Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[Jardins-Castel] Des recoins... et des escaliers de service!

Goddefroy
Le bonjour, et bienvenue, votre Excellence. Sa Grandeur et dona Alvira vous attendent dans le grand salon, suivez moi. A moins que vous ne souhaitiez vous rafraichir, demandez à un valet de vous menez aux appartements où la comtesse vous a installé.

Aussitôt arrivé, aussitôt accueilli. Cela était-il un signe que je m'étais un peu trop fait attendre, ou que la ponctualité était chez la gardienne -si il s'agissait bien de la gardienne des lieux, ça je ne pouvais point le savoir- un point fort. Dans tous les cas, je cédais volontiers mes bagages aux valets qui s'étaient avancés vers moi dans le but de m'en décharger. Dans mes habitudes, on aurait pu croire que j'avais fréquenté bon nombre de femmes durant toute ma vie, étant donné que pour les voyages, j'avais pris leur sale habitude de transporter avec moi une multitude de baluchons, chose finalement assez inutile, puisque je n'utilisais généralement pas la moitié des biens que je charriais. Une fois plus leste dans mes mouvements, je pénétrais dans le domaine à la suite de la bonne femme.

Je vais d'abord suivre un des valets jusqu'aux appartements qui m'ont été attribués. Je sais que faire attendre encore d'avantage les dames de ce domaine n'est pas fort sympathique, mais j'ai réellement besoin d'un petit rafraîchissement... Vous savez les voyages... Enfin, à n'en point douter vous m'avez compris.

Dans la foulée j’exécutais mes paroles, et suivais les braves valets jusque dans l'aile ouest du castel. Fontrailles était un domaine de prestige, et j'étais fort satisfait de savoir que j'allais y loger le temps que dureraient les joutes. Et puis, niveau accueil et hospitalité, même le plus critique des esprits n'aurait pas trouver à redire. Tout me rapportait en fait à la gaieté que j'avais à ce moment la dans le cœur, parce qu'au fond de ce même organe, était logée la ferme idée que j'allais partager ce séjour avec la Gasconne. Je me remémorais nos derniers échanges, et j'accélérais le pas.
Dans mes appartements, je fis une rapide toilette, pour ensuite vider l'un de mes sacs pour me changer. Je trouvais une tenue bleu roi assez agréable à apporter, tout en présentant la distinction qu'exigeait la situation. Fin prêt et déterminé à ne pas faire attendre mes hôtes encore d'avantage, j'arpentais les couloirs en quête de l'aile où seraient susceptibles de se trouver les deux femmes, entre autres.


Mesdames.... Monsieur, bonsoir.

Une arrivée discrète, mais que j'imaginais bêtement fracassante, comme celles que l'on aime voir au théâtre. Et bien sûr, sinon cela n'aurait pas été drôle, je trouvais la Gasconne, que j’apercevais dès le premier regard, dans une discussion qui semblait assez intime, avec un homme. Ouais ouais un homme, diable, me cachait-on quelque chose?

Je présume que vous êtes Bella, l'expéditrice de cette lettre que j'ai eu tant de plaisir à recevoir?
Il n'y avait guère de possibilité qu'il en soit autrement, j'avais donc pris le risque.
Je suis Goddefroy de Silly, enchanté de faire votre connaissance.

Au fil des mots, mon regard vrillait vers Alvira, mais en toute personne bien aimable, je prenais d'abord soin d'apporter toute mon attention à la maîtresse des lieux.
_________________
Alvira
En retard, il était en retard, viiiiiiiite !

Wallerand faisait son entrée. En retard, encore et toujours. Alvira se disait à cet instant qu'elle finirait par l'appeler "Désiré". Il n'avait guère l'allure que l'on empruntait pour un diner en famille dans un Château. Il argua une phrase flatteuse pour tenter de sauver la mise peut-être quoique que le filleul n'était pas de ce genre-là. En tout cas, Bella prit les choses en mains, (pas ce que vous pensez, bande d'esprits tordus !), et l'informa sur la possibilité qu'il avait de se rafraichir. Il s'en saisit, et c'est quelques dizaines de minutes plus tard que le filliot qui était passé par ici, repassa par là.

Il était beau comme un camion tout neuf, enfin une charrette toute neuve pour coller à l'époque. Un début de conversation s'engagea auquel Alvira ne prêta que peu d'attention, bien trop concentré à regarder par la fenêtre si Goddefroy n'arrivait pas lui aussi à son tour. Quand une phrase l'interpella, et le ton employé pour la délivrer.


Marraine, il faut que je te dise quelque chose. Ne le prends pas mal, je sais que tu tiens à ta famille, mais... *Oui, mais encore ?! Où se trouvait donc le problème, si problème il y avait ?! Pourquoi le prendrait-elle mal ?! Un sourcil arqué dans la direction de Wallerand, un bref instant avant que le reste n'arrive* J'aime Bella. *Trumblr... ?! J'ai bien entendu ?!* Et c'est à ses côtés que je veux vivre. Je souhaite l'épouser...

Ah ben oui, elle avait bien entendu. Médusée, la Gasconne observait le couple. Ses yeux passèrent de Wallichou à Christabella, et de cette dernière à Wallou'. Incrédule avant qu'enfin il ne s'adresse à sa Blondeur.

Si vous le voulez.

Non mais sérieusement, c'était une demande en mariage ?! Parce que là, honnêtement, ça n'avait aucune allure, pas de sens, et encore moins de forme. La jeune marraine et tantine, après l'étonnement de la demande, se racla la gorge, grognant presque.

Wallerand.
Je dois te dire non.

Qu'est ce donc que cette demande en mariage ?! Ca en est une si je ne m'abuse, mais c'est infâme ! Je dis non !
Reprends-toi !
Déjà, as-tu demandé la mains de cette jolie créature du Très-Haut à un membre de notre famille ?!


Oui, les choses se devaient être faites dans l'ordre, et ici lieu c'était décousu. Riwenn n'étant pas présent, il fallait que quelqu'un endosse cette responsabilité, et Monstralvinette ne comptait pas laissez passer un tel outrage familial. Son regard était plus dur, rivé à celui du Beauharnais alors qu'elle délaissait le rebord de la fenêtre pour se rapprocher du coupable.

C'est ce moment là que choisi l'Excellence Auvergnat pour pointer son museau. Sur le moment, Alvira aurait quasi tout lâché pour le saluer convenablement, mais... Elle incarnait à cette seconde-ci, l'autorité, la dignité et l'honneur de la famille "De la Duranxie". De ce fait, ce fut un léger sourire, presque imperceptible qui rencontra le regard du Secrétaire d'Etat.

_________________
Christabella
Et le voilà revenu, propre, rasé de près, coiffé, changé... Wallerand de Beauharnais, dans toute sa splendeur. Un soupir souleva joliment le corsage de la blondissime. Déos, qu'elle l'aimait... Mais en public, point de badinage possible. C'était tout bonnement impensable. Ils devraient donc se tenir, durant cette longue semaine. Du moins, en journée, car elle comptait bien réussir à fausser compagnie à toute la mesnie et toute sa famille lorsque la nuit serait tombée.

Marraine, il faut que je te dise quelque chose. Ne le prends pas mal, je sais que tu tiens à ta famille, mais... J'aime Bella. Et c'est à ses côtés que je veux vivre. Je souhaite l'épouser... Si vous le voulez.

