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[RP] Nous, c'est l'Angou-lême !

Arsene
    « I'm waiting for the call, the hand on the chest
    I'm ready for the fight, and fate
    The son of iron shocks is stuck in my head
    The thunder of the drums dictates.* »


    WoodkidIron


    Au creux d'une noirceur envahissante et épaisse, la grêle silhouette aux galbes discrets s'avance. La stature hautaine et la démarche silencieuse, Corleone se fraye un passage sur les abords sinueux d'une campagne désertée. Une multitude de gouttelettes viennent masquer la furtive vision d'une lune basse et faiblarde et ruissellent abondamment sur un sol déjà boueux. Le chuintement de ses bottes au cuir usé sur le sol gorgé d'eau perce les ténèbres ouatées d'une nuit bien avancée. Le regard de prasine se plisse pour mieux deviner les ombres des bas-côtés. La tension s'insinue sournoisement aux creux des entrailles de l'italienne. Comme un poison fulgurant, elle distille au plus profond de ses veines, son acide doucereux. Le cœur, autrefois placide, s'agite et s'entrechoque dans son enrobage de chair et les doigts se crispent avec une tension palpable sur le pommeau d'acier de son fauchon aiguisé. Pourtant, les pupilles habituée ne discernent le gabarit de ses assaillants qu'une fois le premier coup reçu sur sa carne surprise. Elle s'élance et réplique. La carcasse efflanquée se heurte avec vivacité contre l'homme alors qu'un poing ferme s'abat avec violence contre la mâchoire et ses lèvres au charnu vermeil. La brindille vacille alors que son maxillaire craque sous le choc rude, elle titube le temps d'une respiration désordonnée, le sang s'échauffant pour mieux battre à ses tempes blafardes. Elle n'a pas le temps de réagir qu'un deuxième poing la cueille dans son élan, fracassant une arcade déjà fragilisée par une flopée de bagarre. Le carmin jaillit déjà et le regard se voile. De sa défaite, Corleone ne gardera que le souvenir d'une douleur lancinante. Le goût acre du sang dans sa bouche servant de base à une vengeance en passe d'être planifiée.

    Recluse, la jeune lionne élancée panse ses blessures. La chair trop souvent maltraitée se flétrie et se gâte, la pâle carnation virant à un violet soutenu et inquiétant. L'humeur mauvaise de la jeune femme s'installe en fière conquérante sur ses traits avenants. Elle chasse l'ombre d'un sourire narquois pour mieux asseoir sa domination sur le minois moucheté. L'aigreur est une dictatrice intransigeante et sans pitié, la place est sienne depuis longtemps mais elle défend vaillamment ses positions pour mieux se faire l'empereur unique des expressions de la rousse. Le visage arbore un air fermé et les lippes grimacent un rictus dédaigneux. Déjà, les prémices de la bataille résonne et le cliquetis des armes se rencontrant bat le rythme contre ses tempes. Le levé de rideaux est proche et Corleone sera aux premières loges.

    Sous l'obole d'une nuit claire, la jeune femme s'est fondue dans l'épais brouillard et s'est mêlée aux reflux des bas-quartiers. Frêle gabarit aux attitudes froides et au charisme inquiétant, elle profite de l'obscurité confinée pour s'approcher de la mairie. L'âme exalte des relents de charogne, corrompue et gangrenée jusqu'à débridement par la compagnie de la lie de la société. La haine et la férocité s'avèrent être les partenaires régulières du galbe dont le sang bouillonnant se révèle dénaturé par les assauts vigoureux d'émotions contradictoires. Le signal est donné d'un geste silencieux de poignet, Spiritu Sanguis et les Trompe la Mort s'élancent alors comme un seul homme à l'assaut du parvis convoité. Le lourd silence se brisera bientôt, percé par les éclats de voix et le tintement râpeux des lames aiguisés. L'ombre menaçante du Cerbère plane derrière la Meneuse alors qu'elle s'élance, enhardie par l'adrénaline chauffant ses veines et parcourant son corps. L'entité emplie la place de sa malveillante présence, elle se dresse et ouvre ses gueules béantes pour mieux happer les âmes offertes en sacrifice. Aussi fut-elle l'une des premières à croiser le fer avec un milicien et à en recevoir la réponse rustaude. Les prunelles couvent une série de tignasses, attentive aux nouvelles recrues, elle prend le temps de suivre leur progression. Sous les assauts vigoureux, la porte large aux chênes épais finit par craquer, dévoilant son intimité aux regards lubriques et désireux. Fourbue, la brindille se laisse choir sur le bureau municipal, une once de fierté déridant ses traits. Elle compte et vérifie que l'entité antique n'a pas perdu de tête pendant la mêlée, le fer a entaillé la chair des siens mais n'a pas causé autant de dégâts qu'au creux de la milice Périgourdine. Spiritu Sanguis est rassasiée pour cette nuit, l'odeur ferreuse du vermeil emplie encore ses narines.



*« J'attends l'appel, la main sur la poitrine
Je suis prêt pour la bataille et le destin
Le son des armes qui s'entrechoquent est gravé dans mon esprit
Le fracas des tambours dirige. »

Merci à Jidée Enjoy pour le titre !

RP ouvert à tous ! Personnages vivant à Angoulême et dans le comté. N'hésitez pas à participer.

_________________
Meomaky
    À l'aube...


Nuit noire, seule la Lune est témoin de notre avancée silencieuse et programmée vers notre future destination, nouvelle étape pour s'intégrer encore un peu plus au Clan des Spiritu Sanguis et de la Famiglia. La Famiglia, une famille soudée, bien plus que ne l'était la nôtre, soudée comme nous le sommes Nalu et moi, ou presque. Nous sommes bien plus qu'une famille, nous avons partagé le même ventre, ensemble. Bu le lait maternel, face à face, avons marché, grandi, vieilli ensemble jusqu'à... Mais nous sommes à nouveau réuni, et plus rien ne nous séparera.

C'est la raison pour laquelle je parcours inlassablement des lieux et des lieux de forêt, silencieux comme seuls peuvent l'être les amoureux des arbres, épousant son rythme plutôt qu'essayer de lui imposer le mien. Une ombre parmi les ombres, tous ne sont pas conscients de ma présence, et ceux qui le sont ont confiance. J'aurai préféré partir en éclaireur, m'assurer qu'il n'y aura pas de troubles fêtes, mais la distance à couvrir était trop grande. Nous sommes trop dispersés, j'en suis réduit à les suivre, et assister presque impuissant à la dérouillée de la meneuse.

À deux contre une, c'est facile, mais ils tournent les talons à ma vue, lames au clair, deux contre un c'est trop pour eux peut-être ? La colère monte en moi, je m'en nourris, et sur mon visage s'étire un sourire qui ne monte pas jusqu'à mes yeux. S'inscrit dans mes yeux, dans mes gestes, la noirceur qui m'habite, grandi en moi depuis le mariage de notre aîné, Thomas. Noirceur qui trouva son paroxysme à la mort de notre père, ma sœur devant s'exiler pour sa sécurité. Je suis à ses côtés, elle choisira de s'appuyer sur moi pour franchir les murailles, ou non... J'ai failli à ma promesse, et ça sa n'augure rien de bon.


    Au crépuscule...


