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Info:
La drogue, c'est mal. Les robes aussi. Parodie de Chichisme et de Mickelangisme.

[RP] Tagada Tsoin Tsoin !

Shawie
Mouhaaaaaaaa !


Ca, c'était le cris de bien être qu'elle avait lâché. Le second cris de bien être avait été lâché quand elle avait drogué Sam sans qu'elle ne le sache. Juste pour rigoler quoi. Elle lui avait fourré la drogue dans sa choppe de bière, incognito. Le cul sec fut avalé et l'Espagnole ricanait déjà comme une bossue. Elle, elle était totalement déchirée et ceux, depuis qu'elle avait foutu les pieds en taverne. Ça soulage, ça fait passer les douleurs, ça fait rigoler, c'est la base !

Le delirium était poussé à son maximum. Le comportement assez froid totalement disparu et c'est un flot de mielleuseries, une cascade de chamalow, un dégouli de bonnes intentions, un torrent de bisounours-attitude, de câlins, de bisous, de compliments et de cadeaux ! À nous le monde du "tout est rose tout est beau".



Oh mon amour !
Oh ma chérie !
Qué tu es belle, qué tu es gracieuse, qué les Royaumes ne t'arrivent pas à la cheville. Je vais té construire un château de mes mains, je creuserai les douves avec mes dents et jé te ferrai l'amour àvec euh .... Tendresse !



L'effet chichitesque atteignait son paroxysme. Le vendeur ne lui avait pas précisé cette connerie par contre. Elle était consciente de devenir cette chose immonde de fleur bleue mais elle était incapable de résister. Impossible !

Sha' bordel réagit ! Il se passe quelque chose la. On te fait faire n'importe quoi ! Tu deviens bisounours ! Réveille toi maintenant ! Si Messmer était né, il dirait "tu n'entends plus que ma voix et tu te réveilles maintenant !" Il aurait aussi claqué des doigts. Malheureusement, il n'est pas la. Salopiot !

Du coup, ça donne un vomi de :



Mon amour !

Rien n'est trop beau pour toi. Nos enfants auront de belles et grandes chambres ROSES -car nous n'aurons QUE des filles- et lé bleu, c'est le mal pour les filles- nous aurons des brebis galopant dans nos prés, les fleurs né seront fleuries que chez nous car nous sommes les plus belles et les plus fortes.

Allons au marché, allons t'acheter toutes les robes du monde, allons acheter des fleurs pour en faire un tapis, allons acheter des parures pour toi oh ma belle et fabuleuse femme.

_________________
Samsa
    "Moi à mon Bisounours,
    Je lui fais des bisous,
    Des gentils, des tout doux,
    Des géants, des tout fous.
    Un bisou sur la joue,
    Un bisou dans le cou,
    Car mon p'tit Bisounours,
    Il adore les bisous."
    (Générique des Bisounours)


Putain ce que c'était beau le rose. Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte plus tôt ? Tout était tellement plus léger depuis cette bière... Chose qu'elle ne savait évidemment pas. Samsa, elle était juste venu boire un coup, juste avec Shawie qui lui avait d'ailleurs semblé bien allumée. Guillerette dirons-nous. Elle n'avait pas réussi à savoir pourquoi mais elle avait accepté de partager sa joie en buvant cul sec la bière offerte, provoquant une presque jouissance de l'Espagnole. A croire que celle-ci voyait Samsa boire pour la première fois de sa vie.

Et puis la drogue avait fait son effet.

Un engourdissement qui avait été suivi d'une euphorie, un trop plein d'énergie qu'il lui fallait évacuer en dansant, tournoyant sur elle-même. Le monde entier tanguait mais c'était absolument hilarant et la Cerbère se marrait comme une baleine. Puis la phase bisounours arriva. Tout devint rose, froufrouteux, fleuri. Toutes les odeurs devinrent fraîches et agréables, puissantes, tout évolua en beau et merveilleux, tout était devenu incroyable et fascinant !

A commencer par Shawie.

L'Espagnole lui parle, la flatte, la vante, lui décroche la lune, mais Samsa ne comprend pas grand chose. Elle creusera des douves avec ses dents, d'accord, pas de soucis, ça se fait, c'est courant même non ? Concernant leur intimité par contre, la Cerbère exagère et se pâme à demi dans les bras de sa belle.


-Shawie mon amour pardi !

Fais-moi l'amour avec passion té, fais de moi une femme pardi, la tienne té ! Et nous roulerons ensemble dans l'herbe fraîche d'une prairie en fleur pardi, je t'offrirai des bouquets par centaine et les étoiles par milliers té.


Quand Samsa se mettait à avoir des tendances de poète, même légères, c'est que c'était grave. Critique même. Non parce qu'elle n'aimait pas ça, elle aimait ceux que Rose lui écrivait jadis, les paroles parfois poétiques et romantiques de Shawie, mais elle ne savait tout simplement pas faire. On ne peut pas être douée partout hein.
Cerbère se redresse, vole avec grâce et légèreté vers une chaise de la taverne en tournoyant. Sa voix sensiblement plus grave que les autres femmes se fait aigüe quand elle chantonne en attrapant un torchon qu'elle prend pour un voile, ou une traine de mariée, rêvant -délirant-de leur grande famille rose et féminine à venir.
Son visage s'anime soudainement, les traits habituellement martialement figés se meuvent et les yeux sombres s'illuminent. Le marchééé ! Des robes ! Des fleurs ! Des cadeaux ! Samsa oublie qu'elle ne supporte pas les robes, autant que deux femmes ne font pas d'enfants. Elle ne sait pas à quoi elle pense, mais pas à ça.


-Owiiii ! J'ai tellement de chance de t'avoir pardi, tu es si merveilleuse mon amour pardi !
Je t'aimerai toujours té, je te couvrirai de cadeaux en preuve de mes sentiments té ! Quand on aime on ne compte pas pardi et tu es si belle et si douce pardi...


Les petits yeux devenus bruns clairs pétillent et s'embrument, les larmes aux yeux -elle est émue, c'est la phase Mickelangisque après celle Chichimesque de Shawie-, alors qu'elle prend la main de sa compagne dans la sienne. Rien ne fut jamais si doux. Des coeurs dansaient dans son regard et autour de sa tête, à la cartoon.

-Viens té ! Allons-y mon ange pardi !

Mon.
Dieu.

