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[RP] Angevins, rassemblement !

Eireen.
L'Irlangevine avait quitté le Poitin en silence, les poings liés dans le dos et sévèrement encadrée. Elle s'était murée en son fort intérieur et ne remarquant pas le regard noir de Gontran, le garde dont elle avait chatouillé la virilité par un coup de bottes bien placé.

Elle ne vit pas non plus l'enceinte du château se dessiner. Elle était partie très loin dans ses pensées, là où rien ni personne ne pouvait l'atteindre. Si les gardes l'encadraient, tous avaient pris soin de rester à une distance respectable. La scène dans le pub leur avait fait comprendre que la mission n'était au final pas si simple que ça et que le gamin avait raison quand il avait gueulé au tribunal de se méfier de son physique de crevette. Quand ils arrivèrent en haut des escaliers qui menaient au geôles c'est le corps de l'Irlandaise qui réagit et stoppa net la tirant de sa torpeur.

Le choc fut brutal. Elle allait être ... enfermée. C'était juste impossible ... impensable ... improbable …. imp ... tous les mots en «imp » et « able » possibles et imaginables dans une telle situation.

Non elle n'irait pas. C'était sans compter sur Gontran qui vit passer la lueur effrayée dans le regard de la rousse. Il s'amusa de ce qu'il comprit être de la panique.


- Tu fais moins la fière là ! Tu vas avancer vermine !

Haussement d'épaules irlangevin.

"Rien à foutre j'irai pas ! On enferme pas une pirate connard !"

C'est qu'elle avait décidé de ne pas parler mais quand elle le sentit la pousser dans le dos elle éructa. Si en temps normal elle ne jurait pas, la situation était toute particulière ...


- Eirigh díom! *
- Avance je te dis !


Rires gras des autres gardes, qui s'ils n'ont pas pigé ce qu'elle venait de dire ont bien saisi qu'elle paniquait. Nouveau coups dans le dos pour qu'elle descende. Cette fois, c'était pas un poing mais une lame qu'elle sentit et manqua de perdre l'équilibre qu'elle rétablit au dernier moment.


- Faigh bás! Go n-ithe na péisteoga thú ! **

Le ton employé et le regard noir de l'Irlandaise coupèrent net les rires. Marches descendues de mauvaise grâce mais le Gontran s'en amusait encore.

- Entre là dedans vermine irlandaise ! T'aurais mieux fait de rester dans ton île !
- Téigh trasna ort féin ! ***


Elle se retourna pour résister encore une fois, ils ne l'enfermeraient pas. Mais cette fois Gontran était prêt, et si Eireen avait les poings liés, les siens étaient libres. Elle tenta d'esquiver le poing fermé qui volait vers son visage mais trop tard. Le coup qu'elle prit à la tempe la sonna et ce fut le noir total.

Elle reprit connaissance un peu plus tard et entendit le mot « goûter ». Un sourire naquit sur les lèvres de la rousse. Katina était là. Katina …. emprisonnée elle aussi ! Et le sourire se figea pour faire place à la dure réalité. Elles étaient toutes deux dans les geôles humides du château au lieu de goûter tranquillement en taverne ...

Elle tenta de se redresser et d'appeler l'archichouquette, mais passer de la position couchée à la position assise alors que vous avez les poings liés dans le dos n'est pas des plus simple. Quand elle réussit à se hisser sur le coude, une douleur brutale lui vrilla la tempe et le souvenir du coup pourté par Gontran lui revint en mémoire. Se redresser … appeler Katina … lui dire qu'on est là et … noir complet à nouveau à cause d'un mouvement bien trop brusque.

Plus tard, elle reprit connaissance en entendant la porte de sa cellule grincer. Un garde entra avec un broc d'eau et du pain…

De l'EAU ! On m'empoisonne !


La tête était toujours douloureuse. Quand le garde posa la pitance près de l'Irlandaise elle montra ses poings liés dans le dos ...Le type fit appel à ses collègues. Sourcil arqué. Elle n'avait rien mangé depuis plusieurs jours sans doute, la tête qui allait exploser … il risquait quoi le con ? Haussement d'épaules.


- Si tu bouges on va t'apprendre à vivre vermine !


Yeux levés au ciel. Nan ! Même ça c'est douloureux. Il allait payer son coup le Gontran. Elle les laissa faire, et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, elle se retrouva avec les poignets entravés mais devant elle cette fois. Bien plus pratique même si c'était pas encore tout à fait ça.

