Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] Caboches dérangées : De l'art de...

Mioss
Raté !

J'essaie de faire que ça aille. Je prends énormément sur moi. Je l'aime à m'en dégoupiller la tête. Je me retiens d'exploser quand pour une lettre la blonde se met à faire la Reine outragée, je me la ferme et je laisse passer.
Mais ce soir là, la coupe est pleine et je l'ai bu jusqu'à la lie. Je ne peux plus. Depuis des jours on tourne en rond au lieu de se poser. J'ai besoin de bosser, de me vider les muscles du trop plein d'énergie et de bouffer autre chose qu'un bout de pain qui me laisse jour après jour sur ma faim. Viki me fait de temps en temps de la viande, mais je ne suis pas un mendiant et surement pas le mendiant de ma femme. Évidement ils s'en foutent. Je ne suis que le connard de service et ça me blase. Je ronge mon os.

Je marche sur des œufs, moi qui aime me bourrer la gueule et raconter des conneries, je me fais violence.

Quand j'entends que un l'oncle ne part pas, que Viki et moi ne le verront pas, tout ceci accompagné d'une once de reproche dans la voix de la Glacée. Je prends encore sur moi pour défendre ma femme calmement, et le mépris au retour c'est la dernière goute. Je me retiens encore une fois de lui jeter la chaise à la gueule. Je suis encore trop con, avec son mec manche à balaie et son poids plume, j'aurai pu fracasser sa jolie tronche de poupée.
Je me barre juste en rage.

Mais comme l'échéance est encore repoussé, je décide d'écrire à L'Oncle histoire de mettre les choses au clair.
Puis je pars à l'écurie et arnache les chevaux, encore assez con pour les suivre puisque que je m'y étais engagé.

On galope et je rumine. Je la bouffe ma bile, ma colère. Je me concentre juste pour ne pas exploser me disant que cela va passer car au final, c'est pas moi qui passe pour le plus con de l'affaire, je m'en tape de Niki.Viki compte bien plus que toutes ses conneries.
Et je finis par presque en sourire.

Je regarde devant, derrière. Viki n'est plus là. Elle s'est fait la malle.
J'y crois pas.
Me laisser escorté les deux pinces sans rire des neiges et me planter avec eux.
J'y crois pas.


Elle se fout de ma gueule !!!


Faire demi-tour ? Si elle a décidé de partir seule, de rester à Rieux sans me le dire. Elle a choisi. Au lieu de faire reposer mon bourrin, je le talonne pour qu'il accélère et bifurque sur le premier chemin venu. je vais pas les satisfaire en leur montrant ma peine, je la garderai pour moi, froide et sèche.


_________________
Benjen

      ... Passer "plus ou moins" comme dans du beurre.


      Arrêtez tout ! Toi, poses ce sandwich, toi, poses ce livre, et toi là-bas … Tire ton doigt de ton pif … Aujourd’hui je vais vous compter ce jour où j’ai cru mourir … –encore une fois, ouais ! Je menais une vie dangereuse.-

      Ça faisait plusieurs jours qu’on s’emmerdait en Bretagne. Son peuple et ses mysticismes pas si intéressants que ça finalement. En vérité, on y avait fait une halte un peu forcée, pour attendre l’aîné des Novgorod et la rousse Anaïs, môman de ma bien aimée, qui n’avaient rien trouvé de mieux à faire que des tours et des détours au lieu de filer droit à notre rencontre. Et quitte à tourner en rond dans le même bourg paumé, on a préféré faire une boucle des villes fantômes bretonnes –Parcourt reconnu par la hérauderie !-
      La boucle bouclée, nous nous étions retrouvés à patienter à Rieux dans l’angoissante incertitude de l’arrivée prochaine des aînées.

      Et enfin vient ce soir fatidique. Alors que je méditais sur … Ben rien. Je sifflais mon chouchen tranquillement, mes guibolles croisées sur la table lorsqu’il est entré. Je le savais, enfin non, je ne le savais pas qu’il allait venir, je savais par contre qu’il se pointerait lorsque je ne l’attendrais pas. Ses yeux d’une froideur métallique rivés à ma personne, j’avais l’impression qu’il sondait mon âme, qu’il lisait en moi comme dans un livre ouvert, découvrant mes moindres petits secrets, du plus banal au plus sordide en passant par les plus salaces … Non de dieu j’avais les boules ! –Voyez quand votre prof’ entrait dans la salle en annonçant une interro surprise sur un sujet dont vous ne vous rappeliez pas une bribe ? Ben ce n’était pas ça … C’était fois mille !-

      J’entamais la conversation en payant ma tournée, autant par respect que pour étancher ma soif et faire peser le poids du liquide sur mon courage qui tentait de se faire la malle. Échangeant de vagues banalités, sur son arrivée et la façon dont c’est passé son voyage, on finit vite par entrer dans le vif du sujet. Ou alors c’est lui qui m’est rentré dans le lard ?

        -Parait que t’es doué comme garde du corps ?
        -Euh … Ben … J’me débrouille mais j’ai pas votre talent où celui de Carrie …


      J’ai mal compris, ou j’ai voulu mal comprendre, le slave exhalait un grognement qui me fit me redresser sur mon siège.

        -Je parlais de garde « très rapprochée ».
        -Ah … Euh … … Oui …


      Admirez mon éloquence … Que vouliez-vous que je dise ? « Oui ! Je suis doué au pieu ! Demande donc à ta perle tonton ! Dix sur dix qu’elle te dira. » Nan ! Vous me voyez sérieusement lui dire ça ? J’étais suicidaire, parfois, mais à ce moment-là, je tenais vachement à la vie.
      Et l’Oncle me rappela qu’il m’avait prévenu de ne plus déflorer sa perle, je répliquais avec le peu de courage que j’avais en cet instant, que j’avais essayé de lutter, mais que c’était plus fort que moi … Et là, j’ai fait une tentative de prise de baloche. Posant les mains sur le bord de la table, je repoussais lentement mon siège, sans doute d’une lenteur agaçante pour le Novgorod, et je me redressais pour affronter mon destin debout, les yeux dans les yeux …

        -J'ai pas voulu vous manquer d'respect ... Je ... Je suis amoureux. Et elle aussi ... Et si j'dois subir ... Je ne sais quoi pour ces quelques mois passés, j'assumerai la conséquence des mes actes ...
        -Hum, tes couilles ont poussé quand ?


      Par chance, j’arrivais à empêcher mes genoux de claquer, et ma vessie de se vider. C’est sans doute parce que j’étais trop concentré sur ces deux tâches que je répondais d’une manière totalement inappropriée –Si je voulais passer pour un gars intelligent- et déclenchait l’hilarité du Slave …

        -Ben ... Quand j'étais jeune ... Comme tout l'monde quoi ...
        -Putain, tu brilles pas par ton intelligence.
        -Nan mais ... J'avais l'esprit un peu embrouillé ...
        -Ta Gueule !


      Et ouais, le côté versatile c’était de famille faut croire ! L’Oncle passant du rire à l’austérité aussi vite que la Blonde passait du rire aux larmes. Je me la bouclais bien vite bien entendu, alors qu’une fois de plus ses pupilles toute en acier me détaillaient. A ce moment-là, je le sentais mal, très mal ! Très très mal … Très très très … Ok, vous avez pigé ? J’entrevoyais mille et un scénarios macabres qui se finissaient tous par, moi, sombrant dans le néant. Mais contre toute attente …

        - Hum, t'as pris du muscle Gamin, t'fais moins tafiole, c'est bien.
        - J'pourrai pas confier ma Perle à un putain d'sodomite.


      Vous ne rendez pas compte à quel point j’étais choqué. A la fois, j’avais envie de prendre mon air de ronchon, mais non, valait mieux pas sous peine de se prendre une taloche, et de perdre toute chance qu’il accède un jour à ma demande. A la place, j’optais pour une inclinaison de la tête à quarante-cinq degrés, signe évident de ma gratitude face au « compliment ».

        -Alors comme ça, t'es amoureux
        -Oui
        -Pose ton cul avant que je t'assomme


      Je m’exécutais avec une rapidité quasi militaire alors qu’il m’invitait d’un signe de la main à reprendre place, sans pour autant le quitter du regard, j’étais méfiant et je tenais à ma belle gueule. Surtout que le sourire affiché par Nikolaï ne présageait rien de bon …
      Je me saisissais du verre que je n’avais pas terminé pour me rincer le gosier, c’est que j’avais la gorge sèche. Mais alors que j’avalais ma gorgée, je manquais de m’étouffer de la question inattendue !

        -Et tu prévois quoi ?


      Je me tapais le torse une bonne fois pour remettre la machinerie en marche, et tentais une réponse à chaud ...

        -J'voudrais ... Merci.


      Mais l’Oncle offrit une tournée, et j’en profitais pour m’éclaircir les idées. Mauvaise idée, le Slave agacé me rappela à l’ordre ...

        -Magnes toi, j'ai pas toute la nuit, une petite à dépuceler
        -Ah ... Euh ... J'voudrais vous demander ... Officiellement ... La main de Niki' ...


      Et là, ce fut le moment où le sang me martelait les tympans si fort que j’entendais mes propres battements de cœur. Je savais que c’était le moment ou ça passait, … Ou je crevais. Pour arranger le tableau, et ajouter à l’inconfort de mon attente, l’aîné ramena ses larges paluches devant lui, jouant des phalanges une mélodie de craquements inquiétants.

        -Hum, tu voudrais marier ma Perle, toi ? Un bouseux ?
        -Elle est d'accord?

        -Oui. Mais elle voulait votre consentement.
        -Je savais que je pouvais pas te faire confiance
        -Hum, tu me ferais regretter d'pas t'avoir laminé à l'époque
        -Un esclave baise pas sa maîtresse bordel !

        -C'était pas prémédité ... C'est arrivé ... J'peux pas lui refuser grand chose ...


