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[rp]De la Lorraine à la Savoie : Viens, j't'emmène au vent !

E_d_acoma_de_chenot
Allez viens, j't'emmène au vent
Je t'emmène au-dessus des gens
Et je voudrais que tu te rappelles
Notre amour est éternel et pas artificiel *

Dans la maison "bleuet et coquelicot", c'est le branle bas de combat. On est dimanche. Demain lundi, départ pour toute la famille et quelques amis. Alexander est intenable depuis les quelques jours où ses parents lui ont annoncé qu'il serait du voyage.

Deux jours avant, il a vidé entièrement ses armoires pour se préparer une malle, il ne faut pas oublier les jouets, il donné ses consignes à ses animaux familiers et nargue Bri. Sans compter qu'il pose cent fois la question :"A s'en va quand ?", à tour de rôle à son père ou sa mère.

Dernier soir, les sacs de voyage sont bouclés, demain il ne restera qu'à atteler et charger charrette et traineau pour prendre la route. Le petit garçon a eu du mal à s'endormir, son père est resté près de lui un long moment, à lui conter une histoire jusqu'à ce que le sommeil l'arrache enfin à son excitation.

Alors qu'il revient dans le nid douillet de leur chambre, Elektra jette un dernier regard dehors par la fenêtre grande ouverte. Le ciel est clair, dégagé, les étoiles illuminent comme jamais dans le givre de l'hiver, et la neige immaculée offre un spectacle unique. Nul doute que la journée sera belle demain. Un frisson court sur sa peau et elle ferme les volets puis la fenêtre.

Ses bras forts l'encerclent et sans un mot, elle se retourne contre lui. Elle aime voyager avec lui, leurs nuits autour d'un feu, leurs repas frugalement délicieux, la chaleur de leurs lourdes couvertures où enfouir leur besoin l'un de l'autre. Mais pour cette nuit, c'est leur couche qu'ils rejoignent, le silence s'égrenant au son de leurs rires et de leurs soupirs amoureux.

*Louise Attaque
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Dacien_de_chenot


Il n'avait pas été simple de coucher le gamin d'ordinaire facile. Même l'histoire du petit chasseur de dragon n'avait pas réussi à lui faire oublier le départ programmé pour le surlendemain.

"Il était une fois...

A zen va dans deux dodos ?

- Oui... chut.. écoute. "... un jeune garçon qui vivait dans un petit...

Ze va aller dans le traineau avec Nuaze ?

Dans un soupir le Ténébreux referma le livre. Il était inutile d'insister, Alexander était bien trop excité par ce départ pour pouvoir se concentrer sur quoi que ce soit d'autre.

- Oui, dans deux dodos, nous chargerons le traineau avec toutes nos affaires. Maman et moi monterons à cheval. Toi tu iras sur le traineau avec Bri et Naurestel...

Ze la connait pas moi nonestel

- Naurestel est l'un des sergents de l'Ordre. Elle ne sait pas monter à cheval, alors il faudra lui faire une petite place dans le traineau près de toi.

La moue du gamin s'étire. Il est encore à l'âge où son monde rétréci s’accommode mal des inconnus.

- Tu sais quoi fiston ? Si tu es bien sage et que tu dormes très très vite, il se pourrait que parfois je te prenne avec moi sur Atlas. Mais pour ça il faut que tu dormes !

Les saphirs s'arrondissent comme des billes à cette promesse et déjà il se glisse au fond du lit et ferme ses mirettes.

A sommeil moi...

- Bonne nuit fiston. A demain.

Un baiser posé sur la joue de l'enfant salue sa bonne résolution. Le Ténébreux vérifie la cheminée une fois de plus, s'assurant que la grille pare-feu est bien en place et souffle la bougie avant de quitter les appartements du gamin pour rejoindre leur chambre où l'attend Elektra.

- Cette fois je crois qu'il dort. Il est tellement excité par ce voyage que l'attente lui est insupportable.

Les bagages étaient bouclés et les ordres avaient été donnés. La lance quitterait la capitale lorraine dans deux jours en direction de la Savoie. Coligny serait du voyage ainsi que plusieurs sergents de l'Ordre. Le Ténébreux enlaça sa fiancée et posa ses lèvres dans son cou.

- Je suis comme lui, j'ai hâte de bouger un peu. Ce voyage tombe à point nommé et le résultat des dernières élections nous permet de partir tranquilles.

L'élection de la Loyale et du duc Reki de Grimaud garantissait pour deux mois encore une stabilité dont la Lorraine avait grand besoin. Ils profiteraient de ce voyage pour visiter la commanderie de Franche Comté avant de rejoindre celle de Savoie où ils comptaient passer quelques jours. Mais pour l'heure, ce n'était plus au voyage que le sénéchal songeait, ses sinoples plongés dans les yeux verts de celle qui partageait sa vie.

