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[RP] Un breton + une italienne = une sale teigne ?

Erwann_de_naueriels




D'Italie à la Bretagne, en passant par les Flandres, l'Empire, le Royaume de France... et le Très-Haut sait où.

        BADEN - LÖRRACH - mars 1463


    D'aussi loin qu'il se souvenait, il n'avait jamais connu sa véritable mère. Il se souvenait vaguement d'une ferme, d'une femme à forte poitrine, sa nourrice, à qui il avait été confié nourrisson, mais jamais il n'avait rencontré celle qui l'avait mise au monde, et il ne savait rien de sa naissance.


    Jusque là, il n'avait été qu'Erwann, et n'avait eu de nom de famille. Il était tel un orphelin, parmi tant d'autres, même s'il avait pu constater tout de même, qu'il avait une chance assez incroyable d'être sous la protection du Chevalier. Quand il sortait, rarement cela dit, et qu'il croisait dans les rues de jeunes garçons de son âge, il rencontrait parfois d'autres garçons du même âge que lui, sans parent, qui mendiaient pour survivre. Lui n'avait jamais eu à mendier ni à voler pour manger, avait toujours eu des vêtements corrects, et une éducation qui faisait qu'à son âge, il savait lire, écrire, compter, et ce dans plusieurs langues. Jamais il ne s'était posé la question de savoir qui avait pu l'envoyer où il se trouvait, ni qui pouvaient être ses parents. Sans doute qu'il avait posé la question, mais la question était demeurée sans réponse, et élevé à la dure, il n'avait plus cherché depuis bien longtemps.

    Parfois, il avait rêvé que le Chevalier était son père. Cela aurait pu être plausible, du moins pour le jeune garçon qu'il était à six ans. Mais en grandissant, il avait pu constater quelques différences. Déjà, son prénom n'était pas germain, ce qui était étrange. Ensuite, lorsqu'il eu sept ans, et qu'il put commencer son apprentissage, il avait découvert que l'usage de la main gauche lui venait plus naturellement, et il avait fallu toute la patience du Chevalier, et quelques fois, des punitions bien senties, pour qu'il utilisa sa main droite. A douze ans, il maitrisait, et pouvait s'entraîner des heures à l'épée, qui lui plaisait bien plus que la plume. Guerrier dans l'âme, il soupirait à l'approche des heures de prières, pas vraiment un contemplatif, il fourmillait d'idées plus stupides les unes que les autres, telles que de s'échapper juste avant une leçon de latin ou de françois, voire d'anglois pour aller siester dans le verger, ou encore de prétendre que le cheval avait mangé son devoir... Pourtant, Fagnard avait fini par réussir à lui inculquer ce qui lui paraissait être le minimum, et qui pour le jeune Erwann était des informations inutiles. Savoir se servir d'une épée oui, apprendre le latin non.

    Mais ce matin-là donc, ce fut LA révélation.

    Le nom de sa mère, chez qui le Chevalier Teuton l'envoyait :
      Niwiel de Castel Volturno,
      Vicomtesse d'Alost,
      Dame de Zoutenaaie,
      Chancelière des Flandres.


    Et voilà... Il était l'heure pour lui de quitter son protecteur. Depuis toujours ou presque, il vivait dans l'ombre des Teutoniques. Son protecteur, ancien Ritter de l'Ordre, l'avait recueilli, formé, et ce jour, alors qu'il avait atteint ses quatorze printemps, il devait regagner la demeure matriarcale. Rapidement, il lui avait exposé d'où il venait. Pas vraiment besoin d'imaginer de grandes envolées lyriques, ou une prose dithyrambique ! Les paroles de l'ancien Ritter étaient chiches.

    Cela avait été bref, un coup de massue n'aurait pas fait un plus gros choc.

    Mais du Markgrafschaft de Baden à Tournai dans les Flandres, cela faisait tout de même une petite trotte. Le jeune homme reste coi, sous le choc de la révélation. Cependant, alors qu'habituellement, son caractère bien trempé faisait qu'il rechignait à obéïr, il s'inclina dans un salut militaire parfait. Pas d'accolade, pas de chaleur humaine, mais un respect pour cet homme, qu'il ne connait que peu et qui a été son précepteur jusqu'alors.

    Quelques jours plus tard, il prenait la route, pour aller rencontrer sa mère, cette femme qui l'avait mis au monde...


Erwann_de_naueriels





        SRING - BADEN - LÖRRACH - mars 1463


    Le jeune homme avait changé, muri, d'un coup d'un seul. Il était passé de l'état d'enfant à celui d'homme en devenir en quelques jours. L'annonce du Ritter l'avait transformé. Terminé les facéties où il oubliait sciemment de sangler correctement une monture, rien que pour le plaisir de voir ses compagnons d'armes se vautrer dans la boue, cul par dessus tête, fini les escapades nocturnes sur les remparts, où invariablement, lui et les autres jeunes en formation se faisaient attraper, et terminaient invariablement à genoux dans la chapelle à prier toute la nuit. Les pavés durs, le froid des lieux avaient endurci le jeune Erwann.

    Le monde, il ne le connaissait qu'au travers les voyages où il avait pu accompagner son protecteur. Ce dernier, depuis l'annonce, lui avait fait déménager ses quelques affaires, pour le familiariser à la vie dans un castel. Bien qu'en guise de castel, les quartiers du Ritter étaient loin de ressembler à celui des salons de parisiennes ou de dames de la cour, quitter les communs était une sorte de promotion.

    La vie à la caserne n'était pas vraiment chaleureuse, et Erwann faisait figure de mouton noir. Déjà pour son prénom, ensuite pour le mystère qui entourait sa naissance, alors le jeune homme avait pris l'habitude d'être tantôt jalousé, tantôt plaint. Il s'en moquait. N'ayant jamais connu l'amour maternel, il ne lui manquait absolument pas. La découverte d'une mère était un réel choc, du genre haine, et désir de meurtre. Pourquoi l'avait-elle abandonné ? Qui était-il ? Mille questions s'étaient bousculées dans sa tête, mais il les avait tues.

    Avec application, il avait suivi les leçons du Ritter qui s'escrimait à lui donner : leçons de maintien, d'escrime ou de savoir-vivre, refusant de lui parler germain, ne lui parlant plus qu'en françois pour le décourager, ou l'encourager. Erwann prenait cela pour un challenge. L'adversité ne lui avait jamais fait peur, et il en aurait fallu bien plus pour annihilé sa fougue, même si au vu de l'éducation reçue, il pouvait sembler glace, un feu y couvait, et le nom de sa mère lui avait fait comprendre que la lave de ses veines pouvait bien venir d'elle, cette chienne qui l'avait abandonné. Lorsqu'il croisait ses camarades dans la cour, pour les exercices d'escrime ou autre, et qu'il était sommé de leur donner des détails sur ce qui se passait, à ses réponses, il voyait leurs yeux se remplir de pitié. Serrant les dents et les poings, il n'avait pas voulu de cette pitié, leur avait hurlé dessus, ce qui lui avait valu une nouvelle nuit à genoux dans la chapelle.

    Pourtant, il avait muri, et se retrouvait bientôt prêt. Le Ritter annonça à tous, lors d'une veillée, en lui offrant une carte, un paquetage, et une épée, qu'Erwann les quittait le lendemain. La stupeur de l'assistance n'était pas moins grande que celle du nommé. La nuit lui fut longue, tourmentée, et il ne se réveillait pas vraiment frais, à matines, pour rejoindre ses anciens camarades.