Une journée à attendre, dans l'ombre, le temps pour tous de se préparer, panser ses blessures pour Arsène, dormir. La nuit sera courte, intense, et plus le temps passe, plus la tension monte. Pourtant... tous se tiennent à carreaux, sans chercher à se défouler pour se calmer. Pas même le barbu, celui qui me semblait le plus enclin à lâcher la bride. C'est presque impressionnant, gratifiant d'être à leurs côtés. J'ai eu l'occasion de voir des vétérans de l'ost se tenir moins bien... Et silencieusement nous quittons notre cache journalière pour nous fondre dans la nuit, direction la mairie, chacun de son côté, ne pas attirer l'attention.

Et nous y voilà, dans les rues baignées d'obscurité, à se préparer en dénombrant les défenseurs, leurs positions, regroupés près des braseros, trop souvent à tourner bmle regard vers la lumière de leurs feux. Arsène là-bas, à porter son regard sur l'ensemble de ses troupes, s'assurer que nous sommes tous en place, s'apprête à donner le signal... La consigne est claire, attendre le signal. Mais j'ai failli la veille, je veux me racheter. C'est idiot, puéril, mais je veux être le premier au contact. Le premier à laver mon honneur en lui prouvant mon engagement. Je m'élance.

Sans un bruit, sans un cri, armes aux fourreaux pour un clin d'œil à mon élève absente cette nuit. Je suis en moi, au plus profond de cet infinité de calme et de sérénité, je vois tout mais ne me focalise sur rien. J'entends tout mais les sons glisse sur moi. Je parcours plusieurs pas face aux défenseurs crédules, qui finissent par se ressaisir, enfin. Je fauche le premier qui se porte au contact sans ralentir ou presque, une manchette dans la gorge qui lui écrase la trachée. Première offrande à la Dame en Noir.

Déjà de la viande froide, le second se jette sur moi, dans l'idée de me détacher le bras de l'épaule, une attaque furieuse qui manque de finesse, je tourne d'un quart de tour sur moi au dernier instant, passant ma main sous sa garde pour laisser la paume de ma main lui remonter le tarin dans le crâne. Seconde offrande... Je virevolte, viens endolorir le foie du troisième avec mon coude, avant qu'une flèche ne vienne lui transpercer l'œil. Elle protège mes arrières comme je protège les siens.

Le fracas des armes qui s'entrechoquent résonne dans la nuit, la hache mord le bois des lourdes portes de la mairie, mais moi je continue la moisson. Esquivant, frappant ou déviant, je glisse entre les défenseurs et les assaillants comme l'eau d'une rivière se glisse entre les racines d'un arbre tombé. M'appropriant les armes des défenseurs pour continuer la moisson. Les défenseur son défait, la Mairie est à nous.

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Agnesina_temperance
    L'ont-ils senti, cette ombre malsaine du crime qui plane sur le village médiocre d'Angoulême ? Visage déterminé et avide de richesse, Ina Corleone guettait l'arrivée de la nuit et les ordres de se mettre enfin en marche, bien que le rendez-vous était pris. A la tombée de la nuit, au plus près de l'aube, devant la mairie pour une danse des lames qui ouvrirait la porte de la mairie pour dévaliser ses richesses. L'attente était un supplice pour l'Hermine et prenait son mal en patience, en nettoyant une arme qui luisait. Terrée dans sa cachette, elle appliquait la loi du silence, tel un animal à l'affût de sa proie. Le sang qui coulait dans ses veines bouillonnaient lentement, avec une tendance à l'émulsion, mais le sang froid de la Corleone reprenait le dessus. L'heure de l'or et du saccage allait bientôt sonner.

    Les pilleurs de prestige sous le nom de Spiritu Sanguis et Trompe-la-Mort, comme un seul homme, avaient pris le chemin de la mairie, avec une allure de conquérants. Démarche arrogante, elle se fond dans la masse dont la détermination de la richesse et de la gloire était inébranlable. Les bottes foulent le pavé qui, bientôt, prendra une teinte carmine du sang des défenseurs de l'endroit convoité. L'épée bâtarde est sortie de son fourreau et la dague est prise d'une autre main. Les premiers gardes commencent à s'agiter et Ina fonce, avec l'envie d'en démêler, sans aucune hésitation. Un minable de la milice barra le chemin d'Ina en lui portant un coup d'épée qu'elle para avec la sienne, avant qu'elle lui plante la dague proche du cœur. Le regard d'habitude si froid, s'anima d'une fine flamme d'intérêt, avant qu'elle porte un doigt sur le bouton de la dague où deux autres lames surgissent sur les côtés, dans un craquement phénoménale. L'homme poussa un cri rauque, les yeux écarquillés, crachant en un jet du sang avant de s'écrouler. Découpant un morceau de chemise du milicien mort, Corleone reprend sa marche en essuyant son faciès sali.

    Une apparence hostile agrippa le cou de la Corleone dans son dos pour la plaquer contre lui. Un coup de coude dans les côtes ne suffit pas à lâcher la pression à l'opportun qui l'accentua. - Cazzo... Ancora uno coglione*. lâcha-t-elle dans un souffle, dépitée. Gardant son calme, même si elle laissé échapper une grimace, la jeune femme prit tout son élan pour se jeter en arrière et plaquer le défenseur contre un mur, qui la gardait comme lui, comme un arapède sur un rocher. S'assurant qu'il ne puisse plus avoir de manœuvre, un coup de botte en arrière vient fracasser le genou de l'homme qui poussa un hurlement, avant qu'elle donna un coup de coude dans les côtes qui rendit la prise de l'homme incertaine. Une situation qui n'échappa pas à la Corleone qui en profita pour se dégager en enlevant les bras autour de son cou et l'attaqua d'un autre coup de coude dans le menton avant de le faire suffoquer en frappant le cou avec la paume de la main. Avec rapidité, elle cogna la tête du défenseur contre le mur, l'abandonnant inerte.

    Reprenant contenance et sa respiration, elle observa autour d'elle. Le doux chaos environnant rassasia l'appétit de la jeune femme qui avait été retenu pendant trop longtemps loin des siens et de ses activités. La différence entre les loups et les chiens étaient que les loups n'avaient aucunement besoin de la main d'un quelconque Maître pour les nourrir. Quand ils avaient faim, ils allaient chasser, avec le Chef à la tête. La criminalité était du même acabit. Une fois, la saveur de l'illégalité en bouche, l'appétit gronde et telle une drogue violente, l'envie de recommencer se fait pressante. Qui goûte au sang, se verra chasser à nouveau. L'acte en lui-même était tellement jouissif, car ils régnaient sur le malheur des autres, avec une arrogance éternelle et sans vergogne. Cerbère, l'animal mythique et de légende, avait arraché ses chaines pour amener l'Enfer dans le village d'Angoulême, et tourmenter les vivants.

    Nul garde arriva à contenir la fureur avide des assaillants et les deux groupes alliés sonnèrent le glas de la défense, lorsque les derniers garde prirent une retraite stratégique qui s'apparenta à de la fuite pour l'Hermine. Ils avaient triomphés et la porte se fracassa, laissant les pilleurs gagner le fruit de leur dur labeur aux nez des faibles et des bien-pensant, qui ne tarderaient pas à s'affoler dès que le jour se lèvera. Trois fois, le Périgord a été foulé par leurs pas et trois fois, les mairies trépassèrent, sous leurs armes, marquant une nouvelle fois le manque de compétence des autorités du Périgord ou de l'extrême professionnalité de ceux qui les mettaient en échec.

    La brume de fierté se dressa sur la mairie et entra dans la mairie, la souillant de ses pas ensanglantés, du sang des victimes de la défaite.


