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[RP] A la recherche de la Mara perdue

Ava_francesca
La nuit commençait à tomber, et le navire s'engageait dans l'embouchure du Rhône, Nîmes d'un coté, Arles de l'autre.

La jeune femme se promit que demain elle se lancerait dans une première partie de pêche, sur le fleuve le bateau avance plus calmement, il lui sera sans doute plus aisé d'apprendre.

Au petit matin à son réveil, elle se rend compte qu'ils n'ont pas beaucoup progressé, le voyage est vraiment plus lent sur le fleuve. Puisque tout est calme, elle vole une pomme en cuisine et file s'entrainer à la pêche .


Je suis nulle en pêche ! Voila le constat !

Pourtant, loin d'être du genre à se décourager, Mara se promet de réessayer plus tard. La fin de journée est déjà là et ils approchent de Montélimar. A la mi-nuit, ce sont les lumières de Valence qui vacillent au loin, une à une elles s'éteignent pour la nuit. Mara baille et décide de prendre un peu de repos, même si finalement ses journées ne sont guère fatigantes.

Le lendemain, ils laissent la belle Lyonnaise derriere eux pour entrer en Empire. Et, miracle ou coup de chance, sa pêche du jour lui rapporte un joli poisson frétillant.

La journée se déroule à nouveau très tranquillement et alors que le soleil finit sa course quotidienne, ils arrivent en vue de leur destination. Complications portuaires, attente, le capitaine décide de forcer sa chance et accoste dans une petite baie sauvage avant la ville de Saint Claude. Il leur faut laisser là leur moyen de locomotion pour se mettre à marcher

Le bonheur de retrouver la terre ferme !

L'équipe laisse le capitaine en ville de Poligny, quelques cours intéressants à prendre , et le petit chat sauvage se remet à suivre son guide Ptichou à travers la Franche Comté.

Quelques jours plus tard, enfin, destination atteinte ! Repos pour tout le monde mais la quête doit continuer. Un courrier ne tarde pas à arriver. Puis un autre, qui visiblement s'est égaré et a mis un peu plus de temps à venir qu'en temps normal.

Installée à une table de la taverne "Minuit au soleil", Mara se met à écrire. Pensive, elle relit les mots de cette femme, Cixi ... Que cherche-t-elle à savoir ? A-t-elle inventé toute cette histoire d'homme bizarre ? Est-elle une espionne qui cherche à lui soutirer le peu d'informations qu'elle possède sur sa mission ?


Citation:
Dame Cixi,

Effectivement, mon "accident" a laissé ma mémoire assez défaillante, et au fonctionnement aléatoire.
Cependant, si j'avais connu un homme riche et puissant, il est fort possible que je l'aurai épousé dans l'instant. *rire* Avant de l'oublier du moins ...

J'étais effectivement sur un bateau, pour cela que nos missives semblent longues à se joindre. Mais je suis de nouveau en terre ferme et au cœur de l'Empire.

Merci pour vos souhaits, et au plaisir de vous lire prochainement.

Mara Jade


Ne pas en dire trop. Tout cela l'intriguait. La femme cherchait à en savoir beaucoup sur elle mais gardait pas mal de secrets de son coté. Ce jeu du chat et de la souris commençait à titiller l'imagination de la jeune femme.
Elle n'était pas vraiment en Empire, juste à sa frontière, mais d'ici peu, il faudrait faire marche arrière donc finalement, ce n'était pas totalement un mensonge.

Mara replia la missive, toujours aussi songeuse, se demandant si cet homme bizarre existait vraiment, et renvoya le volatile aqua-aerien pour une fois encore.
Cixi
Le temps parut long, très long, trop long en Normandie.
Pour Cixi et quelques uns c'en étaient trop.
Départ décidé, et minutieusement imprévu.

Quelques adieux, quelques au revoir par ci par la, embrassades d'usage et calinous amicaux.

Et même Arty, avait droit a son calinou et plus embrassade d'usage. Quelques rires et discussions...

La chose importante, c'était que Cixi disait au revoir mais ne savait pas la date de son départ. Donc il fallait dire donc tout ce qui pouvait être ou ce qui devait être dit à tous ceux qu'elles avaient appréciés. Bha oui, on s'apprécie même dans ce corps de métier.


Puis vint le jour du départ, le lendemain en fait, elle qui pensait partir d'ici quelques jours.
Le temps de rien, il fallait préparer la lance, puis les effets, sans rien dire à personne pour ne pas se faire poutrer en route.

Mais Arty, comment ne pas lui dire, comment ne pas lui faire confiance.


Tu m'écris tous les jours.

Tous les jours.

Blablatement sur la non réponse de Mara, sur comment et quoi faire.. et sur.. leur séparation, parce que c'en était bien une de séparation.

J'ai essayé de te voler au fait...

Comment ça?

J'ai voulu t'emprunter pour que tu partes avec nous mais bon mon chef est pas très fin négociateur.
Quand tu as fini ici, tu me rejoins.


Cixi lui sourit, il lui sourit, bisouille, calinous .. rire, puis vint l'heure des occupations habituelles, ils se reverraient bien juste avant le départ, mais non en fait.

Donc tous les jours, envoie de pigeon...


Arty a écrit:
Mais je rêve. ..
tu tiens parole et j en suis ravi.