Cerbère embrassa l'Espagnole, un baiser égaré entre la superficialité de la drogue et la même puissance des sentiments exacerbés. Elle l'entraina dehors, gardant le torchon haut dans la main qui voletait avec la grâce d'un éléphant se prenant pour un rat d'Opéra. Elles gagnèrent le marché, là où tout était beau, là où tout était merveilleux et où tout sentait bon. Samsa sautillait tel Bambi amoureux , allant d'un étal à l'autre, écrasant truffe contre vitrine de boutique.
Elle se laisse finalement porter par une odeur qui l'amène vers un fleuriste ô combien réputé; chose qu'elle ignore mais dont elle se moque éperdument, complètement à l'ouest de l'ouest. Elle paye le plus beau bouquet, parce qu'il le faut, un en forme de coeur, et le tend à Shawie avec un sourire timide.


-Tiens té, pour te montrer comme je t'aime pardi. Nulle autre femme n'aurait mérité ce bouquet car tu es la plus belle femme du monde pardi !

Les enfants; la drogue, c'est mal.
N'en prenez pas.
Et n'en donnez pas non plus.

_________________
Shawie
Ce qu'on est con quand on aime! Ce qu'on est niaiseux, mielleux, fleur bleue, inactif, improductif, égoïste, aveugle et sourd ! Surtout sourd ! Les compliments volèrent de toute part et furent accueillis avec plaisir, c'était comme gambader dans un champs, toute nue, le vent dans les cheveux, les zozios qui gazouillent dans une mélodie d'amour, des abeilles qui butinent les fleurs avec amour, le parfum de celles ci qui enivrent les narines. Le bouquet cœur était merveilleux car Samsa était merveilleuse. Elle savait parler amoureusement, elle vomissait la tendresse, l'amour, elle était douce -oui car la douceur c'est The qualité- douce comme la peau d'une pêche ... les pétales s'envolèrent dans une bourrasque et Sha' jeta le bouquet en l'air, petit saut de biche pour atterrir.

Vol petit bouquet, repart dans la nature, je te libère !



Mon amour dé tous les jours, dis moi, j'ai pas un truc dans l’œil ?


Petite pause avant de lui sourire, d'un sourire blanc, d'un sourire colgate sans aucun défaut. Un sourire qui voulait dire je t'aime, qui voulait dire faisons notre vie ensemble pour toute la vie. La vie est belle.


Ah non, c’est juste ta beauté qui m'aveugle.

Ton père c'est lé plus gros voleurs du monde. Il a volé toutes les étoiles du ciel pour té les mettre dans les yeux.



Et ça, c'était vrai. La lueur de Sam était éternelle et certainement pas humaine. Comment la perfection pouvait être incarnée dans une seule personne ? SA personne en plus. Elles tournoyaient dans une petite bulle rose, personne ne pouvait les atteindre, c'était l'amour avec un grand A. Les doigts de Sha' glissèrent entre ceux de Sam, ils étaient tellement fins, si délicats, si soigneux, si parfaits. Puis surtout, ils étaient utiles. C'est vachement important d'avoir une femme avec des bons doigts, on en parle jamais assez, mais c'est essentiel.

La lèche ... de la vitrine continua et l'Espagnole entraîna son amour dans une boutique et pas n'importe laquelle. Des robes ! Des robes partout. Des blanches couleur de la pureté mais surtout des roses. Pas n'importe quel rose : des roses grenades, bisques, fushia, héliotrope, rose balais, rose bonbon, rose balai, rose thé, rose Mountbatten, le petit filou de magenta fushia ou encore cuisse de nymphe. La paradis des robes ! On imagine pas la palette de rose qui peut exister. Tellement de choix que ça en devenait presque impossible.

Alors, Sha embrassa tendrement les lèvres pulpeuses de Sam et lança :



Mon petit croissant du matin, tu es un vrai rayon de soleil. A tel point que lorsque je te touche, je brûle de désir. Je vois le chemin qui mène à ton cœur. Je ne sais par où je dois entrer pour y accéder.

Me ferrais tu un plaisir immense qué d'essayer une robe en prévision de notre futur mariage ? Le rose est notre ami, il nous cri de l'aimer !



Dans son délire, elle crut voir une larme d'émotion glisser sur la joue de son Dog Royal. Elle s'empressa de venir lui essuya le recoin de l’œil pour éviter toute forme de tristesse. Pas de tristesse dans leur bulle, c'était IN TER DIT.


Oh non, ne pleures pas ! J'aimerais être une de tes larmes, pour naître dans tes yeux, vivre sur tes joues et mourir sur tes lèvres.
_________________
Samsa
    "Du rhum, des femmes, et d'la bière nom de Dieu !
    Un accordéon pour valser tant qu'on veut.
    Du rhum, des femmes, c'est ça qui rend heureux,
    Que l'diable nous emporte, on n'a rien trouvé d'mieux.
    Oh oh oh oh oh,
    On n'a rien trouvé d'mieux."
    (Soldat Louis - Du rhum des femmes)


Le bouquet s'envole, reprend liberté dans la brise légère et parfumée et Samsa le regarde danser gracieusement dans les airs avec la bouche en coeur et les yeux émerveillés. Ça avait un air de mariage, c'était beau !
Shawie l'interpelle sur son oeil et voilà Cerbère qui se précipite vers elle pour s'assurer qu'elle n'a rien, qu'elle n'a pas mal. Oh non ! Rien que d'y penser, une larmichette pointerait bien son nez. Et ce sourire ! Mon Dieu qu'il est beau ! Si beau, si blanc, si bien rangé, si éclatant, si amoureux, si... parfait ! Samsa fond, elle pourrait se pâmer de nouveau même, surtout au compliment de son Espagnole, son Amour de Toujours. Elle lui pardonne même de traiter son père de voleur. Diantre -pas de gros mots dans leur bulle-, qu'elle était belle, et douce, et gracieuse, et si attentionnée !

Shawie l'emmène en effet dans une boutique de robes -de robes !- à dominance rose -rose !-. En temps normal, la Cerbère n'y aurait même pas mit un pied mais là, complètement droguée, elle y rentre la tête la première et vomit assez de Mickelangisme pour les trois prochains siècles.


-Mon amoooouuuur que c'est beau ici pardiiiii !

Samsa s'émerveille de tout et de rien, surtout de rien. Son coeur bat plus fort quand l'Espagnole l'embrasse. Elle embrassait si bien ! Et ça, ce n'était pas la peine d'être droguée pour le savoir. Si seulement la Secrétaire Royale n'avait pas été si à l'ouest... ! Elle aurait rappelé à Shawie ce petit surnom de "petit croissant du matin". Au lieu de quoi Cerbère s'émeut devant tant d'amour, d'attention, de tendresse et de perfection.

-Mon bonbon en sucre pardi, tu es si parfaite té... ! Épouse-moi pardi !

Hein ?

-Il y aura du rose partout pardi, des froufrous, des licornes pailletées et arc-en-ciel pardi ! Je t'offrirai la plus belle robe pardi, avec une traine scintillante de deux lieues pardi !

