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Salon Diane - Repas entre amis vendredi 13 mars 1463

Alvira
Tout le monde était arrivé, et malgré les verres servi, Alix semblait vouloir picoler. Tout bu déjà ?! La vilaine picoleuuuuuse. L'hôtesse ne manqua pas alors de dire à Humbaud de refaire la tournée des verres.

Oui, l'AC, je crois que notre famille en vient à ne vivre que là-bas. Pourtant la Gascogne est mangifique. Je ne saurai m'en passer.
Tu me diras, au moins ça me donne une raison pour, de temps à autre me sortir le nez de mes vélins et prendre l'air autrement qu'en faisant des tours au pied des remparts.


Autour, Floberte mettait les dernières touchent pour accueillir les plats. Une fois fait, c'est d'un regard qu'elle prévint Alvira. Cette dernière préférait de loin à ce moment même trinquer.

Et bien mes amis, je vous remercie d'être venu, et vous dis : A la bonne votre, à vous et nos Province !

Et joyeusement, le tintement se fit entendre dans la pièce. Elle trempa ses lèvres dans l'alcool, puis sourit en voyant Lilye en mode à peu près sage. Et de se demander quand est-ce que celle-ci déraperait.
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Mangana
Prenant un verre elle trempe ses lèvres délicatement. Elle était heureuse d'être à cette soirée, elle qui sortait peu mais elle avait oublié de se présenter à son tour


Ravie de vous rencontrer gentes dames et messires . Je suis Mangana de Mont De Marsan l'actuelle tribun de notre magnifique capitale .
Wallerand
Mangana, content de vous voir. Vous êtes en beauté.

Tel fut l’accueil réservé à la Montoise par Wallerand, qui adressa un léger sourire à la Connétable. Il n’insista en rien à son égard, ayant l’impression de la mettre fort mal à l’aise, et se tourna vers la Comtesse alors qu’elle engageait la conversation. A mieux y regarder, il fut surpris par sa jeunesse, qui semblait compensée par une certaine maîtrise d’elle-même. Mais déjà la conversation s’engageait, et il fut ravi de suivre le mouvement.

Wallerand... Je crois que vous travaillez avec Alvira au pôle économique. C’est bien cela ? Rassurez-vous, je ne veux pas vous assommer avec un sujet aussi... amusant... que le travail. Je n’ai pas eu le loisir, ni le plaisir de travailler avec vous.

C'est tout à fait ça, votre Grandeur, je suis l'acolyte d'Alvira, pour le meilleur et surtout pour parer au pire !
Un sourire se dessina alors qu’il énonçait cette curieuse version de la réalité. Comme s’il manquait de chance… Au moins, il était libre d’un certain nombre de contraintes que devaient endurer ses homologues ! Cela dit, on trouve tout de même de bonnes occasions de rire dans un Conseil ducal. Vous-même vous y impliquez également, est-ce aussi... “Divertissant” en Armagnac ?

L’ironie était manifeste, presque involontaire, tant il avait pris l’habitude de rire de comportements qui l’outraient ou l’agaçaient. Ou le faisaient exploser de rage, selon les occasions. En l’occurrence, il préférait largement en rire, tant qu’il pouvait se le permettre. Après tout, c’était une remarque bien innocente à côté de ce qu’il aurait pu raconter. La jeune femme éclata de rire, un rire franc et joyeux, et la réponse fut immédiate, bien loin de certaines joutes verbales préparées et déclamées avec un ton si peu naturel.

Tout dépend de ce qu’on appelle divertissant, mon cher. Je vous en prie, appelez-moi Bella. Divertissant, si l'on considère que l'on peut rire de la médiocrité. Pour ma part, je gère les mines, de manière à optimiser le rapport besoins/coûts et les desiderata du CAC en termes d'export.

Le ton, d’abord joyeux de la jeune comtesse devint plus acide, sarcastique au fil de sa réponse. Inclinant légèrement la tête à l’autorisation d’user du surnom de l’Armagnacote, Wallerand la releva sur un sourire amusé, reflet de son appréciation de la remarque sur la médiocrité, alors que la jeune fille poursuivait.

Pour ce qui concerne les exports, je n’ai pas voix au chapitre…

Il me faut vous avouer que je trouve la médiocrité très divertissante quand elle se défend contre des remarques intelligentes... Mais si vous, qui savez combien sont délicats les problèmes d'entretien, n'avez pas votre mot à dire pour les questions d'export de fer et de pierre, alors vous devez être confrontée à des médiocres de haut niveau, si je peux me permettre...


