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Famille re-CON-posée

Diego_corellio
Quand je suis rentrée dans ce qui devient petit à petit notre maison, c’était pire qu’un champ de bataille (mais organisé hein), avec une Eliance qui courait partout avec des plats reposant sur les mains. J’avoue que du coup j’ai pas tout compris. Je me suis demandé pourquoi elle se mettait en chantier pour un soir qui s’annonçait comme les autres. Je me suis avancé d’un pas trainant, le cœur à l’envers ; Maryah allait bientôt partir, elle ne pouvait rester indéfiniment.

B’soir Eli’ pourquoi tout s’tapage ?

Le ton est peu enjoué, plutôt grognon. Les enfants déboulent à ce moment-là en criant, beaux comme des cœurs apprêtés plus que de raison. Décidément ce soir il se prépare un truc et je ne suis pas au courant. Surement qu’elle invite sa peste qui lui sert d’amie. Voyons le bon côté des choses, je verrai Mike au moins.
Je marmonne à l’attention de la rousse :

J’suppose que j’dois être présentable et tout l’tralala ?
J’vais aller prendre un bain et m’changer.


Je grimpe, pas vraiment motivé à l’étage sans attendre de réponse remplissant le bain avant de m’y plonger en soupirant d’aise. L’eau savonneuse glisse sur ma peau tandis que mes doigts effleure les marques laissés par Maryah ou celle plus ancienne et qui ne partira pas laissé par la Nordique. Marqué par les deux femmes que j’aime. Eliance ne me marquera jamais. Elle n’est pas comme ça.
Après de longues minutes et alors que le jour peu à peu décline, je me décide à sortir ceignant mes hanche d’un linge me dirigeant vers la chambre. Des braies neuves noires sont passées, agrémentés d’une chemise blanche recouverte d’un gilet noir impeccable. La moustache est taillée proprement, une main rapide passée dans les boucles brunes avant de descendre satisfait de ma mise.

Bon on attend qui au juste ? Savoir si je dois commencer à boire de suite pour supporter la compagnie ou non ?


Oui ce soir je suis d’assez mauvaise humeur. Maryah va partir et je suis agacé. C’est à ce moment qu’à la porte on frappe. Puisqu’Eliance est occupée avec son repas, je vais me charger d’ouvrir et par conséquent de découvrir pourquoi on se met en grande pompe.

J’y vais Eliance vous dérangez pas j’ouvre, j'servirai au moins à ça...

D’un pas nonchalant je me dirige vers la porte et de l’ouvrir avec raideur étonné de devoir baisser le regard pour capter celui de mon invité. Eliance à des amis nains maintenant ? De mieux en mieux ! Je me marre intérieurement. Il se pourrait bien que le repas soit mouvementé et que nos invité soient foutus à la porte plus vite que prévu...
Finalement c’est une tête connu que je me retrouve à dévisager.
Si Percy est là, ça veut dire que Maryah aussi. Mon cœur se met à battre alors qu’un sourire vient égayer mon visage.

Hey Mon p’tit Percy ! Commet vas tu champion ?

Je lui ébouriffe tendrement les cheveux avant de m’effacer de la porte pour le laisser entrer me retournant pour crier :

Les jumeaux venez voir qui est là !

Eliance vous auriez dû m’dire que c’était Maryah et Percy, c’est plutôt une bonne surprise pour les jumeaux. – Et pour moi mais ça bien sur je ne vais pas le préciser –

Par contre si je suis heureux de la venue de l’épicée, des angoisses de dernières minutes surviennent ; les enfants on sait tous que ça parle et les miens on cette fâcheuse tendance à le faire très bien. Puis y a aussi des trucs qui ne tromperont personne. Comment se comporter avec elle ce soir alors que je suis censé être marié ? C’est le stresse totale alors que je la regarde arrivée, belle comme toujours.
P’tain j’arriverai pas à m’passer d’elle, de toutes ces nuits qu’elle m’a offerte de ce qui nous a enflammé et nous enflamme encore …
Mais il n’est plus temps de tergiverser car bientôt elle est là. Un rapide coup d’œil à droite à gauche pour m’assurer qu’Eliance n’est pas à portée d’oreille ni dans les parages avant de sourire tendrement à la brune.