Plissement de nez de la belle, bien sur qu'elle tient parole.. les pigeons se suivent et ne ressemblent guère.
Un rapprochement pigeonnesque.

Et parmi les trois quatre pigeons qui arrivent quotidiennement a Cixi, celui de Mara est apparu.

Ni une ni deux, envoie de Pigeon a Arty.


Citation:
Arty, Mara nous a enfin répondu.
Voici le contenu de la lettre:


Citation:
Dame Cixi,

Effectivement, mon "accident" a laissé ma mémoire assez défaillante, et au fonctionnement aléatoire.
Cependant, si j'avais connu un homme riche et puissant, il est fort possible que je l'aurai épousé dans l'instant. *rire* Avant de l'oublier du moins ...

J'étais effectivement sur un bateau, pour cela que nos missives semblent longues à se joindre. Mais je suis de nouveau en terre ferme et au cœur de l'Empire.

Merci pour vos souhaits, et au plaisir de vous lire prochainement.

Mara Jade.

Que faisons nous? et que répondons nous?
J'attends tes directives pour ta quête.

Cixi.


Voila qu'elle écrit des "nous", mais c'est ainsi, Voila pigeon multi quotidiens lancé.
Il fallait attendre maintenant. Pigeonner Arty, qui la pigeonnerait pour pigeonner Mara.
Une affaire de pigeons...

_________________
Arthus.
Arthus prit connaissance de ce courrier. La brune mettait une certaine motivation à l'aider et c'en était amusant. Mais elle était malgré tout partie.
Et il se retrouvait seul, prisonnier de sa fidélité envers ses compères qui devaient encore lutter un moment ici.

Et cette fichue histoire n'avançait pas. L'impatience devenait insupportable et les pigeons qui lui parvenaient sans cesse la mettait à rude épreuve.

Une complicité s'installait sournoisement, prenant une place qui n'existait pas, une hôte s'imposait dans la vie d'Arthus.

Et il était difficile de mener cette quête seul. C'était Cixi qui connaissait Mara et qui avait renouer un contact, c'était Cixi qui connaissait cet homme bourru et qui saurait le présenter à Arthus.

Il avait besoin d'elle! et envie de sa présence à ses côtés.
Les courriers se multipliaient, maline provocation, et Arthus négociait chaque jour sa libération.
Les armées ennemies s'agglutinaient et resserraient leur étaut. Il ne fallait pas traîner et accepter simplement d'avoir semé la pagaille dans un coin du royaume pour se défouler sans forcément s'enrichir. Les écus, il y penserait plus tard...
Alors il prépara un courrier pour anticiper la suite des opérations:




Cixi !
Je quitte Fécamp ce soir.
Toi tu te démerdes pour remonter vers moi au plus vite. On a des choses à faire !


Se faufilant discrètement, vigilance de chaque instant et les sens en éveil, il prit la route, commençant la partie de cache cache avec ses ennemis.
Cixi
Quelques jours plus tard, et des dizaines de pigeons échangés. Cixi, essayait de négocier son petit détour pour rejoindre Arty.

En attendant, quoi écrire à Mara. La jeune femme préférait demander à Arty, après tout c'était lui qui l'a cherché.
Jolie plume, magnifique velin parfumé:




Bonjour Arty chéri,

A force de détermination et agacement certainement, mon chefounet me laisse enfin te rejoindre pour te ramener.

Donc voila, j'arrive.

Pour Mara, si t'as une idée de lettre, envoie la moi pour que je lui envoie à mon tour.

Cixi.


Entre temps, Cixi "empressée" et sans patience, vola un cheval avec un petit titre de noblesse qui allait avec. Et quel titre, à la Arty taquineur, pfff, tant pis, folle et osée, Cixi prit exactement le nom qu'il avait choisi pour rigoler en pensant qu'elle ne le ferait pas. C'était sans la connaitre.

Hop, en route, direction Arthus. Bien entendu, Cixi se trompa de route...

_________________
Arthus.
Troyes!
La route avait été longue! et barrée souvent par des armées dont il avait fallu se cacher. Tours et détours, évitements et cache cache pour enfin apercevoir les remparts de Troyes.

C'était le lieu de rendez vous. En supposant que l'un et l'autre aient pu circuler sans encombre sur ces routes plus dangereuses que jamais.
Les pigeons avaient continué de voler, virevolter, piailler de plus en plus fort...

Ils devaient leur rencontre hasardeuse à leur connaissance commune de Mara, Cixi s'était investie avec intérêt à sa quête, leur rapprochement sautait désormais aux yeux avec évidence.


Et c'est dans une taverne de la ville qu'ils se retrouvèrent, sachant pertinemment que l'écriture de la lettre pour Mara attendrait, qu'elle attendrait que la situation soit mise au clair, et que cette mise au clair prendrait plus de temps que prévu, dans une chambre de l'auberge que la Cixi taquine et charmeuse avait pris soin de réserver dès son arrivée matinale.

L'heure n'était pas à l'écriture...
Cixi
L'heure n'était pas à blablater non plus..

Après s'être trompée de route, trotti trottant, Cixi continuait à avancer vers le lieu de rendez vous, qui était au départ St Mémé, puis Troyes.

Les pigeons ne cessaient leur ballet entre les deux. Des allers retours qui se rapprochaient fortement.
Entourée de travailleurs de noeuds, advienne que pourra comme elle aimait à dire. La, tout ce qui comptait c'était le retrouver.