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Naurestel_de_grimaud
Dimanche le 10 Janvier 1464, La maisonnette parmi les demeure des Grimaud:

À la forge de Naurestel, annexe de la maisonnette:

La jeune nancéienne se tenait dans la forge. Elle avait reçue quelques commandes qu'elle espérait honorer aussi rapidement qu'elle le pouvait. Mais l'art du forgeron demandait beaucoup de patience. Impossible d'aller plus vite. Les fours de sa forge ronflaient d'un bon feu. Elle avait placé les matériaux qu'elle avait besoin à des endroits stratégiques. Malgré le froid mordant de Janvier, elle ne portait pas de cape, elle n'avait que ses braies, ses bottes et une chemise à laquelle elle avait roulé les manches pour faciliter son travail. Bien qu'il était tôt, elle travaillait d'arrache pied, sa longue chevelure d'ébène nouée en un chignon serré. Elle suait déjà alors qu'elle s'appliquait à forger une lame d'épée pour ensuite en façonner la garde. Les épées étaient longues à fabriquer mais Naurestel ne se lassait plus de réaliser un tel travail. C'était le dernier jour qu'elle ferait ronflé ses fours avant le voyage tant attendu pour la Savoie. Le sergent d'armes était fébrile, elle n'avait jamais quitté la Lorraine avant cela. Rien que l'idée de voyager la rendait aussi agitée qu'une enfant à Noël.

Et il y avait une autre raison. Naurestel, s'était mariée à la Noël avec son doux, elle n'avait pas encore eu son voyage de noce. Certes d'ordinaire, ce sont les époux qui, pour s'évader et profiter de leur nouveau statut, voyagent seuls pour une lune de miel loin de leurs tracas habituels. La présence d'amis ne la gênait pas, elle était même heureuse, une petite crainte faisait poindre un point d'ombre dans sa bonne humeur. Celle de quitter le pays natal. Et pourtant elle se dit que cela devait arriver à tous. Un sourire vint jouer sur ses fines lèvres alors qu'elle avait ses azurs fixer sur son oeuvre. Une lame chauffée à blanc qu'elle martelait pour la rendre droite. Elle frappa encore quelques coups et à l'aide de ses pinces d'acier elle put la soulever et l'observer sous tous ses angles. Puis elle la reposa pour frapper encore un peu. Puis une fois bien satisfaite de son travail, elle plongea la lame dans un barris d'eau.

Le liquide siffla à son contact et elle la ressortit presque aussitôt. Elle la laissa reposer alors qu'elle s'essuya le front. Un homme se tenait à l'entrée, plutôt rudimentaire de sa forge. Elle lui sourit en s'essuyant les mains sur une buire qu'elle portait pour se protéger les jambes d'éventuelles brûlures. Elle devrait bientôt fermer son échoppe pour se préparer au voyage.

- Bien le bonjour messire! Que puis-je pour vous?le salua-t-elle joyeusement.

L'homme, d'un âge mur, sans être encore un vieillard observait l'endroit fort étonné d'y voir une femme y travailler comme un homme. Il semblait plutôt justement chercher un homme, son regard essayant de ne pas s'attarder sur la nancéienne. Naurestel sourit un peu plus.

- Pardonnez-moi Dame, je cherche le nouveau forgeron, on m'a dit qu'il faisait un bon travail., commença-t-il plutôt incertain. Vous ne sauriez pas où le trouver?

- Mais vous l'avez devant vous messire. Si personne d'autre ne s'est fait forgeron depuis le mois dernier alors c'est bien moi. Que puis-je faire pour vous aider?

Le citoyen semblait visiblement mal à l'aise. Naurestel, qui avait vécue les années les plus importantes de sa vie en marge de la société. D'une part parce qu'elle était bouseuse et d'une autre parce qu'elle était à ce moment-là seule au monde. Mais pourtant ce dernier ne prit pas la fuite. Il essaya même de se donner une contenance. C'est qu'elle n'était pas du tout de son époque. Il fit un gros effort pour oublier qu'elle était une femme et se racla la gorge.

- Oui... bien je viens car j'aurais besoin d'une épée pour l'offrir à mon fils qui souhaite patrouiller les frontières de notre duché et garder les remparts. Pensez-vous que cela serait possible?

- Hey bien messire, je vous aurais bien fait votre lame. Quand comptez-vous lui offrir?