B’soir Toi.
Comment vas-tu princesse ?


Mes lèvres viennent épouser avec délicatesse son front alors qu’une main de pose au creux de son dos, l’invitant à entrer par une caresse discrète, m’écartant légèrement d’elle quand nous paraissons aux yeux d’Eliance.

J'te débarrasse peut être ?
Tes besaces et ton ... Mantel ?


Ce putain de mantel qui si souvent à dérobé ta nudité aux yeux des autres alors qu'en taverne nous nous enlacions chaudement...
Non Diego il ne faut pas commencer comme ça ! Ce soir il va falloir sauver les apparences si nous voulons préserver notre secret.
Alors une seul consigne triple buse, fait un nœud à c'que t'as entre les pattes et tiens toi à carreaux
!

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Eliance
Elle s'affaire, court partout. Tout doit être prêt. Tout doit être parfait. Quand Diego rentre avec son humeur massacrante des derniers jours, c'est pas grave. Elle sera joviale pour deux si il faut. Elle l'accueille d'un sourire et, malgré le marmiton lourd qui dort dans ses bras, elle va à sa rencontre et dépose un chaste baiser sur sa joue.

'soir mon Dracou.
C'est une surprise. J'peux rien vous dire. Mais allez vous laver, oui. V'là une bonne idée.
Et faites- vous beau !


Elle le suit des yeux, un instant, alors qu'il file à l'étage. Elle est envahie ce soir-là d'une plénitude rare et rien ne viendra gâcher ça. C'est peut-être une simple soirée entre amis qui rendra le sourire à son Diego. Peut-être une simple soirée qui le ramènera totalement vers sa femme. Eliance le sent bien, qu'il est un peu distant. Étrange. Et surtout, malade. Il a perdu ses lettres. Égaré dans sa tête leur point de rendez-vous. Il a même oublié qu'ils se vouvoyaient. Tout ne peut pas être mis sur le compte de l'éloignement contrain et forcé qu'ils ont subi. Même si Eliance sait qu'il va voir ailleurs, parfois, il n'oublie jamais rien. Rien d'elle, en tout cas. Et il revient toujours vers sa femme, plus doux et attentionné qu'auparavant. Cette fois-ci, c'est bien différent. Il reste un peu ailleurs, toujours à boire ou à fumer. Sinon, et bien il râle. Il a fini par lui avouer ses faiblesses. Les pertes de mémoire engendrées par les opiacées, selon Ayla. Tout est donc mis sur le dos de la maladie. Et la décision est prise pour la Ménudière. Elle prendra soin de lui. Elle l'aidera de son mieux. Et le mieux, c'est son sourire. Alors elle sourit. Elle y croit. Ils seront heureux, ici, dans cette maison.


Le poids du marmiton se rappelle à elle et elle reprend ses activités, une fois son bel italien évanoui à l'étage. Il est accroché à la crémaillière pour se faire lécher le séant par les flammes. Pendant ce temps, la roussi-blonde s'affaire à mettre la table, à éviterles jumeaux qui courent partout, excités comme des poux.

Manooo ! ton épée ! j'ai failli m'péter la binette dessus ! La laisse pas par terre, vinguette !


Et puis Diego revient. Beau, non. Sublimement beau. Un nouveau sourire tendre lui est adressé.

C'est une bonne surprise, Diego. Faites pas c'te tête. Vous en s'rez content, j'suis sûre.


Pas le temps pour plus d'explication. On frappe. Et Diego s'en charge alors que Eliance hoche simplement la tête. Vrai qu'il fait plus grand chose, l'Italien, depuis qu'il a réparé plus ou moins efficacement les trous du toit en arrivant, les premiers jours. Les assiettes en main sont posées et Eliance s'accorde quelques secondees pour savourer la voix enchantée d'un Diego qui semble revivre. Puis passent devant elle deux mini-flèches italiennes beuglantes et piaillantes.


C'est l'principe d'une surprise, de rien dire !