Enfin les remparts de Troyes, grisée par la situation, la jeune femme n'avait aucunement sommeil après une nuit à chevaucher.
Directement, elle se dirigea vers la première auberge trouvée, le premier arrivé devait réserver une chambre, Cixi matinale et peut être trop impatiente, n'avait le corps, heuu le coeur a dormir.
Hop, réservation de chambre.

Se trouver dans une ville inconnue, n'était pas aisé, Cixi attendait en bas dans la taverne à rire et blablater avec une forte aimable dame. De rire en discussion, le temps lui paraissaient long malgré tout.

Quand enfin il se montra, se fut une journée sans voir le soleil mais chaude et intense tout de même.
Une fusion des sens, un tourbillon d'émotions, une explosion de sensations...

La nuit tomba rapidement, Cixi extremement détendue ne pouvait guère garder les yeux ouvert plus longtemps. Non pas qu'elle était épuisée de la journée, mais de part la nuit à chevaucher, soyons clair et précis.


Cixi, va pas t'endormir!

Juste cinq minutes puis on s'en va.

Sans s'en rendre compte, elle s'etait deja endormie, ils n'ont pu discuter de rien, ni du trajet,ni de l'heure de départ, ni des connaissances des alentours ou bien même de la tactique à adopter s'ils rencontraient des travailleurs de nuit...
Les cinq minutes se transformèrent en quelques heures bien sur.

Ce qui devait arrivé.. arriva...

_________________
Arthus.
Pensant que les routes les plus risquées étaient désormais derrière eux, leur vigilance avait baissé la garde. Un peu...
Une légère insouciance avait pris le dessus. La joie de se revoir certainement.

Fatigue, retombée du stress des jours précédents, le sommeil dans lequel ils avaient sombré était lourd et profond.

Erreur!

Même si les lignes des armées avaient été franchies, les banals brigands de chemin continuaient à sévir.

Au réveil, il ne restait plus rien. Leurs besaces ouvertes jetées au loin, ils n'avaient rien entendu.


Artyyyyyyyyyyyy! ils ont tout pris! mes réserves de viande! ma pioche! tout! Et toi, tu dormais! Foléretrouvééééééééééé!

Réveil brutal! garder son sang froid, obsrver, juger les pertes, réfléchir...

On s'calme! ils sont pas loin, moi je n'avais rien de précieux, c'était à prévoir...

Vrai que le risque était là. Ils savaient que ça brigandait dans le coin. Une halte s'imposait donc dans ce village de Conflans.
Et lorsque la situation s'apaisa enfin, le temps fut trouvé pour discuter à nouveau de la quête et de préparer la lettre qui sera envoyée à la brune perdue.


Bon, jte dicte? installe toi... chère Mara!

Stop! tu me dictes rien du tout! tu écris un truc et j'adapte! JE sais écrire aussi!


De petites réticences commençaient à apparaître dans les humeurs de Cixi. Arthus se contenta d'en sourire et prit donc la plume, rédigeant un courrier comme si l'auter en était sa complice.
Il lui tendit le vélin quelques minutes après.




Chère Mara !

Je suis contente que tu prennes le temps de me répondre. Peut être cet homme t'intrigue-t-il ?
Il paraît te connaître très bien.
J'ai du mal à croire que tu n'as aucun souvenir de lui... Il n'est pas... inintéressant , bien au contraire.
Et il a dépensé beaucoup d'énergie pour te retrouver et comprendre ce que tu es devenue.
Il parlait à tout le monde de sa quête de toi. Il est tombée sur moi et quand il a évoqué une jeune brune aux yeux très clairs, qu'il m'a dit ton nom, le collier que tu m'avais gentiment offert est revenu à ma mémoire. Et nous avons parlé de toi, de ce vieil homme grincheux qui t'accompagnait.
Tu sembles compter beaucoup pour cet homme que j'ai décidé d'aider et d'accompagner.
J'aimerais qu'on se recroise. Où es-tu ? Et comment vas-tu ?

A très bientôt Mara.

Cixi


Il observa sa réaction, léger sourire au bord des lèvres.
Cixi
Le Arty rien à battre de Ces pertes. C'était à prévoir, elle s''en fou complet que c'était à prévoir.
Et, lui n'avait rien de précieux, bonjour l’égoïsme, au revoir l'amant attentionné.
Ni une, ni deux, envoie de pigeons, non mais ooh, on ne vole pas Cixi. Surtout pas sa pioche.

Mara, on aurait pu presque oublié celle la, enfin Cixi surtout, si la brunette était dans l'insouciance du à la situation, Arthus savait la ramener sur terre, sans ménagement.
Bien Mara, allons y. Assistante de quête après tout.
Il veut dicter, bha voyons, qu'il écrive un peu.

Quelques minutes après, inspiré le Arty apparemment, il lui tend le vélin. La jeune femme parcourt la lettre rapidement.


Bien on l'envoie comme ça. Enfin, je l'envoie comme ça.

Cixi, gentille, trop gentille peut être, relecture de la lettre et lui donne son impression.

Citation:
J'ai du mal à croire que tu n'as aucun souvenir de lui... Il n'est pas... inintéressant , bien au contraire.