La jeune femme éclata de nouveau de rire, elle ne connaissait pas le jeune homme, mais se sentait à son aise, ce qui ne lui arrivait pas souvent ces derniers temps. Un petit coup d’oeil complice vers Alvira, grâce à qui elle sortait de ses bureaux. Le regard malicieux, elle souriait de toutes ses dents.

Je ne dirai rien à ce sujet ! Je m'inquiète plus de la communication...

La remarque tira un franc sourire à Wallerand. La communication… Combien de fois avaient-ils dû se défendre alors que justement ils avaient promu en Gascogne la transparence la plus totale !
Comme je vous comprends ! La communication, parfois, c'est... incroyable.
Et de voir des denrées envoyées au diable vauvert lorsqu’on pourrait commercer avec les voisins !


Une association d’idées incongrues se fit à ces mots dans l’esprit du Beauharnais. Se penchant légèrement vers Bella, baissant la voix pour éviter que l’assemblée entière ne profite de la remarque qu’il allait faire – dans quelle mesure ces informations avaient-elles le droit de quitter les cénacles des conseils provinciaux, telle était la question… -, le jeune homme lui glissa :

Rassurez-moi... Cet export pour lequel vous n'aviez rien à dire... C'était à destination de Toulouse ?

La jeune femme toussota, un peu gênée. Elle avait fait une remarque d’ordre général, mais elle avait bien entendu parler de ce chargement.
Etait-ce une bourde ? Dans un geste de retrait, les mains levées devant lui, Wallerand tempéra immédiatement sa question. C’était la moindre des choses ! Mais d’un air amusé, la jeune femme répliqua dans un souffle, un murmure au creux de l’oreille du Beauharnais.


Vous savez qu’on surnomme l'Armagnac " la petite Toulouse"?
Pardon, vous devez être tenue au même secret que nous...


Ravie de son trait d’esprit, la jeune femme pouffa de rire.

La petite Toulouse ? J'ignorais, mais en quel honneur ?
C’est une blague entre quelques-uns d’entre nous. Parfois, on se demande si quelqu’un finira par avouer que le conseil travaille pour eux.


Le Gascon ressentit un tel décalage entre la détente de la réplique et la gravité du propos que ce fut plus fort que lui : il éclata de rire. Et, réprimant à grand peine son hilarité, il reprit tant bien que mal :

Excellent ! Je savais les deux provinces assez liées, mais à ce point... C'est intéressant à savoir.
C’est le coms qui a des liens, pas nous…


Un léger sourire répondit à la jeune fille, suivi d’un sobre :

Je vois...Mais nous voilà à discuter de travail, alors que nous étions censé le tenir loin de nous ! Puis-je vous resservir pour oublier cet errement ?

Evidemment! Avec plaisir. Je sors le nez de mes mines et me voilà à en reparler…

La main du Beauharnais se tendait déjà vers la cruche la plus proche quand l’autorisation de Bella lui arriva au cerveau (alcoolique ? Non, juste amateur de bonnes choses, et Aristote savait que l’Angevin avait marchandé bec et ongle son précieux vin !). Un léger sourire aux lèvres, il remplissait les deux verres quand il reprit, sur l’orientation éminemment politique d’une discussion… Pendant sa première soirée libre depuis un bon moment !

Mea culpa, Bella !

La comtesse sourit, amusée par l’emploi du latin, quelle connaissait aussi.

Mea maxime culpa, Wallerand. C’est moi qui ai commencé!
Et vous emboiter le pas a été si facile ! J'ai cru entendre que vous vous appelez Castel Vilar ? Seriez-vous liée à la famille d'Alvira ?
Je fus l’épouse d’un Castel Vilar, feu le neveu d'Alvira. J’élève ses deux enfants, qu’il avait eu d’une précédente union.


Le sourire était toujours de mise sur le visage de la jeune femme, bien que son regard se fit plus lointain et ses jades plus brillantes.
Un sourire gêné s’étira sur les lèvres de Wallerand. Il n’était pas l’homme le plus sensible aux possibles états d’âme d’autrui, et pourtant il ressentait fortement l’impair et l’indélicatesse qu’il venait de commettre.