Euhh ... Keuwa? Dans la caboche blonde, les mots semblaient n'avoir plus aucun sens. J'aime Bella, Check. Je souhaite l'épouser. Ouate zatte feucke? Il parle de qui là? De moi? On avait jamais parlé d'épousailles, sachant que cela était impossible!


Euuhh... Ouiiiiiiiiii! Mais laissez moi le temps de réaliser nondidjuuuu!

...

Wallerand.
Je dois te dire non.

Qu'est ce donc que cette demande en mariage ?! Ca en est une si je ne m'abuse, mais c'est infâme ! Je dis non !
Reprends-toi !
Déjà, as-tu demandé la mains de cette jolie créature du Très-Haut à un membre de notre famille ?!


Aaaanwwww elle refuse pour moi! Non! Non!

Non! Je veux dire oui! Euuuh ... Je peux en placer une, hein? De une, je suis mon propre chef de famille, et de deux, j'ai un père! Je suis sûre qu'il dira oui.

Non Bella, il doit le demander à moi, épicétou!


EEeeehhh c'était pas dans le contrat de mariage avec feu Milandor, ça! Coupez, on la refait! Un coup d'oeil tendre et se voulant rassurant vrilla vers le Beauharnais. Le seul souci, c'était la roture de Wallerand. Qui rendait l'union tout bonnement unmöglich. Bist du sicher? Ya. Elle attrapa la main de Wallerand pour la serrer tendrement, avant de la lâcher devant le regard impitoyable de la Vivinoursette. Méssante!

Et là, une entrée fracassante... Son Excellence de Silly entra. Au moins, cela occuperait la vilaine tantine. Bella vint saluer son invité.


Votre Excellence Goddefroy, soyez le bienvenu! Ma demeure est vôtre le temps des joutes. Je suis ravie de vous rencontrer enfin. C'est que l'on m'a rabattu les oreilles avec votre castel d'Ecotay, vous faites paraît-il un hôte merveilleux pour un séjour enchanteur!

Un clin d'oeil amusé vers Alvira, puis elle reprit. Hinhinhin.

Je vous présente ma tante par alliance de feu mon époux, Alvira, que vous connaissez déjà. Et le chancelier de Gascogne, Wallerand de Beauharnais.
_________________
Wallerand
Aussitôt que les mots furent passés, le Beauharnais s'en mordit les doigts. Enfin, pas totalement, parce que c'était un sujet qu'il lui aurait bien fallu évoquer un jour et qu'il ne pouvait pas renvoyer éternellement ce jour vers le lendemain. Mais ce qu'il prit pour une hésitation lui fit à peu près l'effet d'une colossale douche froide, qui fut encore renforcée par la réaction d'Alvira. Non ? Comment ça, non ? De quoi j'me mêle ? C'était à elle que je posais la question, pas à la marraine malencontreusement présente ! Bon, il lui fallait cependant reconnaître, bon gré mal gré, que la forme était un véritable désastre, à l'opposé de tout ce que pouvait espérer une femme... Un mauvais point pour lui. Comme quoi, il aurait dû réfléchir avant de lâcher ça.

Le sourire empreint d'autodérision qui se dessinait sur les lèvres de Wallerand à la réaction d'Alvira se figea cependant au premier mot de Bella - le "euh" avait été relégué un peu plus loin dans l'esprit du jeune homme. "Non" ? Non comme non ? Alors quoi ? Ils allaient dans le mur ? A son tour de penser un très énergique "Non !", qui n'eut pas le temps d'être exhalé avant que leur hôtesse ne continue. Non mais oui ? Oui à quoi ? Oh bon sang, mais pourquoi est-ce qu'il avait fait ça, hein ? Pourquoi ? Lui qui était normalement frileux sur le sujet, le voilà qui s'exposait et qui marchait sur un râteau pour mieux se l'envoyer dans la figure ! Ca lui apprendrait, tiens. Quoique, Bella se rattrapait aux branches (quitte à rester dans le registre du jardin), essayait d'écarter Alvira et rappelait l'existence de son père... Même si la marraine avait l'air décidée à faire des siennes.

Et pendant ce temps-là, Wallerand en venait à adopter de nouveau son plan A, vu qu'il venait de griller le plan B - lequel n'était d'ailleurs absolument pas prévu. Voilà. Le plan A, c'était parfait. Déjà, parce que s'il devait essuyer un refus, leur relation aurait duré un peu plus, et que quitte à crever de la perdre, autant que ce soit le plus tard possible. Et ensuite, parce que dans le plan A, si jamais sa demande était acceptée - car seule la réponse de sa maîtresse lui importait, au bout du compte, même s'il devrait faire le tour de la famille Jauzac, ce qui irait assez vite, mais aussi de la famille La Duranxie, ce qui serait assurément une autre paire de manches s'il fallait passer par Riwenn, Alvira et Dieu savait qui d'autre -, les fiançailles seraient réduites à leur plus simple expression. Voilà. Il ferait ça. Ca serait très bien...

Heureusement, l'Auvergnat qui arrivait détourna l'attention à un moment où il commençait à ressentir un léger malaise, malgré un regard qui ne mentait pas sur le sentiment de Bella et sa main glissée dans la sienne quoique bientôt, sous le regard noir de sa marraine, retirée. D'ailleurs, un regard non moins sombre - et pas que de couleur, cette fois - y répondit. S'il avait été un chien, à coup sûr, le Beauharnais aurait grondé et montré les dents. Cependant, par une habitude mal éliminée car trop utile en diplomatie, Wallerand ne put s'empêcher de se livrer sur Goddefroy au rapide examen qu'il infligeait à ses clients potentiels, du temps où il s'adonnait encore au négoce. Que ce temps paraissait lointain désormais... Belle couleur, réalisation soignée, tissu de qualité, tenue élégante, de la prestance dans le maintien. Noble ou habitué à être en représentation. Château d'Ecotay ? Noble. Que lui avaient dit leur hôte et l'aut'empêcheuse de demander pourritement en rond à son sujet, déjà ? Tandis qu'il mobilisait ses souvenirs au service de cette diversion inattendue, il grommelait d'une voix éteinte à Alvira, le regard rivé à l'arrivant :


Nous verrons cela plus tard, Marraine.

Une inspiration. Une expiration. Chancelier, du nerf ! Tu te souviens du Comte du Béarn ? De ses réactions quand tu le poussais à prendre l'engagement de ne pas attaquer Bayonne ? Bien. Tu fais pareil. Tu es en représentation. Tu te tiens droit. Tu prends sur toi, tu te débrouilles, tu te bottes le train, tu souris et tu profites de la soirée. Il n'y a rien de plus à faire pour le moment... Allez, souris. Normalement, tu es curieux. Va pour une petite question, pour te relancer. Est-ce une Excellence liée à une Chancellerie ou au Secrétariat d'Etat ? Voilà, au pire tu lanceras ce sujet-là. En attendant, une entrée en matière sobre et amène, accompagnée d'une inclinaison du chef, suffira.

C'est un plaisir de vous rencontrer, Votre Excellence.
_________________
Alvira
Nous verrons plus tard ?!
Que nenni, on ne se débine pas comme ça, certainement pas.