Cixi tilte sur cette phrase plus que les autres. C'est que rechercher Mara l'amusait,l'amuse, son insouciance et son petit boulot d'assistante repris le dessus.
Elle ne connaissait pas cette Mara, mais elle connaissait un peu les femmes ou vu des missives précedentes, la reponse de Mara pourrait être previsible a cette phrase.


Si jmets ça, elle va me repondre, "s'il est si bien et interessant pourquoi tu cherches a me le fourrer dans les pattes!!"
Enfin moi, j'aurai repondu ça.
Si jdis ça, jdis rien...


Puis en assistante consciencieuse, une idée lui vient.

Et si, on mettait un endroit ou vous vous êtes vu, style anecdote, ça pourrait être bien non?

Haa!! bonne idée ça!

Il est content comme si Cixi n'avait pas eu que de bonnes idées depuis le début de cette quête.
Il est mimi à voir les yeux qui s'illuminent de fierté comme ça. Oui mimi, rien de mercenaire sanguinaire.

Elle sourit à cette pensée, puis commence a rédiger la missive en attendant qu'il lui dise si cette phrase devait rester telle quelle ou pas. Et si yaurait rajout d'une anecdote.

_________________
Ava_francesca
Décembre venait juste d'ouvrir ses bras. Le premier jour du mois et le petit chat sauvage était tombé, fiévreux. Ses compagnons de route l'avaient transporté jusqu'à l'hospice de Tours où l'on prenait soin des malades et des indigents. Sans famille, sans amis, Mara se retrouvait livrée à des inconnus. Dans un faible sourire, elle avait promis que ce n'était rien, que bientôt elle serait sur pieds. En bon chef, l'homme qui dirigeait leur troupe l'avait rassurée, qu'elle ne s'inquiète pas, ils allaient à quelques lieues chercher l'objet pour lequel ils étaient venus et ensuite ils reviendraient la chercher.

L'excès de température l'avait emportée dans ses turbulences. Du délire, du cauchemar ou de la réalité, elle ne faisait plus la différence dans ce que son esprit déployait. Elle y voyait des gens qu'elle connaissait, d'autres aucunement, un énorme chat apparaissait régulièrement puis re disparaissait.
Une femme à la voix grinçante lui disait qu'il fallait qu'elle continue de marcher, encore, "Marche Mara! Marche!" et ses mots se terminait en crissements de grillon.
Un homme lui tendait la main et dès qu'elle voulait la prendre, il la retirait dans un rire moqueur, la donnant à la femme-grillon.
Des oiseaux noirs coassaient en volant dans tous les sens, puis soudain ils prenaient tous une teinte blanche et disparaissaient subitement.

L'on changeait le linge humide sur son front, l'on tentait vainement de faire passer un peu de bouillon ou d'eau fraiche entre ses lèvres ténues et desséchées par la maladie. Mara perdait ses forces lentement, au fil des jours. Il fallut presque deux semaines pour que la fièvre s'éloigne complètement et que la jeune femme ouvre les yeux. Deux jours de plus pour reprendre quelques forces, faire plusieurs petits repas solides pour réhabituer son corps à la nourriture. Et enfin, elle sortit de l'hospice. Pour se rendre compte que ses compagnons étaient partis.

Elle leur écrivit, ayant toujours le plan de route qu'ils avaient fait, seulement ils devaient être loin parce qu'ils voyageaient à cheval et en charrette, et qu'elle allait devoir les poursuivre à pieds.

Deux jours de plus et elle reçut une réponse. Ainsi qu'un second message dans la foulée. Le premier, du groupe, lui disait de couper court et de les rejoindre à Montpellier, qu'ils feraient un petit détour à l'ouest mais l'y rejoindrait bien vite.

Le second était de cette Cixi. Elle n'avait visiblement pas abandonné et cela devenait de plus en plus suspect. Lui parler d'un homme alors qu'elle ne voulait pas lui dire son nom. De la façon dont elle l'encensait, elle devait y tenir, alors pourquoi persister à vouloir le rappeler à son bon souvenir ? Que cherchait-elle vraiment ? Et si c'était lui, l'homme, qui manipulait les ficelles ?

Mara était encore trop fébrile pour répondre, elle reprit donc la route vers le sud et s'arrêta un peu après Limoges. Elle ressortit la lettre et se mit à y répondre. Que dire ... sans tourner autour du pot.




Bien le bonjour,

Cixi, encore, comment allez vous?

N'ayant pas eu de réponse a ma précédente lettre, je ne sais si elle vous est parvenue ou pas.

En espérant que votre santé soit bonne avec ces nouvelles maladies qui trainent.

L'homme qui vous recherche est vêtu de noir et de braies vertes. Le vert m'a marqué, un vert vomi.

Apparemment vous vouliez un enfant de lui alors il ne comprend pas votre silence et votre disparition.

Cela ravive t'il votre mémoire un ti peu?

Je suis dans le Limousin pour ma part.

Bien a vous, portez vous bien.

Cixi




A vous, Cixi

Visiblement votre précédent message s'est égaré dans la nature. Ayant été fortement prise d'une fièvre, je n'ai peut-être pas pu le réceptionner.

Je ne comprends rien à votre petit jeu. Que cherchez vous exactement ? Dites moi donc le nom de cet homme, je ne me pense pas entourée d'ennemis invisibles. Si je vous ai parlé de mon "accident" alors vous devez savoir que ma mémoire à des absences qui ne se comblent pas, je n'y peux rien.