Les jours qui suivirent elle se mura dans le silence le plus complet avant de réaliser une chose : les ducales ! Elle ne pouvait rester silencieuse. C'est à cet instant précis qu'elle entendit parler dessin, pastelles, lapin éventré, arc-en-ciel et gâteaux !

Katina ! Ah ouais nan il est temps que je me remette à parler …

Raclement de gorge.


Katina ? C'est bien vous juste à côté ? J'ai besoin de vous ... il faut un texte pour les ducales … on … doit l'attendre … fichtre … ma tête … il faut leur montrer que même du fond des geôles on est là … j'ai des idées mais les poings liés et vu comment je les ai traités ils me laisseront pas libre d'écrire … Vous pourriez le rédiger pour moi ?. Vous arriveriez à le faire passer à Gligor via le garde artiste ?

Elle attendit la réponse le cœur battant. Si elle était sortie de sa forteresse de silence qui la protégeait de sa peur de l'enfermement, elle devait se concentrer sur quelque chose rapidement. Elle n'avait aucune idée du temps qu'il lui restait à passer dans ces lieux ...


*Lâche moi
** Va te faire voir ! Que le diable t'emporte !
*** Va te faire foutre !

_________________
Eireen.
L’arrivée de sa voisine de cellule n’était pas passée inaperçue, et sa claustrophobie non plus.
Katina avait donc laissé à Eireen le temps de se faire à son nouveau mètre carré andegave sans la déranger, ni la solliciter, de peur de n’obtenir que l’effet inverse.
Et puis, enfin, la voix de la rouquine avait porté au-delà de leur mur mitoyen.



- « Oui, c’est moi, Eireen ! Et je sais pas si je peux faire passer à Gligor, mais vous n’imaginez pas le nombre de colis qu’on reçoit par les meurtrières ici… »

Elle, elle avait même reçu des brocolis.
Archimède se verrait offrir plus tard une leçon de la vie sur les joies et les fausses joies. La brune ne doutait pas une seconde qu’au sortir de cette fascinante conférence, le môme n’enverrait plus jamais ses légumes vers le moindre cachot au risque de vendre du rêve par inadvertance à un pauvre condamné affamé.


- « … on trouvera bien un moyen… Et oui, ils m’ont détachée…»

Katina avait gagné la liberté de ses mains grâce à un étrange concours de circonstances où il avait été question de fanes de carottes, de menottes, et d’un Tiernvael sous hormones.

- « Laissez-moi le temps d’attraper du papier et un pastel gras et je suis toute à votre disposition… Et si vous avez faim, faites-vous une raison. Hier, le seul repas qu’on a eu, c’était de la soupe au caillou. »

- « Les meurtrières bien sûr pourquoi j'y ai pas ... mais ... Même vous, vous n'avez pas le droit à un goûter décent ? On leur fera payer ça Katina ... » Les réflexes sont ce qu'ils sont, Katina avait refilé son addiction aux goûters à l'Irlangevine. « Ca fait plaisir de vous entendre Katina, vous pouvez même pas savoir … Mes idées sont peut-être un peu embrouillées, je tente de tout remettre dans l'ordre. J'ai un titre déjà : Ils n'auront pas notre liberté de penser. »

Le bruit de la mine sur le vélin se fit entendre en écho à un râle d’agonie dans la 2B .

- « Promis, je fais aucun pendu »
, lui assura la Montmorency

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'Irlandaise qui s'accordait nouveau temps de réflexion. L'espace qui l'enfermait venait de s'agrandir juste à l'évocation du pendu.


- « Dommage, je les aime vos pendus … vous pourriez rajouter un lièvre éventré ?»

Un lapin éventré apparut en haut à droite du parchemin.
Chercher les mots justes, comme ceux qu'elle utilisait quand elle parlait à son équipage dans une autre vie alors qu'un combat approchait. Car pour elle, les jours à venir seraient un combat.


« Même les poings liés au fond d'une geôle humide je suis avec vous, ils ne me feront pas taire. Ils peuvent nous enchaîner, ils peuvent frapper, ils n'auront pas notre liberté de penser. L'avenir de l'Anjou dépend de chacun d'entre nous.

Ils auront beau tenter de piquer nos sièges au conseil, d'implanter des résidents, et garder la mairie pour, pardon du gros mot, rendre l'Anjou Royaliste, oui ça fait mal ... Ils n'auront pas l'esprit angevin, cela ils le savent et à cause de cela ils tremblent.
Alors je dis résistance ! »


- « Ouais, résistance! »
répéta Katina en levant un petit poing en l'air. « Ça mérite un arc en ciel, ça, non? »

Nouveau sourire. Était-ce l'effet arc-en-ciel ? Quoiqu'il en soit la pression sur la tempe diminuait et sa tête se faisait moins douloureuse alors qu'elle imaginait l'affiche multicolore.