V'là la réaction, et ne parlons pas de Bella qui s'interpose poussant Alvira à continuer.
Oui, elle persistait et signait. C'était à elle qu'il fallait demander. Après tout elle couvait la Comtesse, et le filliot était sien. SON Précieux, SON petit filliot adoré chéri d'amour ! Oui m'sieur, dame !
Parce que dans les faits. Wallerand n'avait pas de parrain et aucun autre parent proche présent en ce lieu. Ce qui valait pour l'un valait donc pour l'autre. Mais ça, c'était sans compter sur Christabella qui détournait l'attention de notre Gasconne, faisant ramener ses prunelles sur le fameux Goddefroy.

Vu qu'il aurait été impoli de ne pas le saluer, et qu'elle en crevait d'envie fallait dire ce qui était. C'est un visage plus doux qui prit le dessus sur celui, auparavant autoritaire qu'elle empruntait après avoir fusillé du regard sa nièce qui se jouait d'elle en usant et abusant de la carte du, "Je déblatère sur ma tantine qui craque sur vous". A mots quasi couverts en plus ! La vilaine ! Vilaine, vilaine, vilaine !

Voilà que notre Monstralvinette rosissait très légèrement.


Bonsoir votre Excellence.
C'est une joie que de vous voir ici.

Un sourire de circonstance, puis ses sourcils se mirent à bouger dans une moue explicative, avec un ton des plus... Pédagogue.
Pardonnez-moi un instant, j'ai une conversation à tenir avec ces jeunes personnes. L'amour fait des ravages, moi qui vous le dis.

Sans en dévoiler plus, et parce que tout se paye dans la vie. Notez-le bien, car c'est très important. La Montoise intima à son filleul.

Oh non, non, non ça ne se passera pas comme ça, Wallerand de Beauharnais.
Tu bouges ton fessard de Chancelier, tu vas chercher des roses, mais d'abord tu me demandes la mains de Bella de façon protocolaire. Remet ton col plus droit !


Col qui l'était déjà mais elle comptait bien rester autoritaire autant qu'elle le pourrait, et tenter de lui faire croire un seul instant qu'il n'était pas tout à fait bien mis pourrait peut-être le déstabiliser quelques secondes, ce qui n'avait pas de prix et pourrait sans doute, renverser la vapeur.

L'homme qu'elle avait toujours trouvé d'un romantisme débordant avec les femmes. Trop surement, venait de balancer une demande de mariage à la mode "Acrisius", et l'on savait tous que ce genre de chose pouvaient faire des ravages. Sa neboda méritait bien plus que cela car un tel moment ne se présentait pas 20 fois dans une vie.

Puis bon, même si la Duranxie avait désormais un avis négatif sur le mariage, cela restait pour elle un évènement important dans une existence. Elle aimait son filliot et sa nièce, et ne comptait pas laissez passer une telle occasion de les marquer à jamais. Traumatisé de la demande, histoire que ça finisse dans les annales Duranxiens.

_________________
Christabella
Catastrophe. Une catastrophe, voilà. Si on avait demandé à Bella adolescente de quelle demande en mariage elle rêvait sans oser l’espérer, elle vous aurait répondu : un bouquet de roses, le genou par terre, un coucher de soleil... Et Wallerand, qu’elle avait connu plus inspiré point de vue romantisme, venait de la surprendre avec une demande fort peu protocolaire. Comme s’il se débarrassait d’une épine plantée dans le pied ? Non, certainement échaudé par l’aventure « Sashah ». C’était mal parti, mais elle souriait de toutes ses dents, même si Alvira faisait des siennes. Au diable les roses, les couchers de soleil, et autre poncifs du genre ! Le seul souci et non le moindre était tout autre. Et puis, il faudra l’annoncer à Acrisius, ce qui serait une toute autre affaire.

La monstralvinette, qui méritait son surnom d’infernale, ne tenait pas en place, insistant pour donner un cours de romantisme à son fillot. Bella sourit à son tendre chewallier, ne pouvant répondre en l’état. Et elle avait essayé de brancher l’attention de sa tantine sur Goddefroy... Mais allez faire lâcher le steak à un molosse, vous ! Vilaine tantine. Comment Wallerand s’en sortirait-il ? Dans leur dos, un drôle de ballet s’opérait. Tibedaud, qui savait à quel point la comtessa était heureuse et pleine de vie depuis sa rencontre avec le Beauharnais, avait filé en vitesse, après avoir fait des signes à Wallerand. D’un geste, elle invita les convives à passer à table. Il fallait faire diversion.


Euuuh... Si nous passions à table ? Nous reprendrons plus tard. Messire de Silly, parlez-moi de l’Auvergne. Pas plus tard qu’hier, j’ai retrouvé ma tante le nez plongé jusqu’aux coudes dans des cartes et des dépêches de votre pays, et elle ne tarissait pas d’éloges sur votre domaine. On ne savait plus l’arrêter. Était-elle aussi enthousiaste lors de sa visite à Ecotay ?

Avec un sourire amusé, la comtesse fit un clin d’oeil à Alvira. Il fallait bien se venger, héhé. Puis, tandis que les mets étaient servis sur les tranchoirs, des porées de poireaux et de pois, et d’un potage d’agneau au cumin et d’un lapin à la cannelle, blanc manger aux amandes, d’une tourte champenoise à la cardamome, et que des épices confites au miel étaient à disposition, Beatrix passa pour remplir leurs verres d’hypocras, sa spécialité.
Alors qu'elle portait son verre à ses lèvres, la main de la comtessa se glissa sous la table à la recherche de son homologue Beauharnaise, pour la serrer brièvement.

La porte de service s’ouvrit discrètement, tandis que Tibedaud faisait des signes au Beauharnais. Il lui montra un bouquet de roses, qu’il avait cueillit dans la roseraie d’hiver de la comtessa. Un joli éventail de roses multicolores, rouges et orangées, odorantes au possible, et entourées de feuilles de fougères pour emballer l’ensemble. S’étant piqué de nombreuses fois au passage, il avait pris soin de retirer chaque épine.

_________________
Goddefroy
Sacrés Gascons! On peut dire que j'avais bien du mal à saisir la situation dans laquelle je venais de moi même me plonger. L'ange qui faisait habituellement son boulot aurait au moins pu me prévenir qu'arriver seulement cinq minutes plus tard aurait été peut être plus simple pour m'adapter au sein de ce petit comité. Ils avaient tous une bonne tête, une mine qui inspirait confiance, pour témoigner extérieurement de cela, je souriais. Le sourire en réalité allait à la perfection, il permettait de leur offrir une vue parfaite sur l'état dans lequel je me trouvais, à savoir en pleine incompréhension. J'hésitais, soit j'arrivais en pleine demande de mariage, qui trouvait Alvira comme intermédiaire, comme cela était de coutume dans les grandes familles, soit les deux protagonistes que je ne connaissais pas bien encore avaient décidé d'échanger à travers Alvira. La deuxième proposition étant peu commode, j'optais pour la première, et je me contentais de conserver sur mes lèvres ce sourire niais, en attendant sans doute que quelqu'un s'adresse à moi, incapable de prononcer un mot de stupeur.

