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[rp]De la Lorraine à la Savoie : Viens, j't'emmène au vent !

Coligny.
Le jour allait bientôt se coucher. Toute la journée, Coligny avait cherché à voir un médicastre, mais rien à faire, il n'y réussit pas. Il allait mieux de toute façon et il ne pouvait attendre plus longtemps. La nuit allait tomber. Il lui fallait partir au plus vite.

Ainsi, après avoir avalé un bout de pain et une soupe, il reprenait la route, une torche à la main. Il n'avait pas l'intention de bivouaquer, depuis un jour ou deux, on entendait les hurlements des loups au loin. Autant être prudent. Ces animaux attaquaient en meute et un voyageur seul était une cible facile pour eux. Ce n'était pas les dagues qu'il avait sur lui qui l'aiderait, même son épée, contre une meute de loups.

Aux premières lueurs du jour, il entrait dans la ville et se mit de suite à la recherche de ses amis. Ils ne devaient pas être loin du port. C'était ce que lui avait dit Dacien quand il l'avait quitté. Il les retrouvait sur le quai et approchait doucement de sa Belle Yris et glissait ses mains sur sa taille.


- Tu m'as manquée ma belle. Bonjour les amis.

La charrette était pleine et bien chargée. Ils allaient donc bientôt repartir.

- Tu me laisses une petite place sur le traîneau, Alexander. Je dormirais bien quelques heures moi...
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E_d_acoma_de_chenot
La Caverne d'Ali Baba ? Presque. En tous cas, elle était aussi remplie de trésors. Diantre ! Il fallait décharger tout cela ? Dacien lui avait fait une liste, une longue liste, et Elektra se demanda un instant par quel bout elle allait prendre tout cela. Bon, ne nous mentons pas, comme toute femme probablement, elle aimait fouiller dans tout ce fatras. Ca allait de vêtements, même des déguisements, à des armes, certaines plutôt jolies, en passant par de la nourriture plus ou moins fraiche, des meubles, et même des fleurs.

Elle jeta un regard par le hublot et vit Dacien apprendre la pêche à son fils. Ils étaient complices, un peu plus chaque jour et pour chaque activité. Elle aurait pu en ressentir une certaine jalousie, mais ce n'était pas le cas, elle les aimait et était heureuse de les voir si bien ensemble.
En mère forcement inquiète, elle observa son ange ficeler le bout de chou, suivant des yeux chaque geste de son Ténébreux.


- Il ne risque absolument rien rassurez-vous amour. Sa chute de tout à l'heure lui a fait comprendre et il s'est adapté au tangage. De plus, son centre de gravité est si bas qu'il facilite son équilibre.

Il savait trouver les mots pour la rassurer, la rasséréner. Son regard lâcha le petit garçon pour se concentrer sur les lèvres qui glissaient le long de son cou. Les jours, les semaines, et à présent les mois s'effilochaient depuis que l'évidence avait été révélée, et pas un seul de ces jours n'avait vu leur amour perdre une once d'intensité. La douceur, la tendresse, la sensualité qui régnaient dans leur couple les mettaient à l'épreuve chaque jour. Pour sur que ce n'eut été la présence de leur fils, elle l'aurait jeté dans l'ombre d'une alcôve pour laisser se déchainer leur passion.

Au lieu de cela, elle écouta ses doutes face à la présence dans leur lance de celle qui avait fait des vagues à Dole. Elektra était d'accord avec lui, personnellement elle n'aimait pas cette femme et encore moins ses manières, mais qui sait si leur geste ne serait payé de retour.

Elle s'abandonna un moment à ses baisers et ses caresses, partageant un de ces moments d'intimité qu'ils appréciaient tant. Puis Dacien retourna auprès du pécheur et Elektra finit de vider la cale et la cabine. Il serait temps de reprendre la route.

Coligny était guéri et les avait rejoints le matin du départ de Belley. Il semblait pourtant encore fatigué et n'avait pas récupéré toutes ses forces.


- Tu me laisses une petite place sur le traîneau, Alexander. Je dormirais bien quelques heures moi...

