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[RP] Un archipel

Takanomi
- Je comprends. Mais il n'est pris de ses crises que lorsqu'il y a trop d'agitation à l'entour.

Et ils s'engouffrèrent dans les rues calmes de Vannes sans plus attendre.

- Dans le fond, il est très calme. Bien que ce soit difficile à croire. Et ce disant, il flatta l'encolure.

En effet, sa cousine n'avait eu l'occasion de le voir qu'à deux reprises, ayant de fait assisté à deux incidents. Cette fois-ci, il y eut moins de heurts, cependant, mais quand même cela ne suffit à ce qu'il soit en odeur de sainteté. Et le fait que rien de grave ne soit arrivé présageait peut-être une bonne suite, meilleure que les autres, en tout cas.

Bercé par la cadence de sa monture, le Kermorial prenait le temps d'observer les façades et encorbellements, devantures de boutiques, d'ateliers ou de tavernes par moments, de demeures la plupart du temps.
Sans se sentir chez lui, il avait toutefois une sensation de détente accentuée non seulement par la fatigue mais c'était là un bien-être qu'il n'expliquait pas complètement.

C'était là l'effet que lui faisait la Bretagne. S'il pensait à une destination de voyage, Breizh lui venait en tête. En diplomatie, lorsqu'il s'agissait de rapprocher deux peuples, ce devaient être les Bretons et les Artésiens. Son nom véritable -Takanomi n'étant qu'un surnom qu'il s'était donné lui-même- était breton et son nom de famille, de même.
Et l'idée qu'il pouvait exister d'autres Kermorial avait accentué le tout bien que les liens de sang fussent une catégorie de liens inconnue pour lui.


- Elle ne s'est pas arrangée, depuis, cette pauvre bête. Où l'avez-vous donc traînée ?

- Oh... Nous avons parcouru moi et Marc bien des lieues.
D'ailleurs, oui. Je te présente Marc.


Oui car un nom lui a été donné, après d'ailleurs quelques années passées sans qu'il n'en ait reçu.

- Nous avons vécu ensemble la guerre du Ponant. Il m'avait aidé à transporter du maïs pour les troupes, notamment. Et bien souvent, c'est moi qu'il transporte presque incessamment de Péronne à Arras et vice versa.

Marquant une pause, il poursuivit.

- Il n'est pas très beau à voir, il est vrai, mais il m'aide énormément.

A ce moment-là, ils passèrent en face d'une boucherie, où un bon rôti embroché tournoyait au dessus d'un feu, répandant une odeur alléchante vers l'extérieur. Il songea à l'alternative de s'arrêter suite à l'appel strident de sa panse, mais le pas décidé d'Elisabeth la fit s'envoler vers d'autres horizons. En plus des vêtements, du contretemps équestre et du logis, il ne fallait pas trop en demander. D'ailleurs, en parlant de logement :

- La comtesse a des écuries.

Elisabeth de Kermorial-Cachotteries avait en effet omit de l'avertir qu'elle le jetait en pâture de la sorte à de la noblesse.

La comtesse ? Comtesse ?

- Elle ne verra pas d'inconvénient à ce qu'on y prenne soin de votre cheval, si tant est qu'il y réagisse bien ?

Le cheval encore, ça passait sans doute. Mais voir débarquer un manchot crotté et légèrement odorant ?

- Hm, hm.
J'espère que le foin ne pique pas trop, dans les écuries...
dit-il.
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Else
Est-ce un oui, ou un non ? Elisabeth jette un nouveau coup d’œil au bestiau effectivement paisible. Soit. Si l'agitation lui convient mal, il ne devrait pas y avoir motif de s'inquiéter. Le logis de la venelle est un havre tranquille, niché presque à l'ombre de la muraille, replié sur lui-même derrière son vaste mur aveugle. Il accueille régulièrement de nombreux hôtes, c'est vrai, mais humains, et qui n'ont rien à faire dans les écuries ; et il ne se trouve ces temps aucun enfant pour troubler de ses jeux la tranquillité équine. Ça ira.

Ainsi rassérénée, Elisabeth rétorque à l'inquiétude :


- Vous pouvez toujours essayer de le vérifier, avant d'y abandonner Marc. Ceci dit, vous avez probablement le cuir moins tanné que lui.

Encore que. Mais elle retient la dernière remarquer. Au fond, que sait-elle de lui ? A peu près autant que ce qu'il sait d'elle, c'est-à-dire : franchement, pas grand chose. Tout au plus ont-ils un nom en commun. C'est peu – surtout en comptant qu'elle n'a appris ce nom-là que sur le tard. Elle bifurque le long des remparts, qu'elle a pris le parti de longer. Par là, pas davantage de monde. Les rondes régulières ne devraient pas constituer motif d'agacement pour l'animal.