    Dans la cour, ils étaient là. Un simple signe de la main pour certains, et il s'avance en portant son bagage devant le Ritter qui, chose étrange, lui avait posé une main sur l'épaule. Erwann aurait juré y lire de la fierté et y voir une larme, sans doute son imagination débordante. C'est d'une voix claire, après avoir posé un genou à terre, qu'il lève les yeux vers Fagnard.


    Ich werde Ihnen würdig sein, Ritter. Vielen Dank für meine Ausbildung. *


    L'inspection de son paquetage faite par un écuyer, il se relève, et tente de percer à jour le secret de Fagnard. Pourquoi avait-il pris soin de lui ? Il n'en savait rien. Pourtant, il le remerciait, et s'inclina dans un parfait salut militaire. Le respect qu'il avait pour le Ritter, malgré les nombreuses punitions, était réel, et presque palpable, alors qu'il partait découvrir le monde.

    Ce monde qu'il ne connaissait que peu, qu'au travers de quelques voyages à suivre l'Ordre, aidant à l'intendance lors de diverses missions. De l'Empire, il connaissait les champs de bataille, les campements en campagne, les missions de guerre. De la France, il ne connaissait rien, et son monde, celui qu'il connaissait, il allait le quitter.

    Erwann déglutit, et se tourne vers les personnes présentes pour son départ, inclinant la tête. Peu de regret de ce côté-là. Il n'avait pas vraiment réussi à se faire des camarades, plus des complices pour ses aventures nocturnes ou faire tourner leurs instructeurs en bourrique. Là, il avait excellé. Remettant sa sacoche en bandoulière, il tourne une dernière fois la tête vers Fagnard, son père de substitution. Ce dernier lui posant une main sur l'épaule, Erwann ferme les yeux, sous le coup de l'émotion, ou d'une poussière dans l'oeil. Seule marque d'une quelconque affection, les derniers mots échangés sont d'une banalité affligeante. Il inspire profondément, et quitte la cour, le bâtiment, la caserne teutonique, ne se retournant pas, une seule idée en tête : l'avenir est devant lui.



        SRING - LORRAINE - VAUDEMONT - mars 1463


    Quelques heures plus tard, il est déjà loin de son monde, esseulé, et son regard se perd sur les montagnes qu'il doit franchir. Aller à l'ouest. Au nord ouest pour être plus précis. Ce n'est pas sans mal qu'il franchit quelques lieues, la neige n'étant pas toute fondue, et la première nuit, il y eu même de nouvelles chutes.

    Glacé jusqu'aux os, il porte son regard au loin, et aperçoit ce qui lui semble bien être de la fumée. Il s'y dirige, pour découvrir une chaumière. Devant sa vesture bien mise, et quelques signes, les habitants décèlent vite son éducation teutonique, et c'est avec plaisir qu'il est invité à se réchauffer avant de reprendre la route. Pour remercier ses hôtes, Erwann leur laisse un jambon à l'os qui avait été glissé dans sa besace, le troquant contre du pain, plus léger, et la chaleur d'un bon feu pour la nuit. Le lendemain, il poursuit sa route.

    Toujours dans sa tête mille questions, il marche, marche encore, s'approchant d'Alost, et la haine qu'il ressent pour cette génitrice ne va que grandissant lorsqu'il maudit tour à tour les chemins, la pluie, le froid, la boue ou la neige.



        FRANCE - CHAMPAGNE - ARGONNE - mars 1463


    Quelques jours plus tard, le voilà découvrant la France. L'Empire est derrière lui, et devant s'ouvre un paysage de plaines. La Champagne n'est pas vraiment très agréable. Les gens parlent haut et fort, les femmes sont légères, le vin coule à flots, et il lui faut rester concentré pour ne pas céder aux diverses tentations. Son regard se perd dans le vide, alors qu'il sort d'une auberge. Il soupire, et de nouveau, reprend la route. Encore une petite semaine, si les informations qu'il a obtenues de l'aubergiste sont exactes. Il devrait arriver en Flandres dans quelques jours. Le temps semble comme s'être adoucit. La fraîcheur demeure la nuit, mais en journée, le soleil brille un peu plus fort, et il arrive que certains jours, il ne pleuve pas.







* Je serai digne de vous, Chevalier. Merci pour mon apprentissage.
Erwann_de_naueriels



        ARTOIS - TASTEVIN - mars 1463


    Au détour d'un chemin, il avait entendu parler d'une abbaye, et voulant profiter de se recueillir, et de tenter d'arriver chez la Vicomtesse d'Alost sans dégainer son épée et lui trancher la gorge, voire lui décocher un carreau d'arbalète comme préliminaires à un "Je suis ton fils, Chienne." il lui fallait absolument retrouver la sérénité. Il la maudissait, d'avoir du quitter son monde, celui des Chevaliers Teutoniques. Eux avaient une morale intransigeante, et il avait été bien traité, malgré ses bêtises. Il avait une pointe de regret pour cette vie qu'il avait vécu près d'eux.

          FLANDRES - ALOST- mars 1463


    Quelques jours de repos au monastère de Tastevin, et le voilà reparti, encore, sur les routes. Les jours et les nuits s'enchainent, et il marche beaucoup. L'entraînement chez le Chevalier Fagnard l'avait bien formé, et observant le paysage, il a une pensée pour son protecteur. Sans lui, il n'aurait pas pu faire ce voyage. Les préceptes des Teutons peuvent sembler rudes, mais l'habitude de marches, et de prières à genoux dans le froid l'avait bien endurci. Erwann poursuit sa route, et s'arrête près de Tournai. Trouver un barbier pour se faire couper les cheveux, et il pourrait se présenter. Il n'a pas encore de poils au menton, ou si peu que c'en serait risible. Quelques renseignements, une bourse déliée dans une auberge, et le jeune homme se renseigne. Pour avoir vu faire le chevalier Fagnard, l'imitant, quoique très réservé, il arrive à obtenir quelques informations... Une femme de mauvaise vie, à coup sûr ! Elle s'est vautrée dans la fange, vu qu'il apprend qu'elle a d'autres enfants et n'est pas mariée. Serrant les poings, il ne tente absolument pas de laver l'honneur de sa génitrice. Pour peu, il leur dirait même qu'elle est pire que ça, qu'elle en a abandonné un. Mais il se tait, et se contente de demander la route pour gagner la vicomté d'Alost.

    Encore une fois, il marche, mais vêtu proprement, les bottes nettoyées autant que faire ce peu. Il les essuiera dans l'herbe en arrivant près des grilles du domaine. Erwann se présente à la grille, dans un françois qu'il souhaite sans accent, et dans un salut militaire digne de son éducation.


    - Bonjour. Je viens de la part du Chevalier Fagnard, et souhaite rencontrer la Vicomtesse d'Alost.

    Patientant, il reste à la porte, son paquetage à la main. Après tout, elle peut quand même offrir le gîte et le couvert à son rejeton, vu la taille du Domaine. Le regard est glacial, le visage de marbre. Erwnn s'apprête à rencontrer cette mère qu'il n'a jamais vue, et déjà, il la hait. Il compte bien lui faire payer son abandon.

