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[RP] Des-Terreurs de cadavres !

Ellya_de_la_duranxie
Ne pas paniquer, ne pas paniquer...

Qu'ils puissent avoir été pris sur le fait ne l'inquiétait pas plus que ça. Non, c'était plutôt ce petit asticot blanc et grassouillet, accompagné de toute sa famille évidemment, qui commençait à lui donner des sueurs froides. Ils grouillaient, se baladant sur le visage de la défunte, à un pouce du visage de la religieuse qui avait réussi miraculeusement à amortir la soudaine chute sur ses coudes, lui évitant de finir la tête dans le plat de spaghetti.

Ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse, hein, Ellya.

Elle entendait le détective derrière elle et n'osait pas bouger de peur d'aggraver la situation. Si Mucius n'avait pas déterré le mauvais cadavre, aussi! Et tandis qu'elle songeait que tout était et serait de sa faute à lui, elle continuait à scruter les larves, leur intimant d'une force mentale très puissante de ne pas grimper sur elle.

Plouf.

Elle n'avait même pas eu le temps de crier en même temps que les autres voix, par solidarité, qu'elle sentit un poids énorme s'effondrer sur elle, encore! Sa tête, par le choc, s'encastra dans celle de la morte.

AaaaaaaaaAaaaaaaaAaaaaaaaAaaah!

Mue de la force des désespérés, elle s'écarta vivement avant de se lever et de se frotter frénétiquement le visage.

J'en ai dans la bouche! Enlevez-moi ça! Enlevez-moi ça!


Elle les sentait qui grouillaient maintenant partout et, faisant fi des coups de coude portés et de ce qu'elle écrasait -main, pied, qu'importe- elle gesticulait dans tous les sens comme possédée par le Sans Nom.

A l'aide! A l'aiiiiiiide!
Mucius
Dieu avait créé un ciel et une terre. Bien séparés. Proprement, par une ligne d'horizon nette comme un fil à couper le beurre. C'était pas du travail bâclé. Pourtant, depuis le début de la soirée, les deux avaient tendance à s'inverser, se brouiller, se mêler dans le champ de vision de Mucius. Tombé sur les fesses et la précipitation en un zeugma qu'il appréciait beaucoup, le Brun était tombé à nouveau à la renverse quand la religieuse s'était redressée subitement. Une culbute dont il ne se pensait pas capable l'envoya sur les jambes de la momie. Des os craquèrent, heureusement pas les siens. Le temps que ses yeux fassent à nouveau le point et décident où était le bas et où était le haut, les mugissements sortis de l'enfer heurtèrent déjà ses tympans. La voix était un croisement entre des intestins désespérément bouchés et un boeuf sorti d'une castration toute fraiche.

Inutile de dire que voir la Chose était presque pire que l'entendre. Des cheveux comme ceux de Méduse, crachant les vers, brandissant des griffes de dix pouces et cherchant à tuer tout ce qui passait en aspirant son âme par les narines. Mucius devint bleu, blanc, rouge, livide. C'était tout simplement plus qu'il ne pouvait en supporter. Son coeur s'enfouit sous sa rate pour se cacher et ses jambes tricotèrent l'air avant de trouver enfin une prise dans un mélange de terre et d'éclats d'os pour sauter hors de la tombe, battant probablement quelque records déposés plusieurs siècles plus tard. Le détective avait le don, toujours apprécié dans les bonnes sociétés, de trouver les mots justes et contenus pour exprimer ses émotions.


AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Quelques secondes plus tard, il était tapis derrière une pierre tombale, serrant dans ses bras l'inconnu qui l'effrayait une minute avant, ses dents jouant un numéro de claquette et ses yeux exorbités fixant la porte des enfers qu'il avait lui même creusé.
Ellya_de_la_duranxie
Et à trop crier, inéluctablement, elle finit par avaler une bonne bouchée d'asticots.
Écœurée ou regimbée par cet apport curieux de vitamines (selon les versions qu'elle en donnera plus tard), elle parvint à se débarrasser d'une grande partie de ceux qui avaient élu domicile sur et sous sa bure, jetant les uns, écrasant les autres. Ce faisant, elle criait, elle maugréait et, surtout, elle maudissait le détective qui semblait l'avoir abandonnée à son sort.

Après s'y être reprise à plusieurs fois, elle parvint à sortir du trou mortuaire, aussi furieuse que crasseuse. Elle avait au passage ramassé un gros caillou, nerveuse à cause du silence qui s'était abattu sur le cimetière, seulement brisé par un cliquetis inquiétant. La lune, qui jusque là avait éclairé le spectacle, s'était faite éclipser par de moutonneux nuages. A tâtons, ignorant son postérieur qui la démangeait toujours et les quelques bestioles qu'elle n'avait pas réussi à éliminer, elle fit quelques pas, contourna quelques tombes, ne se dirigeant qu'au bruit désagréable qui enflait à mesure qu'elle s'en approchait.

C'est ainsi qu'elle se retrouva derrière deux ombres, dont l'une n'était autre que son cher détective. Car, non, il ne semblait pas l'avoir laissée toute seule dans une tombe comme le couard qu'il n'était pas, mais plutôt avoir été pris en otage par un espèce de vieil homme qui l'enserrait de ses bras. Enfin, dans le noir, c'est difficile de dire quel membre appartient à qui. Mais la religieuse flaira le danger, sentit la détresse de son Sauveur de moutons, et lança de toutes ses maigres forces son caillou sur la tête du quidam.

Un crâne se brisa.


Mon dieu. Je l'ai tué? Je l'ai tué?

De la panique dans sa voix.

La lune réapparut. La lumière sélène avec.

Le fossoyeur gisait à terre, la caboche intacte. Mais ce qu'elle avait pris pour un caillou n'était autre que celle de la défunte, tête explosée au sol en de multiples éclats.


Ohlala. C'est mauvais tout cela. Mauvais. Vous venez de vous attirer des années de malheur sur vous, Mucius!

Car s'ils étaient dans cette situation de marde, c'était bien sa faute à lui.
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