Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

Prête-moi une confidence

Elias_romanov
Elle semblait vouloir lui faire confiance, venir à lui, ce qui changeait de ces derniers mois. Néanmoins, l'avenir s'annonçait délicat, il n'avait pas fini de s'interroger sur les lubies étranges de la journaliste.

Tu me diras alors.

Eliance vint se blottir contre lui et les bras d'Elias l'enveloppèrent, tel un écrin. Cela lui apporta une certaine sérénité, et l'orage grondant qui couvait finit par s'évanouir. Elle plongea son visage dans son cou, et resta là, avant de lui poser une question qui le laissa circonspect. Il ne comprit pas tout de suite de quoi elle parlait, mais après une remise dans le contexte, il répondit à son tour par une question.

Des histoires ?

Pour Elias, il avait eu des histoires, les femmes étaient trop difficiles à posséder. Et c'était surtout une illusion dangereuse. Et cela correspondait tellement mieux au conteur qu'il était de considérer les choses ainsi. Finalement, après une réflexion, notamment à se dire que tout était relatif comme appréciation de la chose, il dit à voix basse.


Quelques-unes oui.

De celles qui comptent ? Pas beaucoup.


Il n'était pas de toute façon certain de la réponse qu'elle voulait, ou qu'il devait lui donner.
_________________

Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie
Eliance
Quelques-unes. Pas beaucoup. Ça suffit à Eliance pour sourire doucement, blottie contre son tailleur. Pas beaucoup, ça signifie tout. Quelques-unes désigne l'essentiel. Elle l'imagine loin des centaines, des milliers pratiquées par Diego. Elle l'imagine simple et pudique, comme elle, de sorte à parvenir à lui faire confiance, un jour. Entièrement.

Bientôt, cachée dans l'écrin protecteur, elle oublie. Elle oublie le passé, elle oublie Diego, elle oublie ses tristesses. Elle devient légère de présent. Comme en haut d'une de ses falaises. Cet homme est une falaise à lui seul. Elle pourrait presque sentir le vent dans ses cheveux, à travers le souffle russe, elle pourrait presque sentir le néant sous ses pieds si elle n'était pas ceint de bras fermes et décidés. Mais l'essentiel est là. Elle oublie. Elle vit. Elle respire. Elle sent l'air traverser son corps, s'insinuer dans ses poumons, doucement. Elle sent le magma couler en elle. Elle reprend vie. Du moins, elle sent la vie. À nouveau. Elle se sent quelqu'un, là, contre celui qui lui a d'abord offert une frayeur et une perspective de liberté, loin dans leur enfance.

Quand elle s'écarte du cou russe, c'est pour plonger ses yeux dans les siens, c'est pour afficher au grand jour une mine transformée, apaisée, sereine. C'est pour l'embrasser. Encore. Sans honte. Sans gêne. C'est pour vivre le présent, comme Elias lui a demandé. Simplement vivre le présent sans penser à l'après ni à l'avant. Elle veut l'aimer. Elle veut oublier le reste, en lui. Elle veut en être capable. Elle veut vivre comme toutes les femmes, sans frayeur stupide devant un effleurement, sans crainte de l'homme désiré.

Et quand leurs lèvres se quittent, c'est parce qu'Eliance se met à tourner sur elle-même, ses pieds nus glissant sur le sol de terre battue, invitant le corps ménudiérien dans un tour complet, faisant virevolter la robe rouge de toute sa longueur.


T'as pas dit comment tu trouves ma robe ?!
J'l'ai ach'té pour le mariage de mon frère. Je savais pas quoi acheter...
Elle te plaît ?

_________________
Elias_romanov
Eliance resta blottie contre lui, sans répondre à ce qu'il avait pu dire concernant son passé. Difficile de savoir ce qu'elle en pensait, jusqu'à ce qu'il sente qu'elle s'écartait un peu de lui, pour pouvoir à nouveau l'embrasser.

Ces baisers-là étaient loin de ceux volés à Paris, leur saveur était toute différente. Certes, il n'y avait plus le piquant de l'interdit, mais ce n'était pas désagréable. Difficile d'évaluer le temps qui s'écoulait dans ce genre d'instant, qui laissa Elias un peu rêveur, un peu ailleurs.

La jeune femme reparla alors de la robe qu'elle portait, décidant de se détacher de lui pour mieux la lui montrer.


Il eut un demi-sourire amusé, à la voir tourner sur elle-même, comme une petite fille qui inaugurerait une nouvelle robe en vérifiant bien qu'elle pouvait voler.

Tu la rends magnifique.