Quoi !

-Et tout le monde verra que tu es la plus belle du monde pardi ! Oooooh, ma lapinette d'amour, tu es si merveilleuse pardi, tu me rends si heureuse té ! Je t'aime té ! Je pleure de joie et d'émotions té.

Mais... ! ... Bon soit.

Cerbère s'envole vers les robes présentes, danse entre elles, les effleure et les sent. Entre deux tours de la boutique, elle entraine Shawie pour une valse sur un air de "lalalala" chantonné par elle-même, grande composition musicale digne des plus doués. Ou pas. Ses lèvres viennent se poser sur les siennes avec un sourire con alors que ses yeux déjà sombres aux pupilles dilatées se ferment de bonheur.
Samsa repart en sautillant, petit lapin dans prairie luxuriante qui continue de chantonner. Elle s'arrête soudainement devant une robe on ne peut plus bouffante, rose et rose vif. Les fines lèvres bordelaises se remettent en coeur, quelque part entre l'étonnement et l'émerveillement. Il existait donc quelque chose d'une telle beauté ?!


-OooooOOOOoooOOOOooohh !
Shawiiiiiiie ! Ma lapinette d'amûûûûûûr ! Regarde cette robe pardi ! N'est-elle pas sublime té ? Je... Je ne sais pas si je pourrais la porter pardi... Je ne la mérite pas té ! Elle m'aurait rendu si belle pour toi pourtant pardi... ! Je veux te donner le meilleur té !


Samsa attrapa une plume plus loin et vint la glisser dans les cheveux ébènes de sa belle Espagnole, gloussant ensuite de rire, on ne sait pas bien pourquoi. Elle fini par détailler ses yeux verts, ses yeux verts éclatants, pas loin du fluo -euh...- et lui sourit en grand avec un air absolument stupide et charmeur.

-Tu as une carte pardi ? Je me suis perdue dans tes yeux pardi...

L'amour pur est une drogue dure.
Ça se voit.

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Shawie
D'instinct de protection et de conservation, le corps humain réagit étrangement face à une menace qu'il arrive a identifier malgré une forte dose de drogue ingérée. Comme si tout son corps se mobilisé pour lui dire "gaffe à ton cul, ça tourne mal" mais que son esprit ne l'écoutait pas.

Alors, elle se mit à répéter à haute et intelligible voix, peut être qu'elle réagira ou que Sam finirait par se réveiller.



Épouse moi ?


Comme si son esprit était en train de lutter de toutes ces forces et était en train de lui gueuler un "nonnn" magistral. Des baffes de chaque côtés des joues, se faire remuer comme un prunier pour réagir négativement à cette proposition qui lui foutait la trouille fallait bien l'avouer. Dis non ou ne répond pas ! Elle lutta fermement contre sa bouche qui s'apprêtait à dire un "oui" et son esprit tentait un KO technique pour lui dire non.


Des licornes ?


Tout pareil que t'alleur. Les yeux pétillaient de bonheur, de petites étoiles au loin comme un enfant devant son rêve. Des licornes quoi ! Combien de fois Fanfan -son cheval-, c'était retrouvé avec une branche accrochée en plein milieu de la tronche juste pour rire ? Elle était excitée comme une puce, aurait voulu faire l'amour à Sam dans la boutique la tout de suite et pourtant quelque chose la retenait. Bordel de merde, quoi qui se passe dans ce patelin ?


La plus belle des robes ?


Oh pinaise ne dis pas oui ! Une robe ? Elle ne connaissait même pas la signification du mot et pourtant -encore- quelque chose la poussait à sautiller de joie, une robe rose c'était trop le rêve de toutes les femmes. Un côté oui, un côté non. La lutte est difficile et il semblerait que le oui l'emporte encore mais pour combien de temps ? La plume dans les cheveux est le pompon final de la connerie humaine. Elle l'accepte et sa main s'apprête à la dégager rapido mais non, son esprit encore mielleux accepte d'être ridiculisé à tel point que machinalement, elle commence à se dénuder.

Les yeux ronds comme des billes, elle sourit à Sam et décroche du regard. Faudrait pas qu'elle s'y perde trop longtemps.



Si tu veux m'acheter une robe *rahhhh !* mon amour,*non ne fais pas ça, non !* il faut qué je l'essaye ! J'espère qué tu as des écus pour mé faire ce merveilleux cadeau. Je vais essayer ... celle là, ou bien celle ci, ohhhhh non, celle ci sera splendide. *de dieu, réveille toi !*


Le choix est cornélien. Va telle craquer pour un rose pâle, un rose fushia, le bonbon ou plutôt le rose thé ? Des froufrous sur le devant ou plutôt sur un merveilleux chapeau à plume de paon ? Son choix se porte directement sur une robe à froufrou parsemée de fleurs. Et c'est ainsi que l'Espagnole se retrouve à moitié nue dans la boutique, braies en bras des jambes, chemise roulée en boule et jetée sur Sam.


Alors, t'en dis quoi ?


Regardant l'étiquette de prix au passage, un large sourire sur ces lèvres se dessina.


Rien n'est trop beau pour moi hein mon amour ? 15 000 écus d'amour, de papouilles, de caresses et de froufrous ! Aide moi à la fermer derrière. Essaye en une !
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Samsa
    "Mais d'où vient l'émotion étrange,
    Qui me fascine autant qu'elle me dérange ?
    Je frissonne, poignardé par le beau,
    C'est comme dans l'âme le couteau."
    (Mozart l'Opéra Rock - Le bien qui fait mal)


Contrairement à Shawie qui a dû prendre un peu de moins de drogue -quoique- ou qui est en tout cas un peu plus consciente dans son fort intérieur, Samsa, elle, est complètement atteinte. Et gravement. Elle n'a plus le moindre gramme de conscience, elle ne sait même pas ce qu'elle fait, ce qui se passe, elle se sent simplement légère malgré sa cotte de maille et l'épée à sa taille. S'envoler ? Mais bien sûr qu'elle pourrait !
Alors que l'Espagnole cherche son bonheur, la Cerbère l'y aide en lui faisant des suggestions, donne son avis et son expertise qu'elle n'a pas sur les différentes teintes de rose sans doute d'ailleurs faussées par sa vision alternée. Des écus ? Bien sûr qu'elle en a ! Elle les voit là, devant ses yeux, dansant et n'attendant que sa main tendue pour les saisir. Ce qu'elle fait d'ailleurs, à l'incompréhension générale, avant de revenir brusquement à un peu plus de réalité en se prenant une chemise roulée au visage.


-Humpf !