Eliance rit. La soirée va être formidable. Elle en est sûre. Elle finit de disposer les assiettes et vient à la rencontre de Maryah qui est déjà occupé avec un Diego galant et poli. C'est assez rare pour le préciser...

'soir !
Tu tombes à pic ! Tout est prêt.


Une bise est déposée sur la joue de la Bridée et Eliance se recule de sorte à se retrouver à côté de l'Italien pour lui prendre la main doucement.


C'est une bonne surprise, non ?


Elle a effacé de sa mémoire la journée précédente où Maryah s'est décidée à lui donner un cours assez particulier et intime consistant en gros à « laisse-toi faire, je te palpe, tu vas voir, tu vas aimer », en vue de désinhiber la froide épouse de son amant. Scène ô combien gênante que Eliance s'est empressée d'oublier et donc de ne pas raconter à Diego, lui permettant, ce soir-là, de pouvoir être pleinement heureuse de la venue de la Bridée.
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Maryah
Il semblait à Maryah qu'une éternité s'était écoulée avant qu'Eliance ne vienne ouvrir. Mais ce ne fut pas la Rousse qui vint ouvrir, c'était Diego. Eliance avait demandé à Maryah de venir plus tôt pour qu'elles puissent discuter un peu avant que l'homme du foyer n'arrive, apparemment c'était raté. Il y avait fort à parier qu'Eliance avait été fort gêné de ce qui s'était passé en taverne, et elle allait jouer l'épouse parfaite. Terrain sur lequel Maryah ne s'aventurerait évidemment pas.

A quelques pas de l'entrée, elle regarda Diego passer la main sur les cheveux de Percy, comme elle aimait le faire, et fut surprise de voir Percy passer ses bras autour de la taille de l'homme et l'étreindre. Diego et Percy étaient toujours restés à bonne distance, l'Italien ne cherchait pas à jouer avec les sentiments de l'enfant, ni à prendre la place de Niallan, et cela avait largement contribué à rassurer Maryah. Diego s'intéressait à elle, juste pour elle, pour ce qu'elle était, avec ses forces et ses failles.
Son cœur commença à tambouriner alors qu'elle s'approchait. Il était beau son joli cœur, apprêté, coiffé, séduisant, sentant le propre et ce subtil parfum naturel viril. Son regard croisa le sien, et elle sentit que la partie était foirée d'avance. Là, déjà, d'un seul regard, dans sa tenue contrastée et décontractée, elle avait envie de lui.

Le baiser qu'il déposa sur son front la fit rougir, l'effleurement de la main masculine sur sa chute de reins lui lança un frisson qui parcourut toute sa colonne alors même qu'Eliance arrivait. Par Déos ... C'était impossible. Et cela devint carrément infernal quand la douce Eliance glissa sa main contre celle de Diego. Il sembla à Maryah qu'elle aurait pu tuer pour ça !

Les salutations passées, et pour briser cette scène de bon ménage, Maryah abandonna son mantel à l'Italien, mantel qu'il avait bien souvent froissé et retroussé. Elle portait sa tenue de voyage, mais elle avait tenu à garder son corset qui mettait son buste en valeur. Petite taille, ventre tonique, et poitrine plus apparente qu'à la normale. Ses œillades provoquantes lancées discrètement à l'Italien, s'égaraient parfois du côté de l'ouverture de la chemise de l'homme.
Elle s'empressa de passer aux cadeaux, voulant accélérer cette soirée, qu'elle ne supporterait guère longtemps. C'était une séance de torture en fait pour elle.
Lucrezia se vit remettre une jolie paire de bottines, avec ceinture et ruban rose assortis, Mano une chemise de pirate comme celle de Percy, assortis d'une ceinture et d'un fourreau où il pouvait glisser l'épée en bois, un coffret orange bonnet, écharpe, gants pour aider la Rousse à lutter contre le froid mordant de Savoie, et enfin une chemise rouge sang pour l'Italien, de confection italienne d'ailleurs, ouverte de bas en haut, se fermant par un lacet de cuir savamment croisé, comme ceux que portait Sarah.