Il ne fallait pas le répéter deux fois au petit garçon, et pour sur qu'il aurait jeté sa gouvernante par dessus bord pour faire une place au Tonton. Elektra posa son regard sur son homme et lui sourit. Au moins, leur fils serait en sécurité avec tout ce monde dans le traineau.
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Yris
En tête du convoi , elle était des plus inquiètes. elle aussi avait entendu les loups depuis les marais maudits. Et de voir Coligny malade, ne la rassura pas plus. Elle l'avait laissé à la ville précédent Belley espérant voir un médecin.

Ils arrivèrent au port. Beaucoup d'animations ce jour là. Celà lui rappelait l'ambiance de Vannes. les pêcheurs revenant de leur pêche, les bâteaux de marchandises. Le petit Alexander avait des yeux qui ressemblaient aux étoiles devant les navires.

Elle était montée avec Elektra sur le bateau. Et en effet il y avait des choses dans cette cale. Imaginez ce que peuvent ressentir deux femmes devant un tel étalage.
Chacune avec leur liste à la main elles mirent de coté ce que Dacien avait mentionné sur les parchemins.

Celà prit bien toute une bonne partie de la journée.

Le matin du départ Coligny les avait rejoint.
Chaque jour séparé de lui, elle était préoccupée. Non pas que la compagnie de ses amis l’ennuyait, mais plutôt soucieuse, inquiète, tracassée, comme si une partie d'elle
était perdue. ils étaient devenus des inséparables comme ces petits "oiseaux de l'Amour".

Lorsqu'il glissa ses mains autour de sa taille, elle ne peut s'empêcher de l'embrasser bien qu'il fut encore malade. Certaines choses ne s'expliquent pas chez elle , c'est comme son épée, les maladies en faisaient parti...

Le convoi était prêt à partir. Col prenait place dans le traineau au coté du petit Alexander tout content d'avoir son tonton à ses cotés. C'était même plus prudent. Elle resterait en tête du convoi se tenant bien sur ses gardes.

L'hiver était rude, on claquait des dents, personne n'osait plus le soir affronter la neige. Les Loups n'étaient pas loin de la ville*...





Les loups dans Paris, Serge Reggiani 1967.
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Dacien_de_chenot


Bourg, Belley, Chambéry et un retour sur Belley.
La Savoie semblait être entrée en hibernation. Les rencontres étaient rares et le recrutement n'avait pas donné de grands résultats hormis deux personnes qu'ils attendaient avec impatience au Castel. Fort heureusement le bref passage en Franche Comté avait été plus concluant. Il aurait fallu qu'ils puissent rester quelques jours de plus en Savoie mais le devoir les rappela et ils durent se résoudre à faire demi tour.
Attablés à l'auberge du Divin Nectar, le jeune couple n'avait qu'un seul sujet de conversation : la nouvelle mission qui allait les tenir loin de la Lorraine plusieurs semaines. Il fallait organiser le départ, savoir qui serait du voyage, prévenir les commandeurs, prévoir armes et nourriture et quantité suffisante mais ils étaient rodés à pareil exercice et à eux deux eurent tôt fait d'en peaufiner les moindres détails et une fois la mission parfaitement préparée, la conversation prit rapidement un tour plus personnel.

- Il va falloir le prévenir, mais attendons d'être de retour à Nancy. Rien ne sert de lui gâcher la fin du voyage.

Ils allaient devoir laisser Alexander aux bons soins de Bri et c'était un déchirement d'imaginer la tristesse du gamin. Pourtant ils n'avaient pas le choix. Ils convinrent donc d'attendre quelques jours avant d'en parler à l'enfant qui profitait de chaque seconde de ce voyage, multipliant découvertes et questions. Il s'était découvert un véritable engouement pour la pêche et pour les navires et il avait été difficile de lui faire accepter de quitter le bord. Le Ténébreux n'eut raison de ses réticences qu'en lui promettant un voyage à bord de leur future nave de guerre l'Elektra. Lui-même avait vu leur nave quitter le port avec une pointe de nostalgie mais la garder à l'heure actuelle présentait trop de complications. Les ports étaient encombrés et la laisser à quai de longs mois impossible. Il avait donc dû se résoudre à la vendre en attendant de pouvoir voyager à loisir. Ce jour viendrait, ils en avaient l'envie tous les deux, mais pour l'heure ils avaient d'autres engagements qui leur tenaient à cœur. Il la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse à l'horizon puis quitta le port, la main d'Elektra dans la sienne, mille projets communs dans leurs besaces et la vie entière pour les réaliser. Peu leur importait un navire au final, pour eux deux, l'essentiel résidait en leur amour qui se renforçait de jour en jour au point qu'une journée passée loin de l'autre leur était insupportable.

