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[RP] Caboches dérangées : De l'art de...

Benjen

      … De se déchirer


        Laissez-moi, j'ai pas l'moral ce soir,
        J'veux pas entendre parler d'quoi qu'ce soit,
        J'bade j'ai froid, j'ai soif je crois,
        Soit, j'te raconte pas dans quoi l'espoir se noie,
        Il fait noir et ça fait quelques mois,
        Pas d'belle phases faites de soie,
        J'm'en fous c'est de moi,
        Le jour, j'escorte une ombre … *


      Le soir où « j’ai su », la journée avait été belle, la semaine avait été belle, le mois même ! … Avait été beau. Tout allait bien jusqu’à quelques heures avant le départ …
      Nous discutions poignard et récurage, j’exprimais à gestes éloquents la manière dont j’aimerais utiliser mon poignard pour qu’on se mette à récurer sec. Vous comprenez donc qu’on s’amusait comme des petits fous et que l’ambiance était au beau fixe !
      C’était sans compter sur l’arrivé de la « Môman » de Niki’. J’avais un profond respect pour Carrie, même si elle passait son temps à se payer ma tête quand elle me croisait, ou à ne tout simplement pas être d’une grande éloquence en ma seule présence. Mais elle m’avait défendu, ou du moins défendu Niki’ -donc moi par conséquent- quand l’Oncle avait découvert le pot aux roses … Mais ce soir-là ! Je lui aurais bien fait bouffer sa crinière rousse flamboyante. Il a fallu qu’elle exige d’avoir avec nous pour le voyage, l’être que j’exècre le plus au monde, Arcane. Sous quel prétexte ? Lui fallait des bras ! Des bras ! Elle a fait le tour du royaume pendant trois mois -environ-, je l’ai déjà entendue dire qu’elle connaissait un tas de monde, mais non, elle n’avait pas une connaissance pas loin plutôt que de m’infliger ça … Forcement, le ton est monté, j’ai fait ma crise de jalousie, parce que honnêtement ? N’importe quel homme normalement constitué s’enflammerait en sachant qu’il va trimballer un prédateur sexuel qui a déjà sévit dans son entourage … Surtout ceux constitués d’un sens aigu de la propriété et de 99,999999 … % de jalousie. -C’est moiiiiiii ! \0/-
      Du coup, j’ai posé un ultimatum. Ou c’était lui, ou c’était moi. La blonde s’est alors tirée en ronchonnant dans sa langue -adieu la séance de récurage- et la rousse en a conclu que je n’étais qu’un con. Et moi, je suis resté là, j’ai picolé pour faire redescendre ma rage, mais forcement, quand tu te retrouves tout seul tu réfléchis … Les routes c’est dangereux, et outre mes vexations personnelles de mâle blessé dans son égo, j’avais une responsabilité désormais. Je me devais de protéger le petit être qui grandissait dans le ventre de la blonde, fruit de notre amours -Oui bon, avec tout ce que j’ai expliqué juste avant on pourrait pas croire … Mais on s’aime ! Parole !-

        -Elle m’inerveeeeeee ! Rah !


      Je balançais mon verre au loin, tant pis, je rangerais au retour, et je prenais la porte. Je rentrais rapidement pour me changer et récupérer quelques affaires, en ronchonnant, forcement. Avant de gagner l’écurie pour déposer le tout dans la charrette, avant de me faire surprendre par la blonde … Je vous le donne dans le mille, on s’est encore prit la tête sévère, mais à voix basse, fallait pas réveiller le morveux qui dormait dans la charrette.
      J’ai fini par tenter d’y mettre fin en m’éloignant pour attendre contre un pilier. Les ambres habitées par une lueur colérique furent dirigées contre leur gré sur la Blonde qui n’entendait pas lâcher l’affaire …

        -Je t'ai dis quelque chose ? C'est toi qu'a ouvert ta gueule quand je suis arrivé, pas moi. J'viens parce que j'ai quelque chose à protéger, toi t'en as peut-être rien à foutre mais moi j'y tiens.

        -j'ai ouvert ma gueule ouais, et? ça te défrise ? quant à protéger quelque chose, tu m'diras ce qu'est si important pour que tu subisse une raclure !


      Je fronçais les sourcils, elle ne comprendrait donc jamais … Levant la main, je piquais son front laiteux de mon doigt, puis son ventre …

        -Toi et ça. Mais ça te dépasse, et t'intègre pas non plus.


      Oui parce qu’apparemment il n’y avait pas que moi qui avait du mal à intégrer des choses ! Elle non plus elle ne comprenait pas que je l’aimais à en crever et c’est ce qui faisait que mes réactions étaient toujours disproportionnées. Mais juste après ça, elle s’est laissée tomber à genoux devant moi, l’attitude frondeuse laissant place à une infinie tristesse qu’elle tentait de masquer en fixant le sol …

        -Benjy... je... Il n'y a plus de... ça ...


      J’ai d’abord cru qu’elle tentait de me mettre en rogne pour que je me tire réellement, mais elle me confirma la chose une deuxième fois, se recroquevillant au sol en une pâle imitation de tortue, tandis que je tombais à genoux à côté d’elle, la bouche entrouverte -Le concours était totalement improvisé, je n’ai pas fait exprès de faire la carpe- alors que j’encaissais le chose. Le cœur serré jusqu’à ce qu’il se brise, et je passais par de multiples états, l’accablant, alors que j’aurais dû la réconforter. Je ne me rendis compte à quel point je l’avais blessée que lorsqu’elle se leva, retrouvant son minois impassible habituel et qu’elle s’en allait vers sa jument, me traitant d’ordure au passage, bon … Je l’avais un peu mérité quand même.
      Il y eut un temps de latence, et j’arrivais enfin à me redresser à la hâte pour la rejoindre, l’empêchant de monter pour l’attirer au creux de mes bras. Je serrais son corps gracile contre moi, calais sa tête contre mon torse, les larmes aux yeux, je me confondais en excuse d’une voix un brin sanglotant. Bien sûr, je ne sais pas pourquoi elle en a ressenti le besoin, elle a tenté de me faire fuir en reniant m’avoir aimé, arguant qu’elle l’avait dit et pensé. Mais moi, je ne voulais pas y croire, je lui clouais le bec durement, abattant ses défenses bien trop facilement pour qu’elle en paraisse crédible …

        -Pourquoi tu m'déteste pas Benjy... tu t'souviens quand je t'ai dit que m'aimer t'ferais souffrir...

        -On choisit pas qui on aime ... T'as oublié que j'ai dit que je ne t'abandonnerai jamais ? Je peux te haïr Niki' ... J'peux te détester ... Mais jamais je ne pourrais choisir de ne plus t'aimer ... Aussi immonde puisses-tu être avec moi.


      On pourrait se demander comment je pouvais encore la suivre pas à pas après le nombre incalculable de crasses qu’on s’était faites. Parce que le soulagement que je lisais dans ses yeux à cet instant me confirmait que je ne m’étais pas trompé pour une fois dans ma vie … J’avais trouvé la personne qui m’aimait sans condition, et le baiser fébrile qu’elle me volait ensuite ne faisait que le confirmer.


        -Merci.


        Ouvre tes oreilles,
        Y'a des mots qui valent tous les trésors du monde … *



    _________________
    Nikita.novgorod
      ... de la versatilité.


    Comme on vous l'a dit, la Platinette est une privilégiée... Sur leurs terres hostiles, quand ses cousins subissaient la rude autorité parentale, elle bénéficiait déjà du népotisme patriarcal que lui offrait le Knèze. Chacun de ses caprices, chacune de ses sottises, lui étaient pardonnés et, même, se voyaient justifier par ceux, qui officiellement, étaient ses géniteurs, puisque rappelons-le, seuls Natasha et ses parents connaissaient la vérité. Depuis, quelques proches, précieux et de confiance, ont été mis dans la confidence
    Ainsi, la Petite Perle grandit dans l'insouciance, choyée comme la Princesse en devenir qu'elle devait être, protégée par le clan Novgorod bien sûr, mais aussi, par les familles inféodées. Une vie toute tracée, arbitrée par le souverain, pour la suprématie familiale... ce qui n'était pas superfétatoire, quand on connait l'inclination des mâles à la fornication et l'adultère.

    Son déracinement ne changera rien à l'immunité. L'Oncle Vladmir -paix à son âme- prédisposé à suivre les aspirations du partriarche, il se concentra sur l'éducation féminine sans jamais lui refuser quoique ce soit, attentif au ravissement blondin. A sa mort, un chapître se ferma pour faire place à un autre et c'est Nikolaï qui en écrivit les premières pages... Bien moins facile à vivre que son cadet, il n'en demeure pas moins soucieux quant au bienêtre de sa nièce, et la Punaise d'en profiter sans scrupule, malgré le respect qu'elle lui voue et, accessoirement, la trouille qu'il engendre.
    De sa jeune existence, elle n'aura jamais goûté que de rares désillusions... l'apprentissage de l'insatisfaction quand, au gré de son émancipation suite à la mort de Vlad', elle ressentit la privation et, plus sûrement, la solitude. Mais la contrariété lapidaire puisqu'elle retrouva l'Anjou et sa famille, au bout de quelques semaines seulement.
    Des retrouvailles avec l'Ainé, elle reprit ses petites habitudes -détestables pour la plupart- et de traverser un long fleuve tranquille... malgré ses illuminations blondesques et ô combien merdiques qui, dans la caboche aurifère, résonnaient systématiquement comme des éclairs de génie.