La route se poursuit en silence. Lorsqu'enfin elle reprend la parole, la Tour Trompette, leur objectif, dévoile déjà son ventre puissant à l'horizon... Mais Elisabeth n'a pas l'air de vouloir jouer les guides touristiques.


- Vous n'aurez pas forcément l'occasion de la voir – la comtesse, qui d'autre ? Je loge dans une aile.

C'est ce qui s'appelle délivrer l'information au compte-goutte. Mieux vaut attendre. Une fois gagnée la venelle, et passée la porte cochère d'une imposante propriété, tout devient plus clair – à commencer par le pavé de la cour coquette qui se cache derrière le mur simple. En face, le bâtiment principal, lourd de glycines, raconte des histoires qu'Elisabeth est loin de connaître toutes. Au fond de la cour, une aile se détache du corps de logis : c'est celle qui lui fut concédée, et vers laquelle se dirigeront les pas Kermorial – doubles, une fois n'est pas coutume – après une halte aux écuries.

La pièce principale, sans prétentions, sera vite gagnée. Peu de meubles : un coffre, deux fauteuils, deux armoires. Snobant la première, pleine à craquer, mais de nourritures pour l'esprit, l'hôte par ricochet traversera la pièce pour en ouvrir une seconde, nettement moins utilisée. De là, elle tirera une miche de pain, et une pièce de viande séchée soigneusement emballée dans un linge. Elle posera le tout sur une table, avant d'inviter le cousin à se servir.


- Je vous fais chauffer de l'eau. En attendant... Je présume que vous n'avez pas encore mangé aujourd'hui.

A son humble avis, l'heure de casser la graine est passée de beaucoup – question d'habitude. Mais elle n'en dira rien. Elle disparaîtra, ne reparaissant que par instant, chargée de seaux d'eau qui chaufferont à l'étage.
Takanomi
Comme il s'en rendait compte petit à petit, des bribes de souvenirs ressurgissant au fur et à mesure, ils s'approchaient de ce qu'on lui avait désigné à l'époque comme étant le Venelle de la Tour Trompette. Il eut toutefois peine à reconnaître l'endroit puisqu'il s'y était aventuré par un soir ou une nuit fort pluvieuse à tel point qu'on n'y voyait pas grand chose. C'était Chimera elle-même, d'ailleurs, la "comtesse" qui l'avait renseigné sur l'emplacement de ce logis. Et au moment où il vint il ne trouva personne et s'en était allé sans chercher à s'immiscer plus loin. C'était il y avait de cela deux ou trois années. L'endroit semblait avoir changé, à moins que ce ne fut le jour qui le faisait paraître tel qu'il était à présent. La Tour Trompette semblait bien plus haute et il en était de même des remparts.

- Vous n'aurez pas forcément l'occasion de la voir, je loge dans une aile.

- J'ai déjà eu l'occasion de la rencontrer par le passé.

Il faillit lui demander la raison pour laquelle elle n'avait pas sa propre chaumière et pourquoi elle logeait dans ce qui avait l'air d'être une dépendance. Il s'en rendit compte lorsque, après avoir traversé une grande porte d'entrée et s'être approchés d'une bâtisse joliment décorée, ils dévièrent vers un bâtiment la jouxtant. Il descendit de sa monture, laquelle fut prise rapidement en charge, ce qu'il nota à peine. La trinité"casse-croute - bain - dodo" prédominait sur toute autre considération.

Et ils atteignirent une sorte de salon, spacieux, ce qui était certainement dû au mobilier peu foisonnant. Une sorte de simplicité qui n'était pas pour déplaire à Takanomi. Remarquant quelques reliures qui agrémentaient une armoire et il s'en approcha failli prendre un des volumes mais se retourna en y renonçant.

- Je vous fais chauffer de l'eau. En attendant... Je présume que vous n'avez pas encore mangé aujourd'hui.

- Certes... Merci.

Irrésistiblement attiré par le pain et ce qui avait l'air d'être de la viande, il s'installa, abandonnant sa cape et le fardeau de sa besace.
Il mangea goulûment, rompant le pain de ses dents et dévorant la carne avec conviction.
C'était froid. Mais c'était bon aussi.


- Il y a beaucoup d'ouvrages ici. Ils ne servent pas que pour les offices, je crois.

Entre les bouchées, en effet, il se tournait fréquemment vers cette armoire, curieusement.
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Else
Après plusieurs allées et venues, Elisabeth tire le second fauteuil et s'installe, dos à la cheminée de pierre endormie. A l'étage, un semblable foyer, plus modeste, opère sa simple mais lente alchimie. Nous sommes au beau milieu de l'été : il a s'agit de faire partir un feu. Le bain devra attendre un peu.