La soirée se termina de bien douce manière, échanges troublants au partage parfait. Au petit jour, ils reprirent la route.

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--La_bete_loup


Nous avions marché des jours et des jours sur notre territoire, à la recherche de nourriture. Je hume l'air froid. Quelques heures après cette longue marche, je suis arrivé dans une forêt, des arbres immenses, des bruits de partout. Les plus jeunes s’amusaient dans la poudre blanche.
Je dressai les oreilles. Ils sont de retour les hommes avec leurs charrettes et surtout leurs sacs de nourriture.

Nous aussi. Nous sommes ravis de les voir en chair et en os.

Je donne l'alarme. Chacun se cachant derrière un buisson. Je les fixe. Un long hurlement glace la campagne, deux yeux couleur d'or apparaissent à l'orée du bois. Nous nous approchons, rampant ventre à terre près du campement des hommes.
J’accélère le pas et nous les encerclons. Les hommes autour du feu sont surpris. Face à eux, je reste immobile et grognant. Nous donneront –ils leur nourriture ?
Naurestel_de_grimaud
Voilà que la jeune femme était servie. Elle avait toujours voulu voyager, et cette fois elle voyageait plus loin que les frontières de son duché natal. Chaque jour, elle appréciait la route et le paysage. Ainsi ils avaient traversés la Franche comté pour prendre par la Bourgogne pour ensuite arrivé en Savoie. Une fois en terre Savoyard, la jeune sergent pu faire quelques rencontres en taverne. Dont celles du Duc de Savoie et de Michalak, Entre temps, elle parla avec les gens, essaya de recruter pour l'Ordre sans succès, car il fallait le dire, les tavernes savoyardes étaient pour ainsi dire désertes. Puis elle put voir pour la première fois une nave. Si Alexander réagissait avec tout l'émerveillement d'un enfant, Naurestel n'était pas bien loin d'en faire de même. Ignare de beaucoup de choses dans la vie, c'était pour ainsi dire toute une découverte. Sans pouvoir toutefois embarquer, elle resta de longues heures à observer les navires amarrer aux quais du port de Belley. Ils restaient plusieurs jours en Savoie, lorsque le signale de départ pour de nouveaux horizons fut donné. Ainsi au soir, elle rejoignit à la sortit de la ville ses compagnons. Bien au chaud dans sa cape, elle retrouvait sa place dans le traineau.

Durant le voyage, la jeune nancéienne n'avait de cesse de se promettre d'apprendre à monter à cheval pour pouvoir chevaucher comme le reste du groupe. Elle avait parfois l'impression d'être un fardeau plus qu'autre chose. Le voyage se continua après un aller-retour entre Belley et Chambéry vers Genève. Genève. C'était la première fois qu'elle entrait en territoire helvète. Elle avait souvent entendu des rumeurs sur cette villes qui était somme toute réputée pour abriter toute sorte de racaille. Elle s'était d'ailleurs tenue soigneusesment loin des tavernes, préférant rester près de son mari. Elle n'avait de cesse de se moquer gentiment de ce dernier qui pestait contre les prix du marché Genèvois, mais la jeune femme ne se priva pas pour s'acheter des vivres pour les jours à venir.