    La perte de l'enfant fut comme une révélation pour la Blondeur. Elle a découvert la souffrance, le déchirement, l'imperfection... plus simplement, son humanité ! Dire que ce fut un choc serait un pléonasme, elle l'a vécu comme un échec, un laissez-passer direct vers l'autre monde, autoproclamée fossoyeuse à son insu.
    L'annoncer à Benjy fut vécue comme une agonie, encore. Ses reproches résonnèrent comme une seconde exécution, alors qu'elle envisageait, seulement, son réel désir d'être père. Elle prit conscience alors, qu'ils étaient deux et qu'elle devrait compter avec son Barbu comme partie intégrante de son histoire.

    L'humiliation endurée par les propos masculins, dures et haineux, éveillèrent le neurone à la compassion, méconnue jusque là, mais plus encore à son statut de simple mortelle... une once d'orgueil persista pourtant, réflexe comme un instinct de conservation, dans la fuite. Mais l'Escladoudou, loin d'être stupide, répliqua et ses mots de toucher la Novgorod, directement à l'organe vital.
    Et la certitude de s'inviter, en dépit des vacheries qu'ils peuvent se faire, de saloperies qu'ils peuvent se lancer...ils s'aiment. D'un amour inconditionnel. Ils s'aiment. Avec leurs travers, leurs défauts, leur connerie.

    Et la Petite Perle de rebondir, de se reprendre sans les poisons ou presque, mais avec son Autre.

    _________________
    Benjen

        … de turbiner du subconscient


        Ce soir-là, je me couchais contre le corps chaud de mon Autre, vidé de mon énergie. Nous avions longuement marché, et enfin nous nous étions arrêtés pour nous reposer. Je brûlais de faire remarquer à tout le monde qu’on était pas nécessairement attendu et que ça ne servait donc à rien de se presser ainsi … Mais les Novgorod n’avaient pas de patience quand il s’agissait de voyager. Ils en avaient pour plein de truc, mais ça, non. C’était toujours au plus rapide, et on ne s’arrêtait pas pour visiter. Alors moi, je la bouclais, et je ne faisais pas de vagues. C’est tout ce qu’on attendait de moi, du moins l’Oncle, mais à force de bouffer des lieux comme ça, j’avais tout le loisir de me laisser aller à mes réflexions personnelles que je poussais à l’extrême.
        Et donc, je pensais m’endormir rapidement, parce qu’habitude ou pas, ça crevait. Et effectivement, les brumes du sommeil m’enveloppèrent plutôt vite … Mais les deux neurones qui se disputaient dans ma caboche ne semblaient pas vouloir se mettre en pause, et alors que mon corps se mettait en veille, mon subconscient s’animait de machinations inquiétantes …



          Un battement, ma vision était trouble, je discernais de vagues lueurs vacillantes en hauteur mais l’endroit était angoissant des ténèbres qui l’accaparaient …

          Un deuxième battement, ma vue s’aiguisait, et je distinguais de multiples pairs de bottes. Je ne m’attardais pas à tenter d’en distinguer les teintes, non, le fait que le sol semblait si proche de mon visage sans que j’en sente la fraâcheur m’inquiètais. Et je voilais à nouveau mes ambres troublées en essayant de me redresser sur mon séant.

          Un troisième battement, mon acuité visuelle était à nouveau pleine, et devant moi, j’apercevais, en plus des bottes, des robes et des braies. Je relevais mon regard pour découvrir la famille Novgorod au grand complet, seul Nikolaï manquait à l’appel, leurs pupilles rivées à sur moi.
          Je remarquais enfin que tous étaient de noir vêtus, ce qui rendait cette assemblée oppressante, et me forçait à fixer les visages un à un …

          Le morveux, Sasha, semblait jubiler de me voir en si mauvaise posture.
          Carrie, me fixait de son regard azuré dans lequel ne transparaissait nulle compassion.
          Drusilia, se tenait là, l’air indifférent et me regardait sans vraiment le faire.
          Viktoria, me toisait d’un air hautain mais je n’y prêtais guère attention, on se toisait tout le temps.
          Mioss, semblait soulagé … Mais soulagé de quoi ?
          Natalya, je voyais les larmes rouler sur ses joues, mais elle se tenait tout de même droite et digne … Pourquoi pleurait-elle ?
          Aristote, il grimaçait, comme à son habitude, il transpirait ses émotions et je ressentais sa tristesse et sa compassion et … Une pointe d’appréhension ?
          Et enfin, mon Autre, ma Délicieuse, Nikita, son visage reflétait cette impassibilité agaçante dont elle pouvait faire preuve. Mais en me concentrant bien, je pouvais saisir cette lueur d’inquiétude au fond de son regard …
          Je les repassais tous en revue d’un regard, et je fus frappé de constater que je n’entendais rien. Un silence morbide régnait et lorsque je voulus demander ce qui se passait, nul son ne sortit de ma bouche. Mon regard dû se faire suppliant car j’aperçus la poitrine de Natalya rebondir alors qu’elle semblait étouffer un sanglot.

          Et soudain, réglé comme un coucou, ils levèrent tous la tête comme un seul homme, fixant un point dans mon dos. Tout cela était assez inquiétant pour que je me retourne vivement, me dressant sur mes genoux qui ne me renvoyaient aucune sensation.

          Il se dressait là, Nikolaï, imposant, sombre alors que la blondeur de sa chevelure aurait dû atténuer ses traits durs. L’acier de son regard me transperçait comme un poignard et je ressentais l’aura de colère froide qui émanait de son être. Jamais il ne m’avait regardé ainsi, pas même lorsque j’avais défloré sa précieuse Perle. Ses pupilles se plissèrent légèrement, comme pour affûter son regard, et il baissa les yeux.
          C’est là que je le vis, au creux de son bras puissant, il tenait un poupon dont la petite tête reposait dans sa large paume. Mon enfant, le fruit de mes entrailles, de ma passion.
          J’aurais dû ressentir mon cœur manquer un battement lorsque je vis la main se refermer sur le petit minois de cet être innocent, et le bras du Slave se tendre pour me faire contempler ma progéniture. Mais rien, je ne pouvais pas pousser un cri, je n’arrivais plus à esquisser le moindre geste, et je ne sentais même pas les battements de mon propre corps dont je n’étais finalement que le prisonnier, réduis au simple rôle de spectateur incapable d’influer sur le court des choses.
          Le bras de l’Oncle se plia, et le bébé atterrit à mes pieds, petite chose désarticulée et à peine formée, encore sanguinolente du vagin de sa génitrice, que la vie avait quitté avant même qu’il ne goutte sa première bouffée d’air …
          Je ne sentais même pas les larmes rouler sur mes joues, je ne savais même pas que je pleurais, mon attention était accrochée à mon enfant qui reposait misérablement au sol. Je n’en voulais à personne en cet instant, non, je pleurais la vie que j’avais imaginé pour lui, les choses que j’aurais pu lui apprendre, un rêve traversa mon esprit dans ce cauchemar, mis en abîme des sujets qui accaparaient ma conscience.
          Quand je décrochais enfin mon regard du corps sans vie pour le redresser vers l’Oncle bafoué, je lisais son mépris et l’aversion qu’il ressentait pour mon engeance, et, encore une fois, sans que je puisse faire quoi que ce soit, il s’avança et referma une main autour de mon cou. Je ne ressentis nulle douleur, nulle sensation de chaleur ou de fraîcheur, mais je vis tout à travers mes propres yeux … Du premier coup poing, jusqu’à ce que ma vision se trouble de rouge, probablement le sang qui s’écoulait de mes orbites mutilées et …



          -Non !


        J’émergeais du sommeil en position assise, le corps couvert de sueur, la respiration aussi chaotique qu’après une étreinte passionnée, je tremblais comme une feuille. Mes yeux étaient écarquillés par la terreur qui s’était emparée de mon être et je fixais les flammes mourantes du feu à mes pieds. Croyez-le ou non, j’y revivais une fois encore la vision des images atroces qui allaient hanter mes pensées pendant bien des jours …

        Un rapide coup d’œil à ce qui m’entourait, il semblait que je n’ai réveillé personne … La couche du Slave avait, comme bien souvent, été délaissé, Drusilia se réchauffant d’elle-même tandis que l’Ainé partait en pérégrination nocturne. A ma droite, la Blonde semblait dormir paisiblement, un léger début de sourire aux lèvres, qui contrastait grandement avec la mine onirique.
        Je poussais un soupir et me laissais retomber au sol, les yeux grands ouverts et dardés à la voûte céleste en quête de réponse …

        Que faire ?

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      Benjen

          ... D'en avoir rien à foutre de rien.