Malgré la gêne réciproque des deux amants, la soirée commença et les talents d'hôte d'Eliance s'étalèrent au grand jour. Maryah avait apporté du vin, un de ceux qu'ils avaient bu pour leur rencontre, et du whisky pour la fin de soirée. Il lui faudrait bien ça quand elle tournerait les talons, et perdrait de vue son redoutable partenaire de corps à corps.
La soirée s'effilait doucement, les enfants étaient particulièrement sages, se retirant après chaque plat pour aller "jouer encore un peu", Maryah devisant de tout de rien avec une superficialité effarante. Lorsqu'Eliance quittait la table pour aller chercher quoique ce soit, Maryah en profitait pour frôler la main de l'Italien, son genou, lui faire du pied sous la table, et le dévorer littéralement du regard. Maryah était une battante, comment pouvait-elle faire pour laisser cet amant exceptionnel et cet homme si compréhensif, dans les bras d'Eliance qui n'en ferait rien ??? Quel gâchis ! Il fallait se rendre à l'évidence, ils n'étaient pas fait pour être ensemble.

Et avant que la fin du repas arrive, Maryah avait pu en faire part à Diego, lui murmurant en se penchant sur lui :


T'y arriveras pas Diego ... c'pas ta vie ça ... regarde autour de toi, une jolie p'tite bicoque douillette, une gentille femme parfaite, mais ... mais ... l'aventure, la folie, la passion, le danger ? C'qui fait battre ton cœur? C'qui te fait te sentir vivant ...

Elle s'était arrêtée net en voyant Eliance arriver avec les desserts. Ahhhh ces chers gâteaux dont la métaphore permettait de confesser tellement de choses, sans rien dire. Le regard de l'Epicée alla de l'Italien aux gâteaux. Après tout ... peut être n'était-elle qu'un gâteau de plus ? Non ... non Maryah n'avait rien d'une crème. Et puis, il aurait fallu un gâteau sec à l'extérieur, croustillant, piquant, et moelleux et fondant à l'intérieur ... Un truc impossible.

C'est là qu'elle comprit. Il fallait mettre un terme à cette soirée qui n'avait pas lieu d'être et qui avait déjà trop duré. Elle n'avait pas à endurer cela. Ni à admirer Eliance dans son rôle de p'tite femme parfaite alors qu'elle la savait profondément brisée et mal avec la féminité, ni à jouer les discrètes amies avec Diego alors que leurs ébats étaient passionnées et leur quotidien bien assorti.


Tout cela était ... délicieux. Je te remercie Eliance, mais je crois que je n'pourrais pas en avaler davantage ... Je vais exploser ...
Nous n'allons pas pouvoir rester plus longtemps. J'ai trouvé un couple qui voyage vers la Bourgogne et nous partons avec eux ce soir. Il est l'heure de dire au revoir !


Elle se leva un peu brusquement, la chaise tombant sous l'impulsion. Alors qu'elle la ramassait, les trois enfants arrivèrent déguisés, avec un long parchemin représentant la Mer, le port d'Alexandrie avec des chameaux, et bien sûr un Bateau avec Eliance, Diego, Maryah, Lucrezia, Percy et Manolito sur le pont.

Et trois bouches en cœur qui commencèrent à entonner " Il était un petit navireeeeeeeeeeeeeee , il était un petit navireeeeeeeeee "...

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Diego_corellio
Une torture.
Voilà comment ce foutu diner menaçait de tourner. Et avec une note de drame en supplément. Putain de femmes, putain de Maryah qui, si elle n’avait pas sorti la tenue belle robe et tout le tralala avait su mettre ses courbes plus que délicieuses en avant. J’avais beau manquer de neurones je ne suis pas le dernier des crétins et ses coups d’œil sont assez éloquents, tout comme ce décolleté dans lequel mes yeux n’ont de cesse de se perdre.

