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[RP] Dans les rues de Mācon

Sebelia
La réponse à la question de la jeune fille ne se fit pas attendre. Le ton était sarcastique.

Les yeux de Sebelia étaient posés sur les lèvres humides de l'homme. Des éclairs traversèrent les prunelles noisette et l'envie ô combien forte de le pousser dans le bassin et de le voir gesticuler dans l'eau. Rougissante de ces mauvaises pensées, il serait toujours temps de se confesser par la suite, la castraise observait de bas en haut l'épave qui se trouvait face à elle.

Un vagabond. Tout comme toi d'ailleur Sebelia, lui répondait une petite voix. Non ! il n'y avait pas de comparaison possible.

Et alors que les pensées de la jeune fille cheminaient, l'homme se présenta.

Quel toupet !

Lui tournant le dos, la jeune femme s'asseoit sur le bord du bassin regardant le chêne qui lui fait face. Ce chêne si immense et si rassurant sous lequel elle aime à se reposer seule.

Seule... C'était là que le bas blessait. La solitude... Faire le choix d'ignorer l'homme, enfin ce Kadrick, ou de se présenter à iceluy... Soupir à nouveau.

Jetant un regard par dessus son épaule, la brunette fini par répondre.


Sebelia. Je me nomme Sebelia.
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A la recherche de son tuteur...
Kadrick
Sebelia, nom assez exotique.
Le visage vers les cieux. Le bleu de ses yeux s'accordait parfaitement avec ce beau ciel dégagé.

Il n'en pouvait plus. Son fessier trouva à son tour repos.
Ni trop près, ni trop éloigné.
Juste assez pour pouvoir discuter. Posément, face au chêne nonchalant.


Qu'est-ce vous faîtes seule, en cette si belle après-midi ?
Pas de galant pour vous tenir la compagnie ?


L'alcool le rendait peut-être un peu trop loquace.
Et curieux sans doute.
Sa langue était comme liée aux ficelles de Dive bouteille.
Sa principale maîtresse du moment.

Sa face se perdit dans le creux de ses mains.
Néant artificiel.
Comme pour repartir de zéro. Tuer ces maux de têtes secs et inopportuns.

Pourtant, il la tenait. La pêche.

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~Seigneur, protège moi de mes proches... Mes ennemis, je m'en charge~
~L'un des trois, qui furent et qui sont ~
Sebelia
L'homme avait fini par s'asseoir lui aussi.

Prenant appui sur ses deux bras Sebelia avait renversé la tête en arrière afin de profiter de la chaleur des rayons du soleil sur sa peau.

Elle ne le regardait point mais pouvait sentir sa personne toute proche. L'homme la questionna sur les raisons de sa présence seule icelieu. Question pour laquelle elle n'avait point de réponse. Ou peur de la réponse tout simplement. Pourquoi ? Pourquoi son amant était-il à Cahors et elle à Mâcon ? Lelfeliilleur aimait les femmes, elle n'était pas naïve mais il aimait aussi se battre; il venait de s'engager dans l'armée pour une durée indéterminée. L'armée ou les jupons ? Crispation des mains sur le bord du bassin. Jointure des doigts qui blanchissent. Se mordre les lèvres une nouvelle fois.

Pourtant ils avaient fait des projets. Partir pour la Savoie. Prendre un nouveau départ. Une vie sans doute bien peu intéressante pour un jeune homme à la recherche de sensations fortes.

Fermer les yeux et répondre d'une voix lasse.


Non pas de galant pour me tenir compagnie. Il se trouve dans le sud du Royaume. Il paraît qu'il y a la guerre. En avez vous entendu parler ?

Regard par dessus son épaule vers l'homme. L'espoir d'entendre confirmation de ces dires. L'espoir qu'il ne se moque point d'elle. L'espoir de....

Vous savez finalement il faut prendre le temps d'apprécier chaque instants de la vie. Sentir la chaleur du soleil, respirer et s'énivrer des parfums printaniers, boire et manger, être charitable aussi. Adoncques c'est ce que je fais ici.
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A la recherche de son tuteur...
Kadrick
Retour à la réalité, avec le fameux chêne comme point de fuite.