            On s’énerve un coup, les disputes marquent le quotidien hinhin
            Être en couple, ça fait mal que quand t’y tiens hinhin
            Même si j’ai rien à prouver, j’me sens un peu seul hinhin
            J’ai toujours pas trouvé la pièce manquante du puzzle hinhin
            En possession d’drogues, je fume pour oublier hinhin
            Quelle ironie d’mourir en position fœtale hinhin
            Je viens à peine de naître, demain j’serai vieux hinhin
            Mais j’vais tout faire pour être à jamais ce rêveur hinhin


          Il fut un temps, ma tête était emplie de centaine de rêve.
          Je m’imaginais riche, vivant dans l’opulence telle un duc en son château.
          Je me rêvais capitaine, conquérant l’immensité de l’océan avec mon fidèle équipage.
          Je projetais de devenir noble, parce que ça en jette quoi !
          Mais tout ça … Tout ça je l’ai mis de côté, parce que je n’avais plus qu’un unique rêve, vivre à ses côtes.
          Je voulais devenir riche, pour pourvoir à tous ses caprices.
          Je voulais devenir capitaine, pour briser les lames à ses côtés.
          Je voulais devenir noble, pour élever ma condition et être ce qu’on attendait pour elle.
          Mes anciens rêves étaient devenus de simple moyen d’atteindre un but ultime …


            Nos corps fonctionnent à l'envers, on marche avec des têtes
            On se sent avec un regard et on joue avec les nerfs
            Moi, je parle avec les mains, parfois j'pense avec ma
            Mais je touche avec mes pensées et j'écris avec le cœur
            J'en ai rien à foutre de rien, rien à foutre de rien, je n'en ai vraiment
            Rien à foutre de rien, rien à foutre de rien, on verra bien


          Sauf que tout ça, j’avais envie de le jeter par la fenêtre quand elle me prenait la tête de cette façon. S’esquivant en étant persuadé d’avoir raison, jouant de mes frustrations pour assouvir ses vengeances imaginaires, et me laissant en plan, seul avec mes psychoses, et une parfaite inconnue.
          Je réagissais comme jeune vierge fébrile lorsqu’elle se jouait de moi, ou qu’on prononçait ce nom que je détestais tant « Cane ». C’était quand même un comble de se faire traiter ainsi par une vierge … Non ?
          Il a fallu que je lui explique ce qu’elle n’avait pas encore connu. Je lui ai d’abord demandé si elle avait déjà eu quelque chose de très précieux dans sa vie ? Puis, je l’ai amené à se demander si elle aurait pu rester assise sur une chaise, et avoir l’air indifférente en sachant qu’on cherchait à lui prendre, à lui souiller, cet idéal de pureté ? Et là, il m'a semblé qu’elle m'est comprise ...
          J’en ai quand même bien chier pour formuler ses pensées alors que je venais de partager une pipe de chanvre …
          Mais j’ai tout de même prit note des conseils d’Alayde. Dés lors, je la jouerai détaché, les provocations glisseraient sur moi comme le vent sur les roseaux. Je serai le plus stoïque des êtres humains. En clair,


            J'en aurai rien à foutre de rien, rien à foutre de rien, je n'en aurai vraiment
            Rien à foutre de rien, rien à foutre de rien, on verra bien !


          Sérieux ? Vous y croyez vous ?


          Nekfeu - On verra

        _________________
        Viktoria.novgorod
        […faire son deuil… et de réapprendre à vivre]

        J’ai du passé par tous les états depuis que je sais que je ne le reverrais jamais. Le plus terrible, ça a été cette murge monumentale que j’ai pris le jour de la révélation. J’ai du commencer à boire vers 15h, après la sieste. Oui parce que comme j’avais pas dormi de la nuit, j’ai fait une sieste. Enfin, elle s’est imposée à moi. Je me suis endormie sans même m’en rendre compte. Et après, ben après, la dégringolade. J’ai bu, encore, encore, encore, encore…. Et j’ai terminé quand Talya m’a raccompagnée à la maison… même si je suis ressortie après pour aller au port, voir les bateaux. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour y arriver. J’ai des trous noirs.

        Le lendemain, j’ai vomis… tout… pas les repas, il n’y en avait pas. Et je suis restée enfermée. Une haleine à faire mourir. N’importe pas qui, n’importe quoi. Même moi, j’ai faillit me faire mourir. Faut dire, je ne croyais plus vraiment à grand-chose. Il me manquait trop et me dire que je ne le reverrais jamais, ça m’a sévèrement attaquée. Déjà qu’en temps normal, il ne m’en faut pas beaucoup. J’avais abandonnée l’idée de repartir pour Limoges dans la nuit, franchement, je n’étais pas en état. Et puis, j’avais reçu des réponses à des courriers que j’avais envoyés… et que je ne me souvenais même pas d’avoir écrit.

        Le sur lendemain, j’avais décidé de devenir sérieuse. J’acceptais la proposition de Tinig et j’attendais alors que le groupe soit prêt. J’irais à Limoges, pas seule. J’acceptais que des gens me soutiennent. Des gens autres que ceux de la famille. Enfin non, c’est pas vrai, Talya m’a soutenu, du mieux qu’elle a pu. Elle avait accepté mes « pleurnicheries ». Elle m’avait raccompagnée, m’évitant de faire encore plus de connerie. Je l’adore l’étoile pour ça. Je m’occupais de ma maison, montais mon échope. Charpentière c’est bien ça, le travail du bois m’aiderait surement à me canaliser. Me focaliser sur une chose pour ne plus penser à autre chose. Et puis, consciente que je n’étais pas des plus jouasses et que le bonheur des autres, affiché, me portait sérieusement sur le système, j’annonçais mon départ. Pour faire cet « A Dieu » qui me tient temps à cœur. Parce que j’ai besoin de poser le point après le mot fin.

        5 jours se sont finalement écoulés. J’ai réaménagé ma maison, j’ai refait mon jardin, j’ai rencontré du monde. J’ai essayé de masquer ma peine, cette douleur qui me déchire le cœur. J’ai bu, mais beaucoup plus raisonnablement. J’ai discuté avec un p’tit piracs qui m’a fait rire, sourire… et m’a même fait pleurer de rire. Il est formidable ce bonhomme. Plein de vie, plein de ressource… c’est un amour. Mon neveu de cœur.

        Le 6ième jour, j’ai pris la route. Pour cette forme de dernier voyage. J’avais passé la soirée à discuter avec un homme qui, coquin de sort, vivait la même chose que moi. Le veuvage. Et puis, curieusement, il voyait les choses de la même manière. La vie doit reprendre sa place… mais une place restera inoccupée dans le lit. Parce que cette place là est réservée. Il faut laisser le temps au temps… ça peut prendre 2 semaines, 3 mois, une année… deux années. Quelque part, ce n’est pas le temps qui compte, c’est le résultat. J’ai bu, un peu plus que de raison. Mais cette fois là, pas à m’en rendre malade. Non, juste parce que j’étais bien. Heureuse qu’on me comprenne et de ne plus me sentir « à part ». Finalement, mon raisonnement tenait la route.

        Le 7ième jour, je ne prendrais pas le temps de me reposer. Quand je me repose, je ganberge. Et je ganberge encore plus parce que je prends conscience que je fais mon deuil comme on dit. Parce que, à force de relecture du dernier courrier, je prends conscience qu’il faut que je reprenne gout à la vie. Que je sois, que je reste la Viktoria qu’il aimait : vivante, libre, heureuse. Alors, pour lui, je ne m’arrêterais pas. Je resterais moi. Je continuerais, comme je l’ai toujours fait. Ça n’effacera pas la peine. Elle est là, ancrée. Mais je me resterais fidèle… et je lui resterais fidèle.

        Un dernier Adieu, et il sera toujours fier de moi. J'en reviendrais encore plus forte. Plus vivante...plus moi. J'en suis persuadée.

        _________________
        Benjen

            … De faire les boutiques, quand on est Benjy !


            S’il y est bien une chose pour laquelle je n’ai aucune passion, aucun goût, c’est la mode ! Demandez à la blonde, elle confirmera sans hésiter. Je crois bien que je n’ai jamais aimé faire les boutiques, les étales, les échoppes, et encore moins, depuis que je suis parfois contraint et forcé d’y suivre la blonde, qui peut déjà faire peur en temps normal, mais visez là un peu quand elle se bat pour un bout de tissu … J’en ai des terreurs nocturnes ...

            Si vous la connaissez un peu, vous vous doutez sans doute qu’elle ne s’est jamais caché pour se moquer de mes goûts douteux en vêtement. J’avais résolu le problème en suivant ses conseils et en la laissant refaire ma garde-robe, mais bon … Il arrive un moment où il faut savoir surprendre, se renouveler. J’ai donc décidé de me dégoter de nouvelles fringues, TOUT SEUL ! Et voilà le challenge que c’est pour moi ! J’ai donc procédé en plusieurs étapes …

            Etape 1 : Y penser

            Souriez pas ! J’en ai chier pour en arriver à ça … L’idée même de faire les boutiques seul, de devoir me triturer l’esprit pour savoir quel couleur irait bien avec telle couleur, si des bottes vont mieux avec une tenue que des chausses ou des poulaines, chapeau, pas chapeau … Beuuuurk.

            Etape 2 : Y repenser et se résigner

            C’est bien d’y penser une fois, mais c’est comme quand elle me parle de vêtement, j’écoute, mais ça rentre par une oreille, et ça sort par l’autre, sans déranger le petit singe qui joue du tambour dans ma caboche. Du coup, j’y ai repensé, mais il m’a bien fallu un mois pour ça … Et j’étais enfin résolu à m’y mettre.