    Le garde l'observe, sans doute pour pouvoir décrire le messager à la Vicomtesse. Le jeune Erwann se laisse examiner, avant de froncer les sourcils, agacé. C'est que depuis qu'il a quitté l'Empire, il a l'impression de faire figure de monstre de foire. A croire que les françois ne comprennent pas qu'un jeune homme puisse ne pas vouloir se présenter. En même temps, il n'a rien à dire, n'ayant qu'un prénom.


    - Vous ne voudriez pas vérifier mes dents tant que vous y êtes ? Je ne suis pas une bête de foire. Dites-lui que l'enfant confié au Ritter Teutonique Fagnard est de retour. Nul doute que la nouvelle va la ravir.

    Jeune, impétueux, et se montrant sûr de lui malgré le peu d'informations dont il dispose, Erwann se doute qu'il ne sera pas le bienvenu. De ses discussions en taverne ou dans les auberges sur la route, il a découvert que son prénom est breton... Un pays de rustres, de fourbes, et de guerriers idiots, des barbares incultes... C'est du moins la réputation et l'idée qu'il se fait des bretons. Le vestige d'un amant de passage ? Pourquoi sa mère l'a-t-elle affublé d'un pareil prénom sera l'une des questions qu'il a à lui poser. Sa couleur de peau, il se doute que la coloration vient des origines italiennes de sa catin de mère. Le regard perçant qu'il lance au garde, tout en posant son baluchon sur le sol et s'appuyant contre le mur d'enceinte du domaine, lui prouvera qu'il n'a pas l'intention de bouger tant qu'il n'aura pas rencontré ladite Vicomtesse d'Alost.



Niwiel.de.castel.volturno


Flandres - Alost - Mars 1463



Calée dans un fauteuil de velours vert, la Spaghetto-Flamande vaquait à ses études dans sa bibliothèque. Voilà quelques mois qu'elle y consacrait son temps, et elle était fière de sa progression... quoi qu'elle avait encore du travail. Etude du jour, les vents en pleine mer. Prenant des notes de ci de là, elle s'échinait à comprendre comment se jouer des vents à son avantage... mais rien n'y faisait.

- Bon sang de bois mais c'est donc si compliqué ?!

Refermant l'épais volume d'où s'échappa de la poussière, elle se chatouilla le cou de sa plume, songeuse. Un soupir s'échappa de ses lèvres et l'Italienne se leva, époussetant sa robe au passage avant de regagner son bureau. Lorsque l'esprit rechigne à engranger des connaissances, inutile de s'obstiner, suffisait de changer d'activité. Et la Chancellerie requérait son attention. Armée de sa plume et de son sceau, elle rédigeait une missive lorsque l'on frappa à la porte close.

- Madame, je sais que vous ne souhaitez pas être dérangé lorsque vous travaillez, mais vous avez un visiteur.

Un haussement de sourcil marqua l'étonnement de l'Italienne qui ne recevait que peu de visite à Alost. A se demander si les Flamands eux même savaient où ça se trouvait.

- Un visiteur... vraiment... ? A t il donné son nom ?

- Non Madame, il viendrait de la part d'un certain chevalier Fagnard.


Un coup à l'estomac n'aurait pu faire pâlir davantage la Vicomtesse qui serait probablement tombé si elle n'avait pas été assise.

- Fagnard tu dis ? Tu en es certain ?

Le domestique acquiesça légèrement.

- Oui Madame. Une connaissance à vous ?

- Ca ne te regarde absolument pas !


Le ton sec et cassant qu'elle employa figea le domestique. Il faut dire qu'il n'avait pas l'habitude de la voir réagir ainsi. Si aujourd'hui l'Italienne était Vicomtesse, elle n'en avait pas pour autant oublié son parcourt pour y parvenir. L'Italienne déglutit et ferma les yeux un moment.

- Excuse-moi Etienne... Amène-le ici.

Le domestique hocha doucement la tête, vaguement inquiet et disparu, refermant soigneusement la porte derrière lui ce dont Niwiel lui fut grée. Elle avait besoin d'un moment de solitude pour réfléchir... et vite ! Viendrait on lui annoncer la mort de son... d'Erwann ? Bien qu'elle ne l'eut jamais connu, son coeur se serra à cette idée. Elle avait choisit de ne pas l'élever, de disparaître de sa vie... ou bien était ce de le faire disparaître lui de sa vie ? Mais il restait... sa chair et son sang à défaut d'être son fils. D'un bon, la Chancelière se mit à arpenter la pièce. Quinze ans qu'elle n'en avait plus entendu parler et voilà qu'il revenait la hanter. Un souvenir flou, confus... mais né d'un autre souvenir... bien plus intense, qu'elle avait décidé d'effacer de sa mémoire pour ne plus souffrir.

Quelques semaines de bonheur et des années pour oublier. Sa gorge se serra à nouveau. Une vague sourde de fureur s'empara d'elle et l'Italienne attrapa son encrier qu'elle envoya violemment voler en éclat contre le mur en pierres froide, désormais dégoulinant d'une encre noire.


- Connerie de passé !

Alors qu'elle s'essuyait les mains rageusement, on frappa à nouveau à la porte. Un frisson glacé lui parcourut l'échine et l'Italienne braqua son regard vert sur la porte, prête à s'entendre dire qu'Erwann était mort.

- Entrez.



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Erwann_de_naueriels




        FLANDRES - ALOST- mars 1463


    La patience, il connaissait. Coutumier des attentes interminables lors de gardes quand il suivait les Chevaliers, ou d'attendre l'heure du repas au réfectoire, ou encore les loooongues heures à patienter que le mestre de latin ou de françois daigne enfin annoncer la fin des leçons... Mais ce jour-là, il était anxieux, nerveux, et en colère. Restant de marbre, adossé au mur d'enceinte, Erwann patientait, qu'un domestique fasse l'aller-retour à la demeure, pas pour dire, mais il n'avait pas été fait sur un champs de course, le domestique en question.

    Suivant celui qui devait avoir pour principes : doucement le matin, pas trop vite l'après-midi, et lentement le soir, Erwann bout. Il inspire profondément alors qu'il le laisse frapper à la porte, et entre à l'invitation, refermant d'autorité la porte pour écarter le domestique, ne souhaitant pas de témoins pour ce qui allait suivre.


    Bonjour, Vicomtesse. Je m'appelle Erwann. Le chevalier Fagnard comme a du vous informer votre domestique m'envoie près de vous.

    Il observe les lieux, la pièce, et la femme qui lui fait face. A la vue de l'encre coulante encore liquide sur les pierres, il retient un sourire. Visiblement, toute vicomtesse qu'elle est, elle a les nerfs, la mère indigne.


    J'imagine que vous aimeriez savoir pourquoi il me renvoie vers vous.

    Observant les mains encore tâchées d'encre de sa génitrice, il pose un regard distant sur le visage de cette femme, et serre les poings, gardant les bras le long du corps, guettant la réaction.

    Lui a eu le temps de se préparer, d'imaginer toute sorte de choses, telles que de lui sauter à la gorge pour l'étrangler, ou de l'attendre avec une arbalète, mais chaque scène imaginée ne lui apportait aucune réponse. Or, il avait besoin de réponse, même si pour l'heure, il ne posait pas de question, se contentant de tenter de décrypter sur le visage de cette femme les effets de la nouvelle qu'il apporte en personne. Non seulement son fils est vivant, mais il se tient devant elle, celui qu'elle a pris soin d'écarter de sa vie.



