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[RP] Chose promise, chose due

Christabella
    Pense à moi la prochaine fois que
    Tu entendras la rumeur des vagues
    Et si elles te disent que tu m’as fait
    Que du mal, t’en fais pas
    J’suis là pour ça

    La mer connaît pas le fil du temps
    Qui nous rapproche et nous sépare
    Vive la marée haute et vive la basse
    Mais surtout vive la différence
    J’suis là pour ça

    Laisse couler le bateau
    Oublie tes mœurs
    Laisse-toi aller et n’aie pas peur
    Les mecs c’est des salauds
    Mais peut-être pas tous
    Remplis ton verre et à nos amours


Pourquoi restait-elle ? Elle n’était pas sûre de vouloir en entendre plus, elle avait peur de ce qu’elle pouvait entendre... Elle semblait acculée, comme au bord d’un précipice. Pourquoi restait-elle, pourquoi gardait-elle sa main dans la sienne, pourquoi ? Elle en avait entendu des histoires en confessions, des dames éplorées dont le mari semblait malheureux comme les pierres à la découverte d’une frasque, d’un coup de canif dans un contrat qui ressemblait à un coup de poignard dans le dos. Des hommes aux airs de chiens battus venant quémander le pardon. Pardon pour avoir exploré des territoires interdit, laissé leur vit glisser là où jamais il n’aurait du aller ? Foutaises. Elle aurait tant voulu à cette époque secouer ces femmes, pardonner peut-être, mais ne jamais oublier. Affronter l’offense avec dignité et fierté... Mais ces femmes aimaient... Et revenaient la voir, quelque temps plus tard, ayant surpris leur mari avec une autre conquête. Un cycle éternel…
Pourtant, elle ne pouvait pas détacher sa main de la sienne, elle en aurait crevé de lâcher cette main tremblante, la serrant si fort... Les mâchoires serrées, elle attendait. Wallerand raconta l’histoire de leur rencontre... histoire qui lui tira un sourire. Il la dévorait des yeux, un regard qui laissait passer tant de choses … dont une lueur qu’on ne pouvait inventer, quelque chose de profond et de sincère, de vrai. Muette d’émotion, elle acquiesça imperceptiblement, mais sous le couvert de la table, elle entremêla les doigts aux siens. Il n’avait pensé qu’à son honneur... et imperceptiblement, le nœud dans son ventre se dénoua, elle respirait un peu plus librement. Puis se permit de rire franchement, lorsque les deux compères infernaux firent la fête à ce pauvre Wallerand.


Boit-sans-soif ? Oui, je le savais déjà, je suis faite du même bois. Impatient, vraiment ?

Ah ça... L’est bavard quand il picole, c’bougre d’âne, il en raconte des vertes et des pas blettes! Comme la fois où, à peine arrivé, l’a même pas pris l’temps d’casser une graine pour aller passer sa nuit au bordel. Son frère qui l’cherchait partout, qui disait qu’il avait tourné la tête et pffuit ! Plus de Wall’chiant. En moins d’temps qu’il en faut pour l’dire, il avait déjà une gueuze sur ses genoux et deux chopes dans l’estomac. L’était fier , hein, vantard !

Ouais... Son frère l’en a sorti de là par la peau du dos pour l’faire prier.

Oh, mais ça l’calmait pas, comme on dit il l’avait dans la tête et pas ailleurs.

Ah... Pis y’a l’histoire où il est monté avec trois donzelles, toute la nuit. En même temps ! Saligaud va !

Bah, c’est qu’il en a raconté des histoires, l’wallchiant, pour te faire gamberger, l’Guihem ! Après il a préféré compter fleurette à des p’tites jeunettes, et tout et tout...

Ah oui ! Acrisius l’était pas content c’te fois là. Il a charmé la petiote d’un boulanger... Son père l’a pas apprécié d’les surprendre dans l’foin...

Ouais, et sa fesse gauche n’a plus jamais été la même y paraît ! J’aimerai ben voir ça, héhé. M’enfin toutez ces histoires, ça date... Après y’a eu la Castelcerf.

Enfin rangé, j’me disais, enfin du plomb dans la cervelle, fini les frasques. Une seule bonne femme, qui l’attendait à la maison, ‘fin vous voyez l’tableau... Pour une fois qu’était calme, c’est elle qu’avait l’feu aux... enfin j’veux dire...

On s’en fout ! C’est d’l’histoire ancienne. Pis surtout, même après la Castelcerf, il a pas été s’encanailler, rien. L’était tout triste... Pis après il souriait tout seul. Ouais, j’avais ben vu qu’il était tout guilleret depuis quelques s’maines...

C’t’un bon garçon, ma petite dame. Voyez comme il vous regarde !


Bella sourit tendrement à Wallerand, irrémédiablement conquise. L’histoire d’un homme qui avait eu une jeunesse frivole... Regardant Guilhem dans les yeux, légèrement intimidante pour le coup – elle était pas comtesse pour rien, ça revenait comme ça de temps en temps, en mode alternatif, le coup du regard régalien – , elle lui déclara, oubliant sa gêne...

Je vous présente mes excuses pour vos nuits écourtées, à vous et votre famille. Soyez assurés que cela ne se reproduira plus.

Coup d’oeil tendre vers Wallerand, il était bien sur hors de question de renoncer à quoi que ce soit. Elle pensait juste au moulin...

Enfin, je ne promets pas qu’on essayera pas de bouger la table de temps en temps...

Son sourire se fit amusé, et, en voyant la trogne d’effroi que tirait le savetier, elle se mit à rire. Qu’elle aurait aimé l’embrasser, le Beauharnais à cet instant précis...

nada surf, là pour ça

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