*putain encore un couillon
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Cleocharie

    « I raise my flags, don my clothes
    It's a revolution, I suppose
    We'll paint it red to fit right in »


C'est ma première fois. Ma première attaque de mairie. Je sais, je sens, que ma mère me surveille. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Pas le droit non plus de décevoir Enjoy. Je dois me montrer digne. Digne d'être sa fille.
Dans la matinée, je me suis cherchée un trou. Comme j'en avais l'habitude, à Palerme. Un endroit tranquille, désert. Je l'ai trouvé dans le verger. Cabane abandonnée et esseulée, au toit percé. Idéal pour passer la journée.
Je n'ai d'autres armes que mon arc et mon couteau. Sans oublier la dague de parade, cadeau de ma mère. Dans un combat rapproché, mes chances sont plus faibles que si je possédais une épée. Je vais devoir agir de plus loin, au tout début. Ensuite, je verrai bien. J'évite de me poser des questions. Mon instinct me guidera, comme il l'a toujours fait.

Le soir tombe, la nuit s'installe. J'ordonne à Capi de rester cacher là. J'évite de penser à ce que je m'apprête à vivre. Ce n'est pas le moment de céder la place à la peur. Je me répète, comme une litanie, que je suis la fille d'Enjoy. J'en tire assez de fierté pour ne pas trembler. Pour garder la tête haute et le regard hautain. Je ferme la porte de la masure. Capi couine un moment. Je lui susurre quelques mots en italien, avant de m'enfoncer à travers les rangées d'arbres fruitiers, aux branches nues en cette sinistre saison.
Je retrouve les autres sans peine. Je sens mon estomac se contracter, ma gorge se nouer. Je n'en laisse rien paraître, si ce n'est que j'essuie mes mains moites sur mes braies. Je laisse les épéistes me dépasser. Le signal n'a pas encore été donné, de toute façon. Il faut que je me concentre sur ce que j'ai à faire. Mes sentiments ne doivent pas m'empêcher de raisonner. Je vais me battre. Et alors ? Je me suis déjà battue. Ce n'est qu'un combat de plus.

Je me détache de la foule. Arc au dos, je grimpe sur une pile de tonneaux. Je prends garde à ne pas me faire voir. Je vérifie que le mur noirci par l'obscurité dissimule mon ombre et ma silhouette. La lune blafarde ne dévoile pas ma position. Je fais passer mon arc de mon épaule à ma main, et encoche une flèche.
J'inspire lentement. J'expire tout aussi lentement. La corde mord la peau de mes doigts, déjà endurcie à force de pratique. Les cales me protègent de la douleur. En se tendant, le bois craque un peu. Maintenant tout va bien. Je suis dans mon élément. Je m'ancre à ce sentiment. Je vais sans doute tuer mon premier homme ce soir. Mais ce sera eux ou moi. Je n'hésiterai pas.

Le signal tombe. Le poignet d'Arsène se plie discrètement. Les soldats n'ont encore rien vu. Je vois leur profil, dessinée par les flammes de leurs braseros. Cible offerte, semble-t-il. Les premiers combats s'engagent. Je ne reconnais personne. Je suis concentrée.
Je relâche la tension exercée sur la corde. La flèche file, droit vers ma première victime. Elle se fiche droit dans la gorge. La pointe ressort de l'autre côté. Je ne dois pas me laisser distraire par la pensée que j'ai ôté la vie à ce type. Que j'ai anéanti tout ce qu'il était, et tout ce qu'il aurait pu être. Je suis une Corleone. Je suis la fille d'Enjoy. Je ne fais pas dans la dentelle, ni dans le sentiment.
J'encoche une seconde flèche. Je tire. Un second corps s'abat. Je n'ai pas pris le temps de remarquer où je l'ai atteint. Je répète l'opération encore une fois ou deux avant qu'il me soit impossible de poursuivre. Il fait nuit. Je ne distingue plus, dans l'obscurité, les formes des ennemis de celles des attaquants.

Je quitte les tonneaux d'un bond, replace l'arc dans mon dos. Je ne veux penser à rien. Juste à ce que je dois faire. C'est tout. Et au fait que je ne dois pas mourir.
Je me penche, arrache une épée d'une main qui ne pourra plus jamais la serrer. Je ne sais pas m'en servir, elle me semble peser des tonnes entre mes doigts fins. Je m'efforce de la lever. Je me fais brusquement percuter, de plein fouet. Un type m'est tombé dessus en beuglant. Je me retrouve par terre. Il abat son poing sur mon visage. Je ferme les yeux. La douleur envahit ma joue. L'homme me tient par la gorge, ses doigts m'écrasent, me bloquant la respiration. Je me débats, rue, mais rien n'y fait. Ma main agrippe la dague de parade, accrochée par un lien de cuir autour de ma cuisse gauche. Je n'ai pas le temps de me poser de questions. J'enfonce l'arme à la base du cou de mon assaillant. Il retombe lourdement sur moi, tandis qu'un flot de sang jaillit de sa blessure, dégoûtant sur mon visage et ma tunique.

Je me contorsionne, finis par le repousser, et me redresse, haletante. J'arrache la dague de mon adversaire, l'essuie sur ses vêtements. Je suis prise d'un haut le cœur, et manque de rendre mon dernier repas. J'ai tué au moins deux hommes cette nuit.
Je reprend la lourde épée, tandis que je remets à sa place l'arme m'ayant sauvé la vie. Morsure. Elle porte bien son nom.
Au même instant, un cri retentit. Les portes ont cédé. La mairie est tombée. La dynamique change du tout au tout. Nous ne sommes plus les assaillants. Nous sommes les vainqueurs.




Radioactive - Imagine Dragons
« Je lève mes drapeaux, enfile mes vêtements
C'est une révolution, je crois
Nous sommes peints en rouge pour nous fondre au décor »

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Jeliza.rose
"Soyez discrets".

Enfin moi je veux bien, mais avec la ménagerie qui me suit, c'est pas non plus évident de se faire discret.
Non parce que les autres, il faut bien qu'ils se fondent dans la masse, mais moi, avec mes habits rouges, et mon aura emplie de ténébritude, c'est fichu. Du coup je suis restée près des oies et de l'âne.
Ceci dit, j'ai quand même évité les coins trop fréquentés.. pour ceux qui étaient fréquentés dans cette ville... C'est-à-dire en gros que je me suis retenue d'aller toquer directement chez les gens cloîtrés chez eux. Un exploit !

C'est avec soulagement que je participe à l'attaque nocturne, fondant sur l'escadron. Parce que oui, même pour une ville aussi morte, ils étaient quand même un escadron à défendre. De quelle taille, je saurais pas vous dire, mais il était bien là.
Une fois les portes de la mairie forcées, je laisse le soin à mes compagnons d'aller chercher l'or et les vivres, pour aller grimper faire une allocution sur le toit du bâtiment.


Périgourdins, périgourgandines !

Parce que je maitrise l'art de l'insulte subtile.

Angoulême est tombée ce soir ! La Spiritu Sanguis, et les Trompe La Mort lui sont tombés dessus comme des mouches sur un pot de miel ! Un pot de miel dont le couvercle était ouvert !

Cette dernière phrase est lancée accompagnée d'un index tendu d'un air féroce vers le ciel. Parce que je maitrise aussi l'art de la métaphore.