    Il semblerait que ma venue ne vous laisse pas indifférente... Mère.

    Ce qu'il exècre ce mot ! Mère ? Elle n'était pas sa mère, que par le sang. Elle ne savait rien de lui, et lui ne savait d'elle que les informations qu'il avait pu glaner ça et là, au gré des rencontres de ces derniers jours de marche.


Niwiel.de.castel.volturno


Flandres - Alost - Mars 1463

Lorsque la porte s'ouvrit l'Italienne resta de marbre, figée un instant. Mike. Sans être lui. On ne lui annonçait pas la mort de son fils, on le lui renvoyait. Etait-ce pire ? Elle se le demandait... Non elle le savait d'ores et déjà. C'était pire. Non pas qu'il fusse vivant... mais qu'il soit là devant elle, mélange de caractère d'un Breton et d'une Italienne. Mais qu'est ce qui avait pris à Fagnard de le lui renvoyer ?! Il aurait dû vivre sa vie là bas, dans l'Empire ! La journée avait si bien commencé pourtant. Comme il se présentait, ses bonnes manières reprirent une seconde le dessus et elle salua son passé d'un signe de tête.

- Bonjour Erwann.

Elle avait du mal à détacher son regard du visage de ce gamin qu'elle avait abandonné. Culpabilité ? Pas tout à fait... Il fallait qu'elle se reprenne avant de se mettre à hurler. Elle concentra son attention sur ses mains, tentant de sauver sa peau des tâches noires qui s'y imprégnaient.

Un froncement de sourcils fut sa seule réaction avant de répondre.


- En effet. Vous deviez passer le reste de votre vie là bas.

Poussant un soupir en constatant les dégâts sur ses mains, elle jeta négligemment son mouchoir sur la table, tâchant au passage la missive diplomatique qu'elle était en train d'écrire avant que sa journée ne fusse chamboulée.

- Indifférente ? Non. Asseyez vous, et ne m'appelez pas mère. J'ai perdu ce droit le jour où je suis partie.

Elle lui désigna l'un des fauteuils ornant la pièce sans laisser au jeune homme la possibilité de répliquer et prit elle même place dans un fauteuil tout en l'observant songeant avec amertume qu'elle aurait dû s'y préparer... Et les souvenirs l'assaillirent.


Un Relais Alpin - Fin Novembre 1447

Le vent hurlait au dehors faisant craquer le toit du relais où l'Italienne s'était abritée. Tout juste âgée de 18 ans, elle sillonnait les routes d'Europe depuis bientôt une année. Prise dans une tempête alors qu'elle parcourait les Alpes, elle n'avait eu d'autres choix que de s'y réfugier. Première fois qu'elle vivait seule, livrée à elle même et qu'elle se frottait au monde. Un feu crépitait dans la cheminée quand un coup sourd fit trembler la porte de bois.

Lorsqu'elle s'ouvrit, le vent froid s'engouffra dans le passage ouvert, lâchant une volute de flocons d'argents. Et sur le pas de la porte, un homme. D'imposante stature, couvert de flocons. L'Italienne se replia dans un coin de l’abri, apeurée. Ses yeux verts parcoururent cet inconnu qui s'immisçait dans son repaire. Il tremblait. De froid. Mais il finit par faire un pas et referma la porte. Comme il se rapprochait de l'âtre pour se réchauffer, l'Italienne constata que s'il avait une allure d'homme, il était aussi jeune qu'elle, si ce n'est plus jeune même... Son coeur manqua un battement. Il ne ressemblait en rien aux Italiens qu'elle avait pu rencontrer dans sa vie...

- Buongiorno...

Elle posa une main sur son buste, esquissant un sourire timide.

- Niwiel.

Si elle commençait à bien intégrer le français, elle préférait pour l'heure faire comme si elle n'y comprenait rien... sait on jamais. Et le regard brillant, l'Italienne se prit à espérer que la tempête ne cesse pas de ci tôt.



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Erwann_de_naueriels




        FLANDRES - ALOST- mars 1463


    Intrigué, mais ayant assez de savoir-vivre pour rester de marbre, il scrute ce visage. La maternelle sait aussi porter un joli masque, même si l’intonation de la voix et les traces d'un geste qui aurait tout à fait pu être le sien, prouvait au fiston que la vicomtesse était belle et bien nerveuse. Aux quelques instants où elle s'était figée, il avait pu deviner que quelque chose en lui l'avait remuée. Pourtant, loin d'éprouver une quelconque pitié, c'était la colère qui animait le cœur du jeune homme.

    Lorsqu'enfin elle se reprend, il la délaisse un instant, son regard se portant sur les lieux, cossus, riches, de la demeure et du bureau de cette femme. Vaguement il comprend qu'elle n'est pas satisfaite, son attention portée sur le faste de l'endroit, il n'a pas fait attention, et il lui faut retrouver sa concentration, ce que le jeté de mouchoir sur la table de travail fit. Il tourne la tête vers cette génitrice.


    En effet. Vous avez juste négligé un détail.

    Erwann l'observe, et en véritable courtisan, esquisse un léger sourire. "Et paf, dans tes dents la mère. Si tu crois que je vais te pardonner et te caresser dans le sens du poil,tu te trompes." Il a appris, on lui a enseigné, que parfois, les mots sont plus efficaces que les armes, même si personnellement, le jeune homme préfère l'épée à la plume. Il incline la tête.

    Je vous remercie, Vicomtesse, de ne pas m'imposer cette marque d'affection qui n'a aucunement lieu d'être entre nous.

    Et il s'installe sur le fauteuil, fermant un instant les yeux, avant de la regarder de nouveau.

    Le Ritter arrive à un âge où il ne peut plus me prendre en charge, et j'ai l'âge d'être envoyé pour devenir Ecuyer, hors des lieux où vous m'aviez placé. L'Ordre Teutonique m'a beaucoup appris, mais vous devriez savoir, vu votre position sociale, qu'il me faut trouver un Chevalier autre que celui qui a fait office de père, afin de poursuivre mon éducation. Vous aviez négligé ce détail. De plus, je ne suis pas le fils du Ritter Fagnard.

    Son regard se fait glacial, alors qu'il accuse sa génitrice de tous les maux ou presque.

    De même, j'aimerais avoir un nom de famille à accoler au prénom dont vous m'avez affublé. Je me suis dis qu'avec un peu de chance, vous auriez souvenir de l'homme avec qui vous m'avez conçu.

    Froid, sec, distant, il la regarde. Les questions sont claires, et pour les jolies tournures de phrases et les enrober de miel, il faudra repasser. L'éducation germanique n'est pas vraiment faite pour les salons de cour, et son apprentissage chez les Teutons n'est pas non plus fait pour le rendre très conciliant. Déjà pas mal qu'il ne lui ai pas demandé de but en blanc "Pour qui tu as écarté les cuisses, catin". Un sourire pourtant sur le visage d'Erwann, même si le ton et ses manières sont germaniques, il sait que son sourire charmeur fait tourner les têtes. Il a pu le constater, en jouant parfois, rarement, mais il a pu s'essayer près des jeunes femmes lorsqu'il allait faire le marché pour la caserne. Vu qu'il a besoin de ces réponses, forcément, il tente de jouer avec cette femme. Rien à caractère tendancieux, non, juste qu'il sait devoir atténuer son propos s'il veut obtenir réponses.