La chemise tombe lamentablement et mollement au sol alors que Samsa s'en retourne au pays merveilleux des Bisounours. Dernier étage. Elle n'a vraiment pas l'air nette, ça en est presque inquiétant. Ça le devient même carrément à la vision moitié dénudée de sa belle où les petits yeux sombres complètement dilatés semblent s'illuminer d'une lueur irrépressible. Seule la demande de Shawie fait battre les paupières bordelaises pour qu'elle reprenne cet air déluré mais moins inquiétant. Aussitôt son visage s'illumine et s'anime alors qu'elle s'affaire en batifolant autour de Shawie. Par quel miracle parvient-elle à fermer la robe avec ces doigts non-coordonnés voire tremblants ? Mystère.

-Ma chériiiiiie ! Tu es ma-gni-faike pardi ! Tu sais tellement bien choisir pardi ! Oh comme je t'admire pardi !
Ne t'en fais pas pour les écus pardi, choisis juste ce qui te plait pardi !


Comment va-t-elle payer, elle qui n'a, en toute fortune, même pas 4 000 écus ? Nul doute que dans son état, Samsa trouvera bien quelque chose une fois au pied du mur, devenant ainsi une Shawie à part entière; entendons, "une professionnelle du plan Z".
Puisque c'est à son tour, la Cerbère recommence à tourner dans la boutique, hésite, revient, repart, et s’extasie finalement devant une robe qu'elle avait passé précédemment pour une raison obscure. Aussitôt elle se met à sautiller sur place en battant énergiquement des mains, voix aiguë qui se fait entendre.

Mais ça va pas hein... !


-Regaaaaaarde pardi ! Elle est belle hein té ! Tu penses que c'est à la hauteur pour aller avec la tienne pardi ? Je veux être digne de toi pardi ! Ma lapinette en sucre d'orge d'amoouuuur pardiiiii !

Et merde.

Avec tout le mal du monde, Cerbère retire son attirail sans précaution aucune dans un fracas métallique afin d'enfiler la robe bouffante -et passablement trop petite- au rose presque qualifiable de pétant. L'étiquette affiche sans mal un prix au moins égal à celle de la robe de Shawie mais Samsa ne sait de toute façon plus compter.


-T'en penses quoi pardi ? Suis-je assez belle pardi ? Ô comme je t'aime mon amour de fondant au miel té ! Tu me rends si belle et si heureuse té.

De nouveau le regard sombre enfoncé sous les arcades sourcilières marquées se met à briller, humide, alors qu'un reniflement ému se fait entendre.
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Shawie
Premier flash.


Ma lapinette en sucre d'orge d'amoouuuur pardiiiii !


Les yeux sont grands ouverts. Entre imagination est réalité, la frontière est mince. Dès qu'elle regarde Sam en robe, tout ne fait qu'un tour. Son cerveau se reconnecte très rapidement. est ce à cause de la vision d'horreur de voir Sam en robe rose face à elle qui l'a fait se réveiller ? Peut être. L'Espagnole reste pétrifiée d'horreur, immobile de stupéfaction et inerte face à la honte que devrait ressentir la Cerbère. Non parce que Sha' n'a pas encore calculé qu'elle porte aussi une robe. Le réveil va être brutal.

Second flash



Ô comme je t'aime mon amour de fondant au miel té !


L'Espagnole n'a qu'un réflexe, c'est de vouloir s'avancer pour "sauver" Sam, la sauver d'une honte qui pourrait la suivre toute sa vie, qui pourrait ruiner sa carrière Royale, qui pourrait ruiner une réputation qui a mis des années à se construire. Toussa brisés en quelques secondes uniquement à cause d'un bout de tissus totalement inadapté pour la personne. Pourquoi fichtre le vendeur les a laissé faire ?!

C'est donc dans un pas d'élan puis un second qu'elle se vautre en toute bôté au pied de Sam. Elle c'était pris une merde de tapis dans les bottes. Et puis, quand elle regarda le dit tapis, elle se rendit compte de la seconde horreur et cria.



J'suis attifée comme une catin !!! RHAAAAAAAA sors moi cette merde de dessus le dos ! T'imagines si on mé voit comme ça ? RhAAAAAAA !


Elle se releva, bien obligée de relever les pans de la robe. Improbable !! Putain et ces fleurs !! Elle s'activa à les arracher aussi vite possible et essaya de s'extirper de sa prison froufroutale. En vain. Elle déchira tout ce qui traînait par terre et lança un doigt accusateur à Sam.


C'est tes conneries ça ! Putain mais tu veux ma mort à mé faire viendre dans ces boutiques de luxe ...


Troisième flash.

Boutique de luxe = prix élevés. Elle paniqua un instant et attrapa la manche de Sam pour se saisir de l'étiquette et manqua de vomir sous le prix. Elle fit de même avec un bout de lambeau de sa robe au sol et releva le nez, blanche, pâle, à l'article de la mort. Une baffe magistrale s’abat sur la joue de Sam -qui concrètement n'a rien fait- mais merde, elle n'avait pas cas être la. Une baffe pour la réveiller ! Une seconde juste au cas où que la première n'est pas fonctionnée.

L'Espagnole ne laisse aucun temps de réaction à Sam : elle se précipite pour ramasser les affaires au sol : entendez qu'elle prend uniquement les armes et la côte de maille qu'elle enfile par dessus sa robe rose. Elle lui attrapa la main, et la regarde menaçante.



Maintenant tu l'as fermes et tu mé suis. On en a pour 35000 écus avec tes conneries ! J'aurai jamais assez d'une vie pour tout payer et toi, j'en parle même pas. On va faire une boutique-chausse ... Ça veut dire qué ... on va se barrer sans payer PARDI !


L'Espagnole est chargée comme un mulet mais qu'importe. Elle pousse Sam dehors de force, à coup de botte dans le cul.


Relève la robe et cours putain, cours !!
_________________
Samsa
    "J'ouvre mes yeux,
    Et ce n'était qu'un rêve.
    Alors je continue ma route,
    En espérant que tu reviennes.
    Personne ne sait.
    Et je réalise, c'était juste un rêve."*



Shawie atterrit alors que Samsa ne fait qu'amorcer sa descente. Lente descente. La phase Chichimesque et Mickelangiste laisse de nouveau place à une hystérie implacable qui déclenche un fou rire explosif et tonitruant de Samsa quand Shawie s'étale au sol. Celle-ci pousse des exclamations mais la Cerbère n'en comprend aucune; peut-être est-ce l'Espagnole en robe qui la fait s’esclaffer.
Shawie arrache les fleurs et Samsa pousse des "ooohhh !" d'admiration. Ça fait comme le bouquet de tout à l'heure, ça vole, c'est mignon, c'est joli, c'est rose, c'est...Ridicule. Et en cela, c'est marrant ! Le rire sonore de la Prime Secrétaire Royale résonne de nouveau, franc à l'extrême. C'est peut-être pour ça qu'elle se prend une baffe en fait. Le problème, c'est que ça la fait encore plus rire, parce qu'elle ne voit plus clair. Ça brille, ça tourne, donc c'est amusant. Et la seconde gifle n'y change rien, à part peut-être ce bref chouinement qui repart en hallucinations et éclats de rire.