- « Au moins oui et un soleil orange. » Elle avait saisi des bribes de la conversation avec le garde.
« Si les temps sont durs du fait de la présence de l'ennuyeux occupant français qui refuse de nous rendre ce qui nous appartient, je sais que le meilleur reste à venir.
Et pour cela je dis Angevins rassemblement !
Forts de vouloir reprendre notre destin en main, onze Angevins de tous horizons ont répondu à mon appel quand j'ai dit que je voulais créer une liste de rassemblement. Hommes et femmes représentatifs des valeurs communautaires de l'Anjou, ils ont dit oui pour travailler ensemble. Parmi ces dames nous comptons Kayhan, dont la crasse est légendaire. Shiwan, amoureuse des mines va nous les bichonner. Sa vassale Marcelyne est discrète mais efficace. Nevada et Marie le duo d'inséparables à la tête des Vrais Saigneurs.
La gente masculine sera représentée par notre bourreau archiducal Sean Mac Lane, mais aussi Tictac et Ben de Sarthe, nos deux maires infatigables de Craon et La Flèche. Le britangevin Tiernvaël de Kerdren et ses collants verts seront de la partie ainsi que, pour boucler ce tour d'horizon, le docteur fléchois Fraj.

Tous ensemble nous œuvrerons pour vous.

Ni roy, ni maître.

Eireen O'Caellaigh.
»


- « Quel suspens »
, avoua Katina en posant un point. « J’annonce en lettres paillettes que votre programme arrive sous peu juste en dessous », rajouta-t-elle. « Les gens ont besoin d’une date de sortie quand l’intrigue est bonne »

- « Des lettres paillettes … je … oui d'accord. » Après tout, l'archipaillettes avait prêté sa délicate menotte manucurée et ses pastels pour écrire … « Mon apprenti passe souvent par ici, si vous lanciez le texte par la meurtrière je suppose qu'il le trouvera. Lui, ou un autre … »

Peu importe qui trouvait du moment que le texte était affiché en place publique. L'Irlandaise ferma à nouveau les yeux. Etrangement, alors que Katina mettait son point final, les murs avaient commencé à se rapprocher.

- « Vous savez combien de jours il nous reste ? »

- « Aucune idée, »répondit Katina en roulant le parchemin et en arrachant l’un des rubans de sa manche pour l’attacher. Il fallait voir la vérité en face, elle ne récupèrerait jamais la soie ourlée sur le bas, alors achever sa robe un peu plus ou un peu moins…. « Un, peut être deux… ils ont libéré Cobra tout à l’heure, ça devrait être dans ces eaux là… Tout se ressemble un peu ici, les jours, les nuits, les cellules, difficile de tenir les comptes… »

Eireen n'entendait déjà plus, elle s'était replongée dans ses pensées. Se hissant sur la pointe des pieds, Katina fit glisser le parchemin par la meurtrière. Depuis que Padbol avait fait envoyer les troubadours pour lui tenir compagnie, leurs fans trainaient toujours dans les environs. Il suffirait d’un seul pour que le message d’Eireen soit affiché en gargote.
Et ce fut le cas.

Quelques heures plus tard on pouvait lire :




RP rédigé à quatre mains.

_________________
Eireen.
[Libéréééééééeeeeeeee ! Délivréééééééééeeeeeeeee ! ]*

- Dehors vermine !

Une paupière ouverte, puis une autre. Irlangevine assise sur sa paillasse, dos au mur, épuisée par sept jours où elle n'avait presque rien mangé, à peine bu l'eau croupie qu'on lui passait. Il cause aux rats le garde ? Coup d'oeil rapide dans la cellule. Paupières qui papillonnent. Beaucoup trop de lumière pour les rétines habituées au clair obscur de la pièce humide. Pas de rat.

- J'ai dis dehors t'as fini tes sept jours !

Fichtre ! c'est à moi qu'il parle le con !

Les billes noisette se posèrent sur l'homme, elle aperçut ses collègues dans l'encadrement de la porte. Aucune émotion ne transparaissait dans le regard de la rousse. Poignets levés vers le geôlier l'air de dire "Et les liens du con"! Elle avait, depuis son arrestation décidé de ne pas leur adresser la parole.