L'armée.
Beaucoup en seront ressortis changés.
En tandem avec la guerre, ces métamorphoses pouvaient être des plus surprenantes.
Il en était le parfait exemple.

Honneur, sang et loyauté. Il n'en garda que l'esprit de fraternité.
Mourir pour des nobles jouant avec leurs échiquiers. Ou reprendre sa liberté.

Son choix fut expéditif.
Les rencontres qui s'en suivirent le firent basculer petit à petit du mauvais côté.
Par dégoût ? Goût de l'action ? Sensation de liberté ?

A jouer avec le feu, avec les puissants, la fin est souvent tragique.
On finit enfermé dans une cellule d'où l'on ne s'évade pas.
Une cavale ne dure pas éternellement.


Vous avez raison de prendre le temps d'apprécier chaque instant de la vie.
Car on ne sait pas vraiment ce qui nous attendra demain au tournant.

Son regard un instant évasif se détourna de son chêne.
Joli petit papillon.
La vie est courte pour attendre ainsi son échéance.
Ne pas perdre ses ailes maintenant. Elles sont belles et colorées.
Son attente sera sûrement récompensée... Ou pas.


Non. Je n'ai pas ouï parlé de guerre.
Mais ça ne m'étonnerait pas.
Il y en a tellement. Et pour rien.


La pêche était petit à petit engloutie par la rate.
Comme un air de "spleen" s'emparant de lui.

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~Seigneur, protège moi de mes proches... Mes ennemis, je m'en charge~
~L'un des trois, qui furent et qui sont ~
Sebelia
L'homme avait attendu quelque temps avant de répondre à Sebelia.

La jeune castraise se tourna légèrement vers lui afin de pouvoir l'observer sans qu'il y prête attention. Tout en plongeant délicatement sa main dans l'eau elle lui jetait de petits regards curieux. Il semblait perdu dans ses pensées. Des pensées bien sombres à en juger par l'expression de son visage.

Il regardait le chêne. Puis répondit à la brunette, approuvant sa vision de la vie, semblant haïr la guerre, tout du moins son absurdité. Et puis sans doute quelque chose qu'elle ne saisissait point encore.... Le ton de sa voix si mélancolique. Son regard se détourne enfin de l'arbre.


Kadrick et vous ? Pourquoi êtes vous ici ?

Paupières baissées tandis que sa main caresse l'eau. Posture innocente alors que la jeune femme cherche la conversation.
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A la recherche de son tuteur...
Sebelia
Kadrick ?

La jeune brunette n'ayant point réponse à sa question regarda par dessus son épaule. Le jeune homme toujours assis sur le bord de la fontaine s'était endormi, le corps légèrement incliné, la tête baissée, les bras croisés sur la poitrine. Son souffle régulier faisant gongler sa cage thoracique. Au moins il est toujours vivant !

Sebelia se leva doucement, effrayant une poule qui s'était enhardie à picorer quelques graines près d'elle. Caquètement et battements d'ailes dans un mouvement de panique alors que le volatile se sauve.


Chuttttttttttt !

La jeune femme appliqua son doigt sur ses lèvres comme si le gallinacé pouvait comprendre le sens des mots...

Regarder l'homme cuver son vin. Pousser un profond soupir. Hausser les épaules et se dire qu'il est temps de rentrer.

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A la recherche de son tuteur...
Della
Un jour, à Mâcon, une blonde !

Jolie ville.
Peu de monde.
Sans doute pas la bonne heure !
Balade solitaire, un chien sur ses pas, comme toujours.

Arrêt sur le marché.
Tourne et tourne entre les étals.
Hum...rien à acheter, juste à regarder.
Se laisser tenter par la jupe tant désirée ?
Non !
Pas là pour dépenser, besoin des écus pour se loger.

Le chien aboie, senti l'odeur de la viande, tourne autour du boucher.
Sourire échangé, boucher laisse tomber le gras. Chien heureux.

