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[RP] Si tu meurs, j'te tonds !

Linon
Coup de bol, la forêt bourguignonne regorgeait de possibilités, comme toute forêt honnête... C'est peut-être son enfance sous un soleil de plomb qui avait donné à la jeune femme le goût des forêts rafraîchissantes, mais elle sautillait de joie dès qu'elle en voyait une, et l'enfant qui l'accompagnait montrait le même enthousiasme. C'est donc sans hésitation que Linon s'était engouffrée dans la forêt dès qu'elle avait trouvé un chemin. Elle aurait été bien incapable de dire où elle se situait maintenant par rapport à Cosnes, mais la missive implorante envoyée au Prévôt dès qu'elle avait quitté le canpement de la Zoko pour obtenir le droit d'entrer dans la ville n'avait pas reçu de réponse, lui confirmant qu'elle ne pourrait dorénavant compter que sur ses seules ressources. Alors autant s'éloigner de la ville assiégée et des armées et groupes de soldats qui traînaient dans le coin.

Elle n'eut pas longtemps à chercher avant de tomber sur une petite cabane délabrée, probable refuge d'un charbonnier maintenant reparti. Bien pratique ces métiers ambulants qui laissaient derrière eux toute sorte de vestiges réutilisables. Bien sûr, ça n'avait pas l'air bien solide, mais en évitant de s'installer sous les trous, elles devraient éviter la pluie, et la chaleur de l'été naissant rendait superflue la cheminée qui d'ailleurs n'existait pas. De toute façon, elle ne comptait pas y passer sa vie... c'était juste l'affaire de quelques jours, dès que Baile irait un peu mieux, elle la rendrait aux siens.. enfin, si elle les trouvait, et ensuite rentrerait chez elle. Ah non, elle n'avait plus de chez elle... ne pas penser à ça maintenant. Enfin bref, elle rentrerait.

Marko était un enfant presque parfait... sans l'assaillir de centaines de questions, il l'aida à rassembler mousses et feuilles dans un coin de la cabane, installa leur couvertures par-dessus puis aida sa belle-mère à y transporter la femme blessée et si blanche... Linon, les joues rougies par l'effort, le regard triste et affairé s'agenouilla près de Baile, son sac de plantes à la main. Le Doc lui avait enseigné quelques bases en Périgord, elle essayait de s'en souvenir, de trier... quand deux petits bras vinrent entourer son cou

J't'aime moi Linon... ça va aller, tu sais? C'est c'que tu dis tout le temps... mais c'est vrai, ça va aller !

Elle regarda l'enfant aux yeux bleus si différents des siens puis le serra contre elle


Oui, ça va aller... Tu grandis tant, Marko, tu es presque un homme. Ton père serait fier de toi...

Le presqu'homme se rengorgea avec satisfaction.

Alors, j'peux avoir un ch'val?

Ce qui arracha un éclat de rire à sa belle-mère, le premier de cette fichue journée.


Tu perds pas l'nord hein? On verra ça... Laisse-moi maintenant, je dois m'occuper de Baile.

Ouaip, et moi j'vais poser des collets !


L'enfant parti, Linon redevint sérieuse, et entreprit de défaire les bandages gorgés de sang qu'elle avait placés après avoir trouvé Baile. Les blessures semblaient moins saigner, mais était-ce bon ou mauvais signe? Aucune idée.. La blessure à la poitrine était la plus profonde, la plus inquiétante. Recoudre tout de suite? Ou attendre encore et tâcher d'entrer quand même en ville pour trouver un médicastre.. indécise, Linon n'osait pas trop, craignant d'empirer l'état de Baile. Pour l'instant, la fameuse mirabelle du Doc ferait l'affaire. Drôle d'idée d'asperger les blessures avec ça, mais Linon y avait pris goût et inondait généreusement les tatouages qu'elle faisait parfois, trouvant que ça leur donnait une bonne odeur. Elle tamponna doucement un tissus imbibé d'alcool sur les blessures, puis sur les tempes et le front de la blessée, refoulant les images des tatouages réalisés dans la troupe... beaucoup y étaient passés.

A nouveau le coeur au bord des lèvres, l'avocate s'accorda une bonne rasade pour desserrer sa gorge, puis une seconde pour oublier. Puis s'adressa à sa blessée d'une voix brisée

T'en veux un peu pour oublier toi aussi? Au moins, on pourrait se saoûler, comme à Angoulême, tu t'souviens?

Tiens c'était une idée... et ça ne pouvait pas lui faire de mal. Linon souleva la tête de Baile et entreprit de verser un peu d'alcool entre ses lèvres si pâles. De léger tressaillements parcoururent le visage aux grands cernes... Baile bougeait !

Baile, Baile? Tu m'entends? C'est Linon... Baile!!!
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Rebaile
[Hello darkness my old friend]


Dans sa tête, le silence a pris ses quartiers d'été. Elle aurait eu l'choix, elle ne l'aurait pas invité. Mais il est là. Rassurant et protecteur. Isolant... Pas d'images qui défilent, pas de passé qui s'impose, pas de présent non plus. Aucun sentiment, de quelqu'ordre que ce soit, ne vient troubler la quiétude illusoire dans laquelle elle a sombré. Si elle savait qu'elle avait été à deux doigts d'mourir, elle l'aurait haï, ce silence. Peut-être. Mais non, elle en a fait son ami. Plus de pensées qui parasitent, plus d'états d'âme qui paralysent. Rien que ce silence, pour elle un bout de paradis...

Pourquoi est-elle en vie, alors que chaque coup aurait dû la lui ôter? Jamais elle ne pourra répondre à cette question. Comme toutes les vies, la sienne tenait à un fil, un coup d'tête, un lancer d'dés. Mais elle n'est ni la main qui tire les ficelles, ni les lèvres qui soufflent pour qu'le bon numéro sorte. Parc'qu'il n'y a pas de mauvais. Juste celui qu'il faut, au moment où il le faut.

Elle n'a rien maîtrisé de c'qui lui est arrivé, et puisque les dés du destin n'ont pas voulu d'sa mort, elle va devoir vivre maintenant. Et ça commence par abandonner ce silence auquel tout son être se raccroche, laisser entrer, dans l'obscurité d'son esprit, le premier mot qui lui fera ouvrir les yeux. Son prénom. Et la voix d'une femme...

La main qui soulève sa tête est douce, et sans le savoir, la Baile comprend pourquoi elle n'est pas morte. Les femmes... Sa vie. Et il y en a quelques-unes de qui elle doit encore prendre soin...

Alors elle tourne le regard vers celle qui la tient et l'empêche de tomber. Mais ses yeux ne s'ouvrent pas de suite. Sa volonté est aussi faible que son corps et il lui faut une aide extérieure, sous quelque forme que ce soit, même liquide... Et ca coule entre ses lèvres, et elle ne sait pas l'avaler. Ca la fait tousser, ca lui fait mal dans tout le corps...et ça lui soulève les paupières.

Quelques secondes pour que ses pupilles s'acclimatent à la lumière, mais elle la reconnait de suite, celle qui, comme une chandelle, vient d'éclairer sa nuit. Linon. Petit bout d'femme qu'elle a aimée, autant qu'elle sait aimer, avant qu'ses pas ne l'emmènent ailleurs voir si elle pouvait se trouver, retrouver.

