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[RP] Tant va la cruche à l'eau...

Rosalinde
Été 1463, canicule sous le Soleil bourguignon.

Retour sur le sol de la riche Bourgogne pour la Wolback, qui n'avait pas du y mettre les pieds depuis son départ de Sémur, des années auparavant. Et pour venir sur les terres de cette pince de Montréal, par dessus le marché ! Ah, c'était bien d'honneur qu'elle lui faisait. Le vassal, et propriétaire des terres, elle ne l'avait que très peu croisé au détour de quelque taverne ; son nom était surtout revenu dans la bouche de Judas qui semblait (à l'époque) fort priser sa compagnie. Pour sa part, Rosalinde lui en gardait quelque petite rancune, personne n'avait en effet le droit de lui voler son Judas. Quand bien même elle ne l'avait point vu depuis des mois.

Mais qu'à cela ne tienne. Elle avait grande envie de refaire son apparition sur la lice après sa blessure armagnacaise (ou était-ce gascone ?), et avait donc sauté sur cette occasion pour venir se dégourdir l'armure, quand bien même elle n'avait une fois encore pas passé le premier tour. Las ! Cela ne l'empêcha pas de profiter pleinement de sa journée, et de picoler son content (tout en restant toutefois raisonnable, la cuite mémorable qu'elle s'était pris avec Aimbaud lors de joutes précédentes l'avait un peu vaccinée).

Ce fut surtout la chaleur qui eut raison de sa présence dans la taverne improvisée du camp. Le vin commençait à échauffer tout le monde et rendait l’atmosphère difficilement supportable. Elle avait donc filé à l'anglaise (peu étonnant quand on s'appelle Wolback) et s'était aventurée jusqu'à un coin beaucoup plus tranquille : les bords de l'étang de Cussy-les-Forges. Désert était même beaucoup plus approprié, comme terme. Et il ne fallut pas longtemps à la dame de Foulletorte pour se décider à aller prendre un bain.

Ôtant donc cotte et poulaines, elle se glissa dans l'eau uniquement vêtue de son chainse, et puisqu'elle était excellente nageuse, se laissa aller à quelques brasses, et plongea même une fois ou deux, tandis que le crépuscule tombait doucement. Et finalement, elle se laissa aller à son exercice préféré. Prenant une profonde inspiration, elle plongea la tête sous l'eau et se laissa simplement porter par l'eau, attendant d'être à court de souffle pour se redresser.

Et bien entendu, de l'extérieur, on aurait pu croire à une noyée.

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June
Allez, petite pause entre les passes. Lui, en tout cas, en avait bien besoin. Après s'être mangé le sable en une quantité largement suffisante pour la journée, il avait besoin de se détendre, de penser à autre chose. Et la promenade, ben ça lui allait bien comme idée. Loin du brouhaha incessant de la lice et de ses alentours, plus proche du calme et du silence de la nature, derrière le logis seigneurial, près de l'étang aux vaches. La balade y était agréable, il y allait souvent pour se ressourcer ou pour bouquiner, les jours de relâche. Alors c'était l'endroit idéal à choisir pour cette fois.

L'étang, donc. Un bruit d'eau. Un canard, sûrement. Bien que c'était rare en cette saison, les volatiles étant sûrement partis dans un pays chaud se dorer la pilule. Un poisson, alors. Mais, pour lui, il n'y avait pas de poisson, après des jours de pêche infructueuse. Ca bougeait encore, ça faisait du bruit. Étrange. Peut-être certains des invités étaient-ils venus avec des enfants ? Mince, des enfants. Des enfants peut-être en train de se noyer ! N'écoutant que son courage, il se précipita vers la berge, au moment même ou une paire de pieds disparaissait dans l'eau.


"Hé !"