- Seulement le mois prochain, Forgeron. Ce n'est pas une urgence. répondit-il.

-Bien, si cela n'est que pour le mois prochain je prends votre nom en note et la date de livraison de l'arme. Je vous préviens qu'elle ne sera prête que quelques temps après mon retour. Je pars en voyage pour plusieurs jours et je ne serai de retour que dans trois semaines exactement. Cela vous convient-il toujours?

L'homme acquiesça et la jeune femme prit en note dans un carnet le nom et la date ainsi que la nature de sa commande. Elle lui assura qu'elle livrerait la lame le jour promis sans faute. Puis rassuré, il partit comme il était venu. Une fois seule, le sergent d'armes ferma son échoppe pour le reste de la journée. Il était encore tôt et elle devait se préparer avec son mari à ce petit périple. Elle entra donc dans la maisonnette par une porte qui communiquait entre les deux bâtiments. Naurestel était plutôt fière de son modeste logis. Et comme elle s'habituait à sa vie de couple, elle chercha son mari.

-Doux? Mon ange? Viendrais-tu m'aider? nous avons à faire pour nous préparer. Ça ira plus vite à deux!
Alexander d'AvH, incarné par Elektra.


    Jour de départ, 11 janvier 1464.


A s'en va 'tenant Mama ?

    Quelques minutes plus tard ...


A s'en va 'tenant Papa ?

    Et ce fut ainsi toute la journée, depuis les premières heures du jour où je m'étais levé. Mais tout allait trop lentement. Pourquoi on ne partait pas, là, maintenant, tout de suite ! J'étais prêt moi ! J'avais même fait un câlin à mon Nours. Mais les adultes avaient plein de choses à faire encore. Pffff ! C'est pas bien organisé les parents, je vous jure !

    J'avais fini par m'endormir sur le sofa, Nours serré contre moi. J'avais à peine ouvert un œil quand Papa m'avait enroulé dans une couverture, pris dans ses bras, sorti dans le froid, puis installé dans le traineau. Bri, qui s'était habillée en garçon pour une fois, avait reçu ma tête sur ses jambes et j'avais prolongé mon sommeil au rythme de l'avancée du traineau. Ce n'est que lorsqu'il s'arrêta et qu'il cessa de me bercer que je me réveillais.


Mama ?!

    Mes yeux s'ouvrirent sur l'obscurité de la nuit qui était tombée. Réflexe lorsque mes frayeurs surgissent, j'appelle Maman. Ce qui me rassure alors, c'est que presque aussitôt elle apparait devant moi. Je tends alors les bras et elle m'attrape, m'enroulant fermement dans la couverture.


Garde ta couverture sur toi, mon cœur, pour ne pas prendre froid. Papa va faire du feu et on va manger quelque chose.

    On s'avance vers lui et j'affiche un grand sourire, il est bien là lui aussi, tout va bien. Mais je me rends compte qu'il y a d'autres hommes et d'autres femmes autour de nous, et je me mets à les observer.
Dacien_de_chenot


La lance quitta la capitale lorraine à la nuit tombée dans le silence que le pas des chevaux étouffé par la neige ne troublait nullement.
Coligny et le sergent Yris ouvraient la marche tandis que le Grand Maistre et le sénéchal encadraient le traineau où avaient pris place le sergent Naur dont c'était le premier voyage hors de la Lorraine, Bri et Alexander. Après avoir attendu le départ tout le jour durant, le gamin avait fini par s'endormir, ne s'éveillant pas lorsque le Ténébreux l'installa confortablement sous de chaudes fourrures. Yvan et le sergent Joie, fermaient la marche.
La nuit était froide et claire transformant la neige en glace aux endroits les plus exposés au vent. De hautes congères s'étaient formées sous les assauts d'une bise violente. Des volutes de vapeur s'échappaient des naseaux des montures. Les cavaliers avançaient en silence perçant le froid de leur respiration. Ils passèrent ainsi Vaudemont prenant vers Epinal en direction de la frontière Franc Comtoise. Lorsqu'ils eurent parcouru dans les trente lieues, le sénéchal se porta en avant de la colonne pour échanger quelques mots avec son homme de confiance.

- Nous nous arrêterons pour établir un campement à la prochaine clairière.