Mike.de.naueriels
    - Relais Alpin - Fin novembre 1447 -

    cavale, cavale, son cheval ne s'arrête jamais. Il est en pleine course à travers la neige intense sur un chemin entre la frontière lombarde et l'Helvétie où il devait se rendre après avoir réceptionné un message de la plus haute importance pour son chevalier. Son cheval s'épuise rapidement, trop rapidement, jamais il ne parviendra à rejoindre Fribourg dans les temps. Quelle poisse ! et pour couronner le temps voilà que son cheval se trébuche violemment en se coinçant la patte dans un trou dissimulée par la neige abondante et ce trébuchement l’envoi valser quelques mètres plus loin, sonner, mais amorti dans la neige, sur les fesses. Il se relève, vérifiant qu'il est toujours entier et rebrousse chemin pour trouver son cheval couché sur le sol, une bave blanche autour de sa gueule et du sang, beaucoup de sang, le cheval souffre le marty. C'était le premier cheval qui lui a été présenté et dans pour ce coup-ci, il n'avait pas été très éclairé que de le ménagé de la sorte à travers les alpes.

    Le froid le transperçait, la neige fondait au contact de ses vêtements et le faisait frisonner abondamment. Il n'a pas le choix, sois il se trouve un abris, sois il meurt de froid si loin de son foyer mais il doit abandonner sa monture. Que ferait son chevalier dans un cas présent ? certe, il n'aurait pas imposer à sa monture un tel rythme, c'était ça le manque d'expérience du jeune écuyer breton. Il sort sa dague, les larmes aux yeux et enfonce sa lame dans le cœur de son fidèle compagnon.

    Plus le temps de traîné, désormais, il devait se trouver une planque au chaud. Il commence à courir dans la neige à travers la forêt et tombe sur une maison camoufler par la neige mais dont où pouvait apercevoir à travers la fenêtre des faibles lumières d'un feu qui crépitait dans une antre.

    Il ne réfléchit pas, il fonce et ouvre dans un grand fracas la porte. Hésite un instant et referme la porte. Il ne remarque pas au premier instant une autre présence et se dit que l'occupant avait du s'absenter. Tant pis, il a froid. Il s'avance vers le feu en grelotant pour se réchauffer avant d'entendre. "un Buongiorno" tinter dans la pièce. Douce mélodie. Il se tourne vers la source..

    - Euh...demat*...

    Il croit qu'elle est l'habitante des lieux, il se tourne vers mais elle lui sourit avant de décliner son identité. Ce qu'il le réchauffe un peu bien qu'il était vraiment en train de congeler sur le coup.

    - Niwiel, enchanté...moi être Mike brr..

    L'écuyer, un peu timide, se tourna vers le feu afin de se réchauffer. Il n'a guère l'habitude des femmes à cette époque et la tempête va prendre du temps à se terminer que déjà, il se sent tout "chose" lors qu'il croise le regard de la jeune femme.

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Niwiel.de.castel.volturno


Un Relais Alpin - Fin Novembre 1447


Il semblait intimidé... et l'Italienne trouvait ça amusant. Comme il semblait inoffensif, la jeune femme prit le parti de se rapprocher et s'assit à côté de lui devant l'âtre flamboyante. Remontant ses jambes contre elle, elle enroula ses bras autour de celles-ci et posa son menton sur ses genoux, les yeux perdus dans les flammes rougeoyantes. Une minute passa, puis elle tourna ses yeux verts sur son voisin et lui sourit doucement.

- Mike...

Elle aimait bien ce prénom...

- Voyage ?

Comme elle croisait son regard, son coeur manqua un battement et elle sentit ses oreilles se réchauffer. Heureusement qu'elle avait la peau mâte, ça lui épargnait les rougeurs de jouvencelle. Se raclant la gorge pour faire passer sa propre gêne, elle se leva et alla fouiller dans son sac pour récupérer du pain. Elle revint à son côté et lui en tendit un morceau dans un sourire délicat.

- Pane. Elle se reprit, réfléchissant au mot local. Euh... pain ?

L'Italienne sourit. Elle le sentait mal à l'aise et n'avait pas vraiment l'habitude de... Malgré ses origines, elle rosit, trahison infâme de sa propre peau ! Scandaleux... tout autant que ses pensées à dire vrai. Puis il était jeune... ça se voyait... L'Italienne se mordilla la lèvre.



Flandres - Alost - Mars 1463


Le flots de souvenir reflua et l'Italienne reprit pied dans le présent quand Erwann se fit cinglant. Elle fronça les sourcils. Dieu qu'il était arrogant ! Bien sûr elle avait des torts, indéniablement, mais s'il se braquait d'emblée, elle n'avait rien à lui dire. C'était des réponses ou la guerre qu'il voulait ce rejeton ?! S'il voulait jouer... Elle fit son regard aussi glaçant que celui du jeune homme et se mura derrière un masque froid.

- J'ai négligé bien des choses dans ma vie, mais je ne vous permets pas d'en juger Jeune Homme.

Elle martela les deux derniers mots comme une insulte, image flagrante du manque d'expérience de la vie de ce gamin qui se permettait de la juger... Mais elle se reconnaissait tant en lui... Si elle l'avait abandonné quinze ans plutôt, s'était aussi pour satisfaire sa propre fureur, sa propre colère envers son frère, envers Mike... Et aujourd'hui...

- Lorsque vous aurez mon âge, si toutefois vous y parvenez, vous saurez que la colère dont je fais l'objet aujourd'hui est aussi futile que vaine. Votre haine à mon égare n'est que le reflet de votre douleur.

Elle ne connaissait que trop cette réaction... Et si au lieu de haïr son frère elle l'avait compris, ils auraient pu apprendre à se connaître. Au lieu de ça, elle avait laissé sa haine la subjuguer et la séparer de sa famille jusqu'au jour où elle avait appris son trépas. Elle ne retiendrait pas Erwann. Mais elle savait qu'un jour, il regretterait.

- Un nom de famille...

Elle esquissa un sourire, notant l'insulte au passage sans pour autant relever.

- Je doute que ça vous soit utile. Qui plus est, il ne connait pas votre existence. Il m'a quitté avant que je puisse le lui annoncer.

Elle aurait pu lui écrire à l'époque, mais à quoi bon. Il était encore jeune homme... aussi jeune que le jeune homme qui lui lançait des œillades glacées. Un véritable miroir du passé... Elle se massa légèrement la nuque d'une main et se leva, rejoignant un buffet pour se servir un verre de Bordeaux. Elle laissa le liquide descendre le long de sa gorge avant de retourner son regard vert sur le jeune impétueux. Elle avait l'impression qu'à tout instant, il allait fondre sur elle pour l'étriper... Et l'idée l'amusa intérieurement. Il serait imprudent de se risquer à ça alors qu'il ne connaissait pas sa mère...



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Erwann_de_naueriels




        FLANDRES - ALOST- mars 1463


    En colère, haineux, il la regarde. Elle ne voulait pas lui donner de réponses, visiblement. Pourtant, il lui fallait un nom, il en avait plus que marre de passer pour le mouton noir, le seul sans nom de famille. Cinglant, il l'avait été, alors il tente autre chose. Au masque froid de sa génitrice, il oppose un visage de marbre.