Il s'avança en courant vers le bas de la berge, sans prêter attention aux affaires laissées là. Se prenant les pieds dedans, il perdit l'équilibre et tomba dans l'eau comme une masse, avec toute la grâce d'un pachyderme, écrasant au passage dans l'eau l'hypothétique victime qui était sensée se noyer là.
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Rosalinde
Il était presque étrange pour elle de voir à quel point l'eau pouvait lui procurer oubli et plénitude. Ah certes, elle ne lésinait jamais sur le confort que pouvait procurer un bon bain chaud en hiver, mais les baignades d'été étaient encore sa façon préférée de s'immerger. Elle en arrivait même à faire abstraction de la réalité alentours.

Jusqu'au drame.

Un grand plouf, et puis un espèce de poids mort qui s'écrasa sur elle. De surprise, elle en ouvrit la bouche, et but la tasse, qui était bien vaseuse. Fort heureusement, son réflexe fut de regagner la surface, ce qu'elle fit, se mettant à tousser tout son possible dès que l'air lui brûla poumons et trachée. A présent debout, de l'eau jusqu'au haut de la taille, elle n'eut qu'à attendre quelques fractions de seconde pour comprendre ce qui venait de lui tomber ainsi sur le râble.

Nul autre que le propriétaire des lieux. June Sidjéno. Aka le voleur de Judas.


- Non mais vous êtes MALADE ?!

En voilà des manières ! Se jeter sur des pauvres innocentes prenant tranquillement leur bain, qui n'embêtaient personne et que personne n'embêtait jusqu'à il y a deux minutes ! Adieu la tranquillité ! Les yeux plissés, elle le toisa de haut en bas. Non, vraiment, elle ne voyait pas ce que le von Frayner lui trouvait ! Il était trop grand, d'abord, voilà. Et puis la chemise trempée qui lui collait au corps, ça lui donnait l'air d'un freluquet, nah !

Oh, wait...

Ah, oui, si sa chemise à lui se plaquait contre son torse, il devait en être de même de son côté ! Protégeant alors sa poitrine de ses bras, elle déclara d'un ton péremptoire :


- Et je vous interdis de vous rincer l’œil en plus du reste !

Relevant le menton, elle adopta son air le plus fier possible, le défiant du regard de dire que son parpal n'était pas attrayant, ou autre chose dans l'idée.
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June
Le monde du silence se serait presque offert à lui une fois la plongée faite, mais nan, fallait pas compter dessus : les bulles faites en tombant remontaient sauvagement vers la surface dans un bruit de bloubloubloub assez peu apaisant, et au-dessus, la future ex-victime gueulait déjà. Et c'était pas du "ha vous voilà mon sauveur !", ça avait l'air plutôt moins sympa. Bon, il s'agissait à présent de remonter avec les bulles. Il se laissa porter et arriva à l'air libre avec les cheveux collés sur le visage, si bien qu'il y voyait que dalle.

"Comment ça je suis malade ?! Je vais très bien ! C'est vous qu'êtes malade !"

C'était vrai, quoi ! L'autre, elle se baigne tranquillement dans son étang à poiscailles, et en plus faudrait se faire insulter de dingue. Nan mais oh ! Il dégage sa tignasse et la remet à peu près en place, puis mate qui c'est qu'est là.

"Ah mais c'est vous !"

Ouais, il n'avait pas mieux. Il lui semblait la reconnaître. Elle traînait pas avec Judas, celle-là ? Rasolude Bolback Canard, un truc du genre. Elle était à poil sous ses vêtements, en plus. En voilà des manières ! Bon, par habitude, il mate un coup, mais elle se cache vite, la garce. Sûrement entraînée. D'habitude, elles ne remarquent pas aussi vite. Bon, puisqu'il n'avait aucune excuse à formuler pour l'avoir à moitié noyée au lieu de venir la sauver, il lui poussa l'épaule, histoire de l'encourager à se retourner.

"Attendez, je regarde si ça fait pareil avec vos fesses."

Ouais, il a peur de rien. Même s'il n'est pas à son avantage.
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Rosalinde
Le fol, il osait lui répondre, et pas d'une manière propre à apaiser son ire. L'irritation de la Wolback allait croissant, toujours plus haut, toujours plus loin, à chaque fois que le Blond ouvrait son grand bec. Et quelle répartie ! Comme si c'était elle la malade. Elle, qui après tout ne faisait que se baigner tranquillement après une dure journée à étouffer sous la chaleur d'août ! Tudieu, c'était lui qui s'était jeté sur elle, pas l'inverse !

