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[Chevenon] D'une visite vicomtale

Bisac
Initialement pourvu d’une enceinte, de grosses tours reliées par des courtines, le château aujourd’hui n’était qu’un vaste bâtiment rectangulaire, plus haut que large, semblant à un grand donjon.

Au couchant, la façade du château à quatre étages est flanquée de deux grosses tours rondes, autrefois crénelées et aujourd'hui recouverte d'une toiture conique. La façade comporte des archères à croisillon médian et des ouvertures jadis allouées à des occupations militaires

Au premier étage on voit encore la porte, qui desservait le chemin de ronde. En son milieu, la façade est percée d'une ouverture surmonté d'un arc surbaissé et encadré de deux tourelles sur contreforts et s'élevant jusqu'aux combles. Les consoles d'une ancienne bretèche subsistent en sa partie supérieure. Une tête de femme orne l'une d'elle. L'emplacement de la herse et d'un assommoir sont toujours en place. De chaque côté du passage sont deux salles voûtées, en berceau brisé. L'une d'elle servit de corps de garde.

L’entrée principale, à l’ouest, s’ouvrant sur une cour intérieure où siégeaient les écuries et où un escalier à vis conduisait aux étages et lieux de vie. Un second escalier, plus petit, situé dans la tourelle menait à la plate forme du guet. Le château renvoyait l’image d’une noblesse un brin décadente traversant les méandres des périlleux imbroglios financiers.

Aujourd'hui, seule une petite mesnie occupait le château. La petite domesticité seigneuriale, composée d’un homme à tout faire, de trois servantes et de deux sergents d’armes (qui au passage faisaient la fortune des marchands de vins et tripots de la région) vivaient au côté de Bisac quotidiennement. Les deux hommes d'armes, à l'entrée du castel, passaient le plus clair de leur temps installés sur deux tabourets autours d'une antique barrique. Des jeux de dés, arrosés de mauvais vins, occupaient leur journée, faute d'accueillir de nombreux visiteurs. En de rares occasions, ils descendaient jusqu'au village et patrouillaient dans les rues. Les chevenois et chevenoises, coutumiers de ces sergents d'armes, n'étaient nullement dupes de ces rondes de façade.

Dans la grande salle, au premier étage, le maître des lieux était installé dans une cathèdre. Devant lui s'étalait le désert d'une table de bois vide de toutes décorations. Le château avait un air de paquebot à l'abandon. Les gens du seigneur avaient accueilli avec enthousiasme le retour de leur maître, considérant ainsi que les troubles qui l'agitait étaient derrière eux. Aymeri les avait averti d'une visite probable, son amie Maud de Saint Anthelme.

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Maud
[De Cosne à Chevenon, l'affection chevauche au galop....]

Le bol de lait chaud vola presque pour maculer la grande pelisse de loup qui couvrait sa couche dans l'auberge de Cosne. Un des avantages quand on avait son armée dans l'enceinte d'une ville. Elle avait bien donné ses instructions au milieu de la nuit pour la finir enfouie au chaud et elle dépouillait son courrier avant de retourner au campement.
Aymeri!
Et froissant la missive entre ses doigts et contre son coeur
Il est en vie!
Faut dire que Maud ne s'inquiètait pas toujours de l'absence de l'un ou l'autre, mais lui oui! Elle le considérait comme un ami cher et proche et son état lui importait. Elle portait d'ailleurs en sautoir l'intaille de cornaline qu'il lui avait offert et qu'elle avait fait sertir en collier.
Repoussant le plateau, et posant ses pieds nus sur le sol dallé froid

Mes habits! Mes bottes fourrées , ma cape de feutre doublée de renard et la toque assortie! Et n'oubliez pas mes gants!
10 minutes à peine pour le tout, parce que Maud n'était pas le genre coquette à passer des heures devant ses vêtements pour les choisir et se coiffer, elle sortit de l'auberge très vite
Qu'on m'amène Falco!
Et d'envoyer consignes à son campement avant de partir.
Décidemment si Charlemagne savait que Maud franchissait ses terres par deux fois en si peu de temps chez deux de ses vassaux, elle en riait toute seule en galopant vers Chevenon. Leur dernière rencontre avec Bisac datait et s'était déroulée à Sennecey.
Il lui fallut peu de temps pour franchir la distance .