Elle l'appelle. Mais sa bouche est pâteuse, ses lèvres lourdes. Aucun son ne sort. Alors elle soulève spontanément sa main, elle la droitière, pour toucher cette peau si douce et reprendre contact avec la réalité. Mais rien ne bouge. Elle panique, elle gémit. Ou plutôt elle essaie. Et comme sous une roche qu'on écraserait sur sa poitrine, elle se sent étouffer, elle ne sait plus respirer, et son visage n'est plus que grimaces.

Elle s'accroche désespérément au regard de la jeune femme et tente péniblement de l'agripper avec la main gauche. Quand elle la touche, tout s'arrête d'un coup. On retire la roche, elle peut respirer de nouveau, son corps se détend...
Elle articule doucement, se concentrant sur sa voix qu'elle a cru avoir perdu.

Li... J'ai soif... Pourquoi je suis là?...


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Linon
Elle bouge! Les mouvements sont difficiles, Baile grimace de souffrance sous le regard de Linon qui ne sait que trop bien la béatitude qu'apporte la presque mort, la difficulté d'y renoncer et d'accepter l'océan de douleur qui ramène à la vie. Elle l'encourage à mi-voix, et Baile enfin bouge la main et la touche. Linon s'empare de cette main et la serre

Ça va aller ma Baile, accroche-toi...


De l'eau.. bien sûr, comment n'y a-t-elle pas pensé? Renonçant à la flasque de mirabelle, Linon approche des lèvres pâles l'outre d'eau et en verse précautionneusement...

T'es là... t'es là...euh...
pourquoi est-elle là? Linon n'en sait fichtre rien au départ, et comptait le lui demander justement.

Tu as été blessée, Baile... je t'ai trouvée sur la route de Cosnes. On est en Bourgogne, qu'est-ce que tu fichais là? Et pourquoi toute seule?? Sale idée hein...
Mais une question taraude la brunette qui se penche à l'oreille de la blessée

Mais tu te souviens pas? Qui t'a fait ça Baile? Tu les connaissais? Dis-moi leurs noms et je mets leurs têtes à prix ! Et cher !! Au moins aussi cher que ça lui a coûté à elle...

Linon se redresse et regarde tristement le corps martyrisé de son amie, puis remonte jusqu'à ses yeux.


Je ne suis pas médicastre Baile, mais je peux faire le plus urgent. Et... je vais écrire au Doc. J'suis sûre qu'il viendra nous aider. T'as mal? J'vais t'faire une tisane apaisante si tu veux.
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Rebaile
[Coule, souffrance, dans mes veines]


Les mots qu'elle lui dit sont aussi réconfortants que l'eau qu'elle lui verse doucement dans la bouche. La Baile tente un sourire qui s'transforme en rictus, alors elle renonce pour le moment. L'eau lui fait du bien, et elle en profite jusqu'à ce que Li retire l'outre.

"Ca va aller".... Elle a l'impression de planer dans son propre corps, son esprit en berne, mais elle sait qu'les mots d'la brune sont vrais. Parce qu'elle n'est pas morte. Et que donc elle vivra. Et que donc tout ira bien. Encore une fois. Elle lui dit qu'elle est tombée en Bourgogne, pas loin de Cosne. Et la Baile se souvient... De ce regard qui ne la voyait pas pendant qu'elle recevait, sans s'défendre, les coups d'épée de part et d'autres et de devant. De ce parfum de vanille qui a figé son étonnement quand elle a reconnu la femme derrière la lame qui l'a transpercée et qui emplit de nouveau son esprit, là, en cet instant.

Armoria...

Elle ferme les yeux quand elle souffle à Linon le nom de la seule qu'elle ait reconnue. Lancinant, le pourquoi revient en force dans son esprit. Sa souffrance n'est pas physique, mais morale... Le mal fait est immense en elle. Sa torture intérieure est plus grande qu'elle ne l'a jamais été, alors qu'elle avait trouvé le repos depuis tellement de mois. Elle sait que c'est son passé qui l'a rattrapée, mais les yeux d'la princesse la hantent. Pourquoi elle? Pourquoi maintenant?...

Elle avait appris à ignorer les mauvaises langues, durant ces mois passés auprès de l'Ange, à la protéger, à être là pour elle, à surtout tenter de se trouver, la Baile. Elle était retournée à la Commanderie, comme on retourne chez soi après une longue errance. Parce qu'au Palazzo, elle n'a jamais réussi à devenir totalement rouge. Mais aux yeux de beaucoup d'monde, dont les siens, elle ne sera jamais tout à fait blanche. Elle est les deux, et elle sait la haine que lui vouent quelques personnes, des deux camps pourtant opposés, parce qu'ils ne sont pas êtres à accepter la différence...

Mais pas Linon... Elle est là, elle l'a ramassée, alors que la Baile sait où est sa famille de coeur... Merci Li... Je ne sais pas le dire avec les mots, mais je n'oublierai pas que je te dois la vie, à toi et à toi seule...
Ouvrir les yeux et les plonger dans le bleu des siens.

C'est Armoria, et d'autres gens... Ils m'ont prise pour une ennemie... Je ne l'étais pas, mais je n'ai rien pu faire...


Tente de saisir sa main avec la sienne, mais la droite ne bouge toujours pas. Cette fois la panique ne la prend pas. Elle ne sait pas ce qu'elle a, mais elle n'a plus peur. Elle n'est pas seule, et elle sourit même, quand la jeune femme lui parle de Hiji. Finir par lui prendre la main avec la gauche et la serrer aussi fort qu'elle le peut.

Oui, écris à Hiji... Mais j'sais pas s'il acceptera de prendre le risque de venir jusqu'ici pour m'aider...

L'implorer du regard un instant avant de rajouter faiblement.

Tu peux écrire à ma Cap'?... Zya... Dis-lui que j'vais bien, qu'elle ne s'inquiète pas... Et Li... tu peux faire pareil pour Alethea?.. Je devais la rejoindre à Moulins quand tout ça est arrivé.


Se taire enfin, mais rester fixée un moment sur le voile persistant de son regard.

Li, tu as pleuré?...

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Linon
Armoria? La Princesse????

Linon en tomberait sur les fesses si elle n'était pas déjà assise sur ses talons. Du coup elle ouvre des yeux ronds alors que son esprit rembobine ce qu'elle sait de la fameuse Armoria.. Elle l'a croisée deux fois, la première en Limousin le lendemain d'un banquet assez marrant, la seconde dans les bras du Colosse, ligotée et folle de rage...

Les yeux de la jeune femme reviennent à Baile, pâle, blessée et à l'expression si douloureuse qu'elle suit le cheminement de ses pensées sans trop de mal. Rejoindre le camps loyaliste et se faire massacrer par son plus haut représentant ... Linon secoue lentement la tête, navrée pour son amie

Tsss... ma Baile... qu'es-tu allée te fourvoyer avec ces gens-là.