- Les fers oui, mais les liens pas avant que tu sois dehors.

Rictus ironique sur le visage irlangevin. Ils entrent. Elle leur aurait bien mis une raclée mais elle ne voulait risquer de voir sa peine rallongée. Autre chose l'attendait dehors. Ils l'attendaient tous. Il l'attendait, Lui. Seul son regard bougea pour suivre le mouvement du garde qui s'approchait d'elle pour ôter les fers qui entravaient ses chevilles alors que deux autres types la tenaient en respect avec leurs épées.

Demi-sourire moqueur. Ils avaient peur d'elle malgré son état de faiblesse. Noisettes qui les poursuivent alors qu'ils sortent de la cellule. Elle se leva péniblement. La tête lui tournait. Claustrophobie et manque ne nourriture ne faisaient pas bon ménage, le coup reçu à la tempe ne devait pas être innocent non plus. Il lui fallait voir un médecin rapidement, elle avait parlé avec Nevada le jour de son arrestation, elle lui avait promis de s'occuper d'elle à sa sortie. Elle se dégourdit rapidement les jambes, étira ses articulations douloureuses et fit un pas.

Regard posé sur l'ouverture de la geôle et ironie fugace qui passe dans les pupilles. Ils ont reculé encore. Elle aurait envie de se marrer. Mais elle ne se marrera pas. Ils ne méritent là, tout de suite, que son ignorance. Plus tard viendrait la vengeance. Elle passa devant eux sans leur adresser un regard et se laissa guider vers la sortie.

Ancien Prévôt d'Anjou elle connaît bien ces geôles. Bientôt, bientôt elles seront à nouveau angevines. Nouveau vertige. Elle suffoque presque. Claustrophobie ?Fatigue ? Hargne ? Rage ? Les quatre mêlés ? Monter les escaliers. Chaque pas pour regagner la surface la libère de ce qui l'oppresse. Une question : comment vont les autres ? Katina lui a dit que Cobra est déjà sorti, mais Katina … est-elle encore là ? Si le besoin de voir le jour n'avait été aussi vital, elle aurait fait demi-tour.

Se concentrer sur les marches, à mesure qu'elle monte elle reprend des forces. L'arrivée dans la cour est violente pour ses yeux malgré le pâle soleil d'hiver. Un bain ... elle rêve d'un bain. De voir le Lys flotter sur le château transforme sa hargne en rage. Elle serre les poings et si son cœur se serre de devoir quitter ces murs, elle soupire de soulagement de retrouver les rues angevines quand la herse s'ouvre enfin devant elle. P'tit Louis est là, avec Dub 'sa et Myrddhin. Regard irlangevin reconnaissant vers son apprenti. Elle se tourne vers ses geôliers et tend ses poignets. Liens tranchés elle se retourne sans un regard, sans un mot.

La suite se passe en silence. L'apprenti aide son maître forgeron à monter à cheval et la ramène à la forge. Dans la maison, un bain chaud l'attend. L'Irlandaise laisse ses frusques tomber au sol et se glisse dans l'eau avec plaisir. Consignes données pour que les vêtements finissent au feu.


[Ellipse ... environ une heure plus tard. Une Irlangevine attablée face à son apprenti.]

- Des nouvelles de Nevada?
- Tout est prêt quand vous voudrez vous pourrez aller la voir.
- Bien, j'irais en fin d'après-midi.
- Vous ne voulez pas que je lui demande de venir ?
- Non. Tu m'accompagnes sur la grande place je vais avoir besoin de toi.


Un non sans appel. Comme le procès de l'Irlandaise. Elle se leva, un peu moins difficilement qu'à la sortie de la cellule et quitta la forge, Louis sur les talons. Sept jour à l'ombre ça vous laisse le temps de réfléchir. Un retour forcé sur vous même qui vous fait sauter à la figure des trucs qu'auparavant vous éludiez. Et une putain de question. Une interrogation qui distille son poison jour après jour. Elle devait en avoir le cœur net. Mais la réponse attendrait encore un peu. L'Anjou avant tout. Retrouver la grande place d'Angers et afficher le programme qu'elle a pris soin de rédiger après son bain.

Les rues d'Angers semblaient plus longues qu'à l'accoutumée, mais respirer l'air frais de l'hiver chassait les miasmes des sous terrains du château de ses poumons. Elle s'arrêta un instant, ferma les yeux, si le pâle soleil d'hiver ne lui réchauffa pas le visage, au moins il lui apportait une douceur bienfaisante, effaçant, par sa lumière, la terreur de l'enfermement.