    J'en juge si je le souhaite. Je suis le fruit de votre péché, et cela est une honte pour vous. Souhaitez-vous que j'informe toute la province de votre inconduite ? M'avoir caché chez les teutoniques était une bonne idée. Il ne tient qu'à vous de vous voir débarrasser de moi. Le nom de mon père, je vous prie.

    Il se lève, et fait un pas vers la porte, montrant qu'il est prêt à mettre sa menace à exécution, s'arrêtant la main sur la poignée de la porte, puis se tourne vers elle.

    Je ne suis pas sans savoir que vous avez déjà des bâtards, et il est vrai que vous êtes déjà vieille. Votre âge avancé et un bâtard supplémentaire n'aideront sans doute pas votre position sociale.

    Il lui fait du chantage, certes, mais il n'a pas peur, il n'a rien à perdre. De plus, cette femme lui fait horreur. Il imagine le pire, une femme de mauvaise vie, utilisant ses charmes pour corrompre les hommes. Rien que de devoir être là, à quémander pour connaître les circonstances de sa naissance lui déplait au plus haut point.

    Quant à ma douleur, vous n'en savez strictement rien. Vous ne vous êtes jamais souciée de moi. Ma mort vous aurait sans doute soulagée. Hélas pour vous, je suis bien vivant, Vicomtesse. Il vous faudra supporter ma présence dans le village, où je dirai à qui voudra l'entendre qui est ma mère, et la façon dont vous traitez vos enfants. Je ne pense pas que votre Suzerain sera ravi d'apprendre que vous êtes incapable de gérer votre progéniture. Cela augurerait mal de votre capacité à gérer vos terres.

    Esquissant un sourire, il s'avance vers elle, alors qu'elle se sert un verre de vin, et lui attrape le poignet, sans pour autant la blesser, son entraînement et sa stature lui offrant une force peu commune pour un jeune homme de son âge.

    M'envoyer dans un Ordre Militaro-Religieux n'effacera pas votre erreur. Et si d'aventure, je venais à disparaître, sachez que j'ai pris quelques dispositions, et que l'on m'attend. Une lettre de ma main, rédigée en françois sera ouverte si je n'arrive pas dans les temps. Dites plutôt que vous avez eu tant d'amants que le nom de mon père vous est inconnu.

    Furieux contre celle qui tient son destin entre ses mains, il la jauge, du haut de ses presque quinze années. Elle n'assume visiblement pas la responsabilité de génitrice, peut-être refusera-t-elle d'être traînée dans la boue. Parce que là, il est prêt à toutes les extrémités pour avoir des bribes de son passé. Pourtant, il n'est pas sans avoir remarqué la taille du domaine et deviné les gens de la mesnie de sa génitrice qui pourraient fort bien vouloir tenter de le faire disparaître. Mise en garde, chantage... Il est vraiment prêt à tout. Son protecteur ne serait pas ravi, mais il a une telle haine pour cette femme !




Mike.de.naueriels
    - Relais Alpin - Fin novembre 1447 -

    Toujours en train d'essayer de se réchauffer ses mains congelés, il la regarde s'approcher de lui, carrément un peu plus intimide mais quand il l'a vit s'installer, il fut un peu soulagé. Il entendit son prénom de cette voix italienne si fluette qu'il ne put s'empêcher de la regarder...enfin, ses jambes contres elles, appuyant sur une poitrine plus qu'appréciable laisse dévoilé un décoletté des plus flatteurs qui eut pour conséquence de mobiliser l'attention du Nauériels pendant quelques instants et ce fut tellement palpable qu'il eut l'impression de voir une armée se mettre au garde à vous et il posa main négligemment sur l'endroit et vira au rouge pivoine.

    - oui, voyage, voyage...et.. toi ?

    Qu'est ce qu'il lui arrive. Les mots peinaient à lui sortir de la bouche. Habitué à un monde d'homme, voilà qu'il avait l'air vraiment gêné avec une tente dressé fièrement.

    Il la regarde, la reluquant alors qu'elle prend un pain et lui propose...

    - Pane ? euh oui..oui..un pain.

    Qu'est ce qu'elle feut que je fasse avec un pain ? Ah manger, oui, il accepte à alors dans un sourire en détournant du regard et prend une bouchée.

    - Merchi....

    La tempête semble s'acharner, le très haut a décidé que les deux devront rester longtemps ici et le pire, c'est que les accès sont carrément obstrués mais ça, il ne le sait pas encore. Il la regarde nouveau.

    - Je suis breton et...toi ?

    Il jure intérieurement "du con, elle te parle en italien, elle ressemble à une italienne et toi tu lui demandes d'où elle vient ?? mais qu'est ce qu'il m'arrive ! "

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Niwiel.de.castel.volturno


Flandres - Alost- mars 1463



Garder la tête froide... garder la tête froide. Il piquait, attaquait mordait, et il fallait bien avouer que cela blessait l'Italienne. Ses propos n'y était pour rien, mais la haine qu'elle ressentait dans sa voix la touchait plus qu'elle n'aurait cru. Une étincelle de colère brilla dans ses yeux quand il commença à la menacer. Menace bien futile au demeurant, car elle se chargerait bien elle même de parler de sa vie passée auprès des Flamands.

- Tes menaces ont autant d'effet sur moi que de l'huile sur du verre Gamin. J'ai eu des enfants, tous sont nés de l'Amour, plus ou moins éphémère, et je ne regrette rien. Pas même de t'avoir abandonné tu m'entends ?!

Sa voix était vibrante sur les derniers mots, mais elle n'avait pas encore haussé le ton. Le tutoiement était suffisamment insultant à son sens.

- Quant à ma position sociale, ce n'est pas un bâtard comme toi qui la fera vaciller. Qui plus est un titre ne fait pas la noblesse.

Elle sentait son sang bouillir... s'il poussait encore, il connaîtrait une vraie Italienne en colère... baptême du feu pour cet enfant se croyant homme. Elle songeait sérieusement à le tuer... là sur place... mais le fait qu'il puisse penser qu'elle avait espéré sa mort... elle eut l'impression de sentir son coeur lui tomber dans l'estomac. Ainsi donc il la prenait pour la pire des femmes. Les émotions diverses se succédant donnaient à son visage un drôle d'ombrage. Supporter sa présence ? La façon dont elle traitait ses enfants ? Elle eut envie de rire. Pour qui la prenait il ? Elle n'avait pas eu le choix.

- Mes terres vont parfaitement bien, et ma Suzeraine en l'occurrence, la Comtesse des Flandres, le sait parfaitement.

Et puis il fut sur elle. Trop près, bien trop près. Il la toucha. Elle déglutit, c'était trop pour elle. Il était fort... Comme Mike l'était à son âge. Elle serra les dents et le fusilla du regard. Cette fois s'en était trop. De la main maintenue par son fils, elle lâcha son verre qui vint se briser à leur pied et de l'autre... elle lui décocha une gifle retentissante.

- Je sais très bien qui est ton père, tu m'entends ? Tu n'es pas apte à juger de ma vie ! Tu n'en as pas le droit ! Je t'ai sacrifié à moi pour que tu ne finisses pas dans les rues à errer, à mendier ou voler !

