Sat
Au milieu de l'obscurité, le cheval avait été lancé à un petit trot, pas que la Noiraude fût pressée de retourner au domaine de Forbach, mais elle songeait à son ami déjà affaibli et elle ne souhaitait pas voir empirer son mal à prolonger plus qu'il ne se devait, leur virée à la belle étoile.
Légèrement appuyée contre Zeiss, la jeune femme talonnait Chaos quand il faisait mine de baisser le rythme. Vrai qu'à deux, le poids devait quand même se faire sentir pour le bel animal, habitué principalement à son précédent maître, il s'ébrouait parfois, comme pour faire sentir qu'il n'était pas encore tout à fait d'accord du changement opéré.
Le silence ne fût brisé qu'une fois arrivé devant la porte principale de Forbach, la Noiraudet porsa centration sur le bout de route à faire, tout autant qu'aux dernières paros de Zeiss envers elle. L'égoïsme, les justes causes et ce qui semblait primordial dans la vie.
Une petite histoire édifiante lui revenait en mémoire, celui du seau que l'on remplissait de pierres, de gravier, de sable et d'eau, selon son échelle de valeur personnelle. Entendre Zeiss dire qu'elle pouvait sembler égoïste lui hérissa le poil, c'était peu dire ! Mais après tout, ils s'étaient perdus de vue depuis de si longues années, qu'ils ne connaissaient plus grand chose de leurs vécus, l'un et l'autre. Des épreuves, des événements heureux ou malheureux les avaient façonnés différemment pour faire d'eux des êtres peut-être plus durs que par le passé.
Elle s'était habituée aux attaques infondées, aux rumeurs bien sottes, ou parfois très drôles à entendre en ce qui la concernait. Se détacher de toute médisance, c'était ce qu'elle avait appris à mieux faire, dès ses premiers pas hors Lorraine. Rarement piques ou blessures verbales arrivaient à l'atteindre. Certains s'étonnaient sans doute encore de savoir qu'elle genre d'armure arrivait à la protéger, mais ce n'était rien d'autre que de l'indifférence, même si parfois elle avait piqué un fou-rire en entendant certaines grosses rumeurs infondées à son sujet.
Satine laissa Zeiss descendre en premier du cheval, pour le rejoindre d'un petit saut à terre, pied ferme comme toujours. Elle lui emboita le pas jusqu'à la porte puis lui dédia un petit sourire tendre.
A vrai dire, tu me connais si peu, Zeiss... Seul le bonheur de ceux qui m'entourent compte, et parfois j'ai dû partir pour que l'autre puisse continuer sa vie, mieux qu'à mes côtés. Je n'ai jamais demandé à personne de renoncer à quoi que ce soit pour moi. Je ne pense pas avoir un jour fait preuve d'égoïsme, mais peut-être que je l'ai été, sans m'en rendre compte...
J'ai en somme peu d'amis, et je dirai même que je deviens de plus en plus solitaire, et que je m'y fais... En cela je te ressemble, non ? Plus de sentiments, plus d'ennuis, qu'on résumera, sur ma tombe. Je pense que cela te décrirait tout autant bien !
Un dernier geste affectif très discret dans la nuit sombre, le Baron lui déposa une petite bise sur la joue, qui lui fit un brin ciller des yeux, puis elle secoua la tête pour aller prendre le visage ami entre ses doigts fins, pour qu'il soit bien attentif :
Zeiss, ta vie, tu l'as menée comme tu la sentais, ne regrette surtout rien. Cela na jamais aidé à changer le monde, les regrets. Personne ne peut revenir en arrière. Jaurai aimé apprendre de toi le maniement des armes, mais faute de temps, cela ne sest pas réalisé. Suis encore en vie et debout, comme quoi
Comme quoi on se débrouillait comme on pouvait, dans la vie, avec les moyens du moment, et Satine avait pris le meilleur partout où elle avait pu, là elle reconnaissait son égoïsme, pour une fois.
Maintenant, tu as toi aussi ton plus rude combat à mener, contre toi-même...
Retrouve tes forces, parce que tu sais tout autant que moi, que tes amis et amies seraient en grande peine de te perdre. Et c'est aussi pour cela que je pars, pour te laisser te reposer et faire face sans...euh, perturbation inutile à tes côtés..., mais je serai toujours là, à ma façon...
Et de sourire légèrement, les yeux myosotis détaillant encore une dernière fois son ami à la stature encore bien imposante, puis ses mains quittèrent doucement le visage quelles tenaient prisonnier, laissant une douce caresse sur une des joues, du bout de ses doigts fins.
Se raclant la gorge, toujours aussi peu douée quand il sagissait de prendre congé de personne quelle aimait, elle alla se serrer tout contre son ami, passant ses bras autour de son torse, la tignasse logée sous le cou du lorrain, écoutant sans doute son cur battre pour la dernière fois, puis le libéra, enfin, de son étreinte pour ne pas le gêner plus que nécessaire.