Ses ordres ainsi donnés, il laissa les deux cavaliers le devancer pour attendre le gros de la troupe et quelques minutes plus tard, Coligny donna le signal de l'arrêt. Les chevaux furent dessellés et rapidement nourris, tandis que le Ténébreux s'occupait du feu. Il avait pris la précaution de prendre quelques stères de bois sec ainsi que plusieurs sacs de carouilles de maïs pour allumer le feu qui ne tarda guère à élever de hautes flammes dans le nuit noire.
Il posa sa selle au plus près du foyer et fit signe à Elektra d'y prendre place avec Alexander, elle les isolerait de la neige et de l'humidité.
Bientôt de larges tranches de jambon grésillèrent sur la braise. Seule le sergent Joie en serait privée, qu'elle souffrait depuis quelques jours d'une fièvre qui lui interdisait de manger autre chose que quelques grains de maïs.
Il tendit un bol de soupe à Elektra.

- Avalez ça, ça va vous réchauffer.

Il ébouriffa la tignasse du gamin d'un geste affectueux.

- Alors fiston ? Tu n'as pas froid ?

Et le voyant observer le petit groupe qui s'était rapproché du feu, il lui en présenta chaque membre.

- Ça c'est Coligny... tu peux l'appeler tonton, ajouta t-il un sourire en coin. A côté de lui c'est Yris sa fiancée. Puis Naur avec qui tu as partagé le traineau, elle est infirmière. La pâlotte c'est Joie, elle est malade mais rien de grave. Et le grand là, c'est Ivanoé.

La nuit avançait. Il allait être temps de prendre un peu de repos à l'abri des chariots avant que de reprendre la route. Leur prochaine étape serait Luxeuil.

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Yris
Sa vie d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec sa vie d’antan. Rencontres, voyages, aventures étaient désormais son lot de quotidien. Et chaque préparation à un voyage la mettait dans un état d’excitation. Ne rien oublier, préparer les charrettes, prévoir les peaux, emmener Ronce et Any qui les maintiendraient au chaud contre les frimas de l’hiver.

Elle ouvrait la route avec Coligny comme le leur avait demandé Dacien. L’œil vif, surveillant les abords du convoi, il n’était pas rare d’entendre un bruit dans les buissons, un cri de loup au loin, un vol d’un faisan.

Ils avaient parcouru quelques trente lieues, lorsque le charroi s’arrêta pour la nuit. Autour du feu Dacien expliqua au petit Alexander toutes les personnes qui l’accompagnaient. Elle n’avait dit mot mais ce voyage était bien dangereux pour un enfant d’un tel âge. Quant à être la fiancée de Coligny, elle ne dit toujours rien bien qu’elle fit une grimace. Elle et Coligny vivaient ensemble mais ne souhaitaient pas le mariage. En effet, à cette époque-là, le concubinage est largement présent dans les classes populaires sous forme de relations conjugales accompagnées d'habitat commun, sans officialisation de cette union devant l'église ou devant les autorités civiles. Ce système de concubinage était bien toléré comme un système alternatif au mariage et le statut de la concubine variait d'une région à une autre.

Soit, mais Dacien oubliait de dire surtout que Ivanoé était le jeune époux de Naurestel. Enfin cette nuit-là, tous autour du feu tentaient de se réchauffer.

Elle resta silencieuse, pas très rassurée sur ce voyage.

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Naurestel_de_grimaud
Elle avait fini par rassembler tout ce qu'elle avait eut besoin pour le voyage. Ce qui incluait, ses armes, les remèdes qu'elle avait pris soin de faire quelques jours avant, une couverture chaude, et quelques provision et une bourse pensées en fonction des jours où elle devrait acheter de la nourriture en ville. Ayant tout rassembler, il ne lui restait plus qu'attendre le jour du départ qui serait le lendemain. Aussi, elle passa le reste de la journée à étudier pour ses cours de barbier chirurgien. Elle revoyait encore les croquis qu'elle avait du réaliser durant le cours sur l'anatomie. Elle se souvenait très bien de sa réaction devant son premier cadavre. Ce n'était pas très rassurant. Elle avait fini par renoncer à continuer ses études pour la journée. Janvier se faisait froid, et comme sa forge n'allait pas fonctionner pendant quelques semaines, sa demeure deviendrait bien froide. Elle devrait peut-être demander à son père de mettre une stère une fois de temps en temps. Mais elle se dit qu'elle n'aurait qu'à relancer sa forge. Le soir venu, elle était dans sa chambre conjugale à regarder au dehors les flocons qui tombaient doucement en espérant qu'une tempête ne se préparait pas pour le lendemain..