Le lendemain le groupe se mit en route, il fallait maintenant remonté la Franche Comté jusqu'à la Lorraine. Après ce voyage, ils n'allaient qu'arrêter brièvement à Nancy car le voyage allait se poursuivre. Toujours bien cachée dans sa cape, elle descendit du traineau lorsque la halte fut ordonnée. Elle aida ses compagnons à monter le campement puis lorsqu'ils furent installés, elle prit place sur une couverture près du feu. Sa chaleur était bien faisante et elle ne se lassait pas de s'y reposer alors que le froid mordait. Bien qu'ils furent en Franche Comté, le danger n'était jamais entièrement écarté. Aussi, il ne fut pas long que des loups hurlent non-loin du campement. Le feu, n'était pas suffisant pour les éloigner. Par contre, ils avaient des vivres, beaucoup de vivres sur eux. Naurestel fronça les sourcils, se rappelant la discussion qu'elle avait eu un soir avec Dacien et Elektra sur la nature des loups, et comment plus jeune, elle s'exposait volontairement à ces derniers. Aujourd'hui elle était moins certaines de la marche à suivre. Inquiète, elle resta alerte, observant la bête.
Dacien_de_chenot


[“Ligote tes sentiments d'une formule,
Emprisonne ta douleur d'une ceinture,
Le loup qui ne montre jamais son sang
Par l'autre loup sera laissé vivant.”*]



Les jours succédaient aux jours, les villages défilaient, parfois ils passaient la nuit autour d'un feu de camp avant de reprendre la route à pas de charge. Le temps n'était plus à la balade, une mission les attendait et il n'y avait pas de temps à perdre. Le Ténébreux s'assombrissait à mesure que le voyage se poursuivait. Nul n'aurait su dire ce qui barrait souvent son front d'une ride profonde, ni pourquoi son rire semblait s'être tari. A quiconque l'aurait interrogé, il aurait répondu que la présence des loups l'inquiétait pour éviter qu'on ne le pousse dans ses retranchements.

Il est vrai que cette meute de loups les suivait depuis la Bourgogne. Étrange. Il n'aurait jamais cru cela possible, pourtant c'était bien les mêmes, il avait parfaitement reconnu le pelage du chef de meute et celui de sa femelle. Le Ténébreux les avait observés de loin, reconnaissant le chef de meute à sa posture altière. Tout jeune, il s'était intéressé à cet animal que l'on disait féroce et que la population paysanne pourchassait à coups de fourches afin de protéger les troupeaux, tandis que l'église le diabolisait. Il avait lu tout ce qu'il avait pu trouver sur le sujet et ses lectures avaient fortifier l'admiration qu'il vouait depuis à la bête.

Adossé à un arbre, il s'était éloigné du groupe et observait la meute. Il resta là longtemps, laissant vagabonder ses pensées. Il se sentait loup, fidèle à sa louve jusqu'à sa mort. Mais qu'en était-il d'un loup dans le monde des hommes...
Sans doute la meute avait été attirée par l'odeur de la nourriture qu'ils transportaient. D'ordinaire les loups fuyaient la compagnie des hommes mais la faim expliquait probablement le fait qu'ils s'approchent du camp autour duquel il avait relevé leurs traces. Le Ténébreux s'inquiétait surtout pour Alexander. L'enfant faisait une proie à la taille des prédateurs et nul doute que, la faim les tenaillant, ils n'hésiteraient pas à l'attaquer s'il échappait à leur surveillance. Inutile d'affoler Elektra qui était déjà bien trop occupée par ailleurs par ses responsabilités, il s'était donc ouvert de ses craintes à Coligny qui exerçait depuis une surveillance de tous les instants.

La nuit ne tarderait pas à tomber. Il était plus que temps de rejoindre les autres. Il quitta son poste d'observation à regrets.
Les feux crépitaient. Les chevaux, attachés près des charrettes lourdement chargées, s'agitaient à l'odeur des loups. Après un regard entendu échangé avec son homme de confiance, le chevalier prit Alexander dans ses bras.

- Viens là, bonhomme, ne t'éloigne pas. Dis-moi.... que dirais-tu de conduire le traineau demain ?

Il ébouriffa les cheveux du gamin et prit place près du feu où, sur des pierres judicieusement placées, gargouillait un chaudron de soupe dont il emplit une écuelle pour l'enfant.