Et puis, ça voulait dire quoi exactement ce « c'est vous » ?!


- En personne, oui.

Ah, ça... A tous les coups ces freluquets de Judas et Sabaude n'avaient su tenir leur langue et lui en avaient raconté de belles sur son compte. Von Frayner pour le plaisir de se faire mousser en contant ses ébats (mêmes si lointains !), et Renard sans doute simplement par pure malice et fourberie. Les salauds.

Pour couronner le tout, il fallut qu'il enchaîne sur cette histoire de chemise mouillée. Sans vergogne aucune, quand elle avait caressé le lointain espoir qu'il soit rouge de honte et se confonde en excuses, il choisit plutôt de la retourner sans lui demander son avis afin de vérifier si le verso était égal au recto. Surprise par la manœuvre, et glissant sur le fond vaseux de l'étang, voilà qu'elle se retrouva à choir à nouveau dans la flotte, tête la première s'il vous plait. Se redressant promptement, elle allait se mettre à lui hurler dessus de plus belle, quand soudain...

... Finalement, la hurlade ne lui semblait pas plus nécessaire que cela, et était beaucoup moins irrésistible que son envie de rire. Elle se mit donc à pouffer, puis à glousser dans sa main, ce pendant que de l'autre elle envoyait une bonne giclée d'eau à la tête du Sidjéno.


- Vous ne manquez pas d'air, vous !
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June
Ouais, c'était pas mal aussi, vu de derrière. Enfin, il n'eut pas franchement le temps de reluquer, la dinde perdant son équilibre dans l'eau et y replongea sans qu'on l'aide, face la première. Le grand blond leva un sourcil mi-outré mi-étonné. Outré parce qu'il aurait aimé profiter de la vue offerte un poil plus longtemps, et étonné qu'elle ne soit pas aussi fortiche qu'elle en avait l'air. Pour sûr, elle allait lui revenir du dessous de la surface de l'étang plus qu'en rogne, et c'était lui qui allait encore tout prendre, alors qu'il n'avait pratiquement rien fait, pour une fois. La voilà qui revient, et s'inscrit sur son visage la volonté évidente de lui gueuler dessus sans qu'il puisse placer un mot.

Mais, soudainement, comme si un ange était passé entre eux deux, là voilà qui se mit à se marrer. Est-ce qu'elle se moquait d'elle-même ? Impossible, elle semblait un peu imbue de sa personne. Alors elle se foutait de lui ! Il allait mettre les poings sur ses hanches quand soudain, elle lui lança qu'il ne manquait pas d'air, et lui envoya un coup de flotte dans la tronche. Surpris par la manœuvre, il la regarda avec de grands yeux ébahis, incapable de dire quoi que ce soit ; il fallait déjà qu'il comprenne ce qu'il lui arrivait : une donzelle qui ne se mettait pas en rogne contre lui, c'était un jour à marquer d'une pierre blanche ! Après un instant de flottement - comme quoi, c'était raccord -, il se remit de ses émotions et sourit d'un air amusé.


"Hey, dites ! Vous me provoquez au duel de bataille d'eau, c'est ça ?!"

Et sans attendre la moindre réponse, il lui envoya une plus grosse vague en joignant ses deux mains. Et tout ça en se marrant de la situation.
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Rosalinde
La riposte ne se fit pas attendre. Et comme prévu, elle était plus puissante. Il le fallait, bien sûr, un mâle se doit toujours de montrer qu'il a la plus grosse ! Rosa, qui d'un coup avait quinze ans à nouveau, se vit rire aux éclats.

- Rustre !

Contre-offensive.

- C'est la guerre !