Votre Excellence Goddefroy, soyez le bienvenu! Ma demeure est vôtre le temps des joutes. Je suis ravie de vous rencontrer enfin. C'est que l'on m'a rabattu les oreilles avec votre castel d'Ecotay, vous faites paraît-il un hôte merveilleux pour un séjour enchanteur!


Je vais rougir. Merveilleux je ne sais pas, optez modestement pour fantastique.

J'en profite pour vous remercier de vive voix pour votre invitation. Elle m'a sincèrement touché. Autrement, vous me voyez tout aussi ravi de pouvoir mettre une figure sur ce nom que j'ai dernièrement appris à apercevoir par différents biais.

Avant d'intervenir sur ses derniers mots, j'adressais un clin d'oeil, que j'espérais "discret" à la secrétaire de Gascogne. Sans doute que ces mots, ou pas, devaient venir d'elle, et cela me faisait bien plaisir d'entendre que les aventures que nous avions vécues chez moi ne s'étaient pas estompées une fois les frontières franchies. Me concernant, j'avais attendu comme un gosse ce moment pour la retrouver, et la situation inverse m'aurait quelques peu, aheum. C'est mon collègue, représentant de la gente masculine qui me salua ensuite. On l'appelait Excellence, ou encore Chancelier. Que dire d'autre mis à part que cette salle était imprégnée d'Excellence.

Enchanté de faire votre connaissance également Excellence.
J'ai cru entendre que vous étiez à la tête de la chancellerie Gasconne? Je suis quant à moi, en plus de figurer parmi les vieilles branches du secrétariat d'état, chancelier d'Auvergne depuis peu. Je n'ai pas encore eu le temps de faire des connaissances diplomatiques, qui sait? Cette soirée pourrait peut être être l'occasion de faire la première.


Je tournais la tête et le meilleur restait pour la fin. Enfin, Alvira s'adressait à moi. Quelques mots suffirent pour que son timbre de voix me rappelle la hâte que j'avais de la retrouver. Elle semblait avoir à faire, j'attendais patiemment en lui répondant par un sourire complice. Les choses s'accéléraient, et du fait que j'étais arrivé à la bourre, je n'avais que le droit d'essayer de chopper la calèche en cours.

Ecoutons la propriétaire et passons à table Excellence.

Bim, j'avais trouvé l'occasion de trouver le moyen de me raccrocher aux branches.
_________________
Alvira
Han...
Han... Han...
L'affreuse nièce, était à l'oeuvre.
Mettant Alvira dans l'embarras avec brio...


Euuuh... Si nous passions à table ? Nous reprendrons plus tard. Messire de Silly, parlez-moi de l’Auvergne. Pas plus tard qu’hier, j’ai retrouvé ma tante le nez plongé jusqu’aux coudes dans des cartes et des dépêches de votre pays, et elle ne tarissait pas d’éloges sur votre domaine. On ne savait plus l’arrêter. Était-elle aussi enthousiaste lors de sa visite à Ecotay ?

Parce qu'elle continuait à dire clairement que la Gasconne s'était prise de passion pour l'Auvergne et l'Auvergnat. Ce qui n'était en soi... Pas faux !
La déstabilisation était en cours. Rien ne put retenir la coloration des joues de la jeune femme qui devinrent cramoisie. La pièce semblait se rapetissir sur elle, les voix devenant plus fortes, avec un écho démesuré dans sa cervelle.

Les regards que Goddefroy lui lançait avait raison d'elle un peu plus à chaque fois. En quelques secondes, la Montoise recevait non pas un, mais deux clin d'oeil respectifs du SE et de Bella. "Bande de traitre !" qu'elle se disait. "Vous vous riez de moi, alors que je rame comme une malade pour tenter de camoufler mon trouble".

Puis tout s'effaça, lorsque son homologue "De Silly", la gratifia d'un sourire qui se voulait complice auquel, elle répondit avec douceur hochant la tête comme pour valider la décision. D'accord, on y va. Ben oui, peut-être serait-elle à côté de lui. Et cette idée la poussait à se dépêcher tout à coup à se rendre à table pour se faire. Tactique peu commune la Duranxie, fit mine d'hésiter entre deux place afin que Bella et Wallerand s'assied l'un à côté de l'autre sur les deux sièges restant. Ainsi donc, l'air d'innocente collé au visage, Alvira prit place, s'octroyant la possibilité d'être bercé par la proximité du Vicomte.

Ses joues avaient reprit une teinte plus clair, trop occupé à fomenter son rapprochement, sans vergogne. C'est un regard emplit d'une lueur de malice qui trônait à présent sur Wallerand. Le couple avait gagné une bataille mais certainement pas la guerre !

_________________
Christabella
Et la flèche atteint son but, afin de clouer le bec de la vilaine tantine. Alors comme ça, on prend les décisions pour sa propre neboda ? Et paf. La vengeance est un plat qui se mange congelé. Vas-y, dépatouille-toi avec notre invité d’honneur qui ne peut plus ignorer que tu craques complètement pour lui.
Notez bien, Bella ne savait rien du voyage à Ecotay, à part qu’elle avait été enthousiaste, la Vivinoursette, trahie par une légère lueur dans les yeux, sa volubilité magnifiée par le souvenir – c’est-à-dire qu’elle parlait encore plus vite que d’habitude, l’Infernale Tantinette – et la demande « on ne peut plus innocente » d’inviter Goddefroy aux joutes. Quelques menus indices qui avaient permis à la blondissime de deviner le reste.

Et Alvira commençait à rosir, rougir. B12, C5 une nave génoise coulée, ahah, trop facile ! Un coup d’oeil vers Wallerand, avec un sourire enfantin, joyeux, de la comtesse qui adorait jouer aux « petites bouteuses de feu », espiègle à souhait. Et le pauvre Goddefroy qui devait se demander où il était tombé. Eh bien la famille Duranxie était connue pour la folie douce qui l’habitait, farpaitement ! Alvira était la sœur de Riwenn, Bella était devenue d’office Duranxienne « Honoris Causa », et Wallichou … Contaminé. Aucune chance qu’il en réchappe.

Puis vint le moment de passer à table. Des échanges de regards, complices ou prometteurs de vengeance... Bella n’avait pas pensé au plan de table, mais elle espérait bien être à côté de Wallerand. Le pauvre, elle n’avait pu répondre à sa demande inattendue, il fallait absolument qu’ils en parlent. Soupirant d’angoisse, elle se demandait s’il n’était pas rebuté au point de filer une fois le repas terminé. Coup d’oeil vers Alvira, qui hésita entre deux places. Non, pas la gauche, pas la gauche ! Oui ! Oui ! Celle là oui ! Merci Déos. Alors que les plats commençaient à être servis, sa main se posa sur le genou de Wallerand, un geste pour le rassurer, tandis que la Monstralvinette leur décocha un regard malicieux... Bella comprit soudain qu’elle avait fait semblant d’hésiter pour être aux côtés de Goddefroy. Par contre, un étrange pressentiment la tenaillait. Elle espérait que ce repas ne se termine pas en bagarre de nourriture.
Levant son verre d’hypocras, Bella trinqua, avant d’énumérer et nommer chaque plat, qui heureusement pour ses invités, avait été cuisiné par Beatrix et Clotaire.



