[RP] Knoevenagel, chronique de famille et ses bâtardes

Chrys_lys

Une famille, certes banale, mais la Noblesse à ses pointillées...

Famille De La Forgia
Le père et la mère venant tout deux d'une famille de la Noblesse et d'un mariage arrangé par les parents de ceux là..ils eurent une fille, légitime, unique Chrystina...
Chrystina, venant droit de la Noblesse, devait connaitre l'éducation d'une dureté sans nom dont sa mère et sa grand-mère viellaient de près à ce que cette petite la connaisse !

Chrystina étais une fille aimante,douce, attachante et prenait avec sérieux cette éducation à la lettre..sa cousine, elles étaient les doigts de la main, toujours prêtes à la confidence..comme des sœurs, Chrys attendait sa venue avec joie chaque moment qu'elle venait, avec ses parents pour les visites familiale et ses promenade près de l'étang mais à l'aube de ses 18 ans la chose se corse..Chrys s'échappa du terrain d’apprentissage et entendîmes avec sa cousine, les parents parlés de l'avenir de Chrystina, ayant 18 ans elle était prête à être marier.

Un mariage arrangé, sans amour ce n'était pas l'avis de Chrys et certainement pas celui de sa cousine.
Toutes deux se regardèrent et filochent avec rapidité dans le salon où se tenait le Piano et de leurs heures de lecture commencé..laissant passer le dîner..Chrys et sa soeur de coeur se regardèrent toujours avec la complicité d'une fuite orchestrait pour Chrys..

La nuit tombée..elle et Chrys se font le serment de se retrouvées dans les années à venir ..un serment par tout les temps..une promesse!

elle regarda sa cousine, sa meilleure amie, sa sœur, fuir !
Chrys..un dernier regard à sa cousine et elle qui lui fait signe d'une main bienveillante disant ' Vas, file ta vie...sois heureuse..je te retrouverais !

Chrystina maintenant nommée Chrys-Lys, part sur les chemins pour fuir les conditions de sa famille, née en Italie parcoure de nombreux villes, pays, prend le bateau, et tout les moyens pour être loin de son pays Natale pour ne pas qu'on la retrouve..

Pendant cette traversée des années, 5 ans passe et arrive en France et se faufile sur les chemins du sud.

Fatiguée et épuisée moralement décide de s'arrêter sur la place au se trouve les tavernes, et remarque une parmi les autres qui semble être animé par de la lumière et de la chaleur..

Entre avec douceur mais d'un pas décidé et voit un homme buvant sa chope qui d'entrer la regarde et la salut d'un inclinement de tête mais l'homme se lève voyant la jeune femme si fébrile qui flanche au sol bien heureusement il la rattrape attends et l'assoit.
Les deux se regardent, Chrys le remercie et se présente, l'homme fait de même...Chrys le fixe et bredouille quelque chose d'incompréhensif.
L'homme décide de la laisser reprendre ses esprits et lui serre une coupe d'eau, Chrys reçoit avec amabilité la coupe et boit..
L'homme la regarde et la fixe à son tour, Chrys sens son regard sur elle et se fixent tout deux.

Chrys - Qu'il ya t'il ? aurai-je une tâche sur le visage ?

L'Homme - Oh non, je ne me permettrais pas de vous fixez pour une tâche mais pour autres chose...j'ai l'impression de vous connaitre ? vous me rappelez quelqu'un, votre visage et vos yeux noirs ne me sont pas étran...gés...

L'homme regarde le médaillon que Chrys porte à son cou..
Chrys cache son médaillon dans la main, serrant son étreinte de celui-ci et le regarde pensant qu'elle avait oublié de s'en séparer.

[En cours d'écriture et élaboration... (02/06)]

Alcyne.

[Fin mai, au petit matin, sur les chemins de Guyenne]

Un joli butin...

Alcyne, doublée son coéquipier éphémère pouvait se vanter - discrètement - des gains de la nuit passée. 1500 écus salis de négligeables deniers poussiéreux. Mais ce qui rendait ce butin si joli, ce sont les objets insolites qui l'accompagnaient. Son pauvre vieux collègue brigand avait malheureusement hérité d'une seconde charrette, un encombrement fort embarrassant pour un tel marcheur. Alcyne, quant-à-elle, en avait déjà trois et fut fort aise de ne point en avoir écopé d'une quatrième. Elle brandissait cependant une hache magnifique, un outil incomparable pour fendre les crânes de ses proies innocentes. Dommage qu'Alcyne n'est eue pour passion le meurtre et les choses sanglantes de la vie... Et de la mort. Ni d'ailleurs pour le bûcheronnage. Elle la vendra au plus offrant et espère bien en trouver un bon prix.

Un bicorne incongru...

Ce qui retint davantage son attention, ce n'est ni plus ni moins que le couvre-chef avec lequel sa proie se pavanait sans une once d'inquiétude. Sans doute aurait-il mieux fait de se préoccuper plus de ses arrières, desquelles s'érigeait un plat d'épée de toute façon émoussée par les coups, que de la jolie blondinette qui lui faisait des yeux doux avant de lui faire les poches... Et la tête. Si mal acquis qu'il soit, Alcyne se devait de dépêcher un présent pour sa sœur du lointain Jura. Et craignant qu'une hache ne constitue un trop lourd fardeau pour ce gringalet de messager, elle envoya à sa chère sœur cette étrange coiffe. Elle savait en effet Lecy collectionneuse, il lui semblait que sa grande distraction avec leur cher oncle Resindrel était d'engranger, dans leur vaste demeure, la plus grande diversité de breloques et d'un peu moins d'objets de valeur. Alcyne se demandait cependant dans quelle catégorie allait pouvoir se ranger cet objet atypique !

Une rencontre... Familiale ?

Notons qu'au détour de Castillon, Alcyne avait quelques jours auparavant rencontré une certaine Jyllian et n'avait étrangement pas paru inconnue à ses yeux. Alcyne aurait ainsi remarquablement hérité des traits de sa mère Deirdre, tout comme sa sœur. N'ayant jamais connue sa défunte génitrice, Alcyne ne pouvait que le croire sur parole. Tant et si bien Jyllian... Hum... Mais laissons à cette Jyllian le soin de nous faire entrevoir sa propre vision de l'histoire... Et de cette dépravée d'Alcyne. Encore de la famille pour nos Knœvenagel pontissaliens ?

Alcyne.

[Un après-midi ensoleillé, au bord de la Garonne...]

La peau de la jeune Alcyne, après avoir pris une teinte rouge flamboyant durant quelques jours, avait bruni, ainsi que celle de Wilhelm, qui à six mois, se pendait encore aux mamelles de sa mère. Les lendemains de rapine consistait à récupérer de la nuit en la remerciant pour ses faveurs. La dernière s'était bien passée. Le pauvre bougre qu'Alcyne avait racketté se trouvait être un simple boucher, d'après son long et imposant couteau que la jolie friponne faisait maintenant tourner sur un des galets de la rive du fleuve, ainsi que l'énorme quantité de viande qu'il transportait dans sa charrette. Charrette et abâts se reposaient à présent à l'ombre d'un châtaigner, sous la surveillance de l'autre brigand.

Le soleil cognait et Alcyne, par nature habituée à un froid, n'avait rien gardé sur elle qu'un court jupon, restes d'une longue jupe usée par les voyages, qu'il avait mieux fallu couper net pour paraître moins souilleuse. Or, des gamins épiés Alcyne, impossible de dire depuis combien de temps. La blondinette, bien peu gênée, cherchait dès qu'elle entendit leurs rires puérils un moyen de s'amuser à les embêter. L'oreille aguerrie, elle en avait compté trois, aucun ne semblait avoir dépassé l'âge de la mue. Au bout d'un court moment de réflexion, elle se leva en douceur, maintenant fermement Wil contre sa poitrine. Elle se glissa lentement dans l'eau et se laissa entraîner par le courant, jusqu'à un petit arbre ont les feuilles pendaient juste au dessus de l'eau au reflet opaque. Puis, cachée là-dessous, elle guettait l'arrivée des garnements. Le plus vieux n'avait pas dix ans, mais les deux autres n'étaient guère plus jeunes. Leurs pas étaient hésitants mais la curiosité des enfants l'emporte sur tout le reste, Alcyne ne le savait que trop bien, ayant elle-même fait parfois les frais de ses téméraires escapades auparavant. Elle déposa Wilhelm près de l'arbre et quand ses toutes jeunes proies furent assez proches, elle bondit, attrapa le plus frêle d'entre eux et l'emmena dans l'eau pour le couler avec elle, faute de pouvoir le jeter assez loin. Pas si « Hercule » que ça, la jeune femme n'aura jamais la force d'un homme du même âge. L'eau, un élément dans lequel Alcyne se sent à l'aise. Contrairement au gosse, qui une fois relâché de l'étreinte de la méchante sirène, peinait à regagner la surface. Alors qu'on entendait : « Aidez-le par pitié mam'zelle, il sait pas nager ! ». Alcyne soupira et rattrapa sans problème le gamin pour le ramener sur le rivage. « Ça va mon grand ? ». Le petit gringalet, les cheveux aussi noirs que ses yeux et le teint mat comme celui d'un maure l'observait un peu sonné. « Vous êtes un ange ? » questionna-t-il d'une voix fébrile. La petite maman rit de bon cœur, elle qui comptait plutôt passer l'éternité en enfer, bien au chaud, avec ses amis brigands. « Un ange déchu... Maintenant file, avant que je décide de te bouffer tout cru !». Il s'éloigna maladroitement pour rejoindre ses deux copains restés à l'écart, morts de trouille. Ils partirent ensemble, les jambes à leur cou, certainement pour tout raconter de leur mésaventure au village. Pour Alcyne, fini le repos, il lui fallait déguerpir en vitesse pour éviter la foudre des braves gens.

Après avoir récupéré Wilhelm qui braillait, le pauvre chou, elle aperçut avec amertume qu'on lui avait piqué tous ses vêtements. « Saletés de marmots... » pensa-t-elle. Elle rejoignit, le plus discrètement possible la charrette et se revêtit sous les yeux de son collègue hilare. Ils reprirent la route ensemble. Alors que le soir tombait, il fallu s'armer pour une nouvelle nuit de rapine... Celle-ci s'était annoncée infructueuse, sûrement parce qu'ils ont profiter de la nuit l'un contre l'autre au lieu de guetter les passants. Ainsi, la légère vie d'Alcyne suivait son cours dans le sud ouest du Royaume de France... Sa (mauvaise) réputation était encore loin d'être faite dans la région. Les autorités locales n'avaient pas encore essayé de poser la patte sur elle.

Lecy.anne

Il était temps de rentrer!
La nuit commençait doucement à tomber alors que Lecy-Anne, les cheveux défaits, les pieds nus et en éventail, dans l'herbe des jardins de la demeure familiale se disait qu'il fallait rentrer.
L'heure du repas arriverait bien vite et à rester ainsi dehors alors que l'astre solaire déclinait, elle finirait parsemée de piqûre de moustique ou l'on ne sait quoi d'autre. Assise, les bras tendus derrière elle soutenant son buste, elle regarda autour d'elle. Un livre, un trognon de pomme, une couronne de marguerites, un autre livre, une broderie sur canevas en cours... Elle ramassa tout son petit fatras, toutes ses petites choses qui étaient ses loisirs, ses passe temps et les déposa dans le large panier de rotin dont elle aimait s'équiper pour ses après midi de détente.

Elle sentait sa peau tirer, il fallait avouer qu'elle aimait sentir les rayons du soleil sur sa peau, sentir cette astre qui était si loin d'elle mais qui arrivait à l'atteindre, alors cette chaleur devenait une étreinte. Pourtant comme certaines réelles étreintes, cela devenait vite étouffant et il fallait alors qu'elle aille se réfugier à l'ombre d'un arbre afin de ne pas mourir de chaud et rougir de trop. Elle avait déjà entendu de grande Dame du monde de la Haute dire que le bronzage n'allait bien qu'aux paysans qui labouraient leurs champs mais entre raillerie de la haute et étreinte solaire son choix était vite fait...

Quoi qu'il en soit elle finit par se lever, épousseter les pans de sa houppelande et regarda un peu autour d'elle. Que de beauté en ces mois d'été, la nature faisait preuve de génie et de créativité. La nature comme à son apogée, laissant entrevoir tant de couleurs, odeurs et Lecy-Anne se sentait heureuse de ne pas être aveugle pour contempler tout cela... Elle se pencha afin d'attraper son panier, puis ses chausses, mais alors qu'elle posa sa main sur l'anse du panier, une coccinelle rouge à points noirs se posa sur sa main. Lecy-Anne à moitié pliée, ne bougea pas, compta le nombre de points noirs sur le dos de celle-ci, fit un voeu, on lui avait dit qu'il fallait faire un voeu quand elle s'envolait et Lecy se mit donc à souffler doucement afin qu'elle s'envole. Elle vit la petite bête ouvrir d'abord ses ailes puis après une ou deux secondes prendre son envol doucement et disparaitre au détour d'une branche verte et feuillue. Lecy sourit.

Elle finit donc par prendre ses affaires et marcher en direction de la porte arrière de la demeure qui donnait sur la cuisine, histoire de voir ce qui se préparait de bon, avant d'aller se rafraichir d'un peu d'eau fraîche sur son visage, dans sa chambre au premier étage. Son estomac gargouilla, il était temps!
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Resindrel.k

Les cent Pas...
Voilà une bonne heure que Résindrel faisait les cent pas dans son bureau. Porte close à clef, rideaux à moitié entre ouverts, mains jointes derrière le dos, ses pas rythmaient le flot de ses pensées... La tête baissée, le regard perdu dans le vague sur le plancher ou les tapis selon où ses pas le menaient dans la pièce, il était ailleurs tout en étant dans une réalité qui lui torturait aujourd’hui le cerveau.

Cela faisait des années qu'il avait entrepris un long voyage afin de retrouver le sang de sa soeur, le fruit de ses entrailles, les jeunes Alcyne et Lecy-Anne. Il avait parcouru bien des villages, bourgs et capitales, Duchés et Comtés du Royaume et de l'Empire. Il s'était fait mener en bateau ou envoyer sur de mauvaises pistes mais il avait réussit! Il les avait retrouvées!... Il avait reconnu ce je ne sais quoi dans leurs visages et parfois même il lui semblait dans leurs caractères ou attitudes, il était simplement heureux ainsi.
Alors certes Alcyne avait prit sa vie en main et était partie bien loin mais elle savait qu'il était là, qu'elle n'était plus seule même si il n'était assurément pas son confident privilégié, mais si elle avait besoin de lui, il serait là! Quant à Lecy, il prenait plaisir chaque jour qu'Aristote lui offrait à la découvrir et voir la merveilleuse jeune femme qu'elle devenait. L'avoir à ses côtés de façon quotidienne était un pur bonheur et il lui semblait parfois que sa présence lui redonnait un peu de vie et de gaieté qu'il avait occulté pendant si longtemps... Vivant! Voilà bien le mot les retrouver l'avait rendu vivant!

Il y a des moments dans la vie où quand tout semble aller dans le meilleur des mondes, il faut obligatoirement que quelque chose vienne rompre cette quiétude. Des moments dans la vie d'un homme, où il se doit d'affronter sans rechigner ou courber l'échine les adversités et épreuves qui lui sont infligés. Resindrel se sentait dans un de ces moments, il se sentait comme acculé, pris de cours bien que... Il stressait et finissait par se ronger les sangs. Il se retrouvait aujourd'hui face à une situation qu'il avait lui même engendrée et face à laquelle une terreur presque enfantine prenait place en lui.
Pourquoi? La veille, en fin d'après midi, alors qu'il se reposait dans sa chambre, une des servantes vint à lui. Elle lui fit savoir qu'un homme attendait dans la grand salle au rez de chaussée, que cet homme avait dit être mandaté par lui et qu'il rapportait enfin des nouvelles concernant leur affaires... Resindrel, s'était immédiatement levé de sa couche, avait demandé à la servante de l'aider à s'habiller et avait fini par rejoindre ce mystérieux visiteur... Mystérieux? Pas tant car il s'avérait bien que ce fusse un des hommes dépêchés par lui quelques mois auparavant. S'en était suivi une longue discussion, où nul n'avait le droit d'entrer dans la pièce pour quelques motifs que ce soit. L'homme était reparti, une large bourse d'écus en main et Resindrel était resté longuement seul, devant la fenêtre, à regarder les jardins de la demeure. Une nuit où le sommeil fut dur à trouver s'était imposée, puis des rêves agités avaient troublé ses quelques moments d'endormissements et le lendemain, la mine fermée, presque sévère, il avait soigneusement évitée sa nièce et s'était donc enfermé dans son bureau...

Resindrel, prit une grande inspiration et s'assit devant son bureau, il avait un peu plus tôt sortis quelques vélins vierge, et tout le nécessaire d'écriture. Avant d'en parler à ses nièces, il se devait d'être sur, il prit donc sa plume, la trempa dans l'encrier en prenant soin d'essuyer le trop plein d'encre et griffonna sans trop réfléchir, sans vouloir s'enquiquiner, il devait juste coucher les mots sur le papier...