Et se jetant en arrière, pour s'asseoir dans l'eau, elle remonta ses jambes et se mit à battre frénétiquement des pieds contre la surface de l'eau, prenant bien soin d'envoyer le maximum de flotte vers le Sidjéno. Mais toute grande guerrière qu'elle était, la rousse perdit bientôt l'équilibre et plongea à nouveau sous l'eau, avant de se rétablir de quelques habiles brasses. Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche, c'était que le haut de sa chemise se dénouerait dans la foulée, et freiné par l'eau, révélerait au tout venant — c'est à dire June — ni plus ni moins que son sein droit.

Et, préoccupée comme elle était par la féroce bataille navale qui se tenait là, elle ne s'en rendit tout bonnement pas compte.

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June
Ha, la garce ! Elle utilise la technique du retournement du corps avec un battement de pied d'un professionnalisme exacerbé ! La voilà qui tout à coup s'assoit et l'attaque de face avec conviction. Le grand blond, pris de court, tente de se protéger tant bien que mal avec son bras et en se baissant au mieux pour éviter la vague déferlante qu'elle lui administre comme réponse. Il voulut crier son nom pour la provoquer davantage, mais le souci est qu'il ne s'en souvenait toujours pas avec certitude. Rasolude ? Non, finalement ça n'était pas ça. Rosadinde, non ? Ca ressemblait - le son, pas Rosa et une dinde, voyons -... - Quoique ! - Bref, il évita de la vexer en l'affublant d'un surnom sorti de nulle part et lui cria :

"Haha ! Cet étang sera votre étang ! Euh, non, votre tombeau !* Ouais, je sais plus comment on dit. Enfin, bref, vous allez perdre !"

Mais à peine la menace renvoyée à la donzelle qu'elle se renverse la tronche dans l'eau, pour en réapparaître aussi vite qu'elle avait disparu, sauf que là... Les yeux vifs et perçants de June ne le trompent pas : ce qu'il y a là... C'EST UN SEIN ! S'il croyait vraiment en Dieu, il aurait ptête crié un truc du genre "Oh maïe gaude !" mais pas du tout. Il se contente de fixer son regard par instinct - et par habitude, aussi - sur le sein et de s'y focaliser. La raison tente d'y mettre son grain de sel et voilà qu'il rougit de gêne, facilement repérable sur sa peau blanche. Il tend un doigt pour montrer la mamelle sans la quitter des yeux.

"Euh, vous ferez gaffe, vous êtes en train de perdre un..."

S'il dit le mot, c'est sûr que ça va le perdre. D'un coup, il a chaud. Ca fait longtemps qu'il a pas vu une gonzesse à poil, c'est clair. Il a beau raconter tous les bobards habituels, dans ce genre de moments, on s'en rend forcément compte. Il essaye de toussoter, de mettre son regard ailleurs, sur par exemple... OH, UNE ALGUE ! Et il se focalise dessus de force, écarquillant les yeux au possible pour mater du coin de l’œil quand même. Après tout, on ne se refait pas.

* Délibérément choisi pour le clin d’œil à ce film génialement drôle qu'est "Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre" d'Alain Chabat.

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Rosalinde
Perdre ? Elle ? Haha, c'était mal la connaître ! La preuve, son corps même, de façon tout à fait indépendante de sa volonté, venait de créer une manœuvre de discrétion des plus efficaces, et surtout, SUBTILE. June rougit, elle se demande pourquoi. June pointe sa poitrine de l'index, l'imbécile regarde le doigt. Puis son sein. Puis le doigt. Puis June.

- Mais ! Mais !

...

Hiiii !


Et très chastement, elle plaque sa main contre le nichon rebelle, celui qui ne voulait pas rester gentiment dans sa maison de nichon. Ou serait-il plus exact d'appeler ça une tente, rapport à l'absence de murs et de toit ? Sans doute. Mais elle n'en était pas à ce point dans la digression, toute occupée qu'elle était à savoir comment réagir. Décidément, on a beau être le plus beau cul du royaume de France, c'était toujours à son parpal que la nature et les hommes s'en prenaient. Ça devait être le karma. Genre Dieu qui pour compenser le fait de lui avoir donné le bouli le plus exquis de la création se vengeait en balançant les sept plaies d'Égypte sur son pare-choc.