C'est donc à cause de cette femme que Baile est dans cet état, que la vie de Linon se retrouve aussi ruinée. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir lui tuer les gens qui comptent pour elle? Après Gila, Baile... qui sera le prochain? La colère prend le pas, elle rend la pression de la main et se penche vers la blessée

J'te l'ai dit, je lancerai un contrat sur sa tête, toute princesse qu'elle est ! Comme pour l'assassin de Gila ! Tête qu'elle attend toujours d'ailleurs, les chasseurs de prime sont tous des fanfarons... Dussè-je y laisser tout l'héritage de Marko, j'aurai sa tête au bout d'un pique !! C'est que ça doit coûter bonbon une tête de princesse... elle n'aura jamais assez d'argent. Tant pis, elles vendra son champ qui de toute façon ne sert à rien, elle battra des cils auprès de son amant qui ne peut rien lui refuser... elle évitera juste de lui dire ce qu'elle compte en faire, car noble et officier royal, il risque de chipoter.

Et oui, bien sûr je vais écrire à tes amies, je vais leur dire que tu es en pleine forme et que tu ramasses des coquelicots... et à Hiji... il doit être dans le coin puisque Amberle y est, et sur le point d'accoucher tu sais ?

Mais d'abord, cette tisane... c'est qu'elle va devoir la recoudre un peu après, et ça risque de piquer...

Et tombe la question spéciale Baile, à laquelle Linon n'a jamais rien pu cacher de ses émotions... La jeune femme détourne précipitamment le regard en rougissant.

Mais qu'est-ce que tu racontes? Bien sûr que non je n'ai pas pleuré... je ne pleure jamais, je suis en bois ! Et tu parles trop dans ton état... j'vais euh... te faire ta tisane et écrire les lettre, on n'y voit presque plus rien. Bouge pas! Enfin j'veux dire ... j'reviens...

Et Linon se lève pour échapper au regard inquisiteur, sort pour rejoindre les chevaux et y récupère de quoi écrire et de quoi recoudre Baile. La nuit tombe doucement, les premières étoiles s'allument dans le ciel... elle respire profondément l'air frais en les regardant avant de chercher des yeux le chemin par lequel ils sont arrivés... Qu'est-ce qu'il se passe là-bas? Où sont-ils partis? Vont-ils tous bien? Bah... à quoi bon y penser, c'est déjà du passé, elle ne les reverra probablement jamais. Refoulant les pensées tristes, Linon revient au cabanon, et allume un petit feu devant l'entrée. Assise devant en tailleur, elle commence par mettre à chauffer deux pots d'eau, jette dans le premier de la sauge officinale contre la douleur, dans le second la ficelle d'un saucisson, toujours très pratique pour recoudre les blessures, c'est le Doc qui le lui a dit ! Depuis elle ne voyage jamais sans un saucisson avec elle...

A la lueur des flammes, elle se met à composer rapidement les missives urgentes

Citation:
Cher Hiji, cher Doc,
J'ai grand besoin de vous... Baile, oui.. Baile, a été grièvement blessée à l'épée, je vais faire de mon mieux dans l'urgence... mais mes connaissances sont trop faibles. Je pense que vous êtes en chemin pour rejoindre Amberle, je vous supplie de me rejoindre, nous sommes également en Bourgogne, dans la forêt.
Venez vite
Linon


Citation:
Dame Zya,
Je suis une amie de Baile qui m'a demandé de vous écrire pour elle. Elle est au plus mal, littéralement massacrée par vos amis. Et j'aimerais bien savoir ce qu'elle faisait seule sur les routes de Bourgogne ! Nous sommes réfugiées dans la forêt, j'essaie de l'empêcher de mourir. Mais elle vous fait dire de ne pas vous inquiéter.
Linon d'Orient.

Citation:

Dame Alethea,
Je suis une amie de Rebaile, je vous écris de sa part. Je l'ai ramassée quasiment morte sur une route de Bourgogne où elle était seule ! Je tente de la sauver, nous sommes dans la forêt je ne sais trop où, de toute façon je m'occupe d'elle puisque vous ne l'avez pas fait. Inutile d'essayer de venir, il y a des loups.
Linon d'Orient.


Voilà, ça, c'est fait ! Qui d'autre encore? Ah oui... son fantôme préféré

Citation:

Mon tendre aimé,
Je suis dans la plus grande affliction, et croyez bien que cette démarche m'est particulièrement difficile, mais j'ai un urgent besoin d'argent, disons 2000 écus. Vous savez déjà la reconnaissance que je saurai vous témoigner, et je n'ai qu'une hâte, revenir à Paris pour vous retrouver, vous et votre cher bureau. Je suis en villégiature actuellement dans la belle forêt de Bourgogne, si vous pouviez m'envoyer un coursier...
Dans la hâte de vous revoir
Votre Linon.


Et enfin pour la mairie de Saumur

Citation:
A vendre, champ de blé tout à fait extraordinaire sur lequel le blé pousse en 10 jours, débarrassé de toute souris et sauterelle, affaire rare à saisir !!

J'ai fini Baile ! J'arrive !

Linon retourne à l'âne qui porte la volière de voyage, qui malheureusement ne contient qu'un pigeon. Aïe, ça va pas suffire... Quelle lettre envoyer? Bon, le Doc, c'est le plus urgent quand même.
La patte du volatile est rapidement pourvue puis envoyée dans les cieux avec le reste de la bête. Et les trois autres?

Markooooooooooooooooooooooo !!!! Reviens !!!!!!!!!!!!!

En attendant que le gamin revienne, la jeune femme retourne auprès de sa blessée avec les deux pots bouillants qu'elle pose près de la litière, puis dispose quelques chandelles pour y voir clair.

Bon, à nous deux ! D'abord tu vas boire ça, puis je vais recoudre tes blessures, le temps qu'Hiji arrive. Ne t'en fais pas, je couds très bien. N'oublie pas que j'ai été élevée comme une vraie fille, moi. Tu veux que je t'aide à boire?
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Rebaile
[Ce que je suis]



Elle n'aurait pas été celle tombée sous la lame étonnamment affutée d'la GMF, la Baile aurait eu la même réaction que Linon en entendant le nom d'Armoria. Mais elle sait, elle, ce que la Bourguignonne et accessoirement princesse a fait pour elle. En d'autres circonstances, elle aurait laissé la jeune femme à sa colère, mais là, dans cette cabane de bois perdue au milieu de nulle part, et aussi grande que soit son incompréhension de s'être retrouvée en ligne de mire d'une armée qu'elle savait devoir aider, sur appel de deux femmes qui lui avaient tout donné, elle ne peut se taire.

Alors elle secoue vigoureusement la tête, jusqu'à ce qu'une douleur à la poitrine la stoppe net. De nouveau cette oppression et cette difficulté à respirer. La pression se fait plus forte sur la main de Li le temps qu'elle retrouve son souffle et se promette d'éviter tout geste brusque à l'avenir. Pensée qui la ramène à cette main qui ne lui obéit plus et à ce corps immobilisé pour dieu sait combien de temps.

Pour la première fois depuis son réveil, l'idée qu'elle est peut-être vivante mais qu'elle ne pourra plus jamais faire ce qu'elle sait faire de mieux, protéger l'Ange, la heurte de plein fouet.

Tout mais pas ça !

Elle réalise trop tard qu'elle a hurlé son désarroi à la face d'une Li qui ne comprend pas de quoi elle parle. Mais à cet instant, le désespoir et la colère se mêlent confusément en elle. Imaginer détruit et piétiné ce qu'elle construit patiemment depuis qu'elle a quitté Libertad la rend dingue. Imaginer perdue à jamais la capacité de tenir une arme et protéger la vie de celle qui a redonné du sens à la sienne la replonge un court instant dans cette violence qu'elle connait bien.