Oui, cette fois, elle était furieuse.

- Et tu peux me haïr autant que tu voudras, je resterai celle qui t'a donné la vie, et sans moi, tu ne serais pas ici en train de distiller ton fiel.

Elle déglutit et se dégagea violemment de son emprise, cherchant sans grand succès un nouvel objet à faire voler en éclat.




- Relais Alpin - Fin novembre 1447 -




Elle pencha les yeux vers lui, observant le rouge barioler les joues de son compagnon d'infortune. En coin, elle l'observa de haut en bas, attentivement... et un sourire mutin ourla les lèvres de l'Italienne qui pencha légèrement le visage, dégageant -dans un mouvement qui se voulait innocent sans l'être- son cou, ramenant ses long cheveux sur son épaule opposée.

Elle avait acquiescé simplement à la question du voyage. Nul besoin d'entrer dans les détails... Et puis, moins il y avait de mots prononcés, mieux c'était.

Comme elle croquait elle même dans son morceau de main, elle lui sourit lorsqu'il la remercia et croisa à nouveau son regard, ce qui eut pour effet de la faire déglutir péniblement. Ridicule. Elle voyait bien qu'il était jeune, probablement... innocent encore. Pourquoi se sentait elle intimidée ? Parce que c'était la première fois que son coeur battait à tout rompre ? Un léger frisson la parcourut à cette idée et elle balbutia en guise de réponse.


- Italienne.

Elle se demanda s'il était pas un peu idiot... ou alors... Elle darda sur lui un regard flamboyant et posa le reste de son pain à côté d'elle, elle se planta face à son compagnon... et elle s'approchant, lentement, doucement vers son visage, observant sa réaction au fur et à mesure...

Et puis elle effleura très doucement ses lèvres des siennes, rien de plus qu'une caresse légère, les yeux plongés dans les siens.

C'était quitte ou double.

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Erwann_de_naueriels




        FLANDRES - ALOST- mars 1463


    Le verre qu'elle lâche lui fait prendre conscience qu'il lui fait mal, et il relâche aussitôt le poignet. Pas assez tôt cependant pour éviter la gifle maternelle. Ahuri, il porte la main sur sa joue brûlante. C'est la première fois sans doute qu'on porte la main sur lui, et il la regarde, ses yeux se voilant d'humidité, alors qu'il recule.

    Les cris de la Vicomtesse doivent alerter toute la maisonnée, mais il n'en a cure. Il découvre qu'elle a aimé son père, information capitale pour lui. Titubant, il retourne s'asseoir dans le fauteuil qu'il occupait précédemment, silencieux. La claque l'a surpris, plus qu'il n'oserait l'avouer certainement. D'un revers de main, il essuie ses yeux, respirant rapidement.


    Vous avez la main lourde. J'entends bien que vous ne regrettez pas de m'avoir abandonné.

    Pour lui, c'est un simple constat, rien de plus. Il ne ressent rien pour cette génitrice, et encore moins de la pitié malgré ce qu'elle lui hurle. Pourtant, il l'observe de nouveau, sous un jour nouveau. Pour la première fois depuis qu'il a entendu son nom, il réalise que cette femme fait bel et bien partie de sa vie, qu'il le veuille ou non. Malgré tout, il ne lui pardonne rien.

    Vous m'avez sacrifié c'est un fait. Je ne puis qu'approuver votre propos, mais c'était pour vivre votre vie, Vicomtesse. Ne prétendez pas le contraire. Où étiez-vous lorsque j'étais malade ? Vous dansiez sans doute... Où étiez-vous lors de mes premiers tournois d'escrime ? A faire la cour peut-être... Vous m'avez sacrifié pour vivre votre vie. Je sais vous faire horreur et que vous préféreriez me voir mort plutôt que vif. Vous ne vous êtes pas soucié de savoir si le Ritter Fagnard s'occupait de moi. Et en effet, sans vous, je ne serai pas là. N'espérez pas de remerciement pour m'avoir donné la vie.

    Sombre, il la regarde, puis se lève, le choc qui lui avait scié les jambes passé, la respiration calmée, il incline la tête, la saluant.

    Je crois que nous n'avons plus rien à nous dire.

    Un titre ne fait pas la noblesse, mais vos actes ne sont pas nobles. Même la pire des gueuses ne cacherait à son fils le nom de son père. Seule une catin de bas étage le ferait.

    Je ne vous demande qu'un nom, et vous vous gardez bien de me le donner. Vous n'avez pas de coeur, alors de grâce, ne me faites pas l'affront de me dire que vous avez pu aimer mon géniteur, ou même avoir fait ce choix pour moi. Vous ne l'avez fait que pour vous-même, et cela vous a bien réussi de me renier.


    Conscient d'avoir perdu la seule chance de connaître le nom de son père, il tremble de colère, surtout contre lui-même en fait. Pour cette femme, il ne ressent que de la haine. Rien ne lui sert de rester plus longuement.

    Un enfant, quel qu'il soit, ne mérite pas le traitement que vous m'avez infligé. Ne craignez rien, ne connaissant rien de l'amour maternel, je ne risque pas de vous en réclamer. Vivez donc votre vie de luxure.

    Il darde sur elle un regard glacial.

    J'aurais préféré que vous ne me donniez pas la vie, cela nous aurait convenu à tous les deux, n'est-ce pas.

    Claquant ses talons dans un salut militaire de rigueur, Erwann a un regard neutre soudain, et un visage placide, comme si plus rien n'avait d'importance.

    Avec votre permission, je vais me retirer, Vicomtesse.


Mike.de.naueriels
- Relais Alpin - Fin novembre 1447 -

    Le feu crépite dans l'antre de la cabane de fortune situé en plein milieu de ce qui semble être rien, une montagne enneigée, de la neige partout à l'extérieur et alors qu'il se fait un constat qu'il va rester plus longtemps que prévu coincer ici, le feu commença à diminuer d'intensité, il se dit qu'il va remettre une bûche que l'italienne s'approche de lui et...l'embrasse.

    Explosion de saveur d'une chose qu'il ne connait pas. Il avait déjà affronté une première bataille récemment, tué un homme en combat singulier, plus âgé que lui, plus costaud que lui, cette image de l'ennemis, son visage, l'expression de celui-ci, ses cheveux, son regard emplit de haine alors que sa lame s’abatait sur lui restait graver dans sa tête. Il avait été préparé,très bien même, il savait ce qu'il devait faire et il avait eu ce réflexe de parer, encore de parer les assauts furieux de l'assaillant enragé qui secouait le jeune écuyer qu'il était, puis se rappelant qu'il savait attaquer, il le fit, pour sa sauvegarde, la peur au ventre, un coup de taille à gauche, paré, un coup de taille à droite, paré, les muscles qui se fatiguent rapidement avec l'angoisse mais l'adreline qui maitient cette vigueur, ce n'était plus l'entrainement, c'était la vrai guerre, la vrai de vrai, celle où on ne sort pas avec un coup bleu en cas d'erreur, alors il continua, de frapper encore et encore et finit son mouvement en tranchant la main de celui qui avait de lui son ennemis avant de l'achever d'un coup d'estoc dans la gorge. La mort, il l'avait donné et il avait ressentit une étrange satisfaction, malsaine certe mais propre à ce métier qu'était la guerre, la victoire.