Merci pour tout ce que tu m'as apporté, Zeiss...et je reprendrai de tes nouvelles, bien sûr, fourbe et égoïste que je suis !
L'air nocturne la rappelait à la froide réalité, elle était glacée et sa voix était enrouée, déjà... Elle ne supportait pas d'imaginer son ami s'affaiblissant, encore moins de le voir de ses propres yeux. Un peu comme un enfant qui aurait posé ses mains sur ses paupières pour ne pas voir quelque chose d'effrayant, la Noiraude n'acceptait pas la présence de la Faucheuse entre elle et Zeiss, elle l'occultait de son esprit et de sa vue...Il lui fallait juste reprendre elle-même un peu de force et de recul, pour pouvoir poursuivre sa route, même si c'était toujours seule et sur le fil de la lame. Un répit salvateur, voilà ce qui s'imposait, clairement.
Pâleur du visage féminin gracieusement masquée par la lune elle-même, Satine quitta le seuil de la porte de Forbach, épuisée et un brin découragée. Elle ne regarda pas si Zeiss était déjà rentrer chez lui, par ce froid, cela lui semblait évident alors elle grimpa rapidement sur son cheval pour filer au galop retrouver l'auberge où sa fillette devait déjà dormir sous les yeux de la nourrice engagée pour la surveiller quelques heures. La voyageuse elle aussi souhaitait pouvoir dormir longuement, pour oublier tout ce qu'elle avait perdu ces derniers temps, et cette infernale liste qui semblait vouloir encore s'allonger d'un nom...sauf qu'elle n'avait pas dit son dernier mot.
Légèrement appuyée contre Zeiss, la jeune femme talonnait Chaos quand il faisait mine de baisser le rythme. Vrai qu'à deux, le poids devait quand même se faire sentir pour le bel animal, habitué principalement à son précédent maître, il s'ébrouait parfois, comme pour faire sentir qu'il n'était pas encore tout à fait d'accord du changement opéré.
Le silence ne fût brisé qu'une fois arrivé devant la porte principale de Forbach, la Noiraudet porsa centration sur le bout de route à faire, tout autant qu'aux dernières paros de Zeiss envers elle. L'égoïsme, les justes causes et ce qui semblait primordial dans la vie.
Une petite histoire édifiante lui revenait en mémoire, celui du seau que l'on remplissait de pierres, de gravier, de sable et d'eau, selon son échelle de valeur personnelle. Entendre Zeiss dire qu'elle pouvait sembler égoïste lui hérissa le poil, c'était peu dire ! Mais après tout, ils s'étaient perdus de vue depuis de si longues années, qu'ils ne connaissaient plus grand chose de leurs vécus, l'un et l'autre. Des épreuves, des événements heureux ou malheureux les avaient façonnés différemment pour faire d'eux des êtres peut-être plus durs que par le passé.
Elle s'était habituée aux attaques infondées, aux rumeurs bien sottes, ou parfois très drôles à entendre en ce qui la concernait. Se détacher de toute médisance, c'était ce qu'elle avait appris à mieux faire, dès ses premiers pas hors Lorraine. Rarement piques ou blessures verbales arrivaient à l'atteindre. Certains s'étonnaient sans doute encore de savoir qu'elle genre d'armure arrivait à la protéger, mais ce n'était rien d'autre que de l'indifférence, même si parfois elle avait piqué un fou-rire en entendant certaines grosses rumeurs infondées à son sujet.
Satine laissa Zeiss descendre en premier du cheval, pour le rejoindre d'un petit saut à terre, pied ferme comme toujours. Elle lui emboita le pas jusqu'à la porte puis lui dédia un petit sourire tendre.
A vrai dire, tu me connais si peu, Zeiss... Seul le bonheur de ceux qui m'entourent compte, et parfois j'ai dû partir pour que l'autre puisse continuer sa vie, mieux qu'à mes côtés. Je n'ai jamais demandé à personne de renoncer à quoi que ce soit pour moi. Je ne pense pas avoir un jour fait preuve d'égoïsme, mais peut-être que je l'ai été, sans m'en rendre compte...
J'ai en somme peu d'amis, et je dirai même que je deviens de plus en plus solitaire, et que je m'y fais... En cela je te ressemble, non ? Plus de sentiments, plus d'ennuis, qu'on résumera, sur ma tombe. Je pense que cela te décrirait tout autant bien !