            Etape 3 : Subir avec, ou sans, conviction

            Il a bien fallu que je m’y mette sérieusement, alors une après-midi, je me suis lancé. J’ai pris mes bourses -celles avec des écus bande de pervers- et je suis parti dans le quartier des tisserands, la fleur aux lèvres -je n’avais pas de fusils- …
            Je crois que j’ai tout visité, échoppes, étales, ruelles sombres -c’est qu’elle est longue la rue des tisserands-. Plus d’une fois j’ai été au bord de la crise de nerf, entre les chiffonniers malhonnêtes qui semblaient vouloir me faire acheter tout et n’importe quoi, et les avances déplacées des chiffonnières alors que je n’avais pas DU TOUT le temps pour ça.
            La chemise, ce n’était pas difficile, blanc. Les chemises blanches me vont bien, je le sais, j’ai essayé toutes les autres couleurs, je n’aimais pas. Et puis ça m'avait moins cher, j’en avais déjà plein !
            Les braies … Changer, c’est changer ! Alors je ne pouvais décemment pas reprendre une nouvelle paire de braies beige … J’ai bien essayé, réessayé, de multiple coloris, j’ai « failli » opter pour du jaune, mais sérieusement, je ne voulais pas me la jouer sodomite et couleurs de l’arc-en-ciel, j’ai donc choisi le noir !
            Le choix cruciale, chausses, poulaines ou bottes ? Si je prenais des chausses ou des poulaines, il aurait fallu que j’achète des bas … Comment vous dire ... Ça allait me coûter assez cher comme ça donc … Des bottes, ouais les bottes c’est bien, c’est viril, ça se porte aussi bien par temps sec, qu’humide. Et pour la couleur, je n’ai pas tortillé du cul longtemps, noir.
            Et ben ça allait ! J’étais bien là … Ah ben non ... C’est un peu simplet tout ça, moi je voulais être beau ! Avoir la classe ! Me fallait un autre truc … Mais quoi …
            Ensuite,j'ai arpenter les sanctuaires du tissu de long en large, cherchant « le » truc à ajouter. Et c’est finalement sur un gilet que j’ai jeté mon dévolu ! Il a de la chance de m’être apparu parce que j’étais à ça de jeter l’éponge ! Un beige, tout beau, tout qui va bien avec ma trogne, c’était top !
            Je me retournais et mes ambres tombèrent sur une corde, mais pas une corde toute moisie hein ! Une corde beige, une corde propre, une corde qui serait vachement plus rapide à virer qu’une ceinture quand … Hum … Vous voyez quoi.
            Je me reluquais dans la psyché, et ce que j’y vis me plus beaucoup ! J’étais « presque » certain que ça plairait mais je n’aurais pas risqué d’y mettre ma main à couper …
            Alors que je me tournais, une fois encore, dans l’optique d’aller payer mon dernier article, je tombais nez à nez avec un tas de foulard ! De joyeux et salaces souvenirs se rappelèrent à mon esprit torturé par la mode, et souriant, je fourrais mes paluches dans le tas, farfouillant de ci, de là, pour en ressortir un noir et un beige. Observant les deux couvre-chef en retournant a la psyché, je pris encore un bon quart d’heure à me décider, les enfilant tour à tour, l’un après l’autre … Les deux me plaisait, ça me donnait un petit côté aventurier, voir marin, ça aiderait peut-être à faire oublier mon côté flemmard ! Je choisi finalement le beige, dans un souci d’unité des couleurs, oui, oui, j’en venais à penser unité des couleurs et tout ! Même que je me suis encore laissé aller à tenter de nouer le noir à mon cou, et là, je me suis stoppé net! Yeux grand ouvert!

              -Ouh bordel …


            Je l’arrachais de mon cou, le lançant négligemment pour aller payer mes achats et prendre la poudre d’escampette. C’est que j’étais presque en train d’aimer ça, c’est contagieux l’achat compulsif !

            Etape 4 : s’exhiber et attendre le verdict

            Le soir même, je me changeais en mode furtif, et j’allais patienter à la taverne. Essayant d’ajuster correctement le gilet sur mes larges épaules, j’aurais peut-être dû prendre une taille au-dessus ? La première arrivée fut Lycinia dict « La Jument », je ne sais pas d’où ça lui vient, c’est sans doute en rapport avec sa croupe plutôt bien fournie … Bref, elle, elle a remarqué tout de suite ! Elle m’a même filé un coup de pouce pour ajuster mon col, faisait trop Dracula comme il était selon elle …
            Puis du monde, et encore du monde est arrivé, et enfin ! La principale intéressée … Tu penses qu’elle allait remarquer quelque chose ? Néni hein fieu ! Je me fendais d’une moue et faisais comme-ci de rien n’était … La soirée se passant, jusqu’à ce que la cousine Talya remarque à son tour mes nouveaux achats ! Me complimentant, je souriais largement, et tournais la tête pour voir la réaction de Ma Blonde, elle avait remarqué cette fois ! Je restais rivé à ses lèvres pulpeuses qui semblait s’entrouvrirent beaucoup trop lentement …

              -Ah. T’as fait des achats ! C’est bien.


            Vous la voyez la merde d’oiseau qui s’est écrasée sur mon crâne ?
            Bon, remarquez, elle ne s’est pas moqué de moi, et ça c’est déjà pas mal ! C’est ma faute aussi, je me suis peut-être un peu trop mit la pression … Mais enfin … Les boutiques pour moi c’est terminé !

            J’emmerde la mode !


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          Viktoria.novgorod
          [… de se faire contrôler par un maitre du feu]

          La loose… franchement la loose… J’ai replongé, plutôt deux fois qu’une d’ailleurs. J’ai tenu quoi ? 3 semaines ? J’aurais pu m’étonner moi-même, mais même pas.

          J’avais un petit amant, tranquille Emile. Pas trop de prise de tête, je prenais du bon temps sans m’engager et ça m’allait très bien. Sauf que lui tombait amoureux et moi, et ça ne le faisait pas du tout… mais alors pas du tout du tout.

          Mais moi, j’suis comme le feu, faut que ça brûle, faut braver les interdits, faut passer les limites… faut dépasser tout quitte à détruire le passage. Pas grave, on a inventé la reconstruction pour ça. Du coup, moi il faut qu’on me maitrise, qu’on me soumette – vous emballez pas hein, je parle de mon caractère surtout– Qu’on me canalise… et surtout qu’on m’apprivoise. Un peu compliqué tout ça quand on a mon tempérament.

          Au final, il est clair qu’un homme tout gentil, tout doux, trop prévenant ce n’est clairement pas pour moi. Un mec qui cède au moindre de mes caprices et il perd de suite de l’intérêt. J’suis comme un soufflet, je monte vite, je redescends encore plus vite et une fois que j’suis en bas tu peux toujours te gratter mémé pour que je remonte. Mioss il l’avait compris ça. C’est pour ça que ça a marché. Il m’a laissé déconner et m’a montrer combien je pouvais le détruire alors, je me calmais et pour le coup, je devenais reconstructeur. Et puis… au lit, il se vengeait… de bien belle manière, faut dire ce qui est.

          Du coup, pour en revenir à nos moutons, j’suis passée à autre chose. Pourtant ça a commencé tout en douceur, des courriers d’un banal digne du « passe-moi l’sel chérie » ou « tient tu as vu ? Il fait chaud » à des courriers enflammés, ardents que si certains tombaient dessus ils en auraient mal aux yeux et dépucelé aussitôt. Ouais, c’est fort comme image, mais en même temps, c’est fort tout court. Pas le genre de courrier à mettre dans la main d’ingénue. Et mine de rien, comme ça, il a commencé à mettre en place son petit jeu, son ascendant sur moi… je ne l’ai pas vu venir et je me retrouve prise dans ses filets… et j’aime ça.

          J’ai suivi le jeu, rapidement, j’ai même fait une crise de jalousie. Un truc complétement délirant, qui n’avait ni queue ni tête – sans mauvais jeu de mots… pouffe pouffe… Sauf qu’à ce jeu-là, je pense qu’il est clairement plus fort que moi. Même physiquement, il l’est, j’en ai fait les frais. Ce qui nous a réunis c’est la perte d’un être cher que personne ne pourra remplacer. Ce qui nous maintient ensemble c’est cette capacité à se sentir véritablement vivant quand on est dans les bras l’un de l’autre. Et pas que.

          Faut dire qu’il a de la maitrise l’esturgeon. Il a dû en remonter un paquet de rivière pour atteindre ce niveau de maitrise… surtout que, pour la petite histoire, c’est un passionné de la maitrise du feu, la lutte contre les incendies c’est son dada.. Autant dire que je n’avais aucune chance. Moi, la rousse, la flamme… la flamboyante ardente, je me suis faite maitriser en même pas 3 leçons.

          J’ai plongé, j’suis pincée et le pire de tout –enfin tout est relatif en fonction du point où on se trouve – c’est que je vais redevenir fidèle. J’le sens bien venir comme ça. Il me maitrise, il a de l’emprise sur moi… Il m’aime et c’est terriblement bon. Il est dominant sous ses faux airs de jeune premier – enfin jeune, tout est relatif – Bien élevé, courtois, discret… il est paradoxal et j’adore ça.

          Je prends un malin plaisir à le défier. Il prend plaisir à me remettre dans le cadre.

          J’vais me bruler les ailes…mais au moins, j’aurais un pompier pour éteindre l’incendie.

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          Benjen



                La nuit vient de tomber sur le hameau « N », occultant les demeures Novgorod & Co de son ombre, laissant libre cours à l’imagination des visions les moins aiguisées. Ce n’est pas que j’ai particulièrement peur du noir, non, du tout même. C’est surtout que je n’ai pas de nouvelle de l’Oncle, et -même quand je n’ai rien fait de mal- je crains qu’il ne me tombe sur le coin de la gueule !
                C’est donc en direction de mon antre confortable que je me dirige à la hâte. Histoire de retrouver mon Autre, et le cocon protecteur de notre nid douillet.

                Refermant la lourde porte derrière moi, je prends soin de la verrouiller à clé -Pas con le Barbu, hein ? -. Je quitte ensuite le vestibule, et pénètre dans la fastueuse salle à manger pour m’arrêter aussitôt. Devant la grande table en chêne, ma blonde est penchée sur quelques parchemins dispersés sur sa surface. Mes ambres affamées se délectent de la vision offerte par la slave … Des gambettes nues, une courte jupe noire qui laisse apercevoir le galbe du fessier féminin, et l’un de ses bustiers exagérément étroits qui menace à chaque fois d’exploser à cause de la lourde poitrine qui est compressée … Je ne suis qu’un homme, un homme faible face à la chair, face à sa chair ! Un fin sourire étire mes lèvres alors que je m’approche lentement, épousant une cuisse doucereuse de ma paume tiède, je me penche pour murmurer …


                -Viens voir papa …


                Mais la réaction de la platine n’est pas celle espérée. Se redressant, elle se substitue aisément à mon emprise, me toisant du regard …


                -Non. Papa va devoir se passer de toucher maman pendant vraiment, vraiment … Vraiment, un bout de temps.