    A la guerre, rappelons-le, il avait fait son baptême du feu mais là, ce que fait l'italienne, non, aucune préparation, rien du tout même, à vrai dire, il ne savait pas trop quoi faire ou peut-être si, des lèvres qui effleurent les siennes, la tentation, l'envie, l'envie d'aller plus loin et l'envie de recommencer l'expérience en posant ses lèvres à nouveaux sur celle de la belle Niwiel.

    Bien il a cette tension, une tension qui l'attire, c'est animal en faite, ceci n'a pas de nom, cela ne se prépare pas, c'est l'instant, l'excitation, alors que sa main vint se poser sur la poitrine qu'il avait regardé précédemment avec un intérêt étrange, découvrir le touché, le contact avec un être humain de sexe opposé, il a envie d'aller plus loin, encore plus loin, alors qu'il découvre un peu plus le corps de cette femme, trop tard pour reculer, ce n'était déjà plus le temps du quitte ou double, il est lancé et l’instinct le guide, un peu maladroitement certe, en pelotant un sein comme si il caressait son feu cheval mais l'intention est là.

    Le jeune écuyer sent que ses joues le brûle, que son estomac lui joue des tours, qui son cœurs s'emballe à vive allure, que ses jambes se ramollissent mais surtout cette tension intense dans ses braies, mais ça, c'est le plaisir de la découverte


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Niwiel.de.castel.volturno


Flandres - Alost - Mars 1463


Comme aucun objet ne tombait sous sa main pour se faire massacrer, l'Italienne tourna volontairement le dos à son fils, s'agrippant furieusement à son bureau de travail, faisant blanchir ses jointures. Dans son dos, elle sentit qu'il se déplaçait mais elle n'esquissa pas un mouvement. Son coeur semblait vouloir sortir de sa poitrine, son esprit lui hurlait quelle mère indigne elle faisait, de l'avoir abandonné, de ne s'être jamais inquiété de lui, de l'avoir giflé alors qu'elle le voyait pour la seconde fois de sa vie... à quinze ans d’intervalle. Elle ferma les yeux, sentant la colère refluer. Elle l'écouta, muré derrière son propre silence.

Et le Très Haut savait combien elle regrettait au fond d'elle même cet abandon... Pourquoi se sentait elle mortifiée ainsi de ce geste qui lui avait paru logique à l'époque. Parce que ça lui aurait évité la scène qui se jouait en ce lieu ? S'eut été égoïste, et quoi qu'un peu vrai, ce n'était pas ce sentiment là qui dominait. Elle se détourna lentement du bureau et observa ce fantôme qui revenait la hanter. Si l'abandonner avait été la meilleure option alors... ne plus s'inquiéter de lui était à ce jour la pire des décisions qu'elle eut jamais prise. Sa gorge se noua.

Comme il recommençait à s'acharner en récriminations injustifiés, elle ferma à nouveau les yeux. A nouveau elle se détourna, sentant les larmes lui monter. Il avait raison... où était elle toutes ces années... ? Il était certes loin d'imaginer la vie qu'elle avait eu pendant de longues années, mais où était elle... ? Elle se crispa soudain, fit volte face et répliqua sèchement, sa voix claquant comme un coup de fouet.


Nulle femme ne peut souhaiter la mort d'un enfant. Encore moins du sien, tout inconnu soit il.

Il se leva et une peur étrange s'empara de l'Italienne. Il était là, devant elle... et elle souhaitait le garder encore un peu. Juste un peu. Savoir. Pourtant elle savait cet espoir vainc, elle savait qu'il ne lui dirait rien... mais elle voulait l'avoir là, juste un peu.

Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle lâcha d'une voix lasse.

Une catin ne se rappelle même pas du nom de ses amants, et si elle s'en souvient, elle préfère s'en vanter. Apprenez la vie et nous pourrons espérer discuter d'adulte à adulte Erwann.

Si elle était repassée au vouvoiement, elle n'avait pu retenir la dernière remarque et esquissa une grimace fugitive mouvant à peine ses traits.

Je ne vous ait infligé aucun traitement qui puisse vous porter préjudice Erwann. Si l'on peut me reprocher d'avoir tenté d'oublier ma douleur en vous rejetant, on ne peut me reprocher d'avoir fait ce qu'il fallait pour vous. Croyez moi.

Il voulait partir. Elle ne le souhaitait. Il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle repense à tout ça.

Etienne ?

Sa voix résonna dans la pièce et la porte s'ouvrit rapidement sur le domestique.

Faites préparer une chambre pour ce jeune homme. Il passera la nuit ici.

Et comme le domestique repartait, elle retourna son attention sur son fils. Il était beau. Et si elle avait pu l'élevé, si elle avait préféré sacrifier sa parole, si elle s'était faite parjure pour cet enfant, elle pourrait aujourd'hui en retirer toute la fierté du monde. Au lieu de ça... La culpabilité la rongeait. Il lui fallait trouver conseil.

La nuit approche, - ce n'était pas tout à fait vrai, du moins, il aurait eu le temps de regagner Gent, mais elle se refusait à le voir passer la nuit ailleurs qu'ici... elle avait peur de le voir disparaître - vous êtes cordialement invité à passer la nuit ici. Demain au déjeuné, nous reparlerons et je vous donnerai ce que vous voudrez. D'ici là il me faut réfléchir. Si vous avez eu des jours pour vous préparer à m'affronter, j'ai quant à moi subit une tornade inconnue. Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites demander Etienne.

Elle se fendit d'une profonde révérence, et sortie de son bureau, le laissant là, seul maître de son destin. La tête de la vicomtesse lui tournait et elle dû s'appuyer contre un mur pour ne pas perdre l'équilibre. Posant son front contre la pierre froide, elle tentait de réfléchir mais rien n'y faisait. Il lui fallait trouver conseil. Et elle partie pour Tournai sur l'heure afin de retrouver la seule personne qui saurait l'aider.


Relais Alpin - Fin Novembre 1447

Gagné. Une chaleur intense embrasa l'Italienne lorsque le jeune écuyer céda à ses avances. Déjà il portait ses mains sur elle et Niwiel ne tarda pas à l'embrasser plus passionnément. Elle laisse ses mains errer de ci de là sur le corps de son futur amant, le caressant à travers ses vêtements. Puis elle tente de l'attirer au sol au douceur, l'incitant à s'installer près de l'âtre.

Et au fur et à mesure que leurs caresses s'enchainent, une peur sourde se mit à gronder au creux du ventre de l'Italienne. Elle avait déjà eu l'occasion d'échanger quelques baisers au cours de sa vie, quelques caresses incongrues... mais jamais au delà... Et en cet instant, elle avait une envie animal d'aller jusqu'au bout... tout en appréhendant ce moment. Son coeur cognait dans sa poitrine... Il était beau ce Breton. Elle l'observa un moment de son regard vert sombre, caressant en douceur sa joue et captura à nouveau ses lèvres dans un baiser sensuel.

Elle attendait beaucoup, elle n'attendait rien... Elle ne savait pas ce que cette nuit lui promettait, mais ici, réfugiée dans ce cocon de haute montagne avec cet inconnu, une étrange sentiment de sécurité l'avait envahis. Ils allaient découvrir la vie et l'amour de concert.

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