AaaaAAtchAaaaaa ! Et Fichtre ! Saloperies de miasmes des geôles !

Elle reprit sa marche, la grande place était en vue et son regard s'écarquilla à mesure qu'elle s'approchait du panneau d'affichage de ce qui servirait de stand à sa liste. De loin elle reconnu l'arc-en-ciel et devina le lapin en haut à droite … Une fois la surprise de l'affiche multicolore passée, elle sourit puis rit, remerciant intérieurement Katina. Elle venait d'imaginer la tête de Finn ou Finam lorsqu'ils poseraient leur regard là dessus. Oui, la journée commençait bien. Elle entendit le rire de Louis et réalisa qu'il était là. Elle lui demanda d'apporter des tonneaux de différentes tailles pour en faire des tables et des sièges d'appoint, ainsi que de ramener un tonneau de Poitin cuvée spéciale.

Le temps qu'il installe le tout, elle relut son texte et l'afficha avant d'inviter ses colistiers à la rejoindre en leur envoyant des plis indiquant le lieu de rassemblement de leur liste.




Les élections ducales approchent à grands pas. Il est temps pour nous de montrer à l'occupant que s'il met de nombreux gardes autour du château chaque nuit, nous allons le récupérer par les urnes ! Une fois n’est pas coutume, c’est tous unis que nous nous opposerons à eux et c’est en ce sens que cette liste et ce programme ont été créés.

- JUSTICE.

Les occupants ont voulu nous montrer que leur justice est sévère. Nous leurs montrerons que la nôtre est sanglante, que nous n'oublions pas les peines infligées sous le regard soit disant bienveillant de la régence.
L’Anjou ne rend pas à moitié les coups qu’il a reçus. Les français et les traîtres qui resteront sur nos terres s’en apercevront vite. La justice angevine sévira, rapidement et efficacement.
Bénissons le bourreau d’Anjou qui a d’ores et déjà accepté le poste de juge.

- GEOGRAPHIE

Une fois le drapeau angevin flottant au vent sur le château, la reconquête de notre territoire s’imposera. Les chemins de terre grappillés par les Français seront tous repris. L’Anjou ainsi amputé retrouvera ses aises et permettra une reprise efficace du commerce et des douanes volantes qui frapperont tout occupant en goguette sur nos chemins de campagne.
Nos mines retrouveront le giron Archiducal au plus vite, redevenant de ce fait une source de revenus et de matières premières.

- ECONOMIE

Là où la France s’endette, l’Anjou fait ses réserves.
Depuis plusieurs semaines, vous avez pu retrouver le chemin des champs, du lac, ou des échoppes, engrangeant vos stocks pour la plupart d’entre vous, dans une volonté de ne pas approvisionner un marché détenu en toute illégalité par la régence.
Plusieurs réflexions sont en cours pour permettre un écoulement rapide des invendus une fois la paix sur le marché revenu. Ces mesures, déjà réfléchies, et la réouverture officielle de nos mines assureront à tous la rentabilité de telles entreprises.

Rien de cela ne se fera sans vous. Pour les prochaines élections ducales chaque voix comptera. Allez mettre votre bulletin dans les urnes et venez crier haut et fort votre soutien à l'Anjou ici même. Venez montrer que vous ne voulez plus de l'occupation.

Ni roy, ni maître.

Pour la liste Angevins, Rassemblement !

Eireen O'Caellaigh.


*Ouais j'ai osé et j'ai même pas honte ! Je décline toute responsabilité si vous avez cliqué !

_________________
Nevada.
Un pli...Alors mais qui che n'est qu'peut m'envoyer un pli ?
Un pli c'est bien connu c'est fait pour être déplié. Prise en main en douceur, index et pouce de chaque main en action, un laché du coté droit, si si elle est droitière, un secouage du pli de la main gauche, et hop emballé c'est pesé, elle reprend le pli déplié avec sa mimine droite pour s'assurer une lecture sans faille et affiche un large sourire.

Mariiiiiiiiiiiiiiiie ! C'est l'grand jour ! Vite faut se préparer !

Elle se met à s'agiter dans tous les sens, sortant les chouquettes du four, avisant le panier garni plein d'une bonne centaine de fruits et légumes, met un temps fou à trouver la tenue adéquate.
Puis elle pense à Eireen, la conversation qu'elles ont eu, avant qu'elle se retrouve en geôle. Elle retourne à sa chambre, en sort ce dont elle aura sans doute besoin, range le tout précautionneusement dans un tissu, le confie au gamin des chemins, lui glisse à l'oreille ce qu'il doit en faire.