Elle attaque avec les cadeaux. Des petits présents qu’elle n’était en rien obligée de faire et qui pourtant vont droit au cœur des enfants. En même temps comment pourrait-il en être autrement ? Ce sont des enfants et le meilleur moyen d’avoir des enfants dans sa poche c’est bien de les gâter avec toujours plus de jouets et autres babioles superflus dont ils n’ont pas besoin. Enfin bon j’suis mal placé pour parler parce que je suis toujours en train de leur dégoter de nouveaux trucs et bidules. Ouai papa gâteau c’est moi. Mais Maryah si elle offre des cadeaux ce n’est pas pour une histoire d’enfants, c’est juste qu’elle s’y est attachée, peut-être trop puisqu’elle va devoir les quitter.
Puis elle est passée à moi.
Son cadeau pourrait sembler banal, mais il ne l’est en rien. Une chemise à la tinte si violente, symbole du sang, symbole des passions. Nous nous sommes côtoyés si peu et pourtant ça a suffi pour qu’elle lise en moi tel un livre ouvert et qu’elle sonde la moindre parcelle de mon être pour arriver à me connaitre. Sa provenance ne laisse aucun doute sur ses origines, elle ne peut être qu’italienne, cette coupe, cette couleur si vive et ce tissus … Seuls les italiens possèdent un talent suffisant pour faire naitre entre leurs doigts ce genre de merveilles. Et dans un ultime clin d’œil elle y inscrit la mémoire de l’Écossaise.

Eliance ce soir s’était surpassée pour le repas, elle n’avait jamais cuisiné ainsi. Logiquement ça méritait des compliments quand même. Sachant que ces derniers jours j’avais passé plus de temps entre les cuisses de Maryah qu’avec ma propre femme, que lorsque je rentrais c’était pour marmonner avec aigreur ou me coucher. Un petit effort n’allait pas me tuer.

Vous vous êtes bien démerdée pour une fois en cuisine. ‘Fin c’est vraiment bon…


Le ton n’est pas vraiment chaleureux pourtant sur la dernière phrase j’ai réellement mis plus de douceur dans mes mots, plus de « mariattitude ». Ouai c’est de mon invention.
Mais putain c’est quoi mon problème ?!
Pourquoi je ne suis plus l’homme que j’étais ? Qu’est ce qui a changé au point que j’en devienne insupportable avec Eliance ? Elle ne mérite tellement pas cette vie et pourtant rien ne pourra l’en défaire, ou du moins pas tout de suite.
Pourtant alors que je devrai la jouer mari parfait c’est tout l’inverse, mes yeux ont du mal à se détacher de l’épicée, mais il faut continuer à cacher l’inavouable. Torvar déjà avait mis le doigt trop tôt sur la vérité dans un de ses écrits qu’il adressait à Maryah et qui avait eu la bonne idée de m’en lire quelques lignes. Le vieux avait l’nez creux. Mais heureusement pour moi, j’avais une épouse qui fermait beaucoup les yeux et continuait de croire en son rêve quitte à se bercer d’illusions. Vive les naïves !

Puis Maryah avait murmuré des mots, des mots qui ne lui ressemblait pas. Mais alors pas du tout. Pas le truc mièvre hein juste qu’elle n’était pas du genre à foutre un ménage en l’air dans son intérêt et encore moins quand une de ses amies était directement concernée.
Il fallait qu’avant qu’elle ne parte je trouve le moyen de lui répondre.
Pourtant la fin du repas a approché et pas moyen d’en placer une sans attirer un minimum l’attention. Du coup j’ai continué de me resservir, sitôt mon verre vide je le remplissais à nouveau. Ainsi en buvant j’empêchais mes yeux d’aller vagabonder vers des contrées interdites…
Et quand elle a annoncé qu’elle allait partir, mon esprit s’est mis à tourner à une vitesse hallucinante il fallait trouver un moyen pour qu’elle reste juste un peu encore, le temps d’une dernière étreinte. Bon vous me direz avec une Eliance dans les parages ça allait être coton mais bon on sait jamais les solutions miracles ça existe !

Hey Maryah tu vas pas te sauver comme une voleuse ! Naméo on a pas pris notre petit verre de whiskey ! C’est quand même c’qui a celé notre … disons ce qui a servi à enterrer la hache de guerre.