Taverne ?
Vide !
Rhaaa...la blonde avait envie de compagnie.
Tant pis ! Ira voir plus loin !
Mais plus loin...c'est l'arrivée...brrr...

Fontaine coule, eau rafraîchit, glouglou chantant.
Quelques femmes et enfants autour, prennent l'eau, jouent à éclabousser.
Scènes tranquilles d'un quotidien tranquille.
Repassera un jour...

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Subcal


Ah ça ! Voila Mâcon...étape parmi les étapes...comme le soleil se lève, la ville se réveille, dirait-on...Cornes du Bouc !

Il presse son cheval qui, fatigué de la nuit, n'augmente pas le trot.

Derrière lui, accrochée à son dos, sa compagne somnole.

Mâcon !...Mâcon !...C'est certes un joli nom...un nom de fin de Printemps, presqu'un nom de souris, un nom de Libellule... Mâcon...un nom de rue aussi.


..il faudra que j'en parle chez moi...

Sourire fatigué, joues creusées de ce voyage qui n'en finit plus...et dire que le prochain devrait l'emmener aux portes d'Egée...

...on y réfléchira encore...quand la route s'allonge, les projets rapetissent...

Pensées de la nuit...

Il sourit :

Marque du Bouc, marque du Loup...marqué du sceau...voila que je commence à me transformer en être de la nuit...mais bon...cela me sied...ce n'est point infâmie...

Hola ! Voila la Ville, entrons-y, et trouvons un endroit où trouver du sommeil avant de repartir.

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Nienor_



Des mimiques .. oui des mimiques , elle en fait toujours quand elle est en plein reve .. les bercements se stoppent doucement , la jeune femme se réveille .. les doux rayons du soleil commence déjà a éclairé cette journée .. une douce drise se rue dans sa chevelure ..
Doucement elle défait son étreinte de son compagnon ..

"Bonjour Vous .. Comment allez vous ce matin ?"

La jeune femme descend du cheval .. pauvre cheval va falloir l'abbreuver et lui trouver quelques carottes ...
Elle ne prend meme pas le temps de regarder autour d'elle , juste repérer une grange qui semble abandonnée et ombragée ..

"Que pensez vous de la grange là-bas ?Elle semble bien ombragée nous n'aurions point à souffrir de la chaleur .."

Ses yeux se ferment quelques instants , elle s'étire tel un chat .. repense à la nuit passée .. Le Loup et la Louve ont scellés un pacte .. un pacte de sang .. sans conditions de temps .. jusqu'à la nuit des temps .. menant dans l'indécent..
Une meche qui se veut rebelle vite rapatriée derriere l'oreille..

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Della
Un jour, à Mâcon, une blonde...déjà vu !

Quelques heures plus tôt.

Cette nuit avait été particulièrement rude.
Déjà, le départ de Lyon avait été un arrachement.
Quitter son frère et les deux bambins, décider Jullius à refaire son bagage, abandonner la douce tranquillité du sourire de Maria, la nourrice...tout cela avait été très difficile et ne s'était achevé que dans des larmes.

Mais bon, faisant bon coeur sur mauvaise jambe, Della avait bien vite apprécié d'être à nouveau sur les routes.
Le chemin se passait tranquillement, au gré du pas des chevaux, entre rire et demi-sieste.
Jullius, enfant adorable, avait fini par retrouver aussi son beau sourire et tous les deux avaient adoré redécouvrir les étendues des champs de blé.

Alors que le soleil déclinait doucement, que Jullius baillait et que les chevaux soufflaient, la petite troupe mit pied à terre pour se reposer.

Etendue sur le sol, somnolente, Della n'entendit pas le brigand arriver.
Bien vite, sans qu'elle ne comprenne comment, l'homme aux cheveux hirsutes les menaçaient, Jullius et elle, de son bâton.
Tremblante mais en colère, Della arracha la bourse qui pendait à sa ceinture et la lança à l'homme.