                L’expression féminine ne laisse aucun doute quant à son sérieux. Je la sais versatile, mais pour le coup, je ne vois pas ce que j’ai encore fait de mal … Mais qu’importe ! Dans cette tenue, elle a toujours raison. Je prends donc sur moi de faire mon mea-culpa pour une cause inconnue de ma personne …


                -Papa voudrait s’excuser pour ce qu’il a fait …


                Mais la réplique est sans appel ! L’attitude blonde se meut en un savant mélange de froideur aguicheuse, les menottes féminines jouant du léger tissu de la jupe ...


                -Papa à tort de perdre son temps. Et il doit bien comprendre, qu’il ne verra plus que des jupes très courtes … Super courtes sur le cul de sa femme.


                Comme vous vous en doutez, je ne peux détacher mon regard du manège des délicates mains facétieuses, et je déglutis avec difficulté tant mon cœur s’emballe, autant d’excitation, que de peur !


                -Et papa n’sait pas encore la dernière … Maman trouve qu’elle en a vraiment par-dessus la tête de porter des dessous …


                Je mords ma lèvre presque à sang, ancrant mon regard au tissu comme-ci je pouvais voir à travers … Et d’une voix qui n’a rien de virile, qui est même, à peine audible …


                -Ah oui …
                -Ouais …



                Elle le sent, elle le sait, c’est visible dans mes pupilles, je suis en souffrance … Elle détient le pouvoir … Et la blonde se fait d’autant plus vicieuse qu’aguicheuse, se laissant glisser avec une lenteur calculée contre le mur, elle désunit les guibolles, me démontrant qu’elle n’a pas menti …


                -En faite, elle s’est décidée à les jeter absolument « toutes» … Ce matin …


                Je n’en peux plus ! C’est trop ! Je tombe à genoux, les ambres rivées à la boite de pandore tandis que mes coudes rejoignent le sol, mes doutes s’écartent et j’en oublie la lueur déterminée qui brille aux prunelles dorées de la blonde …


                -Alors vas-y papa, rinces toi l’œil … C’est un spectacle que tu vas voir très souvent désormais …


                Elle m’invite là ! On est d’accord ? Je m’avance littéralement en « rampant », en oubliant la plus élémentaire des prudences …


                -Oh ouais … Maman …


                Et vlan ! Je me prends une plante de pied en plein sur la trogne, m’empêchant d’avancer d’avantage …


                -Mais pas question de toucher !


                C’est fou ça ! Même son pied sent le jasmin, pour sûr qu’elle a pris un bain il n’y a pas longtemps, foi de Benjy ! Cette constatation mise de côté, une extrême frustration s’empare de mon être … Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça …


                -Ohhhh … T’es sérieuse ? …


                Je lève mon regard vers le visage narquois mais angélique au possible dans sa diablerie … Elle le déforme d’ailleurs d’une légère moue …


                -Hmm … Ca n’a pas l’air d’aller ...
                -Hmpf … Niki’ …



                Je m’exprime d’un ton plaintif, c’est qu’elle vient de m’achever là ! Je prends la pleine mesure de sa détermination, et je sais à cet instant que je vais passer une horrible semaine, et ma trogne de rejoindre le sol en poussant un nouveau gémissement plaintif …


              C’est là-dessus que je m’éveillais en sursaut ! La respiration anarchique que je venais de sortir de cet horrible cauchemar. Mes ambres fouillaient la chambre sombre à la recherche de je ne savais quoi, et je finissais par couvrir mon visage de mes paumes pour me calmer. Quel rêve de merde ! Voilà que j’attrapais le barreau des images frustrantes que mon esprit torturé s’était amusé à faire défiler. Poussant un profond soupir, je me tournais à moitié et me laissait tomber avec l’idée de réveiller ma blonde pour assouvir mes envies nocturnes … C’est une place vide et froide que je trouvais …

              Combo ! Frustration x2 ! Vous perdez toute bonne humeur pour le reste de la semaine !

              Elle m’avait abandonné pour la semaine, une visite à une amie mourante … Mais ce soir-là, c’est moi qui étais à l'article de la mort !


              … De turbiner du subconscient : Chapitre 2



              *Honteusement inspiré de : « Le Loup de Wall Street

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            Novgorod_family
              ... du papotage.


            Le mandat municipal de Benjy terminé, décision fut prise d'aller prendre l'air... l'ambiance générale passablement nauséabonde, c'était plus que nécessaire pour le bien être de tous. Bazas semblait idéale, par sa proximité géographique et, surtout, sa forêt, afin de joindre l'utile à l'agréable. L'avantage du bûcheronnage, pour les non-initiés, c'est qu'il permet de se garder en forme, tout en évacuant les tensions, quelles qu'elles soient.

            Cette fin d'après-midi, la Slave quitte son secteur de coupe pour regagner l'auberge. En passant près de la clairière, un spectacle insolite, digne d'une toile de maître s'offre à ses prunelles curieuses... Assis sur une couverture, Sasha tente de reproduire les gestes assurés de Drus', qui épluche un fruit en l'encourageant ; allongé et la tête posée sur les cuisses féminines, Niko' les écoute sans intervenir.
            Le minois s'éclaire d'un sourire alors qu'elle va les rejoindre et s'installe près du trio blondin pour goûter avec eux... son cousin lui montre aussitôt ses progrès, tandis qu'elle devise tranquillement avec sa « Tantine », laquelle s'inquiète de ses efforts suite à la lice contre Kheld'. Bah ouais, la cicatrisation commence à peine et certaines sutures sont encore fragiles... C'est le moment choisit par l'Oncle pour se redresser en grognant quelques mots afin de l'observer. Adieu guimauve dégoulinante de bons sentiments, bonjour les emmerdes !


              - Mais heuuuu, j'déteste quand tu fais ça ?
              - Quand je fais quoi ?
              - Quand tu me regarde, avec tes yeux là !


            Évidemment, le Sombre se marre... non mais vraiment hein, presque ça foutrait les jetons ! Sauf que là, elle est vexée la Blondeur, d'autant que Sasha en rajoute une couche sous le regard amusé de Drusilia. Pas le temps d'exprimer son mécontentement que la voix rauque lui répond

              - Et j'te regarde avec quoi d'autre, mon cul ?
              - Hannnn, tu fous la trouille aussi... j'ai l'impression qu'tu me sondes pour lire dans ma tête
              - Hum, je suis tellement doué, oué !


            Bon, nous sommes d'accord que là, il se fout royalement de sa tronche... Non parce qu'il le sait très bien en plus, même qu'il le fait exprès, elle en est sûre la Punaise. Pour preuve, il n'ajoute rien et lui fait un clin d’œil en croquant dans une pomme, reposant sa caboche sur les genoux Drusiliens... Elle finit par glousser bêtement en haussant les épaules, et c'est là, qu'un éclair de génie lui agite le neurone!

              -Dis, j'peux t'poser une question... personnelle ?
              - Je vous laisse en famille...
              - Niet. La famille, c'est toi aussi, ma Belle, t'es très bien ici.
              - Comme tu veux mon Tigre.
              - Je veux. Je t'écoute ma Perle
              - Bah... tu sais, tu parais toujours froid toussa et...
              - Hum, je le suis mais arrêtes de jaspiner, abrèges.
              - Pourquoi t'aimes pas Benjy ?


            « Abrèges » qu'il a dit, alors elle va droit au but... pas super à l'aise, mais est-ce vraiment nécessaire de le préciser ? En tailleur, elle scrute attentivement les traits masculins afin d'y déceler le moindre signe d'agacement... contre toute attente, il esquisse un sourire. Furtif ouais, mais un sourire keumême. Si, si!... un rictus ? Ah, vous croyez...

              - Tu sors ça d'où ?
              - Heu... j'sais pas en vrai... mais tu l'asticote tout l'temps et...
              - Et tu préférerais que je l'ignore ?
              - Non !... non, bien sûr mais du coup, j'ai pensé que...
              - Cessez d'penser, tes cousines et toi, vous m'cassez les burnes.
              - Hannn...
              - Il tient à toi, assez couillu pour me le dire. Assez pour trinquer d'notre culture sans rien entraver ou presque et d'garder sa jugeote pour lui. Rien qui m'fout plus la gerbe qu'les jacquots, s'mêlent de tout sans rien savoir ! Il vaut mieux qu'ça.
              - J'en étais sûre... j'lui avais dit que tu l'aimais bien mais il veut jam...


            Un claquement de langue tigresque la fait taire... c'est bien le seul à y parvenir d'ailleurs. Engendrer l'irritation patriarcale serait stérile et la Pestouille en a pleinement conscience, elle boulotte donc sagement, l'air de rien. Le minois angélique -si, si- se tourne vers le Loupiot qui écoute sans piper, comme quoi, rien d'impossible dans ce bas monde et de l'inviter sur ses genoux... Lui, qui ne se fait pas prier d'ordinaire, se la pète un brin devant son « pôpa » et, pire, va se caler contre ce dernier en fredonnant l'une de ses chansons paillardes favorites. Elle fulmine la Blondeur, saisissant parfaitement la provocation enfantine, mais d'oublier rapidement au sourire du chérubin. Sale petit Morpion, il apprend vite !

              - T'as déjà mon accord, tu n'veux pas que j'le galoche aussi ?
              - Hein ? Hannnn mais c'est dégueu !
              - T'as pas l'air d'trouver ça dégueu quand il t'fourre sa menteuse dans le clapet.


            Cramoisie. Littéralement, ouais. L'ambre passe de Drus' qui se marre discrètement, à Sasha qui jubile carrément, en évitant soigneusement les prunelles glaciales de l'Aîné... elle sait, sans même le regarder, qu'il la scrute et devine sans effort, son sourire narquois. Sous la crinière platine, ça turbine à plein régime afin de détourner l'attention sur une autre victime... bah ouais, s'imaginer qu'il a pu les griller, ne serait-ce qu'une fois et... oh mandieu !La caboche se secoue, dans l'espoir d'éradiquer l'horreur d'une telle situation et d'afficher une moue boudeuse, ô combien puérile.