      Alors là, je dois avouer que « L’esclave » m’avait tué. Je me décomposais intérieurement, c’était pas gratifiant de se voir qualifié de la sorte. D’accord, je me présentais comme « Escladoudou » mais c’était plus une sorte de jeu qu’un véritable statut d’esclave. A la limite, on pouvait dire que j’étais esclave de mes sentiments … Mais je n’ai pas vraiment eu le temps de développer ma thèse là-dessus, l’Oncle dépliant soudainement sa lourde carcasse, son siège échouant au sol –sans doute aussi surpris que moi-, et m’envoyait une torgnole à l’arrière du crâne. Je me penchais en avant sous la rudesse de la pogne …

        -Hmpf !
        -T'es dans une belle merde mon Gars


      Je ne pus m’empêcher de sursauter alors qu’il faisait couiner la table en y abattant sa paume, un rire guttural quittant ça gorge –Aussi versatile que sa nièce je vous dis !-

        -Tu maries ma Perle, tu seras responsable, quoiqu'il lui arrive
        -Je … C’est oui ?
        -T'es sûr de vouloir vivre ça?
        -Oui !
        -Non. Je dois y réfléchir, t'es pas vraiment le parti que je visais
        -Hm ... Je respecte ça ...
        -Hum, d'ici là, je te conseille de te tenir à carreaux, si elle vient se plaindre, je te démembre vivant et j'disperse les morceaux aux 4 coins du royaume
        -J'ferai pas d'vagues ...
        -Vaut mieux pas mon Gars


      Et là-dessus, il me calotta la trogne comme il le ferait avec sa monture –Le cheval hein, pas la croupe de la donzelle. Bande de pervers-, me tirant de la profonde déception qui s’emparait de moi. J’y avais cru un instant, je pensais avoir le précieux sésame en poche ! Mais non …

        -Une pucelle m'attend, on en reparlera


      Et il disparaissait là-dessus, me laissant seul avec moi-même. J’ai survécu, c’était pas encore gagné, mais l’espoir était toujours permis !





    _________________
    Mioss
    “Je devrais raccrocher, je suis une erreur.”
    Joseph Joubert

    Mon cheval est en nage, moi en rage.

    Je tire les brides. Je vais finir par faire crever mon cheval à ce train là, et je décide enfin d'arrêter de la maltraiter. Le cul sur un tronc, la tête entre les mains à m'en arracher la tignasse je pense au pigeon qu'elle vient de m'envoyer.

    Elle voulait juste être un peu seule. Besoin de quelques heures pour penser et moi je n'ai rien compris.

    A quel moment j'ai foiré ?

    Pourtant jusqu'ici tout avait été sous contrôle. On avait passé notre temps à nous aimer. M'efforçant de la rassurer, étant son homme, son épaule.
    Puis il y eu ces deux derniers jours de nuits folles pour oublier que le jugement dernier était proche. La rencontre avec l''Oncle, la main mise de Dieu sur nos vies qu'on avait tous les deux acceptés. Je savais qu'on avait merdé, et même s'il fallait en crever j'y étais prêt. Tout était sous contrôle. Je gérais avec mes défauts.

    Je pense à Viki, à son courrier et je me sens le dernier des derniers, ce con ignare, incapable d'être là quand elle repart vers son Oncle. Je ne ressens même plus de peine, juste du dégout. Je me dégoute. Elle a refait la route seule, je suis à deux jours de marche d'elle.
    Je suis le connard au milieu de nul part assis sur un tronc pourri regardant son cheval qui écume mes erreurs. Ne sachant plus quoi faire.
    Et je comprends Niki et je comprends Benjy qui ne peuvent me sentir tellement je ne suis qu'une merde et que l'odeur doit être insupportable à mon approche. Je veux assurer, je veux prendre ma vie en main, être celui que je devrais être et non pas ce qu'on a fait de moi. Pourtant, sur ce tronc même les blattes, les cafards, et autres rampants sont moins crétin que moi. Je me vois. Le minable qui pleurniche sur son sort.

    Putain, je suis trop con !

    Brusquement je me lève. J'attrape les brides de mon cheval. Je me mets à marcher, je ne vais pas l'abandonner, bordel. Même s'il faut attendre son passage des jours sans bouffer, je le ferai.
    Je fais demi-tour et je repars vers celle qui est ma vie.


    _________________
    Viktoria.novgorod
    […porter ses couilles, même si j’en ai pas !]

    J’ai passé mon temps planquée. Ça, je maitrise plutôt pas mal.

    Je les ai observé, longuement… Le soldat a disparu lui aussi. Est-ce que je lui en veux ? Pas du tout. Pourquoi je le ferais avec tout ce que je lui impose ? Il est à bout de nerfs, loin des siens et en souffre, comme moi je ne supporte pas d’être trop loin des miens malgré ce que je peux endurer quand je suis avec eux. Et puis, il a passé tellement de temps à prendre sur lui que je ne peux que comprendre sa crise à lui. Surtout que, pas cool comme je suis, je lui ai juste laissé un mot disant que je partais, que j’avais besoin d’être seule pour réfléchir. Satané cocon que j’ai besoin de retrouver de temps en temps.

    Et mon Amour qui se morfond, encore et encore d’être parti. Il s’en veut, je le sais, je le sens dans ses courriers. Ce qui m’inquiète quand même un peu. Parce que le soldat, il en a vécu des vacheries. Lui aussi, on l’a mis plus bas que terre. On l’a traité comme un chien, comme une merde. Et quand il est face à ce genre de situation, il se remet dans cet état d’esprit. Je n’aime pas ça. Il vaut tellement mieux que ça. Alors, je lui ai demandé de ne pas se faire de mal. De ne pas taper ses poings sur les arbres. Et j’espère de tout mon cœur qu’il va bien tout en tournant mon alliance dans mon doigt.

    Curieusement, ou pas d’ailleurs, la cousine n’a même pas pris la peine de savoir ce qu’il se passait. Si j’ai loupé le départ ou si ma disparition est volontaire. Deux options : Soit elle s’en cogne, Soit elle est tellement habituée à mes pétages de câbles qu’elle ne s’en fait même plus. Et puis… le couple de maudit relou disparut, ça laisse aussi supposer qu’on s’est fait la belle tous les deux. Et ben, même pas ! Au pire, quand on se recroisera, si on se recroise un jour, elle me fera sa petite crise en disant que je ne respecte rien, que je n’ai pas d’égard pour eux et que donc je ne dois pas attendre mieux en retour. Logique quoi.

    Toujours est-il que j’ai passé du temps à observer le monde, cachée dans le mien. En véritable petit singe, j’aime grimper aux arbres. Je ne suis pas mauvaise à ça en plus. Instinct du chasseur surement. Les gens ne pensent pas à regarder au-dessus d’eux… L’arbre, c’est la vie.

    Et puis, j’ai finalement pris une décision : Je retourne vers l’Oncle. Non non, je ne suis pas folle, enfin si, mais pas tant que ça. Même si la décision peut sembler suicidaire quand on connait l’Oncle, elle reste tout de même logique. Il est grand temps pour moi que je grandisse et que j’affronte les choses. A croire que l’oscillation faible/forte est celle qui me gouverne tout entière. Parce que, faut dire ce qui est, j’avais plusieurs solutions possibles :

      - Je réintègre le groupe sans rien dire… ça fait un peu caca nerveux d’adolescente pré-pubert qui veut se la jouer grande fille. Efficacité : 0. Bon sens : 0. Intelligence 0. Gaminerie : 20 dés 6 de dégat bonus +150 rousse attitude.

      - Je rentre sur Bordeaux dans mon coin. Efficacité : +15. Bon sens : Malus de -150 pour risque accru de se faire dézinguer la gueule par des brigands en ballade. Intelligence : 50% de chance de se foirer lamentablement. Gaminerie : 20 dés 6 de dégat bonus +150 rousse attitude

      - Je reste sur mon nœud… et j’attends… Je perds rien, je gagne rien… si ce n’est un malus Force, Intelligence et charisme à force de puiser dans les réserves.

      - Je retourne sur Rieux… et je vais parler à l’Oncle. Efficacité : +40 d’attaque +2 Dé 6 d’attaque en bonus si l’Oncle est de bonne humeur (on peut toujours rêver, ça, c’est gratuit). Bon sens : -45 de dégats si l’oncle a lancé 4 Dés 12 de dégats dépucelage et activé son bonus 250 pour remise de couvert et un +100 si la victime est rousse. Intelligence : 600 d’attaque. Ouais, il vaut mieux toujours assumer et affronter l’Oncle, que de fuir comme une lavette. Gaminerie : 0… pour une fois que je ferais un truc de vraiment intelligent dans ma vie, faut au moins que j’ai ce petit bonheur là.


    Bon au final, je prends quand même la dernière solution. Je rentre sur Rieux. Je deviens un jeune femme à défaut d’être une femme et je montre à l’Oncle, qui me traitera surement de poule écervelée ou un truc du genre, voir pire… que je peux aussi être forte, assumer vraiment mes conneries et que je ne fuis pas devant les obstacles. Un peu une première, genre première de cinéma, mais sans spectateur, sans pop-corn ou autres conneries du genre. Faut pas déconner non plus.

    En plus, alors que je suis sur le chemin du retour, je reçois un petit mot de lui. Que je trouve sympa ! Si, si, si, c’est possible ! J’vous jure si vous ne voulez pas me croire. Il m’attend. Il veut parler avec moi. Oh, je sais bien que c’est pas pour me dire que je suis une gentille nièce, qui écoute bien… mais au moins, il veut m’accorder un peu de son temps. Et ça, pour moi, à cet instant, c’est juste magique. Même si c’est pour me mettre la plus grande dérouillée de toute ma vie, je suis heureuse qu’il m’accorde de son temps.

    Finalement, j’arrive à Rieux. Je retrouve la petite chambre que j’occupais avec mon amoureux de soldat. Je prends le temps de prendre un bain. Je ne veux pas qu’il voit une souillon devant lui… Je me délasse, je me détends. J’ai noué mes cheveux en chignon grossier pour ne pas trop les mouiller. Je joue avec la croix d’or qui est à mon cou, le seul souvenir de ma petite maman. Mes affaires sont sorties, je n’aurais plus qu’à enfiler ma robe, bien propre… Je vais peut être à l’abattoir, mais j’irais avec classe. Je profite de ces quelques instants de répits avant ce que je considère déjà comme ma grande bataille.