Dans cette ville dont même les représentants du Très-Haut sont absents, Bélial et Lucifer s'en sont donnés à coeur joie ! Combien d'entre vous ont défendu leur ville face à notre attaque ? Combien d'entre vous ne l'ont PAS fait, persuadés pour les uns qu'elle était intouchable, ou pour les restants que d'autres le feront à leur place ? Combien d'entre vous iront ensuite pleurer dans les jupons de votre Conseil, alors que vous restez plantés devant nous avec des regards bovins ?
Venez donc, si vous l'osez !


Ce disant, je dégaine ma pioche, et je la fais tournoyer au dessus de ma tête en me donnant un air terrifiant.

Nous saurons vous accueillir ! Mwhahahahaha !
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Naluria
Nous y voila ... A vrai dire je voyageais sans trop savoir pourquoi avec ses gens que je ne connaissais pas .. Enfin si je sais pourquoi je voyageais avec eux, mon frère en est l'unique raison, mais je ne savais pas où nous mettions les pieds, je l'ai appris hier ...

"Nous voyagerons dispersés dans la nuit, nous nous cacherons la journée et a la nuit tombé nous prenons la mairie !"

Voila donc dans quoi Méo et moi sommes tombés, une troupe de brigands ou plutôt une famille de brigands comme Méo aime a les nommé ... Et il n'a pas tord ils sont se qu'on nous a arraché très tôt, trop tôt.
Alors voila je m'en vais dans la nuit suivant mon frère, je n'ai aucune raison d'être ici si ce n'est pour lui, je protégerais ses arrières quoi qu'il m'en coûte. Pourtant il y a une autre personne que je surveillerais ce soir, j'ai promis a moineau de couvrir ses arrières et je le ferais tant que je le pourrais. Comme quoi il se pourrait que je les adopte ...

La journée en ville est plutôt calme, je reste cachée aux abords de la ville et quand vient le soir le stresse monte d'un cran, c'est ma première attaque, j'ai mon arc avec moi en fait je n'ai que mon arc, j'ai dit a Arsène que je ne serais pas un poids et que je me battrais a l'épée mais pour l'heure je dois encore m'exercer.

Je suis la meute dans la nuit noire et quand vient l'heure de l'attaque mes yeux ne se décroche pas du dos de mon frère j'avance derrière lui de loin pour ne pas le gêner et parceque mon arc n'est pas une arme fait pour le corps a corps. Soudain c'est le fracas total, les coups pleuvent, notre nouvelle famille s'élance semant la mort sur son passage, et me voila une flèche encoché n'ayant jamais tué personne ... Malgré tout si je veux me rendre utile il me faut tirer ... Le trait part et vient se figer dans l'épaule d'un milicien qui lâche sa lance et s'écrase contre le mur en hurlant, en voila un qui ne nuira pas d'autant plus qu'une épée vient mettre un terme a ses cris très rapidement. Mon frère abreuve notre sœur, miliciens après miliciens, mais alors qu'il va a la rencontre de deux miliciens je vise et le trait passe non loin de lui pour aller se figer dans l'oeil d'un des deux gaillards, le voila mon premier mort ... Je n'ai pas bien vu son visage et c'est tant mieux il ne enterra pas mes nuits ni ses enfants et sa femme s'en doute encore endormit a cette heure ci ...

Je met un peu de temps a me remettre, heureusement aucun milicien n'approche des archers trop occupés a en découdre avec nos compagnons d'armes aux portes qui ne tardent pas d'ailleurs a tomber, la mairie est notre. S’aperçoit un milicien fuir dans une ruelle non loin, ma flèche est encoché autant l'utilisé, le trait part et se fige dans le mollet de l'homme, qui tombe en criant et se relevé bien vite pour courir en boitant et suppliant pour sa vie en regardant fréquemment dans son dos
Voila un fuyard qui ne reviendra pas la nuit prochaine ...

Je rentre dans la mairie a la suite des autres pour participer aux réjouissances, je suis en voie de les adopter, mais eux m'adopteront t-ils ?

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Lotx
[Et pendant ce temps à Vera Cr... à Périgueux]

Depuis qu'il était revenu parmi les mortels, descendu de la tour d'ivoire où il faisait retraite, le nabot mettait un point d'honneur à tenter de rattraper le temps perdu. Il cherchait ainsi à combler ses lacunes afin de ne point être pris au dépourvu lorsqu'on lui parlait des nouvelles récentes et autres sujets brûlants dont l'on discutait dans le monde qui l'entoure. Après tout, était-il chose plus importante, en société, que de savoir faire la conversation ?
Il passait donc ses journées à faire salon dans un petit appartement pétrocorien, en invitant les plus grandes commères que la comté ait porté. Buvant le thé et s'empiffrant de macarons, ils bavassaient des dernières nouvelles sous une large banderole où s'affichait en lettres roses "Closer Périgord". Toutes les infos pertinentes étaient traitées. Le comte avait-il une maîtresse ? Qui allait être la future miss Castillon-bikini ? L'ancien évêque était-il sodomite ?
Eh ! Attendez une minute, mais c'était lui l'ancien évêque !

Dès lors, il était tout naturel qu'entouré de redoutables colporteurs de ragots, une nouvelle aussi éééééénooooorme que la prise d'Angloulesme ne pouvait que se diffuser à une vitesse proche de la lumière. Le salon était en proie à une certaine frénésie tandis que chacun allait de la surenchère pour expliquer ces évènements. Le prévôt était-il chez sa maîtresse ? La capitaine était-elle à l'éléction de miss Castillon-bikini ? L'ancien évêque était-il sodomite ?
Eh ! Mais c'était pas bientôt fini ces racontars ?!

Le jeune prélat, pour sa part, accueillait la nouvelle avec une certaine délectation. Il fallait dire que le périgourdin avait toujours milité pour la séparation du Périgord et de ce qu'il appelait généralement "le reste accessoire". Angoulesme était, pensait-il, un repaire de personnes sans intérêt et incapables de bon goût qu'il nommait sommairement les "Angoumoisis". Et voilà qu'une troupe de brigands, sans doute quelque peu inconscients, venaient de capturer la ville ! Maintenant l'essentiel était qu'ils ne se rendent pas compte de la panade où ils avaient mis les pieds. Non, non, au contraire, il fallait leur faire miroiter qu'Angoulesme était mieux, bien mieux, avec eux qu'avec le Périgord. Et que surtout, ils n'hésitent pas à conserver leur capture. Et cela avec un impératif de temps relativement court car ils auraient tôt fait de se rendre compte du trou dans lequel ils avaient mis les chausses.
Alors, en urgence, le nabot demanda à ce que l'on mande l'un des enfants de choeur qui officiaient encore pour lui.


Ah, mon p'tit, enfin te voilà, s'quoi ton nom ?
-Masturbin monseigneur !
-Mastu... ah ouais... t'es un enfant de choeur du père Sifflard toi non ?
-Euh oui... Comment vous avez deviné ?
-Le... une intuition... Bref, j'ai un travail pour toi. Tu vas me livrer ceci auprès des brigands qui ont pris Angoulesme j'te prie.
-Mais c'est une...
-Précisément ! Et dépêchationne-toi un peu ! Faudrait pas qu'ils parlent avec l'autochtone avant de lire ma lettre sinan y seraient capables de repartir immédiatement et on devra conserver l'Angoumois dans l'comté !


Et c'est ainsi que fut envoyée aux brigands une corbeille de fruits agrémentée d'une bouteille millésimée "poneys roses". Ainsi qu'un petit mot :



Chers prendeurs de mairie,

Bienveiendue à Angoulesme ! Une ville d'art et de culture empreinte de traditions et d'Histoire.
Angoulesme et ses paysages.
Angoulesme et sa gastronomie.
Angoulesme et sa cathédrale vid... aux moulures ouvragées.