C’était la monnaie d’échange qui nous avait réuni, elle payait un verre et en échange j’offrais une étreinte, mais sans le corps à corps, juste le câlin. Ce soir-là j’avais été particulièrement généreux car elle avait eu droit au supplément. Puis les gosses ont dû sentir que le moment de la séparation approchait parce qu’ils se sont ramenés en chantant un air qui dévoilait sans ambiguïté aucune la requête qui allait suivre.

Avant que tu files j’vais quand même passer le cadeau voir comment y m’tombe. Z’en pensez quoi Eliance ?

J’ai pas attendu sa réponse, et en quelques mouvements de bras je me suis retrouvé torse poil devant les deux femmes. Aucune gêne, j’ai saisi le tissu carmin et l’ai passé avec aisance l’ajustant avant de sourire joyeux aux belles.

Alors ? Verdict ?
En tous cas elle est agréable à porter, merci prince… l’épicée !
J’vais faire concurrence aux dieux avec ça !


Un sourire taquin étire mes lèvres alors que je me jette des fleurs tout seul. Oui je sais que je suis beau et alors ?
Je me dirige ensuite pour attraper une bouteille, la déboucher et servir trois verres revenant pour leur en donner un chacune et trinquer. En donnant son verre à Maryah, profitant d’un moment d’inattention d’Eliance occupée à causer aux enfants j’ai murmuré à l’oreille de la brune :

C’est p’t’être pas ma vie mais j’suis coincé d’dans t’sais bien que j’peux pas m’permettre d’partir comme ça …C’est

J’ai pas fini ma phrase Eliance était en train de se retourner et cette proximité avec Maryah allait finir par mal tourner. Pourtant alors même que j’aurai du m’écarter d’elle je n’ai pu empêcher les lippes italiennes de murmurer encore quelques mots à l’attention de l’épicée :

Cette tenue … P’tain t’imagine même pas toutes les envies qui m’passent par la tête en t’voyant … Offre moi encore cette nuit, cette soirée …


Mon regard s’est plongé quelques secondes dans le sien avant d’en revenir à ma femme puis aux enfants.

Papà si vuole andare con Maryah e Percy sulla barca ! *
Oui Papa ! Dis oui s’il to plaiiiiit ! En pius on était bien tous ensembieuhhh. Redarde on a fait un pian, nous on fait dodo dans le grand lit Percy, Lu et moi et toi tu dors aec Mayah dans le pitit lit comme quand on voyageait !
Oui papa aec maman Ryah ! En pius elle nous ratontera des histoires et pis elle s’ottupera de moi.
Papà più con Percy si deve restare insieme per l'ordine dei draghi non si può essere diviso ! **

J’ai regardé mes gosses se mettre en quatre pour que j’accepte. Je les ai regardé dire des trucs qu’ils auraient pas dû dire comme le fait que j’avais dormi avec Maryah. Je me suis raclé la gorge pour éviter qu’Eliance entende les enfants réclamer Maryah. Je ne voulais pas que ça blesse la rousse que je savais fragile.

Lucrezia, Manolito, che cosa avevo detto mi sembra?
Non di mamma Maryah, è signora questa sera. ***


Sì papà…
Mais papa c’est ma maman !

Chut ça suffit tous les deux ! – froncement de sourcils alors que je hausse la voix pour leur faire comprendre – On en a déjà parlé ! On prendra nous aussi le bateau un jour mais pas maintenant hum ?

Mano à froncé les sourcils, de la même manière que moi réplique parfaite. Les mêmes mimiques d’agacement. Ce gosse est bien le mien pas de doutes sur ça. Il a tourné les talons et est parti bouder quelques mètres plus loin. La lèvre de la petite blonde à frémit signe annonciateur qu’elle allait se mettre à pleurer. Je me suis accroupi à sa hauteur pour la prendre dans mes bras sauf qu’elle s’est détournée en chouinant pour s’accrocher à la jambe de Maryah redoublant de sanglots.
J’ai longuement soupiré en me redressant promenant mon regard sur tout le monde.