    Enfin, j’dis ça, vu l’Oncle, j’pourrais être déçue du voyage. Mais au moins, je l’aurais fait.

    Si j’ai appris un truc sur Mon Oncle, c’est qu’avec lui, il ne faut jamais préjuger de rien…

    _________________
    Nikita.novgorod
      ... de déblatérer


    ... ou pas, d'autres le font mieux qu'elle, malgré qu'elle excelle aussi dans l'art. Comme quoi, on peut trouver son maître dans les domaines les plus improbables.
    Alors pour commencer, la Bretonnie, c'était pas l'Eldorado espéré par la Blondeur. Candide à ses heures, elle s'y voyait déjà, danser avec les fées, trottiner avec les lutins, trouver un trésor avec les léprechauns et, même, apprendre la magie avec les druides. Sauf qu'ils n'ont jamais vu Brocéliande et le seul druide, qui était une femme, ressemblait davantage aux géôlières, bien que la Petite Perle n'ait jamais visité de prison... l'imagination toussa.

    Mais, de toute façon, la jeune femme est déjà passée à autre chose, à savoir : rejoindre sa cousine, non pas la rousse, la blonde ! Le piaf de Talya l'avait trouvée, sans surprise, on sait tous que les volatiles ont un radar depuis le temps... il l'avait donc trouvée, un jour de quête, dans une forêt bretonne et, dés lors, la Slave n'avait cessé de relire le courrier, songeant au passé partagé sur leurs terres hostiles. Sauf qu'avant de courir la Blonde Novgorod, elle doit affronter le Patriarche et ça, c'est vachement moins glamour !

    Nikolaï est assis dans une taverne, la silhouette reconnaissable entre mille. Il est là. Elle entre. Elle s'assoit près de Lui. L'ambiance est pesante, sans surprise. Ils ont désobéi, Il le sait. Elle doit assumer maintenant... courageuse petite chose, face à la masse musculaire. Elle ne se la pète pas trop keumême, pas envie de mourir de suite. Quelques grognements masculins, autant de conseils où nargue la menace. Il part rejoindre une autre donzelle. Bref, elle lui a parlé.
    Soulagée, elle noie sa trouille dans l'alcool... ils arrivent les uns après les autres. Son Barbu. Sa Rousse Cousine. L'amoureux rouquinesque. Ils discutent, tranquillement. Elles jacassent gentiment. La Blonde slave informe. La Rousse Cousine déraille. L'amoureux rouquinesque provoque. La Blonde slave rembarre. La Rousse Cousine se tire. L'amoureux rouquinesque se tire. Bref, ils ne savent pas communiquer.

    Malgré l'animation passée, ils prennent la route, comme prévu... chacun enveloppé de mutisme, sans doute, qu'ils parcourent les lieux sans échanger le moindre mot. C'est au petit matin, lors de l'escale habituelle que la Punaise s'aperçoit des absences... Viki'a disparu, Cane aussi. Il n'en faut pas plus à la caboche dérangée pour leur prêter une escapade buissonnière, dont elle ne s'offusque pas, pensant qu'ils ne tarderont plus.
    Ainsi, la Platinette en profite pour répondre à la missive de Natalya.


    Citation:
    дорогой кузен*

    Je suis trop contente, de te savoir en bonne santé et surtout, si proche... je te croyais encore chez nous mais tu es là, c'te surprise !

    Je viens de quitter Nikolaï, pour prendre le chemin du retour. Sasha, notre petit cousin que tu ne connais pas encore et Viktoria m'accompagnent, bien qu'au moment d'écrire ces mots, j'ignore où elle se trouve, je l'ai perdue en route, ainsi qu'un autre compagnon, partis aux champignons, sûrement.
    Viki' a bien changé, moi aussi, sans doute. Les fillettes que nous étions à Novgorod ont disparu au profit des femmes d'aujourd'hui. Nos différences nous opposent, trop souvent, quand ce n'est pas son amoureux -oui, elle aussi-. Un soldat, pénible et boulet à ses heures, qui se mêle de tout et surtout de ce qui ne le regarde pas, toujours à la ramener, comme si Vik' était incapable de se manifester, totalement invraisemblable. Il voulait tuer le petit Tsar, non mais à l'eau, t'imagine !

    Mais le plus important est à venir... nous rentrons de Bretonnie, et j'espère que le petit cadeau joint te plaira. Je l'ai dégotté sur un marché. La taille devrait convenir puisque, dans mon souvenir, nous étions faites pareilles. Mon Escladoudou râle de ma garde-robe, autant que tu en profites. J'ai tellement hâte, encore mille choses à te raconter mais je vois que l'Enquiquinant quitte le bivouac, on va se retrouver avec une cargaison de champignons. On se voit bientôt !

    нежные поцелуи**

    Niki'


    Le courrier est combiné au paquet, une magnifique tenue emballée soigneusement. Elle confiera le tout à un coursier, dans le prochain village mais, pour l'instant, elle va rejoindre son Barbu... peut-être qu'il saura où sont les autres.

    *Chère cousine.
    ** Tendres baisers

    _________________
    Tehila
    ... de se fustiger.

    Voilà quelques jours que la candide Natalya ne sortait plus de son trou ou très peu. Son bel Illusionniste joyeux et plein de vie était alité par sa faute et elle n'était pas allée le voir une seule fois depuis l'accident à la rivière. Elle se contentait de l'observer par la fenêtre, restant parfois des heures à le surveiller, séparée par cette vitre froide et sale. La culpabilité était un sentiment peu connu des Novgorod ou alors enfoui si profondément qu'il se lisait rarement sur leurs visages. C'était le cas pour beaucoup d'entre eux mais pas pour la naïve et douce Talya, dont les états d'âme se heurtaient violemment à son éducation.

    Cet état coupable la rongeait tant, que chaque soir elle se refaisait la scène dans sa caboche. Le bruit sourd de l'os qui cogne un rocher, l'eau qui ruisselle, les éclaboussures, le vermeille qui s'écoule sur les tempes, l'inertie d'un corps maladroit. La slave se punissait en dévorant tout ce qu'elle pouvait jusqu'à en vomir. Elle avait fait le plein au marché, s'était procurée des pâtisseries et autres gourmandises qu'elle s'était empiffrée pour ne pas pleurer. Pleurer, c'est le mal, c'est faible, c'est être indigne de vivre... C'est mieux de se gaver ! Et comme elle a eu très envie de pleurer, elle s'était donc fait un gueuleton infâme, mélangeant viandes crues et sucreries ou encore légumes crus et fromages.

    C'est d'ailleurs en plein repas qu'un beau jour, on toqua à sa porte. Les joues diaphanes s'étaient un peu arrondies à force d'absorber toute cette nourriture sans bouger de chez elle. Et c'est ce visage replet qui se présenta au jeune coursier qui lui apportait enfin la réponse de sa cousine.


    Merchi - Marmonna-t-elle en mâchouillant un bout de viande séchée, avant de lui donner quelques pièces - T'nez, allez vous acheter quelque chose à manger, vous êtes affreusement maigre !

    Et elle referma la porte au nez du jeune homme ahuri, qui se demandait certainement ce qu'une jeune femme aux formes généreuses pouvait bien connaître à la maigreur.
    Mais Natalya ne s'intéressait déjà plus à ce coursier, décachetant la lettre, la tâchant même de ses doigts plein de gras. Cela ne la perturba pas plus que ça, elle se remit au lit, recroquevillée comme une gosse et prit le temps de lire et relire le courrier. Un fin sourire vint finalement se dessiner sur le minois.. le premier vrai depuis quelques jours.
    Après plusieurs relectures, le moral était remonté d'un petit cran déjà. Niki lui parlait de sa famille, Nikolaï, Sasha, Viktoria, que des noms connus mais pas tous des visages familiers. Bientôt elle les reverrait ou les rencontrerait, car la lettre le promettait par un "On se voit bientôt". Et c'est sur cette promesse que la jeune femme s'endormit.

    Quelques heures plus tard...

    Elle émergea enfin d'un lourd sommeil réparateur. Le premier vrai durant lequel elle ne s'était pas réveillée toutes les demies heures avec des sueurs froides, car c'est l'effet que faisait la culpabilité sur Talya : une oppression désagréable, un estomac qui a l'impression de brûler et qu'il lui faut remplir pour avoir une impression de soulagement, des pensées mauvaises qui tournent et tournent dans le crâne blond à s'en donner le tournis. Impossible avant ce courrier donc de dormir paisiblement.
    Les idées plus claires, elle lança un coup d’œil à la pièce, au désordre régnant en maître et à cette boustifaille accumulée. Une odeur nauséabonde de viande et de légumes pourris lui donna un haut le cœur et elle eut juste le temps d'attraper un seau pour y déposer tout ce qu'elle avait sur le coe..l'estomac plutôt !

    Un nettoyage de sa maison et un rinçage de bouche plus tard...