-Tu t'en fais pour rien pardi... Pète un coup té !

"Allez, mais ouais quoi ! Non ? Bon d'accord. On va où ? Là-bas ? Ouais ça a l'air marrant !"
Ainsi Cerbère se fait-elle dégager en trébuchant, tombant à son tour, prise d'hilarité. Elle se relève, tourne sur elle-même, incapable de comprendre ce qui se passe. Courir ? Comment fait-on déjà ? Un pied devant l'autre, ah oui. Ainsi cavalèrent-elles jusqu'à leur auberge avec plus ou moins de succès tant dans la course que dans l'orientation, empruntant une discrète porte à l'arrière pour rejoindre leur chambre. Les rires de Samsa durent être étouffés jusqu'à ce qu'elle s'endorme, ultime phase d'atterrissage de la Cerbère qui, pas une seule fois, n'aura pris conscience des événements.

[Le lendemain...]


Le soleil a pointé depuis un moment déjà mais, tel un lendemain de soirée, Samsa dort toujours. Allongée, moitié désarticulée, elle s'est écroulée la veille et porte toujours sur elle cette immonde robe rose et bouffante. Enfin, Cerbère s'éveille, montre des signes d'émergement. La bouche pâteuse remue quelque peu, comme les doigts puis les paupières s'entrouvrent avant de refermer immédiatement avec un grognement. La lumière, bordel. Samsa se sent infiniment lourde, tout tourne, c'est affreux. Elle est persuadée qu'elle va vomir. Cerbère se traine pour se laisser glisser du lit avec la dignité d'une limace et coule lamentablement au sol avec quelques bruits d'agonie.

Et soudain, c'est le drame.

Elle se sent bouffante et, en voulant retirer ce qu'elle a sous elle -une couverture probablement ?-, elle se rend compte que ça ne va pas, que rien ne va. Qu'est-ce que c'est que ce tissu rose là... ?


-Qu'est-ce que...

La prise de conscience se fait, violente, et les yeux s’agrandissent d'horreur d'abord, puis de terreur ensuite. La respiration se fait saccadée, particulièrement bruyante, le coeur bondit dans la poitrine et Samsa regarde partout autour d'elle, tout en essayant de se débarrasser frénétiquement de ce vêtement.

-AAAAHHHH ! AIDEZMOIAIDEZMOIAIDEZMOIAUSECOURSAL'AIDEPITIÉAUSECOURSPARDI !

La Prime Secrétaire Royale s'agite en tout sens, recule vivement jusqu'à un mur malgré qu'elle soit assise au sol, comme si elle était attaquée. Sa réaction n'a rien de canine mais tout de féline. Elle se bat, tremble, pleure, le regard fou de peur, totalement dilaté -et là ce n'est pas la drogue-, le corps livide et la sueur commençant déjà à poindre sur ses tempes.


* = paroles traduites de Nelly - Just a dream

_________________
Shawie
Le lendemain, c'est comme un après jour de boulasse, c'est le "plus jamais je ne ferrai ça" qui prime dans les esprits. Et pourtant, tout le monde sait pertinemment que cette résolution du moment n'a aucun sens puisque le lendemain tout sera oublié. Actuellement, l'Espagnole dort et rêve comme un bébé, le cul en l'air, la tronche dans le tapis. Une surchauffe comme elles diront plus tard, plus trop de souvenir mais c'est bien souvent le cas après avoir abusé de champignons.

C'est un cris puissant et grave qui la fait se réveiller tout doucement. Un œil puis un second, elle s’essuie le coin de la bouche et s'assoit en tailleur, bien installée dans sa merveilleuse robe. Oh, elle a parfaitement bien percuté tout ce bordel mais elle préfère garder son contrôle. Après tout, ce rose lui allait parfaitement bien au teint. Elle tapota sur les pans de tissus restant et regardant son petit Cerbère paniquer.



Mais !


C'est des larmes qu'elle voit là ? Oui oui ! Toujours plus ! Elle soupire, elle fait quelque mouvement de bras pour se dé-engoncer de sa tenue. A partir de ce jour -et qu'Aristote en prenne note- l'Espagnole aurait un profond respect pour les femmes portant ce genre de vêtement. Et encore, elles n'avaient pas poussé le vice jusqu'aux bottes à talons fins ainsi qu'au corsé vertueux pour les étouffements. Qu'il en soit su de tous ... ahum elle leva le main gauche.


Qu'il en soit su dé tous, moi Shawie, Suzeraine de la Marquise de Shawnaper, reconnais à partir de ce jour la vélocité et du courage dé ces femmes -oui de ces femmes- qui portent froufrou pour lé bonheur dé ces messieurs, qui refusent de respirer en portant des corsés, qui se hissent dans des savates hors du commun. Jé reconnais leur porter toute mon estime et tout mon respect. Qu'à partir de cé jour, nous leur ferrons un autel dé la délivrance et que nous devrons chanter leurs louanges.

J'ai dis !



Maintenant, mission sauvetage de Cerbère. Au début, elle avait pensé à venir l'embrasser pour la détendre, la rassurer toussa toussa. Mais la Brigande faisait rarement dans la dentelle. C'était seulement dans les moments d'intimités et encore, quand elle ne paniquait pas. Elle décida de faire ce qu'elle faisait de mieux au jour d'aujourd'hui. La main droite vient se loger brusquement sur la joue du canin excité. Elle l'empoigne par le col de la robe et la remue avec vigueur.


SAMUEL NOM DE DIEU, ARRETE DESUITE DE PLEURNICHER, TU FAIS PITIE ET HONTE A LA RACE CANINE ! TUTECALMEDESUITE !


L'Espagnole la relâche et s'en va se saisir de l'épée qu'elle avait préalablement balancé dans la pièce. Elle est prise en main. Remuée dans l'air, puis pointée sur la Cerbère. Jamais elle n'avait déshabillé une femme avec une lame. C'était excitant ! Les deux choses qu'elle préférerait regroupées dans une seule activité. Elle passa derrière et de son épée, elle coupe les lacets qui emprisonnés son aimée. Folle, mais son aimée quand même.