De nous, Resindrel Knoevenagel,
A vous, Ombres de Verne, Vicomtesse de Castillon de Médoc, Baronne de Vertheuil,

Avant toute chose, je vous présente mes sincères condoléances ayant appris que vostre père, Aganon de Verne, était passé de vie à trépas, nous prions afin qu'il ait trouvé le repos promis aux hommes de bien!
Cette lettre lui était initialement destinée et étant une de ses descendantes, vous voilà donc ce jour, à me lire.
Nos deux familles se connaissent depuis fort longtemps même si nous n'avons pas entretenu de part et d'autre de réel lien...

Je ne puis vous cacher Monseigneur Ombres, qu'il m'est difficile de coucher ces mots sur le papier et que la manière de le faire rend d'autant plus hésitante ma plume qui trésaille tout autant que moi. Nous espérons donc que vous nous pardonnerez si nous devions devenir un peu moins lisible.
Par la présente, je viens vous faire part d'une nouvelle qui devrait bouleverser votre vie et cela de façon positive je l'espère...
Nos deux familles se connaissent comme je vous le disais, du moins les générations un peu plus ancienne, mais à la lueur de ce que je vais vous révélez aujourd'hui, nous serons quelque peu à tout jamais liés. Je dois vous avouer aujourd'hui un secret détenu par la famille Knoevenagel et qui touchait directement feu Aganon de Verne.

Les Knoevenagel sont basés depuis toujours en Empire et vous le savez peut-estre mais feu votre père fut amené nombres de fois à s'y rendre. C'est en ces occasions que nos deux familles ont pu un jour se rencontrer. Mais de ces rencontres découla des évènements qui m'amène à vous écrire aujourd'hui. Je vous demande de m'excuser là encore si je donne l'impression de tourner autour du pot, mais je ne voudrais estre trop brutal.
Il s'avère que votre père et ma soeur se portait une affection toute particulière et quelque peu indéfectible. Chacun respectivement mariés, ils ont gardé dans la mesure du possible l'histoire qui les liait secrète et pourtant il me faut aujourd'hui vous informer d'un fait! J'ai d'ailleurs quelques échanges de courriers entre feus votre père et ma très chère soeur afin de prouver cela.
Ma soeur Deirdre, à mis au monde deux enfants, nés de l'amour qu'ils se portaient. Ils furent déclarés morts nés alors qu'elle était rentrée pour chacune de ses grossesses en la demeure parentale et ils furent envoyés ensuite au loin. Il transparait de plus avec les années, la morphologie des traits et petites particularités qu'on ces dits enfants illégitimes aujourd'hui qu'ils ne sont pas reliés avec feu l'époux de ma défunte soeur...
Votre père n'a jamais su la vérité, ma soeur le refusant catégoriquement, elle ne souhaitait pas qu'il ait le sentiment de devoir choisir entre son foyer et sa famille et une famille illégitime bafouant leurs serments respectifs devant Aristote...

Me voilà donc à vous annoncer que vous avez en ce bas monde, deux demie soeurs.
Elles connaissent plus ou moins leur histoire mais je ne leur ai pas encore parler de tout ce costé de leur sang, de ce qu'elles sont, préférant m'entretenir avec vous d'abord afin de savoir si vous souhaitiez en savoir plus ou pas...
Il va de soi que si vous décidiez Monseigneur Ombres, de ne pas en connaistre plus sur ces soeurs, je ne leur révèlerais jamais rien à ce sujet, là dessus vous avez ma parole d'homme, je ne troublerais pas plus votre quiétude.

Je vous laisse prendre connaissance et la toute mesure de ce que je viens de vous apprendre.
Le messager spécialement dépescher auprès de vous, voyage avec un de nos pigeons, nous vous le laissons afin de nous faire parvenir vostre réponse ou autres interrogations, tout comme j'ai placé en sa bouche ma confiance si vous aviez des questions directes à poser...

Avec toute ma bienveillance et mon respect,

C'était fait! C'était posé sur le papier! Resindrel se relut à maintes reprises, plia la lettre et la cacheta d'un peu de cire. Il la posa sur un coin de son bureau, l'homme rencontré et parti la veille, Flocel de son prénom, messager de longue date de Resindrel, devait revenir le lendemain.
Il lui donnerait donc cela à livrer et il n'aurait plus qu'à attendre...

Knoevenagel, chronique de famille et ses bâtardes

Lecy.anne

Alcyne.

Chrys_lys

[En cours d'écriture et élaboration... (02/06)]

Alcyne.

[A Muret, dans le sud ouest du Royaume de France, le 20 mai]

L'Italie n'avait pas fait de cadeau aux compagnons de route d'Alcyne - en l'occurence, l'Hydre - mais elle s'en était tirée grâce à son éternelle et salvatrice lâcheté. Mais elle appelle ça l'instinct de survie. Tandis que ces gens-là se faisait poutrer, Alcyne fila vers les terres plus hospitalières du Royaume de France. Enfin, tout est relatif, mais l'Italie c'est pire que tout. Elle aurait bien voulu se reposer un peu à Montpellier, où elle cache une petite fortune dans son appartement. Mais les portes de cette cité lui furent fermées à cause de ses antécédents de brigandage. Elle en fit donc le tour avec son petit bout de Wilhelm qui approche à présent de ses six mois.

Au file des rencontres, elle s'était trouvée une nouvelle "môman" à Catelnaudary, puis, son cœur et ses pieds ne tenant pas en place, elle trouva un amant à Toulouse. Un certain Jack Carter. Elle découvrit l'océan à la Teste et à Bordeaux pour la première fois de sa vie. Et continue encore actuellement ses trajets dans le sud ouest, mais sans son amant... Les relations avec cette chipie d'Alcyne sont de bien courtes durées. Entreprenant même de se remettre au travail sur les chemins, ses économies si honnêtement acquises à Montpellier ne lui étant plus accessibles, il fallait bien qu'elle s'achète un nouvel appartement de secours... A Bordeaux par exemple.

Tout cela pour dire qu'entre tous ces petits projet malsains, notre jeune femme de 17 ans pensait à son pays natal... Le petit village de Pontarlier dans le fier massif du Jura. Sa sœur fêtait d'ailleurs son anniversaire le jour même. Sa lettre arrivera un peu tard car ses pigeons ont du mal à traverser la distance Muret-Pontarlier d'une traite.

A Lecy,

Ma très chère sœur, je te souhaite un très bon anniversaire, 16 ans... Nous sommes si proches, j'ai l'impression que tu vas me rattraper un jour. J'espère que ta petite vie tranquille dans le village te plaît toujours autant, parce que je ne tiendrais pas deux semaines sans bouger personnellement.

Toi et notre oncle bien aimé me manque à m'en faire regretter mon éloignement cependant.

Wilhelm va bien... Il bave de plus en plus et gagne toutes les courses contre les escargots d'ailleurs. Un vrai champion ! En parlant de bébé, c'est quand que tu vas me présenter ton fiancé ?

J'ai vraiment peu d'inspiration, comme d'habitude. En plus je n'apprécie pas spécialement écrire.

Je vais tâcher de te trouver un cadeau pour toi à mon retour... Date indéterminée.

Je t'embrasse fort

Alcyne Knœvenagel

Alcyne se dit qu'elle écrit un peu comme elle parle... Elle hausse les épaules, et envoie son pigeon le moins malade à l'assaut du Jura avant de reprendre sa discussion avec ce qui deviendra son prochain amant, sans nul doute.

Lecy.anne

Le 29 Avril 1463, Pontarlier.
Quand tu rentres chez toi et que c'est là que les ennuies commencent!...

L'itinéraire de retour établi, je quitta le Poitou par le sud en direction du Comté de la Marche et du Limousin, je monta vers le nord par le Berry, puis fila plein Est, traversant la Bourgogne avant d'arriver en sol Franc Comtois, à Dôle.
Le retour se fit comme à l'aller, sans heurts, attaques ou situations périlleuses, je correspondais toujours avec les Duchés et Comtés que j'allais traverser afin de les prévenir, savoir si oui ou non il fallait des laisser passer, s'il n'y avait pas eut de rapport de brigandage sur leurs terres et parfois même pour leur signaler quand je croisais d'autres voyageurs... Je me suis arrêtée moins souvent sur le retour dans des villages ou capitales comme j'avais pu le faire jusqu'à présent, tant je voulais parcourir la plus grande distance chaque jour afin d'arriver rapidement. Heureusement que camper autour d'un feu de bois ne me dérange pas du tout!...

Sereinement, voilà donc que j'entrais en Franche comté!
Plus proche que jamais, en ces trois mois de voyage, de ma famille, de mes amis, de ma maison et de mon lit! J'avais le coeur en fête, j'avais plus que jamais hâte d'être enfin à Pontalrier!...
Pourtant ma joie d'être enfin en Empire fut de courte durée!!...
C'était sans compter sur la guerre avec la France sous le règne de la Reyne Angelyque et ses armées qui levaient maintenant leur pavillon dans la proche campagne Doloise. A peine étais je arrivé qu'il eut fallu prendre les armes afin d'aider à défendre la capitale, sans grand espoir de pouvoir quitter les lieux rapidement! Et en effet, mon calvaire dura environ trois semaines... Trois semaines a devoir séjourner à Dôle, cela fut un vrai calvaire! Enfin n’exagérons rien mais disons que Dole est loin d'être le lieux que je préfère en FC!
Les tavernes du moins en étaient animées, entre autres Francs Comtois venus pour prêter main forte, voyageurs hagards ne sachant trop que faire et les habitants eux mêmes se réunissant afin de raconter leurs combats et récits de blessures de guerres, mettre en place les groupes de défenseurs et autres discussions plus légères également, il fallait trouver place où s'asseoir ou endroits où ne pas déranger...

Oui car l'on peut rapidement à Dole, en poussant simplement une porte se retrouver à déranger des personnes en taverne...
De nuit, les tavernes et auberges de la Capitale étaient assurément bien plus ... comment pourrais-je écrire cela?!... Bien plus ...
Je repense à une nuit en particulier où je vis ce que mes yeux n'auraient du voir! Quand je pense que j'ai surpris le maire de Dole, messire Badak en plein ébat comme cela, avec une jeune femme, sur une table en taverne. Cette vision d'horreur et de torpeur intense fut heureusement de courte durée n'ayant pas mis réellement un pied dans la taverne, tant ils étaient visibles depuis l'entrée...
Dégoût, envie profonde de rentrer chez moi et cauchemars furent ensuite mon lot pendant quelques jours...
J'en était même venue à regarder par les fenêtres des tavernes ou je comptais me rendre afin d'être sur de n'y croiser ni la damoiselle, ni le maire. Évitant tout embarras à quiconque dans la mesure du possible... Au final j'apprends l'identité de la dite damoiselle par la bouche de sa soeur que j'ai connu quelque peu sur Pontarlier auparavant. Bref...

Ma plus appréciable rencontre là bas y fut en tout cas de revoir et de pouvoir papoter avec Elisabeth Alyce!
Connue elle aussi à Pontarlier du temps où elle y résidait avec sa mère Flory entre autre, nous n'avions à l'époque pas tissé les liens que je pense que nous avons aujourd'hui. Peut-être étions nous trop jeune à ce moment là? Ou tout simplement le destin ne nous avait pas poussé à nous voir autour d'une chope aussi souvent que ce fut le cas à Dole. Quoi qu'il en soit je sais que j'ai trouvé une amie avec qui je peux partager un grand nombre de choses et en qui j'ai appris à avoir confiance. C'est peut-être même ma première "Vraie copine" qui sait?... Avant d'être retrouvée par mon Oncle, j'étais si solitaire bien que sensible aux gens que j'ai pu croisé à l'époque.
Elle m'a de plus fait un très grand honneur!!! Elle décide de me donner ma chance et de me permettre de lui faire sa robe de mariée pour son mariage avec Thomas de Sparte. Plus qu'un honneur, c'est aussi une grande responsabilité, il faut absolument que tout soit parfait, c'est un pas un mariage de pedzouilles!... Bref cela m'enchante tout autant que cela me rend nerveuse... Et quel ne fut pas joie de recevoir une fois rentrée à Pontarlier une missive de sa part afin de m'inviter à son mariage, trop contente!...

Le temps passe, les jours s'égrainent alors que je gobe devant mon plat en taverne, je n'en puis plus je décide de rentrer chez moi! Je termine avec hâte mon plat et file faire mes affaires rassemble mon chargement et je prend la route de nuit.
Je sais que c'est une folie par les temps qui court mais coûte que coûte je veux rentrer chez moi!
Et ce ne fût pas la meilleure idée que j'eusse durant ce long périple, alors qu'en trois mois je n'avais jamais été brigandé, à deux jours en basse campagne de chez moi, je me fais déposséder et abandonner sans même de quoi me nourrir. Par chance, j'ai pu sauvé de la resquille mon arc tout neuf que m'avait offert Wig. Je perds pas loin de 1000 écus de marchandise, la charrette qui transportait tout cela et le cheval qui allait avec bien sur!... Je suis fatiguée, endolorie, et j'ai la rage, mais pas question de larmoyer, je me relève et prend la direction de Pontarlier.
Une fois arrivée, je fais lancer immédiatement des procès contre ces scélérats, apprenant de plus qu'ils auraient dépouillés une habitante quelques jours plus tôt!

Je suis enfin à Pontarlier, la joie de retrouver les habitants, mon oncle, les rues, la taverne "La Résistance", ma chambre mon lit, me remette du baume au coeur, je laisse ses possessions qui furent mienne aux mains de ces brigands mais ne porte plus cela dans mes tripes avec rage.
Je suis chez moi! Je me sens bien!...

Lecy.anne

[Le 20 mai 1463- Réveil...]

Lecy se réveille, les yeux encore fermés, elle bouge doucement dans son lit, s'étire les jambes et les bras, baille un coup et ouvre les yeux. Un grand sourire vient se ficher sur son visage, ça y est, elle sait, elle réalise!...

Aujourd'hui, Lecy Anne a 16 ans!...
Elle se met à gesticuler sous ses draps et taper de ses jambes et bras tendus le matelas, l'hystérie monte, tout comme un rire guttural et matinal. Elle se redresse et s'assied pour remarquer que dans sa chambre nombre de petits bouquets de fleurs ont été disposés ça et là, genre la vision de rêve qui met encore plus de bonnes humeur!
Elle s'étend sur le côté pour attraper la petite cloche afin appeler ses gens et la fait retentir a tout va, elle s'en casse même les oreilles mais l'hystérie s'empare d'elle, vite vite qu'elle se prépare que cette délicieuse journée commence!...

Les portes de sa chambre s'ouvre, les deux plus jeunes servantes de la maisonnée s'empressent d'ouvrir grand les rideaux et fenêtres, l'une munie d'un plateau de petit déjeuner vient le poser sur la petite table basse de l'autre côté de la pièce et les deux en coeur lance un grand:

Joyeux anniversaire Damoiselle Lecy-Aaaanne!

Merrrrciiiiiiiiiiiiiiiiiiii! Ce petit déjeuner à l'air trop bon! Apportez moi ça sur mon lit... Faites moi un bain et préparez mes robes préférées! Je n'ai pas besoin de vous dire lesquels hein?...
Allez allez!

Elle entame son petit repas alors que les jeunes servantes s'empressent d'exécuter ses ordres. Une fois terminé, elles l'aident à sa toilette, à se peigner, essayant toute sortes de coiffures, Lecy changeant tout le temps d'avis!... Des bijoux, bien sûr, quelques touches d'eau parfumée et enfin elles l'aidèrent à s'habiller une fois qu'elle eut enfin fini par choisir la robe qu'elle voulait porter en ce jour de fête!... Ce qui ne fut pas une mince à faire, comment vous dire que tout cela avait fini par combler la majeure partie de la matinée, ce qui arrangeait bien les servantes qui devaient l'occuper jusqu'à la mi journée avant de l'emmener au Grand Parc de Pontarlier où son Oncle l'attendait et où sa surprise aurait lieu...
Lecy se sentait bien et fredonnait même une petite chanson, de manière inconsciente mais pourtant répétitive tout au long de la matinée...
♪♫ I feel pretty!... ♪♫

Mon Oncle est-il réveillé? Que fait-il?...
Vous avez vu mon cadeau?!... C'est quoi????!!!!....

Oh!... Eum... et bien votre Oncle n'est pas ici et...

Comment cela pas ici? Mais c'est MON anniversaire, Où est-il? Où est-iiiiiiiiiiiiiillllllllllllll?

... Damoiselle il vous attend à dire vrai! Il est au Grand Parc de Pontarlier, nous y allons de ce pas!...

Lecy surprise, perplexe et la mine un peu boudeuse suivit au final presque de force les deux servantes jusqu’à la petite calèche qui les attendait devant le perron de la demeure, elle y prit place afin d'aller donc retrouver son Oncle, restant muette et perdue dans ses pensées le long du trajet...
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Lecy_anne

Le 28 février 1463, Poitiers..
Partir sur un coup de tête, fait-il le même effet que de s'en prendre un?!..

Bien me voilà, posée et installée dans une auberge Pictave depuis quelques jours maintenant. J'ai fais disons la moitié de mon périple de vacances, Poitiers étant, je l'ai décidé ainsi, la ville de départ pour mon retour au bercail.