Bref.

Elle venait cependant de noter un point important. C'était que June, LE June Sidjéno, aka le copain de bordel de Judas, venait de rougir en voyant un sein. Eh bien ? N'était-elle finalement pas la seule personne du royaume à se retrouver condamnée à une abstinence à longue durée ? Hinhin.


- Hum. Vous rougissez comme un puceau, cher ami.

Bim.
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June
Merde, repéré. Bon, là, fallait trouver une solution. Soit il lui renvoyait le traditionnel "C'toi la pucelle", soit il parlait de cet magnifique libellule bleue qui passait justement par là - quelle incroyable coïncidence ! -, soit il avouait - tu peux aller t'gratter !-, soit...

"Nan mais c'est un coup de soleil. J'ai la peau un peu pâlotte alors quand je sors toute la journée comme ça, bon ben voilà quoi, je prends un peu de couleur, hein, c'est normal..."

Il toussote, histoire de terminer la phrase. Comment pourrait-il avouer qu'il n'a pas trempé le biscuit depuis un siècle au moins ? C'était à se demander s'il se rappelait encore de la dernière. Si le beau June était autrefois le bourreau des cœurs, en cette année 1463 il avait trente-six ans, et les jeunettes s'intéressaient à présent à des hommes moins mûrs que le beau fruit qu'il était. Quant aux putains autrefois fréquentées de façon assidue jusqu'à en collectionner les MST, la simple raison de son absence auprès d'elles était qu'il était plus que fauché. Enfin, disons qu'il était plus raisonnable qu'avant, et que l'argent allait dans l'achat de matériel pour la ferme seigneuriale et les réparations de la Maison Sidjéno plutôt que dans les frottements de cuisses. Alors ouais, ça faisait un bail qu'il s'en était pas serré une, et il avait la verge qui le démangeait, c'était comme ça. Mais sous la comparaison avec un puceau rougissant, la dinde avait bien voulu dire qu'il pratiquait le jeûne du sexe à longueur de temps. Il eut une moue mi-amusée, mi-lasse.

"Ouais, ouais, bon, ça va. Parce que vous, vous vous en serrez un dans votre plumard tous les trois jours, peut-être ? Vous êtes là, à vous rafraîchir dans un étang perdu loin de la lice, alors que toutes les donzelles en froufrous sont là-bas à acclamer et admirer des chevaliers qu'elles ne connaissent même pas. Elles ont sûrement la moitié de votre âge et dans trois mois elles seront toutes mariées avec des Ducs ou des Comtes qui se la pètent sur leur bourrin à 30 000 écus."

Ouais, il en a gros sur la patate. Et son bourrin à lui, on le lui a donné parce qu'il était trop rachitique.

"Alors au lieu de vous moquer avec votre air, là, vous pourriez au moins compatir. Et puis quand on a un cul comme le vôtre, on a la délicatesse de le proposer aux étalons désespérés et seuls dans leur pâture. Parce que moi, j'y goûterais bien. Et puis ça vous ferait pas de mal d'en prendre un coup aussi."

Bam.
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Rosalinde
Coup de Soleil ? Buuuuuullshit. Non mais il l'avait bien regardée ? Il devait sans doute être plus préoccupé par la forme de ses seins que par leur couleur, autrement quoi il aurait irrémédiablement remarqué la blancheur de celui qu'elle avait découvert, qui allait avec celle du reste de son corps d'ailleurs, et qui criait qu'on ne fait pas ce coup là à une rousse.

- Et mon cul c'est du poulet ?

Mauvaise idée. Il va répondre qu'il irait bien croquer dedans pour voir, et serait encore foutu de le faire. Et il était hors de question qu'elle se promène avec des traces de dents sur son parfait postérieur, sa fierté de Wolback.

Pas de brûlure, non. Mais une vérité qui n'en est pas moins douloureuse, et qu'il ne se gêne pas pour lui claquer en pleine face, d'ailleurs. Mais ! Ce n'était pas elle qui avait rougi, d'abord ! Elle serra les dents, et résista à la tentation de lui agiter son majeur sous le nez avant de s'en aller comme un prince.