Puis le tailleur afficha un avis plus professionnel, alors qu'il évaluait la coupe et la couleur de façon plus sérieuse.

Le rouge te va bien. Tu devrais en porter plus souvent.
_________________

Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie
Eliance
La Meringue rougit du compliment. Elle a l'habitude des propos froids et professionnels du jeune homme en matière de frusques. Alors devant cet avis sentimental et touchant, ses joues s'enflamment. L’œil avisé du tailleur ne tarde pas à suivre, d'ailleurs. À Paris, il lui avait déconseillé le blanc de sa robe d'ange. Il lui avait offert la turquoise. Comme si, déjà, il lui proposait une autre vie, que celle d'être unie à Diego. Comme si déjà il se jugeait plus adéquat que l'Italien à la rendre heureuse. Comme si, déjà, il montrait sa volonté de prendre place auprès d'elle, sur elle.

J'vais la mettre tous les jours, si elle te plaît.
Et on ira à Paris récupérer la tienne.

Un instant, elle hésite, avant d'ajouter quelques mots.
Tu sais, j'la mets à chaque fois, là-bas, quand j'y vais, la tienne.

Une confidence profonde pour celle qui a laissé de côté pendant de longues semaines son presque-amant d'un soir. Une confidence pour montrer au russe, que malgré les distances qu'elle a pu lui infliger, elle pensait à lui. Toujours. À lui et à cette nuit particulière. À lui et ses contes. Lui et ses bras. Face à cet homme qui a su l'aimer même moche, avec ses cheveux hirsutes coupés trop courts, avec sa dent du bas cassée, avec ses bleus parsemés lors du combat contre Mike, avec sa volonté d'être nonne et son désarroi destructif, Eliance a paradoxalement une soudaine envie d'être belle. Juste pour lui. Elle est bien décidée à vivre et dormir dans cette robe rouge et à se laisser repousser les cheveux ambrés pour retrouver sa tignasse d'antan.

Quand mes ch'veux auront bien repoussé, tu m'verras vraiment belle.
Mais parce qu'elle se sent pour le moment un peu godiche, dans la robe rouge, avec sa tête hirsute, d'autres questions stupides pointent leur nez dans l'esprit ménudiérien.
Mais... tu m'aim'ras encore, si j'redeviens belle comme avant ?
_________________
Elias_romanov
Elias sourit, avec sincérité, soulagement peut-être aussi.

Les vêtements étaient comme des masques, il ne le savait que trop bien. Mais le blanc allait si mal à Eliance qu'il n'avait pu s'empêcher de lui en offrir une autre, comme pour lui faire comprendre que ce masque ne lui allait pas. Il lui avait d'ailleurs dit qu'elle n'avait rien d'un ange, et il en était toujours fermement convaincu.


J'aimerais... que tu portes ce qui te fait plaisir. C'est important.
Du rouge, du turquoise, du vert, du bleu si tu en as envie.


Elle lui avoua alors qu'elle portait la robe turquoise à Paris. Etrangement, il répondit à mi-voix :


Je le sais.

Parce que cette robe était un crime ici, face à l'époux encore présent. Elle était un aveu aux amis. Et qu'il savait que l'unique raison pour laquelle elle la laissait à Paris était pour chérir ce souvenir commun d'une nuit à se raconter des histoires et à beaucoup trop boire.

Il hésita à se moquer un peu d'elle, avec ses questions naïves et touchantes, mais il ne put réprimer un rire léger et sincère, avant de répondre avec amusement.


Les cheveux, cela ne fait pas tout. Il est déjà possible de... d'égaliser un peu tout cela.

Il avait déjà rencontré bien des femmes aux cheveux courts, ainsi il estimait que rendre les mèches un peu harmonieuses entre elles serait un bon commencement.
Et il répondit toujours avec ce léger amusement qui était le sien, sur ses sentiments lorsque les choses redeviendraient "comme avant".


Oh, Eliance, je pense que oui.

Il s'approcha d'elle, redevenant sérieux l'espace d'un instant et posa son regard métallique dans celui de la jeune femme.

Parce que je vois toujours la jeune fille aux fleurs de tissus, quand je te regarde. Ses yeux effrayés, mais aussi son désir de quitter son grenier.

Un silence.

Eliance, il est temps que tu empruntes l'échelle.
Et je t'habillerai de toutes les roses en tissu que tu souhaites juste pour que tu comprennes que je t'attends au bas de celle-ci.