La, calme toi, c'est rien, c'est qué du tissus. Voila gentille fille, doucement. Essuie ces vilaines larmes sur ton visage. La, doucement.


Hein comment ça elle causait comme à un chien ? Faut dire qu'à force, elle s'y perdait. Sam était un homme ? Ah non, elle chassa rapidement cette idée de la tête, tout comme l'idée qu'elle soit un chien aussi. Les quiproquos, ça peut aller vachement vite. Méfiante mais se voulant "rassurante" l'Espagnole s'en vient grattouiller la tête de Sam, pour l'apaiser quoi.
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Samsa
    "Pourvu que tu viennes,
    Que tu viennes à Vienne avec moi,
    Boire un rhum à Rome, je ne sais pas;
    Tout ce qui te ferait plaisir."
    (Ycare - Pourvu que tu viennes)


Samsa a la sensation que la panique étreint ses bronches, sa trachée, tout ce qui lui permet de respirer. Va-t-elle crever comme ça, à cause d'une robe ? Putain ce que ce serait con. La panique, après avoir mis le bazar dans le rythme de son coeur qui s'emballe sans régularité, après avoir étouffé les poumons, gagne le cerveau qui disjoncte complètement. L'avenir immédiat physique et mental de la Cerbère aurait été bien incertain sans la gifle de Shawie, sans cette vigueur qu'elle injecte dans ses bras pour la secouer. Sa voix à l'accent espagnol cingle les tympans bordelais, chasse un peu la panique de sa tête, assez pour qu'elle se sente mieux, assez pour qu'elle voit l'épée pointée sur elle. Les yeux de Samsa se lèvent sur Shawie qu'elle n'est même pas sûre de reconnaitre encore, mélange de résidus de drogue, de gueule de bois et de panique dans le sang. Elle n'est même pas certaine qu'il s'agisse d'une épée, qu'elle soit pointée sur elle.

La lame coupe les lacets et, par instinct, Samsa se débarrasse de la robe qu'elle rejette loin, venant se blottir contre les jambes de Shawie debout qui lui parle d'une voix apaisante, vient même lui gratter la tête. Lentement mais sûrement, fixant le cadavre de la robe, Cerbère s'apaise, se calme. La panique quitte son corps comme elle est venue, le coeur reprend rythme confortable d'abord, les poumons inspirent ensuite et c'est finalement la conscience qui revient dans le cerveau libéré.
Et puis tout à coup, les sourcils bruns se froncent et la tête semi-rousse se tourne, observe les jambes qu'elle serre, ces jambes qu'elle ne voit pas car dissimulées sous une... Robe. Samsa la lâche soudainement et lève le visage vers son Espagnole. Elle a envie de comprendre.


-Putain d'bordel de chiure de merde pardi, qu'est-ce que tu fous dans une robe pardi ? Et qu'est-ce que MOI je foutais dans une robe pardi ?! Putain ça t'va pas du tout pardi... Arg la vache, j'ai l'impression d'avoir tourné autour d'un piquet pendant toute une journée sans m'arrêter pardi ! Il s'est passé quoi té ?

Gueule de bois de droguée bonjour. Samsa toise Shawie depuis le sol, aussi interrogative que perturbée. C'était toujours étrange de voir les gens de façon différente de ce qu'ils étaient d'habitude, leur coller une autre étiquette que celle qu'ils portent tous les jours. Donner à la combattante Samsa l'étiquette d'une précieuse en robe l'avait carrément fait paniquer, sans plus de repères au réveil, ce cher moment utilisé pour prendre connaissance de l'environnement. Donner l'étiquette de limite-mariée-fleurie à Shawie, la grande Espagnole furtive, habituée des chemins, c'était pour le moins perturbant.
La Prime Secrétaire Royale se relève sur des jambes mal assurées mais encore qualifiable de fiables et passe ses mains dénuées de ses gantelets sur le visage de son aimée, une mine de réflexion en place. C'est bien son grain de peau, ses traits, la cicatrice à son arcade, c'est donc bien Shawie et tout va bien. Un sourire vient étirer les lèvres fines qui viennent dérober un baiser de sûreté -pas que- à leurs homologues et Samsa passe derrière Shawie pour la libérer à son tour. Les robes ne lui faisaient pas peur, tant que ce n'était pas sur elle. Un peu comme les ours enragés, on n'en a peur que lorsqu'ils sortent de leur cage et que probabilité de mourir déchiqueté augmente à chacun de leurs pas.


-Merde pardi, si j'apprends le nom de celui qui nous a foutu en robe pardi, j'te jure j'le défonce té. L'enfoiré... Il m'a donné un mal de crâne en plus pardi... ! Putain ! Ça va toi pardi ?

La quantité d'alcool et de drogue n'avait visiblement pas été équitablement répartie entre les deux amantes et Samsa semblait avoir pris plus que sa part, rendant le dossier à son sujet plus lourd encore.
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Shawie
Qué tu es vulgaire!


Une moue sur sa tronche, c'est tout ce qu'on pouvait y voir. Sam revenait doucement à elle alors que l'Espagnole était encore dans son état normal. Putain de champignon merdique aux effets beaucoup trop courts. Pour sur que le fournisseur se prendrait une réflexion bien piquante lors de la prochaine livraison. Quand on commande un étalon, on ne s'attend pas à ce qu'il cale en cours de chemin. Merde ! Les lèvres sont tendues pour répondre aux baiser de Cerbère, contrariée quand même l'Espagnole.

Déjà, faudrait qu'elle trouve rapidement un mensonge pour faire passer cette histoire de drogue sur le dos de quelqu'un d'autre. L'histoire de la pigne était passée crème. Faut dire que le niveau d'exigence pour faire croire quelque chose à Sam était très bas. Elle ne devrait pas trop se retourner le cerveau pour trouver une parade relativement crédible et surtout prier pour que Sam oublie clairement que l'Espagnole était entrée en taverne complètement torchée.



Bah j'sais pas trop, en fait t'as vraiment autour d'un piquet tu sais, et quand je suis arrivée en taverne, j'ai commandé deux verres alors j'ai bien peur que ça soit lé tavernier le coupable. On a du être drogué tu vois et puis c'est partit quoi .. tu t'es pas contenue.


Et puis, elle fit les gros yeux et se mit à gueuler !


MAIS PUTAIN DE MERDE, TU VIENS DE DÉCHIRER MA ROBE !!! T'ES SÉRIEUSE LA ?!!!


15 000 écus probablement envolés parce que madame la Secrétaire Royale n'aime pas les robes !! Sha, dans un élan de panique pécuniaire, réajuste sa robe. C'est que finalement, elle était pas si moche -bon si, elle était ignoble- mais bordel, elle valait super cher et à coup sur, elle aurait réussi à la refourguer à une prout-prout nobliote ou bourgeoise. 15 000 écus balancés dans le vide ... un regard vers Sam, puis vers les 15 000 écus qu'elle garde dans les mains, priant pour que rien ne soit déchirer.