Cette première partie de voyage fut un régal!!!...
Je n'ai pas escorté Richard de Cetzes et la princesse Mélusine de Malemort jusqu'à leur réel destination finale mais voilà les aléas de la vie, les envies... Je suis assez triste de devoir laisser cette homme pour qui j'ai une sincère affection et avec qui je m'entends très bien. Qu'il est dommage de commencer à apprendre à connaitre quelqu'un et de le voir partir au loin...
Tout comme mon pauvre Wig avec qui je n'arrive pas a voyager sereinement, entre le fait que je m'éloigne parfois en amont afin de vérifier les lieux et d'en profiter pour m’entraîner au tir à l'arc, je l'ai perdue malheureusement nombre de fois en route. Il file vers lui aussi une princesse de France, une amie à lui... Qu'ont-ils tous avec les princesses françaises?!... Ma foy...

Bien, tout d'abord, les paysages qui à mesure que nous descendions dans le sud du Royaume de France, changeaient et se diversifiaient. L'air et la température qui à mesure changeaient également pour mon plus grand plaisir en ayant marre des rudes hivers de Franche comté parfois!...
Et que de beauté et de stupéfaction ai-je ressentie en débouchant sur la Mer!...
Que cela semble vaste et sans fin, la mer touchant au loin le ciel troublant je l'avoue mon esprit, j'ai passé de nombreux moments là bas, à simplement la contempler. Et cette odeur si particulière, iodée m'a t-on dit, je suis heureuse de connaitre cela!
J'ai passé de longs moments à flâner, rêvasser le long de cette immensité aqueuse, à ramasser coquillages et bois flottés, bien emballotter dans un tissu pour ne pas tout casser sur le long chemin de retour.
J'ai pu déguster pour la première fois de ma vie, là bas, des Bulots et des Anchois!... Les Anchois j'aime pas trop le gout mais bon fallait pas insulter l’hospitalité locale alors bon... J'en ai des frissons dans le dos rien qu'à l'écrire... Forcément plus proche de la mer, j'ai pu goûter un grand nombre différents de poisson.
Et les bateaux! Raaahhhh ça alors! Ça donne drôlement envie!... J'ai faillit demander à pouvoir monter sur un bateau à quais, histoire de, tellement j'ai trouvé ça excitant! Je me suis promise de faire un jour un voyage en bateau et qui sait peut être bien posséder mon propre bateau, en attendant, j'ai commencé les cours de Navigation à l'université, d'ici à ce que cela se réalise, je serais au moins le faire naviguer!...

J'ai rencontré et recroisé de nombreuses personnes toutes aussi singulières les unes que les autres! Pour sur, certaines, je ne les oublierais pas de si tôt!...
Tout d'abord, Aicelina, croisée en Savoie, elle qui s'était un peu occupée de moi à mon arrivée à Pontarlier. C'est une dame que je respecte beaucoup et qui je le sais sera là pour moi si j'ai un soucis! Puis voilà que je tombe sur messire Sagaii que je connaissais de Lorraine où j'avais séjourné brièvement pour y rencontrer ma mère sur son lit de mort... Il avait été d'un accueil et d'une gentillesse sans nom, un homme bien ce Sagaii!
Et en parlant de gens que j'ai croisé que je connaissais, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur Messire Samael!
Oui l'ex compagnon de ma soeur Alcyne. Quand je pense qu'elle était venue en sa compagnie en la demeure familiale pour se séparer de lui peu de temps après, au dernier tournoi de Genève je crois même, enfin...
Cela m'a du moins permis de faire un peu plus connaissance avec lui ayant été à l'époque presque inaccessible de part mon travail qui me prenait bien trop de temps. Là, je découvre quoi? Qu'il est Diacre d'un ordre religieux peu connu, du moins par moi à l'époque... Bah là, cela ne m'étonne plus qu'entre lui et ma soeur cela n'ait pas coller!!! Ma soeur, cette chipie, parfois friponne, aux moeurs parfois bien légers et aux combines parfois véreuses, qui s'encanaille avec un homme de foy... Forcément ça pouvait pas coller...
J'apprends quoi qu'il en soit ce qu'est l'Ordre Lescurien et nous nous promettons de garder contact au fil du temps! Ce qui fut déjà le cas même, entre ce jour et celui où nous nous sommes recroisés.

Voilà encore une fois une bonne raison de voyager, découvrir, rencontrer des gens connus comme méconnus!

Oui car j'ai fait aussi de nouvelles connaissances qui m'ont marquées!
Arrivée à Nîmes depuis une journée, je reçois un pli par coursier... Un certain Ghell m'a écrit afin de me rencontrer en sa taverne. Je ne connais pas ce messire mais m'y rend tout de même afin de voir ce qu'il me veut... Là j'y rencontre un homme très charismatique, avec une tête et un style capillaire lui donnant un air très tribal, me rappelant les grands blonds venant parfois des pays scandinaves... Il s'avère que mon accoutrement, armure et équipement, l'a intrigué et je me vois proposé une petite mission d’escorte afin de l'aider. Je croise en cette taverne également un messire très sympathique avec qui je garde contact, Croma un breton en vadrouille. Il doit aider messire Ghell dans son entreprise et nous avons discuté assez souvent le temps de mon séjour à Nîmes.

Ayant à nouveau des nouvelles de Wig, nous décidâmes de nous rejoindre vers Poitiers.
Et je prends donc la route, direction du nord/ouest afin de le rejoindre. Nous nous retrouvons pour ma plus grande joie et là il m'offre un magnifique arc en composite et carquois de flèches tout neuf! Je suis aux anges, il est bien plus maniable et adapaté à ma taille que celui que j'avais auparavant. Il est vraiment un ami inestimable!...
Pourtant il reprend la route, sans que je le suive et je finis donc à Poitiers.

J'y passe environ une quinzaine de jours, rencontrant et partageant avec nombres de personnes. J'y rencontre entre autres, Lomina, la mairesse de Poitiers, une jeune femme dynamique et attachante qui ne chôme pas pour son village. Lors de nombreuses soirée en taverne, je rencontre des voyageurs quasiment tous les soirs, dont une personne que je n'oublierais pas aussi brève fusse notre rencontre Arrya, j'espère que nous garderons contact!
Côté habitant je noterais trois noms: Darell et Icie de Plantagenest.
Darell un jeune homme tout à fait charmant et bienveillant. Nous passons beaucoup de temps ensemble en taverne à discuter et boire, à rire aussi... Il est éperdument amoureux d'une damoiselle, sentiments non réciproque qui créèrent parfois des situations ou ambiance un peu étrange. Quoi qu'il en soit je sais que nous garderons contact même si nous habitants à je ne sais combien de lieux l'un de l'autre!...
Et j'ai donc enfin rencontré La Grande Dame Icie Plantagenest, c'est une grande Dame en France, elle était si je me souviens bien, Grand Maistre de la Garde Robe Royal fut un temps, mais surtout Dauphine et Régente du royaume, maintes fois prétendante au Trône, quoi qu'il en soit, c'est une personne charmante et très accessible qui me prévient d'ailleurs qu'il vaut mieux éviter de passer par l'Anjou pour rentrer comme je le voulais, Thouars étant une zone réputée pour le brigandage....

A noter également durant ce voyage que de passage à Limoges, curieuse, je décide d'aller visiter et me recueillir dans la luxueuse Crypte Royale de Limoges, où gît la reine Nebisa Malemort. C'est un lieu très impressionnant je trouve d'élégance sans froideur pourtant. Au moins je pourrais dire je l'ai vu ça, parce qu'au fond le tombeau d'une Reyne de France ne m’intéresse guère...
Un peu souffrante sans être vraiment malade, je décide de consulter un médicastre. Le Docteur Levio et je finis par me faire vendre un élixir... Élixir ou attrape nigaud je ne sais, quoi qu'il en soit cela est censé m'immuniser contre la grippe Alexandrine qui a fait et fait parfois encore ravage en France, en Empire ou ailleurs... Nous verrons bien, je sais le trouver s'il s'avère que tout cela n'était qu'une supercherie...

Alcyne.

[Assise sur les marches d'une église, aux fins fonds de la Toscane.]

Alcyne, tenant Wilhelm dans ses bras, regardait les passants, elle ne demandait rien, mais certain lui lançaient des pièces. Elle passait certainement pour une mendiante, car par la fraîcheur du matin, elle s'était vêtue de quelques fourrures décaties qui lui ont permis, mais surtout à Wil', de surmonter la traversée des Alpes. Mais reprenons du début.

En route vers le sud de la France avec Wig et une amie du tournoi, Alcyne avait reçu un message, un appel à l'aventure. Visiter un nouvel endroit et en profiter pour se battre... Quiche et Kate attendront un peu le retour d'Alcyne à Castelnaudary, elle a une guerre à faire.

Al' avait hésité à confier Wilhelm à Seva, sa partenaire de tournoi, pour se lancer dans ce voyage périlleux. Mais elle changea d'avis juste avant le départ, incapable de se séparer de son rejeton, comme à sa naissance. Elle allait risquer la vie du petit en même temps que la sienne.

Traverser les Alpes ne fut pas tâche aisée. Mais la chaleur des bras de son amie lui donnait la force morale et physique de poursuivre et d'enfin rejoindre l'Italie, dont il fallu contourner les armées frontalières hostiles. Elle oubliait le temps sur la côte Ligure. Elle goûta à certaines joies interdites et passait du bon temps à rire avec ses compagnons de route et nouveaux amis.

Mais le danger que représentent les armées italiennes lui rappela ce qui compte le plus pour elle, sa petite sœur, qui jadis l'a sauvée dans une clairière. Il fallait qu'elle lui écrive, cela faisait bien trop longtemps.

La Toscane, elle doutait d'arriver si loin dans ce dangereux pays. Mais ils y sont parvenus dans encombre, juste avec du retard. Calme retrouvé, nous arrivons au début de ce texte. Assise sur les marches d'une église...

Resindrel.k

[Quelques heures après le départ de Lecy Anne, ce 21 janvier]

Resindrel dort...

Comme tout les matins, un serviteur de la maisonnée vient réveiller son employeur. Il toque quelques coups à la porte, au cas où, puis entre. Ce matin, le serviteur ramasse deux plis à moitié glissés sous la porte de la chambre, tout en traversant la pièce vers les fenêtres closes, ils les déposent sur la petite table ronde au centre de la pièce. Il ouvre les longs rideaux d'un geste haut et vif, ouvre ensuite les fenêtres aux carreaux régulièrement nettoyés afin de pousser les volets en bois.
La lumière pâle et matinale entre dans la pièce, Resindrel semble bouger quelque peu.
Le serviteur verse dans un vasque l"eau fraîche d'une jarre, pour la petite toilette matinale de son maître. Sort quelques linges et les dispose à côtés, il se rapproche du lit et doucement annonce:
"Il est l'heure de se lever, votre petit déjeuner est en cours de préparation!" - "Messire, vous avez deux courriers, ils sont sur la table ronde..." Il quitte la pièce.

Resindrel, sortant peu à peu de son sommeil, finit par ouvrir les yeux. Il s'étira en position allongée sur le dos tout d'abord, comme pour réveiller tous ses muscles, se redressa, et regarda un instant par la fenêtre, avant de poser un pied au sol et de se diriger vers la vasque et de s'asperger le visage, le cou...
Une fois sa toilette terminée, il s'habilla et se chaussa chaudement. Comme si son éveil neuronal vint d'avoir lieu une fois rafraîchi, il se dirigea vers les courriers, alla s’asseoir et examina cela de plus près...

Il ouvrit et lut tout d'abord le courrier d'Alcyne, initialement destinée à Lecy Anne. Il ne put s'empêcher de rire ou de lever ses sourcils hauts tout en soufflant doucement par le nez. Il faut bien que jeunesse ne se fasse se dit-il un instant mais espérait qu'elle soit prudente car maintenant mère, elle devait veiller sur ce dernier né Knoevenagel!...
Plus perplexe, il ouvrit ensuite la seconde lettre, celle écrite sur le départ par Lecy et qui lui était bien destinée. Il n'aurait pas déjà été assis, qu'il en serait tombé, tant un sentiment étrange c'était emparé de lui.

A mon Très Cher Oncle, Resindrel Knoevenagel,
De Lecy Anne K. voyageuse fugueuse!

Mon cher Oncle,
Je couche ces quelques lignes à votre attention sur le papier, alors que dans quelques heures vous vous éveillerez...

Mon oncle, je suis partie! Oui quand vous lirez ceci, je serais déjà en route pour la Capitale de la Franche Comté puis le sud du Royaume de France!...
Comment pourrais je vous expliquer le pourquoi du comment, dans le temps qu'il me reste en ces lieux! Les mots me manquent et me viennent, il sont trop nombreux, je n'ai plus le temps...
Sachez que j'ai prévenu tout aussi tardivement le Parlement de ce départ subit tant la décision fut instantanée et folle surement.
Oserais-je vous demander d'aider la mairesse et le conseil municipal du village pendant mon absence, aidez à veiller sur ce petit village que j'affectionne particulièrement!?!...

N'ayez crainte, je ne pars quoi qu'il en soit pas seule! Je fais route avec entre autre Wig, le père de Wilhelm.
Oh! Et n'ayez aucune crainte mon Oncle, je ne me réserve pas le même sort maternel que ma soeur, j'ai toute confiance en messire Wig, il est un ami et saura me venir en aide si j'en ai besoin j'en suis sure!...
Je vous promets de vous donner de mes nouvelles et de vous expliquer toute l'histoire plus en détail très bientôt, le plus possible et je vous demanderais également de me donner des nouvelles de ma soeur si vous en avez entre temps!

Soyez assuré de mon affection et du respect que j'éprouve a votre égard mon Oncle. Je reviendrais bien vite vous ennuyer à nouveau en ces murs qui forment notre demeure. Vous allez me manquer, je le sais déjà, mais j'emporte avec moi toutes les paroles sages et conseils censés que vous m'avez donnés au fil du temps!
Je fais peut-être mine parfois d'être agacée, ou de ne pas vous écouter assez ou tout court, mais sachez que vos enseignements sont à mes yeux d'une richesse forte d'expérience.

Je vous porte dans mon coeur,
Avec force et prudence,
Votre nièce, Lecy Anne.

Il reprit ses esprits après avoir laissé tomber la main qui tenait la lettre sur ses cuisses. Il regardait dans le vague, il n'était pas bien! Pas rassuré, le voici de plus seul à nouveau dans cette grande demeure, quelle misère...
Pourtant il se ressaisit et d'un coup se leva, un espoir vain, il courut dans la chambre e Lecy, en ouvrit avec force la porte afin de ne constater que son absence et les traces de son récent passage. Il tenait encore en main le courrier, il serra son poing dessus, en colère, triste, du moins d'un mélange étonnant et néfaste de sentiments.
Le serviteur venu plus tôt le réveiller, l'ayant vu courir ainsi l'avait suivi jusqu'à la chambre et regarda lui aussi dans la chambre quelque peu en désordre. Celui-ci s'avança doucement vers Resindrel et tout en restant en retrait derrière lui, lui dit avec un peu d'inquiétude dans la voix:
"Messire!... Messire?... Venez!.... Il faut que vous preniez des forces, votre petit déjeuner est près!"

"Je n'ai pas faim! ... Préparer mon cheval! Je sors!... "

Lecy.anne

[Très tôt le matin du 21 janvier 1463 - Un coup de folie...]

Lecy Anne venait de passer les grilles de la demeure familiale, doucement sans faire de bruit, du moins tant qu'elle put et se faufila le long de l'allée qui menait à la porte d'entrée, bordée de fins grands arbres, couverts de neige. L'on aurait pu croire à une apparition fantomatique tant au fil de ses pas, passant de l'ombre crée par les troncs à la lumière lunaire, elle avançait furtivement, presque sur la pointe des pieds.
Elle avait presque gagné la porte quand tout à coup, non loin de là, au niveau du pigeonnier, des battements d'ailes se firent entendre! Elle se dit tout d'abord que cela n'était rien, mais elle les entendit à nouveau non loin d'elle. Elle fait un demi tour, regarde en l'air, par chance la lune n'est pas cachée derrière des nuages et est presque pleine, l'on y voit relativement bien, la neige et le givre étincelant faisant rayonner de plus cette douce et blanche lumière. Encore quelques bruissements d'ailes, mais de nouveau vers le pigeonnier, Lecy détourne encore une fois la tête et décide d'aller voir cela de plus près. Il fait froid, il fait nuit, elle se demande un instant si cela ne pouvait pas attendre ou était assez important... Mais elle est là alors elle y va...

Posée sur un des rebords en pierre du pigeonnier, un volatile semble soit s'être échappé, soit à un message à délivrer! Lecy tente de voir si un billet se cache, attaché sur l'oiseau, il est trop haut et ne fait que bouger, elle maugrée, va s'enquérir dans le pigeonnier de quelques graines afin d'attirer l'oiseau, ne manquant pas de faire grincer les gonds de la vieille porte en bois, des oiseaux s'envolent dans leur espace clos et Lecy sursaute de plus belle, elle attrape quelques graines et ressort de là, fermant la porte derrière elle rapidement. Adossée à la porte, elle ne bouge plus, attends que les pigeons voyageurs ne se calment, épie le moindre mouvement ou bruit qu'elle pourrait entendre, immobile, elle attend de voir si elle n'a réveiller personne... Rien à signaler, Lecy s'écarte quelque peu, cherche le pigeon du regard, lance une infime poignée de graine au sol juste devant elle, s'accroupit et attend. Le volatile, affamé surement se pose un peu plus loin d'abord avant d'avancer au rythme des mouvements saccadés de son cou. Il picore, la neige ne rend pas l'opération facile, il avance et finit non loin de Lecy, de là, elle tend une main pleine de graines qui n'aura pas manqué d'attirer l'oiseau jusqu'a elle, assez pour le prendre délicatement en main, détacher le message, et malheureusement de le remettre dans le pigeonnier, ce qui inclue porte qui grince, grimaces dues au bruit et peur de se faire découvrir au milieu du jardin en pleine nuit...