- Mumm elle sent bon la soupe de Naur, tu vas te régaler.

Mieux valait lui faire avaler un bol de soupe avec ce froid plutôt qu'une tranche de jambon qu'Alexander semblait pourtant apprécier autant que celui qu'il appelait papa. Le Ténébreux s'amusait de se mimétisme et, disons-le, n'en était pas peu fier. Tout en lui donnant la becquée, il lui parlait du traineau et de mille choses qui captivaient le gamin.





* Otto Manninen, in 'Vers'

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Alexander d'AvH, incarné par Elektra.


    Les jours avaient filé à toute allure. Je gardais le souvenir du bateau comme le plus beau de mes souvenirs de notre balade. Un jour, moi aussi j'aurai un bateau, et je ferai le tour du monde. Mais Papa a dit qu'on en achèterait un autre à la place de celui là, et il lui donnera le nom de Maman. C'est trop rigolo.

    Le voyage dans le traineau n'était pas fatigant, puis on dormait souvent dans les auberges ou dans nos appartements. Maman avait été un peu malade et elle avait passé quelques jours avec moi dans le traineau. Parfois, on entendait les cris des loups, mais elle me disait toujours "on ne craint rien, mon chéri", mais quand même moi j'aimais pas que les loups ils nous crient après.

    On était presque arrivés. Ce soir là, autour du feu, Tonton Col essayait de m'apprendre à jouer aux osselets mais c'était difficile de les rattraper avec le dos de ma main.


- Viens là, bonhomme, ne t'éloigne pas. Dis-moi.... que dirais-tu de conduire le traineau demain ?

    Je laissais tomber le jeu pour m'accrocher au cou de Papa. A sa proposition, j'affichais un large sourire jubilatoire.


Moi ? Tout seul ?

    Bon, Papa me laisserait croire que je le fais tout seul, je le sais bien.


Tu sais, Nuaze, y'l'écoute qu'est ce que ze dis.

    Il m'installa sur ses genoux et, entre chaque cuillère, je lançais quelques questions qui me semblaient importantes.


Dis Papa, y veut quoi les loups ? Y va nous manzer ?

On l'est bientôt à la maison ?

Papa, pou'quoi tu le fais co' ca avec les yeux ?


    Et de les froncer le plus fort que je peux.


Z'en veux p'us de la soupe ...

    J'attrape la cuillère pour la lui tendre à la bouche.
Coligny.
La maladie l'avait terrassé. Coligny s'était senti mal pendant plusieurs jours et avait été heureux de partager le traîneau avec le petit Alexander. Ce dernier lui racontait bien des choses alors qu'il fermait les yeux dans l'espoir de se reposer un peu. Vous parlez d'un garde du corps. Quoiqu'il ne pouvait pas être plus près de l'un de ceux qu'il devait protéger. De temps en temps il lui faisait un petit sourire et le gamin était tout heureux.

Par bonheur, Coligny put remonter sur son cheval le jour suivant et même s'il avait encore le teint pâle, il arrivait à manger la même soupe qu'Alexander. Autour du feu, chacun était affairé à raconter sa petite histoire. Dacien en avait toujours de formidables. Son fils l'écoutait même s'il ne comprenait pas tout. Quant à Coligny, il avait la même brillance dans ses yeux se souvenant qu'il fut une époque où c'était lui qui racontait de petites histoires à Dacien lorsqu'il était enfant. Combien de fois ce garnement sortait de chez lui en douce pour faire les quatre cents coups avec lui ? Il esquissa un sourire lorsqu'il entendit les loups non loin. Ces derniers étaient venus tout près du camp, leurs traces enfoncées dans la neige.

Ceux là n'allaient pas les lâcher si vite maintenant qu'ils étaient sur leur trace. Heureusement que tout le monde dormait. C'était surement la raison pour laquelle ils n'avaient attaqué personne.

Il faudrait être plus prudent la prochaine nuit si cette meute continuait à les suivre ainsi. Si chacun pensait que la nourriture en était la raison, Coligny pensait tout autrement. Le regard de Dacien en sa direction lui confirmait qu'il pensait comme lui. Autre chose les attirait. Par prudence, Le chevalier prit Alexander contre lui.