- Mais je leur laisse, moi, les freluquets qui paradent sur la lice ! J'ai assez donné pour ne plus avoir besoin de jouer les nunuches dans les tribunes ou courir après le moindre titre poitrine et gueule de raie innocente en avant.

La raie innocente. Tout un concept.

- Et y'a pas non plus marqué "Sainte Mère l'Église", je ne fais pas l'aumône de mon cul. Si quelqu'un le veut, qu'il fasse au moins l'effort de tenter de me séduire au lieu d'attendre que je tombe jambes écartées sur son pieu.

Ses bras se croisèrent sur sa poitrine, et la moue boudeuse et vexée bien connue de Lexhor fit son apparition sur son visage.
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June
Ben ouais qu'il aimerait bien croquer dedans. Fallait préciser qu'il aurait croqué dans un peu dans n'importe quoi, tellement il était en chien. Mais il fallait se raisonner et se canaliser, histoire de se garder pour un meilleur coup. Ou du moins pour une qui voudrait bien lui permettre de passer un moment - d'amour et de grâce, certes - avec lui.

Voilà qu'elle se met à bouder après sa dernière remarque. Et là, les yeux du blond brillent. Les gonzesses qui font la gueule, ça le ferait presque craquer. Presque. Et voilà qu'elle rajoute les bras qui cachent sa poitrine, et ça, il faut y remédier rapidement.


"La drague conventionnelle, c'est vraiment un truc de puceaux. Moi, je préfère l'animalité."

Et, proche d'elle comme il l'était, il prend délicatement le visage de la dinde et pose ses lèvres sur les siennes, lui offrant un fougueux baiser. Rien de désagréable là-dedans : l'haleine est agréable, les lèvres douces, l'emprise pas forcée. Il mettrait bien ses longs doigts sur la poitrine accueillante de l'invitée, mais il ne fallait pas précipiter les choses.

Maintenant, ça passe ou ça casse. Soit elle succombe, soit elle lui pète la gueule. Et il assumera les deux.

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Rosalinde
Ô temps suspends ton vol...

Non parce qu'il lui fallait deux petites minutes pour réagir à ce qu'il venait de se passer. Ce qui pouvait se résumer en une simple phrase : Il l'avait embrassée. Pire encore : Elle l'avait laissé faire. Summum de l'horreur : Elle y avait même répondu. Et maintenant ? Maintenant, on panique ? Non. On réfléchit. Qu'est-ce que tu veux, Rosa ? Les remords ou les regrets ? Céder, abandonner ses belles et bonnes résolutions d'abstinence avant mariage ? Ou accepter de considérer que c'était absolument mort pour elle et saisir au vol une chance de, sans doute, passer le plus agréablement possible l'heure à venir ? Terrible bataille entre l'appétit et l'orgueil, qu'elle n'avait pas petits, ni l'un ni l'autre.

Mais la décision fut prise.


- C'est mal.

Si mal qu'elle finit par défaire ses mains de devant sa poitrine et vint plutôt les poser dans le dos de cette grande chiffe blonde, avant de combler l'espace qui restait encore entre eux. Et lui reprit incontinent le baiser qu'il lui avait volé, avant de déclarer :

- Je vous hais, June Sidjéno.
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June
Le grand blond retrouve son air malin : l'échec et la tarte dans la tronche tant craints avaient finalement été déprogrammés. A la place, et il ne l'aurait pas parié, la rouquine accepte ses avances, jusqu'à même lui rendre son baiser. Et, de plus, d'une façon particulièrement agréable, tellement qu'il avait oublié que c'était si sympathique à pratiquer. C'est mal, qu'elle lui dit. Bien sûr que c'est mal ! Deux vieux célibataires presque endurcis, espérant encore être des cœurs (ou des coffres) à prendre ; deux qui avaient déjà des enfants et dont la virginité était à des années lumières de là, deux qui s'inquiétaient de leurs vieux jours de solitude programmée.