Brrrrrrrr! C'est un peu sinistre ici!
Parce qu'elle venait de s'arrêter face au château.. Qui ressemblait davantage à un donjon qu'autre chose. Et une fois pied à terre, elle avisa deux hommes d'armes qui jouaient aux dés sur une vieille barrique:

Hola! Veuillez avertir votre seigneur que la vicomtesse Maud est là!
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Bisac
Le roulis des dès fut interrompu par l'arrivée d'une visiteuse. Un des sergents d'armes se leva, imité par son camarade dans une esquisse de garde-à-vous.

Bien l'bonjour v'te grandeur. J'vais avertir mon seigneur de votre présence.

Quittant son poste, l'homme d'armes traversa la cour intérieure, prit l'escalier intérieur et gagna la grand salle.

Mon seigneur, la Vicomtesse Maud est à vos portes.

L'oeil de Chevenon brilla tout à coup. Se redressant dans sa cathèdre d'un bond, il avisa le garde.

Bien, faites la rentrer. Mais avant que le soldat sorte, Aymeri le rattrapa. Comment me trouvez-vous ? Je n'ai point l'air trop ... euh déprimé ?

Heu .... Ca ira mon seigneur. Enfin, comme quelqu'un qui sort du monastère quoi. Et puis cette longue barbe ... Je vous avez dit de mander le barbier du village.

Certes, certes. Tant pis ! Je ne pense pas que Maud s'attarde à détailler ma pilosité faciale.

Vêtu d'un simple mantel de laine grise, de braies assorties et de bottes de cuir brun, Bisac descendit à la rencontre de son invitée. Au passage, il saisit une cape grise doublée de fourrure de renard au col que lui tendait son garde. Ce dernier, arguant auprès de son maître que le climat hivernal nécessitait de se couvrir. Il est vrai que l'ensemble de la domesticité seigneuriale était aux petits soins pour leur seigneur. Ils craignaient que Bisac n'attente à nouveau à ses jours et, ce faisant, mettaient tout en place pour prévenir quelques fâcheuses tentatives d'autolyse.

Dans le même temps, le second garde accompagna la Vicomtesse jusque dans la cour intérieure.

Ma Dame, je vais mener votre cheval aux écuries. Je veillerai que le palefrenier s'en occupe correctement.

C'est alors que Bisac entra dans la cour. Il avisa avec plaisir son amie, toujours aussi rayonnante et identique à elle même. S'approchant d'elle, il ne put réprimer une chaleureuse étreinte.

Mon amie ! Très chère Maud, votre venue me redonne une joie et un plaisir que je pensais disparus. Vous estes identique à mes souvenirs, aussi charmante et rayonnante.
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Maud
Prestes, ils étaient prestes les deux gardes , et se frottant les mains un peu engourdies par le froid, elle suivit un des deux gardes jusque la cour.
Comment trouverait-elle son ami? Le récit conté dans sa missive l'avait un peu affolée. Un homme à l'intelligence aussi brillante et fine. Maud paraissait être une bombarde à côté. Et une sensibilité inégalée sans tomber dans la niaiserie souvent associée.

Merci bien. Je vous confie Falco! Il aurait besoin d'être séché et brossé pour ne pas attrapper mal avec les sueurs sous le froid et un bon picotin, ce sera un cheval heureux. Et avec un sourire en coin: Ne le brusquez pas cependant, il a une ruade très efficace!
Et elle était là à se demander d'où il sortirait!
Bisac!
Ah oui! Il avait sacrément changé quand même et sans voix d'abord, elle se laissa aller à l'étreinte le temps de reprendre ses esprits. Pas de larmoiement avec cet homme là ou de guimauve, elle se détacha un peu pour le regarder droit dans les yeux; oui, c'est le regard qu'elle cherchait, la source de l'âme pour Maud.
Aymeri! Vil flatteur! Je suis si heureuse de vous voir. Vous m'avez manqué. Et taquine en riant, elle lui tira la barbe:
Mais je serai encore plus heureuse quand vous serez passé entre les mains d'un barbier digne de ce nom!
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Bisac
Bisac ne put réprimer un rire complice lorsque Maud ironisa sur sa barbe. La présence de son amie suffisait à lui apporter un apaisement, qui lui avait fait tant défaut ces derniers mois.