Lecy, message non lu en main, est maintenant dans sa chambre, sur un grand chandelier à pieds, des cierges finissent de se consumer tranquillement dans un coin de la pièce. Elle n'a croisé personne et son coeur bat vite, elle s'était elle même mise dans un état de tension la poussant à se conduire tel un voleur dans sa propre demeure. Il ne fallait pas que quelqu'un la voit, elle ne pourrait faire mine de mentir en croisant son oncle ou même un ou une des gens qui travaillaient pour eux, certains la connaissait que trop bien! Au milieu de la pièce, elle déroule le papier l'ayant presque oublié et le lu.
A plusieurs reprises, elle ne put s'empêcher de laisser échapper de francs et sonores éclats de rire, qui lui faisait à chaque fois se figer, ouvrir grand les yeux regardant à droite et à gauche, attentive aux moindre bruits...
Il faut faire vite! Les petites mains de la maison ne vont pas tarder à s'éveiller et à se mouvoir pour leur labeur quotidien un peu partout dans les couloirs et autres pièces...
Elle hésite quelques instants, puis s'installe devant son écritoire et prend le temps de répondre à sa soeur...

A Alcyne Knoevenagel, qui m'a faite bien rire.
De Lecy Anne Knoevenagel, qui va passer pour une folle à lier!...

Ma très chère soeur,

Tu ne peux imaginer la joie qu'a pu entrainer la réception de ta missive. Je l'ai lu et n'ai pu m'empêcher de rires à bien des passages... Ta plume est aussi jovial et fleuri que ton franc parler habituel cela est indéniable.

Concernant le Tournois je suis bien atterrée de lire que votre victoire de part j'en suis sure votre grand charisme et votre habileté lors d'affrontement, à toi et ton amie Seva donc, est semblé suspicieuse...
Vous avez donc eut le prix de 3000 écus malgré cela, voilà qui est très noble de leur part toutefois, et donc tu l'as entièrement dépensé en alcool et je l'espère en quelques denrées comestibles à te mettre sous la dent à ce moment. Que cela devait être épique n'est ce pas? ... ...
Quant à ton ancien compagnon Samael, tu le connais bien mieux que moi, cela semble évident que si tu décrètes que cette personne n'est pas assez bien pour toi, il en va de soi! Je ne veux que ton bonheur, en te souhaitant de trouver quelqu'un qui te corresponde et à qui tu puisses faire confiance dans la durée.
Félicitation pour ton Auberge au fait, encore une fois tu me surprend! Je te souhaite que ton commerce prospère pour ton plus grand bonheur.

J'en viens maintenant à moi chère soeur! Je t'écris rapidement, assise dans ma chambre alors que dans quelques heures à peine, tout aura changer! Du moins beaucoup de choses!...
Je pars! Oui je t'ai déjà dit que je partirais en voyage, mais je pars ce matin même!!! Je suis un groupe de voyageurs, jusque dans le Sud Ouest!
Le départ ne peut être repoussé et l'envie bien trop grande de partir maintenant, sous peur de ne jamais le faire et dépérir peu à peu...
C'est fou je sais, j'ai fait en sorte dans la soirée de transférer tout ce que j'avais en ma possession, biens, conseils et sincères remerciements à la future Bourgmestre de Pontus. J'ai prit le temps de prévenir certains des habitants, il faudra que je laisse un message à tous ainsi qu'à la Franc Comtesse et au Parlement, enfin... Je pars!
Nous allons tout d'abord vers Dole, nous devons y être rejoins par un autre individu puis nous prendrons la route direction le sud ouest! Ne me demande pas vers où exactement, je ne pourrais te dire...
Wig est avec nous, je sais que je pourrais compter sur lui, cela me rassure d'un côté même si parfois il est vraiment insupportable!...
Je t'écrirai en espérant que les messagers te trouvent, je t'en dirais plus, je te le promets, mais pour l'heure je dois me dépêcher. Je dois partir au plus vite afin de prendre la route avec eux!

Je t'embrasse fort et laisse ton courrier à notre oncle afin qu'il ait ces nouvelles de toi!

Je t'aime également et suis avec toi en pensée,
Ta petite soeur,
Lecy Anne.

Avec hâte, Lecy enroule et scelle le message, elle le donnera à un messager dès qu'elle en aurait l'occasion.
Elle se dirige vers une de ses grandes armoires en bois massif et sombre, en ouvre les deux battants bien grand et en sort un sac de voyage peu volumineux mais pouvant contenir de nombreuses choses tout de même.
Il fallait faire vite! Il fallait faire bien!
Quelques affaires pour la route, des changes afin de pouvoir les laver de façon régulière, son mini nécessaire pour écrire, deux houppelandes au cas où il faudrait s'apprêter quelque peu, une paire de chausse, son peigne, un peu de parfum, elle plie et tasse le tout, sur elle, fixe son épée et son vieil arc et son carquois de flèches sur le dos. Elle prend une petite bourse qu'elle dissimulera sous ses vêtures ou pièces d'armure qu'elle a présentement sur elle et dont elle se servira afin d'acheter ce qui pourrait lui manquer durant ce trajet. Elle croit avoir fait le tour, plus qu'un passage aux cuisines afin d'y prendre de quoi se restaurer pour quelques jours et arf... Le fichu pigeonnier afin de prendre deux oiseaux, histoire de donner des nouvelles à son oncle et enfin les écuries, afin d'arnacher tout cela à la plus docile et vaillante monture que Lecy possède, direction l'aventure, le Royaume de France...

Son oncle!... Son oncle ne savait pas ce qui se tramait, tout fut si soudain! Elle ne l'a pas prévenu! Deos! Il allait soit paniquer, soit être en colère, soit elle ne savait pas! Mais elle ne pouvait quitter son oncle, la demeure, le village, la Franche Comté sans lui laisser un mot. Elle se remit donc à son écritoire sur pied et le coeur un peu lourd lui laissa un message qu'elle glissera sous la porte de sa chambre avant de quitter l'étage.

Elle avait fini par dépasser les grilles, avait respirer un grand coup en se retournant une dernière fois afin de fixer l'image de cette maison, sa maison dans son esprit, se promit de revenir dès qu'elle le pourrait et lança son cheval dans les rues de Pontus, vers ses futurs compagnons de route...

Alcyne.

[A Morat, à vingt lieues au nord de Fribourg, emplacement du tournoi, après deux nuits bien mouvementées.]

Alcyne avait reçu la missive de Lecy deux jours auparavant. Une missive qui réchauffe le cœur. C'est qu'Alcyne venait justement de se faire jeter brusquement par son nouvel amant qu'elle ne connaissait finalement que trop peu. Elle ne peut pas lui en vouloir, elle n'a même pas eu le droit à une explication concernant cette soudaine perte d'engouement à son égard. Peut être à cause de Wig, le véritable père du nourrisson Wilhelm... Qui sait ?

Alcyne avait donc participé au tournoi avec la déesse Seva. Cette blonde sédunoise, une vieille amie, croisée à Lausanne le soir de l'abandon, tombait à pic ! Alcyne ne pouvait rêver de meilleure partenaire. Seva était d'une beauté à couper le souffle, très maligne et savait se battre. Une vraie Athéna en somme. D'où la déesse. Et ce qui la consola aussi, c'est que son amant n'avait pas pu faire le tournoi à cause de la cruche qu'il s'était trouvé pour y participer et qui s'était perdue en cherchant Morat. Alcyne n'avait pas voulu se venger, mais en attendant, le Très-Haut était de son côté.

Elle avait laissé de côté le texte de sa très chère sœur afin de garder l'esprit concentré sur le tournoi. Cet évènement était le plus important de l'année pour Alcyne, bien que ce ne fusse sa seconde participation. Et en l’occurrence, sa seconde défaite. Et oui, il n'y a qu'une équipe gagnante sur la quarantaine en lice. 2 combats victorieux et 2 combats défectueux. Comme on dit, c'est honorable, mais pas top. Mais aucune blessure visible et notable à déclarer. Heureusement que les armes sont proscrites lors de cette démonstration de force.

Alcyne retournera rejoindre son fils confié à une nourrice de Fribourg, accompagnée de Seva et de tant d'autres jouteurs, en général mal en point. Mais avant, elle se remémora la missive de Lecy. Très heureuse d'apprendre qu'elle lâcherait ENFIN la mairie de Pontarlier. Alcyne pourra ENFIN partir à l'aventure avec elle. Le hic, c'est que si Wig est de la partie, faudra réussir à le supporter, mais il n'était pas si horrible que ça, la preuve, elle a bien fait un enfant avec ; d'ailleurs en passant, il ressemble beaucoup à Wig, pas de doute sur la paternité.

Lecy étant la personne qui compte le plus dans son cœur, même si cela ne se voit pas, il fallait lui écrire. Alcyne déteste écrire, c'est long et elle fait pleins de fautes. Mais parfois, on ne fait pas toujours ce que l'on veut, c'est ce que ses séjours en prison lui ont appris. Alcyne, qui n'avait plus un sous, ni un caillou en poche, piqua une plume, ainsi qu'un machin pour écrire dessus, disons un parchemin, mais elle ne sait pas comment cela s'appelle. Elle s'engage dans un style beaucoup moins tenu, fait sûrement lié à une déficience éducative.

A Lecy Anne, qui a de belles fesses
De Alcyne, qui a les mêmes fesses

Salut espèce de grande accro maladive de la gestion municipale, contente que tu lâches enfin le poste, tu sais que tous les médecins suisses m'ont dit que c'est très mauvais pour la santé de s'occuper aussi longtemps d'une cité à ton âge ? J'espère que tu vas te décider à voyager et j'imagine que c'est pour cela que tu transmets le flambeau.

Concernant le tournoi, on aurait dû gagné, on a eu 5 victoires, 0 défaite et on a empoché 3000 écus, mais cette enflure d'arbitre a jugé que nous représentions une concurrence déloyale de par notre force et notre talent naturels. Du coup, comme j'étais énervée, j'ai dépensé les 3000 écus en alcool et j'ai tout bu avec Seva. Mais ne t'inquiètes pas, on tient très bien l'alcool. Ah oui, je ne t'ai pas dit qui est Seva, c'est ma partenaire de tournoi. J'ai plaqué Samael, il n'était pas assez fort et pas assez bien pour moi, je vaux bien mieux que ça, tu ne crois pas ?

En tout cas, je suis crevée, je rentre à Fribourg ce soir et je me prends un bon bain avec Wilhelm à l'auberge que j'ai récupéré là-bas. Et oui, ça t'épates ? Je suis officiellement aubergiste ! Pas de taxe en Suisse, autant en profiter. Je te raconterai tous les détails quand on se verra si tu veux, et tu me raconteras tes petits secrets si tu en as. Mais comme qui dirait, on a tous nos petits secrets.

Que dire, que dire, à part que je t'aime et que tu me manques ! Notre dernière rencontre fut trop brève, j'en suis navrée.

Je t'embrasse, fais un bisou à tonton de ma part aussi.

Alcyne

Samael.

Sam avait fait connaissance de Lecy en taverne. Une fille sympa, blonde, drôle, très bien sous tout rapport... Il avait fait un effort pour faire bonne impression même s'il avait pour habitude d'être naturel en toute circonstance. Il avait également bien trouvé ses marques dans la chambre d'Alcyne. Et surtout dans son lit.

Les jours s'écoulaient en attendant le tournoi. Sam avait fort à faire entre la mine et les courriers toujours plus nombreux. Il s'était avéré qu'il était plus compliqué que ça de trouver une troisième personne pour leur groupe...Heureusement, il avait demandé conseil à une berrichonne tout à fait sympathique qui lui avait donné un nom. Lyseis devait les rejoindre sous peu. Cette fois il avait donc de bons espoirs d'avoir trouvé la dernière personne qui leur manquait.

En attendant de retourner dans la capitale de l'ennui, Sam profitait de son séjour franc-comtois. Il s'était assis contre un grand arbre dans le jardin de la grande demeure et répondait à la dernière lettre reçue de son ami Calixtes. Il était enfin arrivé. Sam n'en était que plus ravi. Sa plume grattait le papier de sa main gauche tandis que ses yeux azurés brillaient d'impatience que les choses sérieuses commencent.

Resindrel.k

Un cri... Un long cri de joie...

Alcyne était rentrée pour quelques jours sur Pontarlier!
Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'elle n'arrivait de plus pas seule! En effet, dans ses bras, un nouveau né, son premier petit Neveu!... Wilhelm.
Mais pas que... Un homme aussi l'accompagnait un certain Samael, inconnu au bataillon celui là!

Sachant qu'Alcyne n'était pas mariée, il ne voyait pas d'un très bon oeil toute cette affaire, mais qu'elle ne fut pas sa surprise d'apprendre qui plus est qu'il n'était pas le père de l'enfant.
Père, il n'était pas celui d'Alcyne et se dit qu'elle en manqua forcément cruellement durant les années qu'elle avait passée loin d'eux. N'aurait-il pas pu être ce père pour elle? Non il le savait, il était plus un gardien, un phare auquel elle pourrait toujours venir afin de se ressourcer, de demander conseils ou autres...

Il les avait accueillit en la demeure familiale, avait fait prestement préparer la chambre d'Alcyne. Il envoya à la cohue* un serviteur, afin de quérir un lit adapté au nourrisson qu'on plaça non loin du lit de sa mère.
Ils pouvaient s'installer. Il faillit demander au messire Samael de bien vouloir prendre place dans une autre chambre, question de bienséance, mais y renonça. Bien qu'il fut chez lui, il ne voulut pas s'attirer les foudres et le mécontentement d'Alcyne. Elle était une femme maintenant, avec un caractère assez prononcé qui plus est, alors le peu de temps qu'ils passeraient ici devraient être simplement synonyme de Joie, Affection, Bons moments et d'Amour.

Pourtant assez occupé, il ne put passer autant de temps qu'il l'aurait voulu en compagnie de ce bout de famille revenu au bercail!... Il savait qu'ils reviendraient, normalement, après le Grand Tournoi de Genève, auquel participait Alcyne d'ailleurs et se promit de profiter un peu plus d'eux!
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Lecy.anne

[Un ciel gris, un silence hivernal et un vague à l'âme...]

ℒecy Anne, allongée sur son lit, les bras en croix, s'était laissée tomber lourdement et sans retenue sur l'édredon en plume qui le surplombait. Elle regardait le plafond de sa chambre, au centre, les coins, descendit son regard le long des lourds rideaux qui encadraient la fenêtre jusqu'à perdre son regard à travers les carreaux.
Gris, le ciel était gris, les nuages semblaient bas, épais et menaçants. Un orage devait se préparer. Elle se redressa, se déchaussa nonchalamment à l'aide à chaque fois, de son talon opposé, les chausses tombèrent bruyamment sur le plancher et Lecy se mit en tailleur. Les épaules un peu rentrées sur elles mêmes, la posture abattue, elle n'avait décidément pas le moral ces derniers jours. Elle se sentait usée, un peu vide ne profitant pas assez selon elle de la vie, car Lecy Anne, une fois engagée dans son rôle de maire, ne se donnait en général plus le temps de rien d'autre qu'accomplir au mieux sa charge...
Mais maintenant, elle voulait souffler, elle avait fait 9 ou 10 mandats depuis un peu plus d'un an et avait laissé de côté tout autre aspect de sa vie, elle avait stoppé ses études, elle avait raté des occasions de partager des bons moments avec sa famille ou amis car toujours trop occupée. Ce n'était en rien du gâchis, elle aimait être Bourgmestre et aider son prochain mais n'avait-elle pas laisser sa propre personne en retrait au profit de cette figure public qu'elle pouvait incarner?

Le fait de revoir sa soeur après tout ces longs mois, dans une position plus qu'affirmée de femme, car maintenant mère, l'avait ravie mais aussi déstabilisée. Elle avait tant changé, sans parler de sa coupe de cheveux courte qui avait surpris Lecy, sans parler du fait qu'elle soit devenue une sorte de vache à lait au corps transformé... Nan, Alcyne semblait débordante de vie, heureuse de ce qu'elle vivait, accompagnée d'une personne qui semblait au demeurant très sympathique et assez tenace pour la tenir!... Sa soeur avait explorer tout un aspect de la vie de femme que Lecy elle, ne voulait jusqu'à présent pas connaitre, dont elle avait peur peut-être, dont elle redoutait les affres bien plus que les bonheurs, une vie sentimentale...
Tout en y pensant, le regard dans le vague, mais dans la pièce cette fois, elle s'arrêta sur une petite table ronde, au plateau en verre, un bouquet de fleur posé en son vase, au centre. Lui aussi était fatigué, lui aussi courbait l'échine... Les fleurs étaient au plus bas, leurs tiges vident de sève, arquées comme chargées d'un poids invisible mais bien présent.
Un pétale se détacha de son pistil et se posa délicatement dans un mouvement de balancier doux sur le napperon protégeant la surface translucide.
Oui, c'était un peu l'image qu'elle avait de sa personne en ce moment, un être qui s'étiole, à qui il manque quelque chose. Il fallait que cela change, elle voulait que cela change. Alors elle avait décidé, de se donner un peu de temps, de laisser la mairie et sa gestion à quelqu'un d'autre. Elle garderait ses clefs du conseil municipal, elle comptait bien toujours aider, mais pas tout gérer et assumer.