Un dernier geste affectif très discret dans la nuit sombre, le Baron lui déposa une petite bise sur la joue, qui lui fit un brin ciller des yeux, puis elle secoua la tête pour aller prendre le visage ami entre ses doigts fins, pour qu'il soit bien attentif :
Zeiss, ta vie, tu l'as menée comme tu la sentais, ne regrette surtout rien. Cela na jamais aidé à changer le monde, les regrets. Personne ne peut revenir en arrière. Jaurai aimé apprendre de toi le maniement des armes, mais faute de temps, cela ne sest pas réalisé. Suis encore en vie et debout, comme quoi
Comme quoi on se débrouillait comme on pouvait, dans la vie, avec les moyens du moment, et Satine avait pris le meilleur partout où elle avait pu, là elle reconnaissait son égoïsme, pour une fois.
Maintenant, tu as toi aussi ton plus rude combat à mener, contre toi-même...
Retrouve tes forces, parce que tu sais tout autant que moi, que tes amis et amies seraient en grande peine de te perdre. Et c'est aussi pour cela que je pars, pour te laisser te reposer et faire face sans...euh, perturbation inutile à tes côtés..., mais je serai toujours là, à ma façon...
Et de sourire légèrement, les yeux myosotis détaillant encore une dernière fois son ami à la stature encore bien imposante, puis ses mains quittèrent doucement le visage quelles tenaient prisonnier, laissant une douce caresse sur une des joues, du bout de ses doigts fins.
Se raclant la gorge, toujours aussi peu douée quand il sagissait de prendre congé de personne quelle aimait, elle alla se serrer tout contre son ami, passant ses bras autour de son torse, la tignasse logée sous le cou du lorrain, écoutant sans doute son cur battre pour la dernière fois, puis le libéra, enfin, de son étreinte pour ne pas le gêner plus que nécessaire.
Merci pour tout ce que tu m'as apporté, Zeiss...et je reprendrai de tes nouvelles, bien sûr, fourbe et égoïste que je suis !
L'air nocturne la rappelait à la froide réalité, elle était glacée et sa voix était enrouée, déjà... Elle ne supportait pas d'imaginer son ami s'affaiblissant, encore moins de le voir de ses propres yeux. Un peu comme un enfant qui aurait posé ses mains sur ses paupières pour ne pas voir quelque chose d'effrayant, la Noiraude n'acceptait pas la présence de la Faucheuse entre elle et Zeiss, elle l'occultait de son esprit et de sa vue...Il lui fallait juste reprendre elle-même un peu de force et de recul, pour pouvoir poursuivre sa route, même si c'était toujours seule et sur le fil de la lame. Un répit salvateur, voilà ce qui s'imposait, clairement.
Pâleur du visage féminin gracieusement masquée par la lune elle-même, Satine quitta le seuil de la porte de Forbach, épuisée et un brin découragée. Elle ne regarda pas si Zeiss était déjà rentrer chez lui, par ce froid, cela lui semblait évident alors elle grimpa rapidement sur son cheval pour filer au galop retrouver l'auberge où sa fillette devait déjà dormir sous les yeux de la nourrice engagée pour la surveiller quelques heures. La voyageuse elle aussi souhaitait pouvoir dormir longuement, pour oublier tout ce qu'elle avait perdu ces derniers temps, et cette infernale liste qui semblait vouloir encore s'allonger d'un nom...sauf qu'elle n'avait pas dit son dernier mot.
Ce n'est pas la critique qui compte; ni la personne qui met en évidence comment l'homme fort trébuche, ou comment celui qui entreprend les actions, aurait pu mieux les faire.
Le crédit appartient à l'homme qui est réellement dans l'arène, dont le visage est baigné par la poussière, la sueur et le sang; qui s'efforce vaillamment; qui se trompe et qui vient à bout de souffle encore et encore, parce qu'il n'y a aucun effort sans erreur et défaut; mais qui s'efforce réellement de faire les actes; qui connaît les grandes enthousiasmes, les grandes dévotions; qui se dépense dans une bonne cause; qui au mieux connaît à la fin le triomphe de la haute réalisation, et qui, au pire, s'il échoue, échoue au moins en osant grandement, afin que sa place ne soit jamais avec ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni victoire ni défaite.
Theodore Roosevelt
****
mis ici parce que pas pu éditer le post sous PS précédent !
Le crédit appartient à l'homme qui est réellement dans l'arène, dont le visage est baigné par la poussière, la sueur et le sang; qui s'efforce vaillamment; qui se trompe et qui vient à bout de souffle encore et encore, parce qu'il n'y a aucun effort sans erreur et défaut; mais qui s'efforce réellement de faire les actes; qui connaît les grandes enthousiasmes, les grandes dévotions; qui se dépense dans une bonne cause; qui au mieux connaît à la fin le triomphe de la haute réalisation, et qui, au pire, s'il échoue, échoue au moins en osant grandement, afin que sa place ne soit jamais avec ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni victoire ni défaite.
Theodore Roosevelt
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mis ici parce que pas pu éditer le post sous PS précédent !