Pardonnez-moi, je ne voulais pas remuer des souvenirs désagréables.

Vous ne pouviez savoir...


Le sourire se fit plus douloureux, la peine était encore vive. Bella planta ses jades dans les yeux du Beauharnais. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde.

Je le connaissais depuis l’enfance. Et il est décédé un mois seulement après le mariage. Vous avez de la famille?

Mon frère est la dernière famille qui me reste, à ma connaissance du moins.

Il est par ici?


La comtesse leva son verre, pensive, et but une gorgée, laissant le nectar distiller ses arômes sur ses papilles.

Il me reste mon pay. Il n’est pas noble, et parfois pour le faire enrager, je menace de l'anoblir pour lui faire les pieds !

La jeune femme rit, redevenue joyeuse, ce qui fit sourire le Beauharnais.

Mon frère est en Gascogne... C'en est même le Duc, à l'heure actuelle. Nous avons eu cette chance de ne pas être séparés par la vie ! Votre père a donc une dent contre la noblesse ? Ou juste contre l'idée de devenir noble ?

Oh ? Il n’est pas méchant pour un sou, c’est juste qu’il n’aime pas les cérémonies, les fastes inutiles et les ronds de jambes. Mais surtout, il déteste le duc Poilu. Mon pay est berrichon...

Le malheureux...


Bella pouffa de rire à la remarque de Wallerand.

Enfin, pas que j'en aie après les Berrichons, mais leurs dirigeants sont obtus à un point que je n'arrive pas à comprendre…

Je pense qu’entre les Angevins, les Bretons et les Poilus...


De nouveau, Wallerand éclata de rire. C’était plus fort que lui…

Notre pauvre Royaume est bien servi !

La comtesse mima un soupir affecté, avant de reprendre l’énumération d’un air faussement sérieux, avec force de gestes.

Et les Toulousains… Et les Armagnacs… Et les Poitevins…

Tandis que la jeune femme avait le regard qui pétillait de malice et un sourire amusé sur ses lippes carmines, l’énumération de toutes les provinces plus ou moins indépendantistes et plus ou moins casse-pieds du Royaume entretenait la joyeuse hilarité du Beauharnais, qui ne put que renchérir :

Vous oubliez les Artésiens et les Guyennais !

Et nous revenons à la politique ! Nous sommes incorrigibles… Et les Béarnais !!!

Il faut bien le croire... Ah, eux ! C'est un cas un peu spécial, je n'ai toujours pas réussi à déterminer lesquels sont indépendantistes par intérêt et lesquels y croient réellement...


La jeune femme rit de la saillie du Gascon. Elle en savait bien assez sur le Béarn et son point de vue rejoignait celui de Wallerand.

Vous-même êtes installée en Armagnac depuis longtemps ? Y avez-vous toujours vécu, si je peux me permettre ?

Avec mon pay, depuis mes onze ans… Puis nous sommes allés vivre un moment en Orléanais et je suis revenue.


Wallerand hocha la tête.

L'Orléans ne vous a pas séduite ?

Il n’avait pas plu à Milandor, feu mon époux.

Oh, je vois... Et vous ? Vous ne vous y plaisiez pas ? On dit pourtant que c'est un Duché assez agréable, de manière générale. Sauf quand le Domaine royal se trouve en alerte, comme partout d'ailleurs !

J’ai suivi mon ami… Et puis j’avais la cure de Lectoure qui me tendait les bras. A l’époque, je voulais devenir moniale.


La jeune femme esquissa un demi-sourire, amusée., tandis qu’un sourire effleura les lèvres de Wallerand. Décidément, il était destiné à croiser bien du monde lié au spirituel ! Son frère qui voulait entrer dans les ordres, sa propre filleule qui avait évoqué des projets similaires, son ancienne compagne qui était l’amie de religieuses et filleule d’évêque… Une nouvelle personne s’ajoutait à cette liste !

Le monde y aurait perdu votre sourire, mais les soeurs auraient gagné une compagnie fort agréable. C'est votre ami qui vous a retenue dans le monde ?

Il est tombé amoureux !



Bella rit de nouveau, et ce rire avait quelque chose de si joyeux que, de nouveau, Wallerand se retrouva à sourire. Il ne l’avait plus autant fait depuis… Un bon moment. Décidément, Alvira avait eu là un trait de génie en réunissant cette compagnie ! Mais déjà il continuait :

C'est la plus belle manière de retenir quelqu'un !