Lundi 11 janvier 1464, jour du départ:

Et on y était enfin. Après quelques préparatifs de dernière minute, mais surtout après avoir assurer à son père et ses amis qu'elle serait prudente sur les routes la journée s'était déroulée bien tranquillement. Elle avait traîné avec elle sa besace de voyage et ses armes. Elle rejoignit le groupe aux portes de Nancy. Elle s'était vêtue en habit de voyage, avec une cape bien chaude. Elle s'était assurée que ses vêtements ne l'entraverait pas si jamais ils venaient à être attaqués en route. Puis le groupe se plaça naturellement, sous le commandement de Dacien. Elle grimpa dans le traîneau, rangeant sa besace non-loin et gardant épée et bouclier à porter de main. Elle y était avec le jeune Alexander et Bri. Elle trouvait que le gamin était bien jeune pour un tel voyage, les routes n'étaient pas sûr. Mais ne sachant pas montée à cheval, elle se dit qu'au moins elle pourrait mettre cette lacune à profit en gardant un oeil vigilant. Le convoi quitta finalement la capitale. Le coeur de Naurestel se gonfla d'abord, de joie et d'émerveillement, à l'idée qu'elle quitterait pour la première fois la Lorraine. Elle ne put s'empêcher pendant un bref instant de jeter un regard en arrière pour voir Nancy devenir de plus en plus petite derrière. L'aventure commençait donc. Elle se reconcentra sur la route et tout ce qui se passait autour. Le traîneau était bien entouré par les cavaliers. Ils ne risquaient pas grand chose. Elle resta cependant en alerte durant les trente lieux que dura la première nuit de trajet. Elle vit Dacien se diriger en tête pour donner les ordres. Elle se douta alors que la première pause s'imposerait. Elle pourrait alors en profiter pour se délier les jambes. Elle songea qu'à son retour à Nancy, son père lui avait promis de lui montrer à monter à cheval. Elle aurait au moins une base, même si elle aurait besoin d'une formation plus poussée par la suite. Une clairière fit son apparition et la lance s'arrêta complètement. Rapidement chacun mirent pieds à terre. Naurestel n'attendit pas de se le faire dire, elle descendit et s'activa. Ses jambes étaient engourdies et les pas qu'elle fit dans la neige lourde et collante lui parurent d'abord maladroit, puis elle reprit son aplomb. Elle aida à installer le campement et sortit les couvertures pour les garder au chaud. Lorsque les flammes furent hautes, elle s'installa aux côté de son mari. Elle écouta pensivement Dacien les présenter tour à tour au petit Alexander. Cela faisait beaucoup de nouvelles personnes pour un petit bambin. Elle releva que son statut matrimonial avait été écarté pour quelques raisons que ce soit, Elle regarda aussi Reumonjoie qui était malade depuis la veille. Elle n'était pas encore médecin et elle s'en voulait ne pas avoir pu soigner son amie. Mais elle vivrait encore quelques situations frustrantes avant de pouvoir exercer ce métier.

Elle avala doucement le jambon grillé et le potage cuisiné. Bientôt ils allaient être en Franche comté. Cette idée la fit sourire. Puis elle fut tirée de ses rêveries. La nuit était froide. Elle frissonna. Et regarda le petit.

- Il ne se souvient peut-être pas du baptême d'Ivanoe, et de l'aiguillère. Cela fait un petit moment déjà.

Elle resserra sa cape sur ses épaules. Elle se dit qu'au moins cette nuit malgré sa première fois au campement, elle ne souffrirait pas du froid, ayant son doux à ses côtés.
Coligny.
Yris était parfaite pour les préparatifs de départ. avec lui, ils faisaient bien la paire. Coligny aussi était habitué aux voyages. Donc la charrette fut vite chargée tout comme ses fontes. Il lui restait à s'occuper des montures et à faire l'inspection des affaires du couple dont il avait la protection. Elektra lui dirait certainement qu'elle avait déjà tout vérifié, mais il tenait à s'en assurer lui-même. Surtout la solidité du traîneau. Le petit Alexander voyagerait dessus et il était hors de question qu'il lui arrive quelque chose.

Vérifications faites, il vérifia la carte et les éventuels endroits où quelqu'un pourrait tendre une embuscade. Peu le savait et beaucoup se moquaient de sa façon d'être aussi protecteur, mais Dacien et lui connaissaient les dangers. Alors, Coligny se fichait bien des moqueries. Il avait un travail à faire et tenait à le faire correctement. Puis, il relut la liste des personnes qui les accompagneraient. Et enfin, il termina de se préparer en glissant ses dagues de façon à pouvoir y accéder facilement.

Et voilà tout le groupe sur la route. Yris à ses côtés, devant le convoi. Le petit sur le traîneau, enroulé dans une couverture et ses parents autour et tous les autres qui étaient en place.

Lors d'une pause, Dacien présenta tout le monde à son petit. Une petite bouille sortait des couvertures. Il était adorable ce gamin. Du moins, pour l'instant. Rien ne laissait croire que durant le voyage il ne deviendrait pas invivable. Pour l'instant, on aurait dit un petit ange.