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--Loup.de.la.meute
Les loups avaient marché longtemps mais cela ne les fatiguait pas. Ils aimaient courir dans la neige et traverser des rivières. Les hommes étaient de retour. L'odeur ne les trompait pas; Le chef prit la décision d'aller au campement. Silencieusement, ils s'étaient positionnés autour du camp et se montraient, le dos rond, la gueule ouverte, montrant les dents et grognant.

Puis Loup de la Meute, s'arrêta et tourna la tête vers son chef, grognant comme pour lui faire comprendre quelque chose.


- Ce sont eux. Le Vieux loup avait leur odeur. Je te dis que ce sont eux.

Le plus jeune voulait approcher encore. Il humait l'air et vit l'enfant de l'homme. Sans grogner, cherchant à montrer qu'il n'était pas un danger, il se plia sur ses pattes, baissant l'échine et avança jusqu'à un mètre. Il tourna la tête vers son chef et fit un petit couinement, reportant ses yeux d'or sur le petit sac que l'enfant portait au cou. Il était protégé par le talisman. Les deux grands, c'étaient eux qui portaient l'odeur du Vieux Loup. Deux femmes aussi. Et il comprit qui était devant lui. Une meute. Ils avaient affaire à la meute de ceux qui avaient sauvé le Vieux Loup. Tous les loups de sa meute connaissaient cette histoire et même son chef devait avoir compris maintenant.

Doucement, il approcha de l'enfant et lécha sa main avant de reculer prudemment jusqu'à se mettre contre ceux de sa meute et attrapa un bout de viande qui dépassait d'un sac au passage, le tenant dans la gueule. On aurait cru qu'il souriait de sa prise et d'avoir rencontré ceux de la légende et attendit la décision du chef tout en gardant un oeil sur ceux qui n'étaient pas de la meute humaine. De ceux là, il s'en méfiait comme de la peste.
--La_bete_loup
Je restais debout sur mes quatre pattes tel un chef, à observer le jeune loup. Imprudent tel un jeune loup. Cette odeur lorsqu’il revient vers nous. Cette odeur je la reconnais aussi, Vieux loup nous avait raconté et il m’avait montré le morceau de tissu qu’il gardait comme un trésor de chasse.

Je fixais aussi le petit sac du petit homme. Et je me souviens de ce que Vieux loup nous avait conté.

La légende du Vieux Loup blanc.

Chaque décennie écoulée, les loups, uniquement les chefs de clan et quelques élus entreprenaient le grand voyage.

De toutes les régions du Nord de l'hémisphère, ils convergeaient en un même lieu,
une vaste clairière au centre d'une forêt profonde et noire, quelque part dans un pays que l'on appellera plus tard la France.

Certains venaient de très loin, c'était le grand rassemblement au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires allaient sceller une nouvelle alliance, ils venaient là trouver le compagnon d'une vie.

Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.
Cette année-là, Loup blanc, chef de clan encore solitaire venait pour y trouver une compagne, chemin faisant il pensait au lourd secret qui était le sien.

Loup blanc jeune venait y faire alliance, il l'espérait depuis longtemps mais depuis l'été dernier, il était habité par la peur, son chemin avait croisé celui d'un homme blessé,
au lieu de le dénoncer à la meute comme il se doit, il l'avait caché, recouvert de feuilles et de branchages et l'avait nourri jusqu'à ce qu'il puisse se débrouiller seul. L'homme n'avait jamais manifesté la moindre crainte face au loup, au contraire il aimait à lui parler, à le caresser, il lui faisait des confidences comme il l'aurait fait à un de ses semblables.

Il rêvait d'un monde où les hommes et les loups feraient la paix, un monde où la haine de l'autre n'existerait plus.

Un soir alors que Loup Blanc venait le retrouver, il était parti en laissant sur le sol son écharpe, un peu de son odeur qu'il prit plaisir à renifler et qu’il ramena dans sa tanière.
Souvent, depuis lors, il venait s'allonger au pied de l'arbre qui avait été le témoin de leur amitié.