Santat à vous… Ma tante ? Voulez-vous que j’ouvre la fenêtre, il me semble que vous avez chaud... Je suis heureuse de vous avoir à ma table, ce soir, en cette veille de joutes. Tenez, mes chanceliers, goûtez donc de cette tourte champenoise... Vous m’en direz des nouvelles !
Ainsi donc, vous êtes chancelier depuis peu, et moi, je suis ambassadrice depuis peu. Je n’ai pu dire non au recruteur. Aheum.


Un chat dans la gorge ? Non, un souvenir qu’il fallait mettre au frais pour rester concentrée et ne pas finir rouge comme un radis. Son entretien avec le chancelier avait été très particulier. Mais nous ne reviendrons pas là-dessus, les dossiers béarnais s’en souviennent encore.

Je m’occupe de la province du Béarn. Discutailler avec le coms César Louvelle, c’est comme traverser une tourbière. On ne sait jamais le moment où le sol va céder sous vos pas, et que vous vous enfonciez dans la vase jusqu’à mi -cuisses.
_________________
Goddefroy
Je m'étais permis de prendre part à la table à mon aise, en m'étant simplement contenté d'observer où chacun des convives avaient pris place avant moi. La seule à qui il restait la lourde et cruciale décision de savoir où elle allait poser son séant, c'était bien Alvira. Personnellement, j'avais une place vide à côté de moi, je prends pas trop de place lorsque je mange, et surtout, je me serais vexé si elle avait choisi quelqu'un d'autre. Heureusement, elle avait décidé d'éviter l'incident diplomatique et je profitais ainsi pleinement de la voir s'installer à côté de moi. En face, j'aurais eu une vue d'ensemble, mais la distance qui nous séparait au quotidien, me faisait déjà apprécier la proximité. Fallait se ressaisir mon garçon, c'était pas dans mes habitudes d'attacher si vite des sentiments de cette importance à une personne, alors je faisais le plus souvent possible mine de rien, mais le mine de rien basculait trop fréquemment vers un relâchement inattendu.
Le fil de mes pensées était ainsi donc bercé par la présentation du menu de ce soir, que nous offrait généreusement Bella. Au menu, diplomatie, obligé avec des chanceliers à chaque coin de la salle, joutes, bah oui, parce qu'on pourrait l'oublier mais c'est aussi en partie pour ça que j'étais là, moindre détail, et chaleur... Chaleur, parce que c'est le mois de juin, évidemment. D'où la gentille proposition de faire ouvrir les fenêtres de l'hôte des lieux. Moi je me contentais de ricaner intérieurement en me disant que si j'arrivais à y voir un poco plus clair dans le jeu des deux tourtereaux qui se tenaient en face, je lui offrirais ma contribution dans la vengeance. Ah et j'oubliais l'essentiel, la tourte bien sûr.


Si bonnement proposé, va pour la tourte, cela doit faire des années que je n'en ai plus goûté!

C'était le prétexte que je trouvais généralement dans le cas où, on avait la bonne idée de me demander si je n'en avais jamais goûté des aussi bonnes auparavant. Je prétextais ainsi que le temps avait ravagé mon palet et m'empêchais donc la comparaison. Je n'étais ainsi pas forcément obligé de mentir si la situation l'exigeait.

Je suis en effet chancelier depuis peu, mais j'apprécie déjà beaucoup le métier. Cela permet de voyager, et selon les périodes, j'adore visiter le royaume, mais cela permet aussi de rencontrer bon nombre de personnes fort intéressantes, qu'il nous aurait été difficile de croiser dans d'autres contextes.

J'ajoutais plus bas, comme si je voulais faire en sorte qu'Alvira ne m'entende point, alors que je savais très bien, et appréciais déjà le fait, que ma voix se porterait bien sûr jusqu'à ses oreilles.

Cependant, la plus agréable de mes rencontres dans le domaine diplomatique, je l'ai fait il y'a pas si longtemps que cela au secrétariat d'état.

J'arborais un discret sourire au coin de mes lèvres et je continuais sur un ton plutôt franc.

Je ne sais si vous partagez ma vision jusqu'alors sur la question, mais si il y'a bien une différence entre vous et moi, c'est que personnellement, j'aurais pu sans peine dire non à mon recruteur, qui n'est autre que l'actuel Duc. Il commence à être âgé, et j'ai eu beau chercher sous quelques angles, je n'ai pas encore su déceler celui qui lui permettrait d'acquérir mon oui persévérant à toutes les conditions.
Mais maintenant que vous avez commencé expliquez moi donc, à moins que cela vous gêne, pour quoi vous n''auriez pu dire non à votre recruteur?


Et voilà, comment mettre six pieds dans le plat, et en beauté! Je m'en fiche, je comprenais jamais rien de toutes façons à cette expression. J'étais simplement curieux, et soucieux d'apprendre à connaître celle chez qui j'allais loger, allons!
_________________
Wallerand
Pour un peu, il aurait vu rouge, le Chancelier dont le fessard devait être bougé ! Non mais vraiment, de quoi je me mêle ? Bis repensata placent. Voilà qu'elle insistait, en plus, cette fichue marraine ! Et qu'elle prenait un ton d'autorité en prime ! Wallerand n'était pas spécialement allergique à l'autorité quand il la subissait comme légitime, par exemple dans l'exercice de ses fonctions, mais quand il s'agissait d'affaires privées, il avait beaucoup plus de mal à la supporter. Alors, il faut bien l'avouer, l'entrée en matière et, plus encore, le murmure d'Alvira le crispèrent passablement. Pourtant, l'intervention toute en douceur - et toute en diversion, comme quoi elle avait vraiment les réflexes d'une diplomate, elle - de la maîtresse des lieux évita une réponse sèche à la marraine nationale, et celui qui se présenta comme le Chancelier nouveau du Bourbonnais-Auvergne acheva l'oeuvre.

Pour autant, le Beauharnais resta assez taciturne quand il répondit à l'Auvergnat qu'effectivement il était son homologue gascon, et qu'il serait ravi de faire plus ample connaissance avec lui. Et il opina simplement quand l'invitation à passer à table se précisa. Les signes que Tibedaud lui adressa se heurtèrent à une mine guère enjouée, même si, saisissant leur sens, il acquiesça avec plus de vigueur et retrouva, un instant, un semblant d'allant. Mais finalement, même les jeux de regards entre Goddefroy et sa marraine, même les boutades lancées à l'adresse d'Alvira, même ce retour à l'envoyeur mené de main de maître ne parvinrent à lui tirer qu'un léger sourire, tandis qu'il gardait le silence, se plaçant, pensif, devant un siège quelconque autour de la table. A côté de Bella, tout de même, il ne fallait pas exagérer. Qu'est-ce qui le chiffonnait le plus, au fond ? Le fait que Goddefroy soit arrivé et que l'affaire soit désormais en passe de devenir publique ? Le fait qu'il avait le sentiment d'avoir commis un impair et qu'il s'en voulait d'avoir placé sa maîtresse dans une situation qu'il ressentait comme inconfortable ? Le fait que l'hésitation apparente de Bella, malgré les signes de tendresse qu'elle lui avait ensuite prodigués, laissait présager du pire ?