Des bruits de pas et quelques voix dans le couloir la firent sortir de cette léthargie contemplative dans laquelle elle s'était laissée glisser, Lecy se dégagea du lit et alla s'asoir devant son écritoire sur pied. Elle souleva le couvercle du petit coffre et sortit le nécessaire d'écriture...

A Alcyne Knoevenagel, l'encastreuse de jouteurs,
De Lecy Anne Knoevenagel, princesse en chef de Pontus!

Ma très chère soeur,

Te voilà partie pour Fribourg si j'ai bien compris, afin de participer en suivant au Tournoi de Genève. Sache que je suis avec toi, que je prie et prierai afin que tu soit victorieuse, tant cet évènement semble te passionner et où tu sembles une compétitrice de poids! Notre oncle et moi même sommes avec toi et t'envoyons courage et force pour cette entreprise. Tiens nous informés de ta progression, de ce que tu vis là bas!?!...

Je suis heureuse d'avoir pu faire la connaissance même brève de ton enfant, mon neveu, et je suis plus que contente que tu ne m'ais pas laissé la charge de garder ce petit être, ne nous leurrons pas, aussi angélique fusse son minois, je le refilerais sans scrupule à une servante de la maison!... Que l'on s'entende bien là dessus!...
Ton compagnon Samael, à l'air d'avoir ce petit je ne sais quoi dont tu as été doté aussi et je vous trouve charmant tout deux! Je ne doute pas que passant pour la pieuse et sainte ni touche de la famille, vous avez du vous contenir quelque peu en ma présence. Je t'en remercie, même si malheureusement, vous fûtes une nuit quelque peu bruyant. Je pensais notre demeure mieux insonorisée que cela ou ai-je simplement sous estimé ton organe... enfin le coffre de ta voix!

Ici, tout va bien, notre oncle Resindrel, semble quelque peu ailleurs, je ne sais pas trop ce qu'il a mais je sais qu'il a été comblée de vous voir!
Pour ma part, je laisse les rennes de la mairie à une autre jeune Pontissalienne en qui j'ai toute confiance, il est temps que je pense à moi un peu! Je vais finir par vieillir avant l'heure à m'occuper et me préoccuper autant de Pontus! J'aime le métier de Bourgmestre mais il me semble plus que nécessaire de prendre soin de moi à présent!...
J'ai dis à Wig que je partirais en voyage avec lui un peu, afin de me changer les idées mais j'avoue que quitter Pontus cela va faire tellement bizarre!!! De plus, j'attendrais ton retour ici, comme tu me l'avais dit après le tournois, il n'est pas concevable que tu reviennes et que je ne sois pas là.

J'ai hâte de te lire grande soeur, donne moi donc de tes nouvelles!
Affectueusement,
Lecy Anne K.

Resindrel.k

[Bien des mois plus tard, fin Novembre 1462]

Résindrel, dans son bureau de la demeure familiale des Knoevenagel, debout devant les grandes fenetres donnant sur un versant du jardin, regardait l'air pensif au loin, derrière l'horizon, plus loin que là où il pouvait imaginer, loin dans ses rêves les plus fous...
Il était anxieux, soucieux, perplexe et résigné.
Il fallait qu'il leur dise la vérité...

Il se mit à se souvenir de sa première rencontre avec la pétillante Lecy, comment il l'avait d'abord observé sans y croire. Étudiée sous toute les coutures, ses gestes, façon de parler. Il se souvint ensuite de la fortuite et incroyable rencontre avec la vivifiante Alcyne, tout cela était juste incroyable... Il faisait un point... L'eau avait coulé sous les ponts...
Lecy, hyperactive et moult fois Bourgmestre, avait son train de vie de folie, toujours à se démener pour ce bien calme village.
Alcyne elle, écumait les routes, sans qu'il ne sache trop où elle se trouvait, ni ce qu'elle faisait, mais il la savait assez débrouillarde pour faire attention à elle. D'autant plus qu'elle revenait toujours a Pontarlier, histoire de voir la famille!...

Et durant tout ce temps il avait continué lui de son côté à s'activer dans ses recherches diverses. Sans en dire un mot à personne, sans en dire un mot aux filles... Vaines...
Vaines étaient pour le moment ces recherches, il lui semblait pourtant tant se démener, s’informer. Mais rien... Jamais... Pas encore?...

Pour l'heure, il s'activait dans le travail, faisant tourner son échoppe de Tisserand afin que les habitants puissent se couvrir comme il faut en ces temps hivernaux. Il ferait ensuite surement un petit tour en FC afin de flaner ça et là, glaner des denrées recherchées sur Pontarlier.

Et ses études... Il fallait qu'il les reprennent! Il avait presque terminé plusieurs matières, il serait temps de se perfectionner afin de pouvoir convenablement enseigner ensuite...

Il devait s'investir plus dans la vie du village et du comté...
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Alcyne.

Alcyne, la furie pontissalienne, débarque dans deux jours dans son village ! Voici son histoire.

Elle a hâte de revoir sa sœur Lecy, d'un an sa cadette. Cela faisait de long mois qu'elle ne l'avait pas vue. Qu'avait-elle bien pu faire durant tout ce temps, loin de son village natal ?

Il faut savoir qu'Alcyne voyage tout le temps, et qu'une fois n'est pas coutume, elle était partie au printemps, je crois, afin de barouder sur les chemins avec son ami de toujours, Doudou. Ils avaient dans la tête un plan très simple mais qui se révéla être d'une royale efficacité. Taper les nocturnes et riches arpenteurs de routes afin de les alléger de leurs biens encombrants.

Elle empocha ainsi, avec son ami, quelques milliers d'écus en relativement peu de temps. Jusqu'à l'été, elle n'avait cessé de pratiquer cette activité sans le moindre scrupule. Puis, une fois qu'elle eu engrangé assez d'écus dans le coffre de son appartement à Montpellier, elle profita de la chaleur estivale de la cité Languedocienne pour se reposer. C'est au cours du mois de juillet qu'elle perçut des signes évidents, cela ne faisait aucun doute. Elle était enceinte.

Fichtre ! Sacrebleu ! Comment diable cela a-t-il pu arrivé ? Elle n'avait pas eu d'amant depuis... C'était donc ça, au cours d'un voyage en Bourgogne, elle avait croisé un homme de ce bon village de Pontarlier, Wig, ses retrouvailles avec lui furent fêtées avec tout ce qui va avec. Et oui, Alcyne n'est pas une jeune femme très sage comme sa sœurette.

Bref, elle se remit de ses émotions en se reposant en bord de mer jusqu'à la fin de l'été, puis, elle se remua un peu afin de rejoindre Wig. Celui-ci l'accueillit à bras ouverts, ils visitèrent ensemble le sud-ouest du Royaume de France, dont Bergerac, le monastère de Ste Illinda et Toulouse. Mais Alcyne se lassa vite de tout ceci et quitta le père de son futur enfant pour suivre sa propre route.

Elle accoucha finalement à Foix, le 24 novembre 1462. Une jeune mère, Antoynette, l'a assistée et tout se déroula bien. Un garçon nommé Wilhelm naquit, presque sans cheveux mais tout blond, comme sa mère et les yeux bleus comme ses deux parents. Alcyne ne pu se résoudre à l'abandonner et se promit de l'élever, même seule.

Elle n'avait volé personne depuis l'été, sa vie de voleuse s'était transformée en vie de mère célibataire. Elle se remis de son accouchement à Castelnaudary, où elle devint amie avec Quiche et Kate, deux vieilles femmes caractérielles, mais hilarantes.

L'heure du grand tournoi de Genève allait sonner. Première inscrite, elle quitta Castelnaudary, non sans regrets, et pris la route de l'Helvétie. A Narbonne, elle rencontra Samael, un homme souhaitant également participer au tournoi de Genève. Il l'accompagna donc jusqu'à Fribourg où le tournoi devait se dérouler. En chemin, les deux nouveaux compagnons de route finirent par devenir compagnons tout court. C'est ainsi qu'une nouvelle page s'ouvrit dans la vie d'Alcyne Knoevenagel, la furie pontissalienne.

Après s'être aperçue que Fribourg, c'est vraiment mort, même avant le Grand Tournoi, elle décida de retrouver sa tendre et aimée petite sœur Lecy à Pontarlier. Rouls, Garrance, les vainqueurs de l'an passé et bien sûr Samael l'accompagnait. Arrivés à Pontarlier, Alcyne retrouva aussitôt ses marques, laissa le couple de vainqueurs faire ce qu'ils veulent et emmena Sam chez elle pour lui présenter Lecy. Elle frappa à la porte, regarda Sam en souriant et donna un gros coup de pied dans la porte pour l'ouvrir

J'suis rentréééééééééééééééééée

Lecy.anne

[Bien des jours, semaines, mois plus tard!...]

Lecy venait d'ouvrir les yeux dans son lit aujourd'hui. Elle avait l'habitude de se lever aux aurores afin de se mettre au travail le plus tôt possible, mais Lecy n'était plus maire et pouvait larver autant qu'elle le voulait bien qu'elle est toujours quelques fonctions et engagements...

Mais aujourd'hui était un jour particulier!
Lecy Anne avait dorénavant 15 ans.
Elle prit donc le temps de se lever se disant qu'en ce jour, elle serait une princesse! Ouais comme ça!
Elle s'étira tout d'abord longuement à en écarter les orteils, étirait ses bras, puis finit par s’asseoir. De là, elle attrapa la cloche posée sur sa table de nuit et commença à faire un barouf d'enfer pour appeler le jeune servante au service de la famille afin qu'elle lui prépare un bon bain chaud, et un petit déjeuner.
Lecy prit tout le temps qu'elle voulu, se prélassait...

Une fois propre, habillée et coiffée, alors qu'elle allait descendre manger, l'on toqua à la porte et lui fit parvenir un pli.
Elle l'ouvrit sans attendre et un énorme sourire vient se coller sur son visage à mesure du message. Sa soeur, Alcyne, lui avait écrit et annoncé la plus belle nouvelle qu'elle aurait pu avoir en ce jour!...

Surprise!!!

Bon anniversaire Lecy. J'aurais souhaité être là.
Mais je serai là bientôt.

Actuellement, je suis en Bourgogne, en route pour Pontarlier...

Ta grande sœur,
Alcyne

Elle regarda la jeune servante qui lui avait amené le mot et sentant l'hystérie, la frénésie, une joie immense monter en elle, finit par lui dire:
Grand dieuuuu! Viiiiite, viiiiiite!
Va dans la chambre de ma soeur, change les linges de maison, aère, nettoie tout bien!...
Elle rentre à la maison...
... Ma soeur est de retouuuuuuuuuur!

Lecy au paradis, sur ce cri de joie, sautillait sur place, elle n'en dit pas plus et alla mettre au courant leur oncle de cette bonne nouvelle, elle pourrait manger plus tard!...
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Lecy.anne

Le 05 Août 1462, Pontarlier.
Un village, une famille, un nouveau chemin...

Bien une nouvelle page, un nouveau journal, d'autres histoires à conter et poser sur le papier.
Mon ancien journal? Je l'ai perdu! Surement sur un feu de camp en chemin pour Pontarlier, j'aimais bien écrire à la lueur d'un feux crépitant et apaisant...

Que puis je dire et raconter depuis que je suis arrivée ici?!...

# Pontarlier tout d'abord.
C'est un petit village que j'affectionne, je ne saurais dire pourquoi. C'est calme mais le village regorge de personnes attachantes et atypiques. Des plus calmes aux plus excentriques, des aimables aux plus évitables, des plus actifs aux plus endormis.
Beaucoup voyage, forcément arrive un moment où il semble falloir pourtant quitter un peu Pontarlier pour mieux y revenir et retrouver ses amis et connaissances...
Moi même je suis partie quelque peu tantôt en Helvetie, tantôt en royaume de France. Toujours en essayant de ramener quelques denrées pour le village, parfois sans succès, tant les guerres semblent toucher les Duchés ou Comtés et alentours.
Je me suis engagée pour celui-ci en devenant conseillère municipale et à 5 reprises Bourgmestre. J'ai fait de mon mieux malgré mon âge et mon manque d'expérience, mais je suis toujours ressortis fière de moi après mes mandats sachant que j'avais fait du mieux que je pouvais et en laissant la mairie toujours un peu plus florissante qu'avant.
Oh, j'organise parfois des petites animations même si cela fait maintenant un moment que je n'en ai pas eu le temps ou l'occasion. Oui va falloir s'y remettre quand même!!!!
J'ai aidé également à l'aménagement de Pontus.

# Ma Famille...
Grand dieu si j'avais seulement imaginer tout ce qui arriva ensuite?!!!!
De un, je n'y aurais pas cru. De deux, je me serais mise à rire aux larmes et ensuite j'aurais peut-être considéré cela.
Moi Lecy Anne, j'ai bel et bien une famille, par cela j'entends que j'ai retrouvé mon oncle, enfin qu'il m'a retrouvée suite j'en suis sure à mon épisode avec feue ma mère, peu de temps avant... Cela fait du bien quand même de savoir qu'un adulte est là pour vous. J'étais partie comme une sauvage, m'éloignant de tout et j'ai trouvé ce que j'avais perdu au fil des ans et des gens...
Mon oncle Resindrel est un solitaire. Il passe le plus grand de son temps à lire, à ses affaires, à ses études, il ne sort que peu en taverne ou dans les rues de la ville mais moi je peux le voir tous les matins et tous les soirs à la maison! Enfin presque tous.
Il m'aide toujours quand j'ai besoin de lui et fait attention à ce que je fais ou dis et ça c'est bien!
Ensuite, ma plus grosse surprise et joie, mon moment le plus fort fut de découvrir l'existence de ma soeur Alcyne!!!!!!
Plus vieille que moi, elle est née de l'union de feue ma mère et de son amour hors mariage, comme moi! Nous sommes vraiment des vrais soeurs et cela peut se voir parfois, bien qu'au fond le fait de ne pas avoir été élevée ensemble ou d'avoir eut jusqu'à présent le même parcours de vie, nous sommes différentes sur tant de point!
Elle est plus sauvageonne, plus téméraire, plus encline aux hommes et à leurs avances que moi, plus voyageuse, bine plus brigande et filoute, plus sur d'elle aussi peu-être mais c'est bien! J'apprends d'elle aussi mine de rien.
Aujourd'hui, elle n'est pas là! Elle est repartie sur les routes faire je ne sais trop quoi, avec je ne sais trop qui!... J'avoue ne pas vouloir savoir ce qu'elle fait de peur de devenir quelque peu complice et puis elle fait bien ce qu'elle veut aussi et surtout!
Elle m'a fait 'immense joie de revenir pour mon anniversaire, mon seizième! Trop trop contente!
Il faut que je lui écrives, nous sommes censés partir avec elle et mon oncle à Alexandrie, sur le bateau d'amis à elle mais j'ai peur de devoir repousser ce voyage bien que cela me réjouissait au plus haut point!... ...

# Les amis et connaissances.
J'aurais bien des anecdotes à raconter, de soirées de rire en taverne, par l'angoisse de la guerre et des famines, de comment chacun à jouer un rôle, jour après jour au sein du village et dans mon coeur. Mais mon ventre gronde j'ai faim!
Je ne coucherais sur le papier donc que leurs noms afin de ne jamais les oublier:
~ Saxo ~ Justin ~ Aicelina ~ Gergert ~ Lastatue ~ Jidia ~ Flory ~ Eulalie ~ Rabatcho ~ Booby ~ Kirikette ~ Fredyanne ~ Lodwig ~ Archein ~ Sahill ~ Pukinette et Simplicius ~ Inaya ~ Silanie ~ Romaricallan ~ et quelques autres encore...

Alcyne

Deux sœurs qui s'aiment.

Alcyne était effectivement montée dans un arbre, elle en avait l'habitude car c'était sa manière d'échapper aux bêtes sauvages. Même si, dans le cas présent, c'est elle la bête sauvage. Lorsqu'elle entendit la voit de la seconde blondinette, elle descendit précipitamment de son perchoir afin de la rejoindre.

Elle évita soigneusement les domestiques à sa recherche, fit un quart de tour de la propriété et tomba nez à nez avec l'autre fille. Alcyne stoppa net. Quant à sa sauveuse, elle resta bouche bée en la voyant. Elle semblait essoufflée, elle l'avait regardé deux secondes puis détourna le regard devant sa nudité.

Oh... Tu n'es pas partie jeune fille. Je commençais à désespérer, surtout après ce que je viens d'apprendre.