Prenez ça mais laissez le gamin.
Sans ouvrir la bouche, l'homme lui indiqua un sac contenant leurs provisions.
Della le lui envoya, priant le ciel qu'il les laisse après ça.

Le gredin s'enfuit, comme un lâche qu'il était !


Au bord de la fontaine.

On fait quoi, maintenant, Della ?
J'ai faim...


Je vais aller voir le maire. Je vais lui demander de l'aide. Puis, on portera plainte contre ce monstre. Tout en parlant, Della passait un peu d'eau fraîche sur le visage de Jullius. Il avait pleuré et de longues stries noirâtres marquaient son visage. Elle lui souriait, tentant de le réconforter, au mieux. Ensuite, on va chercher un endroit où passer la nuit. Je vais tâcher de travailler un peu, pour avoir de quoi acheter de la nourriture, demain. Aujourd'hui...on jeûne. Elle savait que ce serait difficile pour le gosse mais, elle n'avait plus rien !

L'enfant acquiesça. Son regard se posa sur la surface de l'eau, il devint pensif.

Della enrageait ! Mais pour rien au monde, elle ne voulait angoisser l'enfant davantage. Pourtant, elle se jura que le rustre qui avait osé la menacer le paierait cher, très cher même...

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Della
Lendemain, même fontaine, mêmes personnages.

Tu vois, Jullius, le ciel était avec nous. Certes, nous avons eu très peur et nous avons perdu des plumes mais...la Bourgogne est une région qui veille sur ses habitants et lorsqu'on est brigandé, le Comté vient en aide aux victimes.
Et de plus, j'ai rencontré des gens charmants, ici, à Mâcon.


Grumph...

Quoi ?

Moi, comme gens charmants, j'ai juste vu la femme de l'aubergiste qui m'a fait éplucher des oignes pendant des heures. Tiens, sens mes doigts !
Le gosse avançait la main en direction du nez de Della, celle-ci détourna la tête en riant.
Ah non ! Ca pue, les oignes !

Della plongea sa main dans l'eau de la fontaine avant d'éclabousser allègrement le gamin, avec un regard espiègle.
Celui-ci fit de même et c'est au milieu d'un grand rire qu'ils se retrouvèrent tous deux trempés.

Ah nous voilà beaux !

Viens, on va au marché. Il nous faut de nouvelles provisions, pour la route.


On repart quand ?

J'sais pas...bientôt, faut que je rentre à Beaumont. Il y a les vignes...Mon frère me les a confiées.

La femme et l'enfant prirent la direction de la grand'place, là où se tenait le marché.
Dans la tête de la blonde, une idée avait fait son chemin...Puisque son frère lui faisait confiance, elle devait faire de leur cépage, un cru dont le nom ne passerait pas inaperçu...pour cela, elle avait des gens à rencontrer.

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Miss_darcie
Darcie arriva à Maçon pendant la nuit, elle avait dormi dans un petit coin de la ville ou elle ne voulait déranger personne si tard...

Des l'aube elle commença la visite de la ville. une très belle ville d'ailleurs.
elle la recommanderai à ses amis. elle s'installa quelque instant en plein milieux de la ville près de la fontaine, elle commença par ecrire a celui qu'elle aime ensuite sa cousine, celle qu'elle allait rejoindre...

elle trouva la ville un peu peuplé mais ce jour est le jour du repos, elle passa en taverne mais celle ci était vide... biensur l'heure passait et bientot elle devrai reprendre la route...

elle pensa à ce voyage qu'elle faisait pour aider plusieurs personne.

Darcie fini par se balader au marché acheta quelques produits pour le voyage.

Son premier jour de voyage se passa avec succes...
Tanisha
Tanisha était arrivée dans la matinée... Elle s'était assoupie contre un tronc d'arbre, tellement fatiguée par la route... Ensuite, elle avait tenté de faire un petit tour en taverne, mais avait rencontré un singulier personnage qui l'avait fait en sortir très vite...