              - …
              - Viki aussi elle fait la soupe de langue, je l'ai vue moi, en plus elle écoute rien et même elle défend toujours ses n'amoureux qu'ils aiment pas notre famille !


            Maydé, maydé ! Vla pas que la demi-portion y va de son grain de sel... sauf qu'avec lui, le limon peut vite devenir un véritable raz-de-marée, genre tsunami, LE truc qui vous met le feu sans même que vous ne sentiez l'odeur de poudre. En deux mots, la cata'! La Punaise plisse les mirettes dans le but d'impressionner son cousin, qui bien entendu, n'en n'a rien à cirer et le fait savoir

              - C'est pas la peine de faire les yeux comme ça, c'est vrai et toi, tu sais en plus que je dis pas le mensonge.
              - Portenawak d'abord !
              - Hum. Vous vous êtes débinées, sinon Viki n'aurait pas bavé sur toi.
              - Non mais... au début oui, un peu mais c'est fini... gné ? Elle a bavé sur moi ?
              - Dans un d'ses courriers oué, quand j'accompagnais Carrie. On a pensé qu'elle t'jalousait.
              - Ah...
              - Pas futée dans la manière d'attirer l'attention, la provocation me rend imperméable aux souffrances, elle le sait maintenant et s'montre plus humble. Mais rien à branler d'pourquoi et quand, pas d'jalousie entre nous, foutez-vous sur la trogne s'il faut mais que j'en serre pas une à dégueuler sur l'autre !


            Médusée par ce qu'elle vient d'entendre, elle se contente de hocher la tête... Le neurone bouillonne alors que l'incompréhension cède la place à la déception. Quelques souvenirs d'enfance lui reviennent, quand elles formaient le trio infernal avec Natalya et qu'elles en faisaient voir de toutes les couleurs à la nourrice... perfidie du temps qui passe, cette relation semble révolue et de changer de sujet.

              - T'as pu voir Dim' au fait ?
              - Niet. Il va bien et s'lance dans les affaires d'après les rumeurs.
              - Ah ? J'sais pas, on se parle peu...
              - Je l'aime pas lui, veut m'taper mais Niki' l'a pas laissé faire et...
              - Mon Poussin, t'as pas été très sympa avec lui.
              - Non c'est lui, il voulait pas je cause, j'ai droit et faut pas mentir, tu le dis toujours !


            Le grand Slave délie ses muscles en grondant... les articulations craquent d'agacement dans le silence devenu pesant. La jeunesse Novgorod la met en veilleuse, la « Tantine » n'est pas plus volubile, mais ça, c'est normal... aguerrie aux humeurs de Nikolaï, elle sait détecter l'ire avant qu'elle n'éclate et flatte aussitôt la crinière princière de massages apaisants.

              - Héhé. Il est déluré l'moutard, faut qu'il s'impose pour faire son trou dans c'te famille.


            La voix rocailleuse résonne de fierté quant au mouflet dont il ébouriffe la tignasse aurifère, la Platinette observe la scène en oscillant entre dépit et amusement... bah ouais, le môme n'a pas franchement besoin d'encouragement, il est déjà très doué dans l'art de chicaner et, à cet âge, on se croit irréductible. Autant dire que ça pue! Elle n'aura pas l'occasion d'en aviser son Oncle, qu'il poursuit, à la stupéfaction générale, lui qui d'ordinaire s'enveloppe de mutisme.

              - L'entiché de ta cousine, tu l'connais ?
              - Heu... laquelle ?
              - L'effrontée. J'ai pas revu Natalya depuis des lustres.
              - Mhm, je l'ai croisé une ou deux fois, pourquoi ?
              - C'est l'même genre qu'le Blaireau ?
              - Ah non, lui c'est plutôt un poiscaille
              *glousse bêtement *
              - Hum ?
              - Viki' l'appelle l'esturgeon... d'où l'poisson mais, tu l'as jamais vu ?
              - Niet. J'peux le rencontrer que j'saurai pas que c'est lui, j'connais même pas sa gueule.
              - Oh, je croyais... au premier abord, il n'est pas désagréable mais je me méfie toujours des premières impressions et j'ai pas vraiment d'opinion pour l'instant... mais pourquoi tu m'demandes ça ?
              - On m'a écrit et j'me demandais si c'était sézigue comme l'autre l'avait fait.
              - Bah, il a pas signé ?
              - J'sais pas, je l'ai pas lu.
              - Pourquoi ?
              - Parce que j'en ai rien à carrer tant qu'il débloque pas sévère, ceux qui m'importent sont près d'moi et savent me trouver. Tu m'les brise avec tes questions, tu devrais décarrer avant que ton jules gamberge.


            Cette fois, le message est limpide. Elle claque une bise à Drus', embrasse le front de Sasha et souffle un baiser aux lèvres masculines avant de s'éloigner... En regagnant l'auberge, elle se repasse le fil de la conversation et le sourire s'invite au minois, malgré quelques déconvenues, parce qu'elle vient de vivre un moment précieux. Conclusion ? Nikolaï n'est pas bourrin dépeint par l'ignorance mais, n'en déplaise à certain, le tuteur attentionné et ô combien patient, d'une jeunesse dissolue...

              - Benjy chériiiii, j'suis rentrée !


            La discrétion, c'est la base!


            Ecrit à plusieurs mains^^
            Nikolaï
            Drusilia
            Sasha
            Nikita


            Jaspiner = parler - Trinquer = subir/supporter - Entraver = comprendre - Jugeote = jugement - Jacquot = niais/bavard/importun - Menteuse = langue - Clapet = bouche - Débiner = disputer - Sézigue = lui

            _________________
            Nikita.novgorod
              ... d'être heureux


            Mais oui... c'est bien beau de narrer les embûches, les conneries, les désillusions toussa, mais quand tout va bien, faut le dire ! Et, justement, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... quoique sur ce dernier point, le doute persiste mais nafoutre.

            Quelques années auparavant, Benjy est entré dans la vie blondesque ; depuis quelques mois, il partage sa couche ; et, depuis quelques semaines, ils sont fiancés... prochaine étape, le mariage ! Où ? Quand ? Comment ? Témoins ? Autant de questions dont les réponses sont encore floues, non abouties ou matières à discussions. C'est le bordel , un peu !
            Ou pas. Il faut dire que le couple improbable nourrit une tendance certaine à la dispersion... entre les différents projets, investissements, et autres expériences ô combien instructives et plaisantes, il reste peu de place à l'organisation. D'autant que la Punaise a décrété qu'elle n'en ramerait pas une, tant qu'elle n'aurait pas sa robe... une excuse comme une autre pour échapper aux corvées, selon elle, ce qui met les nerfs de son Barbu à rude épreuve, souvent ouais.

            A coté de ces petits détails sans importance, leur quotidien s'égraine presque sagement... sea, sex and snow* ! Hin hin, l'hiver vient** et, même, il prévient en couvrant la nature de son blanc manteau. Un saison particulièrement appréciée par la Blondeur, qu'elle lui rappelle ses belles années dans son pays d'origine et, parce qu'accessoirement, canarder ses proches, l'amuse beaucoup... moins candide dans bien des domaines, mais pas moins chieuse.
            Au-delà de son couple, ce qui met du baume au cœur slave, c'est que sa famille nage aussi dans le bonheur... si, si, la vérité ! C'est choquant, même pour elle, et pourtant... sa flamboyante « môman » s'épanouit auprès d'un barbu, sa rousse cousine navigue paisiblement avec le sien, son petit Tsar grandit sereinement et l'Oncle, profite de l'éclaircie avec la Tantine qui, savoure sans doute le calme ambiant. Seule ombre au tableau, la discrétion de Talya et son frère.

            Rien n'est jamais parfait, même chez les Novgorod -ce qu'elle niera farouchement d'ailleurs- mais on ne boude pas son plaisir ; en mode papillons, paillettes et guimauve, ouais !
            Alors, elle est pas belle la vie ?!


            * mer, sexe et neige.
            **GoT bien sûr.

            _________________
            Benjen

                … Mal vivre la monotonie et la connerie.


                Je suis un con. Ou pas … J’ai des excuses, sont-elles valables ? Je n’en sais rien… Et vous ne saurez pas forcément plus que moi… Parce que vous êtes tous des cons aussi.

