta la rivière, regarda avec angoisse sur le toit, chercha même dans la paille...
Non personne. Il fallait se rendre à l'évidence, Mortemer était occupé ailleurs.

Elle se décida à lui écrire un petit mot. C'était devenu une habitude, ils se laissaient de parchemins ici et là ces jours ci. Ça avait son charme... enfin durant quelques jours.

Elle posa une grosse pierre sur le parchemin en espérant qu'il le trouve dés qu'il viendrait ici.
Mortemer
Mortemer revenait de la forêt, de l'obscur, de l'opaque, de l'étrange.
Il s'y était un peu perdu, ou plutôt s'y était laissé perdre, se laissant pénétrer par le chant inépuisable des feuillages et des oiseaux.
La forêt était sa source, il y puisait son énergie, il y convertissait sa fatigue en quiétude et y allégeait son fardeau.
Il revenait maintenant, franchissant l'orée de cette clairière où se blottissait le moulin.
Un cœur de verdure, loin de la ville ! Il chantait :


Tu es le vent du Sud
et moi l'oiseau perdu
que tu emportes où tu veux...

Je suis le vent du nord
et je glace tes ailes
mais par un seul baiser
tu repars vers le ciel

Je suis le chant de l'âme
je vole par delà les vents
et je poursuis ton ombre
sans toi je ne sais pas vivre.


Il souriait. Sa bien-aimée n'était pas là, mais il vit sous une pierre le parchemin.
Depuis quelque temps, trop pris par leurs occupations réciproques, ils se croisaient et compensaient leur manque par de délicieux petits messages.
Allongé dans le pré bourdonnant d'insectes, les yeux fixés sur les écrits de Nannou, il rêvait.

Malgré leurs maladresses et leurs maintes bêtises, ils étaient arrivés, à force de travail, à faire du Moulin Bleu un paradis.
Grâce à un palan accroché à une fenêtre de l'étage supérieur, la roue à aubes avait été tirée de la fange, hissée, remise sur son axe et tournait maintenant joyeusement entraînée par le flot de la rivière.
Les murs étaient ragréés et consolidés. L'herbe aux alentours avait été fauchée. La présence sécurisante de Falco, le faucon, amenait maints autres oiseaux qui étaient venus nicher et pépiaient joyeusement.

L'intérieur avait été nettoyé, les rideaux de toile d’araignée et leurs hôtes transportés en forêts, ainsi que la famille de souris. Il n'y avait aucun meuble, mais cela viendrait bientôt. Pour le moment avec le beau temps, ils vivraient dehors et leur refuge de paille, dans la soupente, leur servirait de lit.
Ce qui importait, c'est que tous les rouages, les engrenages et les courroies du moulin fonctionnaient et bientôt Nannou pour la première fois, baissant la manette, mettrait en route ce complexe mécanisme et transformerait son grain en fine et blanche farine.

Une fois la poussière du sol balayée, la découverte qu'ils firent fut de plus surprenantes.
Un anneau de fer, une trappe qui se soulève, un escalier sombre aux marches vermoulues... Et là...
… Une cave, découverte à la lueur tremblotante d'une bougie.

Mortemer et Nannou n'étaient pas seuls dans la demi-obscurité !
Nannou
Ce jour-là Nannou avait enfin retrouvé son tendre troubadour. Profitant de ses bras dans une longue étreinte silencieuse, elle n'avait même pas remarqué les transformations du moulin.

Puis Mortemer lui avait fait faire le tour. Elle en avait appris des choses, ce que voulait dire ragréage, ce qu'était un palan. Elle sauta de joie en voyant la roue tourner, apprenant que bientôt la meule allait en faire de même.

Il avait d'abord fallu finir de nettoyer l'intérieur. Là encore, elle appliqua avec attention les consignes de Mortemer, fascinée par l'importance qu'il portait à des êtres qui auparavant lui paraissaient insignifiants.
Mortemer
Mortemer, tenant la main de Nannou, descendait une à une les marches branlantes.
La bougie qu'il tenait projetait des ombres sinistres sur les voûtes de la cave.
Il remontait de ce trou sombre des remugles, tantôt infects, tantôt excitants, qui pourraient rappeler la mer.
Pour l'instant, ils ne voyaient que la crasse, la moisissure, d'immenses toiles très fines et loqueteuses tissées par des araignées ancestrales,
d'étrange filaments verts et mauves qui pendouillaient, emmêlées dans toutes sortes de résidus qu'il valait mieux ne pas identifier.
Dans le silence, une gouttelette d'eau clapotait.

Pourtant, Mortemer, dans le frémissement d'un air dense, pouvait entendre une respiration retenue, une présence aux aguets. Attendant que leur vision s'accoutume à l'obscurité, Mortemer murmura à Nannou:


-Attention, Nannou, le sol est glissant et encombré, ne trébuche pas! Je descends le premier!