Mais elle sait. Encore une fois, elle sait. Que cette place qui est la sienne est la seule sans mensonge, sans hypocrisie aucune, la seule vraie pour elle. Que même au prix d'un corps qu'elle va devoir réapprendre à contrôler, elle ne peut se permettre de la perdre, au risque de mourir pour de bon cette fois. Alors elle ravale son désespoir. Elle fait taire sa colère et sa violence. Elle refoule des larmes de rage et les remplace par un sourire qu'elle sait inadapté, mais la grimace de sa bouche maintient un semblant d'équilibre sur son visage.

Non Li, fais pas ça... T'sais elle m'a aidée un jour, quand des crétins orléanais se prenaient pour dieu...
Ca n'sert à rien, un contrat sur sa tête... J'voudrais juste comprendre, et pour ça tu dois m'aider... A lui écrire, à lui demander pourquoi.. Ca me hante...
Je n'veux pas qu'elle meure, je veux juste comprendre...


Elle sait que son amie a la rancoeur tenace. Elle l'a vu, en Limousin, en Périgord. Elle n'espère pas lui faire changer d'avis de suite. Simplement lui glisser autre chose dans son esprit, des fois que ca fasse son chemin. Elle sait aussi Linon d'une sensibilité incroyable, et quand elle se détourne d'elle pour lui affirmer, sur un ton qu'elle veut badin, que tout va bien et qu'elle est aussi solide que du bois, elle comprend qu'elle lui cache la vérité.

Mais elle n'a pas le temps de réagir. La brune est d'jà sortie écrire ses missives et préparer cette tisane dont elle ne sait ni l'utilité ni l'efficacité. Seulement la Baile est aussi têtue que l'avocate. Elle ne sait pas depuis combien de temps ça dure, mais elle devine que ça n'a pas dû être facile pour Linon de la sauver et de prendre soin d'elle. Elle ne comprend pourtant pas le tourment qu'elle a lu dans son regard, ni pourquoi elles sont toutes deux, 'fin avec Marko aussi, cachés dans cette cabane en pleine forêt.

Quand Linon revient portant pots et missives, la Baile s'inquiète un peu. Elle a confiance en son amie, qui lui a clairement sauvé la vie. Mais la jeune femme n'est pas médecin, elle est avocate... Et à moins de plaider avec éloquence sa cause auprès d'un Aristote en lequel la Baile croit comme un libertin en l'abstinence, elle ne voit pas comment elle va la soigner...

Elle blêmit de tout son corps et pas seulement du visage quand Linon lui annonce comme une fleur qu'elle va la recoudre. Elle n'a aucun doute que Linon soit une femme, une vraie, hein? Mais elle ne sait pourquoi, ce mot de coudre lui fait immanquablement penser à Néa et son délire de macramé avec les tripes...

Pitié Li... On attend Hiji d'accord?... J'te donne c'que tu veux...
Mais elle n'est pas en état d'exiger quoi que ce soit la Baile, et surtout pas d'une mule pareille quand elle s'est mis en tête de faire quelque chose... Alors elle tente l'humour...

Hmmpff...
Avant de mourir, Li, j'ai droit à une dernière volonté?...'fin là j'en ai deux, et après tu pourras m'broder en paix...
J'peux lire les lettres que tu as écrites? Et la deuxième... Pourquoi tu n'es pas avec la Zoko?...


_________________
Un mioche de Cosne, incarné par Armoria
Elle sentait bon, la dame qui lui avait donné des sous. Et pis une lettre. La lettre, s'en foutait un peu, le mioche : savait pas lire. Ben, ça, hein, un fils de charbonnier, à force de devoir aller traîner dans la forêt, pas le temps d'aller apprendre les trucs de riches, quoi.

La ville, c'était pas son truc : trop de gens, trop de choses, trop de bruit. Quand la dame lui avait donné lettre et écus, comme aux autres, il avait décidé de tenter sa chance dans les forêts alentour : ça, par contre, il connaissait. Si la femme était en forêt, il la trouverait, sûr. Si elle était en ville, de toute façon, il était infoutu de s'y orienter, alors...

Les cabanes de vagabonds, les huttes des charbonniers, il les visitait les unes après les autres. Il demandait aux gens qu'il rencontrait s'ils avaient vu la femme. Enfin, bon, l'autre souci, c'était qu'il n'avait pas tout compris, et oublié une bonne partie de ce qu'il avait réussi à piger. Ah, un hutte avec un feu : occupée. Allez, zou.


Ohé, d'la cabane ? Z'auriez pas vue une dame qu'était rouge et pis qu'est blanche ?

Outre l'attrait de la récompense, sa curiosité était attisée : à quoi ça pouvait ressembler, une dame rouger et blanche ? En attendant une réponse, il renifla la lettre : elle sentait bon, comme la dame.

Citation:


Dame Rebaile,

Plaise à Dieu que cette lettre vous trouve. Elle ne contient nulle demande de pardon, tant ma faute est grande. Je prends en effet sur moi la responsabilité de ce qui s'est passé cette nuit. Une liste m'est passée sous les yeux, une liste que je devais vérifier, et par malheur, je n'avais point vu que votre nom y figurait...

Je comprendrais fort bien que lorsque vous serez remise - vous vous remettrez, Dieu aime les innocents - vous me demandiez justice. J'espère juste que d'ici là, la Bourgogne sera hors de danger, puisque mon bras armé est pour elle en tout premier lieu, surpassée seulement par Dieu et mon Roy.

Faites-moi savoir, si vous avez été recueillie, quelle est la bonne ville où vous vous trouvez, et sur mon honneur, je m'engage à vous faire conduire en mes terres sitôt qu'un voyage en coche vous sera possible, afin que d'y être soignée.

Je ne saurais vous dire à quel point tout ceci me désole, et surtout le fait que, peut-être, vous avez cru que vous pâtissiez toujours de cette réputation dont je vous avais assurée que je ne tenais nul compte, ayant choisi de vous donner une chance, comme à toute personne voulant s'amender.

Si de ma part vous ne deviez jamais croire qu'une seule chose, Dame, croyez-celle-ci : je n'ai point voulu, sur mon âme, ce qui s'est passé cette nuit.

Armoria de Mortain
Linon
Lui écrire pour comprendre? Quelle idée... ça t'a ramollie la nouvelle vie que tu mènes ! Si t'es pas morte, c'est pas grâce à elle Baile, raconte pas n'importe quoi. Et ya rien à comprendre, c'est des soldats comme les autres, des furieux qui assassinent tout ce qui bouge, et de préférence ceux qui sont seuls sur la route et qui n'ont rien fait. J'les hais ! Tu l'sais bien ! Ne m'en demande pas trop... Si tu tiens à écrire, je le ferai, mais demain... d'abord je dois recoudre tes blessures ou les mouches vont se mettre dedans et Hiji va m'engueuler.

Obtuse Linon? Non, non, têtue seulement.. et un poil braquée sur ceux qui s'obstinent à lui tuer les gens qu'elle aime. Déjà deux époux assassinés par des soldats, maintenant une Baile, ça suffit hein!