                Remontons quelques jours en arrière … J’étais en pleine campagne ducale, enfin, un semblant de campagne ducale … Parce qu’il fallait quand même avouer que les débats ne furent pas légion, c’était plutôt une bonne canonnade de reproches et attaques vicieuses … Le mélange parfait pour créer une bonne ambiance de merde, et me foutre le bourdon. Ça, additionné à un manque d’attention de ma Blondissime fiancée, je filais droit vers la dépression …

                L’ambiance est lourde dans ce climat tropical,
                Les flamands roses se barrent,
                Le venin laisse des marques dans mes artères,
                Ça m’arrête pas, je suis par terre,
                L’effet du poison se propage et me transperce …
                Victime de mes hallucinations je vois des animaux partout,
                La Guyenne c’est devenu la jungle !
                Un petit proc en guise de collègue,
                Des toucans défoncés sapés de peau de pêche, grosses cernes, pollen,
                Observe le caribou bourré, les cabillauds en cavale,
                Le buffle et le macaque, les caïmans se pavanent … *


                Parfaitement, c’est la jungle… Les serpents se mordent la queue, les gazelles font les fières devant de vieux lions séniles, et moi j’ai l’impression d’être une sorte de paresseux … De vivre tout ça aux ralenti, constamment blasé par la vie…

                Puis elle est venue. Je m’emmerdais une fois de plus au poison… Je crois bien que ce soir-là, je comptais les grains de poussières sur la table. Et voilà qu’une blonde et une rousse passent la porte… Première chose qui attira mon œil, l’énoooooorme poitrine que la Blonde cachait sous une robe lui remontant jusqu’au cou, bien qu’une légère ouverture en laissait entrevoir le derme… J’ai un problème avec les fortes poitrines, ça m’attire, c’est plus fort que moi… Dès qu’une femme à du coffre, elle peut prétendre à avoir un certain pouvoir sur ma personne. Il faudra que je travaille là-dessus … Ou pas ?
                Quoi qu’il en soit, la première rencontre me laissa perplexe, bien qu’intrigué… Les deux donzelles me mettant un brin mal à l’aise qu’elles parlaient tout de même de me bouffer ! Et attention ! Pas bouffer dans le sens : « ooooh ! Qu’il est à croquer le Benjyyy ! » Néniiiii ! Me bouffer avec la peau, le sang, les nerfs, la moelle des os … Siiii ! Je vous jure ! PAROLE ! Que je dirais à Niki’ ! -Oui parce que j’ai pas le droit de jurer, je peux que donner ma parole ».

                Mais au fil des jours, je me suis pris d’amitié avec ses deux duchesses peu communes qui réussissaient à égayer un peu mes soirées, plutôt mornes depuis un certain temps. Et bien sûr, comme je ne suis qu’un homme, faible face à la chair… J’ai profité du panorama que m’offrait la blonde sur son imposante poitrine, si bien que s’en est devenue une sorte d’obsession ! Il semblait que je n’étais pas en reste, sa Grâce ne cherchant jamais à me fuir, mais plutôt à m’approcher… Jeu dangereux auquel nous jouions …

                Le jeu s’est corsé au hasard d’une rencontre fortuite à la sortie du château. La Duchesse blonde était perdue, et bien entendu, je me suis empressé de lui offrir mon aide… Après une aussi rude journée de négociations, sa compagnie me ferait le plus grand bien. Tout en nous taquinant, nous trouvâmes refuge dans une de ses tavernes pour nanties où l’on peut grappiller un salon privé, et discuter à l’abris de l’interruption impromptue d’un emmerdeur de passage. Et comme il fallait s’y attendre … Tout a dérapé, et j’ai une fois de plus fauté. Mais sur le moment, « comme d’habitude », je n’en avais rien à faire. J’ai embrassé pleinement la dépravation qui m’était proposée, j’y ai plongé la tête la première, je l’ai nourrie, et je l’ai bue jusqu’à la dernière petite goute. Et ça m’a fait un bien fou …

                Nous ne nous sommes pas revus après cette folle nuit. Et je pense que c’est tant mieux parce que d’un jour à l’autre je suis passé de ça à ça … Pourquoi me direz-vous ? Alors que je savais ce que je faisais … Parce que je suis un con. Que j’avais besoin d’affection. De savoir que je plaisais encore. Et parce que, je suis un con. La réflexion n’est pas mon fort…

                Quoi qu’il en soit, la monotonie de ma vie actuelle, combinée à la connerie qui m’entoure ont contribué à ma défaillance, et je m’en mords les doigts ! Parce que bien que la Blonde me dise toujours « Jamais de remords » … Moi j’en ai toujours ! Du moins quand il s’agit d’elle … Maintenant je vais devoir passer à la casserole !

                La suite, au prochaine épisode.



                * Elvis Roméo – Bruxelles c’est devenu la jungle

              _________________
              Benjen

                  ... De communier avec la nature.


                  Marmande. Mar-mande. Non … J'ai beau me le répéter, ça m'inspire rien du tout !

                  C'est vide Marmande. Pas un chat, pas un chien, je suis même pas sûr qu'il y est un rat … J'ai bien croisé une araignée en me levant ce matin, c'est rassurant. Au moins, si je crève ici, il y aura quelques insectes pour accélérer la décomposition de mon corps, à défaut de quelques charognards.

                  Suis-je morbide ? Non. Bon … Peut-être un peu ! Une petite déprime ? Hmmmm … Je ne dirai pas ça … Quoi que … Cette pomme avec qui j'ai fais la causette tout à l'heure devrait sans doute être de cet avis.

                  Oui, parce que Marmande dispose d'un immenseeeee verger ! Pour nourrir les trois ermites qui y vivent. Du coup, désoeuvré, je m'y suis promené. Il faisait déjà nuit quand j'y ai mit les pieds -histoire d'être sûr de ne pas croisé un ermite apeuré de voir âme qui vive!-, l'endroit en était d'ailleurs un brin flippant ! Plus tôt, j'avais évoqué la possibilité que quelque chose est fait fuir la population … Et si le verger était hanté ? Cette pensée peu rassurante m'a fait courir un frison le long de l'échine, et je n'ai cessé de lancer des regards en coin tandis que je déambulais entre les pommiers démoniaque … Si si ! Démoniaque. Vous avez déjà observé un pommier à contre lune ? Moi oui. Ca fait peur ! Surtout que vu la saison, ils sont à poil ! Bande de pervers … Aucune pudeur !

                  Et donc, parce que j'en avais ras le cul de marcher sans but. J'ai posé mon cul contre un tronc … Et mes ambres se sont figées dans l'obscurité, mes pensées tournoyants autour de mes iris. Et ce froid de canard ! Mais j'avais trop la flemme pour resserrer mon col …



                    -Aïe !


                  Alerte ! Alerte ! On nous attaqueeeeee ! Ambres en haut, en bas, -Petit déhanché- à gauche, à dr... Oooow ... C'était qu'une pomme. Je ramassais l'assaillante, et levais un froncement de sourcils vers le cime de l'arbre …


                    -Dis-le si j't'emmerde hein !
                    -...
                    -Hm … C'est bien c'que je me disais.


                  Inspirant profondément, je poussais un soupir en faisant tourner la vicieuse dans ma main …


                    -C'est comme ça que vous avez tué tous les autres ?
                    -...
                    -Tu peux m'le dire hein … Il n'y a personne à qui balancer toute façon.
                    -... … …
                    -Stupide pomme.


                  Admirez l'ironie de la situation.

                  Je laissais mes pensées dévier à nouveau en usant et abusant de mon anti-stress improvisé, avant d'y porter mon regard …



                    -T'as une idée de quand j'ai perdu mon moi ?
                    -...
                    -Hm … Non … Forcément … On vient d'se rencontrer.
                    -...
                    -T'as peut-être une idée de comment je peux le retrouver ?
                    -...
                    -Hm … Non plus.
                    -...
                    -Allez … Juste un coup de pouce … J'vais perdre ma moitié si j'deviens aussi chiant que cette ville !
                    -... … …
                    -C'est pas cool ! Pour décimer la ville vous êtes là ! Mais pour filer un coup d'pouce hein !
                    -... … …
                    -Allez grognasse ! Ramène ta science que j...


                  Je redressais soudainement la tête, clignais des yeux …


                    -Oh putain … Ca va pas ! Ca va vraiment pas ! Pourquoi j'cause à une pomme !


                  Je me levais en grognant, et croquais rageusement dans la muette …

                    -Pouah ! Beurk !


                  Sure ! Tout ce que je détestais ! Je la balançais, et me mit en route pour retrouver mon épouse, concluant d'un marmonnage :

                    -Faut vraiment qu'on croise du monde !

                _________________
                Benjen

                    … De récolter.


                      * Je manque d'application comme les GSM
                      T'as réparé le mal que j'avais laissé
                      T'es mille fois trop bonne pour que j'aie le seum
                      Mais là, tu me contrôles et ça tu le sais
                      Tu continues à danser sur des hits sales, t'as mis un pull XL, on voit quand même tes lolos
                      J'pourrais être ton beau gosse, j'pourrais t'faire du vice car
                      T'allumes toutes les flammes et j'suis docile comme un boloss



                    J'ai passé … Trois mois, sûr ! Voir quatre ou cinq … De merde.
                    Pourquoi ?
                    A votre avis ?
                    Ben oui …
                    J'ai encore merdé-euh !
                    Mais il y a déjà un bail hein … Sauf que depuis ... Putain j'ai morflé sévère ! C'est passé par divers états qu'elle est devenue experte dans l'art de me punir …
                    Pas plus d'attention que nécessaire.
                    Ma capacité à l'agacer s'est vu « au moins » quintupler !
                    J'ai eu droit au mépris.
                    Les sourires étaient aussi rares que des limaces en pleine sécheresse.
                    Et alors forcément … Ceinture ! Ben ouais … La loose puissance mille.

                    Mais c'est pas tout … J'ai eu la brillante idée de me présenter aux élections « ducales », dans l'un des pires repères de serpent du royaume … La Guyenne ! Et ça mes p'ti potes … Ca n'a pas arrangé mes affaires ! Une aventure que je considérai comme parfaite pour nous rapprocher n'a fait que creuser le fossé ! Et ça, ce fut les deux mois les plus longs de ma vie. Mais j'ai pas abandonné ! Parce que je suis endurant, et que je n'abandonne jamais ! Mais je dois avouer que j'en attendais la fin avec impatience, histoire d'aller me défouler au tournoi du Léman. Vous savez ce tournoi où on se fou tous sur la gueule pendant deux jours … Le pied pour évacuer les frustrations !

                    Quelques jours, et c'était fait. Même que j'avais l'impression que les choses s'étaient arrangées sur la fin … J'avais de nouveau mes accès privilégiés, des « conversations » avec mon Autre … Il y avait comme … Une odeur de printemps dans l'air !