Ma robe quoi ! Jé rêve, tu as bousillé ma robe à au moins 20 000 écus d'un simple coup dé lame toussa parce qué TU as paniqué !


Elle voulait bien changer, elle voulait bien ne plus brigander, elle voulait bien être polie, se contenir mais la ... mais la !!! C'était toute une vie de fortune, d'achat inutile qui venait peut être de s'envoler sur un simple coup de tête.


J'suis sure qu'avec tes conneries, t'as bousillé les coutures ! Merde quoi, va falloir faire repriser, à moins qué tu saches faire ?


En fait non, elle rigola à sa propre blague non voulue.


Evidement qué tu ne sais pas faire ! Jé m'en branle, c'toi qui raque la note dé la couturière.
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Samsa
    "Chacun règle ses comptes,
    Les paupières closes.
    On revient sur ses pas,
    Dans le jardins des rêves."
    (Da Silva - Villa Rosa)


Samsa était une femme qui, ayant accordé sa confiance, pouvait se mettre à croire presque tout et n'importe quoi tant qu'il n'y avait pas d'incohérences. La pomme de pin qui lui abîme la tronche ? Pourquoi pas, elle était sous des sapins. Un tavernier qui les drogue en espérant se les faire ou en trouvant ça drôle ? Ça se tient ! Qui plus est, elle a une sale gueule de bois alors il ne faut pas trop lui en demander. Et c'est ainsi que la Cerbère goba de nouveau une histoire made in Shawie.
Shawie se met à gueuler et Samsa grogne en se massant les tempes. Tant que c'est elle qui crie, ça va. Les autres, ça fait mal.


-Aaaahh crie pas pardi ! J'ai un mal de crâne pardi... !
Et comment ça "déchirer" pardi ?! T'as jamais vu de robe de ta vie té ? Je viens juste de défaire les lacets je l'ai pas abîmé ta robe à vingt milles éc... ATTENDS QUOI PARDI ?!


Elle n'écoute même plus Shawie se lamenter sur son sort, sur cette fortune même pas perdue. Samsa a une gueule de bois, mais elle a très vite compris qu'elle n'avait pas, qu'elle n'avait jamais eu, vingt mille écus en sa possession. Sa richesse égale à peine trois mille cinq cent. Shawie serait-elle donc si riche ? Et puis combien elle coûte, "sa" robe à elle ? Cerbère s'approche prudemment du cadavre de tissu rose, le pousse un peu de la pointe de la botte jusqu'à trouver l'étiquette sur laquelle elle se penche. Le prix de quinze mille lui apparaît et la Prime Secrétaire Royale déglutit, se retourne avec un air inquiet vers son Espagnole.

-Deux choses pardi...
Un : dis-moi que tu as payé pardi.
Deux : dis-moi que tu avais une fortune de trente cinq mille écus pardi. Parce que j'te jure que j'en ai même pas un dixième té.

Et puis putain mais j'me rappelle de rien pardi !


"Allez Sha', dis-moi que brigander paye aussi bien que ça !"
Si encore Samsa pouvait se rappeler des événements, mais non ! Ont-elles tué pour ça ? Volé ? Emprunté ? A moins qu'on leur ait donné ? Cerbère cherche, réfléchi avec insistance en faisant les cent pas, se frottant énergiquement la tête en espérant secouer des neurones qui n'ont qu'une chose à dire et à lui rappeler : "burb gné pas possib' ". La suite de la réflexion est donc d'autant plus surprenante.


-On dit que je paye la couturière, et toi les robes pardi ! Voilà on partage les frais té.

Samsa est non seulement très au courant que la couturière coûte moins cher mais en plus, contrairement à ce que pense Shawie, elle sait coudre. Elle préférait peindre certes, mais elle savait raccommoder -et pas que des chaussettes- et tout. Idée de génie donc. Génie malfaisant.
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Shawie
Bien sur qué si j'ai déjà vu des robes.


Bien sur que non. Du moins pas de la sorte. Elle haussa les épaules, presque vexée de ne pas avoir connu ce genre de robe. C'était quand même super classe de se trimbaler avec ce genre d'habits. Pour passer incognito, c'était parfait ... ces fleurs dessus, cette couleur. Elle eut un frisson dans le dos. C'est donc tout sourire qu'elle regarde Sam dans sa tenue de mariée et qu'elle tapote dessus comme pour la nettoyer d'une poussière invisible. Pendant que Cerbère percute le montant du prix des robes, l'Espagnole la retire délicatement, une jambe après l'autre et la dépose sur la paillasse.

Les bras sont croisés, l'air est détendu et le regard malicieux.



Hein, t'as vu, c'pas des robes de la Cours des Miracles ça. Ça déchire la garde dé robe de la Reine j'suis sure. Héhé, c'pour ça qué je te dis de faire gaffe à notre rente. T'es bonne à marier avec toussa maintenant.


35 000 écus ... faudrait déjà qu'elle se rappelle combien elle avait dans ces appartements, et ça, c'était autre chose. Celui de Saint Claude, elle tenait à jour chaque particule d'écus qui y entré mais celui de Bourges et de Fribourg, ça c'était une autre question. Dans l'ensemble, elle ne se plaignait pas de sa fortune. D'ailleurs, personne ne savait exactement combien elle avait, même pas elle. Pour sur que le brigandage et le pillage rapportent vachement plus que cette foutue mine. En quinze jours, elle avait récolté simplement un mal de dos terrible et des crampes dans les avants bras -découvrant au passage des nouveaux muscles- Alors qu'en étant sur les chemins, il pleuvait des écus à foison. Elle se retrouvait désormais comme une va-nu pied merdique.

Qu'elle tristesse de finir comme ça.



Bah même si j'avait cette fortune, jé peux t'assurer que JAMAIS ne n'aurais payer pour ça ... c'pas rentable d'investir dans le tissus. Puis surtout avec toi, vu cé que tu en fais hein.


Elle réfléchit un instant avant d'ouvrir le bec, choquée :


Non mais attend ... dans toute ta vie là .. t'as récolté même pas 4000 écus ? .... Mais t'arrive à vivre comment ? La vache, t'es vraiment pas un bon parti. Putain, jé me suis fais enfler là.


Bien profond même !

C'est donc tout naturellement qu'elle lâcha un :



Bah on les a volé ces robes ! Tu crois qué quoi ? T'es bourrée, tu fais n'importe quoi et moi comme une conne, je couvre tes conneries de gamine là.