Ce fut le sourire joyeux de sa maîtresse tournée vers lui qui rendit à Wallerand son entrain naturel, et la main qui se glissa sur son genou. Il avait le naturel plus gai que triste, et il suffisait parfois d'un rien, comme ce soir-là, pour le remettre d'aplomb. Glissant à son tour une main sous la table, il la laissa recouvrir celle de Bella et la serra brièvement, avant de retrouver sa place normale. Les mets amenés embaumaient la pièce. Et, à l'évocation du recrutement cavalier (mauvais esprits s'abstenir, encore que...), ce fut un franc sourire qui s'épanouit sur les traits du Beauharnais. Un léger éclat de rire, même, lui échappa quand Goddefroy interrogea leur hôtesse sur son recruteur... Sur lui-même, en fait. Et, ayant lancé un regard aussi amusé que tendre à la jeune fille, il répondit à l'Auvergnat :


Voyez-vous, Votre Excellence, il semble que j'aie été assez... Persuasif. Hum, oui, j'étais le recruteur, du coup. Et je crois que je n'aurais pas lâché le morceau - pardonnez-moi cette expression, ma Dame - tant qu'elle n'aurait pas accepté un poste dans le corps diplomatique gascon. Les qualités d'un véritable diplomate sont rares... Quand une personne allie au tact le franc parler quand il est nécessaire, quand elle est réfléchie, posée, quand elle maîtrise l'art des bonnes moeurs et quand, de surcroit, vous lui vouez une confiance telle que vous lui confieriez votre vie... Ma foi, je crois qu'on ne peut que s'accrocher en espérant la recruter.

Ou comment noyer joyeusement la question. Pas question d'évoquer le désordre qui avait été mis sur le bureau pourtant habituellement ordonné du Chancelier gascon, ça non ! Se dirigeait-on donc vers une bataille rangée ? La question serait sans doute bientôt tranchée car, sans désemparer, renouant avec son enjouement naturel, Wallerand repartait :

Vous-même avez donc rencontré Alvira au sein du Secrétariat d'Etat ? Enfin, si c'est elle votre plus agréable rencontre... Cela dit, j'espère qu'elle vous a épargné l'envers de la médaille. N'est-ce pas, Marraine ?

Tous sur Alvira ! Comment ça, le fillot se vengeait ? Mais non, voyons, qu'est-ce qui pourrait vous faire penser ça ?
_________________
Alvira
Monstre de fourberie, Bella faisait une demande qui allait direct à son but.

Ma tante ? Voulez-vous que j’ouvre la fenêtre, il me semble que vous avez chaud...
Oui avec plaisir, merci ma nièce.


Puis plus bas, à elle seule. Oui, oui, rien qu'à la Comtesse, juste pour le plaisir. Lentement, elle se pencha pour lui glisser très discrètement. Et tanpis pour les convenances.

Sait-on jamais, si une envie me prenait, de passer par la fenêtre une certaine Blondeur !

Un regard entendu, et hop. Si tu continues ma biche, tu finiras par le regretter. La mise en garde était peut-être violente, et complètement surfaite - Alvira ne saurait faire du mal à sa neboda - mais avait le mérite de faire passer le message.

On se redresse, on joue la détente, on sourit de satisfaction pendant que Goddefroy prends la parole. On regarde pas trop pour ne pas ouvrir la bouche de béatitude et...
PAF, pas le chien !


Vous-même avez donc rencontré Alvira au sein du Secrétariat d'Etat ? Enfin, si c'est elle votre plus agréable rencontre... Cela dit, j'espère qu'elle vous a épargné l'envers de la médaille. N'est-ce pas, Marraine ?

Wallerand de Beauharnais, je te hais !
Voilà ce que l'on aurait pu entendre si l'esprit d'Alvira aurait pu parler, crier, hurler.

Ah, ils étaient beaux là, à jouer de talents et de vices pour qu'elle s'empourpre encore davantage. Ce qui ne manqua pas. Y en avait marre ! La réplique serait sanglante. Oh oui mes agneaux, attendez donc, et vous verrez, comme Tatie peut être détestable ! La Monstralvinette n'eut sur le moment qu'un seul réflexe. Boire un coup, camoufler sa déconvenue dans la bibine. Oh, du bon vin trouvé là. Une chance.

Lentement, elle but un petit coup, tout à fait normalement, en fille bien élevée avant de regarder Goddefroy, pensant soudainement qu'elle n'était éventuellement pas "l'agréable" rencontre en Secrétariat d’État. Dans sa tête une bataille s'engageait alors que son cœur s’accélérait un coup d'effroi, un coup d'impatience.

Oh, qu'il est mignon.
C'est très gentil à lui.
Merdum, mais ce n'est peut-être pas de moi qu'il parle !

AAAAAAAAAAAAAhhhhhh... !

Si ce n'est pas moi, qui ?!
Non mais, il oserait pas ?!
On ne parle pas d'une autre Dame, devant celle avec qui on se rapproche ! Si ?!
Et si je me faisais des idées ?!
Et puis, ça ne peut être que moi, il est discret, et je ne l'ai vu blablater avec personne d'autre...
Mais qui ?!

Et son esprit fonctionnait à pleins régime pour tenter de trouver quelle autre personne au sein de l'Office il aurait pu apprécier plus que de raison bien sur. Énumérant mentalement tout les SE possible. Rien. Soit c'était elle, soit, il lui cachait des choses. Après tout, il n'avait aucuns comptes à lui rendre. Presque imperceptiblement, la Gasconne secoua la tête pour se reprendre. Gardez les pieds sur terre. quoi de mieux que la nourriture pour cela ?!


Je prendrai également de la tourte, elle est... très... appétissante... Dit-elle doucement, alors que ses iris balayait en parti l'Excellence du Bourbonnais-Auvergne.

Hin-hin, peut-être qu'elle ne parlait pas que de la tourte mais ça vous ne le saurez pas !
_________________
Christabella
Quand on joue avec le feu, il faut s’attendre à un retour de flamme. Bella, qui pensait que cela viendrait de sa tantine, pilonnée en cœur par un duo infernal, fut désarçonnée par un Goddefroy qui lui rendait la monnaie de sa pièce, et avec les intérêts en sus. Heureusement, il ne pouvait pas savoir ce qui la faisait rougir. Sinon, il y avait fort à parier qu’il rougirait également, puisque la jeune comtesse avait eu droit à un recrutement à l’horizontale. Un petit signe et Bella se leva pour ouvrir la fenêtre donnant sur la galerie - coursive extérieure, ce qui lui donna le temps de se recomposer un visage et une expression neutre, tandis que le murmure d’Avira la fit sourire. Bon, à présent... Comment répondre à Goddefroy ?
Heureusement, Wallerand, qui semblait moins abattu, – au grand soulagement de Bella – , prit la chose en main – sans mauvais jeu de mot, hein – et répondit à la curiosité du chancelier. En effet, il avait tout fait pour qu’elle fasse partie du corps diplomatique, il avait donné du sien pour la convaincre. Tant de compliments la firent rougir... À moins que ce ne soit l’hypocras ?


Que de compliments, mon chancelier ! J’avoue que vous avez... sorti un argument imparable.

Vous-même avez donc rencontré Alvira au sein du Secrétariat d'Etat ? Enfin, si c'est elle votre plus agréable rencontre... Cela dit, j'espère qu'elle vous a épargné l'envers de la médaille. N'est-ce pas, Marraine ?