                    Mais nan ! Parce qu'un beau matin, alors que le nouveau conseil prenait touuuuut son temps pour se choisir un nouveau régnant, m'obligeant donc à faire office de régent pendant ce temps … Je me suis réveillé avec un petit papier à côté du pif. Elle m'avait bien eu ! Mieux m'endormir pour me saigner à blanc ! Ma tendre épouse s'était fait la malle sans moi … Mais ce n'était pas un au revoir, non. C'était là une autre épreuve, enfin … Plutôt une punition de mon point de vue. Mais elle couvait ça depuis des mois, et je dois bien avouer que j'en ai les tripes qui se sont serrées … J'ai bien eu envie de refaire la décoration ! Mais je m'en suis abstenu. J'ai répondu, et envoyé un coursier à sa recherche, tandis que je faisais les cents pas. J'ai accepté l'épreuve. De toute façon, je n'avais pas le choix … Mais bordel que ça finisse ! Je ne lâcherai rien, mais que ça s'arrêteeeeeeee !

                    Et enfin, la libération ! Accompagné de la … Cousine Talya, et de son compagnon, j'ai pris la route. Sans oublié mon chiot ! Khors**, un cadeau de Niki', j'y tenais à mon chiot. C'était compliqué à tenir en selle, mais j'ai pris ça comme une nouvelle épreuve. Ouais, c'était mon nouveau leitmotiv : « La vie est faite d'épreuves qu'il te faut surmonter pour avancer ! »

                    Nous avons donc pris la route ! Je savais où me rendre, on avait assez parlé du tournoi pour que je sache qu'elle s'y rendait. Mais la grande interrogation était de savoir si elle ne trouverait pas vengeance en route ? Ou peut-être qu'elle n'y allait pas et qu'elle prenait vraiment la tangente ? Ou peut-être qu'elle m'épiait sans que je ne le sache !? Et que j'étais en train de galoper pour rien ! Raaaah ! La garce elle savait comment me rendre dingue ! Ca se sens que j'étais vraiment nerveux …

                    Donc, pour me calmer les nerfs entre deux folles galopades ! Et aussi pour me tenir éloigné du couple qui voyage avec moi, je me suis trouvé une passion pour la cueillette de simple ! Et à ce rythme là, je vais plus avoir assez d'un cheval pour porter mon sac ! Peut-être que je peux en fumer quelques-unes pour me détendre et me changer les idées …

                    Bref, ce mois est placé sous la signe de la récolte.


                    * Hit Sale - Therapie Taxi feat Roméo Elvis
                    ** Dieu de la foudre

                  _________________
                  Benjen

                      … De patauger dans un océan de merde.


                      Mes ambres s'attardent sur le ventre souple du chiot qui dort paisiblement sur mes genoux. La scène m’apaise et canalise le flot de pensées qui tourbillonne dans mon esprit … Mon bras se lève lentement, portant le verre de prune à mes lèvres pour déverser un peu du breuvage sucré ...
                      Il est tard. L'heure à laquelle les oiseaux ne chantent plus, et lance plutôt des oeillades courroucées aux poivrots qui beuglent dans les rues de Fribourg … Parce que c'est bondé Fribourg ! Forcément, avec le tournoi qui arrive … C'est quand d'ailleurs ? Deux ou trois jours ? Je sais pas exactement en fait … Et pour tout vous dire : « Je m'en tape. »

                      C'est bien le tournoi pourtant !
                      Oui. C'est génial ! J'avais hâte … J'en avais fais des plans, je rêvais de me lancé dans la mêlée avec mon Autre, de prendre des coups à sa place, de prendre des coups d'elle parce que je ne m'y serai pas pris comme il fallait ! Mais ça c'est tombé à l'eau parce qu'elle s'est choisi Nelly' comme partenaire … Sans doute pour me faire chier. Mais je l'ai mérité. Soit passons … Oui, le tournoi c'est génial !

                      Pourquoi alors ?
                      Mon incapacité chronique à comprendre les besoins « sentimentaux » de mon épouse y est sans doute pour beaucoup … -Parce que pour les autres … Bah j'ai pas besoin de vous faire un dessin- Elle est triste. Je l'ai bien compris. Je le suis moi-même depuis que j'ai appris que la mort guette Talya … On à vraiment déconner, elle nous en veut, mais je doute qu'elle ne soit pas atteinte par cette terrible nouvelle. Non … J'en suis certain même. Mais le sujet est si délicat que je ne sais comment l'aborder. Alors j'essaye d'être là, j'essaye d'être un bon mari … Mais je reste le roi de la gaffe en toute circonstance. Jamais les bons mots … Jamais au bon endroit, au bon moment … J'en ai même discuté avec Verra ! Le vieux n'est pas aussi avare en conseil qu'avec la thune.

                      Le fait qu'elle est eu vent qu'on me tourne autour n'a pas dû arranger mes affaires … Mais j'y peux rien pour le coup ! Le pire dans l'histoire, c'est que j'ai résisté aux tentations italiennes qui s'offraient à moi. Oui ! Double dose en plus ! J'aurai pu déconner une nouvelle fois, mais j'ai résisté. Pour elle. Pour moi. Pour être un bon mari. Et putain que c'était difficile ! Elles m'en ont fait baver … A coup de nudité, de propos salaces, et j'en passe … J'avais la fièvre au corps … Mais pour une fois, j'ai été malin. J'ai évité de boire à outrance, et de fumer … Certes, ça ne me ressemble pas, mais les épreuves vous change. Comme quoi tout arrive …

                      Mais même le fait d'avoir résister à ces tentations ne semble pas trouvé grâce à ses yeux … Vous imaginez ma frustration ?

                      Khors, le chiot, baille soudainement en poussant un petit gémissement plaintif, me tirant de mes réflexions … Je baisse donc les yeux et le grattouille affectueusement entre les oreilles. Reprenant une gorgée, je pose mon regard sur la flambée en étirant un léger sourire en coin, tandis que je replonge dans mes tourments internes …

                      Ma frustration donc. Il a bien fallu que quelqu'un prenne pour tout le monde ! J'ai jeté mon dévolu sur une des deux italiennes … Je me suis rendu chez elle, et je lui ai fais subir ce qu'elle m'a fait subir. La frustration de ne pouvoir assouvir ses pulsions … Allez pas vous imaginez que j'ai craqué encore une fois ! Je suis resté habillé. Ouais ! Elle « un peu » moins, mais c'est qu'elle a fait de la résistance … Mais je suis reparti de là au final, sur mes deux jambes, avec tous mes vêtements, et ma chasteté sauve. En étirant un sourire machiavélique d'avoir réussi à me faire haïr pour autre chose que mon mépris pour une fois …

                      Mais en vérité, je n'ai rien calmé du tout, et j'ai l'impression d'en être toujours au même point.

                      Je pousse un soupire et vide mon verre, avant de me redresser en serrant le chiot contre mon torse. Il est temps d'y aller, on a encore de la route …

                      Advienne que pourra ...

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                    Nikita.novgorod
                      ... de capituler


                    L'existence est faite de hauts, de bas... d'embûches, d'embuscades. Celle de la Slave, c'est une accumulation d'emmerdements, de ces petites contrariétées dont on fait peu de cas, lorsqu'elles sont isolées, mais qui vous pourissent le quotidien, quand c'est récurrent. Et cyclique, ça l'est justement. Oh bien sûr, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, on passe tous par des moments désagréables, voir difficiles, ça nous rend plus fort et blabla... Des conneries, ouais !

                    Pour contrer la poisse, parce que ça ne pouvait être que ça, la Platinette a muselé son neurone, souvent trop productif quant aux illuminations, ô combien discutables... elle a considérablement réduit sa consommation d'alcool et autres drogues, jusqu'à en oublier leurs effets. Elle s'est plongé dans les études, s'est essayée à la politique, a fait un énorme travail sur elle-même. Plus sûrement sur sa patience et son endurance, augmentant son seuil de tolérance au-delà du raisonnable.

                    L'échec !


                    Toutes les concessions, l'abnégation furent vaines. Malgré ses efforts, rien n'y faisait... Quand on a les deux pieds dans la merde, on peine à évoluer. Bizarrement. Alors, on se drape dans sa dignité, pour le peu qu'il en reste, on relève le museau pour ne pas sombrer totalement et on accepte la fatalité.
                    Elle a frisé l'ulcère, probablement, à contenir sa nature emportée -hystérique, ouais!-, s'est accoutumée pour, finalement, se résigner. Visiblement. Que peut-on faire contre le destin ? Rien, sans doute... D'autant moins quand ce dernier s'acharne, s'amuse même à vous tourmenter, à vous humilier, vous supplicier jusqu'à la désolation. Ainsi, elle n'était devenue qu'une coquille vide, tout juste capable de s'interroger sur son avenir.

                    Le tournoi helvète. Son ultime projet. Convaincue d'arriver au bout de sa route... elle n'envisageait plus à long terme, préférant vivre ou, plus sûrement, survivre comme si chaque jour allait être le dernier. Quelle importance ? Mais ce tournoi, elle ne l'aurait manqué pour rien au monde, bien décidée à en découdre, pour enfin se sentir exister.
                    Genève. Témoin de nouveaux artifices, encore, eut pourtant l'effet d'une bombe à la caboche aurifère... Etait-ce la disparition programmée de sa cousine ? Les provocations de quelques michetonneuses ? La kyrielle de coups encaissés ? Les retrouvailles avec sa Rousse « môman » ? Ou, l'arrogance novgorodienne qui refuse d'abdiquer ? Probablement.
                    Bien que le minois soit fermé, lorsqu'ils quittent la ville, l'ambre scintille à nouveau... une petite flamme persiste à danser aux prunelles, le regard animé d'une détermination trop longtemps jugulée.



                      ... ou pas.

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