La jeune femme essaie néanmoins de radoucir son ton, Baile est blessée, après tout ce n'est pas de sa faute... Gentil sourire compatissant qu'accompagne une caresse de la joue.


T'en fais pas... t'es encore sous le choc, c'est normal. Mais dès que tu iras mieux tu comprendras ce que je dis.


Douceur qui s'efface vite en entendant les questions de la blessée. Qu'est-ce ça cause les presque-morts! Le visage de la jeune femme se rembrunit.

La Zoko? Qu'est-ce que je ferais avec eux? Je ne fais pas partie de la Compagnie. Je ne suis ni mercenaire ni brigande, et une piètre combattante. Tu devrais le savoir, toi mieux qu'une autre, qui m'a donné ma première épée et m'a poussée au combat. J'ai pas changé Baile, j'suis toujours aussi nulle pour ça... j'me sers du bouclier pour la pluie et de l'épée pour décorer. Et... euh... ils étaient déjà partis quand nous sommes arrivés, j'arrive toujours trop tard, tu sais bien... Je t'ai trouvée sur le retour.


Dans la pénombre, le regard douloureux de Linon glisse vers la porte, vers l'extérieur... Où sont-ils... Qu'est-ce qui se passe... Comment ont-ils pu la rejeter ainsi? Elle revient à son amie et force un sourire.

J'vais te lire les lettres si tu veux... celle pour Hiji est déjà partie, Marko ira porter les autres au pigeonnier municipal dès qu'il reviendra.


Elle s'assied près de Baile, trie les lettre.


Celle-ci est privée, celle-la aussi. Bon, voilà celle pour Zya

Inspiration, concentration, et d'un ton très naturel :


Chère dame Zya,
Je suis une amie de Baile, qui vous fait savoir qu'elle a eu un léger contretemps en Bourgogne. Dès qu'elle sera réparée, elle vous rejoindra, et vous prie d'ici là de ne pas vous inquiéter. Croyez bien que je veille sur elle et que tout ira pour le mieux.
Je m'associe à elle pour vous transmettre toutes nos amitiés.
Linon


Assez contente d'elle, la jeune femme attaque dans la foulée l'autre lettre.

.. Et celle pour Alethea.. ben c'est la même, j'ai juste rajouté « gros bisous ». Ça te plaît?

Pourquoi ce nom ne lui était-il pas inconnu?


Bon Baile, il faut qu'on s'y mette.. bois la tisane, ça efface la douleur.

Mais il semble que Linon ne puisse se livrer à ses travaux de couture tout de suite, voilà qu'on l'appelle de l'extérieur. Froncement de sourcils inquiet de la brune, deux femmes seules au fond des bois avec un gosse... et sans arme ! Car elle a sottement tout laissé sur les chevaux.. Rhaaaa... Linon se lève vivement, ramasse un bout de planche et s'approche de l'ouverture béante. Un gosse.. un gamin se tient près du feu, se mouchant dans quelque chose. Au moins c'est pas sa manche.

L'avocate durcit sa voix et le regarde avec méfiance.

Qui es-tu? Comment ça une dame rouge et blanche?

Linon n'en voit qu'une qui pourrait correspondre à cette curieuse description, sa Baile. Mais on a déjà tenté de la tuer... la cherche-t-on pour finir le travail?

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Un mioche de Cosne, incarné par Armoria
Il sursauta, le nez posé sur la lettre roulée.

Hein ? Euh... Ben j'sais pas, moi... C'est une dame qu'elle sent drôlement bon, eh ben elle nous a donné des sous, comme ça, et pis une lettre chacun, même que la lettre sentait bon pareil, et pis elle nous a dit de chercher une dame. 'Fin la dame avec les couleurs, quoi.

Une femme charbonnier ? C'était curieux : c'est pas assez fort pour ce boulot-là, les femmes, quoi. Une vagabonde, peut-être, qui avait trouvé refuge ? 'Fin bon, fallait continuer son enquête.

Z'auriez pas vu une dame comme ça, des fois ? C'est que si c'est moi que je la trouve, eh ben j'aurai des sous en plus. La dame qui sent bon, elle a dit que c'était très important qu'elle sache où elle est, celle qu'a des couleurs.
Linon
C'est bien ça.. on cherchait Baile !

Je connais la dame que tu cherches, donne-moi ça!


Linon arracha la missive des mains du gosse et la dépliant nerveusement, jeta un coup d'oeil sur la signature. Son assassin en plus !

Fulminante, la jeune femme se pencha vers l'enfant


La dame qui sent bon est très méchante, c'est l'odeur du Sans-Nom que tu as senti ! Si tu le respires trop, tu finiras sur l'enfer lunaire, tiens-toi loin d'elle ! Elle cherche à tuer la dame rouge et blanche, ensuite elle tuera tout ceux qui sont au courant, elle est très puissante, n'y retourne pas et ne lui dis pas que tu nous a trouvées, sinon tu mourras aussi !


Elle rejoignit les chevaux, en sortit le saucisson sans fil, une miche de pain et quelques pièces puis revint au gosse.

Tiens, c'est pour toi. Surtout ne dis rien, hein? File maintenant...

De retour dans la cabane, Linon déposa la lettre dans la main de Baile et la regarda sérieusement.

Ça vient d'Armoria, elle te recherche pour t'achever. On doit partir Baile, on n'est pas en sécurité ici. Mais d'abord, je dois te recoudre !
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Rebaile
Elle se sent fatiguée. Lasse d'un coup. Vivre demande de l'énergie. On ne s'en rend compte que lorsqu'on en manque. Elle ferme les yeux, encore une fois, quand Li réagit violemment à sa demande d'écriture. Elle la comprend, la Baile, mais elle n'a plus cette haine. Depuis longtemps. Elle aime... Des femmes qui se comptent sur même pas tous les doigts d'une main, et elle les aime, chacune différemment, chacune entièrement.

Sa vie n'est plus les dawas à tout-va, la violence ou la haine et leur amplification au simple contact des autres. Sans doute qu'elle ne l'a jamais été. Mais elle y a cru. Elle a cru s'y retrouver, là-d'dans, pendant longtemps. Par amour d'abord et toujours, puis parce qu'elle se cherchait. Mais tout a volé en éclat, parce que comme tant d'autres, à quelques nuances près, elle a fait souvent ce rêve, familier et obsédant, d'une femme connue et qui l'aimait, pour ce qu'elle était, comme une mère peut aimer sa fille.

Ce rêve elle ne le fait plus, elle le vit. Et d'autres aussi. Et elle ne veut plus les perdre. Elle n'est pas morte, ça doit avoir un sens. Mais ça passe forcément par la princesse et elle seule. Il lui faut lui écrire, il lui faut des réponses...

Oui demain, Li... Demain...
Viens m'recoudre donc, on n'veut pas que Hiji t'engueule, hein?...


Elle attend patiemment de sentir la main de Linon sur elle, et l'aiguille dans sa peau. Se concentrer sur l'une pour oublier l'autre. Mais en termes de caresses, on aurait pu faire mieux que les mots qu'elle lui dit sur la Zoko.