N'hésitationnez pas à rester le temps qu'il vous plaira. N'hésitationnez pas à conservationner la ville en fait, finalement. Ou à l'emporter avec vous à votre retour. Si, si, j'insistationne, ça me fait plaisir. C'est que vous êtes nos euh... nos dix-millièmes brigands du coup vous gagnez une sorte de bouquet garni en fait. Et ça c'est un cadeau, ça ne se refuse pas ! Donner c'est donner, reprendre c'est voler. Or est-ce que vous êtes des voleurs hein, hein ?

Un périgourdin

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Leandro_luciano
Après une âpre négociation, le gamin avait obtenu l'autorisation de marcher aux cotés de sa soeur, enfin aux cotés un peu derrière et s'il essayait de tricher c'était derrière Nizam et là forcément, il n'aurait plus eu que la possibilité d'achever quelques gardes s'il avait de la chance et que Nizam daignait lui en laisser un peu. C'était donc sans tricher que le gamin s'avança avec Arsene, un peu en retrait mais pas trop, couteau à la main, paré à en découdre avec les Angoumois. Le signal fut donné et l'enfant se mis à courir vers la ville. Profitant de sa petite taille, il tranchait des jarrets sans faire vraiment attention à ce qu'il se passait plus haut. Sans doute que certaines de ses victimes avaient déjà senti la morsure du fer de sa soeur ou d'un autre membre du Clan.

Au bout de quelques minutes qui paraissaient des heures, le calme revint sur la place de la mairie, jonchée de cadavres et de blessés abandonnés là par leurs bourreaux. Ils seraient sans doute secourus aux premières heures de la journée par quelques villageois plus intrépides que les autres et qui oseraient s'approcher de leurs nouveaux maitres. Mais avant cela, il fallait que le gamin refasse sa collection. Un besoin impérial pour un échange nécessaire. Jamais Arsene n'accepterait de lui rendre son collier s'il ne lui en offrait pas plus en échange.

C'est ainsi qu'aux premières lueurs du jour, alors que la majorité du Clan fouillait la mairie, le jeune Corleone errait sur le champ de bataille comme un charognard, se baissant régulièrement pour ramasser les dents perdues dans la bagarre. Il observait le contenu de sa main, tentant de les compter sans se tromper. Il lui en fallait au moins autant qu'il avait de doigt sur les mains. Encore deux et le compte y serait.

Il leva les yeux en entendant Jeliza s'exprimer haut et fort face aux vaincus retranchés chez eux. Un sourire s'étira sur ses lèvres, il l'admirait, il faut l'avouer. Elle savait tourner les mots pour se montrer ténébreuse.
Encore trop jeune et naïf l'enfant ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait autour de lui, après tout ils avaient gagné la bataille et avaient démontré leur supériorité alors qui oserait encore s'en prendre à eux.
Ce fut le bras levé, couteau encore en main qu'il s’époumona à la suite de Jeliza.

N'est nous les plus forts ! N'a vaincu la ville !

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Charlyelle
La Taverne des Cavaliers Illuminés - Bergerac

Nous étions bien occupés le Danois et moi, dans la chambrée que nous nous étions choisis pour la nuit dans notre taverne qui portait un nom quelque peu élaboré Made in La Dentelière que je suis, Cavalière malgré moi. Comme un tatouage Hydrique qui reste gravé sous ma peau.
Quelques heures plus tôt, il n'avait pas manqué de voir Seurn, qu'une nouvelle chaine de cheville venait parer et s'entremêler aux perles noires que je portais déjà. Mais là, j'avoues que le reflet du Rouge des rubis s'alliait à merveille avec la Noirceur de mes perles. Un cadeau de celui qui reste mon Maître-amant au delà de tout entendement.
Et forcément l'homme est vassal d'une noble Corleone donc le nom que j'entends prononcer soudainement lorsque mon Danois s'en vient ouvrir la porte aux freluquets qui sont venus y cogner comme des malades ne me parait pas au final si inconnu que cela.
Et puis j'entends parler d'une certaine Enjoy.

Alors là mon oreille est aux aguets. Parce que si je ne connais pas la femme en personne, j'ai déjà eu des échanges écrits avec elle il y a quelques mois de cela. Une proposition m'avait été faite. Et il est possible que j'aurai pu l'accepter si finalement ma vie dans les semaines qui suivirent ne prit un nouveau tournant.

Nous échangeons un regard avec Seurn.

Je regarde les hommes en panique qui ont investis notre hâvre de paix. Mon regard est froid et hautain. Je me demande comment on peut en arriver à un tel affolement.
Moi qui ait vécu deux ans et demi au sein de l'Hydre, cette situation là ne m'émeut nullement. Bien au contraire, je garde la tête froide en me rhabillant.
Des prises de mairies, des prises de châteaux, j'en ai vécu, j'y ai assisté à plus d'unes. C'est donc un peu une routine pour l'ancienne Hydrique que je suis.

D'un regard nous nous comprenons avec le Danois et nous nous rendrons donc sur Angoulême. De nouveau.

Quelques heures plus tard, je ressors de mon bureau de chancelière. Celui que j'ai au sein du conseil comtal. Et mes emperlées lunaires reflètent la colère sur l'imbécilité humaine de certains propos que j'ai pu entendre.
Bien sûr, je me suis bien gardé d'intervenir mais l'envie d'en fracasser une ou deux de mon poing s'est fait sentir.

Mercenaire qui a changé de vie certes, mais l'honneur et certains codes de mon ancienne vie ne me font pas défaut. De plus je les porte dans mes gènes car mon princier paternel est tout de même issu d'une longue et ténébreuse lignée de mercenaires là-bas dans les Balkans.
Alors lorsque j'entends courir des propos sur Lonie, la mairesse d'Angoulême, je serre les mâchoires.
Toujours la même histoire. Dès que vous avez été mercenaire, ça y est , il suffit qu'une mairie tombe pour que vous soyez impliqué d'office dans la chose et que l'on vous dise de mèche avec les assaillants.

Alors moi je vais à Angoulême histoire de soutenir Lonie. Parce que nous avons eu un petit pan de passé commun toutes les deux.
Tiens si ça se trouve, si ça se savait, je suis certaine qu'il y en aurait qui serait bien foutus également de dire que la Chancelière pourrait être impliquée dans la prise de mairie parce que je suis une ancienne Hydrique et que j'ai connu Lonnie par le passé. Et que de plus j'ai pour maître amant et confident un vassal Corleone.

Non mais sérieux, comment tourne le monde parfois. C'est hallucinant. Avec des Si on referait tout un monde. Puis la Corleone qui a pris la mairie a du sang Escote qui lui coule dans les veines. Tout comme moi. Ce serait encore une raison pour certains.

Lamentable mentalité. Au lieu de s'en prendre à Lonie, ils feraient mieux de s'assurer certains de faire correctement leurs tâches.

Mes affaires sont rassemblées. J'ai gardé mes anciennes habitudes et mes vieux réflexes. Mon souffle vient happer celui du Danois qui partage ma vie.


Je suis prête.
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Meomaky
Quelques blessés léger dans nos rangs, rien de dramatique, et un joli butin en bonus des efforts de la nuit. Enfin, rien qu'un petit escadron, pas de quoi en faire une montagne non plus. Mais l'important Nalu, elle va bien, et ne semble pas atterrée par son premier conflit ouvert. Les gardes étaient volontaires, ont choisi leurs sorts, ont choisi de se comporter comme des moutons. Ses mêmes gardes qui verraient comme un honneur leur fille se faire violer le jour de leur mariage. Le droit de cuissage...