Enfin prête, elle prend la direction du lieu de rassemblement, chantonnant "Ah ça ira ça ira ça ira. Les estrangers à la lanterne. Ah ça ira ça ira ça ira. Les estrangers on les pendra ".
Elle se fend d'un large sourire en arrivant, paillettes, lapin en scène, pas d'hésitation la supra Archi est passée par là.


Elle trouve sur place Eireen en train de relire leur programme, jette un coup d'œil avisé et opine vivement de la tête.

Hmmm je trouve qu'on n'a pas pensé à un p'tit truc... Pour l'bourreau qui s'ra aussi notre juge, ça serait peut être bien de rajouter qu'il est spécialiste en écartèl'ment hein ? ! ...

Elle lui adresse un large sourire et discrètement rajoute : Ce soir là où on a dit...
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Kayhan
Ola les poulettes.

Et d'une Kay qui déboule avec son vieux louvet qu'elle traine par la bride, transportant un petit tonneau et un paquet enroulé dans un vieux linge.

J'ai fait péter un petit rouge de Saumur pour l'occasion, et quelques sauciflards.

Lorgnant l'affichette haute en couleurs :

Mais... Mais y a pas de pendu ?! Pourquoi y a pas de pendu...

Les sourcils sont inquiets et se froncent. Faudrait pas que Katina soit malade.
_________________
Eireen.
Eireen se demandait qui arriverait en premier, et alors qu'elle lisait, ce sont les pas de Nevada qu'elle reconnut. Elle releva le nez et la salua, impressionnée par le panier garni.

Latha math* Nevada. Merci d'être venue.

Un léger sourire ironique en l'entendant parler de la spécialité de Sean et elle acquiesce.

En effet, mais nous sommes là pour rajouter les détails, tout le monde sait que quand les papiers sont trop longs personne ne lit.

Son attention est détournée par le "clap-clap" reconnaissable des sabots du vieux canasson de Kay. Elle salue de loin son amie Orpilleuse tout en acquiesçant légèrement à la phrase de Nevada.

Je serais là oui. J'ai un vilain coup à rajouter à la liste.

'lut Kay ! Rouge et saucisson ... fichtre ! Et l'estomac irlangevin de gargouiller après une semaine de quasi diète.

Alors pour le Pendu ... Katina a promis de pas en faire. Au départ elle voulait même pas illustrer. On a fait ça du fond des geôles tu sais ... Mais elle va autant qu'une Katina peut aller en étant privée de goûter pendant une semaine.

Kaykayte rassurée ? Sourcil arqué interrogateur pour vérifier.

*Bonjour.

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Kayhan
Kaykayte dressée aux mots d'Eireen. Hérissée même, pourrait-on dire.

Hein ?! Ah les crevards ! Ils nous privent l'Archipaillette de sucré ?!

La colère prend le pas sur l'inquiétude.

Et bien, parfait. Nous ne les en détesterons que plus.

Et pour clore le débat sur cette déplorable nouvelle, elle déballe du linge un bout de pain taillé et déjà fourré de charcutaille, qu'elle tend à la rouqine.

Tiens, en attendant, je t'ai préparé un en-cas.
S'ils pensent nous crever par le jeûne, les français, ils se foutent le doigt dans l’œil jusqu'au coude.
On a la tripe plus solide que ça.


Et de refiler une saucisse sèche et un couteau à Nevada par la même occasion.
_________________
Eireen.
Un franc sourire se dessina sur les lèvres de l'Irlandaise. Qu'est ce que les réflexions de Kay lui avaient manqué.

Oui, Kay, ils ont osé, mais ... elle a pu avoir ses pastels gras !

L'information avait son importance. Du menton elle désigna l'affiche en attrapant le sandwich tendu (parce que oui ! C'est Kay qui a inventé le sandwich et pas le Lord du même nom !) par sa pouilleuse préférée et croqua dedans.

Tapa... pardon ! Marchi Kay ! Ch'est délichieux !

Les mains de Kay étaient presque propre tout comme sa trombine. C'était plutôt rassurant. Quoique après une semaine de pain sec on mangerait presque n'importe quoi.

Un p'tit verre de Poitin pour accompagner le tout où on attend encore un peu et on fait plus soft ?