La Baile connait l'amour de Li pour Eikorc, sa tendresse à tout prix pour un Maleus qui n'en a cure, et son affection indéfectible pour d'autres anciens ou membres actuels d'la confrérie. Alors elle ne croit pas une seconde à ce que la jeune femme lui raconte. Ils sont sa famille, depuis si longtemps. Et même si l'explication donnée semble parfaitement plausible, elle sent que la vérité est bien plus complexe qu'il n'y parait. Mais si l'avocate ne dit pas autre chose, c'est qu'elle a ses raisons, et si ce sont ces raisons qui l'ont fait pleurer, alors c'est que c'est grave. Et ça attendra que la Baile se rétablisse et puisse lutter à armes égales avec la jeune femme...

Elle soupire mais réussit à ne faire aucun commentaire sur ce qu'elle vient de lui dire. Opine par contre doucement du chef quand Linon accède enfin à sa demande de lecture des missives qu'elle allait envoyer. Elle se mord la lèvre inférieure, à celle de sa Cap', et manque littéralement s'exploser la poitrine quand elle entend les "gros bisous" censés s'adresser à Thea.

Mouarf Li... Je... veux bien te croire pour celle de Zya, mais... les "gros bisous" pour Alethea, pardon, j'y arrive pas...

Elle connait leur passif, la Baile, 'fin c'que Thea lui avait raconté, un soir de discussion poussée. Montbrisson, le gâteau, la mort-aux-rats.. Elle avait failli rire, en apprenant ce qui c'était passé. C'était du Linon tout craché, et si la mort-aux-rats ne tuait pas pour de vrai, elle se serait sans doute marré de c'qui ressemblait pour elle à une attendrissante facétie de gamine... Mais elle ne dira jamais ça à Thea, maintenant qu'elle la connait... Elle sait la droiture de caractère de cette femme qu'elle aime infiniment, et elle sait que c'qui est drôle pour elle ne l'est pas toujours pour la Moulinoise...

Et soudain une voix. Jeune et inconnue. La Baile cherche à se redresser rapidement, mais la douleur la force à rester allongée. Li s'est d'jà emparée d'un bout d'bois et la Baile se maudit d'être dans cet état. C'est elle qui devrait la protéger, pas l'inverse. Mais si danger il y a, elle ne peut que se fier à l'instinct de survie de Linon, ou de Marko....

Elle n'entend rien, que quelques éclats de voix de la jeune femme visiblement en colère. Elle brule d'impatience et de frustration et le "Alors" qu'elle veut lancer se meurt au retour précipité d'une Li pas contente, qui lui fourre la missive dans la main. Elle regarde le pli, puis la jeune femme.

Armoria?...

Elle s'empresse de décacheter la lettre de sa main valide et la lit. La relit. Son esprit fonctionne très vite. Elle ne sait si elle a raison de le faire, mais elle la croit, la GMF. Et les mots se bousculent dans sa tête. Sa colère et son désespoir n'ont pas complètement disparu, mais elle a des réponses. Appuyé sur son bras gauche, elle reste pensive un moment puis se tourne vers Linon.

Li, je voudrais lui répondre... Maintenant... S'il te plait...

Le ton de sa voix devait être suffisamment implorant pour que la jeune femme prenne sur elle et fasse taire la haine qu'elle exprimait il y a peu. Elle répond à sa demande, et ça suffit à la Baile pour lui en être encore plus reconnaissante.
Quand Li est enfin prête à écrire, elle la r'garde.

M'en veux pas de c'que j'vais lui dire Li... C'est comme ça, il le faut...

Et, tentant de calmer le flot des mots dans son esprit, elle entreprend de lui dicter lentement.


Citation:
Princesse,

Je n'ai pas souvenir de grand chose, de cette nuit qui m'a vu tomber sans pouvoir me défendre. Je ne retiens que votre regard, ainsi que l'éclat terrible de ces lames qui n'ont eu de cesse de me transpercer jusqu'à me laisser morte. Ou comme telle.

Je ne sais ni comment ni pourquoi je respire encore...
Car ce Dieu en lequel vous croyez n'est pas celui qui me donne la force de vivre... Peut-être est-ce mon amour pour ma Cap', ma volonté de vivre pour la protéger et de ne mourir que pour elle, peut-être est-ce le sourire de cette jeune Moulinoise qui me hante alors même que je sais qu'elle ne m'aimera jamais comme je l'aime... Toujours est-il que j'ai rouvert les yeux.

Je ne vous cacherai pas que durant les quelques secondes qu'a duré ce...massacre, quand je vous ai reconnue, je me suis demandé pourquoi. Mon corps ne bougeait plus car mon esprit était fixé sur cette question, pourquoi, pourquoi, pourquoi...
J'avais tout fait dans les règles, je n'avais rien négligé.. et j'étais à un jour de Moulins et de mon bonheur. Mais le destin est ainsi fait qu'il se manifeste à vous quand vous l'attendez le moins.

Je vous en ai voulu un instant, car vous m'aviez écrit des mots d'espoir, en Orléans, des mots qui m'ont permis de ne pas haïr de nouveau... J'ai espéré, avant de sombrer dans l'inconscience, que l'armée d'Eikorc vous en fasse voir des vertes et des pas mures, parce que j'étais revenue de Flandres répondre à l'appel de ma GA pour défendre la Bourgogne. Parce que pour la première fois je m'apprêtais à combattre mes anciens compagnons d'armes, et ca n'était pas rien pour moi...

Mais c'était mon destin. Vous n'en avez été qu'un bras.
Et j'accepte mon destin en cette heure, car innocente je ne le suis pas, et je vais devoir porter encore longtemps la marque de mon passé, indélébile aux yeux d'une partie du monde.

Si vous ne l'avez pas encore compris, princesse, nulle vengeance même en pensée ne vous atteindra venant de moi. Non seulement j'y perdrai mon âme, mais je perdrai surtout ma Cap', et à ça, je ne survivrai pas.

Ma colère partira comme elle est venue. Et mon envie de vivre reviendra comme elle est partie.
Je ne sais exactement où je me trouve, en forêt pour sûr, sans doute entre Nevers et Cosne. Linon, une amie, prend soin de moi, et sitôt cette lettre écrite de sa main car la mienne est inopérante, elle va recoudre mes blessures. Et je serai transportable, si tout va bien...

Baile



C'est long, elle est essoufflée, mais ca n'est rien, comparé aux mots qui sont restés bloqués dans sa tête et qu'elle n'a plus la force de dire. Elle observe Li, impassible ou si peu... J'te demand'rai pas de relire moi-même la lettre... J'te fais confiance Li, j'te fais confiance... La fatigue la terrasse une nouvelle fois. Elle se rallonge, les yeux fixés sur le plafond de la cabane, luttant en vain à la fois contre douleur et sentiment d'absurdité qui la prend aux tripes.

J'suis prête Li... Fais c'que le Doc t'a appris, qu'on en finisse...

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Linon
C'est pas avocate qu'elle aurait du faire, c'est écrivain public ! La voilà repartie, plume à la main à écrire le courrier d'une faillie mourante qui ne sait plus quoi inventer pour ne pas être recousue. Linon s'assied brutalement contre la frêle paroi de la cabane, qui en tremble. Manquerait plus que le tas de planches leur tombe sur la tête, tiens ! Ce serait le bouquet.

Elle écrit donc , de fort mauvaise grâce et sous la dictée, à la meurtrière de son amie, des paroles insensée.... Baile compte-t-elle aussi s'excuser d'avoir été là?
Plume en supend et regard qui revient au visage de Baile à l'évocation du combat qu'elle comptait mener.