Alcyne restait immobile à la regarder, en espérant qu'elle ne parle pas trop, parce qu'elle ne comprenait pas grand chose en général. Bien sûr que non elle n'était pas partie puisqu'elle la cherchait. Elle se demandait si c'est par peur que la fille l'avait quittée quand elle était dans le bain, mais apparemment non.

L'autre blondinette aux yeux bleus avait cessé de détourner le regard, celle-ci entama :

Peut être que tu sauras répondre à cette question, comment t'appelles-tu ?

Alcyne répondit aussitôt :

Al'... Al'... Alcyne.

C'est pourquoi depuis, elle se fait appelait Al' la plupart du temps. En plus, c'est plus rapide à dire. Ah oui ! C'est ça un surnom.

L'autre fille sourit et lui répondit :

Je suis Lecylane, mais tu peux m'appeler Lecy, Alcyne.

Tu sais... Si je suis partie tout à l'heure, c'est parce que tu as la même marque que moi derrière. Et... Tu es ma sœur.

Alcyne sursauta. Elle tomba en arrière, sur les fesses, elle n'est pas de nature incrédule, sachant à peine ce qu'est mentir pour l'instant. Elle ne pensait pas avoir de famille, la seule qu'elle avait est morte il y a de ça cinq hivers, Alcyne pensait qu'elle resterai seule toute sa vie depuis ce funeste décès. Trop d'idées se bousculaient alors dans sa petite tête d'adolescente.

Lecylane lui tendit la main pour la relever. Alcyne regarda la main, se relèva sans son aide et pris Lecylane dans ses bras. Cette dernière en fut surprise, rechigna à enlacer une personne nue, mais également à repousser sa sœur. Elle reste là, timidement, les mains à côté de la tête. Lecylane, la renifla, et soupira. Alcyne sentait toujours aussi mauvais. Lecy lui murmura :

Viens Alcyne ! Tu dois vraiment prendre ton bain, pas faire semblant ! Et surtout après, il faut t'habiller. Cette robe va être triste si tu ne la portes pas.

Alcyne, la suivit sans broncher parce qu'elle la protègerait des domestiques.

Quelques temps plus tard...

Alcyne avait enfin pris son bain et elle fut habillée et peignée par Lecylane elle même. La domestique ayant mal digéré la bousculade précédente. Sachant que l'autre blondinette était sa sœur, Alcyne s'était montrée d'une extrême docilité.

Lecylane admira son travail et s'exclama :

Tu es magnifique Alcyne ! Viens, allons te montrer à notre oncle sous un meilleur jour.

Alcyne ne se sentait pas bien du tout dans de telles frusques mais suivit malgré elle sa sœur. Elle était curieuse d'apprendre ce qu'est un oncle...
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--Lecylane

Pendant ce temps là...

HRP: Scène entre Résindrel et Lecylane, écrit à 4 mains.

Résindrel avait quitté le premier étage de la demeure des Kroevenagel et s'était rendu au rez de chaussé afin de rejoindre le grand bureau qu'il affectionnait et dans lequel il passait bien du temps.

Un certain stress pouvait se lire sur son visage. Depuis qu'il était arrivé ici, il n'avait eu cesse de retrouver les filles de sa défunte soeur Deirdre et alors qu'il en avait retrouver une, Aristote semblait l'aider et lui amener la seconde en sa demeure même!?!?...
Il se calma alors qu'une fois entré, debout à côté de son bureau, se soutenant presque à lui d'un bras tendu, secoua la tête, comme pour se remettre les idées en place. Nombre de fois il avait cru qu'une jeune fille ici ou là, était un de ses nièces et avaient été déçu maintes fois...
De plus, cette jeune inconnu avait une tête bien différente surement de celle qu'elle aurait en sortant du bain.
Il ne se précipita pas et se posa afin d'écrire une missive...

L'on toqua à la porte!...
Entrez!... ...

Lecy passe la tête par la porte, elle savait assurément qu'il serait ici et ne s'était pas trompée. Elle avait pris la peine d'essuyer ses larmes avant d'entrer et les mains maintenant jointes, après avoir refermé la porte, se dirigea calmement vers son oncle.
Mon Oncle?... Excusez moi de vous dérangez mais j'aurais quelques questions à vous poser?! Le ton était doux mais résolu.

Résindrel posa sa plume, souffla quelque peu sur le vélin et l'écarta. Du bras il montra le siège rembourré devant son bureau, demandant à Lecy de prendre place:
Je t'écoute.
Elle s’exécuta et une fois confortablement installé le regarda dans les yeux et lui dit:
Mon Oncle, vous savez cette marque que vous m'aviez demandé que j'avais?... Je veux en savoir plus, vous aviez dit une fois que ma mère, l'avait également, tout comme d'autres femmes de notre famille?...
Elle ne le laissa pas répondre...
Je viens de voir cette marque mon oncle!... Je viens de la voir sur la jeune fille que nous avons sous ce toit!
Lecy devenait toute rouge peu à peu...
Vous savez quand je l'ai trouvée et puis après, je l'ai regardée! Et j'ai tout de suite eu l'étrange impression que nous nous ressemblions!... Pas vous?...
Elle le dévisageait fermement.

Se levant d'un coup et posant ses mains bras tendus sur le bord du bureau en face d'elle, s'écriait le ton un peu plus haut!
Une jeune fille, livrée à elle même... ... Avec la tache que nous pouvons dire de naissance et de famille au même emplacement que moi!!!...
Cette histoire me rappelle quelque chose! LA MIENNE!

Elle était énervée, elle savait pour sûr que quelque chose se tramait, qu'on ne lui avait pas tout dit ou raconté. Qu'il manquait un bout de cette folle histoire de retrouvaille!...

Résindrel avait regardé Lecylane enchaîner les mots et les phrases, lui même ayant trouvé un air de ressemblance, son coeur s’accéléra quelque peu. Et quel ne fut pas sa surprise ou soulagement d'entendre qu'en effet, Lecylane avait vu une marque similaire a la sienne sur la jeune inconnue!!!...
Il regarda Lecy, alors qu'elle lui faisait face, pleine de questions et de doutes surement, tout comme lui au fond en avait à ce moment précis.
Il se leva, fit le tour du bureau et s'asseyant quelque peu sur le rebord du bureau.
Il lui prit une main dans les siennes, et d'un regard doux lui rétorqua:

Tu as effectivement raison Lecylane, tu es en droit de te poser des questions et en droit d'en entendre les réponses.
Tu sais que je suis a ta recherche depuis quelques années maintenant! Je me suis égaré en bien des Duchés ou Comtés, voire même Royaumes, afin de retrouver ma nièce, de mon sang, que l'on avait laissée derrière nous! Je t'ai dit que depuis que je suis au courant que tu étais vivante, car l'on nous avait dit que ma chère soeur avait eu des enfants morts nés, je te recherche!!!
Je ne t'ai pas menti sur mes intentions et motivations!... Il le regardait bien dans les yeux, comme un peu angoissé.
Je t'ai pourtant caché une chose! Il détourna la tête et se leva, afin d'aller se mettre face à une des fenêtres.
Ma soeur a eut deux enfants... Je ne te l'ai pas dit par peur que je ne la retrouve jamais et que tu en soit fortement peinée... Elle avait eu, un premier enfant, une fille, elle doit avoir un peu plus d'un an de plus que toi... Regardant toujours au loin dehors, il croisa les bras.
Notre père fou de honte et de rage, décida d'envoyer au loin ce premier enfant hors mariage qui aurait apporté la honte sur notre nom et celui du défunt époux de Deirdre, car je te l'avait dit, ma soeur vivait un amour tendre, vrai et interdit avec un autre homme que celui appelé "époux"...
Il fit de même la seconde fois, pour toi!...
Il marqua une pause, Résindrel voyait des images du passé ressurgir alors qu'il en parlait. Il reprit, alors que Lecylane s'était elle rassit et écoutait avec effroi et attention le récit de l'histoire des deux bâtardes Knoevenagel...
Il s'était arrangé pour que Deirdre soit toujours chez nous pour ces deux accouchements, loin de son époux, afin qu'il n'en sache rien, qu'il n'y ait pas de déshonneur et que l'on puisse dire qu'elle avait perdu les bébés,, qu'ils étaient tour à tour mort nés. C'est ce qu'il nous avait dit à nous aussi, ses autres enfants...

Lecy l'entendit rire doucement...
Notre mère était elle aussi au courant et s'est surement grâce à elle que Père, ne vous a pas faite tout simplement tuer... Il se retourna vers Lecylane.
Pour finir, si de tes yeux tu as vu cette marque et qu'elle est similaire à la tienne, Lecy je ne puis seulement dire, tu as retrouver sans le savoir ta soeur de sang!...

Lecy était abasourdie!... Elle n'en croyait pas ses oreilles!... Elle se leva afin de venir auprès de son oncle qui semblait tout aussi fébrile qu'elle, le regarda, s'apprêta à lui parler quand la porte s'ouvrit violemment alors qu'on toquait en même temps...

Messiiiiire, Messiiiire!!.... Marie, la jeune servante chargée du bain puis du nettoyage des vêtements entra en trombe dans la pièce! Le souffle court, les pans de sa jupe encore dans ses mains relevés de sa course et les cheveux quelque peu défait!

Messiiire!!! Elle remarqua Lecylane, puis retournant sa tête vers Résindrel continua:
La jeune fille s'est échappée! Elle a fuit je ne sais pourquoi, elle a prit les escaliers je l'ai vu elle ne doit pas être loin!
Elle... Elle... Elle est nue comme un ver! Finit-elle par dire horrifiée.

Lecy lâcha un: Grand Dieu!!!

Mais là encore ils furent interrompu! Le cuisinier, son tablier à la taille et une spatule de bois à la main arriva à son tour!

Messiiire!!! Décidément!

Une jeune femme nue est entré dans MA cuisine! MA cuisine... NUE!... Elle a mangé une partie du repas que j'allais vous servir et a renverser le reste, cela ne peut être acceptaaaaable!
Si je dois vous cuisiner des petits plats, rapprochant ses deux mains doigts joints vers sa bouche, il faut que vous respectiez mon espace de travail et de création!
Elle s'est jetée sur le jardinier qui m'était venu en aide! Elle l'a mordue la sauvageonne!!!
Elle a filé comme ça vers les jardins, sans rien dire, même pas merci, même pas wahou c'était bon, rien!...
Il lui court après, elle va passer un sale quart d'heure!...

Oui, le cuisinier était un peu excentrique mais faisait des petits plats auxquels Lecy n'avait jamais goûtés et se régalait à chaque fois!
Mais pas le temps de l'écouter parler que Lecy et Résindrel se regardèrent et se lancèrent vers la porte afin de partir à la recherche de la soeur fraîchement retrouvée!
Lecy s'empara d'une cape qui traînait dans la pièce, Résindrel d'un large lainage posé sur un fauteuil et ils sortirent vers la porte principale de la demeure.
Une fois sur le perron ils prirent une direction différente...

A la recherche de l'amazone dénudée et hystérique!

Lecy à toute jambe, regardant sans cesse de droite à gauche afin de repérer avec chance et espoir la jeune fille, contournait topiaires, buissons fleuris passés en hibernation, haies et arbres. Elle espérait que celle-ci se trouvait encore même sur la propriété. Lecy espérait qu'elle ne soit pas assez agile pour grimper et passer au dessus des murs d'enceintes du domaine.

Elle courait appelait la jeune fille: "Jeune fille!" "Reviens!! Tu n'as rien à craindre", elle lançait de temps en temps des phrases à l'attention du jardinier afin qu'il n'ose la toucher ou la ruée coup!...

Lecy courait, regardait, elle se prit même à regarder dans les arbres! Qui sait!?...
Puis au bout d'un moment, elle s’arrêta, les joues rosies par l'effort, et posant ses deux mains sur ses genoux, les bras tendus, repris sa respiration regardant au sol...

Elle lança encore une fois: "Reviennnns!..."

Alcyne.

La jeune furie fait des dégâts

Alcyne pris furtivement la besace que le moustachu lui tendait. Elle vérifia que tout y était et émit un bref grognement en voyant les choses qui y avait été ajoutée. Elle retira la nourriture de la besace, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance.

Rester ici n'était pas du tout ce qu'elle projetait pour l'instant. Elle se laissa guider par le dynamisme de la fille dans la salle d'eau. Une flaque profonde maintenue au dessus du sol et entourée de bois trônait au milieu de la pièce. La chaleur dominait, comme un été torride mais avec l'humidité en plus... Elle releva légèrement sa lèvre supérieur, assez contente.

Là, tu as de quoi te frotter avec du savon et ici ce sera pour t'essuyer ensuite avant de te rhabiller.

Il lui semblait qu'un bain se prenait uniquement avec de l'eau, alors un savon, elle ne voyait pas du tout à quoi ça ressemblait. Elle écouta la jeune fille et se demanda pourquoi elle se retournait pendant qu'elle enlevait ses guenilles. Elle ne dit rien et se contenta de laisser celles-ci en vrac à côté de la grande bassine d'eau.

Elle plongea un orteil dans le bain et le retira. Le bain était en effet très chaud, cela lui rappelait la vieille. Elle entra finalement une jambe, puis l'autre et attendit comme ça debout, laissant la chaleur doucement envahir ses jambes, ses yeux laissaient alors paraître une étonnante jubilation.

Elle se retourna en entendant la blondinette s'enfuir en courant. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Alcyne hésita un moment, ce bain allai lui faire tant de bien, mais elle sortit de la bassine et couru après la fille, nue comme un ver.

En quittant la salle d'eau, elle renversa une servante qui l'empêchait de passer avec une violence rare pour une fille de son âge et vira à droite dans le couloir, en sortant de la chambre. La demeure était immense, elle se perdit très rapidement, regardant par les fenêtres pour essayer de se repérer, soudain elle arriva dans les cuisines en poussant brutalement une porte. Elle assomma ainsi le cuisinier.

L'odeur de la cuisine qui mijotait la coupa dans son élan. Elle ouvrit un plat sur le feu, saisit une cuillère et mangea du bœuf qui cuisait avec des légumes.

Mais le cuisinier, choqué, se réveilla et cria à l'aide. Alcyne, surprise, renversa tout le plat par terre et fila vers la porte au fond de la cuisine et se retrouva à l'extérieur de la maison. Un jardinier, alerté par le cri du cuistot, la frappa avec le manche d'un râteau. Alcyne rugit, elle sauta sur lui et mordit au niveau du cou le pauvre homme.

Ainsi Alcyne était en train de courir nue tout autour de la battisse afin d'échapper à l'ensemble des domestiques de la demeure et de retrouver le jeune fille blonde.

J'écris maintenant à la troisième personne pour concorder avec Lecylane et Resindrel

Alcyne

Eh mais attennnds!...

J'approche de la porte et soudain, quelqu'un me prend le bras. Je me retourne, c'est la fille qui a les même cheveux que moi, en plus propre.

Tu vas pas partir comme ça! Tu m'as même pas dit comment tu t'appelles?

Comment je m'appelle ? Gu... Gu... Pierre ? Ah non Alcyne, le temps que je réfléchisse, l'adolescente est déjà passée à une autre question.

Et puis tu comptes aller ou comme ça armée d'une cuillère?...

J'ai envie de répondre mais les mots peinent à sortir, surtout que ma monologueuse ne me laisse guère de temps pour cela.

On a ta besace si c'est ça que tu cherchais!...

J'ai envie de crier que c'est la mienne, j'ouvre la bouche, seul un vague "gue" en sort. Je ne sais pas ce qui me retient de me jeter sur elle... Sûrement le fait qu'elle a l'air d'être quand même un peu gentille... Ou alors la peur.

Je ne veux pas que tu partes comme ça! On pourrait laver au moins tes affaires et pis euh... bah toi aussi!...

Je me renifle, c'est vrai que je sens la moufette, mais c'est parfait pour vivre en forêt.

En plus on t'a déjà préparer un bain! C'est tout chaud!...
Et pis on attend quelqu'un qui va vérifier que tu vas bien!...

C'est vrai que ce malaise était inquiétant, ça ne m'était jamais arrivé. Un bain... Chaud... Ma tutrice m'en avait préparé parfois, c'était tellement agréable... Je regarde la blondine, tente de lui faire comprendre par une grimace que je veux bien un bain mais avant...

B'zace !
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Resindrel.k

Résindrel, assit dans un coin de la pièce, regardait la scène avec amusement.
Il tendit la besace à Alcyne ou il avait rajouté quelques écus de la viande du pain et du maïs, ainsi qu'une belle robe qu'il lui tendit également.

Ces deux jeunes filles étaient épatantes, et vraiment très débrouillardes. Mais surtout cette ressemblance avec Deirdre sa sœur bien aimée vraiment c'était incroyable.

Tiens des affaires si tu veux nous quitter ; et une robe neuve sa te dit ?

Personne ne te retiens, mais tu sais que tu peux rester autant que tu veux.

Il se leva et sortit de la pièce il reviendra demain laissons les faire connaissance avant.

Lecy.anne

Quand arrive la stupeur...

Lecy avait eu l'impression que cela marchait, peu à peu Lecy avait l'attention capté sous le flot de question.
Résindrel quant à lui finit par lui donner sa besace, tout en l'invitant simplement à rester si elle le désirait...

