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[RP] Le Moulin Bleu

Nannou
Le départ était imminent.
La veille ils avaient retrouver bon nombre de leurs amis en taverne, et Nannou qui se croyait impatiente de partir, qui pensait depuis plusieurs jours qu'elle le vivrait comme une délivrance, avait soudain pris conscience que ça ne serait pas si facile.

On ne quittait pas si facilement des personnes que l'on côtoyait depuis des mois, avec qui elle avait tellement partagé. Et Mortemer qui s'était fait une belle place dans cette jolie ville, elle lisait dans les regards combien ils allaient le regretter.

Nannou tentait de s'occuper en préparant ses affaires. La roulotte était en train de se transformer en malle géante. Elle ressortait régulièrement sa liste, tentant d'en enlever mais finissant par en rajouter...

Pour certains objets précieux par contre la question ne se posait pas. Elle les laisser pour ne pas risquer de se les faire voler.

Elle ressortait de la roulotte pour aller ranger sa hache à double lame, croisant Mortemer qui triait ses potions :


Je vais laisser ici la hache que Arrya m'a offerte, c'est plus prudent.

Elle soupira doucement puis s'assit un instant près de lui, elle avait besoin de sa présence réconfortante.
Ça ne serait pas si facile.
..
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Mortemer
Mortemer enserra dans ses bras sa femme, si belle dans sa nostalgie qu'il en tremblait un peu.

-Nannou, Nannou! Étrangement paré aux couleurs du passé,
ce jour n'est qu'une escale et nous tournons nos yeux de vigie vers de nouveaux lointains.
Que restera-t-il des jours caméléons, quelles couleurs en retiendrons-nous ?
Peut-être, enivrés de fumées et de combats, bientôt relèverons-nous la tête.
Peut-être nos pensées se feront de cristal !
Maintenant, tu vas mieux, n'est-ce pas ? Tu n'as plus peur ? Dis ? "


Puis tendant une main vers des présences invisibles, il continua :

-A vous tous et à vous toutes, que l'on aima, que l'on aime et que l'on aimera, bien à l'abri dans la grotte de mon âme,
à la table d'un festin, je lève ma chope remplie de poèmes.
Aujourd'hui je donne mon concert d'au revoir ! Oui, au revoir, simplement ! Car la vie rassemble toujours ceux qui s'aiment.
Vos rires d'yeux en yeux, vos corps-à-corps dans la danse où se versait la joie, dans cette nuit de noces, que nul ne puisse les oublier !


Puis serrant un peu Nannou dans ses bras :

-Chante mon cœur, Chante car la nuit, le rossignol fait peur au sanglier ! Cette chanson du troubadour Winston Perez

L’aventure est d’abord humaine
Océan de vie, océan de paix
L’aventure est d’abord humaine
Cris de temps passé aux lisières des prés
L’aventure est d’abord humaine
Comme tous les solstices qui ont précédé
L’aventure est d’abord humaine
Fleuve d’harmonie, fleuve d’éternité
L’aventure est d’abord humaine
Alchimie d’amour, désirs d’Absolu
L’aventure est d’abord humaine
Désespoirs palpables, vifs, jaunes, crus
L’aventure est d’abord humaine
Désirs d’Olympe paraissant fanés
L’aventure est d’abord humaine
Riches, pourpres, exilés
L’aventure est d’abord humaine
Des anciens temps aux nouveaux essors
L’aventure est d’abord humaine
D’absurdes éclipses de sommeils morts
L’aventure est d’abord humaine
C’est la réalité qu’un jour les Dieux ont convoitée
L’aventure est d’abord humaine
Absence de funambule, de rythmes sots, brusques, ancrés
L’aventure est d’abord humaine
Dans une église ou bien un Mausolée
L’aventure est d’abord humaine
Symbole d’obélisques qui arrachent le ciel
L’aventure est d’abord humaine
Lames coupantes et dures, face à l’Eternel
L’aventure est d’abord humaine
Comme si un jour nous obtenions le Feu
L’aventure est d’abord humaine
Ne restera qu’un chiffre pur, ce sera Deux

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Mortemer
Le moulin fournirait paille et grains.
Mortemer entassa dans la charrette de Margauth les derniers sacs de blé récolté, puis la paille qui restait en grande quantité après le meulage des grains par Nannou.
Avec quelques branchettes, des feuillages et de la paille, il fait un nid, comme il avait vu faire Gezekell, dans ses transhumances, pour transporter ses oiseaux.

Eugénie, Théodule, les oisons et Grougrou le pigeon, voyageraient confortablement et surtout, partageraient leur espace avec Champagne et Chantilly, les canards maîtres nageurs.
Mortemer ne s'était pas résolu à les laisser loin si longtemps.
De plus, les volatiles avaient tissé avec les oiseaux de Margauth, des liens aussi affectueux qu'eux-même en avaient développés avec Margauth et Alans.
Et puis, il pressentait qu'il aurait encore bien besoin de leurs leçons.

Il arrosa une dernière fois ses plantations et jeta un œil vers les ruches de Nannou..
Nirgal, son amie sauvageonne de la forêt, viendrait les abreuver régulièrement et soigner les abeilles.
Un dernier regard au Moulin Bleu puis il souleva et mit sur son épaule sa besace contenant sa viole, sa flûte, quelques partitions et des babioles diverses. Il était prêt.
Le cœur serré, il attendit que Nannou ait fini pour se rendre ensemble, une dernière fois à la taverne.

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Nannou
Nannou avait fait un dernier tour du moulin.
La meule arrêtée, la scène inanimée, le coin des artistes vidé, les ruches en hibernation, Les plantations semblaient encore figées sous les derniers froid hivernaux.

Ce n'était pas la fin du moulin bleu qui n'attendait que de revivre. Qui l'animerait et comment, ceci était encore du domaine de l’inconnu.

Nannou tendit la main vers son époux, direction le voyage, navigant entre bonheur et nostalgie.

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Mortemer
[A l'aube du premier jour]
Le paysage rosit, s'étale, se déplie et s'allonge, vaste, vaste comme le monde.
La caravane se met en branle et prend son essor vers le sud .
On voudrait croire que ce n'est plus ce vain chemin d'angoisse qui se hasarde vers nulle part, mais le cœur retrouvé de l'amour.
Parfois, Il arrive qu'une musique, venant d'une taverne, se fasse entendre.
Elle enfle sa voix dans le brume montante et pince un peu les cordes tendues de leurs âmes.
Elle chante les exploits de ceux qui partent et on entend sonner les rires et cliqueter les chopes.
Alors, ils savent qu'ils emportent avec eux les visages de leurs amis qu'ils n’oublieront pas.



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