Mais... !


Mais Baile n'arrête rien et continue sa dictée, que Linon reprend d'une plume moins sûre, lèvres serrées. La lettre achevée est posée par terre à côté d'elle avec les autres. Linon reste silencieuse un long moment, le regard fixé sur un ailleurs que la blessée ne peut voir, puis son regard revient lentement vers son amie.. cette femme qu'elle a rencontrée quand Gila se mourait, qui l'a soutenue, guidée... embarquée avec les Libertad et consorts se battre dans le maudit Périgord. Elles avaient échangé des paroles d'éternité, mais qu'en restait-il chez Baile ?

La jeune femme finit par rejoindre la litière sur laquelle gît la blessée, lui soulève la tête pour l'aider à boire la tisane de sauge officinale qu'elle approche de ses lèvres, lui parle d'une voix neutre


Les lettres partiront demain. Maintenant on s'y met.

Une fois la tisane bue, la jeune femme femme s'absorbe en silence dans l'essorage et le démêlage de la ficelle, et une fois l'aiguillée prête, s'approche de Baile, sourire crispé aux lèvres.

Ça va pas être une partie de plaisir Baile, mais c'est nécessaire en attendant l'arrivée d'Hiji. Je ne vais faire que quelques points pour refermer les plaies.

Avant même de commencer, Linon sent déjà une fine sueur perler sur son front. Elle prend plusieurs profondes inspirations, se concentre sur la plaie béante de la poitrine, en rapproche les lèvres et mâchoires serrés, perce la peau de son aiguille. La blessée gémit douloureusement mais Linon ne quitte pas son fil des yeux, et murmure entre ses dents serrées « J't'en prie, ne bouge pas... »

Et alors que Baile sans bouger, gémit toujours, Linon tire quatre points sur la plaie de la poitrine, deux sur celle du poignet, deux encore sur un mollet. Les autres blessures sont moins profondes, un bandage suffira en attendant le Doc. De toute façon Linon n'en peut plus et relève avec soulagement la tête du corps martyrisé. Elle essuie d'un revers de manche les larmes qui lui coulaient des yeux sans qu'elle s'en rende compte, regarde Baile dont la respiration est haletante, et qui pleure silencieusement.


T'es très courageuse, Baile. C'est fini maintenant. Je vais faire des bandages, puis tu pourras te reposer.

Elle fait les bandages en tremblant un peu, le corps épuisé de tension, rabat une couverture sur le corps de la blessée et sort en chancelant un peu retrouver l'air frais de la forêt. Les restes de ficelle et de bandages souillés sont jetés au feu, quand surgit enfin Marko, crotté d'humus et l'air radieux des gosses qui ont pu faire ce qu'ils voulaient dans une forêt.

J'ai posé plein de collets !
L'enfant regarde le feu puis revient à sa belle-mère, l'air mécontent
Ben, t'as pas fait de crèpes?

Ah non, pas ce soir... Tu dois avoir faim?


Et Linon reprend ses habitudes quotidiennes, prépare rapidement un brouet composé de n'importe quoi, en apporte un bol rallongé de tisane de sauge officinale à Baile qui somnole et l'aide à manger. Le repas est suivie d'une courte chamaillerie avec l'enfant qui prétend monter la garde, mais Linon est encore la plus forte et Marko finit par s'allonger sous la couverture près de Baile et s'endort en ronchonnant sous le sourire de sa belle-mère qui essaie de démêler ses boucles brunes.

Une fois les deux endormis, Linon ressort et s'installe entre la porte et le feu dans lequel son regard se perd... ses pensées n'ont pas quitté la lettre qu'elle a du écrire sous la dictée. Les genoux ramenés sous le menton, elle songe à ceux qui lui manquent...

Alors, tu te serais battue contre nous... tu nous aurais tués... et moi, Baile, et moi... tu m'aurais tuée aussi ?

[les jours suivants]

Dès le lendemain, la routine s'installe autour du cabanon. Marko après avoir emmené les lettres au pigeonnier municipal, passe le plus clair de son temps dans la forêt, rapportant fièrement de temps en temps un lapin que Linon lui apprend à dépecer,à vider, à en tanner la peau. Elle-même cuisine, veille sur les blessures avec attention et oblige son amie à avaler ses créations culinaires. Marko est renvoyé chaque soir à Cosnes chercher des réponses qui n'arrivent pas... Et chaque nuit Linon s'installe devant le feu en se promettant que demain ils partent...
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Rebaile
[Face au mur, face à elle]



Il est des événements que l'esprit enregistre mais ne traite pas dans l'instant, car leur portée est trop grande pour une réaction immédiate. Et le court arrêt de Linon pendant la rédaction d'la missive en est un, pour Baile.

Elle ne voit rien, pour l'instant, que les mots qu'elle lui dit et que ses pensées engourdies par la douleur et le doute lui dictent. Aussi, c'est uniquement quand la jeune femme s'adresse à elle que le ton de sa voix, vidée de toute émotion, la percute.

Elle la regarde, et à son visage fermé elle comprend qu'un mur vient de se dresser entre elles deux, construit par les mots qu'la Baile vient de prononcer. Elle a besoin de quelques secondes pour situer l'épicentre du séisme affectif qui vient de se produire. Elle ne la quitte pas des yeux, parler étant vain en cet instant.

Et c'est avec une appréhension teintée de soulagement qu'elle accueille enfin l'aiguille qui va la recoudre. Bienheureuse douleur physique qui occulte temporairement celle de l'esprit. Mais la Baile sait qu'elle reviendra, plus forte, quand son esprit n'aura plus à puiser dans ses réserves pour gérer la souffrance du corps.

Elle hoche la tête aux paroles de Linon, et gémit au contact de l'aiguille dans sa peau. Elle ne sait ce qui lui fait le plus mal, sa propre blessure en train d'être soignée, ou celle qu'elle vient elle-même d'occasionner dans le coeur de son infirmière improvisée. Elle ne sait non plus si elle trouvera les mots qui l'ouvriront de nouveau, si Linon trouvera, elle, la tolérance pour les écouter et les accepter.

Elle force son esprit à contrôler la douleur qui l'envahit, et ce corps qui bouge pour y échapper un tant soit peu. Elle réussit à s'immobiliser, selon la volonté de la jeune femme, et oublie tout pendant quelques instants, se concentrant sur cette douleur, se fondant en elle, presque l'aimant pour pouvoir la supporter et ne pas crier. Elle ne réalise qu'elle pleure que lorsque le goût salé des larmes sur ses lèvres arrive à son cerveau endolori.

Les mots de Li, elle ne les entend pas. Pas plus qu'elle ne la sent s'éloigner de son corps. D'elle. L'idée de la perdre pour cause de manichéisme obtus lui est insupportable. Parce qu'elle l'aime. Cette femme, entière jusqu'à l'irrationalité, comme elle, sensible et parfois si vulnérable, elle l'a aimée, suffisamment fort pour accepter le rejet et la totale intolérance des autres quand elle a défendu une joue malmenée. Et elle l'aime encore. Quel que soit le chemin emprunté de part et d'autre.

