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[RP] Like a Virgin...

Madeleine_df
- Aoutch !

Retour à la réalité. Elle qui s'était perdue dans sa contemplation du plafond, dans ses prières, dans sa vaine tentative de garder plein et entier contrôle de sa personne, ne peut cette fois pas empêcher une réaction spontanée. Et la princesse de redresser la tête, repliant le cou pour venir poser des yeux interrogateurs sur le comte. Qu'est-ce que c'est que ces manières, Dédain ? Visiblement, il ne savait pas très bien non plus. N'avait pas l'air de comprendre. Et s'était radicalement éloigné d'elle.

Allo ui cer Sherlock Holmes. Mady mène l'enquête, et en conjuguant tronche étonnée de l'époux et localisation du pincement, en déduit que finalement, il voulait seulement faire ce pour quoi elle l'avait devancé : Relever le chainse. Océan de mortification donc pour notre jeune vierge, qui hésita à lui révéler le pot aux roses qui risquait de la faire passer pour la première des dépravées : Pensez-vous, elle savait quoi faire alors qu'elle était censée être innocente de ces choses là. Mais après tout, elle n'avait rien à se reprocher, sinon d'avoir voulu se montrer trop prévenante, et se dit que la soirée pouvait difficilement être plus foirée qu'elle ne l'était déjà. Je choisis l'honnêteté, Jean-Pierre.


- Oh je... A vrai dire ma chemise était déjà remontée. Je...

J'ai imaginé un million de scenarii dans ma tête avant ce soir ? N'allons peut-être pas jusque là.

- Voilà.

Cela dit, s'il envisageait déjà de la déshabiller, c'était bien qu'il comptait passer à l'étape supérieure. Et toujours armée de sa volonté de bien faire les choses, notre héroïne retrouva le confort de son oreiller, regard de nouveau rivé au plafond. Et de replier les jambes, de chaque côté de Dédain, pieds bien à plat sur le matelas, bref, en position d'accouchement, si ça peut sortir comme ça, ça peut rentrer aussi.

- Vous pouvez y aller. Je crois que ce sera plus pratique ainsi.

Romantisme. Élégance. Glamour.
Le top du top.

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Dedain
    Le top du flop, plutôt.
    Wesh.

    A l’embouchure des mystères féminins, Dédain est figé donc, le nez en l’air, quêtant quelques signes divins, maudissant sa présente condition, hurlant à la lune tel un louveteau apeuré, geignant fort bien contre ces foutus idées d’engagements maritaux. Tout ce qui lui semblait être alors de bonnes raisons, des raisons matérielles, des raisons d’influence, des dévotions provinciales, des expansions sagement pensées, plus rien n’avait d’attrait, de cause convenable, de conséquence adéquate en cet instant. Il voulait pour le présent tout balayer d’un revers de main, s’enfuir en courant, f*ck le Béarn et se faire moine à jamais. C’est une bonne situation, ça, moine ? Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise situation…A l’évidence. Il faudrait seulement s’accommoder de la tonsure d’usage et pleurer quelques temps la perte de ce soyeux écrin d’or discipliné par quelques rubans. La bure, finger in the nose. Pas de quoi en faire tout un plat. Si ça gratte, c’est bien la preuve qu’on est vivant, non ? L’absence de confort, on prend. Ascétique, on ne le répétera jamais assez. Et donc, pas de confort, pas de coussin. C’est bien, ça, pas de coussin. Mais ça veut dire pas de céleri non plus, pas de « aïe-ce ti », pas de « corps pas chaud » servi au matin.
    Tristesse et dépérissement.

    Merde, qu’est-ce que c’est que ça ? Ah ! Un picotement à la main. Nous aurait-elle déjà empoisonnés de ces charmes viciés, l’espiègle enfant ? La pulpe des doigts entrée en contact avec la chair immaculée s’électrise, brûle et gratte. Frisson. Qui remonte. Se propage. Se fait tremblement dévastateur. Il le contient au possible, le Noldor, en croisant les bras sur son buste décharné et malingre, froissant sa chemise au passage, avant d’acquiescer sobrement aux explications ténues de l’agnelle en fleur.


    Ah. Oui. Vraisemblablement. Ce doit être la faute à un coup de vent. Voilà. Plus pratique. Hum hum. Vous êtes bien cordiale de me faire passage, Votre Altesse.

    Dédain. Ta gueule.
    Il se rappelle alors (trop tard) les écrits de la puterelle, qui lui conseillait mieux de se taire plutôt que de déblatérer de grosses conneries. Bon point. Autant suivre les indications d’une artiste du métier. Mais elle signalait aussi qu’il fallait palper, caresser, effleurer, pétrir, masser, frôler. Non-sens. Quelle étrange idée. Une idée qui lui faisait monter aux lèvres un rictus sévère. Et aux prunelles de coupables aveux. Il baisse de fait ces dernières sur la silhouette allongée, aperçoit en périphérie de sa vision les hauteurs dressées des genoux dévoilés, et au centre un vaste piémont grevé de quelques cimes aérées, prisonnières encore de quelques puretés de soie.
    Tension. Vigueur.

