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[RP]Les hommes rêvent du retour plus que du départ.

Taliesyn.de.montfort



“La patience est la clé de la délivrance.”
bis


    Vous savez la sensation de frustration du prisonnier enchainé à la cheville qui est trop court pour attraper son quignon de pain sec dans sa cellulle? Bah ce sentiment est des plus amples qu'il faut imaginer une belle femme à la place. Je me retiens à la brutalité avec lequel j'aurai réglé cette frustration en temps normal, j'ai pour la première fois le souhait du consentement gratuit. C'est donc un sourcil levé pour cette première raison de surpris à mon niveau et au second plan du refus en lui même.

    Alors, pour une rare fois, pour l'exception je serai patient, je me recule et me rasseoit, cet effort me côute, mais j'imagine l'italienne comme un fruit mûr qui n'attend qu'un coup de vent pour tomber. Et si le désir me brûle sa délivrance n'en sera que plus belle. Même si à n'en point douter, cette nuit, je besognerai une vilaine à coup sur, et il faudra qu'elle accepter quelques sévices pour compenser cette frustration créer par l'italienne.


      "Ainsi vous préférez la distance"

    Et j'opère ici un double recul, le vouvoiement est de retour, la passion est rafraichie, il faut qu'elle sente d'autant plus cette distance qu'elle sera, je le sais, elastique et me fera la revenir plus rapidement.

      "J'espère que nous serons bientôt arrivés en ce cas."

    Je regarde la nuit profonde au dehors, l'absence de lumière trahissant un certain temps de route encore.
Alessia.medicis



    Hey, sale fripon, prends garde à ta langue, je suis le chat qui te la mangera. À ce jeu-là, tu n'y gagneras pas.*





    L'animal recule. Malin, il change de sujet.
    Alors que tout son corps de mâle réclame ses cuisses qu'elle a refermé dans un mouvement décidé.
    Première preuve qu'un changement s'est opéré. Que cette nuit marque une révolution de leurs planètes respectives.
    De cette attraction qui les attache l'un à l'autre.



    Nous n'avons jamais été aussi proche.

    Pour adoucir sa déception, rajoute un tu.
    Toi et moi.
    Même un quignon de pain sec peut faire preuve de délicatesse.

    Au bout de quelques instant d'un silence bienvenue, ils sont de retour à l'auberge.
    Le Prince, à peine arrivé, saute du carrosse et donne des ordres. On part sur le champs pour Dol, en pleine nuit, et tant pis si ses chevaliers ne tiennent plus debout.

    La Médicis arrête soudain, d'un geste à travers la fenêtre, un l'Aconit affairé.

    Trouve-moi une couverture épaisse il mio cappricio (mon petit caprice), veux-tu ?
    La nuit va être fraîche.

    Un courant d'air lui fouette l'échine. Sa robe est fichue.
    Oh et ... rends-toi vite auprès de l'aubergiste. Qu'il enferme ses filles pour l'heure qui suit.
    Le Prince est d'humeur à défoncer ... les portes.

    Déjà que sa petite chambrière de fortune a dégringolée les escaliers, elle ne mérite pas de découvrir le grand mystère de la vie ainsi.
    Aucune jeune fille ne le mérite.

    Alessia se recule ensuite sur la banquette moelleuse tandis que tout s'agite autour d'elle.
    Un regret lui poigne le cœur, celui de n'avoir pu revoir ... cet endroit.
    Son endroit.

    Elle se jure, en attendant dans le carrosse que les Cerbères se dégrisent pour prendre la route de Dol, d'y retourner avant de partir pour les Flandres.
    Seule. Qu'elle meurt sur l'instant si elle se dédie !
    Car Alessia compte bien mettre Taliesyn à l'épreuve et lui faire respecter sa liberté retrouvée. Quoiqu'il lui en coûte.

    Cette nuit, la Médicis a gagné une bataille cruciale. Mais est-ce suffisant pour gagner la guerre ?



* Une chanson de Zaz, je ne sais plus laquelle.


--L.aconit
Saisi au vol, l'oiseau s'immobilise net dans la main de la Medicis. Sa voix l'enveloppe. L'autorité faite femme, main de fer dans un gant de soie. Elle a froid. Précieuse, capricieuse, Alessia se situait quelque part entre les deux. Dans un subtil équilibre maintenant toutes les polarités à leur place. La brune tenait les hommes plus que par la queue, par leur âme, et dieu merci pour lui, l'Aconit n'était pas un homme... Pas encore vraiment. Pas tout à fait. Elle le tenait par l'affect. Et le jeune écuyer le lui rendait bien.

Faust Nicolas opina, s'échappant fluidement du joug de la Florentine, ombre parmi les ombres, crinière blonde en plus. Ses pas légers le conduisirent vers les cuisines où il agrippa le bras de la pauvresse qu'il avait chassé du territoire de jeu du Prince l'heure d'avant. Bien sûr, il avait eu le temps d'aller faire amende honorable lors de l'escapade de Taliesyn et de sa captive. Il lui murmura quelque chose à l'oreille, ce qui la fit acquiescer et il quitta les lieux avec elle. Il ne souhaitait pas non plus que la jeune fille serve d'amuse-gueule au jeune loup, sans doute galvanisé par un tête à tête houleux avec la Medicis.

Il connaissait bien les humeurs du Breton... Surtout lorsqu'elles étaient contrariées. Mieux valait s'écarter de son chemin et ne pas avoir de seins. La petite bonne irait dormir dans sa petite chambrine ce soir, et elle le ferait sur ses deux oreilles. Elle ne l'intéressait pas le moins du monde. Sans doute une part d'anatomie manquante... Salvatrice. Lorsqu'il poussa la porte pour la laisser entrer, il aperçut sur sa paillasse sa peau d'ours. Voilà qui serait parfait pour la brune. Un murmure à voix basse:

- Ferme derrière-toi. Je frapperai trois coups puis un coup lorsque je viendrai me coucher.


La main hyaline saisit la douce et lourde fourrure qu'il avait échangée à un marchand étranger contre une géode, dont il avait encore dans l'une de ses nombreuses planques quelques spécimens. La peau n'était pas banale, avec son poil blanc-gris, un vague sourire s'étira sur ses lèvres en prenant congé de la petite aubergiste... Cela plairait sans doute à la frileuse.

Lorsqu'il revint à la Medicis, il prit soin de la recouvrir pour cacher l'offense faite à sa robe, attestant d'elle-même de la vigueur de l'apparté Breto-Florentin. La Dukessima semblait pensive , absente. Il lissa un pli sur ses genoux d'une main douce.

A quoi rêves-tu, Alessia lorsque tu n'es pas là...


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