Quelques mois plus tard, au cours d'une chasse, il avait été traqué par des hommes voulant le tuer. Une flèche l’avait blessé au flanc. Au moment où il avait voulu se mettre à l’abri, il avait découvert un très jeune enfant évanoui dans la neige fraîche.
Il s'était approché de lui doucement, avec méfiance comme on lui avait toujours appris, de longues minutes s'étaient écoulées ainsi, quand soudainement le petit enfant bougea, il entrouvrit les yeux et loin d'être terrifié par la vue du loup, il lui sourit.
Il tendit une main et caressa la fourrure de l'animal, celui-ci accueillit cette marque d'affection d'abord avec surprise puis bientôt avec plaisir, l’enfant portait sur lui l’odeur de l’homme, l’homme blessé.

Sans savoir qu'il pouvait le comprendre, l’enfant, dans son langage de petit enfant, lui expliqua sa peur lorsqu'il s'était vu égaré dans la forêt, en entendant du bruit, il s'était mis à courir sans voir une grosse branche qui barrait le chemin, il avait trébuché lourdement et s'était évanoui.Tout en lui parlant le petit garçonnet n'avait cessé de le caresser. Celui-ci s’aperçut que Loup blanc était blessé et son pelage tâché de rouge.
Il le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l'emmener jusqu'au refuge de son meilleur ami qui le soignerait surement, dit-il, je ne retrouverai jamais ma route seul si tu ne m’accompagne pas.

Loup blanc s'exécuta tant bien que mal, il le conduisit jusqu'à l'entrée du refuge et longtemps il resta là, à le regarder partir, attendant, couché en gémissant, que l’homme vienne récupérer l’enfant. Ce dernier appelant l’homme sortit et vit loup Blanc épuisé. Sans crainte, Loup blanc se laissant faire lorsque l’homme s’approcha de lui, posant même sa truffe dans le creux de la main de celui qu’il reconnut. L’homme le porta jusqu’au refuge et le soigna.

Quelques jours plus tard, alors que Loup blanc avait repris des forces, il décida qu’il était tant de rejoindre sa meute. Il gémit, un dernier regard sur l’homme et l’enfant et partit en courant. De retour dans la tanière du clan, il comprit qu'il ne serait plus jamais le même, jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière.


Tel est le récit que le Vieux loup avait raconté à sa meute avant de mourir.

Dans un gémissement, je baissai la tête. Puis d’un pas hésitant tout en gémissant je m’approchai des deux hommes pour me frotter à eux. Ils étaient des nôtres.
Puis soudain il y eut un bruit , un craquement, craintif, je reculai, ma meute suivit.


* inspiré des différentes légendes Les hommes et les Loups.
Yris
C’étaient eux, c’était les loups! Ils étaient plusieurs et formaient un cercle autour d'eux.

Elle était près du feu quand les loups s'approchèrent de Col et Dacien et surtout du jeune Alexander. Personne ne bougea. C'était la première fois qu'elle voyait une telle scène: Des loups s'approchant d'aussi près des hommes. A la vue de ces animaux, son cœur s'emballa. Que veulent -ils ? ont ils faim? vont ils attaqué ?

On lui avait dit que si les loups avaient suffisamment à manger dans la forêt , ils n'attaqueraient les hommes. Elle était terrorisée, incapable de bouger, figée sur place! Elle s'était rappelée que ce n’était pas leur faim qui les avait guidés vers eux, ce qui la réconforta quelque peu .

Ils étaient si près que elle pouvait sentir l’odeur de leur haleine … Soudain, elle prit peur! surtout lorsqu'un loup s’approchait de trop près du jeune Alexander. Son cœur s’arrêta puis se remis à battre fort, trop fort! Elle était prête à prendre un morceau de bois enflammé pour les faire fuir car tout animal a peur du feu. Elle avança d'un pas prudemment lorsque qu'une brindille craqua sous son pied ...
d'un mouvement brusque, les loups se retirèrent dans la forêt.

- Ca va? tout le monde va bien ?
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