Coligny posa un genou à terre pour être à peu près à sa hauteur :

- Je suis bien content de te rencontrer enfin Alexander. Tu peux m'appeler Col, ce sera plus facile. Tiens, j'ai une petit cadeau pour toi.

Il lui tendit un petit sac en cuir avec un lacet pour le passer autour du cou.

- C'est une pierre porte bonheur. Regarde là, elle brille. Elle protège les voyageurs. Garde la sur toi, dit il en la lui mettant dans la main et fermant ses doigts. Ne la montre à personne. Tu la regarderas quand tu seras seul sinon tu briserais la magie de la pierre, dit il en lui souriant doucement.

Il lui frotta un peu le crane et se recula pour laisser les autres faire connaissance.
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Alexander d'AvH, incarné par Elektra.


    Enroulé dans ma couverture, dans les bras de Maman, elle me donne de la soupe, puis Papa me tend des petits morceaux de jambon tout chaud. J'adore ca !
    Puis il me présente tous les gens qui sont avec nous. Je les ai déjà vu, ils habitent près de chez nous. Tonton ? Je sais pas ce que ca veut dire, mais c'est facile à dire. Tonton Col. Je regarde les autres au fur et à mesure qu'ils donnent les noms.
    Les dames me regardent, puis le tonton me parle.


- Je suis bien content de te rencontrer enfin Alexander. Tu peux m'appeler Col, ce sera plus facile. Tiens, j'ai un petit cadeau pour toi.

    J'ouvre de grands yeux. Un cadeau, pour moi ? Il me connait le tonton ? Je me laisse faire, il pose un petit sac dans ma main. Je murmure un timide "me'ci".


- C'est une pierre porte bonheur. Regarde là, elle brille. Elle protège les voyageurs. Garde la sur toi. Ne la montre à personne. Tu la regarderas quand tu seras seul sinon tu briserais la magie de la pierre.

    Ma bouche s'ouvre en un grand O silencieux. Une pierre magique ! Je regarde Maman et Papa, un air interrogatif dans mes yeux.


A Papa et Mama, ze peux le fai' voir ?

    Oui, parce que c'est bien beau la magie, mais ce qui me plait c'est de le montrer. Sinon, tant pis, je le montrerai à Pouyye et à Othon.


    Les jours passent, le voyage se poursuit. Chacun y va de son petit geste envers moi. On remonte ma couverture, on me porte autour du feu, on me fait manger, de bras en bras, de genoux en genoux, je m'habitue à tous ces gens.
    Quand on traverse une ville, on dort dans les auberges, sinon je dors dans le traineau, près de feu, et Papa et Maman sont à coté, dans leurs couvertures qui font comme une montagne quand ils se cachent tous les deux en dessous.

    Encore une foret ce matin quand je m'éveille. Maman m'a dit que ce serait la dernière, nous dormirons dans des villes ensuite. Moi, je commence à être fatigué par le voyage. Depuis quelques jours, je fais la sieste avec Papa quand on a fini de manger.


On "ayive" quand ?

    Je me pose sur mes talons, à coté du feu où Maman prépare de la tisane bien chaude. Elle me réchauffe une timbale de lait et me la tend.


On arrive .. On arrive demain mon petit cœur.

    Elle pose une couverture sur un rondin, s'y assoit et me prend sur ses genoux. Sa main porte sa tasse de tisane à ses lèvres et je fais comme elle, je bois une gorgée de lait sans la quitter des yeux. J'aime bien jouer ce jeu où je fais tout pareil. Je rigole et Maman fait une grimace, alors je fais aussitôt la même grimace.
Dacien_de_chenot


Le gamin montra fièrement le sachet à sa mère sans toutefois l'ouvrir, suivant à la lettre les consignes de Coligny. Il était à l'âge où le monde du merveilleux côtoyait la réalité et où la magie s'invitait au quotidien. Bercé par la douceur du feu, il ne tarda pas à s'endormir dans les bras d'Elektra qui l'installa dans le traineau pour la nuit. Comme tout enfant de son âge, l'excitation du voyage avait cédé la place à l'envie d'arriver, d'autant qu'on lui avait parlé d'un grand navire aux voiles blanches qui les attendait à Belley.