Elle est sans force, assommée de fatigue, mais la douleur, lancinante comme une brûlure, de sa poitrine, l'empêche de dormir et de calmer le tourbillon en elle. Une main posée sur le bandage de son thorax, elle a soudain peur de mourir, malgré tout. Une angoisse irrationnelle qui la prend aux tripes, de crever loin de tous qui font sa vie depuis de longs, très longs mois. Et Li qui se ferme et se détache d'elle... Il faut qu'elle lui parle.

Maintenant, pense-t-elle, quand la jeune femme vient la nourrir. Mais l'avocate a la tête ailleurs, et Baile pas l'courage de la ramener ici. Et quand elle s'endort, l'image d'un Ange s'impose à son esprit. Elle a envie de lui hurler "m'abandonne pas", mais malgré le sentiment terrible de solitude qui l'étreint, elle ne se résoud pas à montrer son désarroi devant le garçon à ses côtés. Les femmes, celles auxquelles elle tient plus que tout au monde, elle n'a aucune pudeur de sentiment les concernant, quitte à en paraître pathétique quand elle a vraiment mal. Comme maintenant. Merci Marko d'être là.

Les jours passent. Elle se réveille les matins en se demandant pourquoi elle est encore vivante. La douleur à la poitrine ne passe pas. Elle n'arrive toujours pas à bouger sa main droite, mais ce qui l'inquiète c'est son mal de tête. Elle devine que sa blessure est probablement infectée. Mais elle ne veut pas le dire à Linon, car Hiji n'est pas encore là, et si elle doit l'emmener en ville pour se faire soigner par un médecin, elle sait qu'elle ne la reverra pas avant longtemps...

Elle doit lui parler avant. Elle n'a pas l'éternité devant elle, la Baile. Elle le sait confusément. Alors un matin, elle attend qu'la jeune femme s'approche d'elle, pour lui donner à manger. Nourriture que la Baile refuse d'un geste, n'ayant pas faim mais l'estomac chamboulé. Elle pose doucement sa main sur le bras d'Linon.

Li, tu veux qu'on en parle? J'en ai b'soin...

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Linon
Bien que s'oubliant volontiers dans les tâches du quotidien, Linon surveillait quotidiennement les blessures en changeant les bandages... Et n'aimait pas ce qu'elle voyait. Celle de la poitrine restait rouge, gonflait... les yeux de Baile étaient brillants de fièvre et l'inquiétude reprenait Linon qui déposait sur le front chaud des compresses mouillées d'eau froide, désemparée de ne savoir quoi faire d'autre. Elle avait renoncé finalement à changer de planque, personne n'étant venu les troubler à nouveau. Et pas de nouvelle du Doc... avait-il seulement reçu le courrier?

Les conversations se limitaient à l'essentiel, Baile dormait beaucoup, cela arrangeait la jeune femme qui ne pouvait oublier ce qu'elle avait du écrire, l'aveu de la blessée qu'elle était venue en Bourgogne pour les combattre, elle et les membres de la Zoko, dont beaucoup s'étaient battus aux côtés de la Baile. L'imaginer enfonçant rageusement son épée dans le corps de ses amis lui donnait tout simplement la nausée.

Mais ce matin là, une main chaude de fièvre mais déterminée l'arrête alors qu'elle essaie de proposer à manger à la blessée.


Tu veux parler? euh... oui bien sûr. Mais vite fait... j'ai des peaux de lapin à tanner. Et il faut que tu manges Baile...


Néanmoins , elle pose l'écuelle et s'assied près de Baile pour l'écouter.
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Rebaile
[Parce que tout est relatif]




Vite fait... Comment parler vite fait de ce qui fait sa vie et qui ne se résume pas en quelques mots?... Maintenant que Li s'est arrêtée pour l'écouter, elle ne sait quoi lui dire. Tout lui parait vain en cet instant. Elle secoue doucement la tête.

Je n'ai pas faim... Pourquoi tu tannes des peaux d'lapins?

Oui vas-y, accroche-toi à ces peaux, la Baile, des fois qu'elles seraient élastiques et suffisamment solides pour que tu n'lâches pas prise... Prendre enfin son courage à deux mains. Si elle doit perdre la jeune femme, que ça soit au moins après avoir parlé... Elle déglutit, inspire un peu et s'lance.

Qu'est-ce qui t'as blessée dans ma lettre, Li?
Le fait que j'écrive à Armoria? Le fait que j'sois venue en Bourgogne défendre celles que j'aime, et par là, me battre contre la Zoko?

Elle a un peu froid. Elle ne regarde plus l'avocate, mais fixe la porte, des fois que, par miracle, un médecin tourangeau la franchirait. Elle n'aurait pas dû survivre... Ca lui aurait évité de voir s'éloigner p'tit à p'tit des personnes auxquelles elle tient. Mais il est des choses qu'elle ne maîtrise pas, et ne maîtrisera jamais. Elle ne peut que faire confiance à la capacité de tolérance de l'autre. Et attendre.

Les causes de la Zoko ne sont pas les siennes. Mais ça, il lui a fallu vivre, pour le savoir. Un seul avait compris cela, avant elle. Et jamais il ne l'a vraiment considérée rouge. Malgré leurs différences fondamentales, malgré le fait que sa clairvoyance prenait source dans une méfiance absolue, elle ne pouvait que reconnaitre, aujourd'hui, qu'il avait toujours eu raison.

Mais qui a le droit de la juger, parce qu'elle se cherchait, qu'elle a cru se trouver, qu'elle a compris qu'elle se trompait sur le fond des choses, qu'elle a continué sa recherche, et que ladite recherche l'a menée de l'autre côté du pont, vers ses premiers repères, ceux qui ne l'ont jamais lachée, malgré ses tourments et ses tourbillons?

Et qui a le droit de décréter qu'il n'y a qu'une seule vérité, une seule liberté, une seule couleur, ou plutôt deux, et oublier l'arc-en-ciel sur lequel la complexité humaine se décline en mille nuances? Qui, à part les esprits obtus et fermés, qui s'auto-proclament Messie unique d'un quelconque évangile, rouge ou blanc?

Elle se sent bouillonner, à mesure que ses pensées se bousculent. La fièvre lui joue de mauvais tours. Tantôt elle l'abat et tantôt elle l'anime d'une volonté qu'elle croyait avoir perdue. Non, Linon ne la juge certainement pas pour le chemin qu'elle a emprunté. Elle en a d'jà parlé avec la jeune femme...

Alors c'est forcément l'idée qu'elle allait combattre ceux à côté de qui elle était, hier, qui doit la travailler. Mais il faut que la jeune femme le lui dise elle-même, sinon le noeud du problème ne sera pas touché ni résolu, dans la mesure du possible. Parce que là aussi, tout est une question de point de vue. Et tout l'monde sait bien que tout est relatif...

Elle glisse ses doigts jusqu'à ceux de Linon et lui presse la main. Cette femme est une des plus intransigeantes qu'elle ait jamais connues... Et bizarrement une des plus tolérantes. Le dilemme qui doit se jouer en elle, elle le devine, mais elle n'a aucun pouvoir sur lui...

C'est ça alors? Tu me juges parce que j'ai répondu à l'appel de ma Cap' et de Nanny pour défendre la Bourgogne contr' Eikorc et son armée?...




(Edit pour erreurs)
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