    En l’antichambre des arcanes nuptiales, le Comte abandonne la scrupuleuse pétrification en cours pour se frotter méthodiquement les yeux, comme pour chasser de son esprit cette vue plongeante, trop réelle pour être vraie. Mais l’impression format A4 est faite et copie est enregistrée dans le disque dur externe (hinhinhin – pardon). Il joint les mains à sa bouche, se les frictionne un peu pour en expulser toute chaleur – logique –, avant de s’activer. Il ne saurait plus ne plus bouger, pris d’une soudaine panique inattendue, d’une frénésie benoîte qui lui colle à l’épiderme. Alors il plonge après avoir pris sa dernière respiration. Apnée. Profondeurs abyssales. Pression océane.

    Aux portes de l’abandon, visage de marbre effrité faisant face au minois flamboyant de sainteté, poings revenus aux pourtours, le Deswaard se laisse accueillir par les bras épousés, s’engouffre entre les cuisses princières et enfonce résolument, maladroitement, cet huis à abattre.

    Alerte.
    Le Béarn envahit le Lyonnais.
    Je répète. Le Béarn envahit le Lyonnais.

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Madeleine_df
Océan de mortification, suite et fin. Ah ça oui, elle est bien cordiale ! Et à deux doigts de le repousser pour aller se frapper la tête contre le mur ! Écarlate, à ça d'éclater en sanglots nerveux, ou de se mettre à trembler violemment, la Princesse prenait sur elle pour contenir le flot de ses émotions. Froidement douchée, la hardiesse qui lui était venue au corps s'était évanouie. Plus de fourmillements, de chaleur au creux du ventre, de respirations écourtées. Simplement son cœur qui continue à battre la chamade, non point par l'envie, mais par l'anxiété du moment. Et ses yeux qui retournent se perdre sur les lézardes du plafond, pour ne surtout, surtout plus regarder l'époux.

Qu'on se le dise, l'Hivernal savait souffler le froid tout aussi bien que le chaud.

Adoncques elle le fuit. Se réfugie au sein de sa citadelle intérieure, aux solides fortifications, plus blindées que la ligne Maginot, plus hautes et longues qu'à la frontière mexicaine (version Trump). Bref. C'était pas le fort de Jo le Rigolo. Elle s'y cacha. Et attendit que cela passe. Et si lui abandonnait ses postures immobiles, elle prenait à coeur de respecter à présent scrupuleusement son commandement, mue par la crainte d'aggraver encore la situation, son cas, le mauvais départ de leur mariage, son échec inéluctable, se voyant déjà prématurément morte en son lit de souffrance conjugale, plus jamais touchée, jamais aimée.

Et-ce que tout ceci l'aida à se détendre ? Absolument pas. Pire encore. Elle bougea. Si, un tressaillement à peine, et des poings qui se serrèrent. Les lèvres pincées et mordues en dedans pour étouffer mieux le léger râle de douleur. Les yeux qui se clorent, serrés. La citadelle était attaquée. L'ennemi aux portes. Et le bélier qui tape, tape, tape (c'est sa façon d'aimer).

Alerte.
Le Lyonnais est à feu et à sang.
Je répète. Le Lyonnais est à feu et (surtout) à sang.

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Dedain
    Dédain n’écoutait pas son corps. Il ne l’avait probablement jamais fait. Ne le faisait plus depuis longtemps. Oubliée, la faim maladive et faible, créant des remugles crampés. Exclus, les primaires appels. Ignorés, les besoins éphémères. Il ne fallait nourrir que l’esprit et ne contenter que cela. Les yeux, ces fenêtres fades, se posaient donc sans envie sur rien et ne grignotaient que d’insipides beautés. Les lèvres n’engouffraient que les mets les plus ternes. Les mains ne touchaient plus que l’essentiel. L’odorat ne se titillait que du néant.

    Son corps lui criait des choses pourtant, parfois.
    Son corps lui en criait, là, maintenant.

    Reins, tripes, poumons.
    Mis en mouvement par volonté, actionnés par biologiques réflexes, ils s’emballaient désormais. Ils voulaient exploser, se tendaient et se crispaient tout à la fois de douleur et de contentement. De l’air, par Dieu ! Du sang !
    Cœur, chibre, épiderme.
    Battant la chamade, suintant de fièvre glacée, tiraillés par les charmes et les horreurs de l’instant, ils sombraient en leurs profondeurs respectives.
    L’esprit, dans tout ça…L’esprit – d’éther pur – voulait faire machine arrière, arrêter d’autorité la mécanique infernale, faire cesser les processus biens huilés. L’éternité semblait fugace. L’instant paraissait long et s’étirer. Mais l’esprit n’avait plus d’emprise sur rien, pour le présent. Il renâclait à la tâche, soufflait, se mutilait de façon véhémente. Sans résultat.
    Le corps criait maintenant.