Les habitants sont restés effarés devant les portes fracassées, incrédule, leur petit monde tranquille vient de voler en éclat. Les insultes fusent en réponse à la joueuse de pioche, des fruits trop mûrs prennent leurs envols, mais suffit que je sorte de l'embrasure pour qu'il s'égaillent dans les rues tels des volatiles. À n'en pas douter, certains iront pester contre les élus qui siègent bien à l'abri derrière leurs châteaux. Sans se poser de savoir à qui ce charivari profitera le plus.


Mais l'un des gamins des rues osent s'approcher d'avantage, un panier remplis de fruit et une bouteille posé en équilibre précaire sur le dessus. Il n'hésite pas à faire un détour pour éviter le petit Leandro, occupé à se confectionner un collier, et prend son courage à deux mains pour monter le perron à ma rencontre. J'évite de lui sourire, il pourrait méprendre mon geste avec le sang qui macule encore mon uniforme.




Chers prendeurs de mairie,

Bienveiendue à Angoulesme ! Une ville d'art et de culture empreinte de traditions et d'Histoire.
Angoulesme et ses paysages.
Angoulesme et sa gastronomie.
Angoulesme et sa cathédrale vid... aux moulures ouvragées.

N'hésitationnez pas à rester le temps qu'il vous plaira. N'hésitationnez pas à conservationner la ville en fait, finalement. Ou à l'emporter avec vous à votre retour. Si, si, j'insistationne, ça me fait plaisir. C'est que vous êtes nos euh... nos dix-millièmes brigands du coup vous gagnez une sorte de bouquet garni en fait. Et ça c'est un cadeau, ça ne se refuse pas ! Donner c'est donner, reprendre c'est voler. Or est-ce que vous êtes des voleurs hein, hein ?

Un périgourdin


    Bouge pas de là...


J'emporte les présents dans les entrailles de la Mairie, déposer mon fardeau, mais surtout quérir du parchemin et de l'encre pour remercier l'illustre inconnu. Le mercenariat n'empêche pas la politesse. Le gamin n'a pas bougé d'un pouce, mais ses yeux font la navette entre l'entrée, les autres membres du clan et l'illusoire sécurité de la plus proche des ruelles. Je lui tend le parchemin, et lui jette une pièce au passage, attrapée au vol avant de prendre la poudre d'escampette.



Cher Périgourdin,

Croyez bien que nous sommes touchés par cette délicate attention. Soyez assuré que nous en ferons bonne usage, et penserons à vous si d'aventure nous devions vous rendre visite.

Votre proposition de garder la ville est des plus alléchantes, mais nous ne serions que faire de toutes ces bonnes âmes angélique qui nous ont laissé le chemin dégagé.
Et puis comme qui dirait, ça ne fait pas parti du contrat.

Mais je ne serai pas un malotru, j'ai pris soin de déposer un bouquet de simple pour la mairesse destituée, elle qui se trouve devenir le dindon de la farce des puissants.

Quand à vous , je dois dire que vous me prenez de court, mais si d'aventure vous deviez passé sur Paris, ou l'une des succursales du Département des Enluminures, Confections et Oriflammes, un portrait ou une tenue de soirée vous sera confectionnée à un prix défiant toute concurrence. Il vous suffira d'avertir que vous êtes envoyés par le Décérébré.

Cordialement,

Un mercenaire.

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Soren


Corleone, Spiritu Sanguis... J'ai entendu parler de ce nom depuis mon accident, depuis le jour où une partie de mes souvenirs se sont dissipés en fumée par les interstices d'une mémoire en lambeaux. On m'en a dit des choses sur cette prise de Sarlat dans laquelle j'aurais été impliqué et sur les suites qui y ont été donné. Où est la vérité dans tout ceci? Personne ne le sait. Je doute même que ces brigands le sachent eux aussi. La vérité. Est-ce que ce mot a un sens véritable? Qu'est-ce que la Vérité? Sans doute juste un concept philosophique qui permet à des vieux barbus qui n'ont plus rien d'autre à tirer de la vie de passer le temps en attendant la mort. Il parait qu'il y a eu des impayés d'impôts sur une taverne, une condamnation pour fraude fiscale. Il parait aussi qu'il y a eu une séparation plus difficile à accepter d'un côté que de l'autre. Ma séparation... d'avec celle que j'avais épousé, de celle qui pense que l'on peut atteindre le coeur d'un danois par une telle vengeance. Sarlat était tombé en partie parce que je m'étais marié? Ouais...Cela aurait très bien cadré avec mes appétences familiales. En plus, quelque part, ça a du flatter le côté morbide de ma personnalité. Si j'en crois ce que l'on m'a raconté, cette fois-là, ce sont eux qui ont gagné. Ils sont partis quand ils voulaient. Les forces de sécurité comtales n'ont pas réussi à les déloger. Intéressant...

Et où sont-ils allés après? Aucune idée. Une maréchale de l'époque m'a écrit sur le sujet quand je cherchais à rassembler des souvenirs. Je les aurais poursuivi avec un groupe de volontaires sarladais. Une des leurs aurait été fait prisonnière. J'ai cherché à briser sa volonté pour qu'elle parle et j'ai voulu l'échanger contre Syuzanna NicDouggal. Ça aussi, c'est crédible. C'est très Eriksen comme comportement. L'affaire aurait tourné court et finalement, c'est la maréchale qui fut la monnaie d'échange de la Spiritu Sanguis. Un partout, la soule au centre sur cette épisode-là.

Et maintenant? Pourquoi sont-ils revenus? La Spiritu Sanguis est un clan renommé dans le royaume, bien plus que ne le sont ces fils du vent ou même ces blacks qui sont passés il n'y a pas si longtemps par ici et qui ont gouté aux délicatesses de la COPA. Avec la Spiritu Sanguis, on joue à un autre niveau. C'est presque un honneur de les avoir comme ennemis, un raffinement subtil, un peu comme le gout d'un Bergerac 1455 par rapport à une vulgaire piquette de l'année. Alors...Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire à Angoulême? La ville en soi n'est pas une cible de leur niveau. Il n'y a aucun défi à prendre Angoulême surtout à un moment où les forces comtales stabilisent la situation à Castillon secouée par les indépendantistes castillonnais dont certains se présentent sur la liste de Shame. Surtout quand on donne crédit aux rumeurs qui prétendent que 30000 écus se baladent quelque part dans les poches de ces indépendantistes extrémistes. Surtout quand on sait que Shame a fait venir 10000 écus pour appliquer sa propre conception de l'unité comtale. Et surtout quand on sait que la comtale donne ses résultats ce soir. Alors, il y a là matière à beaucoup de réflexion et je crois que les capitaine et prévôt vont avoir de nombreuses discussions sur la stratégie à adopter. Faut-il rappeler que la franchisation de Castillon a commencé par la prise d'Angoulême?


- Oui Charlyelle! On part dès ce soir. Pour Angoulême...mais la providence fait que l'on passe par Périgueux avant et ça, c'est une bénédiction! En attendant, j'ai un petit message à faire porter à celle qui tient la mairie.


Citation:

    A Enjoy Corleone, Bourgmestre par interim d'Angoulême
    De Søren MacFadyen Eriksen, ancienne connaissance parait-il


    Bourgmestre,

    Ne prenez pas ceci pour une officialisation de votre nouvelle fonction mais je ne trouvais simplement pas comment je pouvais vous appeler. Il parait que j'ai quelques comptes à régler avec votre clan? Je vous propose donc de profiter de l'occasion. J'ai juste une question pour vous: on se retrouve à Angoulême ou à Périgueux?