    La jeune femme remit la main sur le vélin de sa cousine et le relu à nouveau. Elle sourit à l'évocation du cadeau qu'elle avait reçu quelques jours auparavant ! Erreur de coursiers ou hibou farceur allez savoir ! Mais elle avait tout de suite su que cette tenue complète digne des plus grandes aventurières, venait de Nikita. Elles en avaient rêvé et voilà qu'elles le faisaient.
    Il était temps de répondre à ce courrier, qui étrangement, n'était pas aussi enjoué que ce qu'elle espérait recevoir de sa blonde cousine. Ainsi Viktoria avait changé ? Si elle était amoureuse c'était normal non ? Elle même se sentait un peu changée depuis... Bref, elle chassa ses idées d'un clignement d'yeux et reprit le fil de ses pensées. "Qui se mêle de tout" ah oui.. c'est problématique, surtout quand on connait le tempérament des membres de la famille. "Il voulait tuer le petit Tsar". Hum. Un plaisantin certainement qui n'avait pas su faire comprendre son sens de l'humour ? Ca ne pouvait être que ça. Elle ne pouvait imaginer que sa rousse cousine ait pu choisir quelqu'un qui ne sache pas se tenir un tant soit peu, ne serait-ce que devant la famille. Naïve, peut-être, Natalya avait été élevée comme ses cousines à Novgorod dans le respect des traditions et du clan. La considération des aînés, leur approbation dans leurs projets et la déférence dont elles devaient faire preuve n'était en aucun cas une nouveauté. Quiconque n'en faisait qu'à sa tête en subissait les conséquences. Même si elle même était différente de par une naïveté désolante parfois et même si elle ne faisait pas toujours ce que l'on espérait d'elle dans le dos des aînés, il ne lui viendrait jamais à l'idée de les provoquer par devant en revanche. Pas si elle tenait à sa tête.

    C'est avec une pointe de tristesse pour la situation familiale, que la slave prit la plume.


      красавица* Niki,

      Oui je suis sûre que tu dois être encore plus belle que la dernière fois que je t'ai vue !
      Merci pour cette incroyable tenue que tu m'as offerte ! Elle est splendide et la taille est parfaite. (Natalya ne parlera pas du boudinage provisoire).
      Tu as toujours eu un goût très sûr !

      Je suis heureuse de te revoir bientôt avec Viki' et de rencontrer Sasha ainsi que... ton "Escladoudou"- Quel étrange nom !-.
      Tu m'as dit que le compagnon de Viktoria a quitté le bivouac dans ton courrier... Il est revenu tout de même ? J'imagine que tout cela n'est qu'un malentendu, elle ne peut pas avoir choisi n'importe qui ! Si ?
      Ça m'attriste d'imaginer que ce que tu dis est vrai, car cela voudrait dire qu'on arrive pas à garder l'honneur de la famille une fois en dehors de nos terres.

      De mon côté je ne suis pas au sommet de ma forme. Le blond dont je te parlais dans mon dernier courrier, Aristote, il a eu un petit accident quand j'ai voulu lui apprendre à nager. J'ai pas trop eu le temps de lui apprendre d'ailleurs... Ce qu'il est maladroit !
      Je crois qu'il ne plairait pas à père, mais j'espère qu'avec le temps et de bons repas plein de viande, il finira par gagner en agilité.. enfin si il guérit !
      Il s'est sacrément bien cogné à la tête et bon.. la tête ça pardonne pas trop parfois. Enfin bon... il s'en remettra !

      En attendant de te voir, je te glisse un petit croquis d'une vue de Novgorod avant mon départ. Cela te rappellera des souvenirs j'en suis sûre !

      A très vite,

      любовно**

      Talya.

    Le dessin roulé avec la lettre, Natalya se chargera de l'envoyer en allant au village. Sûrement fera-t-elle un détour par la maison de l'Illusionniste et sûrement y passera-t-elle quelques heures vissée à sa fenêtre. Si elle ne pouvait avouer sa culpabilité à Niki, elle pouvait encore se morfondre devant les carreaux !

    *Belle
    **Affectueusement

    _________________
    Benjen

        … De faire des bébés.


        Effacez tout de suite ce sourire de vos lèvres, ceci n’est pas une histoire drôle.

        Vous vous souvenez que j’avais frôlé la mort lors de ma rencontre annuelle avec l’Oncle –Ca fait un peu patron dit comme ça …- ? Et qu’il m’avait dit de « ne pas faire de vague » ? Vous connaissez ma capacité naturelle à faire les pires conneries imaginables, au moment le moins opportun ?
        Alors vous aurez sans doute deviné que j’ai réussi à faire déferler, non pas une « vague », mais un putain de tsunami !

        Allez, qu’on rigole un peu … Qu’est-ce que vous pensez que j’ai fait ?
        Tromper Niki’ ? J’avais déjà donné, j’étais calmé. Balle au centre.
        Frapper Niki’ ? Bien que ce ne soit pas l’envie qui me manquait, j’avais un certain romantisme qui m’empêchait de céder à mes pulsions meurtrières. –Que les meurtrières … C’était bien là le problème !-
        Me marier avec elle sans le consentement de l’ainé ? La rumeur sur mon côté suicidaire n’était qu’une légende à cette période.
        Entrainer la Blonde dans une histoire pas nette ? Si on fait un grand retour en arrière, c’était plutôt elle qui m’entrainait dans des histoires pas nettes, je ne faisais qu’appliquer le leitmotiv qu’elle m’avait inculqué.

        Bon. Vous donnez votre langue au chat ? –Qu’est-ce qu’elle est pourrie cette expression … J’ai jamais compris ce que le chat vient faire là-dedans.-

        Je l’ai mise en cloque. -ouais, rien que ça !-
        Lorsqu’elle m’a annoncé ça, je suis resté sans voix, j’ai juste ouvert la bouche. Je ne savais pas comment réagir, vu la tronche qu’elle tirait et le fait que je savais qu’elle ne voulait justement pas tomber enceinte, j’ai évité de sauter de joie. De toute manière, même si une partie de moi était heureuse, j’avais les boules sévère ! Parce que le Tsunami qui venait de se déclencher allait me faire mal, très mal.

        Le pire dans l’histoire, c’est que j’avais rien vu, « du tout ». J’ai bien vu qu’elle avait pris du volume au niveau des seins, mais vous savez … Bien que je les voyais souvent, je ne trouvais pas à m’en plaindre, je trouvais même ça plutôt cool ! Nan, le truc qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille, c’est les nausées … Parce que les humeurs … Bon on parle de Niki’ là, Blonde versatile aux courbes vertigineuses.

        Bref, comme vous l’avez compris, j’étais dans le caca ! Des semelles, au cheveu le plus haut sur mon crâne ! Peut-être que j’allais finir chauve … La loose.

        Un autre problème que ma survie s’imposait à moi, au cas où je survivais. Je n’avais aucune foutue idée de ce qu’il fallait faire d’un bébé ! Il me fallait demander des conseils. Hop ! Jumelle et beau-frère allaient être mis à contribution !

        P.S : Quelqu’un peut s’occuper de ma pierre tombale ? Juste au cas où …

      _________________
      Nikolai.novgorod
      [de l'adiaphorie]

      Des semaines qu'il colle au train de la Renarde, totalement indifférent à ce qui les entoure, le Sombre se moque des troubles féminins comme il s'adapte à chaque escale, troussant une bourgeoise infidèle ou dépucelant une candide femelle, quand la Vicomtesse Rousse ne vient pas sécher ses larmes entre ses bras. Par le passé, le Slave en aurait allègrement profité, la noble aurait subit le sadisme sans qu'il n'en n'éprouve de scrupule, mais leur relation a changé avec le temps comme les évenements.

      Le tour du Royaume touche à sa fin, ils zonent en Bretagne qu'il connait déjà, pour l'avoir arpentée avec l'Asmodée, quand le félon importait encore, avant que le Tigre ne s'en désolidarise après que sa Précieuse frangine soit allée s'isoler pour, finalement, rendre son dernier souffle lors d'une guerre pour l'ingrat Anjou. Le Grand Duché aura témoigné de la fin d'une ère alors qu'aujourd'hui, il veut jouer la renaissance, d'une Perle si semblable à sa mère ou d'une effrontée, le Novgorod endossant le rôle du Patriarche, premier né qu'il est l'héritier officiel.
      Ses nièces se découvrent des sentiments pour des gueux, indignes de leur rang, pareilles au printemps, elles bourgeonnent de conneries, faisant fi d'une colère sourde mais réelle, qu'elles savent devoir affronter, la candeur ou le vice n'auront su les préserver. Le Taciturne n'aura jamais tant parlé qu'en ces soirées, lors qu'on lui demandera une main, qu'on assumera sa désobéisance ou qu'on quémandera son pardon. Les lèvres s'ourlent d'un rictus comme il se rémémore les paroles de la Sorcière, l'invitant au calme tant qu'à l'écoute pour ne pas défigurer, au mieux, si l'irritation plus présente qu'il n'aurait su se contrôler. Ils ont survécu à l'entretien, le Nain, la Platinette et même la Flamboyante insolente.

      Dans la campagne environnante, sur le chemin du retour, une pause essentielle aux montures. Le Ténébreux s'éloigne du campement pour chasser, la putain délicate à trouver au milieu de nulle part, qu'il lui préfère le gibier saignant et nourrissant. L'aigle criard informe d'une visite impromptue, les prunelles métalliques avisent alentours comme il sait se soutraire aux regards depuis longue date, et le messager d'être piqué de frayeur, quand au détour d'un feuillu, le Novgorod l'a saisi à la gorge.


      - T'es perdu bouseux?
      - Je... pardon Seigneur... je... un message... il vient... de... de loin...
      - Chut ! Tu parles trop Gamin, pour qui le message?
      - Ni...Nini... Nikolaï... Nov...Novgor...
      - Bonne nuit Gamin!


      Le poing s'est abattu sur la trogne du prépubère qui s'est affalé sans moufter, le Sombre fouille les poches jusqu'à trouver une missive, le sceau est sitôt reconnu, réminiscence douloureuse à la chair tant qu'à l'esprit, comme il représente le passé mais le futur aussi.

      Citation:
      Mon Tigre,

      Je viens t'apporter des nouvelles et si jamais elles t'indiffèrent me concernant, au moins celles de ta fille.
      Nous vivons très bien à Novgorod, même si l'hiver fut rude et le paysage bien peu coloré. Mais que t'importe la météo et les teintes qui nous entourent ! Nastyia est robuste, elle n'est pas tombée malade et doit posséder la force des Novgorod en son sang.
      Elle te réclame parfois, lorsqu'il est question de tes exploits... crois-tu venir bientôt ? Elle se révèle douée dans plusieurs matières, mais elle aime particulièrement la science des étoiles. Je crois qu'elle voudra vite voyager et te rejoindre pour vivre des aventures. Elle est plutôt attentive, mais elle semble déterminée à suivre votre voie à Nat', Niki et toi. Elle n'est pas très coquette, un peu de moi j'imagine et elle a - malgré les efforts de ses précepteurs pour la contenir- une répartie incive déjà à son âge !