    Et il s’exprime, chante et pleure. Une dernière fois. Sous la forme d’un râle sévère étouffé en la masse de la chevelure flamboyante.
    Et il rugit. Jusqu’à ce qu’il se rejette sur le côté et bascule, usé, avachi.
    C’est fini.

    Alerte.
    Le Béarn a conquis le Lyonnais.
    Je répète, le Béarn a conquis le Lyonnais.
    Ne laissant qu’un pitoyable champ de bataille. Il se retire de ces terres sacrifiées.

    Dans tout cela, l’immobilité enfin respectée par l’agnelle épouse était tout autant une bénédiction qu’un châtiment. Restée dans le marbre. Pas dupe, les yeux écarquillés à leur tour sur le plafond inatteignable, retrouvant en vain son souffle de sa place en la couche nuptiale, le Deswaard voit encore imprimé à même ses orbites la détresse et la souffrance toute tracée de Madeleine sur son visage parfait. Il revoit défiler le sillon désagréable de son dégoût marquant son front de nacre, les mâchoires abîmées si rageusement de douleur, l’inconfort, le supplice, le malheur. Et ça l’attriste, ça l’écœure. Il se sent sale, honteux et mécontent d’être tout autant apaisé d’en avoir terminé avec ce labeur infernal.


    Je…

    Je suis désolé ? Je suis nauséeux ?
    Peut-être un peu des deux, qui sait.
    Le Comte pousse sur ses bras pour se tirer du lit, demande un dernier effort à chacun de ses muscles transis et ankylosés. Vague à l’âme et malaise à la tripaille. Il reste un instant assis au rebord, souhaitant oublier ce fragile petit corps pétrifié juste là. En ce sens, il s’empare de la bouteille de cognac restée sur le guéridon. Il l’emmènera.


    J’attesterai de ma satisfaction quant à la pureté du votre hymen. Pour l’heure, je m’en vais.

    Il titube en décollant de sa peau meurtrie et impropre sa chainse humide et perlée de froid. Il tangue jusqu’à la porte et s’empresse de quitter cette antre suffocante, sans un regard en arrière pour l’Altesse abandonnée au poisseux du carmin couvrant ses draps.
    Lui, il trouvera refuge en la chambre qu’on aura préparé à son intention.
    D’où il s’effondrera à même le sol, probablement. Lessivé. Etranglé dans sa bile et ses tourments.

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Madeleine_df
La guerre, la guerre ne meurt jamais.

La citadelle et gaillardement assiégée. Les assauts du Comte se multiplient et se succèdent. La princesse prend son mâle et ses maux en patience, attendant une reddition qui lui semble ne jamais venir. Au fort, la résistance s'active. Et si le corps cède à l'ennemi, l'esprit lui se doit d'être fort. Elle sort de son corps. S'observe un instant, pétrie de honte. Fallait-il qu'elle fasse si mauvais accueil à son envahisseur ? Avec un visage pareil, aucun doute, il n'aurait aucune envie de revenir réclamer un quelconque tribut. Mais pouvait-elle avoir quelque pensée agréable, quand de toute son âme elle était occupée à se contenir immobile en sa prison corporelle ? D'ailleurs, toute cette tension... Pourquoi résister ? Ne peut-elle abandonner, s'abandonner, démanteler son enceinte pierre par pierre et lui ouvrir tout grand l'accès vers son centre ville ?

Là aussi, l'esprit échoue à commander au corps. Ses poings se referment sur les draps qu'elle serre à s'en blanchir les articulations. Et courageusement elle attend la fin du combat, roide, concentrée. Un râle qui sonne comme un coup d'oliphant, et la charge finale avant que ne vienne l'heure de la retraite ; une paix blanche a été signée. Il roule sur le bas côté, le vaillant soldat, reprend son souffle, panse ses blessures. Elle, colmate les brèches, et puis se redresse sur ses coudes pour mieux l'observer, cet étranger coupable d'avoir franchi ses frontières, et puis d'être reparti, laissant villes pillées et campagnes dévastées. Comme il lui semble lointain déjà !

Satisfait, dit-il. Elle arque un sourcil, surprise. N'était-ce que cela ? N'avait-il pas alors pris ombrage de ses vilains rictus douloureux ? Elle aurait juré... Mais pourquoi douter. C'était fini à présent.


- Bonne nuit.

Retraite. Évacuation. Dédain quitte la pièce. Elle aussi se lève, et regagne sa chambre, abandonnant le grand lit, no man's land portant encore, pour seule stigmate de la bataille, une petite trace rouge au côté gauche.
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