    Passez le bonjour pour moi à Nabeille et à ses amis. Hum..Non, tout compte fait, évitez. Elle pourrait croire que je l'apprécie.

    Respectueusement...parce que même si nous nous trouvons vous et moi de part et d'autre d'une barrière, le mot respect a encore une signification.

    Fait à Bergerac le 15 mars 1463, veille de la fin de l'élection comtale






Good Morning Sarlat : la prise de Sarlat...enfin..l'avant-dernière.
Pour le glamour, vous repasserez... : les suites de la prise de Sarlat, la capture et la libération d'Umbra

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Eliza
[Veille du carnage, dans une taverne]

La jeune Corleone avait fait part de son inquiétude à sa rouquine de soeur. Arsène lui avait conseillé le bras sûr, et de ne plus douter. Après tout c'était déjà sa deuxième prise. A ceci près qu'à la première, elle était restée en retrait regardant de loin les combats.
Elle était allée joindre le campement, angoissée à l'idée du lendemain. Serait-elle blessée ? Mystère total.


[Jour J, Heure H]

Ils avaient tous marchés durant la nuit, et à l'aube étaient tous terrés, prêt à attaquer.
Le silence était de mise, et pourtant la jeune italienne murmurait des prières et des encouragements pour donner force à son bras, ce matin, elle était devant, ce matin, elle n'avait pas le droit de décevoir.
Une fois ses prières chuchotées au vent, elle regarda la silhouette Arsènienne, guettant le moindre signe; car c'était au signe qu'on allait.

Et signe il y eut. Et d'un coup ce fut la cohue.
Tous foncèrent vers la mairie, balayant les gardes comme des poussières; Eliza était perdue dans ce carnage, elle regarda sa soeur Ina, sa soeur Arsène, son petit frère Leandro, et les autres, tous se battaient, et c'est à ce moment qu'elle reprit contenance, à ce moment aussi que des bras enserrèrent son petit corps. Elle gigota, comme un asticot, gémissante, puis son instinct pris le dessus et un coup de pied rageur vint s'écraser contre les attributs de l'homme, qui malgré lui sa libéra. Elle vit sa lame voler, et en un instant dégaina son aiguille, son épée, celle avait qui elle s'était si durement entraîner ces derniers jours, et l'enfonça rageusement dans la nuque du pauvre homme.
Récupérant son épée elle eut un instant de contemplation pour cet homme pas encore froid, mais plus tout à fait chaud, puis fila en direction des combats.
Déjà Leandro, Nizam et les premières lignes étaient proches de la mairie, un tapis de cadavres devant elle.
Elle se faufila entre les corps, preste, et d'un coup un poignet lui attrapa la cheville, la faisant chuter. Preste, elle l'était, et peu lui en fallu pour se tourner et rua au visage de cet attaquant . Elle se hissa gauchement sur ses jambes ensuite, et fila rejoindre le reste de la troupe, déjà victorieuse, déjà maire des lieux.
Un léger sourire aux lèvres, toute tâchée de sang des corps et du sang des autres elle partagea la joie de ses compères puis dès qu'elle eut un moment de libre elle s'installa dans les écuries du coin, déserte pour l'heure, sorti la lettre de son palefrenier de son corsage, et entreprit de la lire en attendant le sommeil.

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Azurine
Elle avait mis du temps à se décider, mais elle était finalement là. Ame errante, en quête d'elle-même, Azurine avait longuement hésité sur le fait de participer à cette prise. Inquiète pour son avenir, encore blessée par les cicatrices d'un passé raté, elle se demandait si sa place était bien ici, auprès du Clan, auprès de ceux qu'elle devait considérer comme "les siens". Arrêtée dans une ville pas loin du clan, la Brune avait pesé le pour et le contre, posé dans la balance son goût pour le sang contre son désir de l'aventure, sans réellement trouvé de réponse. Mais c'est en pensant à Lili et Gabriele qu'elle avait fait son choix. Loin d'eux, elle n'était rien. Ses deux amours lui manquaient et elle ne pouvait se résoudre à partir sans les voir, sans les serrer une nouvelle fois dans ses bras. Elle partirait, elle en était certaine, mais ce ne serait pas sans eux. Azurine avait donc rejoint le clan, silencieuse. La route n'avait pas été sans embûches, puisqu'elle avait subi une attaque, mais elle ne s'était pas laissé aller. Mercenaire brigandée devait retrouver des forces et son honneur : cette prise était l'occasion de reprendre confiance en elle et de montrer à tous qu'elle n'était pas faible mais bien la fille de Rodrielle Corleone.

Et c'est en pensant à la Mamma que le Corbeau avait marché vers la mairie, un regard vers les étoiles et dagues en mains. Elle serait fière d'elle, fière des siens, comme toujours. La première ligne courrait déjà vers les gardes à assassiner. Azurine devait se concentrer. Soupir. Elle était prête. Un pas devant l'autre, elle accélère, jette un oeil au Déchu et à l'Etoile pour sa force, puis fonce à son tour vers l'Ennemi du soir. Les lames sont élancées devant elle, continuités de ses propres bras, pour trancher la peau blanche du soldat devant elle. La Brune prend appui sur ses pieds pour s'abaisser aux coups de son adversaire, les évite, tournoie pour lui en rendre d'autres et, enfin, atteindre cette gorge si mal protégée. Alors le sang qui l'éclabousse lui redonne confiance, la fait sourire en un rictus malsain, sournois. La faim la prend alors qu'elle s'élance à nouveau ; qu'on lui en apporte un autre, sur un plateau de sang.

Satisfaite, repue, enfin, elle s'avance vers la mairie où les autres sont déjà entrés. D'un regard, elle cherche l'Etoile. Malgré la maîtrise de l'enfant pour le combat, l'aînée s'inquiète pour cette soeur qui est son unique lien avec la Mamma. Elle ne se réjouira que lorsque Lili sera là.

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Jeliza.rose
On dirait pas, mais je suis blasée. Non parce qu'à part deux-trois bouseux sans intérêt qui ne savaient pas quoi faire de leur surplus de récolte, y a pas un chat pour me répondre.
Alors, je me doutais bien qu'on aurait pas eu grand-chose, c'est pas comme si c'était le défi de l'année non plus.
Mais quand même ! L'espace d'un instant, j'hésite à canarder les quelques pigeons que je vois aller et venir des bâtiments. C'est fou quand même cette habitude qu'ont les gens de venir prendre des nouvelles que quand on prend une ville.
Et le reste du temps, on peut s'accrocher pour avoir la moindre missive. A croire qu'il faut devenir célèbre ou riche d'un coup pour avoir du monde qui s'intéresse à nous.
Enfin... remarquez, c'est bien la principale raison pour laquelle j'ai choisi la Voie du Mal et pas autre chose.

Soudain, le type dont la seule vue a fait fuir les villageois intercepte un messager. Mince ! La seule occasion pour moi de pouvoir répondre à une missive, et on me la pique sous le nez !
Quand je pense que la dernière fois que j'ai répondu à un courrier et qu'on m'a menacée de procès, il a fallu que je présente des excuses, maintenant que j'ai l'occasion de pouvoir m'amuser, il est hors de question de le laisser s'enfuir.
Brandissant ma pioche, je hurle avant de déguerpir dans les escaliers.