_________________

Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie
Eliance
Il rit. Elias rit. Comme dit le proverbe, « homme qui rit à moitié dans ton... » Sauf que ça s'applique pas aux hommes. Ni à Eliance. Et qu'en l'occurrence, dans cette situation, ça ne fonctionne ni dans un sens ni dans un autre. Toujours est-il que la Ratiboisée est heureuse de le voir rire. Elias est un homme de retenu. Il ne rit pas aux éclats pour un oui ou pour un non comme elle peut le faire, dans ses jours de bonne humeur. Il n'a pas le rire qui porte, inconvenant. Lui est plus mesuré. Même quand il rit, il sait se tenir. Il reste classe. Elias a de la classe. Oui. Ca ne s'invente pas. Il n'en est que plus séduisant, plus attirant.

Certes il n'a pas les épaules larges d'un tombeur de ses dames, il n'a pas la mâchoire carrée et masculine des hommes bien bâtis, ni la poigne de fer d'un homme de pouvoir, mais Eliance le trouve beau, dans toute sa dimension de tailleur aux mains préservées, d'homme grand et menu, avec son accent si particulier, ses yeux perçant et son visage aux traits affutés. Tout en lui est doux, de sa manière de parler jusqu'à ses gestes et ses intentions. Et plus Eliance le regarde plus elle aime le regarder, plus elle l'écoute et plus elle aime sa voix grave et mystérieuse. Alors elle sourit, un peu nigaudement, simplement parce qu'elle apprécie ce moment, parce qu'elle apprécie cet homme et sa manière d'être avec elle. Elle sourit alors que lui reprend son masque trop sérieux. Ca aussi, elle aime. Cette attitude qui semble dire « je te parle, mais je ne te moque pas. Je suis sérieux. Tout est sérieux. Toujours. Entre toi et moi ».

Ce qu'il dit, alors que les regards se captent, comme ce jour-là où ils étaient enfants et où ils se sont vus pour la première fois, ce qu'il dit est appuyé par ses yeux perçant. Ce qu'il dit passe par ses prunelles. Les mots ne sont là que pour confirmer ce qui luit au fin fond de ce regard-là. Alors Eliance sourit. Encore. Ce regard qui l'a effrayé, la toute première fois, la rassure à présent. Elle sait que cet homme a l'échelle. Elle l'a senti, à Paris. Dans sa manière de la comprendre, de l'écouter, de la regarder.


J'la vois, l'échelle. J'crois que j'ai même posé un pied sur le premier barreau.
Je sais que tu m'attends.
J'le sais, maint'nant.


Le bout langue ménudiérienne vient se lover un instant dans le creux laissé par la dent brisée, juste avant que la main de la jeune femme se saisisse de celle d'en face, masculine.

Tu sais, quand je pensais à Colin, je le voyais pas en prince charmant. J'le voyais juste comme un ami qui m'aid'rait à vivre. Qui m'apprendrait tout c'qu'y a à apprendre.
J'pensais juste pas qu'il viendrait, après toutes ses années...


La réalité est plus belle encore que les rêves les plus fous qu'Eliance ait pu avoir. La main resserre doucement son emprise, le sourire se fait plus grand. Elle y croit, à sa réalité, à son présent. Elle qui n'avait pas de rêve, ne s'en autorisait plus, commence à accepter celui de grimper à cette échelle.


Donc tu veux m'couper les ch'veux ?!

_________________
Elias_romanov
Elias se contenta d'un sourire doux pour Eliance, alors qu'elle lui avouait que pour elle, "Colin" n'avait été qu'un ami dans ses rêves. Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, tenant toujours la main d'Eliance dans la sienne, répondant à la pression qu'elle y posait, et il sourit largement lorsqu'elle revint sur le sujet de ses cheveux.

Il n'y a plus grand chose à couper. Je t'assure que je sais me servir de ciseaux !

Elias passa ses doigts fins dans les cheveux d'Eliance, évaluant ce qu'il était possible de faire. Puis :

Je t'ai dit, un jour je te ferai des tresses.

Eliance s'était déjà outrée de ce projet par le passé, il ne douterait pas qu'elle continuerait de s'y opposer dans l'avenir et il eut un léger rire à cette pensée.

Le temps s'écoulerait durant ces magnifiques jours de printemps. Du moins ils étaient ainsi pour Elias. D'après les lettres de sa soeur, il y avait la perspective d'une rencontre, dans les prochaines semaines.
Et c'était sérieux. Sous les mots inquiets de sa soeur, il saisissait bien qu'elle n'approuvait pas tout cela.

Il faudrait également préparer le départ pour le "tour" de Savoie.

_________________

Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)