      En parlant de la famille, il me semble que Natalya est partie un peu abruptement de chez son père. J'ignore si elle t'a rejoint, mais si ce n'est pas le cas, tu devrais la retrouver et voir si elle va bien. Elle n'a toujours pas écrit et les ragots commencent à courir à son sujet.

      Cela t'intéressera peut-être de savoir que je m'ennuie dans ton pays de glace. Je déteste être surveillée, car même si tu ne leur as pas demandé, je sens le poids de leurs regards dans mon dos ! Ils veillent tous sur le ventre qui a mis au monde ton enfant et que tu as eu vite fait d'expatrier loin. Trop loin. Je ne me sens pas à ma place dans ton monde et figure-toi que j'ai des besoins moi aussi, alors si une rumeur te vient concernant un homme qui se rend à ma chambre parfois... hé bien je ne nie rien, mais il faut bien que je te survive Niko.


      Voici, beau Tigre, quelles-sont les nouvelles,

      Nastyia t'envoie tout son amour et moi une partie de mon affection -la plus grande-.

      Ode.


      Les prunelles métalliques scintillent de fierté à la lecture, le Slave doué de sentiment qu'il tait quant à sa progéniture. Les femelles sont sa faiblesse, Ode plus que toute autre, qu'elle aura su dompter l'organe vitale, à l'unisson de Drusilia, les deux formant son tout. L'une frondeuse quand l'autre se soumettait, elles auront subi vaillament ses excès, ses colères, ses travers et le Triangle d'une impétuosité à faire palir les plus présomptieux. Le Tigre aura aimé, sans concession, qu'elles étaient siennes et le seront jusqu'au dernier souffle, celles-là, étrangères à son sang, qu'il aura marqué de sa griffe à l'attention d'éventuels prétendants. Pauvres fous.

      Nastyia, Princesse en devenir, son Unique enfant. L'héritière du Sibérien, élevée parmis les siens, en ses terres hostiles pour la génitrice mais bienveillantes et complices à la fillette. Ah belle Ode, tu t'ennuies... tu goûtes enfin ta chance, quand je t'honorai de mon désir. Veilles sur ma fille Sorcière, ou c'est ma colère que tu connaitras, à nouveau.
      Semblant venir d'outre-tombe, le rire fuse des lèvres ourlées, il aliène la tranquillité des lieux, la nature s'agite du timbre guttural auquel les prédateurs nocturnes font écho de cris sinistres. Le Slave abandonne la chasse débutée plus tôt, il rejoint le bivouac sans s'intéresser à Carrie et s'attache à préparer un courrier qui partira bientôt, à destination de Novgorod, et plus sûrement de l'Infidèle rouquine.


      Citation:
      грязная шлюха*

      Egale à toi-même, malgré la distance, tu me provoque, encore et toujours. Crois-tu que je sois indifférent à l'évolution de ma fille, chair de ma chair, sang de mon sang ? Tu oses te plaindre quand tu profites d'un traitement princier, rien n'est assez bien pour toi, Belle Ode ? Peut-être préfères-tu rejoindre la gueusaille, au dehors, celle qui te saute sûrement, qu'aucun n'osera poser la main sur toi, sauf d'être un bouseux ignorant.
      Prends soin de ma Princesse, et cesse d'ouvrir les cuisses aux mâles si tu veux vraiment survivre. Notes ma bienveillance, le présent qui accompagne ce courrier devrait te combler. Je t'autorise les plaisirs saphiques et tu devrais trouver la compassion de mes cousines célibataires, je connais les femelles, toutes les occasions sont bonnes.
      Je ferai couper les couilles de ton amant si tu persistes, mais ça pourrait bien t'amuser, Sorcière.

      Je n'ai pas de nouvelle de Talya mais je la retrouverai si elle est en royaume françois, rassures son père et transmets lui mon affection, sans t'allonger, ça va de soi.

      Embrasse ma fille avec tendresse, quant à toi, tu sais.

      Я люблю тебя**

      N.N.


      Le pli est scellé des armes familiales, il sera confié à personne de confiance comme le Taciturne l'accompagne d'un objet trop lourd pour les volatiles, de ces outils obscènes dont il use avec les plus infâmes trainées, gourmandes qu'il fourre d'engins aux allures ithypalles, quand sa seule virilité ne suffit pas à les faire chialer. L'olisbos est strictement emballé, nul ne saura en deviner la teneur avant de l'ouvrir et le Novgorod ne s'émeut pas, qu'il sait sa famille respectueuse comme sa Rousse en aura la primeur.

      * Sale put***
      ** Je t'aime

      _________________
      --Ode


      [ de se taper les folies d'un Tigre]

      Je regrette déjà la lettre que j'ai envoyée. Nikolaï peut très bien débarquer d'une minute à l'autre pour me faire passer un mauvais quart d'heure. C'est plus fort que moi, j'ai la manie de le provoquer, juste pour le plaisir de m'imaginer plus puissante, plus maligne que lui. Quelle perte de temps ! Il m'a pourtant déjà donné de nombreuses leçons, à commencer par cette cicatrice qui orne ma nuque. J'en effleure les contours, frissonnant à son contact. Cette lettre "N" est toujours aussi cuisante, comme pour me rappeler à mon bon souvenir, ce jour à la rivière, quand j'ai eu l'audace de croire que je pouvais lutter contre deux princes Novgorod.

      Une petite voix me sort de mes pensées. Cette voix cristalline a le don de me submerger d'amour. Je n'avais encore jamais ressenti ça. C'est comme une tempête qui emporte tout sur son passage jusqu'à mon attention pour le Tigre. Et ça, il fallait le faire ! Ma fille, Anastasyia, que l'on appelle plus communément Nastyia, n'a rien à envier aux autres beautés slaves. Encore petite, on perçoit déjà à travers sa chevelure dorée, ses yeux gris et sa peau d'opale, la marque Novgorod. Si je ne l'avais pas sentie passer, je me demande vraiment comment j'aurais pu croire qu'elle était aussi un peu de mon sang. Mais maintenant qu'elle grandit, je prends plaisir à découvrir des bouts de moi à travers son caractère ou des mimiques qu'elle peut faire comme cette manie de tortiller sa bouche, ou encore ses grands yeux qui fixent avec dédain parfois. Je ne l'y encourage pas, mais je sais combien il est difficile de changer ce qu'on est. Un lien particulier est né entre nous et je me sens un peu plus mère aujourd'hui qu'à sa naissance. C'est d'ailleurs pour elle que je reste ici, malgré l'ennui et la langue qui m'auraient fait fuir à toutes jambes à une autre époque. Je suis bien traitée ceci-dit, je n'ai jamais eu autant de confort, mais ça ne fait que déguiser ma prison avec un joli ruban soyeux.


      - мать* ! T'as écrit ? T'as écrit ?

      Je retrousse mon nez aux paroles de ma petite tête blonde. Je n'aime pas qu'elle me parle en russe et encore moins qu'elle m'appelle "Mère". Elle le sait, mais du haut de ses quatre ans, elle a déjà la provoc' dans le sang, comme ses parents.

      - Nastyia ! Arrête ça. Oui je l'ai fait. Sa réponse ne devrait plus tarder, j'ai tout fait pour qu'il ait très envie de répondre, ne t'inquiète pas ma douce.

      Je caresse la joue rose et je dépose un baiser sur le front de ce cadeau de Mère Nature, mais je me laisse distraire par l'arrivée d'un inconnu à la porte de notre chambre. Je me lève, me place instinctivement devant le fruit de mes entrailles. J'ai gardé cette méfiance même si je sais que je suis ici surprotégée et que si cet homme est ici, il est certainement de confiance.

      - Un courrier et ceci pour vous.

      L'homme disparaît tout aussi vite et je regarde le pli que je tiens de la main droite, puis le paquet étrange dans l'autre main. J'esquisse un fin sourire et agite le courrier sous les yeux de ma fille.

      - Tiens, quand on parle du Tigre.
      - Donne ! Cétamoi !
      - Dans tes rêves ma douce, je te dirai ce qui te concerne, m'est avis que tout n'est pas pour toi là dedans.

      Oh comme j'avais raison ! Je lis une fois rapidement, m'esclaffe sous les yeux attentifs de Nastyia et je recommence, plus lentement. Nikolaï menace mon occupation du moment : Alexeï. Je l'ai choisi à l'opposé du Tigre. Il est brun et mystérieux quand Niko est blond et ténébreux. Alexeï possède un regard noir teinté de douceur, ce qui me change plutôt des iris cendrées et ses gestes sont d'une douceur telle que j'ai l'impression d'être aussi fragile que du verre entre ses mains. J'aime ça. Même si la bestialité, la passion et tout simplement l'amour dévoué que je porte au Novgorod ne sauront jamais être délogés, pas même pour toute la délicatesse du monde. Je ne prends pas les menaces à la légères. Alexeï est réellement en danger et je me résous à le quitter dès ce soir, même si cela m'attriste. Je l'aime d'une certaine manière, il m'apporte réconfort, occupation et attention dans ce pays froid et j'ai l'impression que c'est un peu lui, en plus de ma fille, qui attise et garde ma flamme. Sois maudit Nikolaï ! Tu regretteras de me retirer mon amant, quand tu ne trouveras en moi qu'une coquille vide sans attraits !
      Je soupire, mais replace immédiatement le masque que j'ai failli lâcher devant le trésor de ma vie, celle pour qui je dois être forte et ne pas faillir.

      -Viens là, je dois te passer un message de ton père.

      Je passe un bras autour du petit corps délicat et dépose un baiser plein de tendresse sur les lèvres roses de Nastyia.

      -Il est satisfait de ce que tu fais ma douce, continue. Maintenant va jouer, j'ai des choses à faire.