Si cet homme me cherche pour de l'argent, dites lui que je n'en possède pas. Si c'est un futur époux auquel m'aurait promis une éventuelle famille qui m'aurait autant oublie que je ne l'ai oubliée, dites lui de vous épouser vous, je ne souhaite pas d'homme dans mon existence.

Quant à cette histoire d'enfant .... Comment voulez vous que cela me rappelle quoi que ce soit si je ne sais à qui et dans quel contexte je l'ai dit.

Il s'avère que je suis aussi dans le limousin. Demain je peux être à Tulle, sinon je ferai une halte à Aurillac, je n'ai malheureusement guère de temps à perdre si je veux rattraper mon groupe.
Si vous tenez tant à ce que je rencontre cet homme et qu'il s'explique sur ses manigances, prévenez moi.

Je vous souhaite une bonne journée,

Mara Jade
Cixi
Les jours passaient tranquillement, les coups prévus ne se faisaient pas, un peu d'ennui venait sous poudré le tout. Et voila que Mara revint a l'esprit d'Arthus.

Cixi, insouciante, n'y pensait pu, vivre, se laisser vivre, profiter sans penser au passé, ni même au futur.
Le brunet pensait à elle, et Cixi, impulsive, écrit une lettre sans lui montrer, d'un jet, quelque chose qui ferait réagir. Provoquer, la jeune brunette, elle savait le faire.

Hop, envoyé, Arty avait bien essayé de savoir ce qu'elle avait pu écrire, mais rien n'avait filtré de la bouche de la Cixi.
Il voulait des nouvelles, il en aurait c'était sur.

De bon matin, Cixi, allait à l'accueil de l'auberge commander leur repas du midi, l'aubergiste lui donna un pli. Un pli, pour elle.

Et la réponse fut assez rapide.Comme a son habitude, elle regardait le nom de l'envoyeur avant de lire. Mara, sa chère Mara.
Alors que racontait elle?

La jeune femme profita du sommeil d'Arty pour lire tranquillement. Assise en tailleur de son côté de la couche, elle pouvait entendre les crépitements des bûches dans l'âtre.
Une douce chaleur s'en dégageait. Le vent glacé soufflait au dehors, quelques branches claquaient la fenêtre de temps en temps.

Un petit cierge était allumé sur la table de chevet, qu'elle prit d'une main pour éclairer la lettre.
Le matin oui, mais le soleil dormait encore, et les danses fantomatiques des flammes sur les murs ne suffisaient pas pour lire correctement.
De l'autre main, la lettre.
Entre excitation et curiosité, Cixi lut attentivement.




A vous, Cixi

Visiblement votre précédent message s'est égaré dans la nature. Ayant été fortement prise d'une fièvre, je n'ai peut-être pas pu le réceptionner.


Cixi plissa le nez, elle était bien malade alors, la fièvre, ça fait délirer des fois. Et le pigeon perdu, tant pis, continuons la lecture.



Je ne comprends rien à votre petit jeu. Que cherchez vous exactement ?


La jeune lectrice sourit en haussant les épaules, si elle le savait.. Elle même était un peu perdue dans cette quête qu'elle savait de plus en plus inutile.
Suite de la lecture...




Si cet homme me cherche pour de l'argent, dites lui que je n'en possède pas. Si c'est un futur époux auquel m'aurait promis une éventuelle famille qui m'aurait autant oublié que je ne l'ai oubliée, dites lui de vous épouser vous, je ne souhaite pas d'homme dans mon existence.


Cixi tourna la tête de côté, regardant Arty fixement, s'il l'avait oublié, la quête n'aurait pas lieu.
Et pour ce qui était de l'épouser elle, pourquoi écrivait elle ça? Cixi plissa le nez, elle avait bien taquiner Arty la dessus, mais fallait il être folle pour épouser un homme qui pense à une autre, même de temps en temps. Une autre, qui était visiblement très importante pour lui. Nan merci.

Hmm, elle ne souhaitait pas d'homme... se serait elle tourné vers les femmes?...
Cixi se mit à rire doucement à cette pensée, mettant son revers de main sur sa bouche, celle qui tenait la lettre. Elle l'avait de ces idées des fois. Elle secoua la tête, la flamme de la bougie failli s'éteindre avec ces mouvements de rire. Comme un instant sombre qui traversa l'endroit, une demi seconde.
Reprise de la lecture.




Quant à cette histoire d'enfant .... Comment voulez vous que cela me rappelle quoi que ce soit si je ne sais à qui et dans quel contexte je l'ai dit.


La Cixi sourit en haussant les sourcils, qui et quel contexte étaient ils vraiment essentiel à savoir, on veut pas faire d'enfant a n'importe qui, enfin selon elle. A moins, qu'elle le vende après, alors oui pourrait y avoir un contexte..
Plissement de nez, ces idées commencèrent encore à s'évader ailleurs.

La suite et à la fin du courrier fut interessant.




Il s'avère que je suis aussi dans le limousin. Demain je peux être à Tulle, sinon je ferai une halte à Aurillac, je n'ai malheureusement guère de temps à perdre si je veux rattraper mon groupe.
Si vous tenez tant à ce que je rencontre cet homme et qu'il s'explique sur ses manigances, prévenez moi.