Bella étouffa un éclat de rire dans sa serviette, voyant Alvira passer par toutes les couleurs. Le rose, le rouge, le blanc… Bella hésita entre resservir sa tantine de vin pour la réconforter ou faire mander ses pigments et son chevalet pour croquer un portrait en couleurs du plus bel effet. Elle avait même l’impression de voir les rouages tourner dans son esprit. Un doute t’habite, tantine ?

Je prendrai également de la tourte, elle est... très... appétissante...

Je l’avoue, très appétissante ! Je crois que Béatrix a cuisiné ça au vin de champagne.Mais sinon, on peut terminer par une petite douceur. Profitez en, ce sont des confibiscuits du Mont Saint Michel, une amie, ancienne oblate de Noirlac, Hélène – l’ancienne fiancée de feu mon époux d’ailleurs – me les as offerts tantôt. Je me damnerai pour des biscuits, surtout ceux-là. Clotaire ? Amenez la boîte, avec la bouteille de Paxtaran.

Un biscuit à la confiture, et un bon petit verre pour caler tout ça, elle en avait besoin. Pourquoi ? Parce que depuis la demande ratée de Wallerand, les questions tournaient dans sa tête, encore et encore... Tandis que la conversation s’était muée en subtile bataille rangée, en une joute verbale,d’autres mots résonnaient dans son esprit.D’autres mots, qui ne furent pas dits au hasard, et qui la firent réfléchir… À coup sûr, il n’avait pas utilisé ces mots pour rien.Lui confier sa vie ? Confiance, ma foi, ma vie, s’accrocher, espérance ? Il devenait urgent de parler avec Wallerand. Qu’attendait-il d’elle ? Ils n’avaient pas parlé d’avenir, jamais, ils s’étaient contentés de vivre leur folie, sans réfléchir. Et ils venaient de s’avouer leurs sentiments...
Bella et Wall ne pouvaient pas s’épouser, à moins qu’elle n’abandonnât ses titres. Et après tant de sacrifices, de batailles, de lutte acharnée contre la mauvaise foi et la médiocrité... Wallerand ne pouvait pas lui demander tel sacrifice. Doutait-il qu’elle l’aimât ? Voulait-il la mettre à l’épreuve ?Non, ça ne pouvait être vrai … L’air semblait se raréfier, la chaleur insoutenable, moite. L’atmosphère, plus épaisse, semblait avoir la consistance du ciment frais, tandis qu’elle faisait un effort pour ne pas montrer son trouble, bien qu’elle devait paraître plus pâle. Il fallait qu’elle respire, qu’elle sorte.Malgré son malaise, la jeune femme réussit à donner légèrement le change.


Mes amis, laissons la mesnie débarrasser le couvert... Je vais me retirer en mes appartements, la journée a été longue. Je vous invite à admirer ma roseraie, profiter de la fraîcheur de la soirée, tant que le soleil nous éclaire encore. Il nous faudra être frais et dispos pour les éliminatoires demain...

Petit sourire de leur hôtesse, tandis qu’elle se tenait à sa chaise pour ne pas chanceler, avant de sortir de la pièce, dans un bruissement d’étoffes. Alors que les valets s’affairaient à débarasser la table, l’un d’entre eux glissa un petit mot griffonné à la hâte.

Citation:


Nous devons parler,

Vôtre dévouée

_________________
Wallerand
Le repas avait gentiment suivi son cours, et Wallerand, outre qu'il avait fait honneur au talent de Béatrix, y avait repris goût à mesure qu'il sortait de sa sorte de torpeur. Et les douceurs annoncées en furent le point d'orgue. Des biscuits, hmm ? Se damner pour eux, en prime ? Il allait sans dire que l'esprit de Wallerand prenait bonne note de l'indication échappée. Pour faire plaisir, trouver des confibiscuits du Mont-Saint-Michel. Moralité : il faudrait qu'il se mette en cheville avec ladite Hélène... Ou alors... Oui, il pourrait miser sur la spécialité de Reims. Ces gâteaux que confectionnaient leur mère quand ils étaient jeunes encore... Sûrement la seule recette que le Beauharnais gardait soigneusement en mémoire. Donc, plan A, trouver Hélène ; plan B, trouver Béatrix. Facile. Beaucoup plus que ce qui arriverait sans doute.

Le mot glissé au départ de Bella était sans ambiguïté. Oui, il fallait qu'ils parlent... Qu'il s'excuse, aussi. Le Gascon ne traina donc guère et, prétextant les fatigues de la route, salua assez rapidement ses compagnons de dîner avant de se retirer, guidé par Clotaire dans les couloirs - pas de service cette fois - du castel. Il allait falloir apprendre à se repérer... Mais il fallait surtout collecter un renseignement important. Sans avoir l'air de trop y toucher.


Clotaire ? Les appartements de Sa Grandeur... Pouvez-vous m'indiquer où ils sont, je vous prie ? Nous aurons sans doute à travailler au cours de mon séjour, et....
Juste sous les vôtres, Votre Excellence. Vous prenez l'escalier par lequel je vous ramène, vous descendez un étage et vous tombez droit dessus. Cela dit, elle travaille habituellement dans sa bibliothèque, dans la tour près du pigeonnier.
Parfait. Merci.


Droit en-dessous, ça voulait dire que les fenêtres devaient être grosso modo alignées. Parfait. Par-fait ! Sur cette bonne pensée, il salua pour la nuit le valet, et eut le temps de discerner l'ombre furtive d'un chaperon non loin. Ah. C'était drôlement moins parfait, ça. Allait-il se retrouver sous surveillance ? Manquerait plus que ça... Une fois enfermé dans son domaine d'une semaine, le jeune homme se précipita vers la fenêtre et, se penchant à l'extérieur, tâta d'une main le mur. Ah. Pas de lierre, pas de vigne vierge, rien de rien. De la belle pierre lisse. Quoique... Il y avait encore de ces saletés que laissaient les lianes quand on les arrachait. "La garce", jura-t-il entre ses dents, avant de se rappeler que la garce en question était religieuse. On n'insulte pas les religieuses... Bien. On ne passe pas par l'extérieur, ça, c'est réglé.

Ni une ni deux, le Beauharnais traversa la pièce vers la porte du couloir. Passant le nez dehors dans une apparente solitude, il ne fallut pas longtemps pour qu'il entende un pas léger derrière lui et un petit raclement de gorge. Se retournant, il tomba nez à nez avec la bonne Marie-Clarence, qui lui emboita le pas jusqu'à ce qu'il se rencogne dans sa chambre. D'accord. Donc le couloir était aussi surveillé. Se renfermant, tournant ostensiblement la clef dans la serrure en espérant que cela suffirait à éloigner le cerbère, il retraversa à grands pas la chambre. Et les couloirs de service ? Est-ce qu'il y avait moyen d'y accéder par là ? Attrapant le bouquet de roses apprêté par Tibedaud, objet des signes qu'ils avaient échangé plus tôt dans la soirée, le Beauharnais ouvrit la porte, considéra le couloir, et... Oh bon sang, à tous les coups il allait se perdre. Et le pas de la religieuse résonnait dans le couloir... Cherchant à déterminer la solution optimale, refermant la porte de service, il se retrouva à déambuler de long en large, comme il avait eu coutume de le faire quand il était Prévôt dans son bureau, jusqu'à croiser le regard du lapin qui patientait dans sa cage. Alors s'engagea une conversation encore inédite pour le Beauharnais, qui ne s'arrêta pas pour autant, les roses toujours à la main.