Elle avait besoin d'alcool, de beaucoup d'alcool dans les veines. Un Irlandais sans alcool dans les veines c'est pas un Irlandais ... idem si on met le mot au féminin bien entendu.
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Marcelyne
Marcelyne s'empressa de rejoindre le groupe. Elle portait une belle tourte à la viande, qu'elle avait fabriquée dans la journée.

Si le marché était hors de prix pour les occupants, les réserves des angevins permettaient ces douceurs gastronomiques!


Hé les fiers angevins! et angevines! une petite tourte pour vous remettre des privations? Elle est encore toute tiède.

Contente de retrouver ses comparses au sortir des geôles d'Angers, elle attrapa un gobelet de Poitin qu'Eireen venait de servir.

Bien, maintenant, parlons peu, parlons bien....

Elle avait apporté aussi le gros ouvrage des mots, utilisé lors de son procès, et comptait bien continuer à l'utiliser...
Marieladamnee_
Sa blonde lui avait parlé du pli et lui avait même lu. Elle s'était préparée et puis était allée rentrer les chevaux avant de rejoindre la grande place, lieu de rendez-vous.

Sa blonde, Eireen, Kay et Marcelyne étaient déjà là avec plein de nourriture déjà installée.
Elles étaient en pleine conversation alors elle lut le programme qu'elle trouvait trop top surtout le fait que le matou soit juge et bourreau. Tous les tribunaux ont besoin d'un greffier...


Hello jeunesse révoltée, que du joli monde...

Elle embrassa sa blonde et sourit aux autres filles présentes...

C'est l'heure d'une nouvelle sauterie je vois... Vivement que ça commence, j'ai comme envie leur dire bye bye aux squatteurs de chateaux et traitres qui leur cirent les chausses...
_________________
Eireen.
Les filles arrivaient. Ne manquaient qu'à l'appel Lulu qui avait du prendre un peu de repos chez les nonnes pour une petite semaine, ainsi que Shiwan, fort occupée ces temps-ci. Elle salua Marcelyne et sa grande encyclopédie.

Bonjour Marcelyne, il parait que tu as utilisé pléthore de mots savants durant ton procès ? J'aurais aimé entendre ça.

Un coup d'oeil intéressé vers la tourte.

Vous voulez me gaver comme une oie ?

Un léger rire avant d'accueillir Marie dans un sourire.

Le bonjour Marie. Un petite sauterie ... pourquoi petite ? On va leur en mettre plein la vue avant de les chasser ! Histoire qu'ils comprennent bien qu'on est beaux et forts malgré l'occupation.

Tournée de Poitin pour tout le monde. Cette cuvée spéciale, elle en avait eu l'idée le jour où elle avait démantelé son armée : rajouter des épices dans le poitin, histoire de pimenter les heures sombres à venir.

Faut goûter ça, il arrache toujours mais avec un petit truc en plus. Une bouteille à celle ou celui qui devine ce que c'est.

C'était ça aussi l'Anjou : un moment festif autour d'un verre malgré tout ce qui pouvait se passer autour.
_________________
Cobra.
Hors de question que j'rate ça. Kay m'avait promis du sauciflard et moi du pâté de ragondins.

Bordel oubliez le ragondin ! Voulez voir Kaykayte agoniser ? Tssst.

C'donc un pâté de lapin et un tonnelet de cognac sous le bras que je me rends à la sauterie. Libre. Libre de chier et pisser chaque jour sur les murs de la Mairie occupée.

Pensaient ils pouvoir réellement faire croire que le peuple angevin n'était qu'un ramassis de moutons, avec simplement quelques fanatiques anti français ? De leur côté clair qu'ils n'usaient pas d'encre pour tenter de venir faire installer des bougres qui n'avaient cure de l'Anjou. Ah mais mon gars si tu veux pas perdre tes terres tu t'installes en Anjou ! Mais euhhhhhhhhh........Pas d'arrangement ! Mais euhhhhhhhhh......je suis Pair de France qé m'em ! Punition ! Anjou ! Bouh !

Quand tu vois la tête de liste en face, qui n'a pu imposer sa religion faire un caca nerveux de mioche et s'tirer. Le même qui crachait sur la couronne l'an dernier. Tu pleures de rire. Non.? Moi oui.

Comme dirait Kay je devrais monter un jeu de paris comme pour les gogos. Avec simplement un pari pour le coup.

Combien de temps en jours ou en mois l'Falco va t il mettre avant de cracher à nouveau sur la couronne ou variante combien de temps les Français vont ils supporter ses caprices et la vectorisation de ses idées. Parce que attention l'Falco, il pense que tout l'monde est crétin, dès l'instant où tu n'es pas con...stitué comme lui.