Je vous souhaite une bonne journée,

Mara Jade


Voila, ils étaient tous dans le Limousin, et à un jour de marche.
Sans attendre le réveil d'Arty, Cixi repondit rapidement, pour ne pas qu'ils se ratent.

Quelque chose de simple, "rdv à Tulles", sans préciser qu'elle n'irait pas.
Son travail d'assistante s'arrêtait là pour elle. C'était à lui d'y aller et seul.

Sans en être plus curieuse que ça d'ailleurs, advienne que pourra.
Leur but, son but, les faire se rencontrer, objectif atteint.
Voilà que cette quête se terminerait, que restera t'il après ça...

_________________
Arthus.
5...4...3...2...1! Impact!

Tulle!
La fée Cixi avait tenu son rôle à merveille et avec une aide du destin une rencontre avec Mara avait été convenue.

Que s'était-il donc passé depuis Marseille?
Pourquoi n'avait elle donné aucun signe de vie?
Pourquoi avait-elle refusé de répondre à ses courriers?
Pourquoi ignorait-elle leur passé, leur avenir promis?

Pourquoi?
Pourquoi?
Pourquoi?

Arrivé en ville, il s'empressa de trouver la taverne et patienta.


Bonjour Messire!
- Mara!
- Hum... Vous êtes Arthus?


Ces simples mots suffirent à faire écrouler le monde d'Arthus.
Elle le regardait comme on regardait un quelconque voyageur. Et ce vouvoiement...
Après un long silence, témoin d'une profonde incompréhension, Arthus tenta en vain de raviver des souvenirs, croyant tout d'abord à une stupide comédie sans heureux dénouement.
L'impuissance! Serait-il le seul gardien de leurs souvenirs? De leur amour passé?
Cela était dur à admettre pour un gars aussi terre à terre que lui.

Mara était là! Face à lui! après tant de temps... Et ils parlaient comme deux inconnus.
Ses mêmes yeux océan, ce sourire discret, ses gestes calmes et posés. Elle était là! Enfin!
Elle avait gagné en sagesse mais avouait aussi que sa tête ne fonctionnait plus normalement.
Et elle devait partir. Elle n'avait pas besoin d'homme. Elle se débrouillait et avait un groupe à rejoindre pour quitter le royaume.
Elle n'avait pas de passé, mais se construisait un avenir seule.
Arthus y avait-il sa place? Il ne s'imposerait pas.
Ils avaient cependant passé de longues heures ensemble, comme deux "amis", l'oubli est une épreuve difficile à admettre. Cet accident dans l'eau de cette crique marseillaise en était elle la cause?

Mais désormais, ils s'écriraient. Mara ne lui appartenait plus, elle guidait sa vie comme une princesse de sa destinée.

Lorsqu'elle s'échappa vers Aurillac en fin de journée, Arthus était là, acceptant malgré lui cette situation surnaturelle. On avait effacé toute trace de lui dans la mémoire de la princesse.

L'instant de solitude qui suivit fut difficile à occuper. L'incompréhension, la détresse et la résignation se bousculaient dans sa tête. Et au dessus d'elles, la voix de Cixi "Artyyyyyyyyy!", ses rires et son insouciance. Elle était désormais bien plus que son assistante de quête.

Ils partiraient aussi vers le sud. C'était leur projet, il serait juste un peu anticipé.
Ava_francesca
La rencontre.

Attendue ? Pas vraiment. Espérée ? Encore moins. Mais il fallait bien avouer que toutes ces lettres un peu mystérieuses avaient aiguisé la curiosité du chat sauvage. Et lorsque la femme grillon avait proposé une rencontre entre eux trois, à Tulle, Mara avait accepté et prit un jour sur son voyage pour voir de quoi il retournait exactement.

Mais nouvelle surprise, seul l'homme mystérieux s'était déplacé. Lâcheté, indifférence, ou peur de ce qui aboutirait ? Lorsqu'il était entré dans la taverne où la jeune femme attendait patiemment, il l'avait aussitot reconnue et appelée par son prénom, ce qu'elle était bien incapable de faire.

Il semblait perdu, elle ne comprenait pas. Et puis il commença à raconter ce qui avait été leur vie, courte mais apparemment intense, et elle cherchait à remettre les morceaux du puzzle en place, en vain ...

Ils étaient sortis prendre l'air, ensemble, ils avaient marché un peu et parlé beaucoup, déambulé dans les rues de la petite ville jusqu'à aller admirer le paysage aux abords. Puis ils s'étaient revus le soir, en taverne, il semblait résigné. Il rejoindrait la femme avec qui il était, il finirait par retrouver le bonheur si ce n'était déjà fait. Et Mara poursuivrait sa propre quête, ne sachant où cela la mènerait.

Seulement dans sa tête, tournait à présent la machine de ses souvenirs. Des flashs, des douleurs, des éclairs comme des rêves qui venaient effleurer sa mémoire.
Persistait ce moment dans sa tête où elle s'était retrouvée au bord d'un petit point d'eau, elle ne savait plus où, mais il était là à la regarder se déshabiller sans pudeur et avec envie. C'était un jour de printemps, ou peut-être d'été, il faisait chaud et elle se sentait bien ... Et c'était tout ce que sa défaillance lui ramenait pour la troubler et la déstabiliser.