Chère Maud, seriez-vous en train de me dire que vous ne goutez guère mon choix récent de porter une longue barde ? - Sourire amusé - Je pensais que cela me donnait l'air d'un vieux sage. Même si, une jour, un voyageur originaire de Tarsus que je croisais par le plus grand des hasard un soir dans une taverne parisienne, à l'époque où j’œuvrais dans une office royale, me confia un proverbe de sa terre natale "Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes." Ah ah ah ah.

Aymeri lança un clin d’œil complice à son invitée.

Trêve de plaisanterie, je vous prie suivez moi. Allons dans la grand salle, je vais faire préparer de quoi nous sustenter.

Avisant une des servantes, - Faites préparer et porter dans la grand salle quelques victuailles : des salaisons ; du fromage, s'il nous en reste, et débouchez une bouteille d'un vignoble provençal ainsi que de la cervoise. Ah et montez aussi du lait de chèvre, sait-on jamais. - La servante écouta attentivement la liste des mets à porter et s'en alla transmettre les ordres à la cuisinière.

Aymeri tendit son bras à la saisie de la Vicomtesse et l'accompagna ainsi jusqu'à la grand salle. La présence de son amie lui faisait plaisir. Camarade de combats politiques, ils avaient tissé des liens forts et prenaient un réel plaisir à se revoir. Bisac avait beaucoup pensé à Maud. Ce fut même l'une des rares personnes qui avait fréquemment occupé son esprit. Ils pénétrèrent dans le château par la porte principale. Débouchant sur un escalier à vis, ils l'empruntèrent avant de gagner un palier desservant l'étage et les escaliers supérieurs. En face de l'escalier, une double porte menait à la grand salle. Sur une quinzaine de mètres s'étalaient les dalles de pierres grises, éclairées par quelques vitraux clairs bordés de lourds rideaux. Au centre, une grande table de bois sombre, des chaises et la cathèdre seigneuriale trônaient. Une cheminée flanquée des armes de Chevenon occupait le fond de la pièce. Face à elle, deux cathèdres et leur coussin semblaient attendre quelques froides soirées d'hiver. Originalité du maître des lieux, des épais tapis recouvraient une grande partie du sol. Aymeri avait en effet un goût tout particulier pour les tapis persans et leurs motifs géométriques ou leurs représentations stylisées d'un tigre combattant. Ils s’étalaient sur le sol arborant fièrement et orgueilleusement leurs tons bordeaux. Comme si, pour une fois, ils pouvaient montrer leur esthétique à une visiteuse.

Bisac et Maud entrèrent dans la salle. Bisac désigna l'une des chaises à son amie.


Souhaitez-vous que je fasse allumer la cheminée ma chère ?

Deux servantes rentrèrent et posèrent sur la table centrale les plateaux de salaisons, de fromage ainsi qu'une bouteille de vin rouge, de cervoise et de lait de chèvre. L'une d'entre elles déposa un petit coffret, non commandé. - Mon seigneur, je me suis permis d'apporter des pâtes de fruits. Je sais que vous les appréciez particulièrement. - Aymeri sourit à cette marque d'attention - Merci beaucoup ma chère Hortensia. C'est une excellente idée. Euh, faites préparer la chambre bleue pour notre invitée je vous prie.

S'adressant à la Vicomtesse. - Me ferez-vous le plaisir de passer au moins la nuitée ici ? Il est déjà un peu tard et je m'en voudrai de vous faire repartir par la nuit tombée.
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Maud
Ca pétillait dans son regard, et amusée en prenant son bras

Montrez-moi donc votre intérieur monsieur le sage et si tous les barbus et poilus devaient être des chèvres, croyez-moi on entendrait que des bêlements du côté de la frontière berrichonne.