      Je la libère et referme la porte derrière elle. Je sais qu'elle va filer se pavaner devant tous, fière comme un paon d'être le trésor de Nikolaï Novgorod. Pendant ce temps, j'ouvre le paquet et sous la surprise je crispe mes doigts sur l'objet obscène.

      -Rhhaaa !! Va-te faire foutre !!

      Je hurle et balance mon cadeau de l'autre côté de la chambre. Je sais que devant lui, cela m'aurait valu des coups, mais j'aurais eu la consolation d'une réconciliation sur l'oreiller. Là, je n'ai que mon poing à ronger et ma frustration. Le Tigre gagne toujours. Alexeï et moi étions hors jeu et tout ça par ma faute.

      -Arrête de le provoquer Odette, c'est pas un objet de plaisir qu'il va t'envoyer la prochaine fois !

      Ainsi va ma vie dans cette Russie profonde. Ce soir, je n'aurais plus d'amant et il va bien falloir trouver une autre façon pour ne pas devenir folle, ou plutôt..le redevenir.

      *Mère
      Viktoria.novgorod
      [… D’il en faut peu pour être heureux]

      Vraiment très peu. On pourrait croire que je suis exigeante. Bon, je le suis c’est vrai. Mais je suis tellement tout un tas de choses, contradictoire en plus.

      Je chemine tranquillement. J’ai lâché mes cheveux. Le « mari » aime ça. Les voir voler au vent, il adore. Et moi, ça m’arrange aussi de ne pas me tirer à 4 épingles pour voyager. Comme si c’était à ce moment là qu’il fallait être la plus belle. Non. Je voyage efficace. Tenue un brin masculine mais je m’en tape. Et ça n’arrête pas les ardeurs du mâle en rut qui se tient légèrement derrière moi. Il matte mon séant, comme d’hab. Moi, mes mains reposent sur la selle, j’ai un sourire en coin qui ne me quitte pas. Par moment, je regarde l’homme…


      T’es dans la merde Soldat… tu ne sais pas comment tu te sortiras du merdier dans lequel tu t’es foutu...Aucune imagination.


      Un grognement se fait entendre, son regard croise le mien. C’est notre jeu du moment. Il doit me surprendre. Il n’y arrive absolument pas. Je me mets à rire. Et il grogne encore plus. La joie de vivre remplit ma vie et ce depuis que j’ai pu voir l’oncle. Qui l’eut cru ? Je n’aurais rien parié sur ça… vraiment pas.

      Et je repense à cette soirée, unique. A cette longue conversation que j’ai eu avec lui. Mon patriarche, celui qui régit ma vie, celui qui a tout pouvoir sur moi. Celui qui est dur, mais juste. Celui que je reconnais maintenant comme mon père. Et ce que dit mon père ne souffre aucune discussion.

      Lui, c’est mon Oncle, bien évidement. Nikolaï. Je m’attendais à tellement de choses… surtout à prendre la volée de ma vie. Je la méritais. Il a juste posé ses yeux, perçant, transperçant sur moi. Implacable. J’ai tremblé, j’ai eu peur… j’ai faillit m’emporter. Putain de caractère quand même. J’ai attendu qu’il me dise de m’assoir, j’ai attendu qu’il me donne la parole. J’ai répondu à toutes ses questions, sans jamais lui mentir. J’ai fait les choses dans les règles pour lui montrer que j’avais compris où était ma place.

      Il ne m’a même pas touchée. Si ! 2 fois, une fois pour que l’on change d’endroit parce que les gens sont assez cons pour ne pas comprendre qu’ils gênent… et une seconde fois pour embrasser mon front. Ce geste, moi, il m’a apaisé. Ce n’est pas grand-chose pour beaucoup de monde. Pour moi, c’est énormément. C’est la vie qui recommence, c’est une page qui se tourne… c’est tout un symbole.

      J’ai vidé mon sac, il m’a écouté… Et, je me suis sentie comprise. Mon oncle est un mystère. Il ne m’a surement pas pardonné puisqu’il m’offre une dernière chance. Je dois devenir quelqu’un de bien. Quelqu’un digne du nom que je porte. Quelqu’un de respectable. Quelqu’un qui s’élève. Un sacré challenge pour ma caboche dérangée.
      Mon mariage ne rime à rien selon lui. Il ne le reconnait pas. Pas grave. Un jour peut être. En bon patriarche, je me doute qu’il aurait voulu nous marier à des princes… dignes de notre rang. Niki et moi on lui rapporte deux barbus… un soldat de premier rang et un escladoudou. Niveau réussite on repassera. Sauf, qu’on est pincée grave. Et c’est ça qui n’arrange pas nos affaires.

      Il a suffit d’un baiser sur le front pour que je sois heureuse. Que je me sente prête à me battre de nouveau. Que le feu se ravive, que la force s’empare de moi. Que je passe des larmes aux rires. Maintenant, j’ai envie de revoir ma blondeur. Ma cousine dzamour. Je lui ai écrit d’ailleurs… mais pour le moment, pas de réponse. 3 possibilités :

        - Elle me boude
        - Elle s’en fout
        - Elle est en train de faire une connerie.


      Voir, les 3. Avec elle, on sait jamais.

      Et, je me rends compte que je veux tellement rentrer dans les rangs que des conneries j’en ai plus fait depuis un bon moment. Limite, moi et ma couleur d’enfer on va passer pour des anges si ça continue. Bah, si la blondeur est d’humeur, on trouvera bien le moyen de s’en faire une… entre fille… comme au bon vieux temps... Comme quand les 3 cousines étaient réunies.

      Je ne l’aurais jamais pensé, mais cette rencontre m’a mis du baume au cœur. Elle m’a rassurée. Et… je me sens bien. Je chevauche tranquillement. Le pas de ma jument est même trop tranquille. Je matte le brun derrière moi.


      T’es dans la merde soldat.

      Et sans attendre de réponse, je pousse les flancs de ma jument. Elle part au galop. Callée contre elle, sourire aux lévres, je la laisse libre de prendre de la vitesse. C’est notre complicité à nous. Dans ces moments là, on ne fait qu’une… et c’est le vent de la liberté qui bat mon visage et s’engouffre dans le crin de sa crinière… J’adore !

      A la prochaine étape, j’écrirais à mon Oncle et j’espérerais un signe de ma cousine dzamour. Parce que même si elle ne s'entend pas avec le soldat, même si on s'accroche souvent. C'est ma cousine et je l'aime comme une soeur.

      _________________
      --Loup.


      [... de s'foutre de la gueule des curetons et de se barrer la queue entre les jambes]

        "Mmmm...mmmm..mon gaaaa..gaaa...rçon ! Ttttt... tuu vas nett... ttt...oyer tttt...tes conn.....Bêtises touuuuut de suite ! Ca coco..co..mmence à bien faire ! Moi je ttttt...te le dis ! Lllll...le Tr...rrrr...rès-Haut va te punir si tt..uuuu continues ainsi.. fai..fais pénitence !"

      Perché sur le toit du cloître, un jeune gars d'à peu près seize ans observe le frère Bertrand d'un regard moqueur. Il n'est pas difficile à repérer : les cheveux roux, le teint clair, la peau parsemée de tâches de rousseur et des yeux d'un vert intense. Loup - c'est son nom - a plus l'allure d'un goupil que du canidé dont il porte le nom. Il a grandi le gamin, il a plus d'allure avec ces quelques années qui ont passé. Ses épaules se sont développées, surtout depuis qu'il fait le mur pour chasser en forêt à chaque fois qu'il le peut.

      Il a les traits de sa mère Aria, cette Flamboyante Helvète dont il garde un souvenir flou et éparse, mais ce sont les yeux de son père qui scrutent en cet instant le religieux, avec bien peu de respect il faut le dire.
      Son père ? Inconnu. Ou bien devrait-il dire "ses pères", car à en croire sa putain de mère, le premier ne lui a pas suffit.
      Oui, il est en colère l'ado, il est dans sa phase "j'en veux à la Terre entière. Personne ne comprend ce que je vis." et il s'est mis à haïr sa mère depuis ce jour où Ladyphoenix lui avait donné la lettre. Cette lettre d'Adieu de faible femelle qui l'avait abandonné au lieu de vivre, tout ça pour un pauvre type qui n'en valait certainement pas la peine. D'ailleurs, il en voulait aussi à la Miel, cette fausse mère qui n'avait rien fait pour sauver Aria, qui lui avait menti bien trop longtemps qui.. Oui ! Il aura des excuses pour les haïr toutes les deux et toutes les femmes en général ! Ce sont des traîtresses ces greluches. Il les a vu en taverne ou ailleurs, quand il s'échappait ! Elles remuent toutes de la croupe et chialent ensuite qu'on soit allé le leur toucher. Sa génitrice et sa tutrice étaient du même acabit, personne ne pourrait le faire changer d'avis là dessus.

      A part son petit problème de colère contre la gente féminine, Loup est plutôt bon vivant en général, trop peut-être. Ce jour là, c'est une cruche de vin, un bon sauciflard et du pain qu'il a volé dans les réserves du monastère. Il se casse la croûte sur le toit, car c'est de la haut que la vue est la plus sympa et peut être aussi parce que c'est là haut que les moines ne parviennent pas à l'atteindre. Foutu Poison ! Merci Natasha pour le séjour forcé en pension. Comme si ça allait arranger les choses ! Bon, ceci dit, Natasha, il n'y a que lui qui peut jurer après elle. Qu'il entende des mauvaises langues et on peut être sûr que le jeune homme voudra la leur arracher -leur langue hein au cas où vous ne suivriez pas-. Il s'est attaché tout jeune à cette tressée platine, pour qui il a craqué peut être un peu prématurément.. vu la différence d'âge. C'est peut être la seule femme qu'il considère avec un minima de respect. Peut-être aussi parce qu'elle était pas trop fifille à minauder à tout va aussi.