Au petit jour, le convoi prit la direction de Luxeuil sans s'y attarder, puis ce fut Vesoul où une mauvaise surprise les attendait : le sergent Reumonjoie avait loupé le départ. Ils durent donc faire étape à Vesoul pour l'y attendre. La ville n'était pas déplaisante, toutefois, malgré une présence constante dans les tavernes de la ville il ne leur fut pas possible de rencontrer le sire Forcho qui venait de rejoindre l'Ordre.
Ce retard serait vite comblé en passant par la Bourgogne. Il en fut ainsi décidé. Dijon se révéla une étape sans éclat hormis la rencontre avec un jeune vigneron de quelques neuf printemps et un villageois du Maine dont le Ténébreux oublia vite le nom et qui prétendait connaitre la cousine Ellebasi.
Coligny se montra peu, souffrant depuis quelques jours du même mal que le sergent Reumonjoie. L'épidémie se propageait dans le petit groupe. Il serait temps de trouver un médicastre en Savoie, capable de l'éradiquer.
Au septième jour de voyage, ils abordaient les marais maudits.

_________________
--La_bete_loup


Alors que le soleil se lève, je m’extirpe péniblement de la tanière et m’étire devant dans la lumière matinale, la crête en bataille, la paupière lourde, les muscles douloureux.

J'ai faim.

Et toute cette poudre blanche qui ne cesse de tomber et si intense, recouvre tout sauf les sapins qui bordent les chemins. Je jette un coup de d’œil en arrière, la famille dort encore. J'avance quelques pas de velours sans faire de bruit dans cette nature si paisible . Enfin presque ...des voix...des voix d'humains... je tends une oreille. Je ne suis pas tranquille, je lève le museau, je hume l'air. Je reconnais cette odeur, celle de la nourriture.

Mon ventre se met à gargouiller.

Je retourne vers les miens, faut que je les prévienne. Je m'approche délicatement vers l'un d'eux et de ma truffe le réveille.

- Viens, suis moi ... dans un hurlement.
Coligny.
Malade comme un chien, Coligny avait raté le départ du groupe. Pas que les autres n'avaient pas remarqué son absence, mais il vomissait tant depuis quelques jours qu'il tenait à peine sur son cheval. Il lui fallait absolument voir un médicastre avant de contaminer tout le groupe.

Il était déçu pour diverses raisons. Déjà il ne pouvait pas remplir sa mission et ensuite, le voyage se passait si bien depuis leur départ. Le petit était adorable et les Lames veillaient et étaient de bonne compagnie. Dacien vivait le parfait amour à croire qu'ils étaient déjà en lune de miel et Yris, et bien, Yris était toujours aussi belle et passer les nuits en sa compagnie était toujours aussi agréable. Donc lui pourrir la vie avec cette maladie, hors de question. Col décidait qu'il valait mieux qu'il se soigne, il aura tôt fait de les retrouver une fois remis sur pied. Au pire, ils le récupéreraient à leur retour.

Pour l'instant, il tentait autant qu'il le pouvait d'avaler un bouillon qu'il ne vomirait pas.
_________________
--Loup.de.la.meute
Le petit matin. Le froid. La neige. Tout lui disait, dort encore. On ira chasser plus tard. Le gibier ne manque pas. Les petits lapins blancs on va en faire qu'une bouchée. Et il y aura bien un vieux cerf qui nous servira de déjeuner. Mais non ! Le chef en avait décidé autrement. Il grognait déjà, à l'affût, les deux pattes dans la neige fraîche.

- On est bien là. La neige est si douce.... Et si on jouait un peu avant de partir...



Mais non. Il avait senti quelque chose. Un danger. Et pas n'importe lequel. Des hommes. Ceux là, ils mettaient la pagaille partout où il passait. Ils faisaient fuir le gibier, faisaient un bruit pas possible et ne cessaient de vouloir les chasser toujours plus loin. Il paraîtrait que leurs cochons et leurs moutons seraient en danger avec la meute qui nichait non loin. Bon, ils n'avaient pas vraiment tord. Mais nous mettre autant de bonnes choses sous le nez tout de même... comment résister ?

Le jeune loup se dressa sur ses pattes, se secoua et se mit à courir pour rattraper son chef qui déjà foulait la neige de ses pattes puissantes.
Alexander d'AvH, incarné par Elektra.


    La Savoie. C'est le nom que Papa a dit. On arrive dans une ville, on peut dormir et manger dans une maison, parce que dehors, c'est bien un petit peu mais pas trop.
    Dans la seconde ville, Belley, Papa nous dit qu'on va monter sur un bateau, mais il ne bougera pas, on va juste monter dessus.

    Et une fois dessus, y a pleinnnnnnnnn de choses à découvrir.


Papa ! Comment s'appelle ca ? Et ca c'est quoi ? Papa ! Il va où le bateau ?
Quand c'est qu'on manze ? On peut pesser des poissons ?
Dis Papa ! L'est où le crésor des pi'ates ?