Faut bien vous parler aussi de l'incroyable curiosité de Maud en tout temps et pour tout; elle ne ratait pas une miette de la cour, des servants et servantes qui se pressaient autour de leur maitre. Elle sentait bien l'attention de tous et toutes, et en grimpant avec lui le grand escalier, elle se prit l'envie de bavasser, papoter et faire commère.

Savez-vous que la plus jeune fille de feue Angelyque est revenue en Bourgogne depuis quatre mois et qu'elle est assise sur le trône ducal en ce moment même et elle affectionne les velus et barbus.. Hochant la tête plusieurs fois pour ponctuer ses propos. A 14 ans, Poucelyna s'est entichée d'un breton et pas n'importe lequel: Lemerco! Sa mère se retournerait dans sa tombe si elle savait ça. Dans le genre indépendantiste, nous avons eu aussi la visite d'une délégation angevine à cosne menée par cette vieille canaille de Falco, vous savez celui qui porte le même nom que mon cheval...

Elle allait être intarissable quand ils débouchèrent dans la grande salle et comme rien ne lui échappait vraiment.

Quels magnifiques tapis vous avez là Aymeri!

Et sans même réfléchir, elle ôta ses bottes fourrées et tâta de ses pieds gainés de bas le sol laineux

Quel moëlleux!....Vous dites? Allumer le feu?. Ah mais oui! Presque triste de ne pouvoir profiter davantage des tapis...

Et toujours pendue à son bras en voyant de bonnes choses sur la table

Vous êtes un hôte parfait Aymeri et vous connaissez donc mon péché mignon pour la bonne chère! Du vin provençal , par contre, je n'en ai jamais goûté.

Et avec un sourire:

Vous avez préparé une chambre bleue? Hum... Amusée: Y a des tapis comme celui-là?

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Bisac
Bisac ne put retenir un rire lorsque la Vicomtesse compara les berrichons avec les ovins. Pour avoir été secrétaire d'état en Berry, Aymeri appréciait particulièrement la plaisanterie. En conversant, Maud confia les derniers ragots et nouvelles. Il est vrai que son invitée avait, depuis toujours, cultivé un goût pour les potins et autres cancans. Une sorte de métaphore de Pandore et de sa curiosité légendaire. Bien que celle de la Vicomtesse n'avait, fort heureusement, point les mêmes conséquences. Aymeri sourit à cette pensée.

Je constate que notre Duché a vécu quelques évènements troublants ces derniers temps. Quatorze ans et duchesse ? Espérons que ses conseillers soient davantage âgés.

Maud remarqua la marotte de son hôte.- Oui en effet, j'ai un certain plaisir à collectionner les tapis. J'y vois l'expression d'un confort qui me sied particulièrement. - Remarquant que la Vicomtesse de déchaussait. - Allons chère Maud, point n'est peine d’ôter vos bottes. Vous êtes ici chez vous et le serez toujours. Prenez vos aises et ne soyez nullement retenue par un quelconque présupposé protocolaire. Ce dernier n'a pas lieu d'être entre nous.

En effet oui, ces tapis sont des plus moelleux. Ils me viennent des routes marchandes du lointain Est de notre continent. Ils transitent par Venise ou Gênes.

Appelant une domestique.- Morula ! - La sus-nommée entra. - Veillez allumer un feu je vous prie.

La domestique acquiesça et aller vaquer à la préparation de l'âtre.

J'ai le souvenir de quelques mets que nous avions dégusté lorsque je vous visitas il y a plusieurs mois. C'est normal que je vous rende la pareille. Je vous invite à goûter les pâtes de fruit. Elles sont exquises.