      Mais revenons à notre frère Bertrand, dont les yeux semblent s'extraire de leurs orbites, tant il peine à contenir sa colère. Son ire n'est pas sans raison d'ailleurs puisqu'en voulant se servir la cruche de vin, Loup n'a pas su refermer le tonneau et pire, l'a renversé maladroitement sur les autres tonneaux et puis l'effet domino vous connaissez ? Autant vous dire que c'était un joyeux bordel dans la réserve et qu'il y avait assez d'alcool au sol pour s'en faire une pataugeoire. Bien sûr, loin de vouloir perdre du temps à nettoyer, le jeune pubère mâture et sage avait griffonné sur un vélin "Réserve hors service, merci de revenir plus tard" presque persuadé que ça dissuaderait les moines d'entrer. C'était sans compter sur l'appétit vorace du frère Bertrand.


        "Mon bon frère Bertrand ! Si vous passiez moins de temps à vous goinfrer, peut-être que vous arriveriez à me choper pour une fois ! Et puis pourquoi perdre votre temps à causer si vous n'y arrivez pas ! Faites vœu de silence, ça sera mieux pour vous ! "

        "Heureusement cher Loup, nous ne sommes pas tous au même régime que le frère Bertrand et certains d'entre nous sommes encore assez agiles, même pour de vieux os comme les miens."

      Ca sent le roussi ! Le jeune homme, trop occupé à fanfaronner, ne s'est pas rendu compte que l'Abbé lui même l'avait rejoint. Il se retourne très lentement, croyant apercevoir une étincelle victorieuse dans le regard du frère Bertrand en passant. Il transforme son air narquois en pseudo air de chien battu, histoire de faire passer la pilule au dirigeant de l'établissement.

        "Oh, mon Père ! Mais c'est une surprise de vous trouver ici ! J'ignorais qu'on allait avoir le plaisir de vous voir aujourd'hui ? Je disais justement à frère Bertrand qu'il fall..."

        "Qu'il faudrait éviter les mensonges qui saliraient ton âme mon enfant."

        "Euh pas tout à fait.. A vrai dire ! J'ai remarqué qu.."

        "Que tu étais trop dissipé pour passer un jour de plus ici. Nous pensons qu'il est temps que tu prennes ton envol et que tu trouves ta place dans ce monde."

        "Hum.. Ah bon ? Euh.. oui très bien ! J'n'attendais que ça de toute manière !"

      Avoir le dernier mot c'est essentiel ! C'est comme ça qu'il réussira dans la vie, il en est certain. En vrai, il s'y attendait pas à celle là. Il savait qu'il devrait partir bientôt, mais le où, quoi, comment ainsi que le logis et couvert chez les moines avaient eu tendance à le retarder dans ses projets.
      Bon là, par contre, on le met clairement dehors, ça fout un coup à son orgueil, mais ce n'est ni le premier -l'abandon étant le premier bien entendu- ni le dernier.


        "Mais du coup.. vous n'avez pas l'adresse de Natasha Novgorod ? Celle qui m'a mis ici ? Je n'ai aucun contact dehors. Non pas que j'en ai besoin, mais bon vous savez ce que c'est.. les jolies blondes aiment retrouver leur... Hum, non vous ne savez pas.. Non mais sérieusement.. Vous n'avez jamais..? Enfin... Jamais quoi ?!"

        "Mon pauvre enfant, toutes ces années ici n'auront pas aidé ton coeur à trouver la voie du Très-Haut ! Mais je ne désespère pas de te voir revenir vers nous.. et peut-être que ce sera par ta volonté la fois prochaine. Enfin, le chemin risque d'être long avant ce jour, alors en attendant, je te conseille de rejoindre Nikolaï, le frère de Natasha, qui se trouve à Bordeaux. "

        "Et elle est où Natasha ?" - Non pas qu'il insiste, mais un peu quand même. L’aîné Novgorod est bien bel homme, mais c'est pas lui qui l'intéresse, pas même si on lui tressait la tignasse !-

        "Je te dis ce que je sais. C'est la seule adresse que je possède et le seul nom également. Maintenant va, mon fils. Tu es libre ! Pas de détour par la réserve s'il te plait."

      Voilà comment passer de fringuant voleur à SDF en même pas une minute. S'il avait su, il se serait bien gardé de le manger ce sauciflard ! N'ayant pas le choix de toute manière, Loup redescend du cloître, fait un geste obscène mais discret vers le frère Bertrand et finalement se dirige vers sa piaule d'où il enverra ce courrier avant de repartir vers la ville.



      Cher *raturé* Nikolaï,

      Comment ça va par chez toi ? J'imagine que c'est toujours la forme, que t'es toujours aussi grand et que t'as toujours de grandes dents *rature "et que tu as toujours de grandes dents", pas certain que son sens de l'humour plaise à Nikolaï.* ?
      Bon, en fait, je t'écris pour savoir une chose : tu saurais pas où se trouve Natasha ? Mon idiot d'Abbé n'a pas su me dire et on m'a enfin laissé sortir !

      Merci de me répondre, je pense qu'elle aurait besoin de bras costauds et forts pour l'aider au quotidien ! *Ne doute de rien*

      Avec tout mon respect !

      Loup.
      Nikita.novgorod
        … de faire le point !


      Ou de le croire. Ou d'en avoir l'air. Ou d'en faire un alibi. Ou... tellement d'interrogations, qu'elle a le neurone en vrac, qu'elle en fume par les oreilles, et qu'elle chiale à grosses larmes quand elle ne rit pas à gorge déployée. Hystérique. C'est le mot, toutafé.

      Elle a tout pour être heureuse pourtant. Un Oncle protecteur, une mère de substitution aimante, un petit Tsar adoré, un Escladoudou attentionné, des cousines... des oui, puisqu'elle a retrouvé Talya récemment, et rencontré l'amoureux de cette dernière. Sympathique, malgré sa maladresse et, surtout, cette faculté de provoquer l'orgueil slave. Elle devrait transpirer le bonheur, la joie de vivre, toussa toussa. Elle devrait, sauf qu'elle est enceinte !
      La punaise, avec les hormones en ébullition, ça frise la cata'. La patience en prend un coup, pour peu qu'elle en possédait un minimum et la caboche turbine à plein régime, pour ne couver que des conneries. Encore. Puisqu'on sait tous qu'elle a une imagination débordante dans ce domaine et la grossesse n'est qu'une justification, parmi tant d'autres, sous la tignasse aurifère.

      Sa dernière lubie ? Bûcheronner... l'excuse ? Son rafiot. Le bois essentiel à la construction d'un navire, ça ne surprend personne, d'autant qu'ils ignorent tout du phoetus en son giron.
      La réalité Novgorodienne est toute autre puisqu'il s'agit d'un échappatoire. La Platinette totalement allergique à certaine présence, elle préfère s'éloigner plutôt qu'affronter de nouveau l'incompréhension de ses proches et, accessoirement, espère secrètement que l'enfant ne survivra pas aux efforts du bûcheronnage.

      Ainsi, elle s'isole dans la sylve bazadaise en compagnie de коt*... l'animal ne la juge pas lui, contrairement aux humains qui n'en ont que le qualificatif finalement. Elle en rirait si les rumeurs n'étaient pas si pathétiques de frustration, d'ignorance, de stupidité...


      - Никто не беспокоить нас здесь**

      L'ambre se pose sur le félin, lequel ne comprend sans doute rien à ce qu'elle lui baragouine et la Petite Perle de sourire, amusée... D'ici peu, il ira courir un piaf ou un rongeur alors qu'elle mettra son mépris à contribution. Un arbre tombera, sa rage aussi.

      * chat
      ** Personne pour nous déranger ici

      _________________
      Benjen

          ... De prendre ses rêves pour des réalités


          Le jour se lève encore ici-bas …

          Les yeux encore clos d’un sommeil dont j’émergeais à peine, ma main furetait au hasard sous la couverture à la recherche d’un corps chaud à explorer. Malheureusement, elle ne rencontrait qu’un tiède souvenir des formes graciles qui la réchauffaient plus tôt …
          Rejoignant mon ventre, je la faisais suivre mes abdominaux, passant par mon torse pour qu’elle vienne ensuite presser doucement mes deux globes oculaires pour en chasser les brouillards du sommeil. Dévoilant une ambre, puis l’autre, je redécouvrais lentement mon environnement comme chaque matin depuis que nous avions posé nos malles à Bazas. Commençant par la fenêtre qui laissait entrer une lumière aveuglante, je détournais bien vite mon regard pour commencer plutôt mon exploration par l’autre côté de la pièce, mais mon regard s’arrêta sur une chevelure platine. Je venais de trouver la fuyarde !
          Madame se faisait une beauté devant le miroir … Je détaillais sa silhouette de dos en commençant par le haut pour descendre lentement, la découvrant vêtue d’une simple chemise, et … D’une petite jupette plutôt courte, qui laissait sur sa faim l’observateur que j’étais. J’étirais mes lèvres d’un large sourire et pensais « réveil coquiiiiiiiiin ! » refermant aussitôt les yeux pour ne pas gâcher la surprise que je pensais qu’elle s’apprêtait me faire.
          Clac. … … … …
          Je pensais que c’était le bruit de sa malle qu’elle refermait, je laissais donc de longues secondes avant de trouver ce long silence bizarre … Entrouvrant légèrement un œil, je balayais la pièce d’un regard, et ouvrais franchement mes yeux en me redressant, lorsque je me rendais compte qu’il n’y avait plus personne !
          Ni une, ni deux, je sautais en bas du lit, et ouvrais la fenêtre pour regarder au dehors. J’entendais une porte claquer et baissais les yeux pour apercevoir la blonde, un panier dans une main, sa hache sur l’épaule, trottinant en s’éloignant de l’auberge. Sourcil froncé, je l’observais prendre le chemin de la forêt, et je vous laisse deviner la sorte de monologue interne qui se déroulait dans mon crâne …

          Elle te rend dingue
          Quand elle a son poom poom short
          Et ton problème, c'est simplement qu'elle s'en moque
          Elle te rend dingue boy quand elle wine dans son short
          Et il n'y pas que chez toi qu'elle a causé un choc


          Alors oui ! Elle me rend complétement maboule quand elle s’habille comme ça, que ce soit dans le bon sens du terme, ou dans le mauvais sens ! Et je sais pertinemment que ça l’amuse de me mettre dans cette état !