Autant appeler un chat, un chat. Toute cette histoire était uniquement la faute de Sam. Ça se dit Royalo et ça fait n'importe quoi aussi. Dans le genre mauvaise foi, il n'y avait pas mieux ! Elle la scruta d'un air d’innocente qui accuse. Que c'était jouissif de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre et de se sentir forte comme ça. Comme quoi, elle ferrait une parfaite juge, impartiale et juste.


On paye qué dalle voleuse On garde le tout et on ne dit rien à personne, tu verras, ça marche super bien Et puis, si on nous emmerde, jé dirais que c'moi qui est chapardé et on en plus. Personne ne nous à vu de toute façon. Pète un coup, détend toi les braies, tu vas voir, c'est jouissif.
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Samsa
    "Je ne sais pas comment te dire,
    J'aurais peur de tout foutre en l'air,
    De tout détruire;
    Un tas d'idée à mettre au clair."
    (Joyce Jonathan - Je ne sais pas)


Logique. Shawie n'aurait jamais payé autant pour si peu, surtout pour "ça"; des robes quoi ! D'un autre côté, Samsa n'aurait jamais mis de robe, mais visiblement elles avaient eu un soucis toutes les deux.
La Cerbère va retrouver son épée qui se remet à sa taille et la cotte de maille recouvre le corps féminin familier. Heureusement qu'elle n'avait fait qu'enfiler la robe sur ses habits ! L'idée même d'avoir ce tissu collant véritablement sa peau lui donne des frissons de dégoût. Retrouvant son attirail donc, elle se sent déjà mieux et se tourne vers Shawie.


-Bin non pardi, j'ai même pas la moitié de dix milles té. Déjà parce que j'ai pas de champs, ensuite parce que je voyage beaucoup, encore ensuite parce que je rencontre forcément des brigands -et eux ils ne me câlinent pas tu vois pardi- et eennncore ensuite parce que sur un salaire de quinze à vingt écus par jour, je n'en gagne en réalité que neuf à quatorze vu qu'un pain tourne aux alentours de six écus pardi. Ajoute à cela que quand y'a des guerres té, les blessures m'empêchent d'entretenir ma SU-PER-BE silhouette pardi, et que donc je dois compenser par de la viande à environs dix-huit écus pardi, ce qui me fait un salaire entier, VOIRE un salaire et un dixième té.
Et puis moi aussi j'aime bien avoir quelques trucs insolites qui ne coûtent pas tous que deux écus pardi...


Fin de la démonstration mathématique, début de migraine pour les deux droguées de la veille. Conclusion : Samsa n'est pas un bon parti en terme de richesse, malgré des biens rares qu'elle possède. Comme un poisson d'Avril. Elle est persuadée que vu l'époque, il se vendrait très cher, mais son esprit de collectionneuse le lui interdit puisqu'elle n'en a qu'un.
En revanche elle doute fortement que les robes, ce soit son idée. Même bourrée, même droguée; pas vrai ? Non décidemment, ce ne pouvait pas venir d'elle, aussi secoue-t-elle vivement la tête, pas d'accord du tout.


-Vu comment t'as l'air d'apprécier ces... "Choses" pardi, je dirais plutôt que c'était TON idée et que TU m'as entraîné là-dedans pardi té ! Naméoh té !

Faudrait voir à ne pas pousser Cerbère dans les poireaux quand même, elle n'avalait pas tout n'importe comment, surtout pas ce genre d'accusations qui froissaient autant son égo que sa personne. Des robes, venant d'elle quoi...
Samsa dégaine l'épée et porte la robe de la pointe pour la déposer sur le lit. Hyerk. Elle se tourne vers Shawie, qui est quand même mieux sans ce truc rose et fleurie, et rengaine.


-Et on en fait quoi en attendant pardi ? Parce que ça se plie pas comme une chemise ce truc pardi, alors comment on sort de là incognitas pardi ?

Parce qu'elles n'avaient en plus pas choisi des robes fines, pas trop bouffantes, peu voyantes, nan nan, c'était bien les robes qui arrivaient même à grossir une femme enceinte au terme de sa grossesse.
Putain, elle allait décapiter ce tavernier qui les avait droguées.

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Shawie
Hummm jé crois aussi qué tu as oublié la part pour la boisson. Vu cé que tu enquilles, mé demande comment tu fais pour pas être sur la paille tiens. Et c'pas ma faute si tu préfères vivre dans la misère qué dans la luxure ... bon pas la luxure mais au moins le confort minimum. Tu vois par exemple, quand je brigande, c'pas moins de 300 écus par jours alors là, c'est le festin. J'vais même t'avouer un truc : je me suis même demandée ce qué j'allais foutre avec autant d'écus. Du coup, j'ai acheté des conneries.

Je chie dé l'or !



Elle hausse les épaules sur la théorie presque vraie de la Cerbère. Putain, c'est vrai qu'elle avait bien aimé chourer ces robes. A un moment donné, c'est plus le butin qui prime mais bien le simple fait de dérober quelque chose. Ça aurait pu être une gueille qui ne vaut pas plus que trois klopinecks, MAIS PAR CHANCE, le butin valait des écus ! Vachement d'écus. Et avec 20 000 écus, elle pourrait se trouver son bouclier à licorne, son trèfle à quatre feuilles, des bottes en fourrure pour l'hiver et à défaut, des godasses aux doigts pieds apparents pour l'été, pour la côte sableuse.

Les bras sur les hanches, le pied qui tapote sur le sol.



Quoi qu'on fait ? Bah on sort l'air de rien. On les porte comme si c'était les nôtres.


Un large sourire s'afficha sur le visage de l'Espagnole. Rien que l'idée de revoir Sam la dedans la mettait dans un état ! Pour la motiver, elle s'approcha d'elle et s'en vient jouer avec ces lèvres, une main sur la joue Cerbertienne. Les lèvres sont goûtées tendrement, titillées et sa langue vient jouer avec sa voisine. Fallait mettre le paquet, parce que là, la, le défis était grand et osé !


Allez, enfile ta robe ...

Ou alors.



Une idée ... froutrement conne mais une idée ! Sam ... Samuel ...


J'enfile ma robe et toi tu té déguises en homme. Tu attaches tes cheveux, tu dégages ta toque, tu aplatit encore plus tes seins et tu baisses la tête. Tout lé monde pensera à un couple traditionnel qui vient dé faire les boutiques matinales, t'vois.

Samuel MAGNESTOILECUL !!



En attendant, l'Espagnole enfile de nouveau sa merveilleuse robe -à croire que les champignons font de nouveau effet- attrapa la toque de Sam qu'elle fourre dans la sacoche. Les lacets seront attachés plus tard.
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