Quant au vin, il est plutôt léger et fruité. Il y a bien quelques vignobles sur mes terres mais je crains que mes gens ne soient pas de grands viticulteurs. Ils produisent un vin qui ne convient guère à notre entrevue. Hum ... c'est de la piquette pour être honnête, tout juste bon à désaltérer quelques bois-sans-soif et autres piliers des tripots des alentours.
- Sourire amusé. -

Oui la chambre bleue. C'est la chambre la plus agréable du château. Orientée au sud, elle bénéficie d'un bel ensoleillement et d'une vue dégagée sur les coteaux de Chevenon et les bois environnant. Parfois, on distingue quelques animaux, biches ou chevreuils, qui pointes leur adorable museau à l'orée de la forêt. Je pense même qu'un cerf y a élu domicile pour avoir cru le percevoir en de quelques occasions. Il faut dire que ces bois est l'endroit rêvé pour eux. Je ne goute que peu les plaisirs de la chasse et suis donc un colocataire des plus plaisant et rassurant pour leur cuir.

Aymeri sourit amusé à la remarque de son amie.

Oui des tapis y sont installés. Vous retrouverez un très grand persan céruléen. C'est un présent d'un vizir maure pour me remercier d'avoir soigné, du temps de ma jeunesse de médecin, l'un de ses fils. Je suis persuadé que vous le trouverez des plus agréable.

Bisac servit du vin dans deux coupes d'étain.- Dites moi ce que vous en pensez ? - Sourire.

Rassurez moi, le contenu de ma lettre ne vous a point trop alarmé ? Je m'en voudrai de vous avoir causé quelques tracas, ma très chère Maud.
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Maud
Elle souriait en coin, tête penchée en train de tracer des pas dans le tapis. Ravie de le voir rire à de anecdotes dignes des ragots de comptoir. Objectif accompli. Elle dessinait des cercles du bout de son pied et enregistrait les noms des servantes: Hortensia et Morula! De temps en temps elle le regardait et..
Diable Aymeri, vous êtes si cultivé! Vous devrez me parler davantage de ces contrées lointaines que vous semblez si bien connaitre.
Et elle continua presqu'à danser sur le tapis. Un vrai délice !
Aussi dans la chambre? Oh Aymeri, mais j'en veux un! C'était si bon de se laisser aller en compagnie d'un ami comme lui. Et qui connaissait un tant soit peu Maud aurait bien compris qu'elle avait une qualité cachée au plus grand nombre: c'est la pudeur ou comme elle aimait l'appeler: la politesse du coeur.
Et quand il posa sa dernière question, elle fut presque soulagée, s'arrêta, alla s'asseoir sur la table et le plus doucement possible avec un sourire digne d'une madone et sans effort ou manières.

Si! J'ai eu très peur , mais j'attendais que vous en parliez en premier Aymeri, votre rythme sera le mien.
Et elle prit la coupe d'étain pour y tremper ses lèvres
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Bisac
Aymeri surprit de temps à autre des regards de son invitée. Elle semblait jouer avec ses pieds et danser sur le tapis.

Vous me flattez ma chère Maud. Mais je ne suis point aussi instruit que vous le pensez et puis je n'ai point votre expérience politique. Vous êtes l'une des plus grande dame de Bourgogne et des plus capable, j'en suis persuadé.

Bisac sourit à la proposition vicomtale. - Je ne peux rien vous refuser Maud. Choisissez celui qui vous plait le plus, il est à vous. Je vous en prie, faites ! Je vous le ferai porter par mon cocher.

Aymeri prenait un réel plaisir à offrir l'un de ses tapis à son invitée. Ce n'était pas un étalage pompeux de richesses mais simplement l'expression d'une réelle affection. Ils s'installèrent à la table. Avec une douceur infinie Maud répondit à sa question mais sans chercher à brusquer ou autre.