Quelques jours plus tard, elle était enfin arrivée à Montpellier. Ses compagnons de route, perdus depuis plusieurs semaines, avaient du faire un tour par les Pyrénées et elle les attendait, faisant un maximum d'économies pour le voyage à venir.
Ava_francesca
Un hospice dans un faubourg de Montpellier

La fièvre est très forte ...

La jeune infirmière regarda le médecin avec un peu d'anxiété dans les yeux.

Je sais ... Depuis hier soir, elle n'a pas baissé, je crois même que ca a empiré ...

Elle humidifia de nouveau le linge dans la bassine où des blocs de neige dure fondaient très lentement. Le froid en contraste sur le front brulant de Mara faisait courir sur elle un tremblement permanent.

Se redressant, le praticien relut ses notes et secoua la tête
.



Santé : La douleur irradie tout votre organisme.
Forme : Vous êtes faible

11/01/1462 08:30 : Vous vous forcez à manger mais rendez une partie de votre repas : vous n'avez du coup pas bénéficié de tous les apports nutritifs de votre pitance.


Espérons que nous n'ayons pas une nouvelle épidémie à enrayer ... En plein hiver, ce serait désastreux.

Il jeta un dernier regard sur la patiente inconsciente puis passa à la visite matinale du lit suivant. L'infirmière continua de baigner le visage de Mara, infiltrant par moment un peu d'eau entre ses lèvres malgré que son estomac n'avait rien voulu garder depuis la veille.
Cixi
Déçu, énervé, perdu, voila tout ce qu'elle avait retrouvé de Arthus. Et en même temps, un Arty attaché à Cixi.

Mais Cixi n'était pas dupe, quand on cherchait quelqu'un depuis des mois, un ex amour, ce n'est pas "juste" pour avoir une explication.
Voilà , c'était fait, Mara ne se souvenait de rien, et lui ne voulait pas s'imposer.

Arty et Cixi: pigeon vole comme d'habitude, ils avaient décidé que c'était Cixi qui viendrait a Tulles pour continuer vers Arles.

Bien entendu, Cixi se fit racketter et battre parce qu'elle n'avait pas voulu se laisser faire. Une traque commença, enfin ils avaient essayé.
En vain.

Du peu qu'Arthus avait raconté à Cixi, l'incomprehension du coté de la jeune femme puis l'enervement.
Enfin plutot une évidence pour elle, il l'aimait encore et puis c'était tout.


"Pt'ain!! Va chier Arty!!"

Il écarquilla les yeux, bha quoi, quoi dire de plus, qu'il aille la retrouver si c'était si important, si intense...
Arty, s'expliqua et plus il s'expliquait, plus il faisait naitre la deception chez la ptite brunette.


Suis maladroit Cixi, jveux pas te faire souffrir.

La route continua, leur vie continua, parce que c'était passionnel tout de même.
Puis Lodeve....


Le choix.. ou l'ultimatum.. tout dépend ou l'on se place...

Une journée qui avait l'air insouciante comme les autres mais, et pourtant...

De rire en discussion, ils en sont venus à parler de Montpellier et du fait que Mara y était surement.
Cixi avait été assez compréhensive, il n'avait pas eu de fin à son histoire, il ne comprenait pas, Arthus avait besoin d'un point final, il l'avait eu. Pas question qu'il la revoyait à nouveau.

Une discussion s'ensuivit, Arthus voulait "dire au revoir " à Mara, pour Cixi, cela n'avait pas lieu d'être.
Alors voila, elle lui dit:


Tu vas la voir et tu mperds...

Voila donc, le choix devait se faire, soit Mara, soit Cixi, mais il ne pouvait pas tout avoir. Il avait eu son explication et Cixi sentait bien qu'il restait quelques sentiments alors hors de question qu'une seconde sequence souvenir se fasse.
C'était un choix pour Cixi que de ne pas envoyer celui qu'elle aimait retrouver son ancien amour, qui n'avait pu rien a faire de lui qui plus est.


J'aime pas les ultimatums Cixi, c'est du chantage, et j'aime pas ça...

Petit plissement de nez pour la brunette, il insistait beaucoup trop pour voir Mara pour que se soit anodin, et ça Cixi ne voulait pas le supporter, ne pouvait pas le supporter.
Pour lui, c'etait un ultimatum, Arty disait aimer Cixi et ne comprenait pas ce mal être.


Ils en étaient la, la brunette lui avait dit son ressenti, il voulait voir Mara, il l'avait vu point, terminé.
Beaucoup de tristesse s'empara d'eux, chacun sur leur position.
Lui ne comprenait pas, mais y'avait il vraiment à comprendre, à ce moment là....

Il devait choisir, apparemment ce fut un choix cornelien... Cixi avait baissé les bras devant tant d'insistance, il voulait la voir qu'il y aille, elle partirai sans rien dire voila.

Montpellier, comme une petite tension entre eux, ils se parlaient, Cixi minait comme jamais elle avait miné.
La pioche rebombait sur la pierre tant elle tapait fort, lui souriait.
Elle n'avait pas envie de sourire.

Le soir venu, comme une delivrance:

Jveux pas te perdre Cixi...

Il avait choisi, il l'avait choisi, comme un poids qui se soulevait des petites épaules de la sexy. Arthus l'aimait vraiment alors...