Il avança, n'oubliant pas qu'il était Mortemer, le Matamore, celui qui se rit du danger!
Mais le danger ici n'était rien d'autre qu'un fatras de vieilles planches et d'objets cassés inutilisables.
Puis, il vit les cadeaux que leur offrait le moulin:

Pour Nannou, quelques vieilles bouteilles de vin cachetées couvertes d'une fine poussière, pour Mortemer, un couple de chauves-souris terrorisées.


Mortemer
Leur vision devenait plus nette.
Mortemer laissa Nannou réfléchir sur ce qu'elle comptait faite de cette cave, entreposer liqueurs ou vins de son choix,
cultiver des champignons pour en faire quelques recherches sur leur degré de fermentation ou autres expériences étranges.

Il en profitait pour inspecter cet espace.
Ses doigts longs et sensibles palpaient les murs, frôlant chaque pierre, paupières clignotant, cheveux emmêlés dans les toiles d'araignées.
Il observa un fil de soie qui frémissait légèrement comme dérivant dans un mince courant d'air.
Une fine fissure. Sans doute par là que circulaient les chauves-souris.
Agrandir cette fente permettrait à plus de lumière d'entrer et peut-être plus d'air pour assainir l'atmosphère.

Un univers chthonien et empuanti par le guano des chauves-souris!
Le mur du fond lui parut étrange. Recouvert d'un crépi sale et qui semblait récent.
Mortemer passa la main.
L'enduit s'effritait et il lui sembla qu'il dissimulait un espace aménagé derrière, une cavité, une deuxième cave, un passage? Un coup de pioche pouvait révéler...
Et tout de suite, son imagination s’enflamma...
Il n'en dit rien à Nannou, l' exploration serait pour plus tard. Pour le moment, un gros travail de nettoyage s'imposait.
Mortemer
Nannou
Finalement...
ce qu'elle avait cru être une énorme bourde se révélait être une belle réussite. Ça lui faisait ça, des fois, à Nannou.

Elle avait préféré ne pas toucher aux bouteilles de vin, de peur de les abimer. Il valait mieux laisser le vin là ou il avait vieilli et ne l'enlever que le jour où ils auraient décidé de le boire, quand l'occasion se présenterait.

De même pour les chauves-souris, elles ne seraient pas dérangées pour le moment, tant qu'ils ne savaient pas ce qu'ils allaient faire de l'endroit.

Puis était venue l'heure de rentrer.

A quelque pas du moulin, Mortemer s’arrêta sans un mot et la fit tourner sur elle même. Elle aperçu alors le panneau.


Ho! tu l'as déjà installé! Ça me plait beaucoup !


Elle tentait de masquer son émotion, elle allait vraiment passer pour une grande sensible à verser une larme à la moindre occasion. Ça n'était qu'un panneau après tout. Un panneau sur lequel étaient écrits des mots. Des mots qui ne disaient que ce qu'elle savait déjà... Mais de le voir écrit, là sous ses yeux...
Mortemer
Quelques jours après...
Tout commença au bord de la rivière au milieu des roseaux..
Mortemer regardait les cannes et imaginait déjà quel instrument pouvait en naitre.
Il coupa un entre-nœud bien droit pour une flûte à bec et passa rapidement le bois au feu pour prévenir de l'éclatement.
Il s'occupa d'abord de l'embouchure et de trois coups de couteau, la tailla en sifflet.
Il souffla, vérifiant la tonalité. La note était grave, trop! Il coupa un morceau du tube.
Puis, vint le moment délicat: l'accordage. Il ranima le feu et y plongea une tige de fer.
Quand la pointe fut rougie, il l'appliqua sur le roseau, perçant des trous suivant la gamme qu'il avait choisie.
Vient enfin le moment magique. Mortemer trempa ses doigts dans un petit pot d'huile et en enduisit la flûte.
Toutes les couleurs et veines du bois se apparurent, révélant la beauté de l'instrument.
Il joua ensuite un petit air vérifiant que l'air glissait au mieux dans l'instrument. Puis il sourit.
Nannou allait arriver. Il entendait ses pas. Ce serait sa première leçon de flûte.
Nannou
Nannou arrivait le cœur léger ce jour là.

Ils allaient... ils allaient enfin mettre en route le moulin! Enfin elle avait une petite appréhension quand même. Mortemer lui avait assuré que tout était en état, ils n'allaient pas tarder à savoir de toute façon.

En approchant elle vit de la fumée... Du feu, mais pourquoi il fait du feu ?

Elle sourit en l’apercevant, elle ne l'avait pas encore vu de la journée. Il s'était levé tôt sans la réveiller, comme a son habitude.


Bonjour! Qu'est-ce que tu fais?

Premier baiser de la journée, le meilleur... jusqu'au prochain!
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