Je vous sais gré de votre sollicitude. Il y a plusieurs mois j'ai traversé une bien mauvaise période. Sombrant de plus en plus dans la mélancolie je me suis enfermé dans ce château et commençais à ressentir de plus en plus intensivement l'inutilité de ma présence dans ce monde. Oh bien sur, je sais aujourd'hui que cela n'était que la conséquence d'une neurasthénie bien installé mais à l'époque j'échappais à tout raisonnement cartésien. - Aymeri avala une gorgée de vin. - J'ai donc décidé d'attenter à mes jours et me suis ... ici dans cette salle écroulé sur le sol. Je ne dois mon salut qu'à l'arrivée impromptue d'un des gardes qui, passant par hasard pour rejoindre ses quartiers, m'aperçut par terre à travers les portes restées ouvertes. Une fois les premiers soins effectués, je fus transporté loin de ce château et de ce qu'il représentait. Je passais donc plusieurs mois chez les moines qui m'aidèrent à me retrouver et à redevenir moi-même.

Je vous rassure, je suis aujourd'hui bien éloigné de ces sombres pensées et de ces souvenirs pénibles. Mes médecins l'assurent, mon esprit est guérit. Anima sana in corpore sano, comme disent si justement nos ancêtres romains.


Bisac se confiait avec un sincérité et une simplicité qu'il n'avait connu depuis longtemps. La présence de son amie l’apaisait et lui permettait d'exprimer avec calme et sobriété ses sombres aventures. Lui qui avait cru traverser le Styx, se trouvait aujourd'hui dans un climat spirituel des plus détendu. La responsabilité en incombait, bien évidemment, à la présence de son estimée et délicate Vicomtesse.
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Maud
Le choc fut plus fort que ce qu'il lui avait déjà raconté dans sa première missive. Elle fut touchée au plus profond par son récit. Son premier élan fut de le consoler, mais la simplicité avec laquelle il s'exprima la retint. Le sang reflua vers ses joues et presque de manière incrédule parce que ce qu'il avait éprouvé était l'inconnu pour elle:

Mon Dieu Aymeri!

Et un gorgeon de vin

Mais quel homme vous êtes d'avoir traversé cette épreuve!

Et levant sa coupe et un grand sourire:

Le Très haut vous a renvoyé à nous et il a bien fait!

Et elle n'en dirait pas plus. Parce que pour lui, c'était loin. Elle le croyait . Place alors au bonheur des retrouvailles.

Comptez sur moi pour en choisir un! Et posez-moi toutes les questions que vous voulez, j'y répondrai.
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Bisac
Je n'avais guère le choix. Soit je tentais de traverser les pièges que tendaient mon esprit, soit je laissais la lassitude m'emporter pour de bon.

Aymeri attrapa une pâte de fruit qu'il dégusta. Leva la coupa avec son invitée, - Comme vous dites. En effet, le Tout-Puissant a du penser que j'avais encore quelques actions à entreprendre ici bas.

Vous m'en voyez ravi. - Un sourire sincère étira la bouche du bourguignon.

Reprenant une coupe de vin, il poursuivit.


Et vous ma chère ? Quid de votre goût pour l'action publique ? Vous n'estes plus au conseil ducal ? J'ai cru comprendre que commandiez une troupe vers Cosne, non ?

Que diriez-vous, toute à l'heure, d'une promenade à cheval ? Mes écuries contiennent deux juments qui n'ont depuis longtemps parcouru la lande alentours.
- Un sourire se dessina sur les lèvres masculines.
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Maud
Et de prendre le morceau de pâte de fruit qu'il lui tendait
Eh bien, si ça ressemble aux pièges qui parsèment le bac à sable politique de Bourgogne, vous avez eu alors fort à faire.
Et de mordre dedans
Mmmm. Moi qui suis plutôt salée, j'avoue que cette confiserie me plait bien.
Et un gorgeon de vin plus loin
Ah! Je ne sais pas si c'est un péché ou un vice, mais oui, je suis toujours dans la politique et au conseil ducal depuis deux mois maintenant en tant que consultante. Ca vous dirait d'en retâter? Toujours aussi directe .Et je commande une troupe qui est à Cosne oui.
Fichtre Aymeri, vous êtes toujours aussi bien renseigné vous! Je leur ai laissé des consignes avant de me rendre chez vous.
Ah bah oui, elle se douterait qu'il l'inviterait à passer la nuit, ils avaient trop de choses à se dire.
Des juments? Euh...
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Bisac
Bisac sourit aux propos de son amie.