Suivant le regard de son hôte affamé, elle considère le meuble chargé de paperasses, rouleaux et autres ouvrages. Elle en possède certains, qu'elle a récoltés ça et là au fil des ans. Les autres ? Prêtés, pour lecture ou pour copie. Kermorial n'a pas de fortune, loin s'en faut, mais une partie de ce qu'elle a abreuve les parcheminiers.


- Pas seulement, non, bien sûr.

C'était évident ? Pour elle, sans doute.

- Quoiqu'il y ait un bon nombre de textes religieux. Copiés dans les archives de Nantes et de Rennes, pour la plupart.

C'est pour ses recherches, voyez-vous ? Qu'on se le dise : entre la taverne où elle sert, l'église où elle officie et l'assemblée des clercs où elle discute, elle case encore quelques heures par semaine de copie, traduction, rédaction et autres scribouillardises. Courriers parfois, rouleaux souvent, ouvrages aussi : tout ce qu'elle ne peut caser tout entier en sa mémoire, tout ce qui nécessite d'être communiqué, tout ce dont elle veut conserver le texte, à la lettre près, est scrupuleusement transcrit en soigneuses pattes de mouches. Kermorial a appris à économiser la ressource : elle écrit petit et net. Et de temps à autres, lorsqu'elle ne peut vraiment pas faire autrement, elle se procure les textes voulus.

- Mais même ceux-là ne servent pas tous pour les offices. Il y a des textes de théologie, du droit canon... je me vois mal aborder tout ça pendant la messe. Il y a du droit temporel, aussi – les textes en vigueur en Bretagne. Pas tous, bien sûr, mais une petite partie.

Elle ignore encore que sa collection juridique croîtra bientôt, par la force des choses. Dans les journées bien remplies, elle fourrera des compétences supplémentaires. Mais c'est une autre histoire. Pour l'heure, c'est une reliure particulière qui arrête son regard.

- Le grand volume, tout en haut, c'est de la botanique. Un prêt. Et à côté, quelques contes d'ici, le peu que j'ai réussi à trouver par écrit.

La Bretagne cultive sa tradition orale. Pas toujours drôle, pour une fille du Livre – non qu'elle soit sans mémoire, mais tout à fait impuissante face aux chants interminables. Elle apprend, cependant. Apprend à se souvenir, à accoutumer son oreille à une autre musique des mots que celle qu'elle fredonne depuis l'enfance.

- Et d'autres petites choses, conclut-elle, regard glissant encore sur les cuirs. Si l'une ou l'autre vous intéresse, vous pourrez en lire.
Takanomi
Il s'était adossé, accueilli au creux du fauteuil dont il dégusta le confort avec autant d'appétit que les mets qui lui avaient été servis. Et comme à chaque fois qu'il mangeait plus ou moins bien, il était comme anesthésié, enseveli dans un silence religieux et contemplatif où, comme il le disait souvent, il s'agissait d'écouter la "douce chanson du calme". Mais les yeux, il les avait rivés toujours sur la suite de reliures. Et avant même qu'on ne lui dise quoi que ce soit, il avait repéré les ouvrages juridiques. Et comme il s'agissait en partie de droit canon, cela éveilla sa curiosité et le fit émerger.

- Tout cela est fort intéressant. Je n'ai jamais étudié un autre droit que le droit temporel. Or, une grande partie des procédures utilisées dans les juridictions actuelles s'inspirent de ce que pratiquaient les ecclésiastique dans leurs tribunaux.

Et il avait prononcé ces mots avec la conviction de celui qui souhaite convaincre un large auditoire sceptique. Mais si le phrasé y était, il n'en était rien de son attitude physique. Ses vieilles chausses et sa cape sombre et usée faisaient de lui une espèce de vagabond. Seule la broche argentée en forme de croissant de lune, laquelle agrafait ladite cape, pouvait dissiper l'espace d'un instant cette idée.

- Depuis mon infirmité, j'ai aussi pris goût à toutes sortes d'ouvrages forts intéressants , dit-il d'un ton où se mêlait une sorte de soulagement.

- Si jamais l'idée vous tente de venir me rendre visite, je te les montrerai.

La bibliothèque se trouvait à quelques pas de lui seulement mais pour y parvenir, cela nécessitait qu'il se levât, chose qui n'était pas tant envisageable que cela dans l'état dans lequel il se trouvait présentement. Or, la curiosité souhaitait qu'il y jette un coup d'oeil plus avant. Mais non.
Il se tourna vers sa cousine et, comme s'il se remémorait un vague souvenir, il lui dit :


- Je crois qu'un ecclésiastique s'était occupé de toi étant plus jeune. Son nom m'échappe. Mais c'est sans doute de lui que te vient ce goût, non ?
C'est aussi pourquoi tu es devenue diacre.