Lecy laissa donc Alcyne fouiller dans sa besace et l'attrapant par le bras comme on le ferait pour aller se promener, l'emmena avec elle dans une petite pièce attenante à la chambre, qui faisait office de salle d'eau.
Retournant sa tête vers son Oncle avant qu'il ne sorte, lui fit un grand sourire comme pour le remercier de sa gentillesse...

Dans l'autre pièce, une grande baignoire de bois, recouverte donc d'un linge de linon et remplit d'une eau chaude qui laissait s'envoler dans l'air des volutes de fumée attendait la jeune fille, un tabouret était posé à côté et l'on y avait posé dessus un savon et un petit bout de tissu pour se frottrer.
Sur un bac plus loin, des linges propres afin qu'elle s’essuie par la suite.
Lecy d'un signe de tête, congédia la jeune servante le dernier seau à la main, et se tourna vers l'inconnue.

Voilà, un bain tout chaud pour toi!
Là, tu as de quoi te frotter avec du savon et ici ce sera pour t'essuyer ensuite avant de te rhabiller. Elle préférait lui expliquer au cas ou...
Dans ta besace y'a une tenue propre pour après ton bain, si tu as besoin d'aide appelle moi je t'aiderai... Lecy regardait la jeune fille qui trempait ses doigts à la surface de l'eau...
Euummm... Je me retourne je te laisse te déshabiller et mettre dans l'eau et pis je prendrais tes vêtements pour les faire laver d'accord?... Elle se retourna donc, entendant quelque bruit de frottement, se dit qu'elle le faisait et alors qu'elle entendit un premier bruit d'eau se retourna pour récupérer les affaires.

Oups!...
Lecy s'étant retourner, elle vit les vêtures au sol, mais pas que...
La jeune fille n'était pas tout à fait entièrement dans l'eau et Lecy l'avait donc vu de dos, bah euhh nue.
Elle senti le rouge lui monter aux joues et regarda immédiatement le sol confuse.
Toutefois, quelque chose l'avait intrigué!... Non pas une anatomie étrange ou signe de mauvaise santé, mais un détail qui lui rappelait quelque chose, une chose familière, et non pas là encore un signe de féminité car Lecy savait que toutes les femmes étaient faites pareilles...
Étrangement à la vue de ce détail, alors que ses yeux ne s'étaient posés sur la jeune fille que quelques instants, son coeur avait commencé à battre, par surprise, étonnement elle ne savait pas.

Accroupie pour ramasser les vêtements, si ce n'étaient même les haillons, Lecy, les sourcils froncés, releva un instant la tête et regarda... Tout simplement...
La jeune fille ne semblait pas arriver à entrer encore dans l'eau, peut-être était-ce trop chaud par rapport à la température de la pièce?!...
Et son visage se décomposa, elle devint blême... Une tache, elle avait bien une tache sur la fesse gauche... Une tache... Sur la fesse gauche...

Lecy serra les vêtements contre elle et détournant tout de même le regard, sortit de la pièce. Elle donnera les frusques à laver à la servante et partit en trombe à la recherche de son oncle afin d’urgemment lui parler...
Des larmes coulaient sur ses joues alors qu'elle arpentait les couloirs de la demeure...

Quelque chose d'incroyable, d'étrange, s'était passé... Cela changerait tout ce qu'elle avait connu jusqu'à présent et cela pas que pour elle...
Il fallait qu'elle trouve son oncle au plus vite avant de retourner aider surement l'inconnue...
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Alcyne

Reprise de conscience

J'attend du bruit. Je tout est noir, puis, tout est bleu. Le son se fait plus distinct. C'est une voix. Mes oreilles n'en entendent pas souvent. Une voix féminine, très douce. Des cheveux blonds, une robe beige, une moustache... Non ce n'est pas la même personne.

Je me réveille dans un petit lit, entourée par une jeune fille à peine plus jeune que moi qui me nettoie et un homme brun. Je les regarde, sans rien dire, n'ayant pas tout de suite retrouvé l'usage de la parole à cause des cinq années passées en solitaire.

Lecy, Resindrel... Ce sont leur nom, comme moi je m'appelle Alcyne ? Qu'est-ce que je fais ici, dans cet endroit si luxueux ? Il fallait que je reste dans ma forêt. De nombreuses questions se bousculent dans ma caboche. Une toute particulière :

Où trouver à manger ? J'ai faim.

Ces derniers mots, je les ai dit tout fort, les premiers mots que je prononce depuis moult printemps. Un bon lapin... Hum... J'en rêve déjà. Je suis complètement dans mes pensées, j'ai finit par oublier que des gens m'observe.

Mais ces gens là sont attentionnés, aussitôt dit, aussitôt je me fais servir à manger. Je me concentre de nouveau sur eux, je les regarde. Ils me regarde.

Je regarde le plateau de nourriture, ils le regarde aussi. Il y a un potage de légumes, des morceaux de viande autour et des fruits, raisins et pommes. Ils me regardent encore quand je relève la tête. Suis-je devenue une bête qu'on engraisse à me regarder ainsi ? Je me rappelle que le vieille élevait quelques chèvres pour le lait et la viande. Je renifle le plateau, ça sent bon, ça sent plus bon que moi.

Je me renifle. En effet... Mais je suis déjà moins crasseuse.

Je regarde la jeune fille. Qu'elle est belle dans sa robe beige bien que je ne sache pas encore ce qu'est une robe. Je fixe son visage, très doux, très jeune, bien conservé. Ses cheveux sont soyeux et fins, un peu bouclés comme les miens. Toutes les jeunes filles sont comme ça ? En tout cas pas les vieilles aux cheveux gris et blancs qui tombent.

Soudain, une douleur à l'estomac me prend, je mange avec les doigts sans réfléchir. C'est bon, mais pas le temps d'émettre le moindre commentaire. Ils me tendent une cuillère en bois. La vieille en avez une grosse pour faire sa tambouille, je m'en servais aussi après sa mort. Celle-ci est petite, je la prend, mais le repas est déjà près. Tant pis, elle fera très bien dans ma collection.

J'essaye de la mettre dans la besace de peau qui ne me quitte jamais. Mais la besace n'est pas là. Je les regarde en montrant les crocs, comme le font certains animaux que j'ai appris à imiter, faute de pouvoir imiter des humains. Je repense à ma collection, mon bien le plus précieux dont je vous reparlerai en détail une autre fois.

Je pousse le plateaux devant mes pieds et me lève, leur passant à côté, en direction de la sortie.

Lecy.anne

Lecylane n'obtient pas de réponse à ses questions, elle n'en tient pas rigueur, elle n'a peut-être pas envie de parler!... Ou peut-être qu'elle est muette?... Ou alors elle sais pas parler même!... Parce que Lecy elle avait entendu des récits de taverne sur des enfants abandonnés très jeune qui finissent par devenir de vrais petits sauvageons!...

Quoi qu'il en soit aux mots: "J'ai faim.", elle élimine toutes suppositions qu'elle se faisait dans sa petite tête et alors qu'on la sert et que la jeune fille commence à manger, elle se dit que peut-être en fait...
Elle est un peu amusée de la voir manger ainsi, elle utilise même pas la cuillère!... Lecy un petit sourire en coin étonnée, un sourcil relevé la regarde, se dit que peut-être elle allait dire que c'était bon, quoi que ce soit, mais non!

Alors silence général et là la jeune inconnue semble se mettre à chercher autour d'elle du regard quelque chose, pas bête Lecy se dit qu'elle doit chercher ses affaires, c'est vrai que cela doit faire bizarre de se réveiller dans un endroit que l'on ne connait pas entourée d'étrangers...
Et là! Là! V'la ti pas qu'elle se met à leur grogner dessus!...
Lecy lâche un petit "Oh" de surprise et se met au fond a rire! Elle rit doucement, ça fait drôle quand même, mais pas le temps de rire pour Lecy que la fille se lève et prend la direction de la porte!

Un regard vers son oncle et Lecy, de la main déposée sur son avant bras, lui fait comprendre "qu"elle s'en occupait!"...
Eh mais attennnds!... Elle la rattrappe avant qu'elle n'arrive à la porte. Oui, elles sont grandes les chambres à défaut d'être peu nombreuses ici...
Tu vas pas partir comme ça! Tu m'as même pas dit comment tu t'appelles? Elle enchaîne. Et puis tu comptes aller ou comme ça armée d'une cuillère?... Lecy la regarde un doux sourire sur son visage.
On a ta besace si c'est ça que tu cherchais!... Essaye de titiller sa curiosité mais surtout son attention. Je ne veux pas que tu partes comme ça! On pourrait laver au moins tes affaires et pis euh... bah toi aussi!... Sans laisser trop d’échappatoire Lecy rabat doucement la jeune fille dans le centre de la pièce tout en lui parlant...

Lecy parle, parle, parle, au fil des années elle avait remarqué que quand on ne laissait pas d'une certaine manière, parler quelqu'un on arrivait à en tirer ce que l'on voulait! Ouais, ça elle l'avait remarqué sur le marché, elle avait bien observer un des vendeurs d'un étal, qui semblait faire un paquet de ventes...
En plus on t'a déjà préparer un bain! C'est tout chaud!...
Et pis on attend quelqu'un qui va vérifier que tu vas bien!...

Lecy la regardait, elle voulait pas la laisser comme ça, elle savait même pas si elle avait un endroit où aller ou quelque famille à rejoindre. Comment elle s'était retrouvée inconsciente là bas! Ah non, non!...

Alcyne

Alcyne la jeune fille des bois ou la rencontre de deux sœurs :

Le 20 septembre 1461, le soleil est au plus haut.

Je cours dans les bois, il m'échappe, fichu lièvre, même blessé par mon piège, il file à toute allure. J'ai faim, deux jours que je n'ai rien piégé. Je me contente de quelques baies et d'insectes. Les branches encore feuillues griffent mon visage, déchirent mes guenilles. J'ai mal dormi, un loup guettait près de ma cabane cette nuit. Le lièvre boiteux m'entraîne hors du bois, le soleil tape sur mon visage crasseux. L'animal finit par se faufiler dans un terrier. Dépitée, épuisée, affamée sous la chaleur suffocante, je perd connaissance à m'écroule.

Je m'appelle Alcyne, j'ai eu quinze ans hier. Je suis née en Franche-Comté, je n'ai jamais connu mes parents. Abandonnée dans la forêt dès mon plus jeune âge, j'ai été recueillie par une vieille sorcière qui élevait des chèvres dans les bois. J'ai appris à survivre seule dans la nature. Celle-ci n'a aucun secret pour moi. Mais je suis illettrée, comme ma tutrice. Cette dernière est morte peu avant mes dix ans. Depuis, je me débrouille pour rester en vie.

Mais ce jour là, tout a changé...

Je me réveille dans un petit lit, entourée par une petite blondinette à peine plus jeune que moi et un homme brun, affublant une belle moustache. La petite me ressemble étrangement. J'éprouve tout de suite de la sympathie pour elle. Elle s'appelle Lecy, elle a quatorze ans et elle est déjà maire de son village, Pontarlier. Je les regarde, sans rien dire, n'ayant pas retrouvé l'usage de la parole à cause des cinq années passées en solitaire.
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Lecy.anne

Une trouvaille...

Une journée ordinaire, qui avait commencé comme toutes les autres et qui se trouvait empli de choses à faire comme chaque jour...
Lecylane s'était levée tôt, avait quitté la demeure familiale pour se rendre au village, en halle et en mairie, mais aujourd'hui elle était lasse, fatiguée car elle avait mal dormi, elle avait décidé de prendre du temps donc pour elle pour "sa pause déjeuner!"...

Quand les cloches sonnèrent onze heure, la jeune fille sortit de son bureau et se rendit au marché où elle acheta aux producteurs ou agriculteurs locaux de quoi se restaurer, de quoi se faire un petit pique nique...
Depuis peu, elle montait régulièrement à cheval, cheval qui était un héritage de feue sa mère. En selle et la voilà partit, elle ne sait pas trop vers où, mais elle souhaite un endroit calme et sans personne pour se ressources un peu...

Les sabots de son cheval marque la chevauchée en rythme, un petit trot et Lecy se dirige vers une forêt non loin...
Elle descend de cheval et s'aventure un peu plus dans une forêt dense mais où le soleil semble transpercer ça et là de ses rayons le vert alentour...
Elle tient son cheval par la bride et tout deux ils avancent. Plus loin, il semble qu'il y ait un espace dégagé puis encore des bosquets... Lecy continue.

Il fait chaud dis donc quand même, elle s'arrête pour boire un peu d'eau dans une gourde en peau et en verse dans sa main à l'attention du cheval.
Il reprenne leur marche dans ce qui semble être un pré récolté il y a peu et plus loin, au sol, une forme l'interpelle. Elle fronce les sourcils et se rapproche de façon plus vive...

Oh mon dieu!... Une jeune fille, c'est une jeune fille! Elle ne peut pas dormir ainsi sous un tel cagnard! Lecy espère qu'elle n'est pas morte, il est vrai que parfois il rôde quelque brigands sans scrupules ou bêtes sauvages!...
Lecy court maintenant et s'agenouille près de l'inconsciente, elle lui prend la main, essaie de voir si elle respire... Elle respire ouf et elle ne semble pas trop gravement blessée. Lecy regarde à droite, à gauche, crie à l'aide mais personne ne semble l'entendre ici!
Que faire? La laisser là à sécher au soleil le temps d'aller chercher des secours n'est pas possible et Lecy tente donc de la soulever, elle se dit que peut-être sur un malentendu elle pourra la hisser sur le cheval mais en vain...
Elle n'est pas bien grosse cette jeune fille mais elle pèse suffisamment lourd pour que Lecy n'arrive pas à la porter.

Une idée lui vint soudain, elle tente de faire s'allonger le cheval et de là, elle n'aura plus qu'à la hisser dessus et faire attention quand il se relèvera!... Elle n'avait jamais fait ça mais avait vu une fois, un homme blessé monter sur sa monture ainsi!...
Elle fouille dans la besace accroché aux flans du cheval, sort la pomme qu'elle comptait manger en dessert et attrapant d'une main le licol, le rapproche de la jeune fille, parlant à l'oreille de celui-ci tente, à plusieurs reprises sans succès de le faire s'allonger...

Et enfin, louant le très haut, Lecy le vit s'allonger. Elle tire la fille pour qu'elle est la taille au niveau de la selle et fait remonter le cheval qui semble ravie de se retrouver sur ses pattes, tout du long elle la tenait comme elle put et la jeune fille semblait bien calée un peu de son corps de chaque côté.

Lécy met un pied dans un étrier, va se caler sur la croupe du cheval, derrière la selle, d'une main prend les rennes et de l'autre tente de tenir l'inconnue...
Elle rentrera aussi vite que possible au village et la demeure des lion Rouge n'étant pas si loin, l'emmena directement là bas, sans se poser de question...
Elle en dépasse les grilles et appelle à pleins poumons Francis, le serviteur de son Oncle afin qu'il l'aide à monter la jeune fille dans une chambre, Lecy entrant derrière lui, appelle Résindrel, paniquée, son tonton saura surement quoi faire!...

Il la rejoint et tout deux au dessus du lit, il envoie Francis chercher un médicastre après être aller chercher une petite bassine d'eau et un linge propre.
Lecy s'en empare et commence doucement à nettoyer, essuyer, le visage, les bras et les jambes de la jeune fille. Et alors qu'elle lui essuie le front, elle découvre son visage qui étrangement lui semble similaire au sien, sans parler de la couleur de ses cheveux, enfin...

Soudain, elle ouvre les yeux! Ils sursautent presque et la regardent...

Bonjour!...
Je m’appelle Lecylane et voici mon oncle Résindrel...
Je vous ai trouvé évanouie il semblerait dans un champ.
Comment vous sentez vous?...

Lecy la regarde en espérant que tout irait bien!

Lecylane

Le 28 juillet de l'an de Grasce 1461

C'est dur!... Je ne suis pas très bien...
Je n'arrive pas à croire que le destin m'est rendu cette mère et me l'ai reprise si vite! Nous commencions à peine à faire connaissance, à nous découvrir et je l'avoue à s'apprécier. Elle avait l'air encore jeune et était si belle et douce comment Aristote peut-il me l'avoir dérobée ainsi?!...

Physiquement, nous nous ressemblons beaucoup! Enfin on avait les mêmes yeux, le même nez, elle m'a dit qu'elle pensait que nous aurions le même visage une fois que je serais grande et elle a sourit doucement. Bon elle était brune et moi blonde, mais apparemment un de ses frères aussi est blond. Si je finis en tout cas, en grandissant, par lui ressembler plus, je serais si contente, elle était tellement belle...

Je n'ose pas aller vers le reste de cette famille qui elle me l'a confirmé ignore encore et toujours mon existence... Je n'ai pas envie de m'imposer en ces temps de deuil où je pourrais être prise pour une pique assiette ou je ne sais quoi ou qui! Je redoute de rencontrer ces personnes qui ont eu son amour, le mien, qu'elle aurait du me donner à moi!
Je ne veux pas faire d'histoire et suis habituée à être seule. Je ne veux pas faire d'histoire...
Je ne veux pas rester en lorraine ou je ne connais personne vraiment. Je veux rentrer à Pontarlier, je n'ai plus rien à faire ici!