Vous, là, l'épouvantail ! Laissez-moi ce gamin ! Leandro, arrête de tripatouiller ces corps, et attrape-le ! Il est à moi !

Et je dévale aussitôt les escaliers, écoutant à peine ce qu'ils racontent au moment où ils font la distribution du butin. Je réponds à peine quand ils m'apostrophent pour je ne sais quelle histoire de mandat.

JE SAIS PAS-J'AI PAS LE TEMPS, METTEZ-Y MA RAME ET MON TABOUREEEET !

Tant qu'à y être, autant se débarrasser des machins qui me servent à rien.
J'arrive finalement devant l'enfant de choeur, complètement essoufflée, mais la pioche toujours en main.

Toi.. machin.. c'est quoi ton nom ? Mastu... ? Oh.

Y en a qui ont des parents avec un sens de l'humour vraiment particulier.

Montre-moi cette réponse, et redis-moi pourquoi t'es venu. Et pas de blague.

Fronçant les sourcils, je lis la réponse du Décérébré.

Bon, file-moi un parchemin.. comment ça, faut retourner à l'intérieur ? .. C'est pas grave, je vais écrire derrière, et je vais m'appuyer sur le mur, ça ira bien.

Juste l'écriture un peu bancale, mais ça reste lisible.



Citation:
Salut à vous le périgourdin.

Tremblez devant la seule, la terrible, l'unique Jeliza-Rose, future Seigneur des Ténèbres et Magnificence du Mal Absolu.
Alors déjà, je suis pas d'accord avec le collègue au dos, je ne vous remercie pas pour votre bienvenue.
Sachez, messire, que quand des personnes terrifiantes viennent prendre une ville d'assaut, on leur dit de tout, mais pas de la bienvenue ! C'est pas des façons, ça!
Toutefois. J'aime bien la suite de votre proposition. Comme si vous vouliez qu'on s'arrête à Angoulême pour pas qu'on s'approche de votre ville. Alors dites-vous que s'il y a un truc à ne pas faire, c'est tenter de nous dire ce qu'il faut faire pour pas qu'on le fasse et d'utiliser votre art de la diversion comme vous le faites.
Soyez empli de craintes.. j'arrive, et pire.. je sais où votre maman habite.

Mwhahaha !


Oui, non, mais parce qu'en fait, le passage sur les mamans, ça fait toujours son petit effet. On peut faire plein de trucs aux compagnons de route, aux défenseurs, ils s'en moquent mais alors les enfants et les mamans, pas touche.

Satisfaite, je remets le pli à Masturbin avec un sourire que je veux féroce.


Hinhinhinhin !

File vite, avant que je ne te jette aux oies !

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Esmee_
C'est parti ! - Kuzco - C'est parti.


Je lâchais par terre la pelle que j'avais tenue de mes mains durant de longues heures. Essoufflée, mais tenant toujours debout, je restais un moment ainsi à observer le fruit de mes efforts. Mon dos me faisait souffrir ainsi que mes avant-bras. Mais peu importe. J'avais besoin en attendant l'heure fatidique, de me défouler. Non pas que je m'inquiétais pour les heures à venir.
No.
J'attendais plutôt le signal de ma soeur Arsene, sans tension aucune. Je n'avais pourtant encore jamais fait cela. J'étais l'une des dernières recrues du clan, fille d'Amalio Corleone. Mais je restais au fur et à mesure que l'heure approchait, d'un calme olympien.
Je me sentais simplement dans ma bulle.
Le monticule devant moi était laid. Mais le but recherché n'était pas de bâtir un mausolée. Simplement d'égrener le temps et de patienter avant qu'Arsene ne lâche le signal.

J'attendais simplement.

Consciente d'une seule chose. Mon père ne serait pas présent pour voir les premiers pas de sa fille. L'avait-il seulement été d'ailleurs durant ces seize années de ma vie qui viennent de s'écouler.

Et il y avait principalement trois personnes que je ne voulais pas décevoir aujourd'hui. Mon frère Gabriele. Ma soeur Arsene. Et une morte. Oui pourquoi une morte ? Pourquoi celle-ci en particulier et pas une autre ? Sadnezz, mon aïeule était dans mes pensées à cet instant précis. C'est comme ça. Le genre de truc qui vous tombe dessus sans que vous ne vous y attendiez. Parce qu'un soir après avoir entendu des narrations sur l'aïeule par ma soeur, j'ai décidé de faire des recherches sur elle. Et que je n'ai eu aucun scrupule à voler le journal des écrits de mon aïeule, dont je me nourris encore tous les jours.

Je n'étais pas bien loin de ma Meneuse de soeur. Et de toute manière, je n'étais jamais très loin d'elle. Parce que je l'observais. Souvent. Toujours à ces moments où je m'imaginais qu'elle ne s'en apercevait pas. J'admire Arsene mais je ne le lui dis pas et je le montre encore moins.
Alors que je ne me gêne pas pour admirer ouvertement mon frère Gabriele. Mais ça c'est que nous avons un passé commun tous les deux et qu'il est un être à part pour moi.

Le signal s'égrenne.

L'assaut est donné. Je vois alors Corleone pour la première fois de ma vie à l'action. Car c'est une première pour moi. Je vois Arsene en action et ma soeur me coupe alors le souffle d'une certaine admiration.

Je n'ai pour arme que mon bâton et le stiletto offert par Gabriele. Mais lorsque je me sens violemment harponnée, il ne me suffit que d'un regard sur le colosse qui croit déjà m'avoir entre ses mains pour sentir alors une rage froide s'emparer de moi. Mes mains se lèvent vivement à hauteur de son visage et d'un geste sauvage, je m'en viens me faire lionne enragée, lui lacérant le visage de mes ongles et mon pouce se fait annonciateur d'un mouvement brutal, s'enfonçant sans autre façon dans l'un des orbites de l'homme, venant sans doute le priver à jamais de la vision de son oeil.

Sidérée par mon geste lorsqu'il s'effondre au sol dans un hurlement, je reste là, à regarder comme dans un ralenti la scène qui s'offre à mes yeux. Mes mains sont emplies d'une substance blanchâtre et de sang mêlé. Je vois soudain Gabriele apparaitre devant moi, de son imposante présence et je réalise alors ce qu'il vient de faire en voyant le sang gicler autour de nous. Je ne l'avais pas vu arriver sur moi cet assaillant là. Nos regards se croisent mais déjà il est reparti de l'avant et cette fois je sens l'angoisse m'étreindre mais pour lui.
Et c'est d'un pas décidé que je le suis alors, veillant à assurer ses arrières.
Je ne tuerai personne aujourd'hui. Je m'immobilise, lorsque je les vois tous entrer dans l'édifice. Pour ma part je n'y vais pas. Je reste debout sur le champ de bataille. J'ai entendu mon petit frère Leandro et c'est vers lui que je me tourne, le laissant faire sa petite aventure mais je garde un oeil sur lui.

C'est alors que vient se poser sur mon épaule le volatile. Une missive de mon père. A cet instant précis. Je fronce les sourcils.
Des décisions, oui. Des choix, des dilemmes, des hésitations… Et ce choix, c’était cette partie en moi qui le prenait, cette partie qui disait « De toute façon, il faut choisir. Alors faisons ça. Et pourquoi pas ? C’est aussi bien qu’autre chose. »
Puis je n'y revenais plus. Jamais.

C'est ce que je fis ce jour là. Et je ne suis pas prête de l'oublier cette journée.



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