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Else
A l'un ou l'autre moment, au détour des mots assurés, le regard d'orage s'est arrimé à la paradoxale silhouette. Las et sûr. Volontaire et abandonné. Amoindri et complet. Sophistiqué dans la négligence. Lettré, aussi. Curieux homme, en vérité – l'assertion est vraie d'un certain nombre, quoique pas de tous, comme le voudrait le bon sens (l'optimisme ?) ordinaire. Et tout à coup, l'invitation ne paraît plus si improbable qu'elle aurait pu, et Elsa hoche la tête. La visite n'est pas proche, pas programmée, même pas désirée ; mais elle est, aussi, autre chose qu'une énormité.

Pas de nain, pas de géant.

A quoi ça tient, tout de même. Si bien que la question à peine posée reçoit réponse, sans passer par le filtre ordinaire qui éclate la vérité en monosyllabes.


- Archibald.

Quoi ? Des filtres, il en reste, et qui produisent des lambeaux ; mais ceux-là sont honnêtes. Le nom, du reste, importe peu ; elle aime le prononcer. Comme si le vestige métallique, sur sa poitrine, pesait une once plus lourd, disque chaleureux, écho d'une embrassade paternelle. Il y en eut peu, pourtant. Ou pas ? Elle ne sait plus.

- C'est autre chose qu'un goût.

Quoi que ce le soit, aussi ; mais c'est pire. Une esthétique. Celle du silence signifiant. Des baisers des pierres et des obscures clartés. D'où crois-tu, dis, que vienne ce dont nous sommes faits ? Et qu'est-ce au juste ? Eussé-je été autre, sans lui ?

    - Alors, Elisabeth ?
    - Mais...
    Silence.
    - Alors ?

    Un rai de lumière pâle danse sur une couronne grise. Jamais il n'éleva la voix, ni ce jour-là, ni aucun autre – ou bien la pupille d’alors a occulté le souvenir. Sa douceur de vieillard suffisait à exciter les pires remords dans son l'âme, alors même qu'aucun mal peut-être n'avait été commis. Il suffisait que les mots ne viennent pas. Crime ? Erreur ? Ou aléas ? Il ne le lui disait jamais, ou cessa très tôt de lui dire. Elle devait savoir. En bon partisan des mystères révélés et de la science infuse, il ne fut que le guide qu'il pouvait-être : celui qui n'offre aucune réponse.

Une pierre. L'une des. Alors oui, pourquoi ; et contre quoi.

- Mais je suppose que c'était très probable. Il fallait que le moment vienne, et que je décide.

Haussement d’épaules.

- On décide toujours.

Malgré toutes les objections. Vous pensez si elle les connait ! Mais dans l'affirmation vibre quelque chose de non négociable, comme un défi lancé à la faiblesse humaine. La force, c'est ça. De décider toujours, même quand on a les biceps d'une musaraigne rachitique perdue dans l'océan. Le cas échéant, il est bien entendu conseillé de décider d'accepter toute perche tendue. Mais.

D'accord. Finalement, elle ne s'est pas tant livrée que ça.
Takanomi
Archibald, oui.

Comme si la réponse précédente appelait confirmation, que les souvenirs étaient partagés et qu'un même épisode avait été vécu. Quod non. Mais la réplique semblait naturelle, puisque dite machinalement.

Il ne dit rien par la suite, se contentant, accoudé au fauteuil, joue reposant sur son poing, dans une apparente absence, de tenter en réalité de saisir au vol les implications des paroles laconiques de son interlocutrice, ponctuées de pauses. Et achevées par un long silence durant lequel Takanomi se mit dans la posture de celui qui n'avait pas de réponse à offrir mais qui s'attendait à recevoir une sorte de suite de récit.

Il se tourna progressivement vers elle pour la regarder, tandis que des questions se bousculaient dans son esprit.

Mais il se sentit comme pris à son propre piège tendu par la mauvaise habitude. En effet, des gens qu'il rencontrait habituellement, la plupart étaient à ce point bavards qu'ils en disaient beaucoup ou juste assez parce que lui ne disait rien ou, d'après ce qu'on lui reprochait, pas assez à tel point qu'il se laissait qualifier peu glorieusement par ceux qui le considéraient comme étant censé être leur interlocuteur.

Or, il semblait partager cette nature avec Elisabeth, ce qui s'avérait perturbant. C'était une sorte de jeu de miroir inexact et asymétrique car de part et d'autre, les reflets n'avaient pas la même apparence, appartenaient à des réalités distinctes et se dotaient d'une consistance qui leur était propre et qui s'était vraisemblablement forgée ou cristallisée avec le temps.

Puis il se leva.

J'oubliais les vêtements de rechange. Les as-tu ?
Merci, d'ailleurs, pour le repas. Mais je ne t'ai point vue manger, quant à toi.

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