Arrête de me regarder comme ça.
...
Je sais bien, oui, j'ai le choix entre tenter de me retrouver dans les couloirs de service, me rompre le cou en descendant ou me faire rompre le cou par le corbeau là dehors...
...
Moi non plus, ça ne m'enchante pas. Bon sang, il faut que je lui dise, pourtant !
...
Tu t'en fous ? Pas grave. Moi pas. Et comme t'es pas franchement bavard, t'es pas gênant. Tu sais quoi ? Je suis le dernier des crétins.
...
Proteste pas, surtout.
...
Provocateur, va. Et tout ça parce que j'ai parlé sans lui avoir dit... Sans lui en avoir parlé avant. Et tu vois, j'ai même réussi à la mettre mal à l'aise au début et à la fin de la soirée. Mais quel abruti je f...


Tilt. C'est quoi, là, sur le lit ? Ca ne faisait que deux fois qu'il passait devant, tout à son intense dialogue avec le placide lagomorphe qui le suivait des yeux et d'une truffe frémissante, façon "Tu sais, si tu me donnais un truc à grignoter, comme les jolies feuilles de tes roses dont tu ne fais rien, ça irait plus vite"... Deux fois, donc, qu'il passait devant sa maîtresse assise sur sa couche. Depuis quand était-elle là ? Tout absorbé qu'il avait été, il n'aurait su le dire. Pour autant, un sourire joyeux étira ses lèvres alors que l'amant venait poser un baiser tendre sur les lèvres adorées puis s'agenouiller devant elle, emprisonnant ses mains après avoir déposé les roses à côté de Bella. Un pauvre sourire précéda alors :

Si ça peut vous rassurer, je ne suis pas fou... Par contre, je suis un imbécile. Je suis désolé de vous avoir mis dans l'embarras. J'aurais dû vous parler avant...

Un soupir s'exhala. Et il continua, embrassant par intermittence les doigts tenus captifs :

Je sais que ça ne pourrait pas se faire tout de suite. Je sais que je ne suis rien, et je n'ai pas le droit, je ne peux pas vous demander de renoncer à... A tout ça. Non plus que je ne pourrais vous demander de renoncer au souvenir de votre époux et de l'amour qui vous liait. Je ne vous le demanderai jamais. Mais... Je veux juste que vous sachiez qu'à l'instant où ce sera possible, vraiment possible, pas qu'un voeu, je vous demanderai votre main. Sans vous, c'est comme si les choses perdaient leur sens. Et je n'imagine pas ma vie sans vous... Pardonnez-moi cette maladresse, en tout cas. Cela n'arrivera plus...
_________________
Christabella
Toute pensive, Bella, après avoir pris l'air à sa fenêtre donnant sur le couchant, en referma les battants. L'une après l'autre, elle enleva le hennin, et les pinces qui retenaient sa chevelure, qui descendit en cascade sur ses reins. Une fois sa lourde robe retirée, c'est habillée d'une robe d'intérieur très légère de soie blanche qu'elle s'installa devant le miroir pour peigner ses cheveux blonds. Ils devaient parler, oui. Elle ne souhaitait pas que la romance prenne fin, mais elle ne pourrait avancer en l'état.
Une goutte de rose et de jasmin derrière l'oreille, et la blondinette se leva. Il était temps de rejoindre Wallerand, avant qu'il ne fasse la bêtise d'essayer de la rejoindre. Marie Clarence devait patrouiller dans les couloirs, et elle avait saccagé le lierre grimpant, prétextant qu'il abîmait la pierre. Ah, je vous jure... Heureusement, elle ignorait tout des plans du castèth de Fontrailles. S'approchant du mur, Bella ouvrit l'un des placards, et déplaça légèrement ses robes. Le loquet était derrière, bien caché par la penderie. Elle l'avait trouvé par hasard, lorsqu'elle avait investi ces appartements. Elle ne supportait plus ceux qu'elle avait partagé avec feu son époux, car elle n'arrêtait pas de penser à son agonie. Depuis, l'ancienne chambre servait de lingerie. On avait rarement vu une lingerie avec les murs décorés ainsi, mais qu'importe !
Le mécanisme était très simple, c'était un simple loquet, qui donnait accès à un escalier de pierre brute, en colimaçon. Bella s'était demandée en visitant cette chambre justement comment se faisait-il que le placard soit si peu profond. Normal, il cachait un escalier secret. Depuis quand était-il installé là ? Mystère. Faisant attention de ne pas tomber, tant les marches étaient hautes, et renonçant à la chandelle, préférant suivre le mur du bout des doigts, elle ne tarda pas à déboucher derrière une tenture. Discrètement, elle entra dans la chambre attribuée au Beauharnais. Pas encore arrivé. Elle s'installa sur le lit, elle allait lui faire une sacrée surprise. Sauf qu'il entra, sans la voir, fébrile. Se dépêcha d'aller à la fenêtre. Fronçant les sourcils, elle s'aperçu qu'il ne l'avait pas vue. Complètement transparente... Puis, prenant un bouquet de roses – comment diable avaient-elles atterrit là ? - tenta de sortir... Wallerand revint bien vite. La camériste devait surveiller. Cherchait-il à la rejoindre ? Alors qu'elle était assise sur son lit, sous son nez ? La situation devenait très amusante ! Le Beauharnais commença à parler seul. A non, il parlait à un lapin. Un lapin ? Diantre... Elle sourit tendrement à ses paroles. S'il savait... Enfin, il l'aperçut. Aussitôt, leurs lèvres se joignirent. Lorsqu'ils se retrouvaient, il semblait à la jeune femme qu'elle redevenait entière à chaque fois. Il lui offrit le bouquet de roses, avant de se déclarer... Un tendre sourire anima ses carmines, repensant aux paroles d'Alvira.


Ne vous jugez pas si durement... Ce que nous vivons est extraordinaire, je ne désire pas que cela prenne fin. Même si... je déteste me cacher... Milandor m'avait dit, lorsque j'étais à votre place, que Déos aplanit les difficultés pour réunir deux personnes qui s'aiment sincèrement. Je vous aime... J'attendrai. J'ai foi en nous. Je vous aime...

Pour sceller leurs dires, elle se pencha sur ses lèvres pour l'embrasser longuement, avant de plonger de nouveau ses jades dans ses iris sombres. Oui, elle avait confiance... Malgré tout, elle espérait que cette situation inconfortable ne dure pas. Elle nota dans un coin de son esprit de s'en ouvrir à sa tantine le lendemain... L'heure n'était pas à ce genre de réflexion, mais aux retrouvailles, ardentes et empressée. Oublieux du temps qui passait, se débarrassant du velours, du satin, de la laine, de la soie, pour ne retrouver que le velouté de leur peau, la douceur de leurs lèvres, mêlant leurs souffles.
La nuit tombait sur Fontrailles... Qui sait ce qu'il se passait d'autre, dans ce castel aux milles recoins, aux escaliers secrets ?

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)