"Il n'y a pas tant de mal à prendre un peu de plaisir."

Il lui adressa un sourire qui se voulait complice, puis voilà qu'elle lui happait déjà les lèvres, la gourmande. Ainsi, le charme de June n'était plus à défendre, à moins qu'elle était tant en chien que ça qu'elle prendrait le premier venu. Mais ce genre d'hypothèse ne se présente jamais dans les pensées de l'ancien Chancelier : il est beau, il est sympa, il a du charisme, même s'il n'a pas le physique d'un escort boy, il a de quoi se défendre, le vieux. L'assurance, l'expérience, le tact. Et puis, il est charmeur, il sait être drôle et il sait lancer l'invitation quand il en a besoin. Mais c'était vrai que d'habitude, les invitations se faisaient plus cordiales. Une danse dans un bal, un rendez-vous dans un lieu plus ou moins mondain, des discussions, et puis au bout d'un moment, le rencard un peu plus charnel, où l'on n'est plus que deux animaux qui profitent de satisfaire un besoin primaire. Là, alors qu'il embrasse Rosalinde, il se sent revivre, rajeunir surtout, car ça fait bien longtemps qu'il n'avait pas pris tant de risques. L'échec, la chose qu'il détestait au plus haut point, et à laquelle il s'exposait si peu ; Voilà que la rousse le faisait devenir aventurier.
L'aventurier de l'amour, youhou ! Elle lui avait fait stopper au bon moment ses folles pensées en le prenant contre elle et en faisant joindre leurs lèvres de nouveau.


"Je vous hais, June Sidjéno."

Et vivre un tel moment le surprend tellement qu'il lui fait retrouver la mémoire.

"Moi aussi je vous hais, Rosalinde Wolback-Carrann."
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Rosalinde
Eh bien June, tu vois ? Ce n'est pas si compliqué à dire, Rosalinde Wolback-Carrann ! Non mais. Enfin, heureusement qu'il n'avait pas écorché son nom devant elle, les problèmes d'élocution étaient quelque chose de rédhibitoire pour notre chère et tendre rousse qui avait même passé de longues heures à s'entraîner à prononcer « Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg » ce qui n'avait servi à rien puisqu'elle avait omis un léger détail : Celle qui était à l'époque Montjoye s'était mariée et s'appelait désormais d'Euphor-Malzac, ce qui était bien plus facile à prononcer que n'importe quel nom à consonance germanique.

Mais en tous les cas, l'aventurier de l'amour... Ne se montrait pas très aventureux. Elle le déteste, il la déteste aussi, mais elle ne sait pas trop pourquoi. Après tout, n'est-ce pas lui qui a lancé les hostilités ? Alors de quoi se plaint-il, hein ? Il n'avait aucune raison de la détester. Ou bien la méprisait-il de se donner aussi facilement, après ses grandes déclarations sur le fait qu'il se devait de la séduire ? Ce devait être cela. Ou alors, c'était une invitation à poursuivre. Le voulait-elle ? Assurément, sinon quoi elle ne serait pas ainsi collée à lui comme une moule à son rocher (ou comme un Lexhor à sa Lynette, hinhin). Fallait-il cependant qu'elle continue à lui mâcher le travail ?

Oh que non.

Après tout, ce n'était pas comme s'ils étaient pressés. Et si on les découvrait, eh bien tant pis, cela n'offenserait personne, du moins pas à sa connaissance. Ils auraient simplement l'air de deux glands qui n'ont pas trouvé meilleur endroit pour se faire la cour qu'au beau milieu d'un étang. Ce qu'ils étaient, d'ailleurs. Mais la Wolback en avait vu d'autres. Et c'est donc forte de sa résolution de le faire lambiner un peu qu'elle releva la tête, armée de son plus beau sourire putassier, et de déclarer :


- C'est amusant, on croirait que... Auriez-vous mis un caillou dans votre poche ?

Très drôle, Rosa. Très très drôle.

Ce qu'elle pouvait être exaspérante, celle-là...

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