Oh que oui ! A vrai dire, je l’aimais depuis très longtemps, mais j’étais roturière et trop jeune…


Wallerand eut un sourire désabusé.

Au moins, vous avez eu de la constance...

Et vous? Si je puis me permettre... Vous n'êtes sûrement pas resté de marbre.


Le véritable mouvement de sincérité qu’aurait eu Wallerand dans une taverne aurait été « Ah ça non, je n’ai pas été un saint et j’ai joyeusement profité de mes jeunes années ! » Cependant, répondre qu’il avait allègrement couru les jupons n’aurait pas été le comble de la bienséance, et n’aurait reflété une réalité qui s’était achevée à son arrivée en Gascogne. Quand il avait rencontré Sashah, en fait. Et même s’il avait été parfaitement fidèle, ça n’avait rien changé à l’issue de leur romance. Aussi n’évoqua-t-il, un brin hésitant, que la seule histoire qui avait réellement compté pour lui jusqu’alors.

La comtesse l’observa, curieuse de connaître un peu plus son interlocuteur.

Pas toujours, non ! Mais... Je ne suis pas... Enfin, je n'étais pas à même de rendre ma compagne heureuse, nous avions des aspirations trop différentes et des... Le mot ne vint pas immédiatement, et quand le jeune homme le trouva, il exhala : Des intérêts trop divergents

Je vois.


L’évocation de cet échec – après tout, comment qualifier autrement le fait de quitter une femme qu’on aimait ? – amena un demi-sourire sur les lèvres de Wallerand. Le souvenir doux-amer d’une rupture inattendue, au jour de la fête du patron des amoureux, revenait à la surface à chaque fois qu’une conversation en offrait l’occasion… Et s’en trouvait souvent rejeté par le souvenir de la mémorable cuite qu’il s’était envoyée ce jour-là. Et du bal où il avait essayé la danse avec une patte folle et une marraine pas forcément trop douée pour la danse. Le sourire s’affirma légèrement alors que le Beauharnais absorbait une gorgée de vin, comme une transition d’une évocation désagréable vers un moment plaisant.

Cela arrive souvent.

C’était un simple constat, pour l’avoir souvent entendu lors de confessions. La comtesse se rendit compte qu elle avait touché un point sensible, et resservit les verres, avant de lui sourire gentiment.

Santat ! Pardonnez-moi.

Il n'y a aucun mal ! Vous le disiez, ce sont des choses qui arrivent... Et puis, j'avais ouvert la danse des sujets délicats, vous avez simplement rééquilibré la balance !



Un petit rire ponctua la réponse, et elle fut soulagée qu’il ne lui en veuille point. Se détendant à son tour, définitivement décidé à passer une soirée sans tourment, Wallerand leva son verre et, inclinant légèrement la tête, lança un joyeux :

A la vôtre ! Et aux maladroits de tout crin !

Amen! À la vôtre !

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Alix_du_vivier
Elle écoutait les conversations d'une oreille distraite, son esprit étant ailleurs, loin de ce salon.
Trop de choses à penser, ne rien oublier surtout. Pourtant Alix s'était bien juré de ne pas se laisser distraire, mais devant la gentillesse de l’hôtesse des lieux elle n'avait pas eu le coeur à refuser ce diner.
Elle ne participait plus à rien depuis des années, sortir pour elle était comme avoir à réapprendre les bonnes manières de la noblesse.
Pourtant elle n'en avait cure.
Elle sourit à Wallerand pour bien lui faire comprendre que tout allait bien, il semblait gène par sa réaction sur le compliment qu'il lui avait fait.
Vraiment elle avait perdu cet habitude aussi. Pour la Brune les compliments s'arrêtait à " vous avez gagné la bataille, bravo! ou merci pour avoir envoyé vos renforts." Hormis cela elle se terrait chez elle, dans son havre de paix les rares moments de libertés qu'elle s’octroyait.

Elle leva son verre en même temps que les autres.


A votre santé!

La Connétable se dirigea vers la fenêtre, la nuit était présente, le vent soufflait. Tout en sirotant ce nectar, son regard se porta vers la nuit étoilée.
Autant c'était une femme sure d'elle dans son travail, autant sauvage elle était dans sa vie privée.
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