Il demeure encore quelques individus qui me tiennent au courant de ce qui se passe dans le Duché. Quelques connaissances du temps de ma présidence du CDN. Et puis, je dois confesser une tendance à la curiosité. - Sourire amusé-.

Je crains hélas devoir refuser votre proposition de retourner à la vie politique. Je pense donner une autre orientation à ma vie pour tout vous dire.

Buvant une nouvelle gorgée de vin. - Vous n'aimez point les balades équestres chère Maud ?
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Maud
Et comme un bel écu qui tombe avec un bruit cristallin, de poser la coupe sur la table et de se taper la main sur le front:

Aymeri! Comment ai-je pu oublier que vous avez été président du collège de la noblesse! C'est votre faute! ah la mauvaise foi et Maud.!Vous êtes bien trop modeste
Figurez-vous que je suis allée dans les anciens locaux du collège avec ma future vassale Eliete et ma servante Marion pour y trouver des portraits de tous les présidents et présidentes du collège. Si vous voulez y figurer, il vous faudra vous tailler cette barbe ou me confier un portrait de vous qui date de cette époque.


Et se mettant debout face à lui en lui prenant le bras

J'adore les chevauchées Aymeri, mais, euh comment vous dire.... et c'est sans doute mon caractère un peu fougueux et batailleur parfois, mais je ne monte que des étalons. Même pas des hongres pour vous dire. Ce n'est pas toujours malin et surtout dans les batailles, un étalon c'est nerveux, parfois imprévisible et il suffit qu'une jument soit dans le coin dans la bonne période pour qu'il devienne incontrôlable. Mais j'ai toujours su maitriser Falco par exemple, même dans les joutes.
Le fait qu'il soit entier lui donne une vigueur et une vélocité inégalables.

Si vous me donnez à monter une jument, soit c'est une vraie carne et les juments au sale caractère sont encore plus difficiles à dresser que des étalons...et je doute que vous en ayez dans votre écurie, soit elle est douce et alors nous nous promènerons bien gentiment et vous me raconterez par le menu ce que vous avez en tête.


Curiosité quand tu nous tiens..
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Bisac
Et Bisac de rire aux propos de son invitée. - Et bien je dois avoir quelque part un portrait de moi. Je me ferai une joie de vous le céder, pour l'utilité que j'en ai - Sourire amusé. - J'ai suffisamment de défauts pour avoir celui de cultiver le plaisir de ma propre contemplation. Je demanderai à Morula de vous décrocher un petit portrait ovale datant de quelques années. Cela fera parfaitement l'affaire.

Morula ! - L'intéressa pénétra dans la grand salle. - Pouvez-vous préparer pour le transport le portrait de moi qui se trouve dans la bibliothèque.

Mais ... Pourquoi faire ?

Pour la postérité ma chère.
- Et Bisac de sourire amusé. - Allons, faites ce que je vous demande je vous prie et allez me décrocher ce portrait. Il sera bien plus utile ailleurs qu'à prendre la poussière dans la bibliothèque ou pour la contemplation des araignées.

La domestique s'inclina et alla s'acquitter de sa tâche. Aymeri, prenant une nouvelle gorgée de vin et piochant dans les pâtes de fruit écoutait la Vicomtesse. Elle se leva et lui saisit le bras. Bisac lui prit la main. Hésitation ?


Vous avez un caractère belliqueux ? Je le découvre mon amie. - Et, dans un sourire ironique et amusé, il poursuivit. - Je vous reconnais bien là chère Maud.

Mes juments sont des plus tranquilles. Je ne goute point autant que vous, les destriers vifs ou vigoureux. Mon expérience de militaire me fait préférer l'infanterie voyez-vous. Quand bien même je dois me mêler à la piétaille plébéienne.

Mais, si vous préférez je peux déjà vous faire visiter le château ? La pièce la plus agréable est, sans nul doute, la bibliothèque. Elle est installé dans une tour est.


Pendant ce temps, Morula préparait le fameux portrait
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