Bref il ne voit pas qu'ici il pisse encore dans un violon. Non. Laissons le rêver allons. Foutre sa patte partout à défaut de ses yeux, que voulez vous c'est son crédo. Ben oui Amigos sont vides. A se demander si il n'a que les yeux de vide oui oui......je sais....je sais. Sacré Falcounet.

Bordel que des femmes ! Et j'déboule avec ma gueule défoncée des stigmates de la geôle.

S'lut à vous toutes ! J'ai pensé qu'un beau mâle parmi vous égayerait votre journée !


Quoi j'ai pas l'droit de rêver qu'est ce qu'elle a ma Gueule?
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Eireen.
Des pas qui approchent et une démarche reconnaissable par contre la trogne ... un sourcil légèrement arqué parce que bon, y'a l'hématome sur la tempe qui fait mal. Un regard en coin vers Nevada, genre t'as pas remarqué que j'ai mal hein doc ?

Mais sans doute est-ce peine perdue, elle a bien vu le côté professionnel du médecin qui prend le dessus quand elle l'observe. Légère moue avant de reporter son attention sur le Persifleur légèrement ... ahum ... amoché.


Fichtre ! Cob' ! t'as encore fait des jaloux ! Faut que t'arrête sinon ils te referont le portrait comme ça à chaque fois ça va finir par nuire à ton charme.

Un trait d'humour et un sourire. Elle savait bien d'où venait l'état du Persifleur. Il sortait du même endroit qu'elle ... un frisson à la pensée des geôles, pensée vite effacée d'un battement de paupières.

Fàilte Cob'... Bienvenue ... viens te joindre à notre pique-nique improvisé.

Vraiment improvisé l'encas festif ? Pas tant que ça me direz vous ... Tout simplement l'art de vivre à l'Angevine. Des amis, de l'alcool, de la bonne nourriture ... des plaisirs simples qui suffisent à égayer une journée. Occupation ou pas, Lys flottant sur le château ou non, ils étaient comme ça.

Et c'était ce que l'Irlandaise appréciait ici. Elle avait trouvé une nouvelle famille. C'est ça qu'elle voulait voir perdurer, qu'elle voulait préserver, défendre et c'est une des raisons qui l'a décidée à être tête de liste. Il y a un an encore elle aurait rit si on lui avait dit qu'elle ferait une telle chose. Mais en Anjou il ne faut jamais dire jamais, ça elle l'avait appris.

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Tictac
Tictac s'approcha de la petite troupe sur la pointe des pieds. Il n'avait jamais été sur une liste ducale et ne reconnaissait pas tous les visages.
Il avait bien échanger quelques pigeons avec bon nombre d'entre eux mais il n'avait eu que très peu d'occasion de les rencontrer.


Bonjour à tous, je vous apporte de l'eau de vie de Poire. Des poires de Craon bien sûr. dit il avec un petit sourire

Il commença à saluer une à une les personnes présentes.
Elvarathiel
Elle ne sort pas beaucoup, très peu même. L'Anjou c'est chez elle, c'est son duché. Archiduché plutôt. Elle s'est toujours battue pour cette terre et rien au monde ne la fera changer d'avis. Elle n'est pas de celles qui retournent leur veste au premier pet qui passe pas. Les rapaces arrivent toujours sur la fin il parait. Elle n'a jamais aimé ce Falco, elle a toujours vu d'un mauvais oeil sa présence, et bien évidemment elle n'est pas étonnée qu'il lèche les bottes de lafa...nfarronne. D'ailleurs c'est ce qu'à fait aussi l'homme dont elle venait de séparer, lécher les bottes de la française pour avoir un poste.
Une liste venait d'être montée, en bonne et fière angevine, au vu des parasites qui salissaient leur trône ducal, elle voulut les soutenir.
Elle laisse son fils chez elle à Angers aux bons soins de sa nounou et se pointe sur la place. Un panier au bras, la Romfort la vraie , l'unique, salue les angevins présents sur les lieux et arrivée à hauteur d'Eireen elle lui donne un panier dans lequel quelques bonnes bouteilles de bon vin et un beau jambon ont été rangés pour les aider à faire ripaille.


- Bien le bonjour à tous ! Il parait qu'il y a une sauterie dans le coin. Je vous apporte quelques petites choses pour vous rincer le gosier.

Elle regarde un peu plus loin le gibet et imagine le traitre qu'elle a épousé y pendre la langue pendante , les yeux picorés par les corbeaux !
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