Toutefois, ce matin, un événement chamboule un peu mes plans. Arrêtée dans une auberge modeste à l'extérieur du village, la tenancière est venue me chercher dans ma chambre car quelqu'un demandait après moi!
J'ai d'abord eu très peur! Qui pouvait bien me demander? Je n'ai rien fait de mal! Qui? Pourquoi? J'ai, je l'avoue, scruté la pièce des yeux pour pouvoir me cacher et ai même songer à la fenêtre, mais la tenancière voyant mon état de stress me proposa gentiment de rester avec moi le temps que je jugerais nécessaire!... J'ai juste hoché la tête et suis descendu avec elle, au rez de chaussée dans la taverne.

Il n'y avait pas encore grand monde et elle me désigna du doigt la personne qui voulait me parler. Nous nous en sommes approché et je me suis assise avec lui à une table, la tenancière debout non loin derrière moi. A l'allure il avait pas l'air d'être louche ou suspect, il était bien habillé bien que simplement et semblait un peu mal à l'aise voir ému... Je l'ai dévisagé tout autant que lui pour moi et sommes restés quelques secondes sans parler. Il se présenta ensuite, il s'agissait d'un des serviteurs de Dame, feue ma mère de sang... Il m'a expliqué, qu'elle l'avait fait demandé auprès d'elle, le jour même de ma première visite, qu'elle lui avait révélé toute l'histoire et qu'elle lui avait confier une mission.

Je ne savais pas trop si je devais lui faire confiance ou pas mais je voulais savoir ce qu'il en était, je me suis retournée pour dire de la tête avec un sourire à la patronne que ça irait et nous recommençâmes à discuter.
Il avait été mandaté par feue sa Dame, il l'appelle comme ça!... Mandaté donc, pour récupéré plusieurs malles et autres objets de toutes sortes qui m'était destiné et qui était entreposé en la demeure familiale depuis fort longtemps. Je fis tout de suite non de la tête, je ne voulais pas les rencontrer je ne voulais pas de problèmes, non! Je ne voudrais même ne plus jamais rencontrer personne de peur de le voir disparaitre... Bref!
Il m'a tout de suite rassurée et m'a affirmé que tout serait chargé sur une grande charrette attelée et qu'il m'apporterait tout ici même, d'ici peu. Encore une fois devais-je lui faire confiance? Et là il laissa échappé quelques mots sur ma ressemblance avec ma mère et j'ai bien vu dans ses yeux qu'il tenait à elle et ça, ça m'a rassurée.

Je venais sans le savoir d'hériter... Et de bien de belles choses, de biens qui avaient été gardé pour moi, de sa part à elle. Ca je l'ai réalisé un peu plus tard...

Lecy.anne

Le 09 août de l'an de Grasce 1461

C'est toujours aussi dur!... Je ne vais pas forcément mieux...
C'est quand on perd quelque chose que l'on se rend compte de sa valeur à nos yeux, à nos cœurs, dit-on communément. J'en fais encore une fois l'expérience. Voir trépasser mes deux parents adoptifs n'est-il déjà pas assez dur? En perdre un troisième est juste si cruel... Qu'ai-je bien fait à Aristote!?!

J'en ai marre!
J'ai envi de tout casser, de crier aussi fort que je le pourrais et sur les gens aussi! J'ai envi de donner des coups de pieds dans les poules qui caquètent, des coups de poing dans les ventres des gros messieurs. J'ai envi de tirer les cheveux des filles, je voudrais casser tout ce qui m'entoure si seulement je n'avais pas été en cette taverne!... Je me sens fatiguée, je dors mal.

Je pleure alors que je ne vois pas pourquoi je pleurerais pour une Dame que j'ai connu si peu!

Le serviteur qui m'avait approché une fois, à l'auberge au dessus de la taverne où je réside, est revenu une fois. Il est venu me dire que tout était prêt et que tout ce que "feue sa Dame" avait demandé à mettre donné avait été soigneusement empaqueté et ranger dans la charrette attelée qui elle aussi m'était destinée!...
J'ai trouvé cela bizarre, je ne savais pas si je devais en rire ou pleurer. Tout cela me paraissait comme lointain, irréel, je ne comprends toujours pas, bref!
Il m'a aussi laissé un pigeon de leur demeure afin que je puisse le prévenir de mon départ afin qu'il me livre tout cela. Je ne sais pas quelle tête j'ai du faire durant notre entretien, mais ça devait être entre la stupéfaction et l'antipathie...

Dès le lendemain, je me suis mise à la recherche de personnes qui voudraient bien venir avec moi pour m'aider. J'avoue que d'habitude mes affaires tiennent dans si peu de place et là je me retrouve avec une charrette surement pleine... Il me faut assurément une escorte et il semble que je puisse dorénavant me permettre cela alors autant voyager en sécurité!...Ce que je fis donc!

Voilà que cinq personnes se joindront à moi! Ecumer les tavernes aura au moins été utile à ce sujet.
Il y a des dames, Yliana et euuuh une germaine je crois, qui s'appelle Jahina. y'a aussi son liebeuuu Lanfeust57 et d'autres messires Gaultier_millaut et Sagaiii. Je suis trop contente, je vais enfin pouvoir partir d'ici, j'ai grand besoin de rentrer chez moi!!! Après plusieurs échanges avec eux, nous arrivons à fixer une date. Pour certains ça tombaient bien, ils voyageaient et allaient dans cette direction. Pour d'autres, l'envi de bouger un peu avait suffit à les décider. Quoi qu'il en soit je suis ravie!

Le pigeon vient de s'envoler...

Lecy.anne

Le 14 août de l'an de Grasce 1461

C'est le jour du départ!
J'ai donné rendez vous à tout le monde à l'auberge ou je me trouve, quand les cloches sonneront midi!
Je me suis levée tôt même si en fait, je n'ai pas beaucoup dormi...
Je me demande si mon retour va se passer sans encombre. Si le serviteur ne va pas me jouer une sorte de mauvais tour. Si mes compagnons de voyage ne vont pas eux aussi me jouer un mauvais tour?
Beaucoup de question avait tourné dans ma tête...

J'ai aussi mal dormi car je repense à tous ces derniers événements. Ma venue ici, ce que j'y ai découvert et trouvé, à tout ce qui semble s'engager sans que je n'ai vraiment imaginé ou pensé qu'une chose pareille puisse m'arriver... C'est juste incroyable. C'est juste irréel. C'est juste triste...

J'ai la gorge serrée alors que l'heure arrivait et que j'avais donné rendez-vous au serviteur bien avant les personnes qui doivent m'escorter.
J'étais déjà prête depuis un certain temps et avait décidé d'aller attendre le messire dans la taverne, assise près d'une fenêtre, un verre de jus de mirabelle à la main...
Dès que je voyais une charrette, mon cœur s'emballait, je n'en pouvais plus d'attendre! En même temps si vous recevez "vos cadeaux" d'anniversaire tout d'un coup alors que vous n'en avez jamais eut, ça fait bizarre!... J'était excitée comme une puce, je ne savais à quoi m'attendre, il m'avait dit qu'il y avait beaucoup de chose mais je ne suis pas habituée à l'opulence, au luxe ni aux belles choses, même si au fond je n'avais eut que la bague sur la chaîne qu'elle m'a offerte j'aurais été heureuse, je l'ai été d'ailleurs à ce moment là!...

Le voilà...
Je l'ai à peine aperçut que je l'ai reconnu! J'ai sauté de ma chaise et filer à toutes jambes dehors en faisant d'ailleurs claquer violemment la porte derrière moi, tant je fus pressée.
Et là, la mâchoire décrochée, l'air bête surement et les yeux ronds, je l'ai vu s'avancer et s'arrêter vers moi avec une charrette qui semblait déborder de toute part, recouverte d'un grand linge afin d'en cacher son contenu et ligotée de part en part afin que le chargement ne tombe pas sur les routes chaotiques qu'il y avait parfois en campagne.
Je suis restée longtemps muette, je le regardais, regardais derrière, la montagne de choses encore inconnues et je regardais les deux magnifiques chevaux qu'on me laissait également afin qu'ils tirent tout cela...

Il m'a salué et répertorié de façon brève mais claire ce qu'il y avait dans cette grande charrette: Des tonneaux de vins, cidre et autres boissons. Des malles de vêtures et autres robes de toutes tailles, des tapisseries, des bijoux. Un coffre fermé à clef, clef qu'il me remit ensuite, contenant une somme inimaginable pour moi en écus sonnants et trébuchants. D'autres denrées alimentaires pour e voyage et pour chez moi. Des objets divers de décoration et un équipement pour plus tard si je décidais de prendre la voie des armes. Et encore bien des choses qu'il faudrait que je découvre une fois arrivée chez moi...

Je restais toujours sans voix et alors que de façon affectueuse il me serra quelques brèves instants dans ses bras, me signifiant que si j'avais besoin de quoi que ce soit je n'avais qu'à le prévenir, il me dit aussi qu'il devait partir avant que son absence ne paraisse trop louche.
De toute façon, au même moment mes compagnon de voyage arrivaient, les voyant au loin.
Je le remercia de tout mon coeur et celui-ci palpitant le regarda partir à pied, et bé!...
Mais plus le temps de rêvasser, nous fûmes bientôt au complet, et prenant place entre deux d'entre eux sur le banc de la charrette juste derrière les gros popotins de ces deux énormes chevaux, nous prirent la route...

Au revoir la Lorraine, Bonjour ma Franche Comté!...

Lecylane

HRP: Ceci est et sera un ouvrage appartenant à Lécylane.
Tel un journal de bord ou journal intime, elle y couche ses souvenirs, ses craintes, ses espoirs et sa vie.
Ce document est donc privé et vous ne pouvez donc en savoir le contenu, à moins qu'elle ne vous ai raconté un épisode de sa vie...

Le 10 juillet de l'an de Grasce 1461

Bon, alors voilà!
Je suis à Pontarlier, en Franche Comté.
Je me suis installée là depuis peu et aime bien le village et les quelques gens que j'y ai croisés...

Cela me fait bizarre d'écrire sur ce nouveau cahier alors que j'ai perdu mon tout premier, qui était en fait mon cahier de pratique à l'écriture alors que j'étais encore dans ce couvent où l'on m'avait recueillit dès lors que je fusse orpheline.
J'avoue que même si c'était pas jojo là bas, au moins je sais lire et écrire, bon pas très bien je confonds encore des lettres mais ça va, y'en a pleins qui savent pas du tout!...
J'aimais bien les dessins que j'avais fait aussi dedans même si je mettais faite grondée pour ça...

Papa et maman me manquent, même si avec le temps j'oublie leurs visages. Des fois quand je dors je crois entendre leurs voix et ça me réveille, mais je suis toute seule et je suis pas chez moi...
Enfin si maintenant c'est chez moi! J'ai pas le choix.
J'ai travaillé dur chez des gens ou même à la mine, j'aidais à ramasser des cailloux pour pouvoir acheter de quoi manger. J'ai économiser, mendier parfois mais c'est pas facile...
Et pis bah comme une grande j'ai réussit! J'ai pu me trouver un petit endroit que je loue pas trop cher, heureusement que je suis petite, j'ai pas besoin de beaucoup de place.

Des fois, je me dis que je n'aurais pas du m'enfuir comme ça du couvent, y'en a qui étaient gentils et ils s'occupaient bien de nous quand même, enfin...
Suis partie comme une mal propre comme on dit, mes copains de là bas me manquent aussi, j'espère que je les reverrais un jour.

Je suis partie avec une Dame super gentille Ladylara qui veut m'emmener avec elle et son neveu Yannbaco en Lorraine. Ca avait l'air d'être des gens tout biens comme il faut mais j'ai eu trop peur et du coup je les ai suivi de loin! Les observant, me demandant si c'était une bonne idée...
Je crois qu'au final j'apprends à vivre seule et bah des fois j'aime bien. J'ai pas de règles qui m'empêchent de faire ce que je veux. Personne qui me dit fais pas ci! Fais pas ça!
Mais c'est dur parfois...

Une fois en Lorraine, je ne savais pas quoi faire, je ne me voyais pas rester avec eux et j'avais toujours cette boite mystérieuse que maman ,m'avait donné et que je devais donner à apparemment une famille dont je ne me souvenais plus très bien du nom...
Et un soir, mon sang n'a fait qu'un tour, voilà que je forçais le petit coffre précieux afin d'en libérer son contenu! A la lueur d'une bougie, je le vida, une lettre scellée d'un cachet de cire avec gravé dessus un blason, dedans une médaille aristotélicienne, et une bague avec une opale noire, aux reflets bleus et verts...

La lecture de la dite lettre fut une épreuve plus que difficile tant les mots couchés sur le papier révélait un secret qu'on s'était gardé de lui raconter!...
Ceux qu'elle croyait être ses parents, ils n'étaient rien. Confiée, elle leur avait été confiée par une jeune femme qui se disait être sa mère. Le fruit d'un acte malveillant voilà ce que j'étais, mais aussi à priori la première née de cette jeune femme...
Et le comble était que les pas de Lecylane l'avaient surement menée où il fallait qu'elle se trouve...
Dans la lettre, la Dame expliquait qu'elle était d'une famille bourgeoise à la base mais qu'elle avait pris son indépendance et fini en franche Comté où une mésaventure l'avait conduite à m'avoir... Elle disait qu'elle reviendrait en Saint Empire afin de me retrouver et que ce coffret et son contenu prouverait mon existence et ma filiation...

Je ne lus pas la suite, alors que de mes yeux commençaient à couler de lourdes larmes, je m'endormis de fatigue et émotion...

Lecylane

Le 25 juillet de l'an de Grasce 1461

Bien des choses ce sont passées depuis la dernière fois que j'ai prit le temps d'écrire dans ce journal.

Tout d'abord, je suis restée en Lorraine, le temps de mener ici déjà pourquoi pas mon enquête sur la fameuse Dame qui serait ma mère et il s'est avéré que le destin m'a menée jusqu'à elle!... Il s'agit d'une habitante d’Épinal, une bourgeoise ou noble au final je sais pas trop... Elle aurait eu des fonctions dans des conseils ducaux, elle n'était pas bête... ma foy!...
Il s'avérait que sa famille ait débarquée Bien des années auparavant et qu'ils avaient une demeure en dehors des murs d'enceinte du village, au cœur d'une forêt en bord de Moselle...

Je ne savais plus quoi penser! je bouillonnais d'émotions diverses et opposées. La colère d'avoir été abandonnée d'abord, l’incompréhension ensuite. La joie de me dire que j'allais peut-être la retrouver puis la rage viscérale d’avoir du grandir seule à la mort de ces parents "adoptifs", me croyant seule au monde!...
Cela fait beaucoup pour une enfant de 11 ans tout aussi forte et débrouillarde que je puisse être.

J'ai continué à me renseigner car je ne voulait pas aller la voir chez elle, je préférais l'observer d'abord et l'aborder ensuite et j'ai enfin retrouver sa trace au fond d'une petit monastère du village, ou la Dame semblait faire une retraite loin de sa propre famille.
Il fallait que j'y aille, il fallait que je lui parle, il fallait que je la voit et c'est ce que j'ai fait! Ayant ramassé ça et là des fleurs j'avais composé un modeste bouquet. Pris la boite que je ne savais qualifier de malheur ou de bonne fortune. Je suis entrée dans le monastère, l'air de connaitre les lieux et de savoir très bien où je me dirigeais, ne sachant pas si elle acceptait les visites, je ne devais me faire attraper. J'ai sourit à toutes les personnes que j'ai croisé, l'air encore une fois sur de moi, mais il ne fallait pas se leurrer, comment trouver une aiguille dans une botte de foin?...

Regardant à droite, à gauche, je me fis remarquer par une bonne soeur, qui le visage souriant me questionna et finit par répondre à mes questions d'orientation. La Dame que je cherchais se trouvait non loin de là, dans une pièce à l'écart du plus grand nombre. La bonne soeur me dit qu'il ne fallait pas que je reste de trop afin de ne pas la fatiguer car son état de santé était préoccupant...
Palsambleu! Voilà la déconfiture. J'ai senti mon visage se crispé et la peur monter en moi...

Et voilà que je trouvais sa chambre. Je n'osais pas entrer mais il fallait après tout ce chambardement dans ma vie, il me fallait des réponses, un visage à mettre sur ce nom qui était synonyme de mère... Un très léger "Entrez "ce fit entendre et poussant la porte je sentais mon coeur battre à m'en briser les côtes. Dans un souffle court je pus entendre venant du lit un " Qui est-ce?"...
La pièce était sombre, les rideaux tirés ne laissant qu'une mince veine de lumière entrer et marquer l'obscurité. Je distinguais le lit et m'en approcha en lui disant bêtement "Il s'agit de Lecylane..." La Dame s'était avec peine relevée dans son lit et la suite je n'ai pas envie de l'écrire. Cela restera à jamais notre discussion, nos embrassades bien que réticente au début, nos moments à nous. Je revins plusieurs fois la voir, de façon brève car elle semblait bien plus malade qu'elle ne le laissait entendre et elle finissait toujours par s'endormir au bout d'un moment...

Et ce furent nos derniers moments ensemble, à nous, à jamais, car elle finit par décéder...

Resindrel.k

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[RP] Knoevenagel, chronique de famille et ses bâtardes