Bon ben le départ s’annonce mouvementé…

Le verre est vidé d’une traite, attrapant ma pipe, bourrée puis de la glisser entre mes lèvres.

Tu tires Maryah ?



*Papa on veut aller avec Maryah et Percy sur le bateau !
** Papa en plus avec Percy on doit rester ensemble pour l'ordre des dragons on peut pas être séparés !
*** Lucrezia, Manolito, qu’est-ce que j’avais dit il me semble ?
Pas de maman Maryah, c'est madame ce soir.

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Eliance
Le compliment arrive. Étrangement formulé. Mais il est là. Et Eliance le prend simplement comme il arrive, renvoyant un sourire à son mari. C'est pas comme si les paroles aimables se comptaient sur les doigts d'une main, ces derniers temps.

Merci l'Dracou.

La soirée continue. Les cadeaux sont dévoilés. À la grande surprise de la roussi-blonde qui reçoit son lot de laine avec une rougeur et un sourire gêné. Une femme qui vous roule une pelle et vous offre quelque chose le jour d'après, ça cache quoi ? Eliance est honteuse. Voilà tout. Elle laisse rapidement ses présents de côtés pour se concentrer sur ceux des autres. Et puis, tout aussi rapidement, elle reprend son rôle. Elle n'est pas femme parfaite. Elle n'aime pas non plus cuisiner. Elle tente juste de rendre le sourire à son époux devenu si mystérieux. Il est loin, le temps où les confidences et la vérité absolue étaient de mise. Mais elle est patiente. Elle croit que tout ça reviendra. Tout. Comme avant. En mieux.

Et puis Maryah veut partir. Et puis Diego la retient. Il passe même sa chemise, sous le regard amusé de sa femme.

Vous faites toujours concurrence aux dieux.


Mano qui tape sur le crâne de Percy avec son épée en bois, ça mérite une intervention. Alors Eliance choppe le petit Italien par le col de sa chemise pour le retenir.

Mano, fais douc'ment un peu. On est pas chez les barbares.


La main a lâché le col pour remonter dans les cheveux bruns. Ce diable-là est bien le fils de son père. Comme si le geste d'Eliance avait été déplacé, il semble avoir réveillé des désirs chez les enfants qui se mettent à parler à leur père. Comme d'ordinaire, Eliance ne comprend rien. Et ça vaut mieux. les mots sont bien entendus, mais la mixture mi-française mi-italienne empêche le cerveau ménudiérien de les associer ensemble. Ainsi, indépendamment, elle entend « maman », « Maryah », « lit », sans se douter une seule seconde que tous appartiennent à la même phrase. Et puis, pour Eliance, elle est leur mère. C'est ce la volonté d'Aphro. Celle de Diego. Elle n'imagine pas une seconde au que les jumeaux aient pu adopter seuls une autre mère qu'elle.

Elle les regarde, observe Diego s'en dépatouiller. Elle sourit même un peu, à le voir autoritaire avec eux. C'est suffisamment rare. Mais les traits se tirent quand Lucrezia se met à brailler. Vrai qu'elle a de la voix, la petite. La digne fille de sa mère. Blonde, belle et braillarde. mais ce sont bien des sourcils qui se haussent quand Diego propose sa pipe à... Maryah. Elle le regarde un instant, abasourdie. Diego ne partage jamais ce genre de chose. Elle a interdiction d'y toucher depuis toujours. Il ne veut pas de ça pour elle. Alors voir Maryah avoir le droit d'accéder à une proximité qui lui est interdite réveille les sentiments jaloux d'Eliance.

Elle ne dira rien. Elle crispe simplement la mâchoire et entreprend de débarrasser la table. Elle a mis de l'eau à chauffer sur le feu. Dès qu'elle bouillira, elle fera la vaisselle. À force de prendre sur elle pour tout et pour rien, elle en devient insipide. Et vide. Avant, Eliance n'aurait jamais cuisiner autant. Elle n'aurait pas fait la vaisselle. Avant, elle n'aurait pas supporté que Diego la regarde à peine. Les rêves font faire des choses stupides. Dont fermer les yeux plus que de raison.

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