La voilà désormais à errer dans les rues de la ville... à regarder à droite et à gauche, à chercher elle ne savait pas quoi... et à avancer , souriante, saluant chaque passant... à la découverte de la ville...

Elle se demandait toujours si la ville, où elle était, serait la bonne.. et en était repartie à chaque fois... Elle ne se leurrait pas sur le fait qu'il se pouvait que ce soit pareil ici. Néanmoins, elle comptait bien rester quelques jours... et découvrir les habitants de la ville...

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Tanisha...

Voyageuse novice qui rêve de voir tous les coins du royaume...
Svaltard
[En sortant de la taverne "Au Bouclier de Cudot"]

Son sang bouillonnait dans tout son corps. La marque rouge au niveau de sa gorge l'irritait. Svalt venait de se battre en taverne avec Sylste, l'ancienne amante du vrai Chaos. Naturellement, elle ne lui a pas dit qui elle était réellement, mais n'a pas cessé d'affirmer qu'il n'était pas Chaos d'Erzulie Dantor, soit disant qu'il n'a pas la même odeur, la même voix, la même force, le même caractère et plein d'autres choses. Ce qu'il ne fallait pas entendre ! Néanmoins, elle eut raison sur un point : il ne pouvait pas prouver qu'il était ce brigand puisqu'il n'avait pas sa cicatrice à la joue, à la poitrine ou à son pied. Peut être allait-il devoir s'infliger ces marques ? Après tout, cela lui permettrait de ne plus porter ce masque, même si le reste de son visage est différent de celui du Chaos de Genève. D'un autre côté, si il le portait, c'est aussi car il avait honte de son visage et de son physique. Il n'avait fait montrer ces choses qu'à une seule personne, digne de confiance selon lui, qui est maintenant à Dijon. Il allait d'ailleurs la rejoindre.

Serrant toujours sa dague dans sa main, il pensa à rouvrir la porte dans son dos, et aller éliminer cette vermine qui se battait avec de l'ironie et du sarcasme, l'arme des faibles quand ils sont seuls. Mais qu'allait-il faire face à cette bouseuse et l'étrangère qui riait de lui ? Rien, pas tant qu'il n'aura pas d'épée. Vivement qu'il en ait une, il pourra enfin pourfendre ceux qu'il hait de tout son cœur. Son cœur ? Il commençait à se le demander. Il se mettait dans la peau d'un brigand mort et qu'il a enterré lui même, ce n'était pas lui, ce n'était pas le fils de bourgeois qui ne sait que sourire quand les invités de ses parents le regardent, ou encore à étudier dans sa chambre, toujours seul. Il voulait devenir comme le premier et effacer le second, mais ce n'était pas si simple...
Enfin, passons, il réfléchira à ça cette nuit, lors de son voyage.




[A la grange]

Il était enfin arrivé. Après une vingtaine de minutes de marche qui le calmèrent, la grange où il logeait était en vue. Homme et animaux cohabitaient dans cet endroit insalubre. Svalt ne prêta pas attention aux moutons qui bêlaient en le voyant arriver, il se dirigea directement vers l'échelle qui menait à l'étage supérieur, là où les bêtes n'allaient pas, où lui non plus d'ailleurs car le foin stocké là ne laisse presque aucun espace, sauf pour le baluchon du vagabond.

Il saisit celui-ci à deux mains, un peu moins d'une vingtaine d'épis de maïs, c'est lourd. Une fois le sac bien en main, il usa de sa légendaire délicatesse pour jeter le sac à terre, faisant fuir les rares bestiaux curieux qui s'étaient réunis en bas de l'échelle, et sauta à son tour. Bien sûr, il atterrit sur le coccyx, faisant danser les écus de sa bourse, mais il se sentait tellement soulagé de pouvoir à nouveau prendre la route. Il en oubliait presque son altercation de tout à l'heure.




[Aux portes nord de Mâcon]

Enfin, la route s'ouvrait devant lui. Là-bas, il ne verrait plus ces paysans qui ne parlent que de leurs champs, et parleront de son départ pendant quelques jours. Il serait seul, pourrait penser à son avenir tout en marchant vers Chalon, en espérant que l'ambiance y soit meilleure, même si il sait qu'il y croisera encore des paysans.