    Oui, beaucoup de questions, mais j'ai bien dormi et je me sens en forme. Intérêt que mes parents le soient aussi. Une fois les pieds au sol ... enfin le sol du bateau ... j'ai l'impression de ne pas tenir debout. Ouh là ! Un coup de vent et le bateau tangue d'avant en arrière. Je regarde Papa, mais il sourit, il a l'air confiant, alors je fais quelques pas.
    Maman disparait à l'intérieur du ventre du bateau, et je cours pour la suivre, mais mes pas sont mal assurés et je me retrouve les fesses au sol.

    Ca commence bien, je ne suis pas près de parcourir les mers si je ne tiens pas debout à quai.
Dacien_de_chenot


Depuis plusieurs jours, une horde de loups les suivait. On les entendait hurler à la nuit et il avait repéré leurs traces proches du campement. Les chevaux piaffaient nerveusement à l'attache. Soucieux, le Ténébreux avait fait doubler la garde de nuit et de grands feux étaient alimentés en permanence pour les tenir éloignés du camp. Il était rare que des hordes de loups attaquent des convois mais la faim et cet hiver particulièrement long pouvait les pousser à l'extrême. Le chevalier ne lâchait jamais Alexander du regard. Un enfant était une proie facile et bien que ne s'en ouvrant pas à Elektra afin de ne pas l'inquiéter outre mesure, il exerçait une surveillance de chaque instant sur le gamin.
Il ne fut pas mécontent de quitter les marais maudits et d'arriver à Bourg où ils ne restèrent que le temps de voir Terrance et sa compagne avant de poursuivre leur route jusqu'à Belley.
Entre temps, le groupe s'était renforcé de Gabrielle une franc comtoise qui leur avait demandé escorte.
Enfin le port de Belley fut en vue. Coligny étant resté à Bourg dans l'espoir d'une visite médicale, il dut s'occuper de trouver une auberge pour accueillir la troupe et une bonne écurie pour les chevaux que la marche dans la neige avait épuisés.
Après avoir déposé leur paquetage, la petite famille prit la direction du port pour embarquer sur la nave.
Alexander n'avait jamais été aussi excité depuis le départ de Nancy et mille questions venaient témoigner de sa grande curiosité à ce monde nouveau qu'il découvrait.

- Ca fiston c'est le grand mât. Il soutient les voiles. Tu vois ? Pour l'instant elles sont affalées. Aimerais-tu essayer d'attraper un gros poisson pour notre repas de ce soir ?

Les yeux brillants s'illuminèrent rendant inutile la moindre réponse.

- Viens par là...

Le Ténébreux adapta une canne à pêche à la taille de l'enfant.

- Tu vas glisser la canne par-là. Il faut que ton hameçon trempe dans l'eau.

Malgré la protection du bastingage, il équipa le gamin d'un harnais accroché au mât qui le maintiendrait hors de l'eau si d'aventure il tentait de se pencher bien trop avant. Le Ténébreux n'avait pas oublié l'épisode du lac de Nancy et préférait doubler la protection. Et s'il répugnait à contraindre ce petit bonhomme aventureux, il ne négligeait aucune précaution qui, tout en permettant au gamin de se croire indépendant, lui assurait une parade.

- Bien ! Tu vois ce petit bouchon orange qui flotte ? Si tu le vois s'enfoncer dans l'eau tu lèves très vite ta canne d'un coup sec. Mais il faut beaucoup de patience. Le poisson se méfie et il n'a pas toujours faim. Quant au fabuleux trésor des pirates... je te raconterai l'histoire ce soir.

Et tandis qu'alexander suivait des yeux le bouchon se balancer doucement au rythme du roulis, le Ténébreux rejoignit Elektra dans leur cabine.
Elle surveillait les découvertes de son fils par le hublot quand il l'enlaça pour regarder l'enfant qui n'avait pas bougé.

- Il ne risque absolument rien rassurez-vous amour. Sa chute de tout à l'heure lui a fait comprendre et il s'est adapté au tangage. De plus, son centre de gravité est si bas qu'il facilite son équilibre.

Sa bouche se perdit sous ses boucles, tout près de son oreille qui recueillit la tendresse de ses mots.

- Escorter Gabrielle me pose vraiment un cas de conscience.

Ils avaient pour habitude de s'ouvrir à l'autre dès qu'un problème se présentait à eux.

- C'est tout de même par elle que le scandale est arrivé et que votre cousine s'est vue bafouée. Je n'écarte pas la responsabilité de Denejba mais tout de même... cela m'ennuie.

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