Ils ont continué leur route, bien sur Cixi savait bien qu'il lui en voudrait un peu...
Un corps à corps passionné comme ils savaient le faire, comme ils savaient le vivre, oublier les tensions.


Nîmes...

Le chefounet de Cixi etait a Nîmes, et il lui a bien dit, "fais attention ya la maladie ici", mais oui mais oui, calinou quand même, contente de le retrouver.
Le lendemain, malade, et comme ils dormaient ensemble, Arthus tomba malade aussi.


Vais chercher une infirmière sexy.

Va chier Arty!!

Tu m'envoies chier... encore...

Un va chier, t'm'enerves merdeur!

Arty et Cixi restèrent dans la couche toute la journée, Cixi etant plus malade que lui.
Nimes, ils y resteraient quelques jours, le temps de se remettre et de blablater avec le chefounet de la belle bien sur.
Cixi vivait à nouveau dans l'insouciance et les sourires...

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Ava_francesca
C'est aux portes de notre vie que la mémoire en retrace le chemin en sens inverse.

Que reste-t-il de Mara ...
Que reste-t-il de cette petite fille abandonnée dans ses premières années par une famille dont les secrets étaient trop lourds à porter ?
Que reste-t-il de cette femme en devenir qui ne le deviendra jamais ?
Il ne reste qu'un souffle, qu'une faible lueur dans ce regard océan qui rêvait de voir la mer et qui s'éteindra tout auprès.

Remontons au fil des méandres de sa mémoire souffrante et défaillante.

Jade n'a qu'à peine dépassé sa première année qu'elle est confiée à un orphelinat, le Saint Sépulcre à Calais. Elle ne saura jamais rien de sa famille, elle ne saura jamais quel trop lourd fardeau aurait été de porter le nom de naissance qui lui était destiné. Et pour parfaire le "camouflage", mais surtout par convenance religieuse, les sœurs lui attribuent un double nom : Mara-Jade. Dérivé de Marie, la sainte mère, ce choix est censé la protéger. Mais de quoi ?

Les années passent, Mara voit nombre de ses condisciples grandir et partir, soit en étant adoptées, soit en étant placées dès l'age de huit ou dix ans dans des maisons pour y travailler. Mais l'enfant est maintenue à l'écart de tout cela. Elle suit pourtant les enseignements, comme toutes les autres. Plutôt intelligente, elle apprend, vite et bien. Ses taches sont toujours les mêmes : les corvées domestiques, les leçons, les prières. Avec l'age, elle prend plaisir à devenir un peu une "enseignante" pour les plus jeunes. Mara se dit qu'elle pourrait peut être devenir gouvernante d'enfant, ou mieux, préceptrice.

Vers l'age de douze ans, son esprit éveillé la taraude. Tout ce qu'elle découvre dans les livres de la bibliothèque doit forcement exister de l'autre coté de l'immense enceinte de l'orphelinat. Et elle veut savoir. Ses premières tentatives de fugue sont vite écrasées par les autorités locales. Les punitions pleuvent mais ne font, en réalité, qu'augmenter son désir de partir.

A ses quatorze ans, l'annonce est brutale. Dans un an, pour son quinzième anniversaire, elle prononcera ses vœux, la mère supérieure en a décidé ainsi. Il y a trop longtemps que Mara est à la charge de l'orphelinat, elle est arrivée en âge de payer sa dette envers l'institution.

Cette fois, la fugue a réussi. Elle s'évade de sa prison pour déployer ses ailes, sans savoir où le vent la portera. Oiseau libre, esprit libre, elle ne sait pas encore que trop de liberté mène à sa perte.

Sur le lit de l'hospice de Montpellier

La sueur a envahi le petit visage blême. Son corps amaigri semble disparaitre sous le drap et de fréquents tressaillements le parcourent avec régularité. La fièvre s'est stabilisée même si elle persiste. Cependant elle engendre un délire. Les mots sortent par à coups, s'entrechoquent, se mêlent et deviennent incompréhensibles
Les derniers symptômes ne sont guère encourageants. Il ne s'agit visiblement pas de la fièvre Alexandrine.

Le médecin parle plus bas, comme s'il craignait que la patiente n'entende.


Nous allons l'isoler ... Et je veux que cette pièce soit lavée et aérée ... De toute évidence, c'est la phtisie ...

L'infirmière se signe rapidement en jetant un regard à la patiente. Si jeune et si fragile, semblent dire les yeux de l'aide-médicale. Une quinte de toux caverneuse vient répondre à ce regard compatissant, qui ne voit pas que les souvenirs affluent dans la mémoire embrumée.

Il y a un loup. Elle sourit. Les montagnes sont belles, mais ennuyeuse. Le loup se transforme en homme. Elle est princesse. Son prince la sauve de l'homme-loup. Ils s'aiment. Il s'égare. Elle appelle. Le monde s'essouffle. Il fait noir. Mara ? Elle entend une voix ... Ouvre les yeux. C'est une forêt. Elle sourit de nouveau. La pierre bouge, bouge ... Elle ne tombe pas, elle plonge. Trop tard. La chute est la, sans fin, ou plutôt si, elle chute jusqu'à la fin.

Elle gémit faiblement sous la torture que lui impose son corps. Comme elle voudrait en sortir, s'en délivrer. L'inconscience est de nouveau là ...
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