Hey ! Toi là ! L'masqué !

Une voix forte s'exclama comme un coup de tonnerre, et elle semblait lui être adressée. Chaos s'arrêta et tourna la tête vers la source de ce vacarme, se rendant compte que c'était un des gardes de la ville, en compagnie de deux de ses collègues, qui riaient entre eux. Haussant un sourcil derrière son masque de métal, se demandant ce que ces gras-double lui voulaient, le vagabond rétorqua :

Ouais ?

L'homme qui l'avait interpellé donna un petit coup de coude dans le ventre de son camarade qui essayait de ne pas exploser de rire, et lui murmura " Encerclez le... ", avant d'avancer vers le brigand, bombant le torse pour montrer sa supériorité, suivi de ses camardes qui prenaient un air sérieux.

Y a une taxe pour les voyageurs, t'sais ? Faut payer 90 écus pour passer ces portes !, dit-il avec un sourire moqueur en pointant d'un geste de la main les portes de la ville, bientôt cachées à la vu de Svalt par un des gardes taillé comme une armoire à glace.

Garder son calme. Fallait absolument ne pas s'énerver, rester zen. C'est vrai qu'ils font les coqs parce qu'ils sont plusieurs, et que seul, ils feraient moins les malins, mais c'est pas le moment de se faire briser les jambes.


Une taxe... Mouais... Et c'est marqué où ?, demanda Svalt d'une voix dubitative, surveillant les autres gigolos qui guettaient sa bourse bien remplie.

Celui qui semblait l'instigateur de ce racket rit grassement à son nez. Oh qu'est ce qu'il aurait voulu enfoncer une épée dans sa bouche pour le faire taire, lui couper la gorge avec sa dague, lui trancher la tête d'un coup de hache, le pendre avec une corde, lui arracher la langue et ses dents pourrîtes avec une pince, ou encore...


C'est l'conseiller du comte qui l'a ordonné ! réussit finalement à articuler le fonctionnaire.

Là, s'en était trop. Svalt allait pas se laisser faire par des tas de muscles sans cervelles bon qu'à suivre les ordres à la lettre -critères de sélections chez les fonctionnaires municipaux, parce qu'après tout, c'est pas n'importe qui qui peut envoyer des tonnes de copie d'une même lettre à toutes les personnes concernées. Et après, on se plaindra qu'il n'y a plus de bons gardes pour arrêter des géants devant le bureau de l'entrée du duc-.

Qu'est ce que j'en ai à faire du comte, hein ?! Je suis pas en laisse, moi ! En plus, y a même pas de comte puisqu'on est dans un duchééé !

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, l'un des gorilles lui attrapa le col de sa bure et le souleva sans visible difficulté, puisque Svalt n'était pas très épais.

M'en fous ! Tu donnes les 90 écus, ou on te fait rouer sur la place publique ! hurla le garde qui parlait depuis tout à l'heure.

Bon, visiblement, il n'allait pas s'en sortir cette fois. Il pourrait facilement défaire sa robe de bure et retrouver le plancher des vaches, mais les armoires à glaces stéréotypés lui bloqueraient le chemin. C'est donc avec regret, et une colère qu'il ne cacha pas, que Chaos prit sa bourse, l'homme qui le tenait le relâcha, et il put jeter une à une 90 pièces au pied de son agresseur, qui se pencha vers le vagabond pour être à sa hauteur, et lui dit de son habituelle voix rauque :


Merci l'gueux !

Son souffle sentait le saucisson et le vin, et en plus, il faisait de la buée sur le masque. Ses comparses s'écartèrent du chemin, laissant le champ libre au brigand qui s'est fait brigandé. Il tourna le dos à ces hommes détestables et lâches, en serrant les poings, se forçant à ne pas se retourner et à leur sauter au cou pour qu'ils arrêtent de rire en ramassant les écus. Enfin, il était libre, maintenant...
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