          Elle est trop belle, subtile et trop maligne pour toi
          Dis-toi qu'une fille comme elle ne se dompte pas
          Laisse courir boy car cela devait finir comme ça


          C’est vrai qu’elle est sublime ma Délicieuse, elle sait en jouer, elle adore ça ! Mais quand même ! J’avais beau réussir à lui faire brûler ou à détruire ses tenues que je détestais par-dessus tout … Elle arrivait toujours à en sortir une autre de je ne sais où ! –j’ai des soupçons là-dessus … Mais je ne peux pas en parler ici …-

          Alors qu’elle disparaissait au loin, j’étouffais un juron, et secouais la tête en soupirant … Au vu de son « état » du moment, il ne valait mieux pas la contrarier … Je me faisais donc violence pour ne pas exploser et courir lui rabattre les esgourdes de mes jalousies.
          Baissant le regard, j’apercevais un groupe de jeunes lavandières qui gloussaient, les joues rougissantes, échangeant des messes basses en regardant dans ma direction. J’haussais un sourcil et baissais la tête pour me rendre compte que j’avais oublié d’enfiler quelque chose ! Leur adressant un sourire gêné, je refermais la fenêtre pour aller m’habiller, moi aussi j’avais à faire en forêt !






        _________________
        Nikolai.novgorod
        [de collectionner les casse-couilles!]

        Le Slave se meut dans la campagne bordelaise, l’allure est féline comme le pas léger malgré l’humidité des derniers jours qui alourdit le terrain, l’acier contemple la végétation dense en cette fin de printemps, sous les couleurs moirées aux teintes chaudes, la nature dissimule bien des pièges. Le foulard protège la crinière du crachin dont le ciel, chargé d’une promesse plus lourde d’intempéries, ne tardera pas à le couvrir, et le Sombre se félicite d’avoir favorisé une tenue légère et près du corps, qui facilite ses mouvements tant qu’elle souligne la musculature.

        Le hameau qui les abrite, sa famille et lui, reste à portée des prunelles métalliques qu'il y a laissé sa régulière endormie, comme les retrouvailles, après des semaines à parcourir les routes, ont vaincu l'endurance féminine d'échanges aussi intenses que paillards. Les lèvres s'ourlent d'un rictus dont la menteuse caresse la pulpe d'avidité lubrique, l'amante aguerrie aux appétences du Russe, elle satisfait aux exigences dans l'abandon, délicieuse créature qui jouit de sa préférence alors que sa misanthropie s'est encore accrue récemment.

        D'un tempérament obscur, il préfère ouvrir les esgourdes aux caquetages qu'il laisse volontiers aux donzelles, rompu à se dérober quant aux causeries insipides des babillardes écervelées comme le Taciturne est cerné par les femelles de son clan. Un grognement salue le raisonnement qui corrobore l'hypothèse, avancée par le Titan au ralliement sororale, de périr par une main gracile, qu'un jour ou l'autre, il baissera la garde.
        Présentement, l'emmerdement vient des nièces, entichées de héros fantoches à l'outrecuidance exécrable, le Tigre disposé à les bastonner d'enseignement au respect des aînés, si la Daronne flamboyante n'avait opposé ses arguments, hostile à l'impétuosité masculine et le Novgorod d'entendre la rhétorique comme il a supporté les maladresses, jusque dans un courrier lourdingue d’absurdités. Le second a rejoint l'âtre, sans être lu, le Patriarche inaccessible au donneur de leçons, que celui-là n'aura pas su comprendre les us étrangers, a contrario des deux autres, plus humbles.

        La sentinelle ailée alerte soudainement, le vol invariablement géométrique du rapace menace une silhouette étrangère au quartier, les gamines parties en balade, le Sombre rebrousse chemin qu'ils sont rares à s'aventurer hors des remparts. A proximité, le préposé à la volière municipale est reconnu, l'approche empreinte d'austérité comme le Slave informe de sa présence d'un claquement de langue, et d'interpeller le larbin tremblotant


        - Tu cherches quelqu'un Morpion ?
        - Je... j'ai un message pour... pour vous... oui
        - Hum, donnes-moi ça et files avant d'pisser dans tes braies.


        Dans un ricanement lugubre, le pourliche est lancé au coursier qui s'éloigne à toute allure et le Félin d'aviser l'écriture inconnue de méfiance, un grondement irrité atteste d'une lecture rapide comme il regagne sa tanière pour répondre au loupiot.

        - Мой драгоценный , какой беспорядок вы заставили меня*! Putain, on ne m'épargnera rien.

        Citation:
        Gamin,

        Ramènes ton cul d'puceau à Bordeaux, sans fanfaronner. Je t'attends, ne traînes pas.

        N.N.


        Un emmerdeur supplémentaire à venir, le Novgorod mué de soudard à nounou, l'humeur s'en ternira de souillures aux prochaines victimes, exutoires nécessaires à la conservation des proches, dont le Goupil, pupille de son Poison de Frangine.


        *Ma Précieuse, dans quel merdier tu m'as entraîné !

        _________________
        Nikita.novgorod


        Pour les incultes, l'autolyse, c'est quoi ? Fastoche, c'est la destruction des tissus vivants par leurs propres enzymes*. Petite précision utile, quand on parle de « tissus vivants », vos fringues ne sont pas concernées, non, non, le cuir de vos braies est largement tanné et la fourrure de vos robes, morte depuis longtemps... Évidemment, on croise parfois quelques dindes, tellement farcies qu'elles en sont avariées, mais c'est un autre débat.
        L'autodestruction à petits feux, donc... Insouciante, mais plus encore inconsciente, la Blondeur s'y enfonce lentement mais sûrement.

        Depuis sa plus tendre enfance, la Petite Perle use de stratagèmes en tout genre pour parvenir à ses fins... elle ne marchait pas encore qu'elle savait déjà mener les adultes par le bout du nez et multipliait les caprices. En grandissant, elle apprit à se tempérer mais, chassez le naturel et il revient au galop.
        Et ladite allure s'est présentée sous la forme de l'Escladoudou, aux petits soins bien qu'un peu ronchon, il n'oppose pas de résistance à ses délires et l'encourage malgré lui... alors non, elle ne se défausse pas sur son Barbu... quoi ? oui bon, ça lui arrive, des fois, quand elle est fâchée... ou de mauvaise foi, ça va !

        Toujours est-il que la Platinette écluse sec, pour l'ivrognerie, elle n'a besoin de personne. Ben non, quand on grandit en terres hostiles, aux hivers rigoureux, l'alcool fait partie intégrante de votre survie et peut-être même qu'elle a pris sa première cuite au biberon. C'est ce qu'elle se plaît à raconter... les légendes urbaines ! Bouh ça fait peur ! Et dans ce cadre, son n'amoureux est un Cador, du style à se noyer tellement il picole... même qu'elle le soupçonne de s’entraîner en lousdé, l'égo masculin toussa.
        Ensuite, par l'intermédiaire d'un Vaurien, elle s'est découvert une passion pour la pipe. Celle de Saint Claude, bande d'obsédés. Quoique effectivement, elle a vu le Loup entre-temps et s'est initiée aux nombreuses possibilités ludiques entre deux êtres du sexe opposé... Ouais, opposé, parce que la Slave est basse de plafond, qu'elle a les idées courtes dans certains domaines et, qu'elle abhorre les comportements qu'elle considère déviants. Mais revenons à nos moutons et plus sûrement, à notre Russe versatile. Avec la pipe, les herbes forcément... sa première taffe lui avait tourné la tête, elle s'en souvient encore, un brin mélancolique. Cependant, c'est au chanvre que va sa préférence, qu'après quelques bouffées, elle plane un brin, plongée dans une frivolité libératrice... le neurone en ébullition malgré la langueur éprouvée, la caboche turbine à plein régime, disposée aux odyssées les plus rocambolesque. Non, jamais à court de connerie !
        D'explorations en expérimentations, l'opium s'est invité sans difficulté, une nuit de beuverie... Tel Ulysse, le Brun controversé -Cane pour les profanes- a percé les défenses blondesques d'un « cheval de Troie », aussi toxique qu'envoûtant. Depuis, la Slave absorbe le Poison à outrance, sitôt qu'elle en à l'opportunité.

        La révélation de sa grossesse l'avait fâchée, et pas qu'un peu. Le pauvre Benjy avait morflé, en avait pris pour son grade puisque, fatalement, tout était sa faute... elle s'était appliquée à le dissimuler d'abord, réfutant les changements corporels et niant l'évidence. Le temps passant, la perspective d'être mère fit son chemin, déjà vaincue par ce petit être, niché dans son giron et qu'elle imaginait parfois, elle abdiqua. La conscience éveillée, elle eut même le courage d'en informer Carrie, de se prendre une soufflante et d'y survivre avec sa dignité toute personnelle : cris et pleurnicheries.

        Alors, où est est le souci ? En plus, d'un fœtus, c'est donc l'excès qui l'habite. Elle exagère toujours tout, de l'effarement à la bouderie, de la colère à l'hilarité, de la tyrannie à la soumission... tantôt agaçante et déterminée, tantôt attachante et indécise, le paradoxe au féminin.

        Et justement...

        Alcool, sexe, drogue et bûcheronnage... combinaison explosive à laquelle, elle ajoute sans scrupule, quelques chamailleries, plus ou moins violentes, et la fatigue engendrée par la démesure. Une femme rationnelle se serait préservée des écueils, mais pas elle. Non, la Novgorod enchaîne à l'extrême et l'issue, inévitable...


        - Est-ce que c'est parce que j'ai pas d'coeur...qu'j'tai pas entendu mourir...**


        Épicurienne, elle profite de tous les plaisirs sans modération... mais l'abus mène invariablement à la destruction.


        * source : Larousse.fr
        ** Lynda Lemay - « J't'ai pas entendu »

        _________________
        See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
        Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
        Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)